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Néant

Variantes Singulier Pluriel
Masculin néant néants

Définitions de « néant »

Trésor de la Langue Française informatisé

NÉANT, subst. masc.

A. − Subst. masc.
1. Non-être.
a) PHILOS. ,,Absence, soit relative, soit absolue, d'être ou de réalité`` (Foulq.-St-Jean 1962).
[Le néant signifie la privation de l'être] Je ne peux, dit Descartes, m'expliquer que je sois exposé à l'erreur que si je me considère comme participant en quelque façon du néant ou du non-être (J. Beaufret,La Pensée du néant dans l'oeuvre de Heideggerds La Table ronde, mars 1963, p.77):
1. C'était impensable: pour imaginer le néant il fallait déjà qu'on se trouve déjà là, en plein monde et les yeux grands ouverts et vivant; le néant, ça n'était qu'une idée dans ma tête, une idée existante flottant dans une immensité: ce néant n'était pas venu avant l'existence, c'était une existence comme une autre et apparue après beaucoup d'autres. Sartre,Nausée, 1938, p.171.
[L'être lui-même est le néant] Si en effet le néant n'est rien d'étant, c'est-à-dire rien de l'étant dont il nomme le tout à fait autre, est-il rien pour l'étant de plus radicalement autre que l'altérité de l'être (J. Beaufret,La Pensée du néant dans l'oeuvre de Heideggerds La Table ronde, mars 1963, p.79):
2. Mais si l'être, comparé à l'étant, est de fond en comble néant, au point que la pensée, dit Platon, ne peut supporter qu'avec peine ce climat d'inanité radicale où ses points d'appui ordinaires lui font défaut, gardons-nous toutefois de confondre le néant de l'être avec un néant de nullité. Il s'agit en effet de pureté et non de nullité. Le néant de l'être n'est en aucune façon l'absolument nul, le vide de l'essence. J. Beaufret,Introd. aux philos. de l'existence, Paris, Denoël, 1971, p.123.
SYNT. Effroi, horreur, obsession, sentiment, vertige du néant; rentrer, retomber, sombrer, retourner dans le néant; sortir du néant.
b) [Dans une certaine tradition religieuse] Ce qui précède ou suit la vie de la créature. Il ne voit et n'entend plus rien: c'est le néant du tombeau (Crèvecoeur,Voyage, t.3, 1801, p.238).La vie présente, n'étant plus l'être, est évidemment, comme je viens de le dire, le non-être, le néant, la mort (P.Leroux,Humanité, 1840, p.223):
3. L'univers, dans cette hypothèse, n'aurait ni débris ni ruines; il deviendrait ce qu'il était avant le temps, un grain de métal aplati, un atome dans le vide, bien moins encore, un néant. Joubert,Pensées, t.1, 1824, p.100.
Tirer qqc./qqn du néant (au fig.). Créer quelque chose/ quelqu'un (ou assurer sa réussite sociale) en partant de rien. J'ai quelque mérite à avoir recueilli ces débris, à les avoir, pour ainsi dire, tirés du néant (Crèvecoeur,Voyage, t.1, 1801, p.vi).Il était encore tout étonné d'avoir tiré du néant une petite fille toute neuve, une petite fille aux yeux bleus, aux cheveux noirs qui était à lui (Beauvoir,Mandarins, 1954, p.539).
c) THÉOL. [Exprimant la néantisation du fini par rapport à l'infini divin] Mais, dominant tout, noyant tout, son ennui devenait immense, un ennui d'homme déséquilibré, que l'idée toujours présente de la mort prochaine dégoûtait de l'action et faisait se traîner inutile, sous le prétexte du néant de la vie (Zola,Joie de vivre, 1884, p.1057).
2. P.anal.
a) Littér., au sing. ou au plur. Chose, personne de peu de valeur. Les rois et les reines sont des néants devant Dieu (Sainte-Beuve,Port-Royal, t.2, 1842, p.210).
b) Importance faible ou nulle de quelque chose/quelqu'un. Ô Dieu, cessez de m'affliger, puisque mes jours ne sont que néant! (Chateaubr.,Génie, t.2, 1803, p.326).Attendre la mort pendant quarante ou soixante ans en piétinant dans du néant (Beauvoir,Mandarins, 1954, p.46).
Néant de qqc./qqn.J'ai confessé mon néant devant les voies de la Providence, et baissé mon front dans la poussière (Chateaubr.,Essai Révol., t.1, 1797, p.213).Les momens les plus pénibles de la vie sont ceux qui montrent le néant des biens que l'on s'étoit promis (Senancour,Rêveries, 1799, p.248):
4. Écartez toutes les impressions sensibles, toutes les causes de mouvements, il y aura un vide affreux et comme un néant d'existence pour les hommes qui ne connaissent et n'aiment que la vie des sensations; mais la pensée comblera ce vide ou le rendra imperceptible pour ceux qui sont accoutumés à la vie intellectuelle, et soit qu'ils pensent à eux ou à autre chose, même en méditant sur le néant de l'homme, ils auront une existence pleine. Maine de Biran,Journal, 1817, p.74.
SYNT. Néant des choses humaines, de l'existence, de la gloire, de l'homme, du monde, de la mort, de la vie.
B. − [Dans qq. expr., avec la valeur d'un nom. négatif] Rien.
1. Vieux
