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Surface

Variantes Singulier Pluriel
Féminin surface surfaces

Définitions de « surface »

Trésor de la Langue Française informatisé

SURFACE, subst. fém.

A. −
1. Partie extérieure d'un corps, d'un objet, qui circonscrit le volume occupé par celui-ci. Surface du globe terrestre, de la lune; surface d'un meuble, d'une statue; surface d'un organe, d'un os, du corps humain. La mousse et le salpêtre des mers rongeaient la surface du bronze antique (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 264).Plus un être est petit, plus le rapport surface-volume (ou poids) est grand (J.-M. Pérès, Vie océan, 1966, p. 27).
2. En partic.
a) Face apparente, extérieure ou supérieure, partie visible d'un corps, d'une chose; face limitant un solide. Surface brillante, raboteuse, unie; surface glacée d'une photographie; surface froide du marbre; papier à surface grossière; surface d'une plaie; peindre la surface intérieure et extérieure d'un coffre. Il eut beau promener sa torche sur toute la surface extérieure de la grotte, il ne vit rien (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 415).La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne: comme si l'on avait à sa disposition les Alpes (...) ou la Cordillière des Andes (Ponge, Parti pris, 1942, p. 23).
b) Étendue constituant la limite supérieure d'une masse. Rochers visibles à la surface du sol; surface ondulée d'une dune; surface des eaux, de la mer. Un fourré d'un vert froid (...) légèrement hérissé comme la surface barbue d'un champ d'épis (Fromentin, Été Sahara, 1857, p. 105).Longues surfaces blondes des coteaux marqués de grandes figures géométriques d'un noir de suie, car ils brûlent ici les chaumes avant de labourer (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 170).
c) Couche apparente et peu profonde. Toutes les espèces de roches s'y rencontrent [dans les Pyrénées] par bancs compacts mêlés ou alternés, mosaïques aux soubassements (...) insoupçonnés dont l'œil n'aperçoit qu'une surface infime (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. 175).Les paléontologistes n'ont exploré qu'une surface infime de la croûte terrestre (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p. 163).
d) Absol. Sol (par opposition au sous-sol, aux régions souterraines). Mineur, spéléologue qui remonte à la surface. Un fleuve qui, après avoir quelque temps caché ses eaux sous la terre, reparaît à la surface (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 328).Tout le bassin minier d'Alsace offre ainsi un paysage (...) de petites agglomérations urbaines trouant la forêt, et composées (...) des installations de surface de la mine et (...) de petites maisons entourées de jardins (Industr. fr. engrais chim., 1956, p. 9).
3. Étendue horizontale qui sépare l'atmosphère d'une nappe d'eau, d'un volume de liquide. Surface de la mer; surface gelée d'un étang; bulles qui éclatent à la surface d'un moût. La solution aqueuse de ce savon ne présente point à sa surface de pellicule grasse (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 2, 1821, p. 652).La pellicule de crème durcie à la surface d'un lait qu'on fait bouillir (Vercors, Sil. mer, 1942, p. 71).
Absol. Plongeur qui reparaît à la surface; poissons qui nagent à la surface. De grands chevaines dormaient à la surface attiédie, faisant sur l'eau des taches noires (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 214).Un vigoureux coup de talon me fit remonter à la surface et le patron du bateau-lavoir, qui avait sauté dans son bachot, nous repêcha (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 201).
Loc. adv. En surface. Au niveau de la surface de l'eau, en émergeant plus ou moins. Nager en surface; sous-marin qui navigue en surface. Le chien (...) et (...) Tobie (...) apparaissent luttant, (...) contre le poisson, tantôt plongeant, tantôt réapparaissant en surface (Claudel, Tobie et Sara, 1940, ii, 4, p. 1244).
