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Merveille

Variantes Singulier Pluriel
Féminin merveille merveilles

Définitions de « merveille »

Trésor de la Langue Française informatisé

MERVEILLE, subst. fém.

I.
A. − Événement ou chose qui cause un vif étonnement par son caractère étrange et extraordinaire. Les reîtres avaient laissé dans le pays de si terribles souvenirs, et la légende y avait ajouté tant d'effroyables merveilles, qu'il fallait être deux fois brave pour les affronter (Sand, Beaux MM. Bois-Doré, t.2, 1857, p.175).Sitôt après le dîner, l'esprit affamé de merveilles et prêts à toutes les stupéfactions, Ghéon et moi étions sortis dans la nuit (Gide, Journal, 1914, p.410).
En partic. Événement ou chose qui paraît dépasser les forces de la nature. Synon. miracle, prodige.Telles furent les merveilles qu'accomplit la vierge d'Alca à l'aurore de sa glorieuse éternité (A. France, Île ping., 1908, 135).L'Église a-t-elle banni des représentations évangéliques les détails apocryphes que les siècles y avaient introduits? A-t-elle proscrit les merveilles de la Légende Dorée? (Mâle, Art relig., 1932, p.7):
1. ... une pauvre femme, venant ramasser du bois tout auprès avec son petit garçon aveugle, se souvint des merveilles qu'on racontait de Marie, et l'idée lui vint de mener son enfant sur la tombe et de demander sa guérison. E. de Guérin, Journal, 1837, p.137.
[P. allus. à l'ouvrage de Lewis Carroll] Le pays des merveilles. Le monde des contes de fées. Les petites filles et les petits garçons d'Angleterre sont les plus heureux qu'il y ait au monde, semble-t-il, parce qu'ils vivent avec Alice au pays des merveilles et Peter Pan (Barrès, Cahiers, t.13, 1921, p.181).
Interj. ou loc. interjective. [Exprime l'étonnement, l'admiration] Le bébé fut couché en grande pompe. Il s'endormit tout de suite, ô merveille! (Duhamel, Confess. min., 1920, p.67).Haut les mains, le vioc obtempère, mais alors, ô merveille, une superbe et idéale innocente et blonde jeune fille apparaît (Queneau, Loin Rueil, 1944, p.40):
2. La muette parle! Comme c'est intéressant une muette qui se met à parler. Et − merveille! − ce n'est pas pour me dire de me taire, c'est seulement pour me dire de parler moins fort. Anouilh, Répét., 1950, II, p.39.
Expressions
Vieilli. C'est merveille de + inf., c'est merveille que + subj.C'est une chose admirable, étonnante, extraordinaire. C'était merveille de l'entendre. Ce seroit merveille que vous me reconnussiez, répliqua le hibou, car je ne vous ai obligé qu'à votre insu (Nodier, Trésor Fèves, 1833, p.37).C'est merveille de voir votre air jeune et sain! Ce n'est pas chose fréquente, à Vienne! (Rolland, Beethoven, t.1, 1937, p.220):
3. C'était merveille de la voir quand elle avait du champagne dans la tête, accompagné de cinq ou six petits verres de quoi que ce fût. Elle enlevait la compagnie et produisait toujours un effet miraculeux. Reybaud, J. Paturot, 1842, p.131.
C'est merveille de vous voir. ,,Se dit pour faire un reproche d'amitié à quelqu'un qu'on avait coutume de voir et qu'on ne voit plus que rarement`` (Ac.).
Ce n'est pas merveille si. Ce n'est pas étonnant si. J'absous de tout mon coeur les Princes qui croient que tout se fait par intérêt. On leur fait faire à cet égard des expériences si tristes et si multipliées que ce n'est pas merveille s'ils généralisent la règle (J. de Maistre, Corresp., 1812, p.92).
B. − P. méton. Étonnement, émerveillement. Une exclamation de surprise et de merveille (Lamart., Voy. Orient, t.2, 1835, p.166).Son oeuvre [de Mallarmé] me fut dès le premier regard, et pour toujours, un sujet de merveille (Valéry, Variété II, 1929, p.196):
4. J'ai pour joie et pour merveille De voir, dans ton pré d'Honfleur, Trembler au poids d'une abeille Un brin de lavande en fleur. Hugo, Chans. rues et bois, 1865, p.277.
II.
A. − Chose qui suscite l'étonnement et l'admiration en raison de sa beauté, de sa grandeur, de sa perfection, de ses qualités exceptionnelles. C'est une merveille; une pure, une rare merveille; les merveilles de la nature. Bonjour, Monsieur de Valcé. Vraiment votre château est une merveille (Leclercq, Prov. dram., Révol., 1835, 6, p.177).Quelle jolie fleur, je n'en avais jamais vu de pareille, il n'y a que vous, Oriane, pour avoir de telles merveilles! (Proust, Guermantes 2, 1921, p.515):
5. ... on s'est plu à considérer l'homme comme le centre et le but de toutes les merveilles dont il est seulement le témoin intelligent, et dont il n'a encore, le plus souvent, qu'une notion fort imparfaite. Cournot, Fond. connaiss., 1851, p.97.