Compter, tenir ... qqc./qqn pour/à néant.Compter, tenir ... quelque chose/quelqu'un pour rien. Tant de campagnes où Napoléon compta à néant la vie des hommes (Chateaubr.,Mém., t.2, 1848, p.348).Car je tiens pour néant certaines pages intermédiaires (Gide,Journal, 1944, p.260).
Qqc./qqn de néant.Quelque chose/quelqu'un sans valeur, de rien. Que Passepartout subisse le destin des puissances et souffre le murmure des êtres de néant (Veuillot,Odeurs de Paris, 1866, p.xiv).Une petite religieuse! une fille de néant! (Montherl.,Port-Royal, 1954, p.1039).
DROIT Mettre une appellation au/à néant; mettre l'appellation et ce dont est appel au/à néant. ,,Déclarer que la partie qui a appelé d'une sentence est déboutée de son appel; annuler et l'appel et la sentence dont il a été appelé`` (Ac. 1798-1878).
Mettre néant sur une requête (sur un article de compte). Mettre le mot néant au bas d'une requête, à côté d'un article de compte, pour marquer qu'on rejette cette démarche, cet article; au fig. refuser d'accéder à la demande de quelqu'un (d'apr. Ac. 1798-1878).
2. Usuel
Mettre, réduire qqc. à néant. Anéantir, réduire quelque chose à rien. Toutes confréries et maîtrises cesseraient et seraient mises à néant (Barante,Hist. ducs Bourg., t.3, 1821-24, p.110).La société, en refusant ses services, réduirait ses prétentions au néant (Proudhon,Propriété, 1840, p.237).
[Employé seul, dans le style admin. ou fam.] Signes particuliers : Néant. Albumine, Sucre = Néant (Ac.1935).Au Sénat, discussion, néant. À la Chambre, discussion, néant (Clemenceau,Iniquité, 1899, p.212).Travail: néant; et rien écrit dans ce carnet (Gide,Journal, 1938, p.1316):
5. ... il vient un moment dans la vie où le chef de bureau se sent pris d'une envie subite de remplacer les rapports par des états «néant» et de pincer l'oreille de son supérieur... Brasillach,Corneille, 1938, p.430.
REM. 1.
Néantise, subst. fém.,littér. Chose nulle, sans valeur. On étale aux yeux de l'Autriche et de la France (si toutefois la France aperçoit ces néantises) un spectacle qui rendrait la Légitimité déjà trop ravalée (Chateaubr.,Mém., t.4, 1848, p.472).
2.
Néantiste, subst.a) Athée. Vous, néantistes qui avez la superbe de votre rien (Chateaubr.,Mém., t.1, 1848, p.623).b) Nihiliste. Je pourrais vous citer les noms de tels richards anarchisants de l'entre-deux guerres, aujourd'hui socialisants et néantistes, dont les convictions n'ont jamais rien dû à des lectures, non plus qu'à la réflexion (Aymé,Confort, 1949, p.148).
Prononc. et Orth.: [neɑ ̃]. Ac. 1694, 1718: neant; dep. 1740: né-. Étymol. et Hist. I. Pron. indéf. marquant à lui seul la négation totale «rien, nulle chose» A. Employé avec la négation ne fin xes. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 403: No's neient ci per que crement); ca 1050 (St Alexis, éd. Chr. Storey, 137: Vint en la cambre, plaine de marrement, Si la despeiret que n'i remest nïent; 529: Sil funt jeter [l'or e l'argent] devant la povre gent: Par iço quident aver discumbrement; Mais ne peut estra, cil n'en rovent nïent); ca 1100 déterminé par un subst. précédé de de (Roland, éd. J. Bédier, 2006: Rollant respunt: «Jo n'ai nient de mel»). B. Employé sans la négation ne 1. noient devant un terme autre que le verbe a) ca 1050 (St Alexis, 243: Soventes feiz lur veit grant duel mener E de lur oilz mult tendrement plurer, E tut pur lui, unces nïent pur eil); b) ca 1120-50 dans une réponse négative (Grant mal fist Adam, I 55 c ds T.-L.: Il qu'en porterat, Quant il s'en irat? Entre tot nïent); ca 1170 (Marie de France, Lais, éd. J. Rychner, Yonec, 383: Un lit treve e nïent plus), cf. néanmoins*. Sur les rapports de noient avec rien dans cet emploi, v. R. Martin, v. infra bbg., p.266; c) dans la séquence subst. + de + néant 1372 gens de néant (Le Livre du chevalier de La Tour Landry, éd. A. de Montaiglon, p.255); 1404 gent de neant (Christine de Pisan, Charles V, I, X, éd.S.Solente, t.1, p.26); 2. noient employé avec un verbe ca 1100 (Roland, 1771 ...De bataille est nient!); 3. emplois prép. a) α) ca 1165 de noient «en vain, inutilement» (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1610); ca 1170 (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 3326: ...de neant vos penez); β) ca 1265 faire de nient, crier de nient (Brunet Latin, Trésor, éd. J. Carmody, I, 7, titre et 6, p.23: Comment aucunes choses furent faites de nient ...l'ame fu criee de nient); b) 1155 metre a nient «réduire à rien, détruire» (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 1926); ca 1160 tenir a neïent «tenir pour rien, pour sans valeur» (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 798); 1170 venir a neant «disparaître» (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 2591); ca 1180 [r]aler a nïent «id.» (Marie de France, Fables, éd. K. Warnke, 27, 17); c) ca 1160 por nient «en vain» (Eneas, 1809); sur les relations entre nient et rien dans ces différents