Loc. adj. De surface. Qui se tient à la surface de l'eau. L'ablette est un poisson de surface. Les navires de guerre de surface allemands (...) seront immédiatement désarmés (Foch, Mém., t. 2, 1929, p. 313).
Loc. verb.
Faire surface. [En parlant d'un sous-marin] Émerger. Grenadé par le croiseur, le sous-marin faisait surface (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 116).[En parlant d'un animé] Remonter à l'air libre pour respirer, après être resté quelque temps sous l'eau. (Dict. xxes.). Phoque, plongeur faisant surface.
P. métaph. ou au fig. [En parlant d'une pers.] Faire, refaire surface; remonter, revenir à la surface. (Faire) reprendre conscience (à quelqu'un) après un évanouissement, une anesthésie, un sommeil profond; (faire) reprendre (à quelqu'un) contact avec le réel après un passage à vide, une dépression. Synon. émerger.Au début de la vie, les plus fiers courages ne sont pas exempts d'abattement. Ce coup avait envoyé tout d'abord Lucien au fond de l'eau; mais il frappa du pied et revint à la surface, en se jurant de dominer ce monde (Balzac, Illus. perdues, 1837, p. 105).Réapparaître en public, faire de nouveau parler de soi, après un temps d'absence, d'oubli. Au temps de la révolution, la famille, ruinée et déchue, avait fait le plongeon dans la mare populaire. Maintenant, elle revenait à la surface (Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1312).
[En parlant de choses] Se manifester de nouveau. Tous les instincts (...) sont en vous, quoi que vous fassiez, plus ou moins obscurs, plus ou moins matés, mais ils sont, et ils peuvent remonter brusquement à la surface et bouleverser votre vie! (Martin du G., J. Barois, 1913, p. 485).Quand les profondeurs obscures de l'âme sont remuées, ce qui monte à la surface et arrive à la conscience y prend, si l'intensité est suffisante, la forme d'une image ou d'une émotion (Bergson, Deux sources, 1932, p. 243).
4.
a) Étendue délimitée d'une certaine importance et généralement plane. Surface dallée, vitrée. La campagne s'étalait par grandes surfaces d'un vert monotone et froid (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 18).Mon roman avance lentement (...). Je pourrais couvrir une plus grande surface de papier chaque jour, mais alors j'inventerais et d'une certaine façon, je mentirais (Green, Journal, 1949, p. 310).
b) Étendue plane délimitée, considérée sous le rapport de sa mesure. Synon. superficie.Calculer la surface d'un rectangle; appartement de 100 m2de surface; surface de vente d'un magasin; surface bâtie, boisée; manquer de surface. Ce parallélogramme, dont la surface cultivable est au moins de 67 920 lieues quarrées, se trouve sous les plus belles latitudes, depuis le 29ejusqu'au 45edegré (Crevecœur, Voyage, t. 3, 1801, p. 69).Si chaque habitant, dans la seule région parisienne, se voyait accorder le droit de construire (...) il faudrait d'ores et déjà « geler » trois fois la surface au sol de l'Ile-de-France (Elle, 5 sept. 1977, p. 35, col. 2).
B. − Au fig.
1. Apparence que présentent les personnes ou les choses. Synon. dehors, extérieur, façade.Ne connaître que la surface des événements. Ce qui me frappe, c'est d'abord le ton général du livre, cette férocité de passion sous une surface bonhomme (Flaub., Corresp., 1874, p. 142).Goethe est le grand apologiste de l'apparence. Il donne à ce qui passe pour la surface des choses un intérêt et une valeur (Valéry, Variété IV, 1938, p. 110).
Loc. adv. À la surface, en surface. Sans aller au fond des choses, de façon superficielle. Traiter un problème en surface. Il paraissait à la baronne impossible qu'un homme si charmant à la surface pût nourrir contre elle de mauvais desseins (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 236).Leurs esprits si différents en surface avaient entre eux de subtiles ressemblances (Maurois, Disraëli, 1927, p. 235).
