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Trop
Sommaire
- Définitions de « trop »
- Étymologie de « trop »
- Phonétique de « trop »
- Fréquence d'apparition du mot « trop » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « trop »
- Citations contenant le mot « trop »
- Images d'illustration du mot « trop »
- Traductions du mot « trop »
- Synonymes de « trop »
- Combien de points fait le mot trop au Scrabble ?
Définitions de « trop »
Trésor de la Langue Française informatisé
TROP, adv.
Wiktionnaire
Nom commun - français
trop \tʁo\ masculin invariable
-
(Désuet) Excès.
- Par son trop de caquet il a ce qu’il lui faut. — (Molière, L’École des femmes, 1662)
- Il a été victime de son trop de confiance.
Adverbe - français
trop \tʁo\
- Plus qu’il ne faut ; avec excès.
- Le kébab doit être servi brûlant. Quand la bouche peut le tolérer, il est déjà trop froid. — (Jane Dieulafoy, La Perse, la Chaldée et la Susiane: relation de voyage, Librairie Hachette, 1887, page 718)
- A 11 heures, nous devons descendre au ras de la mer ; une masse nuageuse nous barre la route ; elle est beaucoup trop élevée pour être survolée. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page 85)
- […], j’étais venu à Tanger. Mais la ville des légations m’ayant encore parue trop européanisée, j’avais pris la résolution de venir me fixer à Casablanca. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 12)
- Je pensai que j'avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant: […]. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 11)
- (Avec de) Un nombre ou une quantité avec excès.
- Il a trop de bon sens pour agir ainsi.
-
Si trop d’ardeur nous pousse à trop de liberté,
Ne t’en réjouis point dans ta malignité :
Nos passions du moins sont d’un ordre sublime ! — (Leconte de Lisle, Hypatie et Cyrille, dans Poèmes antiques, 1852)
-
(Par extension) Très, extrêmement.
- Je suis trop heureux de vous voir.
- Vous êtes trop aimable.
- Toutes les autres me regardaient avec envie, en disant que j’avais trop de chance. — (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, éditions Casterman Poche, page 201)
-
– Je suis trop heureuse !
– Jamais trop, Marie, jamais trop ! ai-je répondu en l’embrassant. — (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, éditions Casterman Poche, page 267)
-
(Familier) Très, extrêmement.
- J’adore les frites, c’est trop bon.
-
– Je suis content… Et toi, Polyte, t’as plus mal au pied ?
– Ah ! non ! … C’est trop bath ! — (Léon Frapié, Le sou, dans Les contes de la maternelle, 1910, éditions Self, 1945, page 181)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
. Plus qu'il ne faut, avec excès. Trop vite. Trop avant. Trop loin. Trop tôt. Trop riche. Trop puissant. Trop fin. Trop bien. Cette viande est trop cuite. Il a trop travaillé. Il a bu trop de vin. Il en a trop, beaucoup trop, un peu trop. Il n'y a pas dans son discours un mot de trop. Il a trop de bon sens pour agir ainsi. Vous le traitez avec trop de rigueur. Cela n'est que trop vrai. C'en est trop, C'est aller trop loin, c'est dépasser la mesure. Je ne puis plus souffrir ses insolences, c'en est trop. Trop peu, Pas assez. Il n'en faut ni trop, ni trop peu. De trop, en trop, En excès. Vous m'avez donné cent francs de trop. Il faut retrancher ce qui est en trop. Fam., Vous n'êtes pas de trop se dit à une personne pour lui témoigner qu'elle peut rester, qu'on n'a rien à lui cacher de ce qu'on veut dire. On dit de même : Suis-je de trop? Fam., Par trop, Excessivement, d'une manière fatigante, importune, révoltante. Cet homme est aussi par trop ennuyeux, par trop complimenteur, par trop insolent. Ne... pas trop, Guère. Je ne voudrais pas trop m'y fier. Il ne se porte pas trop bien. Prov., Trop est trop, Rien de trop, Tout excès est condamnable. Prov. et fig., Qui trop embrasse mal étreint, Qui entreprend trop de choses à la fois ne réussit à rien.
