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Route

Variantes Singulier Pluriel
Féminin route routes

Définitions de « route »

Trésor de la Langue Française informatisé

ROUTE, subst. fém.

A. − Voie de communication importante (p. oppos. à chemin) qui permet la circulation de véhicules entre deux points géographiques donnés, généralement deux agglomérations (p. oppos. à rue). Les cinq voitures roulaient en plaine, sur une interminable route droite, bordée de beaux arbres (Zola,Nana,1880, p. 1253).Ils marchaient maintenant sur une petite route étroite entre les pâquerettes et les foins éclairés obliquement par le soleil de cinq heures (Alain-Fournier,Meaulnes,1913, p. 347).
1. [La route est classée selon ses caractéristiques] Route moyenne; route principale, secondaire; route à deux, trois, quatre voies; route à grande circulation; route d'intérêt local.
Grand(e) route. Route principale à la campagne. Du côté de Paris, la grande route descendait en ligne droite, et des prairies se perdaient au loin, dans les vapeurs de la nuit (Flaub.,Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 22).Par l'infini du soir, sur la grand' route, Voici venir les ricochets des cloches Là-bas, au carrefour des bois (Verhaeren,Villes tentac.,1895, p. 89).
Route royale, impériale. Autrefois, route de grande importance dont la construction et l'entretien incombaient au royaume, à l'empire. Les routes royales, puis les chemins de fer y ont succédé aux voies romaines (Vidal de La Bl.,Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 304).Sont comprises définitivement parmi les propriétés départementales les anciennes routes impériales de troisième classe (Bacquias,Cons. gén. et cons. arrondiss.,1934, p. 63).
Route nationale (abrév. RN). Route de grande importance reliant à la capitale les villes principales ou reliant les villes principales entre elles et qui est construite et entretenue aux frais de l'État. Ils filaient maintenant à vive allure sur la route nationale (Roy,Bonheur occas.,1945, p. 232).Coup de frein trop brusque. Une remorque se retourne sur la RN 57 (L'Est Républicain,12 juill. 1986, p. 603).
Route départementale (abrév. D). Route de moyenne importance reliant le chef-lieu aux principales villes du département et dont la construction et l'entretien incombent au département. Avertis de leur arrivée par le grand bruit de roues sur la route départementale, nous détalions pour aller les voir décharger (Pesquidoux,Livre raison,1929, p. 114).
2. [La route est classée selon sa fonction]
Route militaire. ,,[Route] destinée à assurer des communications directes entre une place forte et les ouvrages avancés ou forts extérieurs`` (Cap. 1936). Aucune autre route militaire n'était accordée au travers du pays (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 686).
Route stratégique. ,,[Route] destinée à faciliter les opérations de défense ou de surveillance d'une région`` (Cap. 1936). En Afrique plusieurs routes stratégiques ont été construites ou aménagées (J. Thomas, Route,1951, p. 308).
[Avec déterm. évoquant une caractéristique ou l'intérêt de la région traversée] Route de campagne, d'altitude, de montagne, de plaine; route panaméricaine. On fut d'avis de mettre la table dehors, au beau milieu de la route forestière qui passait devant la maison (Romains,Copains,1913, p. 275).
Route du vin. Route touristique qui traverse une région vinicole. Quand, engagés après Landau sur la célèbre Weinstrasse, la route du vin, nous commençâmes d'apercevoir, de l'autre côté du Rhin, la courbe douce et ferme des premières collines d'Alsace (Ambrière,Gdes vac.,1946, p. 376).
[Avec déterm. désignant un personnage illustre qui l'a empruntée, en constr. prép. ou absol.] Les Américains, suivant la route Napoléon dégagée par les maquisards, ont atteint déjà Grenoble (De Gaulle,Mém. guerre,1956, p. 316).La voie Domitienne, qui joignait le Rhône à l'Espagne par l'ancienne route d'Hannibal (P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 55).
[Avec déterm. désignant le ou les fondateur(s) à qui on l'attribue] Quelques fragments de route cyclopéenne construits par les Mycéniens, pourvus d'un revêtement dallé (P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 40).Quels étaient donc les véhicules que l'on rencontrait ainsi sur les routes romaines? (P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 57).
[Précisant son orig. (ses princ. étapes) et sa destination] La route d'Enchenberg par Siersthal (Foch,Princ. guerre,1911, p. 116).Route Marseille-Aix-en-Provence (J. Thomas, Route,1951, p. 324).Je cherche ma route de Marseille à Aubagne (David,Cybern.,1965, p. 134).
SYNT. Chaussée, bas-côté, bord, fossé d'une route; au bord de la route; route bordée (d'arbres, etc.); sur la route; sur les routes; croisement, déviation d'une route; route asphaltée, boueuse, caillouteuse, goudronnée, poussiéreuse, sablonneuse; route blanche, grise, jaune; route abîmée, barrée, coupée, dangereuse, fréquentée, défoncée, étroite, sinueuse, tortueuse; construire, ouvrir, percer, tracer une route; la route conduit à, descend, serpente, tourne; demander, montrer, indiquer la route.
B. − Réseau routier, moyen de communication, de transport par la route. Arriver, partir, voyager par la route; accident, police, usager de la route. Il faut donc sans hésiter se mettre à l'œuvre pour refaire la route française, considérée enfin, au même titre que nos industries lourdes, comme une activité de base (Pineau,S.N.C.F. et transp.,1950, p. 132).L'aménagement des fleuves était insuffisant ou nul, les canaux rares; le transport par eau, seul économique, ainsi limité, on recourait généralement à la route qui coûtait moitié plus (Lefebvre,Révol. fr.,1963, p. 25).
[P. oppos. (ou en assoc.) à un autre moyen de transp.] Les produits indispensables parvinrent par la route et par l'air (Camus,Peste,1947, p. 1281).L'aller et retour par route ou par voie ferrée eût duré trois jours et trois nuits (De Gaulle,Mém. guerre,1959, p. 72).
[À propos de la circulation routière]
Code de la route. ,,Ensemble des règles concernant l'usage des voies ouvertes à la circulation publique`` (cida 1973).
SPORTS (cycl.). [P. oppos. à la piste] Épreuve, course, cyclisme sur route. Une compétition sur route, que la fédération départementale faisait courir, ce jour-là, autour de Chartres (J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931, p. 42).Géant de la route. Coureur cycliste. 25 juin: départ du tour de France! Pendant trois semaines, spectateurs, lecteurs, auditeurs, vibreront aux faits et gestes des géants de la route narrés dans les colonnes des quotidiens et sur toutes les ondes de l'Europe (Comment parlent les sportifsds Vie Lang., 1952, p. 136).
AUTOMOB. Tenue de route. Adhérence d'un véhicule à la route grâce à ses amortisseurs, ses pneumatiques. La disposition des sièges à l'intérieur de la voiture n'est pas non plus sans influence sur la tenue de route et encore moins sur le confort (Tinard,Automob.,1951, p. 328).
