Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « outrage »
Outrage
Sommaire
- Définitions de « outrage »
- Étymologie de « outrage »
- Phonétique de « outrage »
- Fréquence d'apparition du mot « outrage » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « outrage »
- Citations contenant le mot « outrage »
- Traductions du mot « outrage »
- Synonymes de « outrage »
- Antonymes de « outrage »
- Combien de points fait le mot outrage au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | outrage | outrages |
Définitions de « outrage »
Trésor de la Langue Française informatisé
OUTRAGE, subst. masc.
Wiktionnaire
Nom commun - français
outrage \u.tʁaʒ\ masculin
-
Injure grave de fait ou de parole.
- Craignant de nouveaux outrages à Henri IV, j’ordonnai qu’il fût porté dans la fosse commune ; mais, jusque-là, le cadavre fut accompagné de marques de respect. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
- Or, des outrages par paroles, des actes ou des gestes contumélieux, non accompagnés de voies de fait, peuvent produire ce résultat, autant et plus même que les violences physiques. Les atteintes dirigées contre l'honneur et la réputation sont parfois autrement graves que ne le seraient des attaques corporelles ; l'indignation qu'elles soulèvent est aussi plus vive et plus profonde. — (Edmond Picard, Napoléon d' Hoffschmidt, Jules Victor Delecourt & Léon Hennebicq, Pandectes belges: encyclopédie de législation, de doctrine et de jurisprudence belges, chez F. Larcier, 1907, page 861)
- Par une inconcevable mansuétude, Elle avait toléré l’affront des fêtes décadaires, l’outrage de la déesse Raison vautrée sur l’autel à sa place. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
-
(Littéraire) Tort, dommage, atteinte physique causé(e) aux êtres ou aux choses.
- Le parc de Sainte Sévère, avec ses beaux chênes seigneuriaux qui n’avaient jamais subi l’outrage de la cognée, se représentait à ma pensée pendant que je regardais les arbres du désert — (Sand, Mauprat, 1837, page 208)
-
(En particulier) Outrages (du temps, de la vieillesse).
-
Même elle avait encor cet éclat emprunté
Dont elle eut soin de peindre et d’orner son visage,
Pour réparer des ans l’irréparable outrage. — (Jean Racine, Athalie, II, 5, Athalie)
-
Même elle avait encor cet éclat emprunté
-
(Au pluriel) Violences sexuelles, viol.
-
— Léontine Moreau, de la ferme du Moulin-Neuf. On ne lui a rien volé…
— Et pas de… ?
— Pas d’outrages, bien que ce soit une belle fille d’une trentaine d’années… — (Georges Simenon, Le fou de Bergerac, Fayard, 1932, réédition Le Livre de Poche, page 23)
-
— Léontine Moreau, de la ferme du Moulin-Neuf. On ne lui a rien volé…
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Injure grave de fait ou de parole. Faire un outrage, faire outrage à quelqu'un. On lui a fait outrage en sa personne, en son honneur. Recevoir un outrage. Souffrir un outrage. Cruel, sanglant outrage. Faire subir à une femme les derniers outrages, Lui faire violence. Outrage à la morale publique, outrage aux murs, outrage à la pudeur, Sortes de délits qualifiés par le code. Fig., Faire outrage à la raison, à la morale, Faire ou dire quelque chose qui y soit nettement contraire. Dans le même sens, Faire outrage au bon sens, à la grammaire, Dire ou écrire quelque chose qui offense grossièrement le bon sens, la grammaire. Poétiq., L'outrage des ans, les outrages du temps, Le dommage que la durée du temps cause à la solidité, à la beauté des choses ou des personnes. Cet édifice se ressent des outrages du temps. Cette femme fait de vains efforts pour réparer l'outrage des ans.
Littré (1872-1877)
-
1Ce qui outre-passe les bornes en fait d'offense, d'injure.