Loc. adj. De surface, en surface. Sans réalité profonde, superficiel. Amabilité, amitié, indifférence, rivalité, phénomène de surface. Peut-être qu'il se méfiait de sa nature où il y avait un fond de tendresse, aussi se faisait-il facilement rude et bourru, mais ce n'était que de surface (Ramuz, A. Pache, 1911, p. 57).J'ai l'air distingué, ça je veux bien, mais chez moi, c'est tout en surface. Faudrait quand même pas me prendre pour une femme du monde (Aymé, Cléramb., 1950, i, 7, p. 51).
Loc. verb. [En parlant d'une pers.]
Demeurer, rester, s'en tenir à la surface. Ne pas approfondir l'étude d'une question. Pierre (...)s'en tenait à la surface, et (...) il se flattait lui-même en croyant au génie d'un fils qui était son vivant portrait (Zola, Fortune Rougon, 1871, p. 63).À condition (...) qu'on n'aille jamais au fond des problèmes, qu'on reste prudemment à la surface en se contentant d'approximations (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 173).
Être tout en surface, n'être que surface. Manquer de profondeur, de sérieux, de qualités solides. Vous n'avez pas ce qu'il faut pour rendre service à cet enfant (...) il est trop jeune, trop faible, trop en surface, et vous trop exclusif, et logique, et personnel (Montherl., Ville dont prince, 1951, iii, 3, p. 912).
2. Surface (sociale). Crédit, garanties morales ou matérielles que peut offrir une personne ou une collectivité. Synon. répondant, solvabilité.Cet argent, d'où le tient-elle? De la fortune fabuleuse de ses maris successifs, choisis bien judicieusement selon un triple critère: le compte en banque, la surface sociale et l'âge (L'Express, 29 mai 1981, p. 65, col. 2):
Phileas Fogg était membre du Reform-Club (...) il passa sur la recommandation de MM. Baring frères, chez lesquels il avait un crédit ouvert. De là une certaine « surface », due à ce que ses chèques étaient régulièrement payés à vue par le débit de son compte courant invariablement créditeur. Verne, Tour monde, 1873, p. 2.
Loc. verb. Avoir, présenter, représenter de la surface; manquer de surface. Avoir une autorité, un crédit reconnus; manquer d'autorité, de crédit. M. Lupin Mabier (...) homme ayant de la surface, propriétaire taxé à quatrevingts quartiers (Hugo, Travaill. mer, 1866, p. 69).Il n'a pas le calibre nécessaire. D'ailleurs l'académie est un salon et Bergotte ne jouit d'aucune surface (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 773).
3. Littér. Surface (de prise). Éléments pour lesquels quelqu'un est susceptible d'être critiqué, attaqué, mis en position d'infériorité. Présenter peu de surface aux coups. Rien n'a plus prise sur toi. Tu n'as plus de surface (Claudel, Corona Benignitatis, 1915, p. 410).
4. Expr. pop., fam. En boucher une surface à qqn. Causer à quelqu'un une vive surprise, qui le laisse stupéfait. (Dict. xxes.). Synon. en boucher un coin (v. boucher1).
C. − Spécialement
1. COMM. Grande surface. Ensemble commercial assurant la vente de produits usuels les plus divers, exploité en libre service, et qui présente une superficie consacrée à la vente supérieure à 400 m2. Synon. hypermarché, supermarché.L'image de la grande surface, dévalorisante, liée à l'achat des couches et des boîtes de petits pois par des masses criardes (...) entassées aux caisses le samedi après-midi (Libération, 9 oct. 1984, p. 9).
2. DR. CIVIL. Surface corrigée. Principal élément du calcul du loyer d'un local d'habitation soumis à la réglementation prévue par la loi du 1erseptembre 1948, et qui résulte de l'application à la surface réelle de certains coefficients correctifs tels que la situation, le confort, la luminosité, etc. (d'apr. Barr. 1974).
3. COMPTAB. ,,Rapport arithmétique entre les fonds propres d'une entreprise et ses fonds empruntés`` (Combe 1971).