[Comme symb. de l'aventure, du voyage] Gens de la route. L'élève Dargelos représentait le désordre, le mystère, la surprise, les romanichels, les routes (Cocteau,Fin Potomak,1940, p. 117).
Chant, chanson de route. Chant, chanson de marche. Le chant de route, lui aussi a son climat, son expression propre (F. Cockenpot, Fleurs de mousse, Paris, éd. du Seuil, 1946, p. 33).
Faire la route. Partir à l'aventure, vivre la vie de routard. Marc préfère ceux qui font la route: « Quand on sera un peu mieux installés, on aménagera un grand dortoir, comme ça on pourra recevoir plein de routards » (R.-P. Droit, A. Gallien, La Chasse au bonheur,1972ds Gilb. 1980).
Les Camarades de la route. Mouvement regroupant les usagers des Auberges françaises de jeunesse. Le Mouvement des Camarades de la route et des Auberges françaises de la jeunesse, prenait naissance en « zone non occupée » en 1941 (Cacérès,Hist. éduc. pop.,1964, p. 129).
C. − P. anal.
1. Voie de communication dont le tracé n'apparaît matérialisé que par le support d'une carte. Synon. itinéraire.Les Eskimo (...) peuvent être raisonnablement regardés comme appartenant à une migration définie le long d'une route arctique (Haddon,Races hum., trad. par A. van Gennep, 1930, p. 294).
Route de
[Suivi du n. de la destination] [Il] sortit de Maaret En-Nomân nu-pieds, par la route du sud, − la route de Jérusalem (Grousset,Croisades,1939, p. 40):
1. Cherchant, cette fois, par l'ouest, la route des Indes, Christophe Colomb aborde à San Salvador en 1492, découvre le reste des Antilles et touche le continent américain lui-même à l'embouchure de l'Orénoque (1498). Hist. sc.,1957, p. 1351.
[Suivi du n. du parcours] Route de la côte. À l'ouest, elle anima la Phénicie qui lui ouvrit la route de la vallée du Nil et du monde de l'archipel (Faure,Hist. art,1909, p. 57).
[Suivi d'un subst. décrivant le princ. attrait de la destination] Route des épices, du rhum. Il existait alors une route de l'ambre, une route du cuivre, une route de l'étain (Albitreccia,Gds moyens transp.,1931, p. 10).En Asie, la route du thé, de Pékin au lac Baïkal, a perdu de son importance depuis la construction du Transsibérien (Albitreccia,Gds moyens transp.,1931, p. 10).Route de la soie. Piste caravanière qui traversait l'Asie depuis la Méditerranée jusqu'au centre de la Chine. Il remonte la rivière qui portera son nom et qu'il croit être la vraie route de la soie, objet de sa mission comme de toutes les explorations européennes (Morand,New-York,1930, p. 7).
[P. allus. à la formule célèbre de Paul Reynaud affirmant que l'acier suéd. n'irait plus approvisionner le bassin de la Ruhr, en 1940] La route du fer est coupée. La route du fer restera barrée, nous ferons sécher notre linge sur la ligne Siegfried (Sartre,Mort ds âme,1949, p. 81).
2. Voie de communication utilisant un autre élément que la terre. Longtemps, en France, la route fluviale a été active (Albitreccia,Gds moyens transp.,1931p. 13).La protection des routes commerciales maritimes demande le concours de très nombreux bâtiments d'escorte, chargés d'accompagner les navires marchands (Le Masson,Mar.,1951, p. 45).
3. Orbite d'un astre. Les anciens avaient remarqué que les planètes visibles à l'œil nu ne s'écartent jamais beaucoup de l'écliptique, de la route apparente annuelle du soleil (Flammarion,Astron. pop.,1880, p. 434).Mars (...) est un astre rougeâtre qui suit à peu près la route du soleil et se trouve au sommet de sa course à dix heures du soir (Alain,Propos,1909, p. 64).
D. − P. ext.
1. [S. réf. à un type partic. de commun.] Itinéraire, direction vers un point donné. Chercher, trouver la route; être sur la bonne, la mauvaise route. Je demandai ma route à une sentinelle (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 280).
BALIST. Trajectoire. Nous conviendrons de dire que les points matériels A et B, ainsi déviés de leur route, ont subi un demi-choc (H. Poincaré, Hyp. cosmogon.,1911, p. 112).
MAR. Direction d'un navire dont la marche est prescrite par le commandant et exécutée par le timonier. − Ne pourrez-vous donner la route! demanda Paganel. − Ce sera difficile, répondit John. Croiriez-vous qu'il n'y a pas une carte marine à bord! (Verne,Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 26):
2. « L'expérience a en effet montré, écrit M. J. Ricard, ingénieur en chef de la compagnie, qu'une vitesse de route de 20,5 à 21 nœuds était suffisante », ce qui permettra de donner aux nouveaux navires « des possibilités de transport en marchandises les apparentant en fait à des cargos rapides ». Rougeron,Aviat.,1951, p. 224.
Route (apparente), route (au compas). ,,Cap déterminé par l'angle que fait l'axe du navire avec l'aiguille du compas, sans aucune correction`` (Gruss 1978). Faire route (à/au). Je fis route à l'Est, attendant le jour pour me rapprocher de la côte (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 98).Il faut donc faire route Ouest plein, parce que toutes les cartes qui sont fort justes en latitude, sont fort douteuses en longitude (Baudry des Loz.,Voy. Louisiane,1802, p. 156).
Route (corrigée), route (vraie). ,,Cap réellement suivi (route au compas corrigée de la dérive, de la déclinaison et de la déviation)`` (Gruss 1978).
Route magnétique. ,,Route au compas corrigée de la déviation et de la dérive`` (Gruss 1978).
Faire bonne route. Nous fîmes très bonne route et rencontrâmes des vents à souhait (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 485).
(Faire) fausse route. Se tromper de direction ou la modifier pendant la nuit pour donner le change à l'ennemi. On fait fausse route pendant la nuit, pour échapper à un ennemi supérieur qui vous poursuit (Will.1831).Au fig. Se fourvoyer, prendre une mauvaise orientation, faire un choix erroné. Nathalie s'était fourvoyée dans une fausse route (Soulié,Mém. diable, t. 2, 1837, p. 241).
En route! Ordre donné au timonier (par le transmetteur d'ordres) de gouverner en suivant un cap donné. Le capitaine, debout sur sa passerelle, ayant crié par le porte-voix qui descend dans les profondeurs de la machine: « En route! » elles [les roues] se mirent à battre la mer avec rapidité (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Découv., 1884, p. 956).
2. Parcours accompli ou à accomplir d'un point à un autre. J'avais besoin de ce spectacle, de cet air, de cette rénovation, après mon exténuation de Gênes, l'air dévorant de Nervi, la fatigue de la route (Michelet,Journal,1854, p. 247).
Faire (de) la route. Faire du chemin, accomplir un parcours, un trajet donné. [Albertine] avait envie de faire de la route sur simple châssis en grande vitesse (Proust,Prisonn.,1922, p. 136).J'ai fait la route à bicyclette. C'était beau! (Duhamel,Désert Bièvres,1937, p. 83).
