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Presser

Définitions de « presser »

Trésor de la Langue Française informatisé

PRESSER, verbe trans.

A. − Empl. trans.
1. [La pression qui s'exerce est une pression physique]
a) Serrer de manière à extraire un liquide, un suc. Synon. exprimer, pressurer.Presser une éponge, un fruit, une grappe, un tube. Ah! vivre ainsi les jours qui mènent au tombeau, Avoir le coeur gonflé comme le fruit qu'on presse Et qui laisse couler son arome et son eau; Loger l'espoir fécond et la claire allégresse! (Noailles,Coeur innombr., 1901, p.20).Édouard s'était levé, et, par grande crainte de paraître faire un cours, tout en parlant il versait le thé, puis allait et venait, puis pressait un citron dans sa tasse (Gide,Faux-monn., 1925, p.1080):
1. Les variétés de fruits sont convenablement mélangées, puis soumises à un lavage suivi d'un broyage ou d'un râpage. La pulpe obtenue est abandonnée à elle-même pendant un temps variant de douze à vingt-quatre heures, au contact ou à l'abri de l'air (cuvage), après quoi elle est pressée avec des pressoirs discontinus ou continus (pressurage). Brunerie,Industr. alim., 1949, p.78.
P. métaph. Du Bousquier encore au lit, remâchait ses plans de fortune, car il ne pouvait être qu'ambitieux, comme tous les hommes qui ont trop pressé l'orange du plaisir (Balzac,Vieille fille, 1836, p.281).
Au fig. Extraire, tirer tout ce que l'on peut de quelqu'un ou d'une situation. Il pressait son passé, exprimait un reste de suc sur son désert présent (Colette,Fin Chéri, 1926, p.183):
2. ... lorsque nous n'avons plus d'autres sujets, celui-là demeure, ce mot dont on peut toujours tirer quelques gouttes, si pressé qu'il ait été et ne resterait-il que le zeste? Ceux de cette espèce, vivraient-ils mille ans, comment se tairaient-ils? On dirait que leur épuisement même les inspire et que ce leur est un délice d'entasser des livres faits de si peu de matière, comme si, à leurs yeux, ce néant les sacrait grands classiques. Mauriac,Mém. intér., 1959, p.103.
Expr., fam. Presser qqn comme une orange, comme un citron. Exploiter quelqu'un au maximum sans exclure le rejet après l'utilisation. Vous le voyez, patron. Le sort est contre nous. Transportez votre résidence ailleurs. N'avez-vous pas pressé Camaalot comme une orange? (Cocteau,Chev. Table Ronde, 1937, i, p.145).Il s'agit pour lui [l'inspecteur] d'employer, c'est-à-dire d'exploiter quiconque, de presser le citron (H. Bazin,Mort pt cheval, 1949, p.120).
Loc. pop., fam. Si on leur pressait le nez*, il en sortirait du lait. (Dict. xixeet xxes.).
b) Serrer de manière à ne pas laisser échapper, à étreindre, à comprimer, déformer ou marquer d'une empreinte. Presser comme dans un étau.
[Le compl. désigne un objet] Synon. broyer, comprimer, écraser, tasser.Et il n'est pas rare de trouver au creux d'un de ces vieux saules le squelette d'un chouan, pressant encore son fusil et son chapelet entre ses doigts décharnés (A. France,Lys rouge, 1894, p.325).Une machine à coudre, une grande table à presser −lisez «à repasser», servant de table à manger, −une cage où les oiseaux chantent à leurs heures, (...) ensorcellent mon insomnie (Verlaine,OEuvres posth., t.3, L'Hôpital chez soi, 1896, p.158).Le pouce, le médius, l'annulaire et le petit doigt de sa main gauche pressent les cordes sur la touche (Grillet,Ancêtres violon, t.1, 1901, p.192).
[Le compl. désigne une pers. ou une partie de cette pers.] Synon. étreindre, serrer.Presser le poignet. Aujourd'hui, m'a-t-on dit, tes compagnons de gloire Trop heureux! te pressaient entre leurs bras glissants (Chénier,Bucoliques, 1794, p.155).Bonjour, père Porriquet, dit Raphaël à son professeur en pressant les doigts glacés du vieillard dans une main brûlante et moite. Comment vous portez-vous? (Balzac,Peau chagr., 1831, p.205):
3. Il aurait fallu l'aimer: c'est toujours à ça qu'on en revient avec les femmes; il faudrait toutes les aimer d'un amour exclusif. −À ce soir, dit-elle. −Oui; j'irai t'attendre dans notre petit bar. Elle pressa doucement sa main et il sut qu'ils pensaient ensemble à cette nuit dans notre lit. Beauvoir,Mandarins, 1954, p.281.
[P. méton.] Les êtres, sans penser qu'un tel jour finira, S'élancent en pressant le bonheur dans leurs bras (Noailles,Éblouiss., 1907, p.391).
c) Appuyer plus ou moins fort sur ou contre quelqu'un ou quelque chose.
[Le compl. désigne une chose] Synon. appliquer.Presser un cachet, un tampon. Don Ruy Gomez presse le ressort, tout se referme, et le portrait revient à sa place (Hugo,Hernani, 1830, iii, 6, p.76).C'est dangereux, car un de ces imbéciles pourrait presser la détente sans le faire exprès (T'Serstevens,Itinér. esp., 1963, p.295):
4. Pour se servir du scarificateur, on pousse un ressort qui fait rentrer les lames, et les tient fixées sur un côté de la boîte; on applique la face sur laquelle sont pratiquées les fentes parallèles sur la peau, que l'on comprime modérément, puis, en pressant sur un bouton, on lâche le ressort... Nélaton,Pathol. chir., t.1, 1844, p.32.
[Le compl. désigne une pers. ou une perception] Il crie, il veut saisir, presser sur sa poitrine, Entre ses bras tendus, sa vision divine (Leconte de Lisle,Poèmes barb., 1878, p.143):
5. Ses bras restaient étroitement croisés sur sa poitrine. Tout vacillait et se confondait déjà dans un demi-rêve. Il lui sembla que ce qu'elle pressait contre son sein, dans la chaleur du lit, c'était aussi un petit enfant, à elle, à elle seule... Martin du G.,Thib., Mort père, 1929, p.1324.
d) Rapprocher étroitement entre elles des personnes ou des choses ou différentes parties d'une chose. [Autour de l'arène règne une barrière] garnie d'un rebord en charpente (...) où les banderillos posent le pied pour sauter de l'autre côté lorsqu'ils sont trop vivement pressés par le taureau (Gautier,Tra los montes, 1843, p.74).Il dit, et tout autour, muets, en rangs pressés, Les chefs et les soldats tiennent leurs yeux baissés (Moréas,Iphigénie à Aulis, 1903, p.268).Ces retraites lorraines [les villages], si bien enveloppées, pressées, protégées par leurs verdures reconnaissantes (Barrès,C. Baudoche, 1909, p.150).