Loc. (Attendre, dire, raconter) monts et merveilles. (Attendre, dire, raconter) des choses étonnantes, extraordinaires, remarquables. On attend monts et merveilles du marquis de Martel, qui s'est vanté de forcer les Algériens à la paix (Jouy, Hermite, t.2, 1812, p.6):
6. Les meilleures, entendant leur mari dire monts et merveilles de l'esprit de la duchesse, estimaient que celle-ci était si supérieure au reste des femmes qu'elle s'ennuyait dans leur société, car elles ne savent parler de rien. Proust, Guermantes 1, 1920, p.207.
Promettre monts et merveilles. Faire des promesses exagérées et trompeuses. Rose était au comble de l'émoi parce qu'elle venait d'être séduite par un monsieur assez laid, entre deux âges mais sénateur, et qui lui promettait monts et merveilles (Drieu La Roch., Rêv. bourg., 1937, p.41).
En partic. Les sept merveilles (du monde). Les sept oeuvres d'art qui chez les Anciens passaient pour être supérieures aux autres en beauté, en grandeur, en magnificence. Les sept merveilles du monde: les murailles et les jardins de Babylone (...); les pyramides d'Égypte; le phare d'Alexandrie; le tombeau qu'Artémise fit élever pour Mausole, son mari; le temple de Diane à Éphèse; celui de Jupiter Olympien à Pise, en Élide; et le colosse de Rhodes (Ac.):
7. Rhode est fière, Chéops est grande, Éphèse est rare. Le Mausolée est beau, le Dieu tonne, le phare Sauve les mâts penchés, Babylone suspend dans l'air les fleurs vermeilles, Et c'est pour moi que l'homme a créé sept merveilles, Et Satan sept péchés. Hugo, Légende, t.4, 1877, p.567.
C'est une des sept merveilles du monde; c'est la huitième merveille du monde. C'est une chose étonnante en son genre, qui suscite une vive admiration. Ces écuries où des empereurs ont soupé, et qui seraient une des sept merveilles si elles avaient été bâties à Athènes au lieu de s'élever en Picardie (Gozlan, Notaire, 1836, p.4).Le berceau de l'enfantelet que le peuple de Naples avait offert au fils de son prince bien-aimé, (...) et dont toute la société parlait comme de la septième merveille du monde depuis un an (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.121).
B. − P. hyperb.
1.
a) Chose excellente, remarquable en son genre. Ce vin, cette liqueur est une merveille. Je l'adore, la bouillabaisse. D'ailleurs, vous la faites si bonne! Une merveille! (Zola, Œuvre, 1886, p.209).J'ai mangé chez lui des jambons moulés (...) qui étaient de pures merveilles (Jammes, Mém., 1922, p.175):
8. ... il avait la manie des expériences et des constructions, et, tout seul, avait construit, entre autres merveilles, une machine électrique dont il avait taillé jusqu'au plateau de verre. Guéhenno, Journal homme 40 ans, 1934, p.105.
Une merveille de.Une merveille de beauté, de goût, d'habileté, d'ingéniosité. Les règles des maisons religieuses, ces merveilles d'entente psychologique (Bourget, Nouv. Essais psychol., 1885, p.165).Tes lettres sont des merveilles de lucidité, d'intelligence (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1905, p.141).Elle avait pris trop d'amants et elle buvait immodérément; ça n'était pas une merveille d'équilibre (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.168).
b) Personne remarquable sous quelque rapport, qui suscite une vive admiration. Cette enfant est vraiment une merveille (Ac.). La cadette, une merveille. Une blonde, ou plutôt une blondine avec une tête venue du ciel (Maupass., Contes et nouv., t.1, Découv., 1884, p.958).Georges (...): Léo a raison. Michel: Léo est une merveille. Georges: Léo est une merveille. C'est vrai (Cocteau, Parents, 1938, iii, 6, p.290).
En apostrophe. Soyez la bienvenue en ce beau jour, la belle fille, dit Mllede Porhoët, et embrassez-moi (...). Que pourrais-je vous offrir, ma merveille? (Feuillet, Rom. j. homme pauvre, 1858, p.162).Il dit: − On rentre ? − Tout de suite, ma petite merveille (Sartre, Âge de raison, 1945, p.38).
2. Loc. verb.
a) Faire merveille, faire des merveilles. [Le suj. désigne une pers.] Faire quelque chose d'étonnant, d'exceptionnel, méritant l'admiration. Le cocher fit des merveilles, rossa son cheval à tour de bras et arriva à Passy en moins d'une heure (Ponson du Terr., Rocambole, t.5, 1859, p.363).Le parc devient un lieu ravissant. Mary-Ann y a fait des merveilles (Maurois, Disraëli, 1927, p.220):
9. ... un plan savamment élaboré de concert avec les Soviets, pour maintenir d'importantes forces allemandes loin du front russe, où l'armée rouge fait merveille... Gide, Journal, 1943, p.189.
b) Faire merveille. [Le suj. désigne un inanimé] Produire un bel effet, des résultats remarquables, exceptionnels. Il se livrait à des prédications monarchiques et religieuses qui faisaient merveille (Balzac, Splend. et mis., 1844, p.108).Une superbe nourrice, dont le bonnet cauchois fait merveille aux promenades du bois de Boulogne (A. Daudet, Nabab, 1877, p.206):