TROP se dit encore, le plus souvent dans des phrases de politesse, pour Beaucoup, fort. Je suis trop heureux de vous voir. Vous êtes trop aimable.
TROP s'emploie aussi comme nom masculin et désigne l'Excès. Il a été victime de son trop de confiance.
Littré (1872-1877)
(Trop est essentiellement un substantif.)
-
1Ce qui est en excès.
Le trop de confiance attire le danger
, Corneille, Cid, II, 7.Sa mère, que longtemps je voulus épargner… L'a de la sorte instruite ; et ce que je vois suivre Me punit bien du trop que je la laissai vivre
, Corneille, Héracl. I, 1.Le trop d'expédients peut gâter une affaire… N'en ayons qu'un, mais qu'il soit bon
, La Fontaine, Fabl. IX, 14.Il y en a beaucoup que le trop d'esprit gâte
, Molière, Critique, 6. -
2Mon trop de…, son trop de, etc., l'excès de mon, de son, etc.
Mais votre trop d'amour pour cet infâme époux Vous donnera bientôt à plaindre comme à nous
, Corneille, Hor. III, 6.Il s'en est peu fallu que, durant mon absence, On ne m'ait attrapé par son trop d'innocence
, Molière, Éc. des fem. III, 3.J'abuse, cher ami, de ton trop d'amitié
, Racine, Andr. III, 1. -
3Sans article, trop de, un excès de.
Je me suis accusé de trop de violence
, Corneille, Cid, III, 4.Voilà les pauvres gens Malheureux par trop de fortune
, La Fontaine, Fabl. VII, 6.Nos sens n'aperçoivent rien d'extrême : trop de bruit nous assourdit, trop de lumière éblouit…
, Pascal, Pens. I, 1, éd. HAVET.Il nous sera toujours impossible de satisfaire pleinement les divers ordres de lecteurs ; le littérateur trouvera dans l'Encyclopédie trop d'érudition, le courtisan trop de morale, le théologien trop de mathématique, le mathématicien trop de théologie, l'un et l'autre trop de jurisprudence et de médecine
, D'Alembert, Œuv. i. I, p. 372.Trop de sang, trop de pleurs ont inondé la France
, Chénier M. J. la Promenade.C'est trop que ou de, il y a excès à.
Ah ! ma bonne, que je voudrais bien vous voir un peu, vous entendre… vous voir passer, si c'est trop que le reste !
Sévigné, 18 févr. 1671.Si certains esprits vifs et décisifs étaient crus, ce serait encore trop que les termes pour exprimer les sentiments
, La Bruyère, I.C'est trop contre un mari d'être coquette et dévote : une femme devrait opter
, La Bruyère, III.C'en est trop, c'est aller trop loin.
C'en est trop, madame, répliqua don Fadrigue ; je ne mérite pas que vous me regrettiez si longtemps
, Lesage, Diable boit. 15. -
4Trop, régime direct d'un verbe.
Non, je n'aurai pas trop de toute ma puissance Pour punir à mon gré mon odieux rival
, Fontenelle, Thét. et Pol. IV, 4.Et qui peut nous combler de honte et de dépit, Moi d'en avoir trop su, vous d'en avoir trop dit
, Voltaire, Indiscr. I, 3.Boileau restera un de nos bons auteurs classiques pour les vers ; on lui a peut-être trop accordé de son vivant ; peut-être lui refuse-t-on trop aujourd'hui
, Duclos, Œuv. t. x, p. 85. -
5Trop précédé d'une préposition.
De trop, qui est en excès.
Tout ce qu'on dit de trop est fade et rebutant
, Boileau, Art p. I.Ignorez-vous qu'une multitude de vos frères périt ou souffre du besoin de ce que vous avez de trop ?
Rousseau, Inég. 2e part.Mademoiselle, votre approbation est de trop
, Diderot, Père de famille, III, 4.Vous n'êtes pas de trop, se dit pour engager à rester une personne qui craint que sa présence ne gêne.