VÉN. Son projet, longuement mûri, était d'attendre de pied ferme, puis de défoncer directement la racaille révolutionnaire (...). Cependant que ses lieutenants essaieraient d'envelopper, de presser et de lui rabattre le gibier de l'aile droite et du centre (L. Daudet,Sylla, 1922, p.135).
Vx. Presser qqn.Serrer quelqu'un de près. Toute cette foule désordonnée courait au Volga (...) pour entrer dans les bateaux abandonnés par les cosaques (...). Les Moscovites pressaient ces masses éperdues, les mitraillaient et les poussaient dans le fleuve (Mérimée,Cosaques d'autrefois, 1865, p.356).
Au fig., vx. Presser (son style, sa pensée). Rendre (son style, sa pensée) aussi concis que possible, serrer au plus près la réalité. Lorsque Saint-Simon écrit des Notes et commentaires sur le journal de Dangeau, il écrit comme on fait pour des notes, à la volée, tassant et pressant les mots, voulant tout dire et dans le moindre espace (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t.15, 1856, p.458):
6. Ce jeune homme préhistorique [lui-même] faisait ce qu'il voulait, −j'entends: ce qu'il voulait d'imaginaire. Il n'écrivait jamais que pour aider, presser, définir sa pensée; et il avait, en somme, toute licence d'être ce qu'il était... Valéry,Lettres à qq.-uns, 1945[vers 1927], p.168.
2. [La pression exercée est une pression morale]
a) Exercer, (être ressenti comme) une forte contrainte. Synon. tourmenter, accabler.Le besoin, la fatalité le presse; les dettes pressent qqn. Cependant Dortous de Mairan force Malebranche à sortir de sa réserve. Il le presse par un argument irrésistible (Théol. cath.t.4, 11920, p.1251).C'était la première fois qu'ils se trouvaient seuls dans un lieu aussi découvert (...). Ce vaste espace baigné dans une belle lumière, l'impression de cette liberté nouvelle, donnaient de grands élans à la pensée de Sabine. Il lui semblait que, pressée par une foule de contraintes, elle n'avait jamais regardé le monde jusqu'à ce jour (Lacretelle,Hts ponts, t.1, 1932, p.82):
7. Ce sont des savants, des amants, des vieillards, des désabusés et des prêtres; tous les absents possibles, et de tous les genres (...). L'un traîne sa maladie, l'autre est pressé par son angoisse; ce sont des ombres qui se fuient; mais il n'y a pas d'autre lieu [un antique jardin] pour y fuir les autres que celui-ci, où la même idée de la solitude attire invinciblement chacun de tous ces êtres absorbés. Valéry,Soirée avec M. Teste, 1895, p.53.
Avoir le coeur pressé. Synon. serré.Un chant de clairons éclata soudain, musique invisible, partie, semblait-il, du flanc d'une colline pierreuse, et bientôt, sous le jaune soleil, apparut, aride et brûlée, la petite ville de Sedan. Antoine eut le coeur pressé (Noailles,Domination, 1905, p.60).
Harceler, pousser dans ses retranchements. Synon. accabler, assaillir, assiéger, persécuter.Il s'amusait à tourmenter la soeur Philomène sur la religion (...). Il pressait la soeur, il la harcelait en se jouant pour la faire parler et répondre (Goncourt,Soeur Philom., 1861, p.179).La conversation s'engageait mal; on me pressait de questions sur Orsenna quittée la veille (Gracq,Syrtes, 1951, p.23).Le péché ne peut être qu'avoué, quand l'homme y est poussé, pressé dans ses derniers retranchements (Philos., Relig., 1957, p.38-16).
Vieilli. Presser une femme. Courtiser une femme de manière pressante. (Dict. xixeet xxes.).
b) Pousser avec insistance quelqu'un à faire quelque chose par la persuasion ou même par la violence ou la menace. Je suis allé la semaine dernière chez Gobseck pour l'instruire de l'amour qu'Ernest porte à mademoiselle Camille en le pressant d'accomplir son mandat, puisque le jeune comte arrive à sa majorité (Balzac,Gobseck, 1830, p.436).Quand, en octobre, l'évêque de Pamiers, D'Agoult, déjà émigré, vint le presser d'agir, il n'eut pas de peine à le convaincre (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p.215):
8. Il se rappelait aussi avec quelle insistance Laure l'avait pressé d'aller à la cour; les bouderies de sa femme, qu'il avait à peine remarquées, lui revenaient en mémoire, et, rapprochées des entretiens de la Trélade, les éclairaient d'une lueur inattendue. Sandeau,Sacs, 1851, p.41.
3. Faire aller plus vite.
a) Aiguillonner, talonner quelqu'un. Synon. activer.Presser un indolent. Il faudra être si souvent à Paris pour voir les imprimeurs, parler aux libraires, presser les ouvriers, corriger les épreuves, etc. (Hugo,Lettres fiancée, 1822, p.177).
b) Accélérer le rythme. Synon. hâter.Presser l'allure (d'un cheval); presser une affaire. Je pressais sa marche devenue trop lente au gré de ma lassitude et de mon impatience (Nodier,Smarra, 1821, p.38).Antoine eut froid, leva son col et pressa le pas (Martin du G.,Thib., Consult., 1928, p.1120):
9. D'ailleurs, monsieur, dit le capitaliste sans s'émouvoir ni presser son débit et en versant du café dans sa jatte de lait, vous me permettrez de vous faire observer qu'il ne m'est pas prouvé que vous ayez le droit de venir me faire des remontrances chez moi... Balzac,Gobseck, 1830, p.416.
MUS. Augmenter la rapidité dans le mouvement d'une composition musicale. Anton. sans presser.Le Métronome repose sur un principe d'une application très facile: il prend la minute pour unité de tems pour point de comparaison entre toutes les divisions possibles, un contrepoids adapté au balancier permet de presser ou de ralentir le mouvement à volonté (Kastner,Gramm. mus., t.1, 1837, p.94).
Au fig. Ainsi, la première chose que la poste apporta à nos concitoyens fut l'exil (...). Oui, c'était bien le sentiment de l'exil que ce creux que nous portions constamment en nous, cette émotion précise, le désir déraisonnable de revenir en arrière ou au contraire de presser la marche du temps, ces flèches brûlantes de la mémoire (Camus,Peste, 1947, p.1274).