4. GÉOGR. Surface agricole utile. Superficie d'une exploitation, d'une région ou d'un pays réellement réservée aux activités agricoles. La surface agricole utile (...) d'une exploitation est constituée par les terres réellement travaillées (labours, prairies, vergers, etc.) à l'exclusion des landes, des forêts (George1984).
5. GÉOL. Portion plus ou moins étendue de la surface terrestre, caractérisée par sa planitude. On distingue (...) des surfaces d'érosion élaborées avec un enlèvement de matière et des surfaces d'accumulation où il y a eu apport de matériaux, celles-ci beaucoup plus proches de la perfection que celles-là. Une surface d'érosion régulière est parfois nommée surface d'aplanissement. La surface réalisée par le travail de la mer (...) au cours d'une transgression est une surface d'abrasion marine (George1984).
6. GÉOM., MATH. Être géométrique à deux dimensions qui peut être considéré, soit comme l'ensemble des points limitant une portion finie ou infinie de l'espace et jouissant d'une même propriété définie, soit comme engendré par le déplacement d'une courbe dont le mouvement satisfait à une loi déterminée. Surface plane, courbe, conique; surfaces limitées (ou polyédriques), illimitées. Tout corps a donc des limites. Nous appelons surface de ce corps l'assemblage des points qui le terminent (...). La disposition de cette surface constitue ce qu'on appelle la forme ou la figure de ce corps (Destutt de Tr., Idéol. 1, 1801, p. 178).Le géomètre a beau s'occuper de surfaces sans épaisseur (...) sans le savoir (...) il étudie en réalité certaines propriétés d'extension de la matière (Ruyer, Esq. philos. struct., 1930, p. 257).
Surface algébrique. Surface qui, par rapport à des axes de référence cartésiens, est représentée par une équation du type: f (x, y, z) = zéro. Étude des courbes et surfaces algébriques (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 37).
Surface minima(le). Surface en tous les points de laquelle la courbure totale est nulle (d'apr. Uv.-Chapman 1956).
Surface réglée. Surface engendrée par une droite qui se déplace suivant une loi déterminée. L'étude des surfaces réglées profita (...) de l'introduction d'un nouveau système de coordonnées qui devait entraîner la naissance d'une véritable géométrie de la droite (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 38).
Surface de révolution. Surface engendrée par une courbe plane, tournant autour d'un axe situé dans son plan. Le XVIIesiècle ajoute (...) le calcul de l'aire des surfaces de révolution (Bourbaki, Hist. math., 1960, p. 193).
7. LING. Structure de surface. En grammaire générative, organisation syntaxique de la phrase qui résulte d'une (suite de) transformation(s) opérée à partir d'une structure profonde. Anton. structure profonde (v. profond I C 2).La notion de surface n'est pas une invention très heureuse, car la définition précise que la grammaire générative donne des structures de surface est très éloignée de cette première intuition (Greimas-Courtés1979).
8. PHOT. Surface sensible. Tout support transparent ou opaque rendu sensible à la lumière ou à toute autre radiation par une émulsion photosensible. Il s'agit (...) [dans la photogrammétrie aérienne] de prendre des vues dans les meilleures conditions possibles (l'appareil et les surfaces sensibles devront s'y adapter) (Prinet, Phot., 1945, p. 100).
9. PHYS. Limite entre deux milieux différents. Tension de surface. Lors d'un mélange de plusieurs corps, à tensions différentes, celui ayant la tension inférieure aura tendance à s'accumuler au voisinage de la surface de séparation soit d'avec l'air, soit d'avec un autre milieu (Chartrou, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 22).Densité de surface. Quantité par unité d'aire de ce qui est répandu sur une surface. (Dict. xxes.).
Spécialement
ÉLECTR. Surface équipotentielle. Surface dont tous les points sont au même potentiel. Le champ électrostatique est normal aux surfaces équipotentielles (Sarm.Phys.1981).