Faire route. Un soir, après avoir fait route toute la journée dans les rochers, cherchant un passage pour descendre vers le Rhin, il arriva à l'entrée d'un bois de sapins, de frênes et d'érables (Hugo,Rhin,1842, p. 203).Nous fîmes route ensemble jusqu'à Paris dans ma chaise (Adam,Enf. Aust.,1902, p. 343).
Loc. adv. En route. Au cours du voyage, du trajet. Je paierai vos dépenses en route, et je vous tiendrai compte du surplus, quand nous serons arrivés à notre destination (Gobineau,Nouv. asiat.,1876, p. 306).Je t'attends demain à midi, ne t'amuse pas en route (Huysmans,Marthe,1876, p. 125).
Être en route pour, vers... Peut-être en ai-je une autre [lettre] d'arrivée au Caire, ou qui est en route maintenant pour parvenir jusqu'à moi (Flaub.,Corresp.,1850, p. 168).
En empl. interj. [Pour intimer l'ordre de départ] En route, mauvaise troupe! Partez, mes enfants perdus! (Verlaine,Jadis,1884, p. 199).En route pour la cité de Sion! (Tharaud,An prochain,1924, p. 196).
Se mettre en route. On se mit en route vers les fonds (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Hautot, 1889, p. 258).
Mettre (qqc.) en route. Faire démarrer quelque chose, mettre (quelque chose) en marche, en mouvement. C'est la première presse à imprimer entraînée par force motrice − un moteur à vapeur. Elle fut mise en route en grand secret dans la nuit du 28 novembre 1814 (Civilis. écr.,1939, p. 8-10).Mettre le moteur en route, il partira (Chapelain,Techn. automob.,1956, p. 324).Au fig. L'institutrice mettra en route le cours de couture (Mathiot,Éduc. mén.,1957, p. 48).L'Allemagne fédérale (...) a eu du mal à mettre en route son effort nucléaire (Goldschmidt,Avent. atom.,1962, p. 154).
Rester en route. S'arrêter en chemin, s'immobiliser avant d'arriver à destination. Synon. fam. rester en carafe*, en rade (v. rade1).Plus d'une fois mes genoux se dérobèrent sous moi, et je serais resté en route, sans les coups de pied qui me suivaient par derrière (About,Roi mont.,1857, p. 220).Au fig. S'arrêter dans son essor, dans sa progression. Les candidates sont aujourd'hui bien moins nombreuses; il en est tant resté en route, entre l'écrit et l'oral! (Colette,Cl. école,1900, p. 217).
Loc. adj. De route. Qui est propre à la route, qui concerne le voyage. Sir Francis Cromarty n'était pas sans avoir reconnu l'originalité de son compagnon de route (Verne,Tour monde,1873, p. 47).
Feuille de route. Titre de voyage attribué à un militaire voyageant individuellement. Les autres (...) ayant reçu leur consigne ou leur feuille de route, s'en allaient par deux ou trois vers la gare (Cendrars,Bourlinguer,1948, p. 284).
Carnet, journal de route. Carnet, journal relatant les événements survenus pendant un voyage, mentionnant les impressions, les réflexions du voyageur. La masse des livres de guerre (romans, journaux de route, correspondances, etc.) a donné lieu à un examen approfondi (Arts et litt.,1935, p. 62-4).Il part à la découverte du monde et note en chemin, sur son carnet de route, tout ce qui l'intéresse et lui semble curieux (Hist. sc.,1957, p. 1444).
[Précédé d'une indication de temps; avec la précision ou non du moyen de locomotion] On avait bien deux heures de route pour rentrer chez nous à Blême (Céline,Mort à crédit,1936, p. 604).La première machine arrivée à Rouen, après 17 heures 20 minutes de route, fut une de Dion-Bouton à vapeur (P. Rousseau, Hist. techn. et invent.,1967, p. 346).
[Le parcours est mesuré dans le temps plus que dans l'espace] Ah je sais, je sais mon oncle. Vous pouvez imaginer tout ce qui s'est passé dans mon esprit pendant la route (Sénac de Meilhan,Émigré,1797, p. 1725).
E. − Au fig.
1. Mode de pensée, suite d'actes visant à atteindre un but déterminé. Route de la fortune, de la gloire. Car il réunit l'audace qui fait sortir de la route commune, au tact du bon goût qu'il importe tant de conserver lorsque l'originalité du talent n'en souffre pas (Staël,Allemagne, t. 3, 1810, p. 227).Telle est la voie, et elle est rude; mais elle l'est moins pour qui pense au but: « la route vers Dieu est facile, parce qu'on y avance en se déchargeant (...) » (Gilson,Espr. philos. médiév.,1932, p. 68).
2. Ligne de conduite, orientation donnée à l'existence visant à atteindre un but déterminé (projet, idéal). Chercher, continuer, ouvrir, trouver sa route; nos routes se croisent, se rencontrent, se séparent. Seigneur, que chacun sur sa route Trouve son eau dans le rocher! Que ta grâce les désaltère! (Lamart.,Jocelyn,1836, p. 746).J'ai connu beaucoup de figures et d'endroits singuliers que j'oppose au bloc pluriel et qui m'habitent sans prendre une part active aux préoccupations qui me dirigent et jalonnent ma route (Cocteau,Portr.-souv.,1935, p. 16).
Barrer la route à qqn. Faire obstacle à ses projets. Il lui reste encore un effort à tenter, pourtant, pour barrer la route à son rival (Brasillach,Corneille,1938, p. 459).
REM. 1.
Routailler, verbe trans.,chasse. Suivre une bête avec le limier, pour la faire tirer par les chasseurs armés de fusils. (Ds Ac. 1798-1878).
2.
Routard, -arde, subst.,mod., fam. Celui, celle qui fait la route, qui part à l'aventure en faisant de l'auto-stop. Guide du routard. Ce que cherchent les routards, c'est moins un endroit béni des dieux qu'un paradis difficile d'accès (Le Monde dimanche,23 août 1981, p. VII).
Prononc. et Orth.: [ʀut]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1121-34 rute « voie, direction » (Philippe de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg: Ja n'istrat de sa rute); 1690 faire fausse route (d'un bateau) « s'écarter de son droit chemin » (Fur.); 2. a) 1160-74 rute « chemin, voie de passage » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 2716); 1160-74 sei metre en sa route « se mettre en chemin » (Id., ibid., II, 1038); 1694 grande route (Ac.); 1875 route nationale (Lar. 19e); 1921 code de la route (Let. du ministre ... 30 mai, in Journ. officiel de la République fr., Lois et décrets, 31 mai, 6354 ds Quem. DDL t. 16); p. ext. b) av. 1683 route « chemin et logement que l'on marque aux gens de guerre en voyage » (Tavann., Mém., p. 149 ds Gdf. Compl.); 1690 (Fur.); 1825 feuille de route (Le Couturier, Dict. portatif et raisonné des connaissances mil., p. 221); 1827 fig. (Chateaubr., Voy. Amér. et Ital., t. 1, p. III). Du lat. rupta (via), propr. « voie rompue, frayée » par subst. au fém. du part. passé de rumpere « rompre », cf. rumpere viam « ouvrir une route, un passage » chez Sénèque ds OLD. Fréq. abs. littér.: 16 577. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 22 679, b) 23 712; xxes.: a) 23 995, b) 24 011. Bbg. Baldinger (K.). Die Bezeichnungen für Weg im Galloromanischen. Mél. Rohlfs (G.) Tübingen, 1968, pp. 98-100. − Dauzat Ling. fr. 1946, pp. 11-12. − Gohin 1903, p. 339. − Quem. DDL t. 6, 9, 15 ,17, 21 ,27. − Wexler 1955, passim.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - ancien français