c) Rendre prochain un événement prévu pour plus tard. Synon. accélérer, hâter.Il m'écrit de presser mon retour [le ministre], car il espère me faire obtenir, en qualité de veuve d'officier général, la pension que l'autre gouvernement m'avait toujours refusée (Dumas père, Angèle, 1834, ii, 6, p.147).Galathée: Vous devez avoir faim? nous allons presser le déjeuner. Dardenboeuf: Ne vous gênez pas pour moi (...) je resterai avec cet excellent M. Vancouver (Labiche,Isménie, 1853, 5, p.285).
B. − Empl. pronom. réfl. ou réciproque
1. Se serrer contre quelque chose ou contre quelqu'un. Se presser les uns contre les autres. On avait loti le clos. Il s'y pressait de petites maisons ouvrières qui me parurent innombrables (Cocteau,Diff. d'être, 1947, p.11).Les gars se pressent contre la barrière et se taisent (Sartre,Mort ds âme, 1949, p.267):
10. L'abbé Fouillard habitait l'une d'elles [des petites maisons], au premier étage, assez haut cependant pour que l'on pût apercevoir, de son bureau, les toits de planches goudronnées qui se pressaient comme une couche de moisissure au delà du grand talus pelé. Lacretelle,Hts ponts, t.4, 1935, p.144.
P. méton. Former un groupe compact, venir en foule. Synon. s'entasser.On se presse à Ruy Blas en s'en moquant, en trouvant que c'est la farce la plus grosse (Sainte-Beuve,Corresp., t.2, 1838, p.485).Une foule bigarrée, où chaque pays du monde a ses représentants, se presse à toute heure au pied des colonnes (Gautier,Tra los montes, 1843, p.346).Robert Greslou se tenait à droite sur le banc des prévenus, les bras croisés, livide, mais impassible, et du monde se pressait partout, derrière les magistrats, dans les tribunes (Bourget,Disciple, 1889, p.236).
P. métaph. De cette ode [de Malherbe Sur la réduction de Marseille] Il faut admirer le mouvement, l'élan, l'allégresse: les syllabes se pressent, le vers se resserre, la strophe s'allonge et bondit (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t.11, 1868, p.375).
2. Se hâter, se précipiter, se dépêcher.
a) [Le suj. désigne une pers.] Il ne se presse pas d'en sortir. Il cherche sans doute quelque chose (Lautréam.,Chants Maldoror, 1869, p.234).Je leur parlais, ils ne se pressaient pas de comprendre, ils écoutaient avec ce même air de calme réfléchi, en tatillonnant un peu; ce qu'ils avaient compris, ils ne l'oubliaient plus (Sartre,Mort ds âme, 1949, p.268).
[L'acte est involontaire] Son âme était vivement émue, sa respiration se pressait (Stendhal,Nouv. inéd., 1842, p.149).
P. ell., fam. Pressez!... pressez vite!... Il la chahutait tant et plus! (Céline,Mort à crédit, 1936, p.666).Allons allons Voyons pressons (Prévert,Paroles, 1946, p.260).
b) [Le suj. désigne une chose] Pendant que j'écris ma brochure, son moment passe, les événements se pressent, les faits prévus deviennent imminents et vont être des faits accomplis (Veuillot,Odeurs de Paris, 1866, p.6).
Prononc. et Orth.: [pʀese], [pʀ ε-], (il) presse [pʀ εs]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 trans. «tourmenter, accabler» (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 2114: la morz la [Didon] presse et argüe); b) 1302 presser qqn de (Charte ds Journ. de la Soc. d'archéol. lorraine, t.30, p.106); c) 1306 «attaquer avec vigueur» (Joinville, Vie de St Louis, éd. N. L. Corbett, p.138); d) ca 1350 intrans. (Gilles Le Muisit, I, 375 ds T.-L.: car a ti dechevoir anemis tous temps priesse); e) 1538 pressant «urgent» (Est., s.v. urgeo); f) 1557 (O. De Magny, Souspirs, éd. Courbet, p.42: le temps nous presse); g) 1557 part. passé adj. pressé «qui a hâte» (Id., ibid., p.47); h) 1563 (B. Palissy, Recepte, p.41: ils ont d'autres affaires qui les pressent); 2. a) ca 1200 pronom. «arriver en foule» (Moralités sur Job, 348, 26 ds T.-L.); b) 1677 «se hâter» (MmeDe Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t.2, p.458); 3. a) ca 1200 «serrer, comprimer des fruits de manière à extraire le liquide qu'ils contiennent» (Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, 180, 3: li Lumbar pressoient olive el pressoir); b) 1540 «appuyer, appliquer avec force» (Amadis, éd. H. Vaganay, t.1, p.55); c) 1552 part. passé «comprimé» (Ronsard, Amours ds OEuvres, éd. P. Laumonier, t.4, p.62: air pressé). Du lat. pressare, intensif de premere (d'apr. le supin pressum) «presser, serrer de près, harceler» et «comprimer», «faire sortir, exprimer». Fréq. abs. littér.: 4464. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7425, b) 6517; xxes.: a) 6120, b) 5479.
DÉR. 1.
Pressement, subst. masc.Action de presser. Croyez que je sympathise avec tout chagrin qui peut vous atteindre. Gardez, dans l'un et l'autre cas, de ce mot hâtif, mon silencieux pressement de mains (Mallarmé,Corresp., 1879, p.190).Au fig., vx. Impulsion qui pousse à faire quelque chose. Synon. pression. (Dict. xixeet xxes.).[pʀ εsmɑ ̃]. 1reattest. 1538 «action de presser» (Est., s.v. premo), cf. Fur. 1690: ne se dit gueres qu'en Physique du pressement de l'air; de presser, suff. -ment1*.
2.
Presseur, -euse, adj.[En parlant d'un appareil ou d'une partie de celui-ci] Qui exerce une pression. Le rouleau presseur de l'ourdissoir moderne n'est pas moteur et sert uniquement à égaliser le rouleau et contrôler la commande de vitesse constante (Thiébaut,Fabric. tissus, 1961, p.44).Empl. subst. masc. Personne qui soumet un objet ou une matière à l'action d'une presse, d'un pressoir. Il fallait des «coupeurs» pour cueillir le raisin; des «fouleurs» pour l'écraser à la vigne même dans les «comportes», sortes de cuves cylindriques; des «presseurs» qui piétinaient au pressoir la grappe écrasée, et la pressaient enfin. Les femmes et les jeunes garçons fournissaient les coupeurs, les hommes les fouleurs et les presseurs (Pesquidoux,Chez nous, 1923, p.87).On compte une quarantaine d'éditeurs non fabricants qui font presser leurs disques chez les cinq éditeurs susnommés ou chez des presseurs qui ne sont que des fabricants (Disque Fr., 1963, p.9). [pʀ εse:ʀ], fém. [-ø:z]. 1resattest. a) 1384 subst. «ouvrier qui met des étoffes en presse» (Ordonnances des rois de France, t.5, p.101), attest. isolée, repris dans la lexicogr. dep. Littré, b) 1869 adj. «qui sert à exercer une pression» (Littré); de presser, suff. -eur2*.
BBG.Gary-Prieur (M.-N.). Contribution à l'ét. de qq. règles sém. Thèse, Paris, t.1, 1979, pp.347-348.