HYDROSTATIQUE. Surface libre. ,,Surface de séparation entre deux fluides`` (Mathieu-Kastler Phys. 1983). Ondes de surface. Ondes de distorsion à la surface libre séparant deux phases fluides. (Dict. xxes.).
ONDES ET VIBRATIONS. Surface d'onde. Lors de la propagation d'un mouvement ondulatoire, lieu des points tels que les vibrations y soient partout en concordance de phase. Les rayons issus d'un point lumineux sont normaux à une surface appelée surface d'onde (Prat, Opt., 1962, p. 153).
PHYS., CHIM. Agent de surface. Composé chimique dont la molécule comporte un groupement capable d'assurer la solubilisation dans l'eau et un radical ayant peu d'affinité pour l'eau, et dont les solutions modifient les propriétés des surfaces. (Dict. xxes.). Science des surfaces. Domaine de recherches visant à déterminer les propriétés physiques et chimiques de la zone de discontinuité entre un solide et un autre milieu, et à étudier les phénomènes qui s'y produisent (d'apr. GDEL). Surface spécifique. Surface totale des grains de matière contenus dans l'unité de masse. La surface spécifique est exprimée en mètres carrés par gramme ou centimètres carrés par gramme (Minéral.1972).
10. SPORTS. Surface de réparation. V. réparation B 2.
11. TECHNOL. Surface de chauffe. Dans un appareil de chauffage industriel ou domestique, surface totale des éléments à travers lesquels la chaleur est transmise. Surface de chauffe directe (soumise au rayonnement du foyer); surface de chauffe indirecte (en contact avec les gaz chauds). La quantité de calories abandonnée par chaque kilogramme d'eau étant peu élevée (...) il faut de grandes surfaces de chauffe dans les locaux pour rayonner la quantité de chaleur voulue (Lar. mén.1926, p. 318).
REM.
Surfacé, -ée, adj.a) Littér. Recouvert en surface. Si l'on ne conservait que les collines surfacées d'herbages et de sapinières qui bordent immédiatement le lac des Quatre-Cantons, on reproduirait un lac d'Italie (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 110).b) Spéc. α) Papet. Papier surfacé. Papier qui a reçu un traitement particulier destiné à rendre sa surface régulière. Un papier recyclé traité pour l'écriture, surfacé, ne « boit » pas (Le Papier recyclé, réd. par Ph. Boucher, Angers, Agence Nat. pour la Récupération et l'Élimination des déchets, 1982, p. 11). β) Peint. [En parlant d'un subjectile] Sur lequel on a effectué un surfaçage (d'apr. Peint. 1978).
Prononc. et Orth.: [syʀfas]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1380 « partie extérieure et visible d'un corps » (Jean Lefevre, trad. La Vieille, 74 ds T.-L.); 1671 fig. « apparence extérieure » (Pierre Nicole, Essais de morale, 1ertraité, 8 ds Rob. 1985); b) 1690 « superficie » (Fur.); 1948 surface corrigée (Loi du 1ersept. ds J.O. du 2 sept., p. 8662, col. 1); 1969 grande surface « hypermaché » (La Croix, 22 oct. ds Gilb. 1980); 2. 1691 géom. (Ozanam, p. 108); 3. 1838 techn. surface de chauffe, v. chauffe; 1890 phys. surface équipotentielle (Lar. 19eSuppl., s.v. équipotentiel); 4. 1972 ling. structure de surface (Ling.). Dér. de face*; préf. sur-*, d'apr. le lat. superficies, v. superficie. Cf. le m. fr. superface au sens 1: 1521 (Violier des histoires romaines, éd. G. Brunet, p. 367), et dans une accept. fig. ca 1526 (Pièce ds Rec. de poés. fr. des XVeet XVIes., éd. A. de Montaiglon et J. de Rothschild, t. 12, p. 136, 6). Fréq. abs. littér.: 3 404. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 5 900, b) 3 691; xxes.: a) 3 279, b) 5 492. Bbg. Flasche (H.). Critique litt. et sém. In: Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 13. 1971. Québec, 1976, t. 2, pp. 870-875. − Quem. DDL t. 21 (s.v. surface de grille), 36 (s.v. surface de glissage; surface de glissement). − Renson 1962, pp. 300-303. − Sculpt. 1978, p. 680 (s.v. surface d'appui).