Vous savez que votre présence ne gâte jamais rien, et que vous n'êtes point de trop, en quelque lieu que vous soyez
, Molière, Am. magn. I, 1.Un homme habile sent s'il convient, ou s'il ennuie : il sait disparaître, le moment qui précède celui où il serait de trop quelque part
, La Bruyère, v.Oh ! ça, monsieur, voulez-vous que je vous parle franchement ? vous êtes de trop dans la maison
, Dancourt, 2e chap. Diable boit. sc. 1.Tu la gênes ; tu es ici de trop
, Boissy, Franç. à Lond. sc. 2.Par trop, à l'excès. Son style est par trop familier.
Tu m'obliges par trop avec cette nouvelle : Va, je reconnaîtrai ce service fidèle
, Molière, l'Ét. III, 8. -
6Trop d'un, de deux, de la moitié, un, deux, moitié de trop.
Trop d'un Héraclius en mes mains est remis ; Je tiens mon ennemi, mais je n'ai plus de fils
, Corneille, Hér. IV, 4.C'est trop, me disait-il, c'est trop de la moitié, Je ne mérite pas de vous faire pitié
, Molière, Tart. I, 6.Nous sommes trois chez vous, c'est trop de deux, madame
, Hugo, Hernani, I, 3. -
7Adv. de quantité. Plus qu'il ne faut, avec excès.
C'est trop m'importuner en faveur d'un sujet
, Corneille, Nicom. III, 2.Ce secret, qui fut gardé entre dix-sept personnes, est un de ceux qui m'ont persuadé que parler trop n'est pas le défaut le plus commun des gens qui sont accoutumés aux grandes affaires
, Retz, Mém. t. II, liv. III, p. 137, dans POUGENS.Gens trop heureux font toujours quelque faute
, La Fontaine, Berceau.Il ne fallait pas faire faire cela par un écolier ; et vous n'étiez pas trop bon vous-même pour cette besogne-là
, Molière, Bourg. gentil. I, 2.Le trop riant espoir que vous leur présentez
, Molière, Mis, II, 1.Je reçois votre lettre du 16 ; elle est trop aimable, et trop jolie, et trop plaisante
, Sévigné, 25 juill. 1689.Ils [les rois] ont trop fait sentir aux peuples que l'ancienne religion se pouvait changer
, Bossuet, Reine d'Angleterre.Trop faible pour expliquer avec force ce qu'il sentait, il empruntait la voix de son confesseur
, Bossuet, Louis de Bourbon.Vous le savez trop bien : jamais, sans ses avis, Claude qu'il gouvernait n'eût adopté mon fils
, Racine, Brit. III, 3.Il [le péché] nous paraît moins hideux, parce qu'on n'est jamais trop effrayé de ce qui nous ressemble
, Massillon, Car. Pass.Je ne vous envoie jamais aucun des petits livrets peu orthodoxes qu'on imprime en Hollande et en Suisse…je n'ai été que trop calomnié
, Massillon, Lett. Richelieu, 8 nov. 1769.Terme de manége. Trop assis, se dit du cheval dont les extrémités postérieures se rapprochent trop de la ligne du centre de gravité, ou qui la devancent.
Trop ouvert, se dit lorsque les membres sont trop portés en dehors.
Trop serré, se dit lorsque les membres sont trop portés en dedans.
Pas trop, pas plus qu'il ne faut. Elle n'a pas trop dansé.
Médiocrement. Je ne m'y fierais pas trop.
M. de Vivonne est fort mal de sa blessure, M. de Marsillac pas trop bien de la sienne, et M. le Prince est quasi guéri
, Sévigné, 153.Muréna, de retour à Rome, reçut l'honneur du triomphe, qu'il n'avait pas trop mérité
, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. x, p. 179, dans POUGENS. -
8Trop peu, pas assez. Vous en avez plus qu'il ne vous en faut, et il en a trop peu.
Trop peu d'honneur pour moi suivrait cette victoire
, Corneille, Cid, II, 2.Joignez tous vos efforts contre un espoir si doux : Pour en venir à bout c'est trop peu que de vous !