Wiktionnaire

Verbe - français

presser \pʁe.se\ ou \pʁɛ.se\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se presser)

  1. Exercer une pression ; serrer plus ou moins fort.
    • La Julie, lui tournant le dos, était en train de traire et, du pis qu’elle pressait en cadence, le lait tombait dans le chaudron de fer battu avec un roulement semi-argentin de tambour. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Cette industrie du drap est en effet l’une des plus complexes, et le nombre des opérations nécessaires pour transformer la laine brute en produit fini est très élevé. Il fallait trier la laine, la teindre, la mélanger, la carder, la filer, la tisser, dégraisser le tissu, le fouler, le lainer, le tondre, l’épinceter, et enfin lui donner de l’éclat en le pressant. — (André Maurois, Histoire de l’Angleterre, Fayard & Cie, 1937, page 235)
    • Quoique nous nous pressassions de temps en temps la main pour nous avertir de la mutualité de nos idées et de nos impressions, nous marchâmes pendant une demi-heure en silence, soit que nous fussions accablés par la chaleur qui s’élançait en ondées brillantes du milieu des sables, soit que la difficulté de la marche employât notre attention. — (Honoré de Balzac, Un Drame au Bord de la Mer, 1835)}
  2. Exprimer le jus d’un fruit, le liquide de quelque chose.
    • Presser un citron.
    • Presser une éponge.
  3. Utiliser une presse ou un pressoir.
    • Presser du moût de raisin.
  4. Appuyer contre ; peser sur.
    • M. Constant pressa le bouton d’une sonnerie et jeta un ordre au gardien qui surgit dans l’entre-bâillement de la porte. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, p. 151)
    • J’avais oublié le cran d’arrêt : […]. Pour un peu, je pressais la gâchette sans que le coup partît. — (Gaston Cherpillod, Les Changelins, L’Âge d’Homme, 1981, page 147)
  5. Hâter ; précipiter.
    • Comme nous avions pressé notre départ, on ne m’attendait que le lundi suivant à mon administration. — (Émile Zola, La Mort d’Olivier Bécaille, 1879)
    • Mikkelsen, au contraire, impatient de voir ce qui était advenu de sa colonie, me pressait ; je cherchai amicalement à calmer son ardeur. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • François marchait près de la civière. On n’apercevait pas Lulu : elle avait le visage couvert d’un drap et la forme de son corps disparaissait sous un amas de couvertures étroitement bordées. Les brancardiers pressèrent l’allure. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 170)
    • Agressif ou flatteur, impromptu ou acharné, le dragueur égrène tout au long de son infructueuse quête sa concupiscente litanie. On presse alors le pas, tête baissée, découragée et battue, tristement ramenée à son humiliante condition de femme […]. — (Djamila Saadi-Mokrane, « Petit lexique du dragueur algérois », dans La virilité en islam, sous la direction de Nadia Tazi et Fethi Benslama, Éditions de l’Aube & Intersignes, 1998, réédition de poche : Éditions de l’Aube, 2004, page 261)
    • (Musique) Presser la mesure, accélérer le mouvement. (Figuré) Se hâter, faire avancer une affaire.
  6. (Intransitif) Être urgent ; ne souffrir aucun délai.
    • On discute à perte de vue, on se gourme un peu les uns les autres. Au total on lantipone.
      Pourtant tout cela presse, car il y va de la santé de tout le pays.
      — (José Vincent, « L'enseignement des langues de terroir », le 10 novembre 1924, dans Le Correspondant, volume 297, 1924, page 385)
    • Il n’y a point de temps à perdre, le mal presse, la maladie presse.
    • L’affaire presse, occupez-vous-en sans retard.
    • Rien ne presse.
  7. (Pronominal) Se serrer les uns contre les autres.
    • Le chîkh ne tarde pas à reparaître accompagné de quelques notables du douar, de mes gens et d’un de ses fils portant un pot de terre rempli de charbons ardents. Et nous nous pressons autour de la chaleur bienfaisante, […]. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 30)
  8. (Pronominal) Se dépêcher, se hâter.
    • La Girafe, excitée à fuir, se presse, s’emporte, et est bientôt hors de vue ; mais elle ne soutient point longtemps cet effort, qu’elle ressent comme une fatigue : c’est que ses poumons n’ont pas assez d’ampleur ; défaut que révèle la petitesse du coffre qui les contient. — (Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, Quelques Considérations sur la Girafe, 1827)
    • Je descends le fanal dans le poste pour le rallumer, mais je ne me presse nullement. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Il faisait un froid de gueux. Dans la ville, sous un ciel plus que sombre les rares passants se pressaient de rentrer au plus tôt chez eux ou à leur travail, pour ceux qui en avaient. — (A. M. Ivankov-Diaz, Moi, Jean Thomas Collot, fils de gueux, Lyon : L’encre et le grattoir, 2017, page 126)
  9. (Figuré) Insister ; pousser à faire quelque chose.
    • L’Union nationale de l’apiculture française presse les pouvoirs publics de sortir l’agriculture de sa dépendance aux pesticides. — (Le Monde avec AFP, 30 % des colonies d’abeilles sont mortes pendant l’hiver en France, Le Monde. Mis en ligne le 25 octobre 2018)
    • Celui-ci la retient jusqu’à la nuit close, et ne veut plus la laisser partir. Pressée de son déshonneur, elle feint de céder, et demande au comte un poignard pour couper une agrafe de son corset. Elle se perce le cœur, et les pâtissiers instituent une fête pour cette martyre boutiquière. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, 1854, Chansons et légendes du Valois)
    • Pressé par ses amis, il ne se présenta qu’à l’âge de 45 ans et est reçu Trang Nguyên (Premier Docteur). — (Huu Ngoc, Le Nostradamus vietnamien, lecourrier.vn, 30 janvier 2021)
  10. (Figuré) Poursuivre sans relâche, continuer d’attaquer avec ardeur.
    • On pressa si fort les ennemis qu’ils furent contraints à la retraite.
    • Cet avocat presse vivement son adversaire.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PRESSER. v. tr.
Serrer avec quelque force. Presser un citron, une orange. Presser une éponge. Presser quelqu'un dans ses bras, entre ses bras, sur son sein, contre son cœur. Fig., Il ne faut pas trop presser cette comparaison, ce bon mot, Il ne faut pas en examiner trop sévèrement la justesse. Fig., Il ne faut pas trop presser cette maxime, Il ne faut pas la pousser trop loin, en tirer des conséquences trop rigoureuses.

PRESSER signifie aussi Appuyer contre, peser sur. De son coude il pressait celui de son voisin. Il signifie également Soumettre à l'action du pressoir. Presser du raisin. Presser des olives. Il signifie encore Approcher une personne d'une autre, une chose contre une autre. La foule se pressait autour de lui. Pressez-vous les uns contre les autres, il y aura place pour tout le monde.

