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Soit

Définitions de « soit »

Trésor de la Langue Française informatisé

SOIT, conj. et adv.

I. − Conjonction
A. − [En corrél., marque une alternative]
1. Soit ... soit
[Entre des subst.] Je défie qu'on me cite soit un acte, soit une propriété, soit un mode quelconque d'existence de l'animal, dont l'analogue ne se retrouve pas chez le végétal (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 110).Une casquette et un abat-jour en taffetas vert à fil d'archal tout crasseux annonçaient soit des précautions prises pour se déguiser, soit une faiblesse d'yeux assez concevable chez un vieillard (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 412).
[Le subst. est représenté par un nominal] Je vérifierai donc soit l'existence de l'effet mécanique, soit celle de l'effet chimique (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 228).
[Entre des adj.] Son école, (...) a fourni (...) des savans, soit géomètres, soit astronomes, soit médecins, à toute la Grèce, et des sages à l'univers (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 13).Ce serait dans un sens ou dans l'autre un simple agrandissement d'un type quelconque, choisi, soit inconscient, soit conscient (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1899, p. 343).
[Entre des adv.] Nos maux viennent de nous en être éloignés [de la sensation actuelle]; il est des moyens de nous en rapprocher, soit directement, soit indirectement (Senancour, Rêveries, 1799, p. 244).Tous les médecins ont d'ailleurs reconnu cette vérité, soit implicitement, soit explicitement (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p. 298).
[Entre deux compl. circ.] Il n'y a pas un seul lieu, soit au milieu des mers ou au sein des terres, soit dans la zone torride ou dans les zones glaciales, qui n'ait à la fois des vents froids et chauds, secs et humides (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 303).Il y a donc, soit chez celui qui écoute ou lit, soit chez celui qui parle ou écrit, une pensée dans la parole que l'intellectualisme ne soupçonne pas (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p. 209).
[Entre deux compl. de cause, avec ell. de la prép. et de l'art. devant le subst.] Soit terreur, soit courage, Cosette n'avait pas soufflé (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 551).Soit tempérament, soit indisposition organique, je serais bien étonnée que Madame fût portée sur la chose (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 27).
[Avec absence du second terme de l'alternative] Il aurait dû nous faire parvenir son invitation d'une autre façon, soit en nous écrivant, soit... En ce moment on frappa à la porte (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 485).
2. [Entre deux sub. hyp.] Soit que ... soit que.Le paysage de fantaisie a eu chez nous peu d'enthousiastes, soit qu'il fût un fruit peu français, soit que l'école eût avant tout besoin de se retremper dans les sources purement naturelles (Baudel., Salon, 1846, p. 178):
C'est l'objet de cette Providence particulière qui ne cesse pas d'être incompréhensible, soit qu'elle prédestine les élus; soit qu'elle les dote de dons inégaux; soit qu'elle fasse servir le mal au triomphe du bien; soit que, inébranlable en ses arrêts, elle se laisse néanmoins toucher par la prière et par le mérite de la vertu; soit qu'elle-même attire à soi nos intelligences et nos volontés, dont elle veut concentrer tous les efforts. Ozanam, Philos. Dante, 1838, p. 200.
3. [Les deux termes de l'alternative sont coordonnés par ou]
Soit ... ou.Dans la soirée, M. le grand référendaire rassemble chez lui les pairs: sa lettre, soit négligence ou politique, m'arriva trop tard (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 622).Soit au cours des siècles ou tout récemment (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 17).