Corneille, Cid, v, 1.Les dieux t'ont laissé vivre assez pour ta mémoire, Trop peu pour l'univers
, Rousseau J.-B. Odes, II, 10. -
9Trop mieux, s'est dit pour beaucoup mieux.
Pardonnez-moi toutes ces redites, vous qui savez et qui possédez trop mieux tous les points que je range ici
, Saint-Simon, 300, 140.Trop mieux aimant suivre quelques dragons
, Gresset, Ver-vert.Bossuet a employé trop dans le sens archaïque de beaucoup.
Au premier avis que le hasard lui porta d'un siége important, il [Condé] traverse trop promptement tout un grand pays, et, d'une première vue, il découvre un passage assuré pour le secours…
, Bossuet, Louis de Bourbon. -
10Assez et trop longtemps, pendant un temps trop long.
Assez et trop longtemps ma lâche complaisance De vos jeux criminels a nourri l'insolence
, Boileau, Sat. IX.
PROVERBES
Trop est trop, rien de trop, tout excès est blâmable. Rien de trop est un point Dont on parle sans cesse, et qu'on n'observe point
, La Fontaine, Fabl. IX, 11.
Trop et trop peu n'est pas mesure.
À chacun le sien n'est pas trop.
Il y a deux sortes de trop, c'est-à-dire le trop et le trop peu.
Qui trop embrasse mal étreint, qui entreprend trop de choses à la fois ne réussit à rien.
REMARQUE
Trop de avec un nom au pluriel veut au pluriel le verbe dont il est sujet : Trop de larmes ont été répandues.
HISTORIQUE
XIe s. Carles respunt : trop avez tendre cuer
, Ch. de Rol. XXIII. Co dist li reis : trop avez maltalant
, ib. XXIV.
XIIe s. Mais trop vient lent, dame, vostre secours
, Couci, VII. Car nus [nul] dons n'est courtois qu'on trop delaie
, ib. XVI. Certes, seigneur, dit-il, trop tost le saura-on
, Sax. XX.
XIIIe s. À tels croisés sera Diex trop soufrans, Se ne s'en venge à po de demourance
, Quesnes, Romancero, p. 97. Vertus corront et gaste par po [peu] et par trop, et si se conserve et maintient par la meenneté
, Latini, Trésor, p. 267. Vous en avez assez, et je en ai trop peu
, Berte, XXXII. Grant paour [elle] ot du vent, qui menoit trop grant bruit
, ib. XXXVI. Se li souget le conte li fesoient avoir trop grant salaire, quant li enfant seroient aagié, il aroient action de demander le trop à lor tuteur
, Beaumanoir, XVII, 8. Ha, pour Dieu, sire, lisies souvent ce livre ; car ce sont trop [très ] bones paroles
, Joinville, 260. En [on] se doit assemer [parer] en robes et en armes en tel maniere, que les preudes hommes de cest siecle ne dient que on en face trop, ne les joenes gens de cest siecle ne dient que on en face pou
, Joinville, 196.
XIVe s. Tel cas ne peut advenir fors trop [très ] peu souvent
, Oresme, Eth. 164.
XVe s. Un trop [très ] beau chemin et plain à chevaucher
, Froissart, II, III, 10. Il nous vaut trop mieux à mentir notre serment envers le duc d'Anjou que devers le roi d'Angleterre notre naturel seigneur
, Froissart, II, II, 8. Elle leur fit rendre l'estimation de leurs chevaux qu'ils voulurent laisser, si haut que chacun vouloit estimer les siens, sans dire ni trop ni peu et sans debat
, Froissart, I, I, 25. Laquelle jeune fille, pour ce que ledit Lechien mettoit trop [tardait trop] à l'espouser…
, J. de Troyes, Chron. 1465. Le vin n'est point de ces maulvais breuvaiges Qui, beus par trop, font faillir les couraiges
, Basselin, LIV. Sans nulle doubte le roy [Louis XI] en sens le passoit de trop [le duc de Bourgogne], et la fin l'a monstré par ses œuvres
, Commines, III, 3.