route \Prononciation ?\ féminin

  1. Variante de rote.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)

Nom commun 1 - ancien français

route \Prononciation ?\ féminin

  1. Rupture.
  2. Hernie.
  3. Coupe de bois.
  4. Usurpation.
  5. (Militaire) Détachement, troupe, bande de soldat, compagnie.
  6. Flotte.
  7. Rangée.
    • En route, en rang.
  8. Déroute, défaite.
  9. Route.
    • À grandes routes, à marche forcée → voir brisées.

Nom commun - français

route \ʁut\ féminin

  1. Voie praticable par les voitures en dehors des agglomérations.
    • À l’encontre des autres routes d’Europe, celles du Royaume-Uni n’avaient jamais été soumises à aucun essai organisé de redressement et d’aplanissement, et c’est à cela sans doute qu’il faut attribuer leur caractère pittoresque. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 47 de l’édition de 1921)
    • Dans l’intérieur, qui paraissait impraticable, des routes se sont miraculeusement ouvertes, parcourues aussitôt par des automobiles. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • On déserte surtout les endroits inaccessibles […] Il faut donc s’attacher à les rendre d’un abord plus facile en multipliant partout, entre les villages et les hameaux, les petites routes. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • La vieille route est une fondrière que sauf le « piéton », porteur de la gazette ou de lettres, nul étranger n’emprunte plus… — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Ainsi sur les 93 kilomètres de route nationale, seuls les 23 de la récente RN3 sont en excellent état ; les autres ne sont maintenus dans un état circulable qu’au prix d’un entretien lourd et dispendieux. — (Guy Fontaine, Mayotte, Karthala Éditions, 1995, page 156)
  2. (Au singulier) Ensemble de ces voies.
    • La route et le rail. — Le code de la route.
    • Venir à Paris par la route, y venir en voiture, en automobile, par opposition à la voie ferrée ou à la voie aérienne.
  3. Grande allée percée dans un bois, dans une forêt, pour la commodité du charroi, de la chasse, de la promenade, etc.
    • Les routes de telle forêt.
    • On a ouvert plusieurs routes dans la forêt.
    • On a percé une route dans ce bois.
  4. Direction qu’on suit ou qu’on peut suivre, par terre, par mer (cap) ou par les airs, pour aller en quelque lieu.
    • Christophe Colomb, on le sait, lorsqu’il aborda en Amérique, crut avoir atteint les Indes par une nouvelle route maritime et nomma en conséquence « Indiens » les premiers habitants qu’il rencontra. — (René Thévenin et Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e édition, page 13)
    • Voici Moosch, où notre guide se trompe de chemin pour la première fois et nous met sur la route du ballon de Guebwiller. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
    • Un magnifique paquebot danois, le « Oscar II », couvert de monde, nous rattrapa et changea de route pour passer à proximité de Rockall. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Au-dessus de ma couchette est une boussole à carte renversée et, lorsque mon navire se gouverne lui-même et que je me repose, je n’ai qu’à ouvrir les yeux pour savoir la route qu’il suit. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • À 11 heures, nous devons descendre au ras de la mer ; une masse nuageuse nous barre la route ; elle est beaucoup trop élevée pour être survolée. — (Jean Mermoz, Mes vols, Flammarion, 1937, page 85)
    • Nous suivons toujours la route qui nous avait menés à Sokhrat Ed-Djeja, il y a près d’un mois. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 120)
    • La route de tel lieu à tel autre est bonne, mauvaise, dangereuse, peu sûre, etc. : Se dit en parlant de l’état bon ou mauvais d’une route, des dangers qu’on peut y courir.
    • (Marine) Faire fausse route : Se détourner de la route qu’on avait prise et en prendre une différente, pour se dérober à la poursuite d’un ennemi. S’écarter de son droit chemin sans le vouloir, se fourvoyer. Se tromper dans quelque affaire, employer des moyens contraires à la fin qu’on se propose.
  5. Action de cheminer, de voyager.
    • Il y a quinze jours qu’ils sont en route, qu’ils se sont mis en route.
    • Allons, en route !
    • Il est resté en route.
    • Brissaud avait une intelligence merveilleuse, beaucoup de cœur, de l’ironie, et il dégageait une sympathie chaude. Cependant, il est demeuré en route, médicalement parlant, et il n’a pas joué le rôle prépondérant que tout semblait lui promettre. — (Léon Daudet, Souvenirs littéraires – Devant la douleur, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 117)
    • Nous avons fait route ensemble.
    • Interrompre sa route.
    • Reprendre sa route.
    • Indemnité de route : Somme allouée à un soldat qui a un voyage à faire.
    • Chanson de route : Chanson que l’on chante en cheminant, en marchant.
  6. Parcours des astres, des eaux, etc., se dirigeant d’un point vers un autre.
    • La route du soleil.
    • Ce fleuve se grossit sur sa route d’une infinité de petites rivières.
  7. (Figuré) Conduite qu’on tient pour arriver à quelque fin, les moyens qui y mènent.
    • Il a pris la bonne route pour arriver à son but.
    • La route qu’il a choisie ne le mènera pas à la fortune, ne le conduira pas à la gloire.
    • Il s’est engagé dans une route où il ne peut que s’égarer.
    • On lui a tracé, on lui a marqué sa route.
    • La route qu’il prend pour arriver à ses fins est la plus aisée, la plus courte, la plus honorable, la plus sûre.
    • La route des dignités, des honneurs.
    • La route de la vertu.
    • La route du ciel.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ROUTE. n. f.
Voie praticable par les voitures. Route fréquentée. La grande route ou La grand-route. Route pavée, empierrée, macadamisée, goudronnée. Une route ravinée, dégradée défoncée. L'entretien des routes. Un croisement de routes. Route nationale, Celle qui est entretenue aux frais de l'État. Route départementale, Celle qui est entretenue aux frais du département. Route stratégique, Celle qui est destinée à faciliter les opérations militaires.