J'admire l'humilité de ceux qui veulent bien les porter [les grands noms] ; il les refuseraient, s'ils avaient l'esprit de faire réflexion à ce que leur coûte l'explication de ces beaux noms, et comme elle tombe tout en outrage sur leurs pauvres petits noms ; à quoi l'on ne penserait pas, s'ils n'avaient point voulu prendre les plumes du paon
, Sévigné, à Coulanges, 19 juin 1695.Je ne sais point en lâche essuyer les outrages D'un faquin orgueilleux qui vous tient à ses gages
, Boileau, Sat. I.Souvent avec prudence un outrage enduré Aux honneurs les plus hauts a servi de degré
, Racine, Esth. III, 1.Je n'aurais pas du moins à cette aveugle rage Rendu meurtre pour meurtre, outrage pour outrage ?
Racine, Ath. II, 7.Dans tous les temps, ce que les peuples d'Asie ont appelé punition, les peuples d'Europe l'ont appelé outrage
, Montesquieu, Esp. XVII, 5.Celui qui dans les censures mettra les outrages violents, l'ignorance, la mauvaise foi, l'erreur et l'imposture à la place des raisons
, Voltaire, Suppl. au siècle de Louis XIV, 2e part.Les outrages affectent tous les hommes, mais beaucoup plus ceux qui les méritent et qui n'ont point d'asile en eux-mêmes pour s'y dérober
, Rousseau, 1er dialogue.Faire outrage, offenser.
Quoi ! n'es-tu généreux que pour me faire outrage ?
Corneille, Cid, V, 1.Fig. Faire outrage à la raison, à la morale, faire ou dire quelque chose qui y soit fort contraire.
On dit de même : faire outrage à la grammaire, au bon sens, au droit, dire ou écrire quelque chose grossièrement contraire à la grammaire, au bon sens, au droit.
Un tel discours tenu à un sujet eût été odieux ; tenu à un ministre étranger, c'était un insolent outrage au droit des nations
, Voltaire, Louis XIV, 21.Le dernier outrage, se dit quelquefois pour exprimer l'infidélité qu'une femme fait à son mari.
Je veux croire que c'est là tout votre crime, et que vous ne m'avez point fait le dernier outrage
, Lesage, Diable boit. ch. 13, p. 243, dans POUGENS.Le dernier outrage signifie aussi l'attentat à la pudeur.
-
2 Fig. et dans le style élevé. Dommage apporté par les choses inanimées, que l'on compare à une offense.
Esprits du dernier ordre… Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages Sur tant de beaux ouvrages ?
La Fontaine, Fabl. V, 16.Tout ce que peuvent donner de plus glorieux la naissance et la grandeur accumulé sur une tête, qui ensuite est exposée à tous les outrages de la fortune
, Bossuet, Reine d'Anglet.Et le mont la [une habitation] défend des outrages du nord
, Boileau, Ép. VI.Souffrez que de vos pleurs je répare l'outrage
, Racine, Bérén. IV, 2.Mes ans se sont accrus ; mes honneurs sont détruits ; Et mon front dépouillé d'un si noble avantage Du temps qui l'a flétri laisse voir tout l'outrage
, Racine, Mithr. III, 5.Cet éclat emprunté Dont elle eut soin de peindre et d'orner son visage Pour réparer des ans l'irréparable outrage
, Racine, Ath. II, 5.Là tous les champs voisins peuplés de myrtes verts N'ont jamais ressenti l'outrage des hivers
, Voltaire, Henr. IX. -
3 En termes de jurisprudence, outrage à la religion, à la morale publique, offense commise par la voie de la presse contre la religion, la morale publique.
On ne l'accusait pas seulement [Courier], dans le principe, d'outrage à la morale publique ; d'autres textes avaient été essayés… l'outrage à la morale publique est resté seul, parce que le sens de ces termes, fixé, à la vérité, aux yeux des jurisconsultes, offre pourtant, aux personnes qui n'ont pas étudié la législation, une sorte de latitude et d'arbitraire dont l'accusation peut profiter
, Berville, dans P. L. COUR. Procès.
HISTORIQUE
XIe s. Respunt Rolans : ne dites tel ultrage
, Ch. de Rol. LXXXV.
XIIe s. Et Gilemers l'Escot dit outrage et folie
, Sax. X. Mais de Charle leur pese, qu'il lor demande outrage [chose excessive]
, ib. XXVI. De grant outrage faire nuls hom ne monteplie
, ib. XXXII.