emplois, v. R. Martin, ibid., pp.269-275. C. Employé sans la négation ne, peut avoir valeur positive, notamment 1. ca 1135 dans une prop. hypothétique (Couronnement de Louis, éd. Y.A. Lepage, réd. AB, 187: Et s'il te velt de neant guerroier, Mandez en France les nobles chevaliers); 2. ca 1160 dans une complétive dépendant d'une principale négative (Eneas, 3209: Ne te porras ja de nos plaindre Que te forfaçon de nient). II. Avec valeur d'adv. «nullement, non» 1. Associé à ne ca 1050 (St Alexis, 49: Mais ç'ost tel plait dunt ne volsist nïent); ca 1100 (Roland, 306: E dit al cunte: ,,Jo ne vus aim nient``); 2. employé sans la négation ne a) ca 1050 (St Alexis, 475: Si revenisses ta spuse conforter, Pur felunie nïent ne pur lastét, v. la note de l'éd.); début xiies. (Benedeit, St Brendan, éd. E.G.R. Waters, 985: Puis après ço, nïent a tart); ca 1150 (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 270: Nient jo, mès Deus vus guarri); b) ca 1165 neient plus «pas davantage, pas plus longtemps» (Benoît de Ste-Maure, Chron. des ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 32203); c) 1remoitié xiiies. renforce la négation nenil (Aucassin et Nicolette, éd. M. Roques, XXIV, 2). III. Employé comme subst. A. 1. 1160-74 «illusion, vanité» (Wace, Rou, éd. A.J. Holden, II, 4244 De paiz querre a Richart seroit fable et neens); 1228 «ce qui est sans fondement, sans consistance, mensonge» (Jean Renart, Guillaume de Dole, éd. F. Lecoy, 3983: ...de males armes Puisse estre mes cors despeciez..., S'onqes oïstes tel noient!); 2. ca 1165 de dreit neient, de grant neient «en vain, inutilement» (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 4764, 11419); 3. 1176-81 sans valeur négative «n'importe quoi» (Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 5759: Se vos retaingne pluie ou vanz Ou fins neanz, ne me chaut il); 4. av. 1488 en parlant d'une pers. «un rien du tout» (Farce du pauvre Jouhan, éd. E. Droz et M. Roques, 351). B. 1. a) fin xiies. «vide absolu, inanité de ce qui n'est pas Dieu» (Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p.5, 23); b) p.ext. 1608 en parlant d'une pers., pour exprimer sa petitesse par rapport à l'infini de Dieu (François de Sales, Vie dévote, I, IX, éd. Ch. Florisoone, t.1, p.35: Dequoy te glorifies-tu, o poudre et cendre..., o vray neant?); cf. 1670 (Pascal, Pensées, 84 ds OEuvres, éd. J. Chevalier, 1964, p.1106: Car enfin qu'est-ce que l'homme dans la nature? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant...); 2. philos. «le non-être», spéc. a) α) 1646 en parlant de ce qui précède l'être (Rotrou, St Genest, III, 2 ds Littré: C'est lui qui du néant a tiré l'univers); cf. 1670 (Pascal, op. cit., 736, ds OEuvres, p.1313); β) id. «destruction d'un être vivant, la mort considérée comme l'aboutissement de tout être» (Id., op. cit., 335, ibid., p.1175 ...je sais seulement qu'en sortant de ce monde, je tombe pour jamais ou dans le néant ou dans les mains d'un Dieu irrité); b) 1647 «le non-être, le néant absolu» (Descartes, Méditations, IV ds OEuvres, éd. Ch. Adam et P.Tannery, t.9, 1, p.42: Je suis comme un milieu entre Dieu et le néant, c'est à dire placé de cette sorte entre le souverain estre et le non estre). C. ca 1283 metre au nient «détruire, supprimer [les abus, les mauvais usages]» (Livre Roisin, éd. R. Monier, p.1); 1337 «annuler une disposition juridique» (doc. ds Gdf.), fréq. dans ce dernier emploi. IV. Employé comme adj. 1. 1174-77 en parlant d'une pers. «sans valeur, inexistant» (Renart, éd. M. Roques, 4381); fin xiies. (Sermons de St Bernard, p.15, 19: nos sommes si fraile et se niant chose), cf. dans divers dial. du nord, et surtout de la Normandie nient «niais, paresseux», FEW t.7, p.87a, v. aussi gnangnan; 2. ca 1210 en parlant d'une chose (Dolopathos, 397 ds T.-L.; oevre malvaise et nïant [du charpentier]). Prob. d'un lat. vulg. *ne gentem (Körting ds Z. fr. Spr. Lit. t.18, 1896, pp.278-80, hyp. acceptée par FEW t.7, p.87b), syntagme à rapprocher des suivants, constitués à l'époque class.: ubique gentium «partout», ubinam gentium «en quel endroit», nusquam gentium «nulle part» (cf. unde, quo, alibi, quovis, ubicumque, ubivis, usquam gentium), minime gentium «pas le moins du monde, très peu», TLL t.6, col. 1856. Pour la transposition, à la désignation de choses, de cette négation qui se référait, à l'origine, à des êtres vivants, cf. la négation all. nicht «ne... pas», m. h. all. niht, a. h. all. niwiht,(comp. de ni et de wiht «être, démon») et l'esp. nada «rien» (du lat. nata, part. passé fém. de nasci «naître»), FEW t.7, pp.87b-88a. Fréq. abs. littér.: 2934. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3996, b) 3294; xxes.: a)4848, b) 4386. Bbg. Martin (R.). Le Mot rien et ses concurrents en fr. Paris, 1966, p.130, 131, 269-272. _ Quem. DDL t.7.