10. ... kangourous et sangliers y abondaient, et les épieux ferrés, l'arc et les flèches des chasseurs faisaient merveille. Verne, Île myst., 1874, p.176.
c) Dire (ou un verbe du même paradigme) merveille(s) de qqn ou qqc. Faire l'éloge de, dire beaucoup de bien de. Mary Pickford, dont M. chantait merveille (Gide, Journal, 1920, p.681).Elle venait, l'oublierai-je jamais? de Badefol d'Anse, dont elle nous contait merveilles (Green, Journal, 1931, p.71):
11. ... le maître d'hôtel crut devoir lui recommander une certaine gibelotte de «lapin du pays», dont il lui dit merveille. Verne, Tour monde, 1873, p.43.
C. − PÂTISS., le plus souvent au plur. Petite pâtisserie faite ,,d'une abaisse de pâte (farine, beurre, sucre, oeufs, sel), découpée selon des dessins divers, frite, puis saupoudrée de sucre`` (Ac. Gastr. 1962).
III. − Loc. À merveille
A. − Loc. adv. Très bien, excellemment; admirablement, parfaitement bien. Chanter, danser à merveille. Ce costume vous va à merveille (Ac.). Guitry, dans une longue robe de chambre à fleurs, ressemble au Bourgeois gentilhomme. D'ailleurs, il nous en lit à merveille (Renard, Journal, 1901, p.640).Si tu tiens à être rassuré sur le compte de Joseph, sache que ses affaires vont à merveille (Duhamel, Maîtres, 1937, 216):
12. Je me suis surpris hier en train de me demander le plus sérieusement du monde si vraiment j'étais encore vivant. Le monde extérieur était là et je le percevais à merveille; mais était-ce bien moi qui le percevais? Gide, Ainsi soit-il, 1951, p.1177.
Être (vieilli), se porter à merveille. Être en excellente santé, en très bonne forme. La mère (...) faisait écrire tous les mois afin d'avoir des nouvelles de son enfant. Les Thénardier répondaient invariablement: Cosette est à merveille (Hugo, Misér., t.1, 1862, p.196).Je t'aurais bien écrit hier au soir, mais le bain m'avait refroidi. Aujourd'hui, je me porte à merveille (Villiers de L'I.-A., Corresp., 1888, p.240).
Vieilli. Accueillir, recevoir, traiter qqn à merveille. Faire un excellent accueil à quelqu'un. Il avait une belle maison à la Chaussée-d'Antin, où il nous reçut à merveille (Duras, Édouard, 1825, p.117).Il [le général Gazan] va arriver pour commander à Mâcon. Fais-lui les honneurs, (...) introduisez-le, invitez-le, traitez-le à merveille (Lamart., Corresp., 1836, p.199).
B. − Loc. interjective. [Pour exprimer une vive approbation, parfois teintée d'ironie] Très bien! Parfait! Oh! il nous surveille! fit MrsEdith. À merveille! Il est probable que nous le gênons, lui et M. Darzac, en restant ici (G. Leroux, Parfum, 1908, p.142).Si vous n'admettez pas cette évidence, à merveille! (Bremond, Hist. sent. relig., t.4, 1920, p.542):
13. Vous dînerez à Paris, et vous souperez à Pékin, grâce à la rapidité des communications; à merveille; et puis? Chateaubr., Mém., t.4, 1848, p.587.
Prononc. et Orth.: [mε ʀvεj]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 «chose qui frappe d'étonnement» (Alexis, éd. Chr. Storey, 440); xiiies. en parlant des sept merveilles du monde (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 7531, var. du ms. G: Sept mervoilles a en cest mont; l'éditeur a retenu la leçon: cent mervoilles); 1557 les sept Merveilles (O. de Magny, Souspirs, éd. Courbet, p.47); 2. a) ca 1100 avoir grant merveille de «s'émerveiller grandement de» (Roland, éd. J. Bédier, 550); b) début xiies. adv. merveilles «d'une façon étonnante» (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 380), ne subsiste que dans la loc. adv. à merveille att. dep. ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 9134); 3. ca 1165 «action extraordinaire (en bonne ou en mauvaise part)» (Id., ibid., 24251); 4. 1761 «sorte de gâteau» (Rousseau, Nouvelle Héloise, IV, X, éd. H. Coulet et B. Guyon, p.451). Du lat. pop. *mirabĭlia (ou *mrblia), altération par assimilation régressive du class. mīrābĭlia, plur. neutre de l'adj. mīrābilis «admirable, merveilleux» particulièrement usité dans la lang. de l'Église au sens de «miracles» ou «hauts faits» et employé comme subst. fém. singulier. Fréq. abs. littér.: 2836. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 5292, b) 3977; xxes.: a) 3138, b) 3526. Bbg. Duch. Beauté. 1960, p.105. _ Ferrier (J. M.). The Old pilgrim's catch-words: Notes on parlant moralment and quel merveille in Le Songe du Vieil Pelerin. In: [Mél. Reid (T.B.)]. Oxford, 1972, pp.99-116. _ Gir. Nouv. Rem. t.2 1834, pp.60-61. _ Kuen (H.). Z. rom. Philol. 1973, t.89, pp.652-653. _ Quem. DDL t.10.