Soit que ... ou soit que.Soit qu'il dormît d'un magique sommeil, ou bien soit qu'il eût fantaisie de bouder (Bertrand, Gaspard, 1841, p. 135).
Soit que ... ou que.Soit qu'elles aillent aux champs ou qu'elles en reviennent (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 80).
[Avec ell. du verbe] Soit que ... ou ...Soit qu'ils aient été ministres ou premiers commis (Chamfort, Max. et pens., 1794, p. 37).Soit qu'il descende des Arabes ou des Syriens (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 105).
Rem. ,,Pour le commun de ceux qui parlent ou écrivent, l'alternance ou/soit (...) sert surtout à varier le tour, et il ne fait point de doute que le français d'aujourd'hui en joue volontiers`` (G. Antoine, La Coord. en fr., Paris, éd. d'Artrey, 1958, p. 1112).
B. − [Empl. seul]
1. [Sert à introduire l'explication de ce qui vient d'être dit] Synon. c'est-à-dire, à savoir.Il se forma ainsi une sorte de radeau sur lequel fut empilée successivement toute la récolte, soit la charge de vingt hommes au moins (Verne, Île myst., 1874, p. 30).Il aurait laissé une fortune de 30.000 pagodes, soit 10.000 livres sterling (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 16).
2. [En tête de phrase, il est la forme lexicalisée du verbe être au subj., présentatif qui expose un énoncé math.] Soit M le point de l'espace occupé à l'instant (...) par ce corps A; soit M' le point de l'espace occupé à l'instant (...) par le corps B (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 105).
Rem. Le distinguo entre le verbe être et la conj. s'est fait progressivement et auj. encore, n'est pas tout à fait précis (v. être11resection, III B 1 et 2).
II. − Adv. d'affirm. [Souvent empl. seul ou en tête de phrase, marque une approbation qui est concédée avec une certaine défiance] Et, sûr de sa découverte, il sortit en répétant à demi-voix et avec son petit sifflement habituel: − Soit! Nous verrons! Nous verrons! (Flaub., MmeBovary, t. 2, 1857, p. 28).− Philippe vous l'a dit: je suis fou. − Soit! Mais après? − Je suis millionnaire (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 53).
[Précédé d'un adv. exclam.] Eh bien, soit, à la bonne heure (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 489).
Prononc. et Orth.: [swa]. [swat] devant voy.: soit avec lui, soit avec moi; [swat] en tant qu'adv. affirm. ou concess. (v. Nyrop Phonét. 1951, § 260, mais hésitation entre [swa], [swat] dans ce cas pour Rouss.-Lacl. 1927, p. 171). Homon. soi, soie1, 2, forme du verbe être. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1170 ou soit ... ou soit (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 256); 1174-76 seit ... u (Guernes de Pont-Sainte-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 1637); 1170-80 soit ... soit ... soit (Wace, Roman de Rou, Appendice, éd. A.-J. Holden, 243-244); fin xiies. soit ceu que ... soit ceu que (Sermon St Grégoire sur Ezechiel, 3034 ds T.-L., s.v. estre); 2. 1541 soit que ... ou avec le subj. (Calvin, Institution chrétienne, III, 20, 34, éd. J.-D. Benoit, t. 3, p. 377); 1550 ou soit que ... ou soit que avec le subj. (Ronsard, Odes, I, XVIII, éd. P. Laumonier, t. 1, p. 155); 1580 soit que ... soit que avec le subj. (Montaigne, Essais, I, XXVI, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 155); 3. 1835 « en supposant » (Ac.). B. xiiies. adv. d'affirm. avec valeur de concession (Jeu Parti, éd. A. Långfors, t. 2, p. 164, 43). Troisième pers. du sing. du subj. prés. du verbe être*. Bbg. Antoine (G.). La Coordination en fr. Paris, 1962, pp. 1104-1113. − Van Hout (G.). La Coordination. Cah. Ling. théor. appl. 1972, t. 9, p. 258.