Wiktionnaire

Nom commun - français

néant \ne.ɑ̃\ masculin

  1. État d’inexistence des êtres et des choses.
    • Dieu a tiré toutes choses du néant.
    • Dieu peut réduire les êtres au néant, les faire rentrer dans le néant d’où ils sont sortis.
    • La vie a cent aspects, le néant n’a qu’un moule. — (Anaïs Ségalas, « À une tête de mort », in Les Oiseaux de passage, Moutardier libraire-éditeur, Paris, 1837, page 249)
  2. (Par analogie)
    • On l’a fait rentrer dans le néant d’où on l’avait tiré.
    • Ce sont deux néants entre lesquels je me trouve en équilibre comme sur le tranchant d’une lame. — (Norbert Crochet, Xavier de Maistre, Expédition nocturne autour de ma chambre, 2009)
    • En un peu moins de deux ans il était retombé dans cette solitude accablante, mais à ses yeux indispensable et riche, un peu comme le néant « riche de possibilités innombrables » de la pensée bouddhiste. Sauf que pour l’instant le néant n’engendrait que le néant. — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, pages 385-386)
  3. (Péjoratif) Personne jugée sans valeur et sans intérêt.
    • Je l’ai connu, ton Phili, un de ces néants que la jeunesse rapide revêt un instant de rayons. À cet enfant gâté, caressé, défrayé de tout, tu prêtes des intentions délicates ou scélérates, des perfidies méditées ; mais il n’a que des réflexes. — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 156)
  4. (Par hyperbole) Ce qui, par soi-même, n’a aucune valeur réelle.
    • […] qui empêchera que l’attention ne soit sollicitée et retenue par des objets indignes ou absurdes, que l’on ne réfléchisse dans le vide, que l’on ne médite la sottise, la vésanie ou le néant ? — (Franc-Nohain [Maurice Étienne Legrand], Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
    • Le néant des grandeurs humaines.
  5. Rien.
    • — Ma fortune ! gronda amèrement Concini. Tu as soufflé dessus. Ma grandeur, tu l’as réduite à néant. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • S’exaltant un peu, elle en venait à demander à Dieu non pas essentiellement de me faire revenir, ni de me donner une belle vie selon le monde, mais de faire en sorte que les dons que je pouvais avoir ne tournent pas à néant, comme chez l’oncle Octave, mais servent à la cause de Dieu. — (José Cabanis, Les cartes du temps, Gallimard, 1962, Le Livre de Poche, pages 135-136)
  6. S’emploie spécialement dans des formules administratives ou médicales, dans des expressions elliptiques, telles que :
    • Signes particuliers : néant.
    • Albumine, Sucre : néant.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