ROUTE se dit aussi de l'Ensemble des routes. La route et le rail. Le code de la route. Venir à Paris par la route, Y venir en voiture, en automobile, par opposition à la voie ferrée ou à la voie aérienne.

ROUTE désigne encore une Grande allée percée dans un bois, dans une forêt, pour la commodité du charroi, de la chasse, de la promenade, etc. Les routes de telle forêt. On a ouvert plusieurs routes dans la forêt. On a percé une route dans ce bois.

ROUTE se dit aussi de la Direction qu'on suit ou qu'on peut suivre, par terre, par mer ou par les airs, pour aller en quelque lieu. La route de terre est de quarante kilomètres plus longue que la route par eau, que la route par mer, par les airs. Quelle route prendrez-vous? Prendre une route de traverse. Il a pris sa route par telle province. Sur la route de Paris à Bordeaux. La flotte prit la route d'Alger, la route d'Égypte. Le vaisseau a fait route vers le nord. Se tromper de route. La route de tel lieu à tel autre est bonne, mauvaise, dangereuse, peu sûre, etc., se dit en parlant de l'État bon ou mauvais d'une route, des dangers qu'on peut y courir. En termes de Marine, Faire fausse route, Se détourner de la route qu'on avait prise et en prendre une différente, pour se dérober à la poursuite d'un ennemi. Il signifie aussi S'écarter de son droit chemin sans le vouloir, se fourvoyer. Fig., Faire fausse route, Se tromper dans quelque affaire, employer des moyens contraires à la fin qu'on se propose.

ROUTE se dit encore de l'Action de cheminer, de voyager. Il y a quinze jours qu'ils sont en route, qu'ils se sont mis en route. Allons, en route! Il est resté en route. Nous avons fait route ensemble. Interrompre sa route. Reprendre sa route. Feuille de route se dit d'un Papier délivré à un soldat qui voyage isolément. Donner une feuille de route à un soldat. Faire viser sa feuille de route. Indemnité de route, Somme allouée à un soldat qui a un voyage à faire. Chanson de route, Chanson que l'on chante en cheminant, en marchant.

ROUTE se dit encore du Parcours des astres, des eaux, etc., se dirigeant d'un point vers un autre. La route du soleil. Ce fleuve se grossit sur sa route d'une infinité de petites rivières. Au figuré, il désigne la Conduite qu'on tient pour arriver à quelque fin, les moyens qui y mènent. Il a pris la bonne route pour arriver à son but. La route qu'il a choisie ne le mènera pas à la fortune, ne le conduira pas à la gloire. Il s'est engagé dans une route où il ne peut que s'égarer. On lui a tracé, on lui a marqué sa route. La route qu'il prend pour arriver à ses fins est la plus aisée, la plus courte, la plus honorable, la plus sûre. La route des dignités, des honneurs. La route de la vertu. La route du ciel.

Littré (1872-1877)

ROUTE (rou-t') s. f.
  • 1Grande allée percée dans une forêt, pour la commodité du charroi, de la chasse, de la promenade (cela est le sens propre). Ouvrir des routes dans une forêt. On a percé une route dans ce bois. Ces spéculatifs qui visent d'ordinaire au delà du but, qui quittent les chemins pour prendre les routes, qui s'égarent pour arriver plus tôt où ils vont, Guez de Balzac, De la cour, 3e disc. Comme on voit qu'en un bois que cent routes séparent, Les voyageurs sans guide assez souvent s'égarent, Boileau, Sat. IV.

    Terme de vénerie. Une bête va à la route quand elle suit le grand chemin.

  • 2Voie pratiquée pour aller d'un lieu à un autre. Une route dégradée, enfoncée, mal pavée. Je pris une route de traverse pour ne pas me retrouver dans les mêmes auberges où j'avais séjourné avec lord Clarendon, Genlis, Vœux témér. t. I, p. 239, dans POUGENS. Â Smolensk, il [Napoléon] se trouve au nœud des routes de Pétersbourg et de Moscou, à vingt-neuf marches de l'une de ces deux capitales, et à quinze de l'autre, Ségur, Hist. de Nap. VI, 9.

    Route royale, impériale, route entreprise et exécutée aux frais de l'État, par opposition à route départementale. Il faut nécessairement, lui dit [à un prince] celui qui les enseignait [les mathématiques], que votre Altesse se donne la peine d'étudier pour savoir ; car il n'y a point de route royale en mathématiques, Staël, Allemagne, III, 6.

    La grande route, ou la grand' route, se dit de la route principale. La grande route, afin d'éviter les marais formés par les divers affluents du Dniéper, se détournait à gauche, cherchait les hauteurs, et s'éloignait du bassin de ce fleuve, Ségur, Hist. de Nap. VI, 7.

    Fig. La grande route, les errements connus, vulgaires. Tendre mère qui sus t'écarter de la grande route, Rousseau, Ém. I.

    Routes militaires ou stratégiques, chemins qui ont été percés pour faciliter les opérations des troupes, et aux travaux desquels on a fait concourir des corps de l'armée. Routes militaires de l'Ouest, de la Vendée.

  • 3Direction qu'on suit pour aller en un lieu. La route de Paris à Bordeaux. Il [Alexandre] ramena son armée par une autre route que celle qu'il avait tenue, Bossuet, Hist. III, 5. D'Argos, dans un moment, vous reprenez la route, Racine, Iphig. II, 5. Ce fut dans ces circonstances que Pierre et son ambassade prirent leur route, au mois d'avril 1697, par la grande Novogorod, Voltaire, Russie, I, 9.

    Fig. Si j'approchais autant de la jeunesse que je m'en éloigne, j'attribuerais à cette agréable route la cessation de mille petites incommodités que j'avais autrefois, Sévigné, 22 nov. 1688.

    Mettre en route, faire partir. Mais une ardeur importune En route met chaque humain, Béranger, Ad. à des amis.

    La route de tel lieu à tel autre est très bonne, très mauvaise, dangereuse, peu sûre, etc. on trouve sur cette route des commodités, des incommodités, des dangers, peu de sûreté, etc. Je n'y suis pas encore [à Rome], La route en est mal sûre, à tout considérer, Corneille, Nicom. IV, 4.

    Fig. Être sur la route de quelqu'un, lui faire obstacle. Quoi que vous en disiez, vous n'êtes sur la route de personne, Maintenon, Lett. à M. d'Aubigné, t. I, p. 166, dans POUGENS.