XVIe s. Ilz sont en nombre trop plus dix foys que nous : chocquerons nous sus eulx ?
Rabelais, Garg. I, 43. J'ai reçu les lettres que m'avez escriptes, par lesquelles j'ay congneu que vous estes trop meilleur parent que le roy de Navarre n'est bon mary
, Marguerite de Navarre, Lett. 76. Il esclaireroit par trop la bestise des aultres [passages du livre]
, Montaigne, I, 156. Qu'il soit bien pourveu de choses, les paroles ne suyvront que trop
, Montaigne, I, 187. La regle de Rien trop, commandée par Chilon
, Montaigne, I, 202. La prudence enseigne le point du milieu, auquel consiste toute louable action entre deux vicieuses extremitez du peu et du trop
, Amyot, Préf. XI, 38. Assez et trop malgré nos a vescu Ce sang maudit par tant de fois vaincu
, Ronsard, 608. Partout, voire à estre bon et sage, il y peut avoir du trop
, Charron, Sagesse, II, 11. Assez n'y a, si trop n'y a
, Cotgrave † Nul n'a trop pour soy De sens, d'argent, de foy
, Cotgrave †
Étymologie de « trop »
- Du vieux-francique *thorp (« village ») (cf. Dorf en allemand et dorp en néerlandais), par métathèse. Puis le substantif devient en latin médiéval troppus ("troupeau") (qui donnera en français les substantifs "troupe" et "troupeau") avec le sens d’« ensemble des habitants du village » puis « groupe » → voir troupe et troupeau. On assiste actuellement à une nouvelle évolution puisque l'adverbe trop est aussi utilisé comme adjectif, en général dans un sens positif : elle est trop pour dire « elle m’impressionne ».
Patois des Fourgs, trou ; bourguig. trô ; génev. trop à bonne heure (dites de trop bonne heure) ; provenç. trop, troupeau, et trop, trop ; ital. troppo. C'est le mot trop, troupeau (voy. TROUPE) employé adverbialement pour signifier excès de quantité.
Phonétique du mot « trop »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
trop | tro |
Fréquence d'apparition du mot « trop » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « trop »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « trop »
-
Des trois ou quatre lettres que je fis, il m’est resté ce commencement dont je ne fus pas content ; mais s’il me parut ne rien exprimer, ou trop parler de moi quand je ne devais m’occuper que d’elle, il vous dira dans quel état était mon âme.
Honoré de Balzac — Le lys dans la vallée -
Comment obtenir la béatitude ? En disant Dada. Comment devenir célèbre ? En disant Dada. D’un geste noble et avec des manières raffinées. Jusqu’à la folie. Jusqu’à l’évanouissement. Comment en finir avec tout ce qui est journalisticaille, anguille, tout ce qui est gentil et propret, borné, vermoulu de morale, européanisé, énervé ? En disant Dada. Dada c’est l’âme du monde, Dada c’est le grand truc. Dada c’est le meilleur savon au lait de lys du monde. Dada Monsieur Rubiner, Dada Monsieur Korrodi, Dada Monsieur Anastasius Lilienstein. Cela veut dire en allemand : l’hospitalité de la Suisse est infiniment appréciable. Et en esthétique, ce qui compte, c’est la qualité. Je lis des vers qui n’ont d’autre but que de renoncer au langage conventionnel, de s’en défaire. Dada Johann Fuchsgang Goethe. Dada Stendhal, Dada Dalaï-lama, Bouddha, Bible et Nietzsche. Dada m’Dada. Dada mhm Dada da. Ce qui importe, c’est la liaison et que, tout d’abord, elle soit quelque peu interrompue.Je ne veux pas de mots inventés par quelqu’un d’autre. Tous les mots ont été inventés par les autres. Je revendique mes propres bêtises, mon propre rythme et des voyelles et des consonnes qui vont avec, qui y correspondent, qui soient les miens. Si une vibration mesure sept aunes, je veux, bien entendu, des mots qui mesurent sept aunes. Les mots de Monsieur Dupont ne mesurent que deux centimètres et demi. On voit alors parfaitement bien comment se produit le langage articulé. Je laisse galipetter les voyelles, je laisse tout simplement tomber les sons, à peu près comme miaule un chat… Des mots surgissent, des épaules de mots, des jambes, des bras, des mains de mots. AU. OI. U. Il ne faut pas laisser venir trop de mots. Un vers c’est l’occasion de se défaire de toute la saleté. Je voulais laisser tomber le langage lui-même, ce sacré langage, tout souillé, comme les pièces de monnaie usées par des marchands. Je veux le mot là où il s’arrête et là où il commence. Dada, c’est le coeur des mots. Toute chose a son mot, mais le mot est devenu une chose en soi. Pourquoi ne le trouverais-je pas, moi ? Pourquoi l’arbre ne pourrait-il pas s’appeler Plouplouche et Plouploubache quand il a plu ? Le mot, le mot, le mot à l’extérieur de votre sphère, de votre air méphitique, de cette ridicule impuissance, de votre sidérante satisfaction de vous-mêmes. Loin de tout ce radotage répétitif, de votre évidente stupidité.Le mot, messieurs, le mot est une affaire publique de tout premier ordre.