NÉANT. n. m.
État d'inexistence des êtres et des choses. Dieu a tiré toutes choses du néant. Dieu peut réduire les êtres au néant, les faire rentrer dans le néant d'où ils sont sortis. Par analogie, On l'a fait rentrer dans le néant d'où on l'avait tiré. Il se dit, par exagération, de Ce qui, par soi-même, n'a aucune valeur réelle. Le néant des grandeurs humaines. Il peut avoir aussi le sens de Rien. Réduire à néant. Il s'emploie spécialement dans des formules administratives ou médicales, dans des expressions elliptiques, telles que : Signes particuliers : Néant. Albumine, Sucre : Néant.

Littré (1872-1877)

NÉANT (né-an) s. m.
  • 1Le non-être. C'est lui qui du néant a tiré l'univers, Rotrou, St Genest, III, 2. Quelque mouvement, quelque nombre, quelque espace, quelque temps que ce soit, il y en a toujours un plus grand et un moindre ; de sorte qu'ils se soutiennent tous entre le néant et l'infini, Pascal, Géométr. 1. Le monde n'a d'autre cause que la seule volonté de Dieu, qui, ne trouvant hors de lui-même que le seul néant, n'y voit rien par conséquent qui l'attire à faire et ne fait rien que ce qu'il veut et parce qu'il veut, Bossuet, Libre arb. 4. Elle [l'âme] voit toujours au-dessous d'elle deux gouffres profonds, le néant d'où elle a été tirée, et un autre néant encore plus affreux, c'est le péché où elle peut tomber sans cesse, Bossuet, la Vallière. L'impossible, qui, par manière de parler, a deux degrés de néant, puisque ni il n'est ni il ne peut être, Bossuet, Ét. d'orais. IX, 2. Que j'occupe peu d'espace dans cet abîme immense du temps ! je ne suis rien ; un si petit intervalle n'est pas capable de me distinguer du néant, Bossuet, Sermons, Mort, 1. Le néant absolu n'est pas plus aisé à concevoir que l'infini, Bailly, Hist. astron. mod. t. III, p. 236, dans POUGENS. Quoique le néant ne soit rien en lui-même, cependant ce mot marque une affection réelle de l'esprit : c'est une idée abstraite que nous acquérons par l'usage de la vie, à l'occasion de l'absence des objets et de tant de privations qui nous font plaisir ou qui nous affligent, Du Marsais, Tropes, t. III, p. 246.
  • 2Destruction, anéantissement de l'être vivant. Je sais seulement qu'en sortant de ce monde je tombe pour jamais ou dans le néant, ou dans les mains d'un Dieu irrité, Pascal, Pens., IX, 1, éd. HAVET. Enfin, après avoir fait, ainsi que des fleuves, un peu plus de bruit les uns que les autres, ils [les hommes] vont tous se confondre dans ce gouffre infini du néant, où l'on ne trouve plus ni rois, ni princes…, Bossuet, Gornay. Les impies n'ont pas même de quoi établir le néant auquel ils espèrent, Bossuet, Anne de Gonz. Le néant ne peut dormir, ni rêver, ni se tromper, ni ignorer, ni se douter, ni dire peut-être, Fénelon, Dial. des morts anc. dial. 28. Quand tout finirait avec cette vie, ce serait là le seul secret de la passer heureuse et tranquille… je n'y vois pas de plus grand malheur : il retombe dans le néant, et son erreur n'a point d'autre suite, Massillon, Carême, Avenir. Et plus que le néant ils craignent l'infamie, Voltaire, Orphel. V, 5. Du néant tout semble sortir, Dans le néant tout se replonge, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 162. Tous ces rois fainéants qui sous ces voûtes sombres Ont changé de sommeil et qu'a jetés le sort Du néant de leur vie au néant de la mort, Delille, Imagin. VII. Triste comme la mort ? et la mort souffre-t-elle ? Le néant se plaint-il à la nuit éternelle ? Lamartine, Harmon. IV, 11.
  • 3 Terme de palais. Mettre une appellation au néant, à néant, refuser de l'admettre. Sa Majesté leur a ordonné [aux gens du parlement] de mettre leur décret à néant, et leur a défendu de dénoncer des livres, Voltaire, Lett. Audibert, 28 févr. 1776.

    Mettre l'appellation et ce dont est appel au néant, annuler et l'appel, et la sentence dont il a été appelé.