PRESSER, dans la Marine anglaise, signifiait Recruter par force des matelots pour le service des vaisseaux de guerre.

PRESSER s'emploie figurément et signifie Poursuivre sans relâche, continuer d'attaquer avec ardeur. On pressa si fort les ennemis qu'ils furent contraints à la retraite. Cet avocat presse vivement son adversaire. Il signifie aussi Insister auprès de quelqu'un pour le porter à quelque chose. On l'a si vivement pressé qu'il a été obligé de se rendre au désir qu'on lui exprimait. On le pressa beaucoup de faire cette chose, mais il s'y refusa. Il m'en a conjuré, il m'en a pressé si fort que je n'ai pu lui refuser ce qu'il me demandait. Presser quelqu'un de questions, Le questionner avec insistance, le harceler.

PRESSER signifie aussi Hâter, précipiter, obliger à faire diligence, ne pas donner de relâche. Vous avez beau me presser, je ne saurais aller plus vite. Ce n'est pas moi, c'est le temps qui vous presse. Les ouvriers ne font rien si on ne les presse. Presser son départ. Presser sa marche. Il faut presser cette affaire. On le presse de partir. Presser le pas. Presser son cheval de l'éperon. Il n'y a rien qui nous presse. Si vous ne vous pressez, vous arriverez trop tard. Se presser de faire une chose. Presser la mesure, en termes de Musique, signifie Accélérer le mouvement; et, figurément, Se hâter, faire avancer une affaire. Le besoin, la faim le presse, Il éprouve un grand besoin, une grande faim. Bientôt la faim pressa tellement les assiégés qu'ils furent obligés de capituler. Comme il était pressé par le besoin, par la nécessité, il consentit à tout ce qu'on exigeait de lui.

PRESSER s'emploie aussi intransitivement et se dit des Choses qui sont urgentes, qui ne souffrent aucun délai. Il n'y a point de temps à perdre, le mal presse, la maladie presse. L'occasion presse, il faut la saisir. L'affaire presse, occupez-vous-en sans retard. Je viens pour une affaire qui presse. Le temps presse. Le danger presse. Le besoin presse. Il n'y a rien qui presse. Le participe passé

PRESSÉ s'emploie adjectivement et signifie Qui est empressé, désireux, impatient. Je suis pressé d'en finir. Ne soyez plus si pressé de parler. Être pressé d'argent, En manquer, en avoir besoin. Il est toujours pressé d'argent.

PRESSÉ signifie aussi Qui a hâte. Vous êtes donc bien pressé? Je suis si pressé que je n'ai pas le temps d'attendre. Cette lettre est pressée, Il est nécessaire qu'elle soit remise promptement. Cette affaire est pressée, Il faut s'en occuper sans délai. Aller, courir au plus pressé, S'occuper de ce qui doit être fait avant toute chose.

Littré (1872-1877)

PRESSER (prè-sé) v. a.
  • 1Serrer avec plus ou moins de force. S'étant levé de grand matin, il pressa la toison, et remplit une tasse de la rosée qui en sortit, Sacy, Bible, Juges, VI, 38. Il veut parler, l'écorce a sa langue pressée, La Fontaine, Phil. et Bauc. Et, la faux à la main, parmi vos marécages, Allez couper vos joncs et presser vos laitages, Boileau, Ép. IV. De ses bras innocents [d'un enfant] je me sentis presser, Racine, Athal. I, 2. Il [la Métrie] m'a juré qu'en parlant au roi, ces jours passés, de ma prétendue faveur et de la petite jalousie qu'elle excite, le roi lui avait répondu : J'aurai besoin de lui un an, tout au plus ; on presse l'orange, et on en jette l'écorce, Voltaire, Lett. Mme Denis, 2 sept. 1751. Je vois bien qu'on a pressé l'orange ; il faut penser à sauver l'écorce, Voltaire, ib. 18 déc. 1752.

    Fig. Pressez-les, tordez-les, ils dégouttent l'orgueil, l'arrogance, la présomption, La Bruyère, VIII. On se nourrit des anciens et des habiles modernes ; on les presse, on en tire le plus qu'on peut, on en renfle ses ouvrages, La Bruyère, I.

    Fig. Presser une éponge, tirer de l'argent de quelqu'un. Ce serait une éponge à presser au besoin, Regnard, le Joueur, I, 6.

    Fig. Il ne faut pas trop presser cette comparaison, ce bon mot, etc. il ne faut pas en examiner de trop près la justesse. Je veux que ce soit là une de ces expressions qu'il ne faut pas trop presser, quoique les paroles des saints soient toujours respectables, Massillon, Carême, Pet. nombre des élus. Il ne faudrait pas presser cette comparaison ; car le bouton végétal n'est proprement qu'une enveloppe, Bonnet, 1er mém. reprod. salamandres.

    Fig. Il ne faut pas trop presser cette maxime, il ne faut pas la pousser à la dernière rigueur. Julie : être jeune !… Être belle !… oui, c'est un double crime Dont…Clitandre : Non ; il ne faut pas trop presser ma maxime, Lanoue, Coquette corr. III, 3.

    Fig. Presser le vrai, le bien, les examiner dans leur essence. Prendre le vrai et le bien sur la première apparence, sans les presser, parce qu'ils sont si peu solides, que, quelque peu qu'on serre les mains, ils s'échappent entre les doigts et les laissent vides, Pascal, Entret. avec M. de Saci. La vertu ! Eh bien ! pressons ce mot jusqu'à ce qu'il se brise, Lamartine, Harold, 17.

  • 2Peser sur. La moindre force est capable de les séparer [les deux moitiés de la sphère d'Otto de Guericke], lorsque l'air, étant rentré dans la sphère de cuivre, pousse les surfaces concaves et intérieures, autant que l'air de dehors presse les surfaces extérieures et convexes, Malebranche, Rech. vér. VI, II, 9. Le sommeil du tombeau pressera ma paupière…, Chénier, Iambes.
  • 3Soumettre à l'action d'une presse. Presser le marc d'huile.

    Fig. Il fallut presser cent quintaux de mensonges pour en extraire une once de vérité, Voltaire, Fragm. sur l'hist. v.

  • 4Approcher une personne, une chose contre une autre. Il faut presser les rangs. Pressez un peu votre écriture. Il ne faut pas être pressé à table.

    Fig. Serrer, rapprocher, condenser. Je ne puis dénier que la règle des vingt-quatre heures presse trop les incidents de cette pièce, Corneille, Cid, Exam. Je sais bien que Sylla, dont je parle tant dans ce poëme, était mort six ans avant Sertorius ; mais, à le prendre à la rigueur, il est permis de presser les temps pour faire l'unité de jour, Corneille, Sertor. Préf. Je ne pense pas que dans la comédie le poëte ait cette liberté de presser son action par la nécessité de la réduire dans l'unité de jour, Corneille, 2e disc. Mon petit colonel [le jeune Grignan] m'a écrit… il nous parle de la manière dont ses dernières années ont été pressées…, Sévigné, 11 déc. 1689.