  • 4 Terme de marine. Chemin que fait ou doit faire un navire dans une direction donnée. Je suis bien aise d'apprendre… que les vaisseaux commandés par le sieur de Beaulieu aient mis à la voile par un vent favorable pour leur route, Colbert, à Levasseur, 3 nov. 1678, dans JAL. Je ferai que le pilote perdra sa route, et qu'il s'éloignera d'Ithaque où il veut aller, Fénelon, Tél. IX. On voit que c'était la route qu'avait tenue la flotte d'Alexandre, Montesquieu, Esp. XXI, 9.

    En route, à la route, commandement fait au timonier pour l'avertir de ne pas dévier de la route qui lui a été indiquée, ou de reprendre la route dont on s'est momentanément écarté.

    Faire route, naviguer.

    Faire fausse route, s'écarter à dessein de la route qu'on avait prise ou s'écarter de son droit chemin sans le vouloir.

    Fig. Faire fausse route, se fourvoyer, employer des moyens contraires au but qu'on se propose.

    Donner la route, prescrire à quelle aire de vent l'officier de quart doit faire gouverner.

    Être en route, avoir le vent favorable.

    Faire valoir la route, manœuvrer le mieux possible.

    Porter à la route, se diriger exactement sur un endroit.

    Chef de route, se disait, dans la marine marchande, d'un officier ayant à peu près les fonctions de chef d'escadre.

  • 5 Terme de chirurgie. Fausse route, accident qui a lieu lorsque, en sondant un malade, l'instrument s'écarte de la direction du canal de l'urèthre, et s'enfonce plus ou moins dans les parties environnantes, après avoir percé les parois uréthrales.
  • 6 Terme de guerre. Chemin et logement qu'on marque aux gens de guerre en voyage. Donner une route à des troupes. Indemnité de route.

    Feuille de route, ou, simplement, route, écrit déterminant le chemin que doit suivre et les logements que doit occuper une troupe ou un militaire qui voyage isolément. Une feuille de route pour trente hommes. La feuille de route tient lieu de passe-port.

    Demander route, se disait d'une troupe militaire qui demandait à être renvoyée chez elle. Les Suisses demandent de l'argent… sinon, ils s'en veulent aller, et même ont demandé route qu'on leur a accordée et promise, Patin, Lett. t. II, p. 18.

  • 7 Fig. Espace que parcourent les astres, les eaux, etc. La route du soleil. La route d'un fleuve. Zéthès et Calaïs, ces héros emplumés, Qu'aux routes des oiseaux leur naissance a formés, Corneille, Tois. d'or, IV, 4. La lune est dans le ciel, et le ciel est sans voiles… Elle éclaire de loin la route des étoiles, Et leur sillage blanc dans l'océan d'azur, Lamartine, Harm. I, 10.
  • 8 Fig. Ce que l'on suit pour arriver à quelque résultat, comme on suit une route pour arriver au terme du voyage. Je ne m'endors pas auprès de Mme de Coulanges et de l'abbé Têtu ; cette route est bien disposée et fort en notre main, Sévigné, 13 nov. 1673. Il avait acquis, par ses lectures continuelles, des habitudes dans tous les pays et dans tous les siècles… il connaissait toutes les routes de la vertu et de la gloire ancienne et nouvelle, Fléchier, Duc de Mont. Chacun suit dans le monde une route incertaine, Selon que son erreur le joue et le promène, Boileau, Sat. IV. C'est ainsi qu'à son fils un usurier habile Trace vers la richesse une route facile, Boileau, ib. VIII. De cette passion [l'amour] la sensible peinture Est pour aller au cœur la route la plus sûre, Boileau, Art p. III. Entre ces deux excès la route est difficile, Boileau, ib. II. Ô Dieu, par quelle route inconnue aux mortels Ta sagesse conduit ses desseins éternels ! Racine, Esth. III, 8. Je me tins dans la route de la nature, en attendant qu'elle me montrât celle du bonheur ; il s'est trouvé qu'elle était la même, et qu'en n'y pensant pas je l'avais suivie, Rousseau, Ém. V. Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, comme j'en sortirai sans le vouloir, je l'ai jonchée d'autant de fleurs que ma gaieté me l'a permis, Beaumarchais, Mar. de Fig. V, 3. À la faveur de cette méthode, l'art, élevé à la dignité de la science, marcha d'un pas plus ferme dans la route qui venait de s'ouvrir, Barthélemy, Anach. ch. 73. Ne porte point envie à ceux qu'un autre vent Sur les routes du monde a conduits plus avant, Lamartine, Harm. II, 12.
  • 9À vau-de-route, voyez VAU-DE-ROUTE.

SYNONYME

VOIE, CHEMIN, ROUTE. Voie est le terme général ; il se dit de tout ce qui mène en quelque lieu : il n'est pas besoin que la main de l'homme y soit intervenue. Le chemin et la route sont toujours des voies frayées par la main de l'homme. Le chemin est une voie de terre. La route, dont le sens primitif ne se fait pas sentir, se dit aussi des voies par mer et des voies célestes. En général, ces trois mots sont employés indistinctement au sens tropique.

HISTORIQUE

XIIIe s. Ge oi [j'eus] envie seur les felons, veanz la pais des pecheours ; par poi que ne ting leur route, Psautier, f° 86. J'ai ma route perdue, s' [si] en ai le cuer dolent, Berte, CX.

XIVe s. Lesdiz religieus avoient vendu les rouptes [bois rompu] et les lignes [bois tombé] et laies…, Charte datée de Paris, Arch. impér. JJ 84, p. 491 (M. Sim. Luce)

XVIe s. Après diverses opinions conclud de marcher contre les ennemis ; si furent mis espies par chemin, coureurs par la campaigne, charois en voye, pietons en marche, hommes d'armes en la route, et les vivres en erre, Jean D'Auton, Annales de Louis XII, p. 36, dans LACURNE. Il est vray que les gens de bois et de forests appellent routes ces longues allées et tranchis faits au travers des forests, comme celle que le feu roy François Ier fit faire au partir de Ville-Neufve St-George, pour tirer à Melun au travers de la forest de Senars, Fauchet, Des origines, II, p. 104, dans LACURNE. Ilz ne laissoient point, pour son hault crier, de fouir toujours aval de roupte, Amyot, Rom. 28. Mille routes desvoyent du blanc : une y va, Montaigne, I, 37. Il n'y a route que de vieux regnards, Cotgrave

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

ROUTE, VOIE, CHEMIN, (Synonymes) le mot de route enferme dans son idée quelque chose d’ordinaire & de fréquenté ; c’est pourquoi l’on dit la route de Lyon, la route de Flandre. Le mot de voie marque une conduite certaine vers le lieu dont il est question ; ainsi l’on dit que les souffrances sont la voie du ciel. Le mot de chemin signifie précisément le terrein qu’on suit, & dans lequel on marche ; & en ce sens on dit que les chemins coupés sont quelquefois les plus courts, mais que le grand chemin est toujours plus sûr.