Article lié : « Soi », « soit » et « soie » : quelle différence ?

Wiktionnaire

Adverbe - français

soit \swat\

  1. D’accord, admettons.
    • Ces hommes sont des mouchards, comme vous les appelez. Soit, je n’ergote pas sur un vocable. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Philippe le Bel souleva légèrement la tête et dit :
      « Mon frère, ce ne sont point des assemblées, mais des Templiers que, ce jour, nous nous occupons.
      Soit, dit Valois, occupons-nous des Templiers.
      — (Maurice Druon, Les Rois maudits, tome 1, Le Roi de fer)
    • Nous, les rares rescapés, nous, les témoins, n'avions survécu que pour être rendus au silence. « Qu'ils vivent, soit, mais qu'ils se taisent », semblait nous dire le monde hors du camp. — (Simone Veil, discours prononcé à la remise du prix Anetje Fels-Kupferschmidt, Amsterdam, le 26 janvier 2006, dans Simone Veil, Mes combats, Bayard, 2016, p. 87)

Conjonction - français

soit \swa\

  1. Ou. Marque deux alternatives ou plus. Note : Quelquefois, au lieu de répéter soit, on met ou.
    • On a donné plusieurs formules d’alunage, soit à l’aide de l’alun de potasse, soit à l’aide de l’alun de chrome : […]. — (Agenda Lumière 1930, Paris : Société Lumière & librairie Gauthier-Villars, page 226)
    • Soit qu’on vogue au large, soit qu’on pénètre dans les fjords tortueux, partout on reconnaît les traces évidentes de l’action combinée des glaces et des volcans. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 60)
    • Il ne restait donc que deux choix possibles : soit il la laissait tranquille — et il avait déjà prouvé qu’il en était incapable —, soit il prenait le taureau par les cornes et acceptait de chambouler sa vie. — (Beverly Jenkins, Le droit de t’aimer, traduit de l’anglais (USA) par Anne Busnel, Éditions J’ai lu, 2018)
  2. C’est-à-dire, à savoir.
    • Il aurait laissé une fortune de 30.000 pagodes, soit 10.000 livres sterling— (Blaise Cendrars, Bourlinguer, Éditions Denoël, 1948, page 16)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ÊTRE. (Je suis, tu es, il est; nous sommes, vous êtes, ils sont. J'étais. Je fus. Je serai. Sois. Soyons. Soyez. Que je sois; que nous soyons. Que je fusse. Étant. Ayant été.) v. intr.
Exister. Je pense, donc je suis. Dieu, dans l'Écriture sainte, s'appelle Celui qui est. Tous les hommes qui ont été, qui sont, ou qui seront. Vous n'étiez pas encore au monde, ou simplement Vous n'étiez pas encore lorsque cet événement arriva. Qui sait si nous serons demain? Il n'est plus, Il est mort. Prov., On ne peut pas être et avoir été, On ne peut pas être toujours jeune. Ainsi soit-il, Formule d'affirmation, d'adhésion, de vœu par laquelle on termine plusieurs prières religieuses. On le dit quelquefois, dans le langage ordinaire, par manière de souhait. Soit, troisième personne du singulier du présent du subjonctif, s'emploie souvent pour marquer Adhésion, consentement. Eh bien, soit. Voyez SOIT, conjonction, à son ordre alphabétique. Il est s'emploie souvent, dans le style soutenu ou poétique, pour Il y a. Il est des hommes que la résistance anime, il en est d'autres qu'elle décourage. Il est, près de ces lieux, une retraite ignorée. Il est midi, une heure, deux heures, etc. L'heure présente est midi, une heure, etc. Quelle heure est-il? À l'heure qu'il est. On dit de même Il est l'heure de partir. Il est temps de finir. Il est tard. Etc. On dit aussi Il est jour, il est nuit, Il fait jour, il fait nuit. Avec les prépositions À, Dans, En, Sur,

ÊTRE signifie Se trouver dans telle ou telle situation. Il sera à Paris dans quelques jours. Être au lit, à table. Être à genoux. Être à l'abri. Être dans le commerce. Nous sommes dans la belle saison. Être dans la misère. Il est actuellement en France. Nous étions en hiver, en été. Être en bonne santé. Quand il est sur ce sujet, il est intarissable. Dans la langue familière, il signifie Aller, se rendre. Avez-vous été à Paris la semaine dernière? Il signifie aussi Résider, se trouver. J'étais à Londres pendant que vous étiez à Paris. Il signifie également Tirer son origine de. D'où est-il? De Bretagne, de Paris, de Hollande. Sur d'autres emplois du verbe