Wiktionnaire

Nom commun - français

merveille \mɛʁ.vɛj\ féminin

  1. Chose qui cause une grande admiration.
    • Pic de la Mirandole fut regardé comme la merveille de son siècle.
    • À l’agrégation d’histoire, un candidat a fait l’histoire ancienne et moderne de cent cinquante îles de la Méditerranée ; un autre, douze pages sur le Concile de Florence avec citation des calembours latins du temps. Ce candidat-merveille est resté un homme de sixième ordre. Voilà les fruits du concours : des médiocrités et des monstruosités. — (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
    • La moindre photographie nous apprend cent fois plus sur le Parthénon qu'un volume consacré à vanter les merveilles de ce monument. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.IV, La grève prolétarienne, 1908, page 195)
    • L'œuvre est imprimée à Genève : à quelques lieues de là, sur les rives du même lac, les notables de Vevey siègent sous un miroir hémisphérique, une merveille qui nous est conservée et qui suscite la rêverie. — (Denis Hüe, « Miroir de mort, miroir de vie, miroirs du monde », dans Miroirs et jeux de miroirs dans la littérature médiévale, sous la direction de Fabienne Pomel, Presses universitaires de Rennes, 2016, page 60)
    • (Familier) Ce n’est pas grande merveille, ou, par ironie, Voilà une belle merveille, se dit pour rabaisser une chose, une action que quelqu’un veut faire passer pour admirable.
  2. (Cuisine) (Sud-ouest de la France) Beignet.
    • Les merveilles ne sont pas particulières à Genève ; on en fait aussi dans la Dordogne. — (Littré)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MERVEILLE. n. f.
Chose qui cause une grande admiration. Rare merveille. Les merveilles de la nature, de la science. Une merveille de l'art. Il regarde cela comme une merveille. Il nous a dit des merveilles. Il nous raconta des merveilles de ce pays. Il fut surpris à la vue de tant de merveilles. Il a payé ses dettes, c'est merveille, c'est grande merveille. Ce n'est pas merveille. La merveille est que... C'était merveille de l'entendre. C'est une merveille qu'il soit si promptement sorti d'embarras. L'emploi de l'électricité est la merveille de nos jours. Il se dit quelquefois des Personnes. Cet enfant est vraiment une merveille de sagesse. Pic de la Mirandole fut regardé comme la merveille de son siècle. Les sept merveilles du monde, Les murailles et les jardins de Babylone, ouvrages de Sémiramis; les pyramides d'Égypte; le phare d'Alexandrie; le tombeau qu'Artémise fit élever pour Mausole, son mari; le temple de Diane à Éphèse; celui de Jupiter Olympien à Pise, en Élide; et le colosse de Rhodes. Par exagération, C'est une des sept merveilles du monde, se dit d'un Superbe édifice, ou de quelque autre chose semblable, étonnante en son genre. On dit de même C'est la huitième merveille du monde. Fam., Ce n'est pas grande merveille, ou, par ironie, Voilà une belle merveille, se dit Pour rabaisser une chose, une action que quelqu'un veut faire passer pour admirable. Fam., C'est une merveille, c'est merveille de vous voir, se dit Pour faire un reproche d'amitié à quelqu'un qu'on avait coutume de voir et qu'on ne voit plus que rarement. Fam., Faire merveille, faire merveilles, faire des merveilles, Se distinguer dans quelque circonstance par un zèle, un courage, une adresse, un talent extraordinaires. Je l'ai vu faire merveilles ce jour-là. Fig., et fam., Promettre monts et merveilles. Voyez MONT.

À MERVEILLE, loc. adv. Très bien, parfaitement. Il prêche à merveille. Il peint à merveille. Il danse, il chante à merveille. Ce costume vous va à merveille. Il se dit aussi après une interrogation pour marquer un Acquiescement complet, réel ou ironique. Vous voulez qu'il en soit ainsi? À merveille!