    Mettre néant sur une requête, sur un article de compte, mettre le mot néant au bas d'une requête, à côté d'un article de compte, pour marquer qu'on rejette cette demande, cet article. Ils veulent qu'on mette néant sur la requête, qu'on la mette au greffe, et que cela tienne lieu d'un arrêt qui décide tout, Sévigné, 531.

    Cette locution vieillit, ainsi que l'usage auquel elle se rapporte.

    Fig. et familièrement. Mettre néant à la requête de quelqu'un, refuser ce qu'il demande.

    On dit dans un sens analogue : réduire à néant, annuler, compter pour rien. Cet argument [les variations des premiers siècles de l'Église] est un coup de foudre qui réduit à néant l'argument tiré contre nous [de nos variations], Jurieu, dans BOSSUET 6e avert. 2. Des sacrifices qui réduisent à néant celui de la croix, ID. VI, Vêture, 1.

  • 4 Par exagération, peu de valeur, infinie petitesse d'une chose. Épargnez-moi, Seigneur ; car mes jours ne sont qu'un néant, Sacy, Bible, Job, VII, 16. Elle [l'âme convertie] commence à considérer comme un néant tout ce qui doit retourner dans le néant, le ciel, la terre, son esprit, son corps, ses parents, ses amis, ses ennemis…, Pascal, Convers. du pécheur. Qu'est-ce que l'homme dans la nature ? un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, Pascal, Pens. I, 1, édit. HAVET. Comptons donc comme très court, chrétiens, ou plutôt comptons comme un pur néant tout ce qui finit, Bossuet, le Tellier. Au milieu des grandeurs humaines il en découvrit le néant, Fléchier, le Tell. Il [Dieu] voit comme un néant tout l'univers ensemble, Racine, Esth. I, 3. Les grandeurs de la terre ne lui paraissaient plus qu'un abîme et un néant, Massillon, Or. fun. Madame. J'ai connu son néant [de ma religion], j'ai quitté ses chimères, Voltaire, Alz. II, 4. Ces maux dont vous vous plaignez sont de purs néants, Chateaubriand, René.

    Il se dit aussi des personnes pour exprimer leur infinie petitesse à l'égard de Dieu. Il [un pécheur] ne trouve aucune apparence qu'un Dieu si grand et si bon veuille tyranniser sa créature… longtemps il s'est flatté de cette pensée qu'il n'était pas digne de Dieu de se tenir offensé de ce que faisait un néant, ni de s'élever contre un néant, Bossuet, 4e serm. pour le 1er dim. de carême, 1. Ô vanité, ô néant, ô mortels ignorants de leurs destinées ! Bossuet, Duch. d'Orl. Je ne puis pas soutenir ces grandes paroles [la grandeur et la gloire] par lesquelles l'arrogance humaine tâche de s'étourdir elle-même, pour ne pas apercevoir son néant, Bossuet, ib. Dans tout le cours de sa vie, elle a exprimé ce parfait original… par la connaissance de son néant et de la grandeur de Dieu, Fléchier, Mme de Mont. L'humilité ne voit que son propre néant, Massillon, Prière 2. Je m'anéantis avec vous devant la Providence divine, sachant qu'on n'apporte devant Dieu que trois choses qui ne peuvent entrer dans son immensité, notre néant, nos fautes et notre repentir, Voltaire, Lett. l'évêq. d'Annecy, 29 avr. 1768. Voici Babel déserte et sombre, Du néant des mortels prodigieux témoin, Hugo, Orient. I, 6.

  • 5Néant se dit aussi de l'état d'une âme vide de sentiments et d'affections. Si l'état le pire Est le néant, je ne sais point De néant plus complet qu'un cœur froid à ce point, La Fontaine, Filles de Minée. Rien n'est si insupportable à l'homme que d'être dans un plein repos, sans passion, sans affaire… il sent alors son néant… son vide, Pascal, Pens. XXV, 26.

    Terme mystique. Sentiment de nullité, d'anéantissement qui s'empare de l'âme. Ô néant, ô vrai rien, mais pesanteur extrême, Mais charge insupportable à qui veut s'élever, Mer sans rive où partout chacun se peut trouver, Mais sans trouver partout qu'un néant en soi-même, Corneille, Imit. III, 14. On trouve à toutes les pages des livres de nos faux mystiques, que le néant ne pèche plus ; que qui n'a point de volonté ne pèche plus, et cent autres propositions de cette force, Bossuet, États d'oraison, X, 1.