Les routes different proprement entre elles par la diversité des places ou des pays par où l’on peut passer ; on va de Paris à Lyon par la route de Bourgogne ou par la route de Nivernois. La différence qu’il y a entre les voies semble venir de la diversité des manieres dont on peut voyager ; on va à Rouen ou par la voie de l’eau, ou par la voie de terre. Les chemins paroissent différer entre eux par la diversité de leur situation, & de leurs contours ; on suit le chemin pavé ou le chemin de terre.

Dans le sens figuré la bonne route conduit surement au but ; la bonne voie y mene avec honneur, le bon chemin y mene facilement.

On se sert aussi des mots de route & de chemin pour désigner la marche ; avec cette différence, que le premier ne regardant alors que la marche en elle-même, s’emploie dans un sens absolu & général, sans admettre aucune idée de mesure ni de quantité ; ainsi l’on dit simplement être en route & faire route ; au-lieu que le second ayant non-seulement rapport à la marche, mais encore à l’arrivée qui en est le but, s’emploie dans un sens relatif à une idée de quantité marquée par un terme exprès, ou indiquée par la valeur de celui qui lui est joint, de-sorte que l’on dit, faire peu ou beaucoup de chemin, avancer chemin. Quant au mot devoie, s’il n’est en aucune façon d’usage pour designer la marche, il l’est en revanche pour désigner la voiture ou la façon dont on fait cette marche ; ainsi l’on dit d’un voyageur, qu’il va par la voie de la poste, par la voie du coche, par la voie du messager ; mais cette idée est tout-à-fait étrangere aux deux autres, & tire par conséquent celui-ci hors du rang de leurs synonymes à cet égard ; enfin le mot de voie est consacré aux grands chemins de l’empire romain ; on dit la voie appienne, flaminienne, laurentie, ardéatine, triomphale, &c. (D. J.)

Route, via, (Histoire.) est un passage ouvert, & formé pour la commodité de la communication d’un lieu à un autre. Voyez Chemin.

Les Romains sont de tous les peuples celui qui s’est donné le plus de soins pour faire de belles routes. C’est une chose presque incroyable que les peines qu’ils ont prises & les dépenses qu’ils ont faites pour avoir des chemins vastes, droits, & commodes, depuis une extrémité de l’empire jusqu’à l’autre. Voyez l’histoire des grands-chemins de l’empire par Bergier.

Pour y parvenir ils commençoient par durcir le sol en l’enfonçant, ils y mettoient ensuite une couche de cailloux & de sable ; quelquefois ils le garnissoient d’une couche de maçonnerie composée de blocailles, de briques, de moilons pilés & unis ensemble avec du mortier.

Le pere Menestrier remarque, que dans quelques endroits du Lyonnois, il a trouvé de grands an as de cailloux cimentés & unis avec de la chaux, jusqu’à la profondeur de dix ou douze piés, & formant une masse aussi dure & aussi compacte que le marbre même ; que cette masse après avoir resisté 1600 ans aux injures du tems, cede à peine encore aujourd’hui aux plus grands efforts du marteau ou du hoyau ; & que cependant les cailloux dont elle est composée ne sont pas plus gros que des œufs.

Quelquefois les chemins étoient pavés régulierement avec de grandes pierres de taille quarrées ; telles étoient les voies appienne & flaminienne. Voyez Paver.

Les chemins pavés de pierres très-dures étoient appellées ordinairement viæ ferreæ, soit parce que les pierres ressembloient au fer, soit parce qu’elles resistoient aux fers des chevaux, au fer des roues & des chariots, &c.

Les routes sont naturelles ou artificielles, par terre ou par eau, publiques ou particulieres.

Route naturelle, est celle qui a été fréquentée durant un long espace de tems, & que sa seule disposition donne moyen de conserver avec peu de dépense.

Route artificielle, est celle qui est faite par le travail des hommes, & composée soit de terre, soit de maçonnerie, & pour laquelle il a fallu surmonter des difficultés ; telles sont la plûpart des routes qui sont sur le bord des fleuves, ou qui passent à-travers des lacs, des marais, &c.

Routes par terre ou routes terrestres, sont celles qui non-seulement sont faites sur la terre, mais qui sont formées de terre amassée ou haussée en forme de levée, soutenue par des éperons, des arcs-boutans & des contre-forts.

Les routes par eau sont aussi ou naturelles ou artificielles. Les naturelles sont les rivieres, les lacs, la mer, qu’on cotoye, qu’on parcourt ou qu’on traverse pour aller d’un lieu ou d’un pays dans un autre ; les artificielles sont les canaux creusés de main d’homme, comme ceux de Hollande, & les navilles en Italie ; en France ceux du Languedoc, de Briare, de Montargis ou de Loire.

Les routes publiques sont les grands chemins ; & l’on entend par routes particulieres, ou celles qui sont de traverse, ou celles qui aboutissent aux grands chemins, & s’étendent à droite & à gauche dans les campagnes.

Sanson & Ogilby ont fait des cartes des routes de France & d’Angleterre.

Quelques personnes se servent du mot de route, pour signifier un sentier percé à-travers un bois, & reservent le mot de chemin pour les grandes routes. Voyez Chemin.

Route publique ou grande route, est une route commune à tout le monde, soit droite ou courbée, soit militaire ou royale : route particuliere est celle qui est destinée pour la commodité de quelque maison particuliere.

Les routes militaires, ainsi appellées parmi les Romains, étoient de grandes routes destinées aux marches des armées qu’on envoyoit dans les provinces de l’Empire pour secourir les alliés. Voyez Chemin.

Doubles routes, étoient chez les Romains des routes destinées au transport des différentes matieres : elles avoient deux parties ou chemins différens ; l’une pour ceux qui alloient par un chemin, l’autre pour ceux qui revenoient par un autre : les doubles routes étoient destinées à empêcher l’embarras, le choc des voitures & la confusion.

Les deux parties de ces routes étoient séparées l’une de l’autre par une espece de parapet élevé entre deux ; ce parapet étoit pavé de briques, & servoit aux gens de pié : il avoit des especes de bords, & il étoit garni de degrés d’espace en espace, & de colonnes pour marquer les distances. Telle étoit la route de Rome à Ostie, appellée via porticensis.

Route souterraine, est une route creusée dans le roc, à coup de ciseau, & voûtée. Telle est la route de Pouzzoles près de Naples, qui a près d’une demi-lieue de long, environ 15 piés de large & autant de haut.

Strabon dit que cette route fut faite par un certain Cocceius, sous le regne de l’empereur Nerva ; mais elle a depuis été élargie par Alphonse, roi d’Arragon & de Naples, & les vicerois l’ont rendue droite. Il y a une autre route semblable dans le même royaume, entre Baies & Cumes, on l’appelle la grotte de Virgile, parce que ce poëte en parle dans le sixieme livre de l’Eneide. Voyez Grotte. (G)

Route, en terme de navigation. Voyez Navigation, Rhumb, Loxodromie, Cabotage, &c.