    Presser ses raisonnements, ses idées, ses expressions, leur donner une forme serrée.

    Presser son style, s'exprimer avec concision.

  • 5Dans la marine anglaise, obliger les équipages des vaisseaux marchands et les bateliers de la Tamise à servir sur les vaisseaux de l'État.
  • 6 Fig. Poursuivre sans relâche, attaquer avec ardeur. Nous les pressons sur l'eau, nous les pressons sur terre, Corneille, Cid, IV, 3. Quand, des Parthes vaincus pressant l'adroite fuite, Il tomba dans leurs fers au bout de sa poursuite, Corneille, Rodog. I, 1. Un seul vit des voleurs, et, se sentant presser, Il mit entre eux et lui cette onde menaçante, La Fontaine, Fabl. VIII, 23. Oxathrès, frère de Darius, voyant qu'Alexandre pressait vivement ce prince, se jeta devant son chariot avec la cavalerie qu'il commandait, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VI, p. 244, dans POUGENS. Pendant qu'il [Henri IV] pressait Paris, les moines armés faisaient des processions, le mousquet et le crucifix à la main, Voltaire, Mœurs, 174.

    Fig. On sait ce qui se passa dans la conversion de Henri IV : quand il pressait ses théologiens, ils lui avouaient qu'avec eux…, Bossuet, 3e avert. 16. Le théologien vous pressera et vous dira : Si vous croyez la matière éternelle…, Voltaire, Dict. phil. Matière.

  • 7 Fig. Exercer une pression, une gêne. Un tas d'hommes perdus de dettes et de crimes, Que pressent de mes lois les ordres légitimes, Corneille, Cinna, V, 1. Le bonheur du roi a fait repasser la Meuse au duc de Lorraine et au prince d'Orange ; M. de Turenne a ses coudées franches ; de sorte que nous ne sommes plus pressés d'aucun endroit, Sévigné, 28 juin 1675. On en fit autant à Spire, ville appartenant à l'électeur de Trèves, comme évêque de Spire, parce qu'on trouvait qu'elle pressait trop l'Alsace, La Fayette, Mém. cour de France, Œuv. t. III, p. 32, dans POUGENS. Tandis que… Valois pressait l'État du fardeau des subsides, Voltaire, Henr. III.

    Absolument. L'on devrait bien sentir l'état où l'on s'est mis, qui presse et qui contraint, et qui ôte la liberté, Sévigné, 13 mars 1680.

  • 8 Fig. Exercer dès réclamations d'argent. Je dis une vérité sur le malheur d'avoir des dettes : ceux qui nous pressent sont pressants ; ceux qui ne nous pressent point, le sont encore davantage, Sévigné, 591. Un généreux ami dont la belle âme et le beau procédé me presseraient plus que tous les sergents du monde, Sévigné, 12 oct. 1689. Il vaut mieux qu'il les ait perdus [mille écus] contre moi que contre un autre ; du moins je ne le presserai pas, Genlis, Théât. d'éduc. les Faux amis, II, 6.
  • 9Insister auprès de quelqu'un pour. Il ne faut pas me presser pour écrire sur l'oraison, Bossuet, Lett. abb. 156. Pour savoir mon secret tu me pressais toi-même, Racine, Mithr. IV, 1. Calypso n'osa le presser davantage, Fénelon, Tél. I. J'ai des raisons qui m'obligent à ne vous presser pas davantage sur cela, Brueys, Muet. IV, 13.

    Presser quelqu'un de, avec un substantif, l'engager instamment à. Vous l'avez fait renaître [mon amour] en me pressant d'un choix Qui rompt de vos traités les favorables lois, Corneille, Rod. IV, 1. Toute la courtoisie enfin dont je vous presse, C'est que je puisse voir votre belle maîtresse, Molière, Éc. des f. IV, 4. Vivez, c'est moi qui vous en presse, Voltaire, Œdipe, IV, 3.

    Presser de, avec un infinitif. Un jour, il m'en souvient, le sénat équitable Vous pressait de souscrire à la mort d'un coupable, Racine, Brit. IV, 3. Vous savez que c'est Protésilas qui vous a pressé d'envoyer Philoclès contre les Carpathiens, Fénelon, Tél. XII. Dans sa jeunesse [de Thalès] sa mère le pressa de se marier ; elle l'en pressa de nouveau plusieurs années après…, Barthélemy, Anach. ch. 29.

    Absolument. Faire de vives instances. …un vieillard demande à vous parler ; Il se dit de Corinthe, et presse…, Corneille, Œd. v, 2. Allez, parlez, pressez ; vous obtiendrez sa grâce, Lamotte, Inès de Castro, IV, 6.

    Presser quelqu'un de questions, lui faire des interrogations vives et répétées.

    Presser une femme, la courtiser vivement. Un magistrat pressait avec vivacité une veuve, Voltaire, Babouc.

  • 10Recommander avec instance l'accomplissement de. Ces personnes bizarres qui se scandalisent quand on presse les devoirs de la religion, J. Saurin, Disc. de saint Paul à Félix et à Drusille. Prêche-t-on en la présence d'une cour effrénée, on pressera la liberté évangélique et les miséricordes divines, ID. ib.
  • 11Contraindre à une restitution. Morstein s'était fort enrichi et avait excité l'envie de ses compatriotes [les Polonais] ; la peur qu'il eut d'être pressé le fit retirer en France, Saint-Simon, 31, 99.
  • 12Il se dit des besoins physiques qui se font sentir impérieusement. Le jour même il assiégea la citadelle, où Aristion et ceux qui s'y étaient réfugiés furent bientôt tellement pressés de la soif et de la faim, qu'ils furent contraints de se rendre, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. x, p. 149, dans POUGENS.

    Il se dit, dans un sens analogue, des passions, des sentiments, etc. Suivrai-je contre vous la fureur qui me presse ? Corneille, Galerie, IV, 5. Les indignes frayeurs dont je me sens presser…, Corneille, Héracl. v, 2. L'ambition, qui presse mon courage, Corneille, Sert. I, 1. À ces dernières paroles de Claudia, je fus si pressée de ma juste douleur… que je m'évanouis encore, Scarron, Rom. com. II, 14. Toutes les pensées qui me pressent le cœur, Sévigné, 27 mai, 1675. Où peut être Médor ? le désespoir le presse, Quinault, Rol. II, 11. Je laisse Jésus-Christ sur le Thabor, pour arrêter ma vue sur un autre objet qui nous presse plus fortement à la pénitence, Bossuet, Sermons, Impénit. Préambule. Le désir qui vous presse pour la religion est un grand bien, Bossuet, Lett. Corn. 52. Un désir curieux plus que l'amour me presse, Regnard, Ménechm. II, 7. Je sens que Dieu me presse et qu'il m'appelle à lui, Lamartine, Joc. I, 41.