Wiktionnaire

Nom commun - français

surface \syʁ.fas\ féminin

  1. Superficie, partie extérieure d’un corps ; ce qui le limite dans l’espace.
    • Cet angle a été adopté, parce qu’on a remarqué que le vent ne souffle pas horizontalement, mais que sa direction plonge ordinairement un peu sur la surface de la terre. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 114)
    • De temps en temps, un requin paraissait à la surface avec son cortège habituel de rémoras parasites et de poissons-pilotes. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Il en est de même pour les étoiles. […]. Les infimes oscillations visibles en surface offrent aux astronomes un aperçu de leur structure interne. — (Éric Michel, Michel Auvergne et Annie Baglin, L'astérosismologie : voir battre le cœur des étoiles, dans Pour la Science, n°409, novembre 2011)
    • À quatre cents mètres environ, une sorte de bouillonnement, qui agite la surface de la mer, indique un trouble profond des eaux. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre III, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
  2. (Rare) Étendue (d’une contrée, d'un pays, dans un contexte où il ne s’agit ni de sa mesure, ni de la nature du sol).
    • Le clergé, désespéré, continuait d'exciter de petites agitations sur toute la surface de la France. — (Adolphe Thiers, Histoire de la Révolution française, tome Ier, livre III : Première fédération ; Furne et Cie éditeurs, quatorzième édition, Paris, 1846, page 174)
    • Mais ce territoire d’un demi-million de kilomètres carrés de surface, dont la population est estimée à une dizaine de millions d’habitants, est loin d’avoir la cohésion d’un État européen, et l’autorité effective des sultans ne s’est jamais étendue qu’à un tiers, tout au plus, du Maroc. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc: étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 9)
    • (Courant) Sur toute la surface de la terre, du globe.
  3. (Figuré) Extérieur ; dehors ; apparence.
    • Au point de vue religieux les Berbères sont des musulmans de surface, dont le vernis islamique ne recouvre que très imparfaitement leurs croyances primitives. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 43)
    • Présenter, avoir beaucoup de surface, peu de surface se dit des garanties morales ou matérielles que peut offrir ou ne pas offrir un homme, par sa fortune, sa position sociale, son caractère.
    • Cet homme présente trop peu de surface pour qu’on puisse lui confier une affaire de cette importance.
  4. (Tennis) Au tennis, revêtement du sol (dur, terre battue, gazon, synthétique).
    • Il est habitué à jouer sur tous types de surfaces.
  5. (Mathématiques) Objet géométrique à deux dimensions. Espace localement homéomorphe à un plan.
    • Surface plane : partie du plan délimitée par des courbes. Par exemple, un disque ou un triangle plein.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SURFACE. n. f.
Superficie, partie extérieure d'un corps, ce qui le limite dans l'espace. Surface plate, unie, raboteuse. La surface de la terre. La surface de l'eau. Une surface plane. Une surface concave. Une surface convexe. Mesures de surface.

SURFACE signifie au figuré Extérieur, dehors, apparence. Je ne m'en tiens pas à la surface. Il s'arrête à la surface des choses. Présenter, avoir beaucoup de surface, peu de surface se dit des Garanties morales ou matérielles que peut offrir ou ne pas offrir un homme, par sa fortune, sa position sociale, son caractère. Cet homme présente trop peu de surface pour qu'on puisse lui confier une affaire de cette importance.