Littré (1872-1877)

MERVEILLE (mèr-vè-ll', ll mouillées, et non mèr-vè-ye) s. f.
  • 1Chose qui cause de l'admiration. La valeur de son père, en son temps sans pareille, Tant qu'a duré sa force, a passé pour merveille, Corneille, Cid, I, 1. La plus rare merveille, Quand l'esprit la connaît, ne surprend plus l'oreille, Rotrou, St-Genest, I, 7. Mais de nous charmer les oreilles Par sa merveille des merveilles, Cela ne se peut nullement, Bertelot, Contre Malherbe, dans l'éd. de Ménage, p. 498. Il ne faut jamais dire aux gens : Ecoutez un bon mot, oyez une merveille ; Savez-vous si les écoutants En feront une estime à la vôtre pareille ? La Fontaine, Fabl. XI, 9. Paroles font en amour des merveilles, La Fontaine, Orais. De la moindre vétille il fait une merveille, Molière, Mis. II, 5. Faute de cette connaissance [de l'agrément, en poésie], on a inventé de certains termes bizarres : siècle d'or, merveille de nos jours, et on appelle ce jargon beauté poétique, Pascal, Pens. VII, 25, éd. HAVET. Quelle partie du monde habitable n'a pas ouï les victoires du prince de Condé et les merveilles de sa vie ? Bossuet, Louis de Bourbon. Élevant son esprit aux choses invisibles de Dieu par les merveilles visibles de la nature, Fléchier, Lamoign. Le public, enrichi du tribut de nos veilles, Croit qu'on doit ajouter merveilles sur merveilles, Boileau, Épître VI. Lorsque, dans les âges suivants, l'on parlera avec étonnement des victoires prodigieuses et de toutes les grandes choses qui rendront notre siècle l'admiration de tous les siècles à venir, Corneille, n'en doutons point, Corneille tiendra sa place parmi toutes ces merveilles, Racine, Rép. au disc. de récept. de Th. Corneille. Les grands et les puissants de Pologne, frappés des merveilles que la renommée répand de lui en tous lieux, Massillon, Or. fun. Conti. Je vis près d'Apollon, à son autel de pierre, Un palmier, don du ciel, merveille de la terre, Chénier, l'Aveugle. Là, près des ruches des abeilles, Arachné tisse ses merveilles, Lamartine, Harm. II, 9.

    Les sept merveilles du monde, les sept monuments les plus célèbres dans l'antiquité, à savoir les pyramides d'Égypte, les murailles et les jardins suspendus de Babylone, le temple de Diane à Éphèse, celui de Jupiter Olympien à Pise en Élide, le tombeau qu'Artémise fit élever pour Mausole, son mari, le phare d'Alexandrie, et le colosse de Rhodes. Ainsi fut achevée la ruine de ce tombeau [de Mausole], la dernière des trois merveilles dont l'Asie s'enorgueillissait ; car le temple de Diane à Éphèse et le colosse consacré au soleil à Rhodes avaient depuis longtemps disparu, Sainte-Croix, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. II, p. 380.

    Par exagération. C'est une des sept merveilles du monde, se dit d'un superbe édifice, ou de quelque autre chose semblable, étonnante en son genre.

    On dit de même : c'est la huitième merveille du monde.

    Familièrement. Ce n'est pas grande merveille, ou, par ironie, voilà une belle merveille, ou, elliptiquement, belle merveille, belle merveilles, se dit pour rabaisser une chose, une action que quelqu'un veut faire passer pour admirable. Belles merveilles ! assembler des voleurs, des scélérats, se faire chef de bandits, Fénelon, Dial. des morts anc. dial. 8.

    Être la merveille de, exciter l'admiration. Cette princesse est toujours la merveille de la cour, Bossuet, Lett. quiét. 497. La cour ne le retint guère, quoiqu'il en fût la merveille, Bossuet, Louis de Bourbon. Cet État sera la merveille de l'Hespérie, Fénelon, Tél. XXII. Que le corps de ville [de Paris] demande seulement permission de mettre une taxe modérée et proportionnelle sur les habitants… que les projets [d'embellissement] soient reçus au concours, que l'exécution soit au rabais, il sera facile de démontrer qu'on peut, en moins de dix ans, faire de Paris la merveille du monde, Voltaire, Pol. et lég. Embell. de Paris. Cette femme dont tout le monde parlait, et dont on ne connaissait pas le véritable nom, parut à lord Nelvil l'une des merveilles du singulier pays qu'il venait voir, Staël, Corinne, II, 1.

    C'est une merveille… c'est merveille de… que de… c'est-à-dire c'est une chose extraordinaire de… ou que de… C'est une merveille de faire cela, ou que de faire cela. C'était merveille de le voir, Merveille de l'ouïr…, La Fontaine, Fabl. VIII, 2. Vous connaissez la manœuvre des uns et des autres, que c'est une merveille, Hamilton, Gramm. 5.