ÊTRE avec les prépositions À, Dans, De, En, Sur, etc., voyez ces prépositions à leur ordre alphabétique. Fam., Je suis, je serai à vous dans un moment, Je vais me mettre à votre disposition, je vais m'occuper de vous dans un moment. Je suis tout à vous, entièrement à vous, Je suis prêt à vous servir. Cette phrase s'emploie comme formule de politesse à la fin d'une lettre familière. Il n'est point à lui, il n'est plus à lui se dit de Quelqu'un qui est agité d'une violente passion. Fam., Il faut être l'un ou l'autre, tout l'un ou tout l'autre, Il faut avoir une conduite, une manière de penser décidée. Y être, Être chez soi, recevoir. Madame y est-elle? J'y suis pour un tel. Je n'y suis pour personne. Ne pas y être, Se méprendre sur la véritable interprétation d'une parole, d'une action. Il se dit aussi à une Personne qui ne saisit pas, qui ne touche pas le point d'une affaire, ou qui ne s'y prend pas bien pour faire quelque chose. On dit dans le sens contraire : Vous y êtes, j'y suis, etc. En êtes-vous là? Croyez-vous cela? Êtes-vous donc dans cette résolution, dans cette erreur? Il signifie aussi Êtes-vous dans un tel embarras, dans une telle détresse? Où en sommes-nous? se dit quelquefois par indignation, par forme de plainte, quand on voit quelque grand désordre. Il ne sait où il en est, se dit de Quelqu'un qui est troublé, embarrassé, qui ne sait ce qu'il fait, qui ne sait par où sortir d'affaire.

ÊTRE s'emploie aussi pour relier au sujet une qualité, une manière d'être qu'on lui attribue et qui est exprimée par un adjectif ou par un nom faisant fonction d'adjectif ou par un adverbe. Dieu est éternel. Les hommes sont mortels. Cette proposition est vraie, est fausse. Mon fils est malade. Il est le père de cet enfant. Être avocat, médecin, professeur. Il sera mon héritier. Cela est bien. Son médecin dit qu'il est mieux. Être couché, debout, assis. Impersonnellement, Il en est ainsi. Il est bon de savoir à quoi s'en tenir. Il m'est impossible de mieux faire. Fam., Voilà ce que c'est, Voilà en quoi consiste la chose, voilà ce qu'on se propose, ce dont il s'agit. Il signifie aussi La chose est arrivée par votre faute. Voilà ce que c'est que de désobéir. Sur CE, employé avec le verbe

ÊTRE, voyez l'article CE, pronom démonstratif. Être bien avec quelqu'un, Être bien vu de quelqu'un, être dans ses bonnes grâces; et, dans le cas contraire, Être mal avec quelqu'un.

ÊTRE s'emploie aussi comme auxiliaire pour former les verbes passifs. Je suis aimé. Il a été aimé. Quand il sera aimé. Que je fusse aimé. Il sert également à former les temps composés de quelques verbes intransitifs et ceux de tous les verbes pronominaux. Il est passé. Il est venu. Il est tombé. Il est descendu. Il s'est dégagé. Il s'en est allé. Elle s'est blessée. Ils se sont embrassés. Elle s'est fait une robe. Ils se sont rendu mutuellement des services. Impersonnellement, Il s'est bâti de superbes immeubles dans ce quartier. Il s'était commis un grand crime en ce lieu-là. Il s'est tenu une assemblée. Avec certains verbes intransitifs, il s'emploie aux temps passés, concuremment avec Avoir, mais avec une acception différente. J'ai monté trop rapidement. Je suis monté chez nous.