  • 6Nullité, obscurité d'une personne. Ces destins merveilleux Qui tiraient du néant les héros fabuleux, Corneille, D. Sanche, IV, 3. Retourne en ton néant, et rends-moi la toison, Corneille, Tois. d'or, V, 4. Les apôtres et leurs disciples, le rebut du monde, et le néant même, à les regarder par les yeux humains, ont prévalu à tous les empereurs et à tout l'empire, Bossuet, Hist. II, 11. Rentre dans le néant d'où je t'ai fait sortir, Racine, Bajaz. II, 1. Clérambault et Mme du Plessis vécurent dans une grande avarice et fort dans le néant, Saint-Simon, 33, 127. En précipitant de sa place un secrétaire d'État ou un autre ministre de la même espèce, il [Louis XIV] le replongeait lui et tous les siens dans la profondeur du néant d'où cette place l'avait tiré, sans que les richesses qui lui pourraient rester, le pussent relever de ce non-être, Saint-Simon, 406, 80. La souplesse, la bassesse, l'air admirant, dépendant, rampant, plus que tout, l'air de néant sinon par lui [Louis XIV], étaient les uniques voies de lui plaire, Saint-Simon, 406, 75. Un pays [l'Angleterre] où les bâtards du roi sont ce qu'ils ont été partout, c'est-à-dire des néants sans état et sans nom, Saint-Simon, 59, 238. Cet ex-bacha [Pontchartrain] si rude et si superbe occupe son néant à compter son argent, Saint-Simon, 428, 206. Colin sentit son néant et pleura, Voltaire, Jeannot et Colin. Vos guerriers, leurs équipages, leur suite, leurs tambours, leurs trompettes font tout leur être, et, perdant cela, qu'ils vivent ou qu'ils meurent, les voilà néant, Courier, Convers. chez Mme d'Albany.

    Homme de néant, et, plus rarement, homme du néant, homme obscur, qui n'est rien ni par sa position ni par sa fortune. Quand vous entendez dire de quelqu'un que c'est un homme de néant, ne jugez-vous pas incontinent qu'on parle d'un pauvre ? Bossuet, Sermon pour une profession, 1. Louis le Débonnaire, ayant perdu toute sorte de confiance pour sa noblesse, éleva des gens de néant, Montesquieu, Esp. XXXI, 21. Quand le peuple éleva aux honneurs quelque homme du néant, comme Varron et Marius, Montesquieu, Rom. VIII. On reproche à Louis XI d'avoir employé dans ses affaires des hommes de néant, préférablement à ceux que leur naissance semblait intéresser davantage au bien de l'État, Duclos, Œuv. t. III, p. 359.

  • 7Pour néant, loc. adv. Inutilement. …J'ai maints chapitres vus, Qui pour néant se sont ainsi tenus ; Chapitres, non de rats, mais chapitres de moines, Voire chapitres de chanoines, La Fontaine, Fabl. II, 2.

    Pour rien (vieilli en ce sens). On n'a pas mis cet homme en prison pour néant.

  • 8Néant s'emploie familièrement dans un sens négatif pour exprimer que la chose dont on parle n'existe pas. Quant à l'esprit, néant ; il n'a pas pris la peine Jusqu'ici de paraître, et je doute qu'il vienne, Gresset, Méchant, II, 7.

    Il se met aussi pour non. Si c'est une vieille, néant ; je suis loué, Dancourt, Cur. Compiègne, sc. 4. Notre maire, un peu mécréant, à maint sermon répond : néant, Béranger, Mon curé.

HISTORIQUE

XIe s. Et dit al comte : je ne vous aim nient, Ch. de Rol. XXII. Ce dist li quens [le comte] : je n'en ferai nient, ib. LXI. Guenes respont : de bataille est nient, ib. CXXXII.

XIIe s. Encor ne savoit Karles du domage neant, Sax. XI. [L'amour inconstant] Roi en fait [de celui qu'il trompe] et puis neant, Couci, IV. Ne me vout [voulut] pas Diex pour neiant donner Tous les soulas qu'ai eüs en ma vie, ib. XXII. Totes les richesses et tote li gloire del munde, et tot ceu [ce] c'un puet encuvir [souhaiter] el munde, est asi cum ung nianz envers ceste glore, Saint Bernard, 526.

XIIIe s. Pour ce dis-je qu'amours ne vaut nient, De nient vient et à nient retourne, Quesnes, Romancero, p. 86. S'on prent, par droit, d'un larron la justice, Doit-on desplaire as loiaus, de neant ? ib. 89. Bele, ce dist Simons, or ne pleurez noient, Berte, XLVII. Et en la fin fu li paiemens neans, Villehardouin, XCII. On doit uzer des cozes prestées selonc le [la] maniere qu'ele fu prestée, et nient autrement, Beaumanoir, XXXVII, 6. Nule france [libre] personne n'est tenue à servir autre pour noient, Beaumanoir, IV, 21.

XIVe s. Or est venu de nient ; à nient l'en fault r'aler, Guesclin. 15186.

XVe s. Tout ainsi l'avoient en leur imagination et propos jeté les Anglois ; mais tout tourna au neant, Froissart, II, II, 227. Combien qu'elle eust volontiers de cette mesprise excusé son frere le roi de France ; mais neant ; car le comte n'y vouloit rien entendre, Froissart, I, I, 100.