  • 13Il se dit des dangers, de la mort qui sont imminents. Le danger le presse de toutes parts. Déclarons le péril dont son frère est pressé, Racine, Baj. I, 2. Non, mon ami, je me sens bien : la mort me presse, il faut nous quitter, Rousseau, Hél. VI, 11.

    En un sens analogue. Alix malade et se sentant presser, La Fontaine, Alix.

  • 14Obliger à se diligenter. Il n'y en a point qui pressent tant les autres que les paresseux, lorsqu'ils ont satisfait leur paresse, afin de paraître diligents, La Rochefoucauld, Prem. pens. 110. Diantre soit de votre impatience ! vous pressez si fort les personnes, que je me suis donné un grand coup à la tête contre la carne d'un volet, Molière, Mal. imag. I, 2. Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse, Boileau, Art p. I.

    Presser le pas, presser la marche, rendre le pas, la marche plus rapide.

    Terme de manége. Presser un cheval, le faire aller très vite ; l'empêcher de ralentir son allure. Comme il pressait extrêmement son cheval dans un chemin creux et fort étroit, Scarron, Rom. com. I, 15. On dit qu'on a vu même, en ce désordre affreux, Un dieu qui d'aiguillons pressait leurs flancs poudreux [des chevaux d'Hippolyte], Racine, Phèdre, v, 6.

    S'efforcer de rendre prochain, hâter, accélérer. Quel autre a mieux pressé les secours nécessaires ? Corneille, Nicom. IV, 2. Et quand tes trahisons pressent leur noir effet, Corneille, Toison d'or, III, 3. J'attends l'occasion de m'offrir hautement, Et de tous mes souhaits j'en presse le moment, Molière, Mis. IV, III, 1. La cicatrice fait une fort bonne mine de vouloir s'avancer ; et, pour la presser encore davantage…, Sévigné, 4 fév. 1685. Nous pressions notre départ, Fénelon, Tél. VI. Les assiégeants pressèrent leurs ouvrages avec activité, Voltaire, Charles XII, 8. Tel que, dans les combats, maître de son courage, Tranquille il arrêtait ou pressait le carnage, Voltaire, Henr. II. Je presse la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV, Voltaire, Lett. d'Argental, 11 juill. 1752.

    Terme de musique. Presser la mesure, rendre le mouvement plus rapide, ou trop rapide.

    On dit de même : presser le mouvement. M'interrompant à chaque minute, pour dire : cela est faux, vous pressez le mouvement, Genlis, Ad. et Théod. t. III, p. 426, dans POUGENS.

    Fig. Presser la mesure, suivre une affaire de près, la faire marcher.

  • 15Pousser en avant. Du ruisseau qui murmure ou du torrent qui gronde Les flots pressent les flots et l'onde pousse l'onde, Delille, Parad. perdu, VII.
  • 16 V. n. Ne souffrir aucun délai, en parlant des choses. J'écris à ma sœur Cornuau, dont la lettre presse, Bossuet, Lett. abb. 245. Le temps presse ; que faire en ce doute funeste ? Racine, Bajaz. III, 7. Le péril des Juifs presse et veut un prompt secours, Racine, Esth. III, 8. Elle [une dame] se fit habiller pour y aller [au bal de l'Opéra], et, en attendant l'heure, elle se mit à lire le nouveau roman [l'Héloïse]… ses gens, voyant qu'elle s'oubliait, vinrent l'avertir qu'il était deux heures ; rien ne presse encore, dit-elle, en lisant toujours, Rousseau, Conf. X.

    La douleur presse, elle est aiguë et violente.

    Impersonnellement. Il presse, il est urgent. Je vous en donne avis, de peur d'une surprise ; Il presse fort, Corneille, Cinna, I, 4. Si vous croyez qu'il presse de faire quelque réponse, Bossuet, Proj. de réunion, 2e partie, lett. X.

  • 17Se presser, v. réfl. Se serrer les uns contre les autres. Pressez-vous un peu, il y aura place pour tous. Voyez ces nouveaux convertis, avec quel zèle ils vendent leurs biens, et comme ils se pressent autour des apôtres, Bossuet, 2e sermon, Pentecôte, 1. Le peuple… Vole de toutes parts, se presse, l'environne, Racine, Brit. v, 8.

    Être serré l'un contre l'autre, en parlant de choses. Les morceaux trop hâtés se pressent dans sa bouche, Boileau, Lutr. I.

  • 18Se hâter. Elle a une douceur et une modestie qui me charme ; elle ne se presse jamais de faire voir qu'elle a plus d'esprit que les autres, Sévigné, 19 mai 1677. Va, fais dire à Mathan qu'il vienne, qu'il se presse, Racine, Athal. II, 3. Pourquoi vous pressez-vous de répondre pour lui ? Racine, Ath. II, 7. J'étais historiographe de France, lorsque je commençai le Siècle de Louis XIV ; je dois finir ce que j'ai commencé… enfin je dois me presser, ayant peu de temps à vivre, Voltaire, Lett. Lacombe, 7 août 1767. Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer, Beaumarchais, Barb. de Sév. I, 2.

    Avec ellipse du pronom personnel. Ce qui m'a fait presser de vous dire tout ceci, Sévigné, le jour des Rois 1687.

  • 19 Fig. Être serré par la douleur. Vos larmes vont couler, et votre cœur se presse : Consumez avec lui toute cette faiblesse, Corneille, Hor. II, 4. M. de Coulanges que j'adore, parce qu'il me parle de vous : mais vous savez ce qui m'arrive, c'est que je pleure, et mon cœur se presse si étrangement, que je lui fais signe de la main de se taire, et il se tait, Sévigné, 105.
  • 20Se combattre l'un l'autre avec des arguments serrés. On aurait vu ces nouveaux docteurs, qui tous donnaient l'Écriture pour si claire, se presser mutuellement par son autorité, sans jamais pouvoir convenir de rien, Bossuet, Var. IX, 100.

HISTORIQUE

XIIIe s. Quant on presse les roisins, on giete fors l'escorce et les grains, Alebrand, f° 52. Et oblige moi et mes hommes… à aler presser tous lour geins [gains, récoltes] de lour vignes au pressour desus dit, Bibl. des ch. 6e série, t. III, p. 600. Il estoient si pressé des Turs que il ne le pooient suivre, Joinville, 227. Je fu moult pressé du roy de France et du roy de Navarre de moy croisier, Joinville, 299.

XVe s. Envoyoit devers le roy le presser de paix ou du moins de treve, Commines, VI, 2. Et les pressoit fort qu'ils lui voulussent donner…, Commines, III, 3.

