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Marquer
Sommaire
- Définitions de « marquer »
- Étymologie de « marquer »
- Phonétique de « marquer »
- Fréquence d'apparition du mot « marquer » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « marquer »
- Citations contenant le mot « marquer »
- Images d'illustration du mot « marquer »
- Traductions du mot « marquer »
- Synonymes de « marquer »
- Antonymes de « marquer »
- Combien de points fait le mot marquer au Scrabble ?
Définitions de « marquer »
Trésor de la Langue Française informatisé
MARQUER, verbe
Wiktionnaire
Verbe - français
marquer \maʁ.ke\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
-
Distinguer une chose d’une autre au moyen d’une marque.
- Marquer des serviettes, des draps, des moutons, des chevaux.
- Avant d'exploiter une coupe, on a dû marquer les arbres que l'on veut réserver, tant dans le taillis que dans la futaie ; cette marque se fait ordinairement au pied de l'arbre à l'aide d'un marteau. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 161)
- Comme à Rome, un milliaire d’or marquait à Lyon le centre des quatre principales voies de la Gaule : […]. — (Auguste Bleton, Petite histoire populaire de Lyon, Lyon : chez Ch. Palud, 1885, page 30)
- Les cordons des petites brassières étaient recousus, elle avait aussi marqué des couches neuves, achetées la veille. Et elle se leva, ayant fini sa couture, voulant ranger ce linge. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre XIV)
- (Histoire) (Spécialement) Imprimer, avec un fer chaud, un signe flétrissant sur l’épaule de l’homme qui est condamné à cette peine.
- Faire une marque, une impression sur quelque partie du corps, par contusion, blessure, brûlure, etc.
- Il a reçu un coup de pierre qui lui a marqué le front, qui l’a marqué au front.
- Être marqué de petite vérole, Avoir sur le corps et principalement au visage des marques de petite vérole.
- “Attention ! ne les marquez pas au visage”, suggéra un gradé, en qui sommeillait un public-relations. — (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 115)
- Garder une trace, une empreinte des contacts reçus.
- C'est un bois très agréable et facile à travailler. Seul défaut peut-être, c'est un bois fragile, tendre, qui marque au moindre coup. — (Le red cedar, Maison en Bois Massif, 4 novembre 2012 → lire en ligne)
-
(Généralement) Dénoter, indiquer ou signaler en laissant des traces.
- La commune de La Chapelle-Heulin se situe au cœur du vignoble nantais, au sud-est du département de la Loire-Atlantique. Son territoire, d'une superficie de 1347 hectares, est fortement marqué par les activités viticoles qui en occupent environ la moitié. — (Petit Futé Loire-Atlantique 2015, page 180)
- Le torrent a marqué son passage par un grand dégât.
- (Figuré) Le commencement de son règne fut marqué par des proscriptions. — De grands malheurs ont marqué la fin de sa vie.
- Il a marqué sa place parmi les grands écrivains. — Sa taille, sa bonne mine marquent bien ce qu’il est.
- Indiquer ; montrer.
- Son œil s'attarde pourtant sur la jauge d’essence. Impitoyable, l’aiguille marque zéro. Par quel miracle, le réservoir où Mr. Smith a versé de ses mains, au moment du départ, soixante-dix litres de supercarburant, a-t-il pu se vider subitement ? — (Serge Dalens, La tache de vin, Éditions Fleurus, 2012, page 189)
-
Mettre une marque pour se souvenir ou faire souvenir.
- Marquer dans un livre l’endroit où l’on a cessé de lire.
- Je lui ai marqué ce passage au crayon.
- Marquer les points qu’on gagne à divers jeux.
-
(Par extension) (Jeux) Avoir sur l'adversaire l’avantage d’un nombre quelconque de points, d’après le calcul des points obtenus de part et d’autre dans les deux coups qui font le pari.
- Le camp qui réussit treize levées marque, en plus des tricks que lui valent ces levées, 40 points pour ce grand chelem dans la colonne des honneurs. — (Frans Gerver, Le guide Marabout de Tous les Jeux de Cartes, Verviers : Gérard & C°, 1966, page 101)
- (Absolument) Il a presque toujours marqué dans cette partie.