    C'est merveille que, avec le subjonctif. [Il] Court à son compagnon, lui dit que c'est merveille Qu'il n'ait eu seulement que la peur pour tout mal, La Fontaine, Fabl. V, 20.

    Ce n'est pas merveille de, ce n'est pas merveille que… avec le verbe au subjonctif, ce n'est pas merveille si… c'est-à-dire il n'y a pas lieu de s'étonner. Ce n'est pas merveille qu'il ait échoué. Ce n'est pas merveille, s'il faut une force assez sensible, Descartes, Mondes, 3. Ce n'est donc pas merveille si les peuples faisaient moins de cas des nouveaux oracles que des anciens, Fontenelle, Oracl. I, 11. Puisque vous logez chez un médecin, ce n'est pas merveille que vous soyez malade, Voltaire, Lett. Thiriot, 8 oct. 1760. Pour elle, ce n'est pas merveille De troubler l'ordre de mes jours, Béranger, Print. et aut.

    Familièrement. Faire merveilles, faire des merveilles, se distinguer d'une façon extraordinaire. Si tu le fais [si le Seigneur conseille le roi], Seigneur, il fera des merveilles, Malherbe, II, 1. Ma Chimène, il est vrai qu'il a fait des merveilles, Corneille, Cid, IV, 2. Vous faites des merveilles, Molière, Bourg. gent. II, 3. Vous avez fait des merveilles d'écrire à Mme de Lavardin, Sévigné, 77. L'on dit que, dans le passage du Rhin, le chevalier de Grignan fit encore des merveilles de valeur et de prudence, Sévigné, 206. Vous savez toutes les merveilles qu'on a faites sur les Turcs [qui venaient d'être battus], Sévigné, 2 sept. 1687. Elle [votre cousine] y a fait merveilles, Sévigné, à Bussy, 15 janv. 1687. Mme la Dauphine fait merveilles, et tout le monde en est content, Maintenon, Lett. à, M. d'Aubigné, 3 oct. 1684.

    Faire des merveilles à, produire un excellent effet à ou sur. Hier, le remède de l'Anglais avait fait des merveilles, Sévigné, 413. Les eaux m'ont fait des merveilles, Sévigné, 24 sept. 1677.

    Faire des merveilles à, faire un excellent accueil à. Mme de Schomberg me fait des merveilles, et son mari à mon fils, Sévigné, 29 juill. 1676. Je fus hier avec Mme de Coulanges au Palais-Royal… Madame me fit des merveilles d'abord ; mais, quand l'abbé de Chavigny fut entré, mon étoile pâlit visiblement, Sévigné, 25 juin 1677.

    Se faire merveilles, se faire mille amitiés l'un à l'autre. Praslin et le chevalier de Montfort se firent merveilles, Saint-Simon, 13, 149.

    Faire merveille, se dit des choses qui produisent un bel effet, qui plaisent infiniment. Un ruisseau qui fait merveille dans le paysage.

    Dire des merveilles de, dire merveilles de, vanter extraordinairement. On en disait merveilles, La Fontaine, Faucon. On dit des merveilles de notre bon pape, Sévigné, 325. M. le chancelier me dit hier des merveilles de votre conduite, Maintenon, Lett. au card. de Noailles, 18 déc. 1695. Dire merveilles de sa santé devant des infirmes, La Bruyère, V.

    Dire merveilles, dire des merveilles, écrire des merveilles, dire, écrire des choses charmantes. Elle [Mlle de la Vallière entrant aux Carmélites] a fait couper ses beaux cheveux… elle caquète et dit merveilles ; elle assure qu'elle est ravie d'être dans une solitude, Sévigné, avril ou mai 1674. Le roi écrivit hier ici des merveilles, Bossuet, Lett. quiét. 78.

    Crier à la merveille, exprimer vivement son admiration. [Le pacha fixant un maximum fort bas sur les comestibles] le peuple crie à la merveille, mais les marchands ferment leurs boutiques, Chateaubriand, Itin. 5e partie.

    On dit dans le même sens : crier merveille. …Un amas de vains admirateurs… prompts à crier merveille, Boileau, Art p. IV.

    Fig. Promettre monts et merveilles, promettre merveilles, faire de très grandes promesses. Elle fait amitié, leur promet des merveilles, Corneille, Médée. I, 1.

    Conter monts et merveilles, conter merveilles, conter des merveilles de, faire des récits qui excitent l'admiration pour. Qu'il conte merveilles à ceux qui l'écoutent, de l'éloquence attique, Guez de Balzac, Socrate, disc. 2. Ce fut un passe-temps de l'entendre conter Monts et merveilles de la dame, La Fontaine, Fiancée. Ils contaient des merveilles des périls de cette expédition, Hamilton, Gramm. 11.