Littré (1872-1877)

SOIT (soi ; le t se lie : soi-t avec lui, soi-t avec nous ; certains font sentir le t, quand soit est isolé, cela ne vaut rien) adv.
  • 1Que cela soit, j'y consens, voy. ÊTRE 1, au n° 15.

    Ainsi soit-il, voy. ÊTRE 1, au n° 15.

  • 2Conjonction exprimant une alternative. Soit une vérité, soit un conte, n'importe, Corneille, Androm. IV, 4. Soit qu'il soit fidèle, soit qu'il ne le soit pas, elle [l'Église] le considère toujours, ou comme étant l'un de ses enfants, ou comme étant capable de l'être, Pascal, Prov. XI. Soit que je fusse manichéen, soit que je fusse catholique, soit que je ne fusse rien du tout, ma raison me disait que je n'étais pas ce que je devais être, Bourdaloue, Jugem. dern. 1er avent, p. 76. N'en doutez point, seigneur, soit raison, soit caprice, Rome ne l'attend pas pour son impératrice, Racine, Bérén. II, 2.
  • 3On emploie aussi ou, au lieu de répéter soit. Soit qu'ils se trompent ou non dans cette supposition, Pascal, Prov. XVII. Hérodote avait promis une histoire particulière des Assyriens, que nous n'avons pas, soit qu'elle ait été perdue, ou qu'il n'ait pas eu le temps de la faire, Bossuet, Hist. I, 7. La mort, soit qu'elle ait été sainte ou criminelle, Bourdaloue, Carême, II, Prépar. à la mort, 409. Soit dans l'ordre de la nature ou dans l'ordre de la grâce, Bourdaloue, Carême, III, Parole de Dieu, 2. Soit que je vous regarde ou que je l'envisage, Partout du désespoir je rencontre l'image, Racine, Bérén. V, 7. Et, soit frayeur encore, ou pour me caresser, De ses bras innocents je me sentis presser, Racine, Athal. I, 2. Soit qu'il parle ou qu'il écrive, La Bruyère, V. Ainsi, soit que nous considérions l'éclat ou l'esprit de son ministère [de Jésus-Christ]…, Massillon, Avent, Divinité de J. C.
  • 4En supposant. Soit quatre à multiplier par six.
  • 5C'est-à-dire, à savoir. Un capital d'environ quatre cent mille florins, soit un million de livres italiennes.
  • 6Tant soit peu, voy. TANT.

REMARQUE

1. Soit que veut le subjonctif.

2. Les grammairiens ne veulent pas qu'on mette ou devant soit : Soit qu'il l'accorde, ou soit qu'il le refuse, est mauvais suivant eux ; ils veulent qu'on dise : Soit qu'il l'accorde, soit qu'il le refuse, ou bien : soit qu'il l'accorde ou qu'il le refuse. Cette prescription était inconnue au XVIe siècle ; et, de fait, ou n'est qu'un pléonasme qui ne mérite pas condamnation.

HISTORIQUE

XIIIe s. Prendre mari est chose à remenant ; N'est pas marchés qu'on laist quant [on] se repent ; Tenir l'esteut, soit lait ou avenant, Romancero, p. 73. Garde que tu aies en ta compaingnie preudommes et loiaus qui ne soient pas plein de convoitise, soient religieus, soient seculiers, Joinville, 300.