XVIe s. Pressé par Antigonus de sortir parler à luy, Montaigne, I, 26. Presser [quelqu'un] d'objections et demandes, Montaigne, I, 39. L'eau, par force de se presser, ne peult sortir, Montaigne, I, 41. Pour soustenir l'estreinte d'un nœud si pressé et si durable, Montaigne, I, 210. Il fault courir au plus pressé, Montaigne, III, 10. Des vins pressés, trempés, allongés et autres de mesnage. Tels vins pressés ou raqués sont les moins délicats, à cause qu'ils tiennent beaucoup de la substance du marc, De Serres, 219. Cheutes, blesseures, bruslures, et plusieurs autres maux pressés et perilleux, qui surviennent inopinement, De Serres, 886. Bouillons clairs et non pressés, Paré, XX, 21. Trop presser fait le cheval restif, Cotgrave Par trop presser l'anguille on la perd, Cotgrave Les pitoiables meres Pressent à l'estomac leurs enfants esperdus, Quand les tambours françois sont de loin entendus, D'Aubigné, Tragiques, Misères, édit. LALANNE, p. 38.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

PRESSER, v. act. (Gramm.) ce verbe a plusieurs acceptions différentes. Quelquefois il signifie rapprocher des choses entre elles sous un moindre volume, ou les tenir fortement appliquées à d’autres, soit par la force seule du corps, soit avec cette force aidée d’un instrument ; & l’on dit en ce sens presser une étoffe, presser du papier, presser des fruits. On étoit fort pressé au spectacle ; presser ses raisonnemens, presser son style, &c. D’autres fois il signifie accélérer, hâter ; vous êtes bien pressé ; vous ne vous pressez jamais d’obliger : ou dans un sens à-peu-près semblable, laisser peu de tems pour agir ; il est pressé par l’ennemi, par le besoin, par le mal, par la douleur.

Ajoutez que ce mot a autant d’acceptions différentes que celui de presser, dont il marque l’usage. Voyez l’article Presse.

Presser, en terme de Cornetier, se dit de l’action d’applatir les galins qui ont déja été étendus ; cela s’opere par le moyen d’une presse à vis, ou d’une presse à coins. Voyez Presse a vis, Presse a coins.

Presser a mort, (Jurisprud.) terme de droit usité en Angeterre, où il signifie faire souffrir à un criminel une sorte de torture qu’on appelle peine forte & dure. Voyez Peine.

Presser, en terme de Commerce de mer, signifie obliger ou contraindre les équipages des bâtimens marchands à servir sur les vaisseaux de guerre. Cette maniere de parler n’est guere usitée qu’en Hollande & en Angleterre. En France, on dit ordinairement fermer les ports ; quelques-uns disent mettre un embargo. Dict. du Comm.

Presser, (Marine.) c’est contraindre les mariniers à servir sur les navires de guerre. Les commissaires qui pressent, s’appellent pres-meesters ; cette façon de parler est angloise. On dit en France, fermer les ports, & quelques-uns disent mettre un embargo.

Presser, c’est arrimer des laines & autres telles marchandises avec des presses. Quelques hollandois les arriment avec de grosses pieces de bois qu’ils roulent dessus, ou qui sont attachées à un palan qui tient à une grosse boucle qui est sur le pont, & qui enleve la pierre ou le billot, & le laisse tomber de haut en bas, à-peu-près comme fait la sonnette sur le pilotis ; & cella s’appelle traaven ou denivel-jaagen, & les bois qu’on roule s’appellent sceer-hontenen anglois.

Presser, en terme de Batteur d’or, c’est l’action de serrer sous une presse, voyez Presse, les outils pour les sécher entierement. On les enferme entre deux ais de bois parce que le feu feroit retirer le velin ou le boyau. Il faut presser les outils toutes les fois qu’on veut s’en servir.

Presser son cheval, en termes de Manege, c’est lui faire augmenter la vîtesse de son allure, ou l’empêcher de la diminuer lorsqu’il la ralentit. Voyez Allure. Presser la veine, mal que le maréchal fait à un cheval en le ferrant.

Presser, (terme de Tailleur.) ils disent presser les coutures, pour signifier passer le carreau sur les coutures.

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Étymologie de « presser »

Lat. pressare, fréquentatif de premere, par le supin pressum.

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(c. 1160) De l’ancien français presser (« accabler, tourmenter »), du latin pressāre, infinitif présent actif de pressō (« presser ») et intensif de premere (d’après le supin pressum) « presser, serrer de près, harceler ».
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « presser »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
presser prese

Fréquence d'apparition du mot « presser » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « presser »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « presser »

  • Il est assez stérile d'étiqueter les gens et de les presser dans des catégories.
    Carl Gustav Jung — L'Homme à la découverte de son âme
  • L'éponge absorbe, mais il faut la presser pour qu'elle s'exprime.
    Proverbe allemand
  • Il y a deux espèces de gens, les trompés et les trompeurs, les faibles et les forts. Les forts sont comme le granit, on peut les presser autant qu'on veut, on n'en tirera jamais rien.
    Elias Canetti
  • La vie m’a appris une chose : quand il y a urgence, il faut parfois savoir ne pas se presser.
    Christian Blanc — Télérama - 5 Juin 2002
  • Il faut savoir se presser sans être impatient.
    Shaul Sviri
  • Le golf n’est pas un jeu où il faut se presser. Il faut laisser entrer en soi la richesse du sport.
    Catherine Lacoste
  • Il n’y a point de chemin trop long à qui marche lentement et sans se presser ; il n’y a point d’avantages trop éloignés à qui s’y prépare par la patience.
    Jean de La Bruyère — Caractères
  • Edge ajoute que maintenant, il va beaucoup plus écouter son corps et il ne va pas presser son retour afin d'attendre d'être 100%, car s'il avait écouté son corps, il aurait su qu'il était déjà légèrement blessé au triceps avant son combat, mais il croyait simplement qu'il avait un peu mal à son coude.
    Edge n'a pas l'intention de presser son retour - Catch-Newz
  • Gigantesque incendie sur le territoire de Frettes ce samedi 4 juillet. Alors qu’un agriculteur commençait de presser un champ d’orge fraîchement fauché, la presse s’est soudainement embrasée. Sous la violence des flammes activées par un vent soutenu, l’agriculteur a juste eu le temps de « sauter » du tracteur sans pouvoir décrocher la presse. Sous le commandement du lieutenant Franck Bonnotte, d’importants moyens ont été déployés pour souscrire l’incendie. Une dizaine d’hectares ont brûlé.
    Faits-divers - Justice | Feu de presse agricole : dix hectares partent en fumée
  • Soyez rapide sans vous presser.
    John Wooden
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Traductions du mot « presser »

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Synonymes de « presser »

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Antonymes de « presser »

Combien de points fait le mot presser au Scrabble ?

Nombre de points du mot presser au scrabble : 9 points

Presser

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