  • 2Personne qui excite l'admiration. La voici, la belle Marie, Belle merveille d'Étrurie, Malherbe, III, 1. Je sers, je le confesse, une jeune merveille, Malherbe, V, 21. Je vous réponds que vous en ferez une petite merveille, Sévigné, 524. La princesse de Conti… est enfant au delà de ce qu'on peut imaginer, et Mme la Dauphine est une merveille d'esprit, de raison et de bonne éducation, Sévigné, 12 avr. 1680. Soutenir la dignité de merveille entre deux âges où vous m'avez élevée, Sévigné, 24 avr. 1671. Du théâtre français l'honneur et la merveille, Il [Racine] sut ressusciter Sophocle en ses écrits, Boileau, Poésies div. XIX.
  • 3Chose qui, excitant l'étonnement, paraît dépasser les forces de la nature. Par quelle merveille Mon œil peut-il sitôt démentir mon oreille ? Rotrou, Vencesl. IV, 5. Les merveilles que Dieu avait opérées en leur pays, Bossuet, Hist. II, 12. Quelle merveille de la grâce ! malgré une vocation si peu régulière, la jeune abbesse devint un modèle de vertu, Bossuet, Anne de Gonz. Une merveille absurde est pour moi sans appas, Boileau, Art p. III. On ne voit plus pour nous ses redoutables mains De merveilles sans nombre effrayer les humains, Racine, Athal. I, 1. Peuple ingrat ! quoi ! toujours les plus grandes merveilles, Sans ébranler ton cœur, frapperont tes oreilles ? Racine, ib. Et faites retentir jusques à son oreille De Joas conservé l'étonnante merveille, Racine, ib. V, 3. Tant de merveilles qu'ils [les dieux] ont faites en votre faveur, Fénelon, Tél. VII. Il chante les merveilles des dieux, Fénelon, ib. XIX. J'oublierai le monde entier pour ne plus m'occuper que des merveilles de votre grâce sur mon âme, Massillon, Carême, Lazare.
  • 4A merveille. loc. adv. Très bien, parfaitement. Et Tartufe ? - Tartufe ? il se porte à merveille, Gros et gras, le teint frais et la bouche vermeille, Molière, Tart. I, 5. Tout allait à merveille ; j'avais obtenu, presque arraché l'estime de tout le monde, Rousseau, Confess. III.

    Au XVIIe siècle on écrivait à merveilles ; c'est l'orthographe du Dictionnaire de l'Académie de 1694. Je revins chez la d'Escars admirer encore la beauté de notre linge et de nos étoffes ; tout sera à merveilles, Sévigné, 26 août 1676. Je lui procure… un bon médecin dont il se trouvera à merveilles, Sévigné, 24 sept. 1677.

    À merveille, se dit aussi ironiquement pour exprimer son mécontentement, son indignation.

  • 5 Familièrement. Pas tant que de merveille, pas beaucoup.
  • 6Merveille à fleurs jaunes, balsamine des bois.

    Se dit de plusieurs variétés de fleurs, et particulièrement de tulipes. Merveille d'Amsterdam, de Harlem.

    Merveille du Pérou, plante de cette région, dont la merveille consiste en ce qu'elle porte cinq petites fleurs, en forme de cloche, dont chacune est tout à fait différente des autres ; d'autres disent que c'est tout simplement la belle-de-nuit.

    Merveille d'hiver, espèce de poire de novembre.

  • 7S. f. pl. Merveilles, pâtisserie génevoise, rubans de pâte cuits dans le beurre. La collation fut composée d'échaudés, de merveilles, Rousseau, Hél. VI, 10.

REMARQUE

FAIRE MERVEILLE, FAIRE DES MERVEILLES. Faire merveille se dit des choses, et signifie que ces choses font très bien : Cette figure fait merveille dans ce tableau. Faire des merveilles ou faire merveilles se dit des personnes, et signifie que ces personnes ont fait des choses merveilleuses : Cet orateur a fait aujourd'hui des merveilles. Telle est la décision de Laveaux. Mais cette distinction n'est pas observée. Ainsi voici des exemples de Mme de Sévigné, où, suivant cette décision, il faudrait faire merveille : Il [le roi] courut un cerf au clair de la lune ; les lanternes firent des merveilles ; le feu d'artifice fut un peu effacé par la clarté de notre amie, Sévigné, 46. Une grande allée où le couchant fait des merveilles, Sévigné, 30 nov. 1689. En voici d'autres de Corneille et de Molière où il faudrait, suivant la même décision, faire des merveilles ou faire merveilles : Déguisant son nom et cachant sa famille, Il avait fait merveille aux guerres de Castille, Corneille, D. Sanche, V, 8. Au reste, il fait merveille en vers ainsi qu'en prose, Et pourrait, s'il voulait, vous montrer quelque chose, Molière, Fem. sav. III, 5.

HISTORIQUE

XIe s. Dist li paiens : merveilles en ai grant, Ch. de Rol. X. Ce est merveille que Deus le soufre tant [Roland], ib. CXXXII. Non est merveille se Charles ad irur [colère], ib. CCII.