XIIIe s. Mout i avoit de ceus del conseil l'empereour… qui tindrent à mout grant outrage le mandement que cil de Constantinoble avoient fait
, Villehardouin, CXXVIII. Ciertes, dist freres Garins, vous demandés outrage et cose qui avenir ne puet
, Chr. de Rains, p. 143. Et cis outrages [excès] doit estre restrains par le juge à la requeste des autres hoirs
, Beaumanoir, XIV, 15. Je aime miex que l'outrage de grans despens que je faiz soit fait en aumosnes pour l'amour de Dieu, que en boban [luxe] ne en vainne gloire de ce monde
, Joinville, 298.
XVe s. Si vous diray comme les Flamens furent desconfits, et tout par leur outrage [orgueil]
, Froissart, I, I, 49. L'endemain, sitost qu'il s'en fut parti, il [le roi de France] regarda derriere lui, et vit que l'abbaye estoit toute enflammée : de ce fut-il moult courroucé, et s'arresta sur les champs, et dit que ceux qui avoient fait cet outrage, outre sa defense, le comparroient [payeraient] chierement
, Froissart, I, I, 274.
XVIe s. Elle est belle voirement, mais il n'y a rien d'outrage [d'extraordinaire]
, Cotgrave †
Encyclopédie, 1re édition (1751)
OUTRAGE, subst. masc. OUTRAGEANT, part. OUTRAGER, v. act. (Gramm.) terme relatif à une offense atroce : on outrage du geste & du discours. Il ne faut jamais outrager personne. Celui qui reçoit un outrage est à plaindre, celui qui le fait est à mépriser. Le mot outrage se prend encore dans un autre sens, comme quand on dit, l’outrage que la beauté reçoit des ans.
Étymologie de « outrage »
Bourguig. otraige ; provenç. oltratge ; catal. ultratge ; espagn. ultraje ; ital. oltraggio ; d'une forme non latine ultraticum, de ultra, outre (voy. OUTRE 2). Palsgrave écrit oultraige et prononce outraige, p. 63.
- (Siècle à préciser) Composé de outrer et -age : « action de passer outre », en ancien français oltrage ; du latin *ultratĭcum[1] ; de ultra.
Phonétique du mot « outrage »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
outrage | utraʒ |
Fréquence d'apparition du mot « outrage » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « outrage »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « outrage »
-
Le plus grand outrage que l'on puisse faire à un gourmand, c'est de l'interrompre dans l'exercice de ses mâchoires.
Grimod de La Reynière -
Traiter son prochain de con n'est pas un outrage, mais un diagnostic.
Frédéric Dard -
Qui se laisse outrager mérite qu'on l'outrage.
Pierre Corneille -
L'insensé laisse voir à l'instant sa colère mais celui qui cache l'outrage est un homme prudent.
La Bible -
Elle eut soin de peindre et d'orner son visage. Pour réparer des ans l'irréparable outrage.
Jean Racine -
Nous sommes tous abonnés à l’irréparable outrage des ans.
Albert Uderzo — Le Figaro et vous, 4 octobre 2014 -
L’homme qui, du désert ne saccage point la légende, ne peut subir l’outrage.
Tahar Ben Jelloun — Sahara -
Des millénaires de civilisation ont fait du suicide un tabou, un outrage à tous les codes religieux : l'homme lutte pour survivre, pas pour renoncer.
Paulo Coelho — Veronika décide de mourir -
Le temps ne cicatrise pas les outrages du temps.
Werner Aspenström — Après avoir joué Mozart toute la journée -
Je suis vaincu du temps ; je cède à ses outrages.
François de Malherbe — Odes
Traductions du mot « outrage »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | outrage |
Espagnol | indignacion |
Italien | indignazione |
Allemand | empörung |
Chinois | 暴行 |
Arabe | الغضب |
Portugais | ultraje |
Russe | безобразие |
Japonais | 怒り |
Basque | atentatu |
Corse | indignazione |
Synonymes de « outrage »
- tort
- dommage
- atteinte
- attentat
- viol
- violation
- affront
- injure
- insulte
- avanie
- blasphème
- insolence
- démérite
- flétrissure
- indignité
- mal
- vexation
- offense
Antonymes de « outrage »
Combien de points fait le mot outrage au Scrabble ?
Nombre de points du mot outrage au scrabble : 8 points