Hugo Ball — Manifeste littéraire -
Nous estimons trop peu ce que nous obtenons trop aisément.
Thomas Paine — L’âge de raison -
Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
Jean Anouilh — Antigone -
Qui trop embrasse mal étreint.
Albertano de Brescia -
Néanmoins, comme à son habitude, tel un phénix, la star est une fois de plus renée de ses cendres. Dans ce clip vidéo tourné en pleine nature vauclusienne, tout près de L’Isle-surla-Sorgue où il vit, on peut donc voir l’artiste accompagné de ses copains musiciens, chacun masqué par un bandana rouge, réagir à la pandémie que nous venons de traverser. C’est « pour tous les potes qui ont souffert de ce putain de virus, pour les soignants ! » qu’il a écrit ce texte, a-t-il dit. Mais ne serait-ce pas la chanson de trop ?
Renaud : La chanson de trop ! - France Dimanche -
Enfin ! Étourdissons-nous avec le bruit de la plume et buvons de l’encre. Ça grise mieux que le vin. Quant à suivre les conseils du père Sainte-Beuve, « ménager la chèvre et le chou, mettre de l’eau dans son vin, s’arranger en un mot pour réussir près du public », c’est trop difficile et trop chanceux.
Gustave Flaubert — Correspondance -
[…] Rien de trop est un point Dont on parle sans cesse et qu'on n'observe point.
Jean de La Fontaine — Fables, Rien de trop -
Les destins trop brillants amènent trop d’orages.
Antoine de Rivarol — Rivaroliana -
Celles et ceux qui ont franchi le pas vous le diront : ils ont tous vécu ce fameux « jour de trop ». La goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Appelez-le comme vous voulez, il aura toujours le même rôle : celui de déclencheur, de détonateur pour une nouvelle vie. En général, ça donne quelque chose du genre : « J'en peux plus de ces conneries ! Je vais aller élever des chèvres dans le Larzac. » Sauf que l'on est globalement infoutu de situer le Larzac sur une carte de France et qu'on ne connaît absolument rien au business caprin.
Les Echos Start — Le « jour de trop » qui nous a poussés à nous reconvertir | Les Echos Start
Traductions du mot « trop »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | too much |
Espagnol | demasiado |
Italien | troppo |
Allemand | zu viel |
Chinois | 太多了 |
Arabe | كثير جدا |
Portugais | demais |
Russe | перебор |
Japonais | 過度に |
Basque | gehiegi |
Corse | troppu |
Synonymes de « trop »
- excédent
- surplus
- très
- beaucoup
- assez
- bien
- fort
- excessivement
- surabondamment
- par trop
- abusivement
- énormément
- follement
- immodérément
- infiniment
- joliment
- marre
- méchamment
- peu
- raisonnablement
- en trop
- de trop
- outre mesure
Combien de points fait le mot trop au Scrabble ?
Nombre de points du mot trop au scrabble : 6 points