XVIe s. Et jure comme un vieil sergent, Qu'on n'embrasse point son corps gent Pour neant, Marot, III, 177. À ceste heure une parole de neant, ou dite en jeu, attirera un dementir, Lanoue, 247. Le prince eut bien de la peine pour les magasins de vivres, pour ce que les compagnies avoient mis le païs à neant, D'Aubigné, Hist. II, 295. Les escrivains indiscrets de nostre siecle… parmy leurs ouvrages de neant, Montaigne, I, 156. Pour neant demande conseil qui ne le veut croire, Cotgrave Pour neant recule qui malheur attend, Cotgrave Pour neant va au bois qui marrein ne cognoist, Cotgrave Qui voit enfant, il voit neant, Cotgrave À la verité, c'est bien pour neant de debatre si la liberté est naturelle, puisqu'on ne peut tenir aucun en servitude sans luy faire tort, La Boétie, Servitude volontaire. Les petits enfants mourir à la mammelle de leurs meres allangouries, tirants pour neant, et ne trouvants que succer, Sat. Mén. Harangue de M. d'Aubray.

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Étymologie de « néant »

Provenç. nien, nein, nient ; ital. niente ; du lat. ne ou nec, et ens, entis, l'être (voy. ENTITÉ). Nient a été un monosyllabe au XIVe siècle.

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(XIIe siècle) De nient (1050), issu du latin populaire *ne gentem, littéralement « pas un être vivant », avec ne, particule négative et gens, gentis, ensemble d’êtres.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « néant »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
néant neɑ̃

Fréquence d'apparition du mot « néant » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « néant »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « néant »

  • Le Néant parti, reste le château de la pureté !
    Stéphane Mallarmé — Igitur, V
  • La mort. Cela ne s'apprend pas. On ne peut apprendre que ce qu'on peut répéter. La mort est un fait unique et un fait brut. A partir du moment où on ne croit pas à un au-delà ou à une réincarnation, il ne reste plus qu'à accepter le néant.
    Jean-François Revel — Entretien avec Olivier Todd - Février 1997
  • L’être ou le néant, voilà le problème. Monter, descendre, aller, venir, tant fait l’homme qu’à la fin il disparaît. Un taxi l’emmène, un métro l’emporte, la tour n’y prend garde, ni le Panthéon. Paris n’est qu’un songe, Gabriel n’est qu’un rêve (charmant), Zazie le songe d’un rêve (ou d’un cauchemar) et toute cette histoire le songe d’un songe, le rêve d’un rêve, à peine plus qu’un délire tapé à la machine par un romancier idiot (oh ! pardon)...
    Raymond Queneau — Zazie dans le métro
  • L'homme entre deux néants n'est qu'un jour de misère.
    Jules Laforgue — Poèmes posthumes, Sonnet pour éventail
  • La poussière n'est pas encore le néant : elle aussi doit être dispersée.
    François Mauriac — Journal, Grasset
  • Le néant se nie s'il se nomme.
    Maurice Chapelan — Main courante, Grasset
  • Pesez des serments avec des serments et vous pèserez le néant.
    William Shakespeare — Le Songe d'une nuit d'été, III, 2, Helena A Midsummer Night's Dream, III, 2, Helena
  • Les expatriés expriment une nouvelle fois leur préoccupation vis-à-vis de la situation économique dramatique du Liban, dans un message adressé au chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, qui sera en visite à Beyrouth à partir de ce soir. « Nous nous trouvons aujourd’hui confrontés à l’une des pires crises économiques qui aient frappé le Liban et ses citoyens, et cela nécessite une démarche urgente pour stopper la chute du pays dans le néant », écrit le Comité de l’appel de la diaspora du 11 juillet.
    L'Orient-Le Jour — Il faut « stopper la chute dans le néant », lance un collectif de la diaspora à Le Drian - L'Orient-Le Jour
  • L'être existe parce que le néant le lui demande en grâce.
    Jean Grosjean — Apocalypse, Gallimard
  • Vie ou néant ! choisir. Ah ! quelle discipline ! Que n'est-il un Éden entre ces deux usines ?
    Jules Laforgue — Les Complaintes, Complainte des voix sous le figuier bouddhique
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Traductions du mot « néant »

Langue Traduction
Anglais nothing
Espagnol nada
Italien niente
Allemand nichts
Chinois 没有
Arabe لا شيئ
Portugais nada
Russe ничего
Japonais 何もない
Corse nunda
Basque ezer
Source : Google Translate API

Antonymes de « néant »

Combien de points fait le mot néant au Scrabble ?

Nombre de points du mot néant au scrabble : 4 points

Néant

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