Littré (1872-1877)

SURFACE (sur-fa-s') s. f.
  • 1Extérieur, dehors d'un corps. Toute la surface du corps. Je ne crois pas qu'on puisse blâmer ceux qui se servent indifféremment de superficie et de surface en toutes manières ; surface, comme plus nouveau, paraît seulement un peu plus à la mode, Vaugelas, Nouv. rem. Observ. de M*** p. 218, dans POUGENS. Quelque inégalité qui paraisse dans le cours des rivières qui arrosent la surface de la terre, elles ont toutes cela de commun qu'elles viennent d'une petite origine, Bossuet, Gornay. Il apparaît de temps en temps, sur la surface de la terre, des hommes rares, exquis, qui brillent par leurs vertus, et dont les qualités éminentes jettent un éclat prodigieux, La Bruyère, II. Les œufs de poissons qui flottent souvent par bancs à la surface de la mer, Buffon, Ois. t. XIII, p. 359. Tandis que toute la surface du globe n'était, pour ainsi dire, qu'un archipel général, Buffon, 4e ép. nat. Œuvr. t. XII, p. 189. La surface totale du globe qui en contient vingt-cinq millions [de lieues carrées], Buffon, Hist. nat. preuv. th. terre, Œuvr. t. I, p. 302. Mystérieux abîme où l'esprit se confond ! à quelques pieds sous terre un silence profond, Et tant de bruit à la surface ! Hugo, Feuilles d'aut. IV.

    Fig. Présenter peu de surface, être peu exposé aux coups, aux attaques, en raison d'une situation petite. L'abbé Girard, plus heureux que beaucoup d'autres philosophes aussi peu coupables, mais plus illustres et plus enviés, eut l'avantage d'échapper à la haine, par le peu de surface qu'il présentait à ses coups, D'Alembert, Elog. Girard.

    Fig. Ressources capables de couvrir une responsabilité. Quelquefois c'est un homme ne présentant aucune surface sociale qui devient concessionnaire… c'est peut-être un homme qui ne possède pas un sou au monde, Berryer, Moniteur, 12 avr. 1867, p. 441, 3e col.

  • 2 Terme de géométrie. Ce qui circonscrit les corps ; cet élément de l'étendue est d'abord conçu par l'esprit comme ayant en tous ses points une certaine épaisseur ; si l'on imagine que cette épaisseur aille en diminuant de plus en plus, on obtient, à la limite, la notion de la surface géométrique. Je fais abstraction de l'étendue ou de l'espace que ce corps renferme, pour ne considérer que ses bornes en tous sens ; et ces bornes me donnent l'idée de surface, D'Alembert, Mél. etc. t. v, § 11.

    Surface algébrique du 1er, 2e, 3e… degré, celle dont l'équation algébrique est du 1er, 2e, 3e… degré ; surface transcendante, celle dont l'équation est transcendante.

    Surface réglée, celle qui est engendrée par une ligne droite ; surface développable, surface réglée qui, supposée flexible et inextensible, peut être étendue sur un plan sans déchirure ni duplicature ; surface gauche, surface réglée qui n'est pas développable.

    Surface cylindrique, celle qui est engendrée par une ligne droite qui glisse le long d'une circonférence de cercle fixe en restant parallèle à une ligne donnée.

    Surface conique, celle qui est engendrée par une ligne droite qui passe toujours par un point fixe, en s'appuyant constamment sur une circonférence de cercle.

    Surface de révolution, celle qui est engendrée par une courbe quelconque qui tourne autour d'une droite fixe, de façon que chacun de ses points décrive un cercle dont le plan est perpendiculaire à l'axe et dont le centre est sur cet axe.

    Surface héliçoïdale (voy. aux ADD. et CORR. la remarque sur ce mot), celle qui est engendrée par une ligne droite qui se meut en s'appuyant sur une hélice, en faisant un angle constant avec l'axe de l'hélice et en restant à une distance constante de cet axe.

    Surface enveloppe, le lieu des intersections consécutives d'une surface mobile qui varie de position et de forme d'après une loi déterminée ; la surface mobile est dite la surface enveloppée de la première.

    Surfaces osculatrices : deux surfaces sont osculatrices en un point, lorsque les centres de courbure de toutes les sections planes faites par ce point sont les mêmes pour les deux surfaces.

    Surface topographique, la surface du sol et toute surface dont la loi de génération est inconnue et qu'une verticale ne rencontre qu'en un point.