Route, (Marine.) c’est le chemin que tient le vaisseau ; on dit à la route, lorsqu’on commande au timonnier de gouverner à l’air de vent qu’on lui a marqué.

On dit encore, porter à route, quand on court en droiture à l’endroit où l’on doit aller sans relâcher & sans dérive.

Route fausse ou fausse route, (Marine.) on dit faire fausse route, lorsqu’on ne porte pas vers l’endroit où l’on veut aller. Il est des cas où l’on est obligé de faire fausse route ; par exemple, si un vaisseau plus foible est apperçu par un vaisseau ennemi plus fort qui le chasse pour le joindre ; s’il peut gagner la nuit, alors au lieu de suivre la route qu’il faisoit, il porte autant qu’il peut d’un autre côté, & change ainsi de route, & souvent par ce moyen évite l’ennemi & s’échappe.

Route, (Art mil.) on appelle route dans le militaire, une espece d’acte que le roi fait accorder aux régimens qui se transportent d’un lieu dans un autre, & aux officiers-qui menent des recrues, pour que l’étape leur soit fournie dans les lieux de leur passage.

Lorsque le roi trouve à propos d’accorder des routes pour des recrues ou des remontes, elle veut & entend que les majors des régimens envoyent au commencement du quartier d’hiver au secrétaire d’état de la guerre, les mémoires des routes dont chaque capitaine aura besoin, soit pour les recrues d’hommes ou les chevaux de remonte de sa compagnie, dans lesquels mémoires ils doivent marquer le nombre qui manque à chaque compagnie pour la rendre complette sur le pié de la derniere revûe. Ils doivent désigner aussi le premier lieu d’étape où la route devra commencer ; il faut que ce soit autant qu’il est possible, une ville ou un chef-lieu d’élection.

Il y a beaucoup de réglemens pour prévenir les abus qui peuvent se glisser dans les routes. Voyez le code militaire de M. Briquet. (Q)

Route, espece de brigands qui ont long-tems ravagé la France, & qui formoient un corps de troupes dont les rois se sont servis dans plusieurs occasions, mais qui furent entierement dissipés sous le regne de Charles V. Voyez Compagnies. (Q)

Route, s. f. (Décorat. d’Agricult.) c’est dans un parc, une allée d’arbres sans aire de recoupes ni sable, où les carrosses peuvent rouler. (D. J.)

Routier, s. m. (Marine.) c’est ainsi qu’on a intitulé quelques ouvrages du pilotage, qui contiennent des cartes marines, des vûes de côtes, des observations sur les diverses qualités des parages, & des instructions pour la route des vaisseaux.

Routier, (Comm.) on appelle en Hollande maîtres routiers, ceux qui sont chargés de la conduite des voitures publiques, soit par eau, soit par terre. Ils sont ainsi nommés, à cause qu’ils font toujours la même route, partant à heure marquée & arrivant de même.

C’est ce que nous appellons en France, maîtres de coches par eau ou par terre, maîtres de messageries & de carrosses. Les maîtres routiers de Hollande sont établis par des lettres des colleges de l’amirauté chacun dans son district, lesquelles doivent être renouvellées tous les deux ans ; ils jouissent de grandes franchises & d’une protection marquée des états, à cause de l’utilité publique & de l’exactitude avec laquelle il est nécessaire que ces voitures soient conduites.

On donne aussi le nom de routiers aux vaisseaux & barques, établies sur les canaux & autres eaux des Provinces-Unies, pour transporter d’un lieu à un autre les marchandises & les personnes. Dictionn. de Commerce.

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Étymologie de « route »

Bourguig. rôte ; du bas-lat. via rupta, voie rompue, voie qu'on a faite en rompant la forêt et le terrain (voy. ROMPRE). Il ne faut pas confondre ce mot avec l'ancien route qui signifiait bande, ni avec route ou roupte qui signifiait défaite et qui vient aussi de rupta, de rumpere. Si la dérivation latine n'était pas si bien établie, on aurait été tenté d'accepter une étymologie celtique : Roto-magus, Rouen, très probablement la ville du passage, de rod, rut, roto, gué, passage, chemin ; en vieil armoricain, rid, rit, ryt ; même sens en cambrien ; rod, voie, route, en irlandais.

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(XIIe siècle) Du latin populaire rupta issu de rumpere (« briser ») : le français dit « marcher dans les brisées de quelqu’un », on dit aussi « être rompu aux affaires » dans un sens peu différent de « avoir de la route, de l’expérience ». « Déroute » est issu du sens de « route » en ancien français : « défaite », aussi dans la ligne de la rupture latine.
L’espagnol a rumbo (« route maritime, cap »). → voir rhumb et rumb
D’autres penchent vers une étymologie celte et préromaine et rapprochent le mot de rod (« trace » en écossais), ronden en breton ou rodh en irlandais (tous deux : « chemin »).
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Phonétique du mot « route »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
route rut

Fréquence d'apparition du mot « route » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « route »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « route »

  • Dès qu'il a placé le premier pas sur la route, le pèlerin sait qu'il se perd dans le monde, et qu'à mesure qu'il avancera il se perdra de mieux en mieux.
    André Dhôtel — Rhétorique fabuleuse, Cahiers du Sud
  • Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route.
    Henri Beyle, dit Stendhal — Le Rouge et le Noir
  • Avant de nous promener sur les routes, […] il faut nous envelopper d'éternel.
    André Dhôtel — La Chronique fabuleuse, Éditions de Minuit
  • Je croyais que la route passait par l'homme, et que de là devait déboucher le destin.
    Neftalí Ricardo Reyes, dit Pablo Neruda — Chant généralCanto General, IV, XXIX, Castro Alves del Brasil
  • Seul celui qui a emprunté la route connaît la profondeur des trous.
    Proverbe chinois
  • Le vent purifie la route.
    Sagesse hindoue — Les Purânas
  • Nos oeuvres sont nos compagnons de route.
    Proverbe pachtoune
  • La route du bonheur est peut-être la route de l'oubli.
    Yasmina Reza — Une désolation
  • La route ? Là où on va, on n’a pas besoin de route !
    Robert Zemeckis — Retour vers le futur, Dr. Emmett Brown et Marty
  • Toute route qui mène quelque part est mensongère.
    Marc Gendron — Jérémie ou le bal des pupilles
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Images d'illustration du mot « route »

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Traductions du mot « route »

Langue Traduction
Anglais road
Espagnol la carretera
Italien strada
Allemand straße
Chinois
Arabe الطريق
Portugais estrada
Russe дорога
Japonais 道路
Basque errepide
Corse strada
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Synonymes de « route »

Source : synonymes de route sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot route au Scrabble ?

Nombre de points du mot route au scrabble : 5 points

Route

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