-
(Vieilli) Mander, indiquer, faire connaître, soit oralement, soit par écrit.
- Marquer à quelqu’un ce qu’il doit faire.
- Je lui ai marqué expressément qu’il eût à faire telle chose.
- Ce que vous m’avez marqué dans votre lettre, par votre lettre, m’a fait grand plaisir.
- Marquer à quelqu’un sa reconnaissance, son amitié, sa tendresse, son estime, son affection, son respect, son attention, sa bonne volonté.
- Marquer du respect, de l’estime, de l’amitié pour quelqu’un.
- Je lui ai marqué mon mécontentement, mon indignation.
- – J’ai failli voir le cardinal Pazzi qui m’avait marqué de l’attention, et à qui j’avais récemment écrit. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
- Violette marqua une joie polie et sa mère retint Boiseriot à déjeuner. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
-
Inscrire, écrire.
- Ouvrage marqué au bon coin, ouvrage bien fait.
- Avoir les traits marqués, avoir les traits du visage prononcés.
-
(Sport) Établir ou améliorer un score.
- Marquer un but.
-
Indiquer l'heure en parlant d'un cadran solaire.
- Ce cadran solaire marque encore, ne marque plus.
-
(Familier) être remarqué.
- Chez les métallurgistes, les grèves politiques l’emportent sur les grèves économiques pendant toute l'année 1905, encore qu'au début cette prédominance ait été beaucoup moins marquée qu'à la fin de l'année. — (Lénine, Rapport sur la Révolution de 1905, traduit du russe d'après le n° 18 de la Pravda du 22 janvier 1925, Moscou : Éditions du Progrès, 1966, page 35)
- Cela marquerait trop,
- (Familier) Indiquer l’intention qu’il faudrait cacher.
-
(Vieilli) Se faire remarquer
- Cet homme ne marque point.
-
Attirer l’attention.
- On ne trouve rien qui marque dans cet ouvrage.
- Faire une impression bonne, mais surtout mauvaise.
- Marquer bien.
- Marquer mal
-
« Qu’est-ce que c’est ?
— C’te fille qui a voulu forcer le tiroir de la boulangère.
— Elle marque mal. — (Hector Malot, En famille, 1893)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Distinguer une chose d'une autre au moyen d'une marque. Marquer des arbres. Marquer des serviettes, des draps. Marquer des moutons, des chevaux. Il signifiait particulièrement Imprimer, avec un fer chaud, un signe flétrissant sur l'épaule de l'homme qui est condamné à cette peine. Il signifie aussi Faire une marque, une impression sur quelque partie du corps, par contusion, blessure, brûlure, etc. Il a reçu un coup de pierre qui lui a marqué le front, qui l'a marqué au front. Être marqué de petite vérole, Avoir sur le corps et principalement au visage des marques de petite vérole. Il signifie encore, d'une façon générale, Dénoter, indiquer, signaler en laissant des traces. Le torrent a marqué son passage par un grand dégât. Fig., Le commencement de son règne fut marqué par des proscriptions. De grands malheurs ont marqué la fin de sa vie. Il a marqué sa place parmi les grands écrivains. Dieu avait marqué le jour de leur chute. Sa taille, sa bonne mine marquent bien ce qu'il est. Il signifie aussi Mettre une marque pour se souvenir ou faire souvenir. Marquer dans un livre l'endroit où l'on a cessé de lire. Je lui ai marqué ce passage au crayon. Marquer les points qu'on gagne à divers jeux. Marquer quelqu'un au piquet, au trictrac, etc., Avoir sur lui l'avantage d'un nombre quelconque de points, d'après le calcul des points obtenus de part et d'autre dans les deux coups qui font le pari. Je vous marque de dix points. On dit aussi absolument Marquer. Il a presque toujours marqué dans cette partie. Il signifie encore Mander, indiquer, faire connaître, soit oralement, soit par écrit. Marquer à quelqu'un ce qu'il doit faire. Je lui ai marqué expressément qu'il eût à faire telle chose. Ce que vous m'avez marqué dans votre lettre, par votre lettre, m'a fait grand plaisir. En ce sens il vieillit. On dit encore, dans le même sens : Marquer à quelqu'un sa reconnaissance, son amitié, sa tendresse, son estime, son affection, son respect, son attention, sa bonne volonté. Marquer du respect, de l'estime, de l'amitié pour quelqu'un. Je lui ai marqué mon mécontentement, mon indignation. Fig., Ouvrage marqué au bon coin, Ouvrage bien fait. Avoir les traits marqués, Avoir les traits du visage prononcés.