XVIe s. La meilleure maniere de prier est de requerir Dieu de nous faire bien, soit que nous le demandions ou ne le demandions pas, Calvin, Inst. 713. Soit que je vive, ou bien soit que je meure, Le plus heureux des hommes je demeure, Du Bellay, J. II, 31, recto. La mort, soit que nous la voyions en nous ou en aultruy…, Montaigne, I, 89. Le senat empescha qu'il ne se feist, soit ou par une opiniastreté de se vouloir formaliser contre tout ce que le peuple desiroit, ou pour ce qu'il ne voulust point que ce personnage retournast par la grace et le benefice du peuple, Amyot, Cor. 45. Tous animaux, ou soient ceux des campagnes, Soient ceux des bois, ou soient ceux des montagnes, Ronsard, 116. Qui n'est jamais attaint du poignant aiguillon Ou soit de prophetie, ou soit de poësie, Ronsard, 784. Mais nous pauvres chetifs, soit de jour, soit de nuit, Toujours quelque tristesse espineuse nous suit, Ronsard, 815. Toutes aires et places, soient terres labourables, vignes, prez, bois et autres, De Serres, 14.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SOIT. Ajoutez :
7Soit ou non, que la chose soit ou ne soit pas. Soit ou non que l'exportation de ces produits ait lieu à la décharge des taxes intérieures, le service doit veiller à ce que les dispositions relatives à la circulation aient été observées, Douanes, Tarif de 1877, p. XCV. Peuvent être réadmises, quelle qu'en soit la nature, et soit ou non qu'elles portent des marques de fabrique, les marchandises françaises qui ont été expédiées à l'étranger par erreur, ib. p. CXV.
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Étymologie de « soit »

Troisième personne du présent du subj. du verbe être. Anciennement, alors qu'on avait le sentiment que soit était un verbe, on le mettait au pluriel quand la construction l'exigeait ; et, quand la phrase était au passé, au lieu de soit, on se servait de fust, fut. Il se cognoissoit detteur de Dieu à glorifier son nom ; fust par vie, fust par mort, Calvin, Inst. 561.

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Phonétique du mot « soit »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
soit swa

Fréquence d'apparition du mot « soit » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « soit »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « soit »