  • 3 Fig. Apparence que présentent les personnes ou les choses. Vous, qui dans vos confessions précipitées n'examinez que la surface de votre âme…, Fléchier, Dauphine. C'est cette contradiction apparente [dans la conduite de Joseph, d'abord rude envers ses frères] qui doit nous avertir qu'il y a quelque mystère caché sous la surface d'une action qui sans cela pourrait choquer la raison, Rollin, Traité des Ét. v, 2e part. II, I, 3. Plaisir assez inconnu aux grands qui ne voient jamais des hommes que la surface, Massillon, Or. fun. princ. de Conti. Le clinquant de l'esprit, ces trompeuses surfaces Cachent un homme affreux qui veut vous égarer, Et que l'on ne peut voir sans se déshonorer, Gresset, le Méch. III, 6. Ses vices sont couverts d'une aimable surface, Et l'on peut s'y tromper, De Bièvre, Séducteur, II, 1.

SYNONYME

1. SURFACE, SUPERFICIE., On dit la surface des eaux, la surface de la terre, et non pas la superficie des eaux, la superficie de la terre ; ou, du moins, on ne se sert de superficie que quand on veut évaluer : la superficie de la terre est de tant de millions de mètres. On dit encore le fonds et la superficie, et non le fonds et la surface. Mais, comme l'étymologie est la même, les deux mots sont équivalents en beaucoup de cas.

2. SURFACE, AIRE., En termes de géométrie, le mot surface s'emploie pour désigner la forme, abstraction faite de toute limite, et le mot aire pour désigner l'étendue superficielle, quand on l'envisage par rapport à la grandeur.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SURFACE. Ajoutez :
4 Néologisme. Garantie, solidité qu'offre une personne, une entreprise. C'était une mutualité où quatre mille associés solidaires les uns des autres et tous ensemble responsables à l'égard les uns des autres, représentaient une surface de soixante millions, le Temps, 17 déc. 1876, 2e page, 4e col.

REMARQUE

De surface, Chateaubriand a fait un adjectif surfacé, qui ne peut être admis : Les collines surfacées d'herbages et de lapinières qui bordent immédiatement le lac des Quatre-Cantons, Mém. d'outre-tombe (éd. de Bruxelles), t. V, Billet de la duchesse de Berry, etc.

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Étymologie de « surface »

Sur 1, et face.

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 Dérivé de face, avec le préfixe sur-.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « surface »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
surface syrfas

Fréquence d'apparition du mot « surface » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « surface »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « surface »

  • Laissez la tyrannie régner sur un mètre carré, elle gagnera bientôt la surface de la terre.
    François Mitterrand — L'abeille et l'architecte
  • Le mensonge, comme l’huile, flotte à la surface de la vérité.
    Henryk Sienkiewicz — Quo vadis
  • C’est bien souvent en allant au fond de soi qu’on refait surface.
    Jérôme Touzalin — L'Homme et l'Oméga
  • La vérité est comme l’huile : elle monte toujours à la surface.
    Proverbe français
  • La surface la plus passionnante de la terre, c'est, pour nous, celle du visage humain.
    Georg Christoph Lichtenberg
  • Les articles de fond ne remontent jamais à la surface.
    Boris Vian — Jazz Hot
  • La femme est une surface qui mime la profondeur.
    Friedrich Nietzsche
  • Je trouve assez d'épaisseur à la surface du monde.
    Jean Giraudoux
  • Le monde entier est cruel à l’intérieur et cinglé en surface.
    David Lynch — Sailor et Lula
  • La forme, c'est le fond qui remonte à la surface.
    Victor Hugo
Voir toutes les citations du mot « surface » →

Traductions du mot « surface »

Langue Traduction
Anglais area
Espagnol zona
Italien la zona
Allemand bereich
Chinois
Arabe مساحة
Portugais área
Russe площадь
Japonais 範囲
Basque inguruan
Corse area
Source : Google Translate API

Synonymes de « surface »

Source : synonymes de surface sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « surface »

Combien de points fait le mot surface au Scrabble ?

Nombre de points du mot surface au scrabble : 12 points

Surface

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