XIIe s. N'est pas merveilles se m'aïr [je m'irrite] Vers amor qui m'a tant grevé, Couci, III.

XIIIe s. Quant li rois Felippes le sot, si en fu merveilles liés [joyeux], Chr. de Rains, 15. Moult grans merveille estoit leur biauté à regarder, Villehardouin, LXI. Ce n'estoit pas merveille se li cuers lui douloit, Berte, XXVIII. À tant [ils] saillent hors du batel, Et vinrent à Jehan isnel, Cui il voient faire mervelles, Bl. et Jeh. 4356. Et disoient que il avoient trouvé merveilles de diverses bestes sauvages et de diverses façons, Joinville, 220.

XVe s. Or furent ces trois chevaliers qui merveilles cuidoient faire, plus esbahis que devant, Froissart, II, III, 78. Batailles mortelles, desolations de plusieurs eglises, citez, villes et forteresses, depopulation de moult de pays, et autres merveilles piteuses à recorder, Monstrelet, Prologue. Et n'estoit point de merveilles se le roy en avoit crainte ; car son frere eust esté bien grant, se le mariage eust esté fait, Commines, III, 8. Avez-vous merveille [êtes-vous surprise], si je le demande ? Louis XI, Nouv. XIX.

XVIe s. Jouer à honnestes jeux, comme aux merveilles, aux estats, aux ventes, aux vertus, aux rencontres et autres, Yver, 524. Ils veulent persuader que leur hierarchie est tant bien ordonnée que merveilles, Calvin, Inst. 880. Homme grand, fort et beau à merveilles, Amyot, Arist. 34. Chascun luy rapporta qu'il faisoit merveille de le louer partout, Amyot, Comm. refréner la colère, 17.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

MERVEILLE. Ajoutez :
7Les merveilles ne sont pas particulières à Genève ; on en fait aussi dans la Dordogne. Les merveilles, dans le langage du pays, ce sont des gâteaux légers et sucrés, Gaz. des Trib. 7 mars 1876, p. 230, 1re col.

HISTORIQUE

XVIe s. Ajoutez : Et la merveille [sorte de plante] un nom bien avenant, J. Pelletier du Mans, la Savoye (1572), Chambéry, 1856, p. 294.

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Étymologie de « merveille »

Du latin mirabilia (« chose admirable »)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Bressan, moraville ; bourguig, morvaille ; Berry, marveille ; provenç. meravelha, meravilla ; espagn. maravilla ; portug. maravilha ; ital. maraviglia ; du lat. mirabilia, choses merveilleuses, pluriel neutre de mirabilis, admirable.

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Phonétique du mot « merveille »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
merveille mɛrvɛj

Fréquence d'apparition du mot « merveille » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « merveille »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « merveille »

  • La poésie, comme l'art, est inséparable de la merveille.
    André Pieyre de Mandiargues — L'Âge de craie, Gallimard
  • C’est cela l’état naturel de l’amour. C’est cela son état princier, la merveille de sa nature : attendre, attendre, attendre.
    Christian Bobin — Une petite robe de fête
  • Les économistes sont des chirurgiens qui ont un excellent scalpel et bistouri ébréché opérant à merveille sur le mort et martyrisant le vif.
    Chamfort
  • Il est bien des merveilles en ce monde, il n'en est pas de plus grande que l'homme.
    Sophocle — Antigone, 332-333 (traduction Mazon)
  • Un rêve intact est une merveille fragile.
    Édouard Estaunié — L'Infirme aux mains de lumière, Grasset
  • Dieu est une grande merveille. Etant tout ce qu'Il veut Il veut tout ce qu'Il est, sans mesure et sans but.
    Angelus Silesius — Le Pèlerin chérubinique
  • Je sais à merveille à quoi s'expose un homme qui ne se range ni à droite ni à gauche. On le traite d'opportuniste.
  • La parole est, finalement, la convention la plus fictive créée pour l’homme, et est sa plus extraordinaire merveille.
    Virgilio Ferreira
  • Nous faisons merveille quand il s'agit de construire des machines ou bien de vendre. Mais quand il s'agit seulement de parler l'un à l'autre, nous avons peur et tirons nos revolvers.
    Richard Wright
  • C'est merveille combien peu il faut à nature pour se contenter, combien peu elle nous a laissé à désirer.
    Michel de Montaigne — Essais
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Traductions du mot « merveille »

Langue Traduction
Anglais wonder
Espagnol preguntarse
Italien meraviglia
Allemand wunder
Chinois 奇迹
Arabe يتساءل
Portugais maravilha
Russe задаваться вопросом
Japonais ワンダー
Basque harritzekoa
Corse maraviglia
Source : Google Translate API

Synonymes de « merveille »

Source : synonymes de merveille sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « merveille »

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Nombre de points du mot merveille au scrabble : 14 points

Merveille

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