  • Comment obtenir la béatitude ? En disant Dada. Comment devenir célèbre ? En disant Dada. D’un geste noble et avec des manières raffinées. Jusqu’à la folie. Jusqu’à l’évanouissement. Comment en finir avec tout ce qui est journalisticaille, anguille, tout ce qui est gentil et propret, borné, vermoulu de morale, européanisé, énervé ? En disant Dada. Dada c’est l’âme du monde, Dada c’est le grand truc. Dada c’est le meilleur savon au lait de lys du monde. Dada Monsieur Rubiner, Dada Monsieur Korrodi, Dada Monsieur Anastasius Lilienstein. Cela veut dire en allemand : l’hospitalité de la Suisse est infiniment appréciable. Et en esthétique, ce qui compte, c’est la qualité. Je lis des vers qui n’ont d’autre but que de renoncer au langage conventionnel, de s’en défaire. Dada Johann Fuchsgang Goethe. Dada Stendhal, Dada Dalaï-lama, Bouddha, Bible et Nietzsche. Dada m’Dada. Dada mhm Dada da. Ce qui importe, c’est la liaison et que, tout d’abord, elle soit quelque peu interrompue.Je ne veux pas de mots inventés par quelqu’un d’autre. Tous les mots ont été inventés par les autres. Je revendique mes propres bêtises, mon propre rythme et des voyelles et des consonnes qui vont avec, qui y correspondent, qui soient les miens. Si une vibration mesure sept aunes, je veux, bien entendu, des mots qui mesurent sept aunes. Les mots de Monsieur Dupont ne mesurent que deux centimètres et demi. On voit alors parfaitement bien comment se produit le langage articulé. Je laisse galipetter les voyelles, je laisse tout simplement tomber les sons, à peu près comme miaule un chat… Des mots surgissent, des épaules de mots, des jambes, des bras, des mains de mots. AU. OI. U. Il ne faut pas laisser venir trop de mots. Un vers c’est l’occasion de se défaire de toute la saleté. Je voulais laisser tomber le langage lui-même, ce sacré langage, tout souillé, comme les pièces de monnaie usées par des marchands. Je veux le mot là où il s’arrête et là où il commence. Dada, c’est le coeur des mots. Toute chose a son mot, mais le mot est devenu une chose en soi. Pourquoi ne le trouverais-je pas, moi ? Pourquoi l’arbre ne pourrait-il pas s’appeler Plouplouche et Plouploubache quand il a plu ? Le mot, le mot, le mot à l’extérieur de votre sphère, de votre air méphitique, de cette ridicule impuissance, de votre sidérante satisfaction de vous-mêmes. Loin de tout ce radotage répétitif, de votre évidente stupidité.Le mot, messieurs, le mot est une affaire publique de tout premier ordre.
    Hugo Ball —  Manifeste littéraire
  • J’ai fait un voyage sur le plus beau bateau qui ait jamais été construit ; particularité étrange, à bord de ce transatlantique, passagers et hommes d’équipage étaient à cheval !Le capitaine, cavalier émérite, montait un pur-sang de courses, il portait un costume de chasse et sonnait du cor pour diriger la manœuvre, quant à moi, ayant horreur de l’équitation, j’avais pu obtenir de passer mes journées sur le cheval de bois de la salle de gymnastique. Nous débarquâmes sur une terre nouvelle où les chevaux étaient inconnus ; les indigènes prirent pour un animal à deux têtes les passagers montés de notre navire, ils n’osèrent s’en approcher en proie à la terreur ; moi seul, reconnu semblable à ces êtres primitifs, je fus fait prisonnier par eux. C’est de la prison ou l’on m’enferma que j’écrivis les lignes qui vont suivre. Cette prison était une île absolument déserte le jour, mais la nuit, les habitants d’une grande ville continentale ou le mariage et l’union libre étaient également défendus, s’y donnaient rendez-vous pour faire d’amour, j’ai pù ainsi rapporter de mon exil la plus splendide collection de peignes de femmes qui soit au monde, depuis le triste celluloïd jusqu’à l’écaille la plus transparente, couverte de pierres précieuses. J’ai offert cette collection à l’un de mes oncles, conchyliologiste distingué, chez lequel elle fait pendant à une vitrine de coquillages indiens.
    Francis Picabia — Jésus-Christ Rastaquouère
  • Honni soit qui mal y pense.
    Proverbe français
  • Tels étaient à peu près le sens et le but de ces prosternations de Gaudiosa. Et celle-ci, à la vérité, malgré son jeune âge, semblait convaincue jusqu’au fond de l’âme de la solennité de sa mission qui était, qu’il nous soit permis de faire cette comparaison, de servir de miroir aux alouettes ou d’appeau pour les fatals surveillants célestes.
    Elsa Morante — Mensonge et sortilège
  • Que ton aliment soit ta seule médecine !
    Hippocrate
  • Ce vendredi 5 janvier sur X, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, a annoncé une augmentation du salaire des agents publics de 300 euros bruts par an… soit 25 euros bruts par mois.
    Marianne — Le ministre Stanislas Guerini annonce augmenter le salaire des agents publics… de 25 euros bruts par mois
  • Je ne me suis même jamais senti tellement vivant et tellement batailleur qu’en ce moment. Il se peut que ma situation soit redressée et même devienne brillante avant l’automne ; mais la vie m’a appris à ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
    Roger Vailland — Lettres à sa famille
  • L’écrivain est soit un ermite, soit un délinquant guidé par sa culpabilité, soit les deux... Souvent les deux.
    Susan Sontag
  • Béni soit celui qui inventa le sommeil !
    Miguel de Cervantès
  • Quel que soit ton conseil, qu'il soit bref.
    Horace
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Traductions du mot « soit »

Langue Traduction
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Espagnol es
Italien è
Allemand ist
Chinois
Arabe يكون
Portugais é
Russe является
Japonais です
Basque dago
Corse é
Source : Google Translate API

Synonymes de « soit »

Source : synonymes de soit sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « soit »

Combien de points fait le mot soit au Scrabble ?

Nombre de points du mot soit au scrabble : 4 points

Soit

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