MARQUER s'emploie intransitivement dans les acceptions suivantes. Ainsi on dit : Ce cadran solaire marque encore, ne marque plus, Le soleil y donne encore, n'y donne plus. Fam., Cela marquerait trop, Cela serait trop remarqué; et, dans un autre sens, Cela décèlerait trop l'intention qu'il faut cacher. Cet homme ne marque point, Il ne se fait pas remarquer. On ne trouve rien qui marque dans cet ouvrage, Rien n'y attire particulièrement l'attention. Marquer mal, Avoir un aspect qui fait mauvaise impression. On dit aussi, mais plus rarement, Marquer bien. Le participe passé
MARQUÉ, ÉE, s'emploie adjectivement pour signifier Qui frappe la vue, l'attention, qui se fait remarquer. Avoir pour quelqu'un des attentions marquées. Avoir un goût marqué pour une personne, pour la poésie, pour la musique, pour la raillerie. Il y a là une intention marquée de vous froisser.
Littré (1872-1877)
-
1Distinguer, faire connaître par une marque. Marquer de la vaisselle, des serviettes. Marquer des moutons, des chevaux.
On ne marque pas ses enfants sur leur corps ; on n'y marque que les esclaves, comme une espèce d'animaux nés pour servir
, Bossuet, Elévat. sur myst. VIII, 9.Absolument.
La petite fille était délicate et vaine ; elle n'entendait point que son linge servît à ses sœurs, on le marquait, on ne voulut plus le marquer ; il fallut apprendre à marquer elle-même
, Rousseau, Ém. V.Fig.
Dieu, déployant sur lui sa vengeance sévère, Marqua ce roi mourant du sceau de sa colère
, Voltaire, Henr. III.Fig. et familièrement. Marquer quelqu'un à l'encre rouge, conserver un mauvais souvenir de quelqu'un et des projets de vengeance contre lui.
-
2Marquer des arbres, y imprimer l'empreinte du martelage.
On est dans l'usage de marquer avec un gros marteau, portant empreinte des armes du roi ou des seigneurs particuliers, tous les arbres que l'on veut réserver
, Buffon, Hist. nat. Introd. part. expér. Œuvres, t. VIII, p. 429.Terme de menuiserie. Tirer des lignes sur une planche pour que l'ouvrier la coupe suivant le trait.
Terme de marine. Marquer une ligne de sonde ou de loch, y fixer à des distances convenables des bouts de toron portant des nœuds.
Terme militaire. Marquer le camp, le logement, les portes, indiquer la place où il faut asseoir le camp, les logements qu'on doit occuper, les portes utiles à garder.
- 3Faire subir la peine de la marque. On ne marque plus aucun condamné.
- 4Faire une impression sur quelque partie du corps, par contusion, blessure, brûlure, etc. Il a reçu un coup de pierre qui lui a marqué le front.
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5Laisser des traces, des vestiges. Le torrent a marqué son passage par un grand dégât.
Fig. Le commencement de son règne fut marqué par des proscriptions.
J'ai senti douloureusement le 24 de ce mois [anniversaire du jour de la séparation de la mère et de la fille] ; je l'ai marqué, ma très chère, par un souvenir trop tendre
, Sévigné, 28 mai 1676.Que ces deux principaux moments de la grâce ont été bien marqués par les merveilles que Dieu a faites pour le salut éternel de Henriette d'Angleterre !
Bossuet, Duch d'Orl.Silanus, qu'il [Claude] aimait, s'en vit abandonné, Et marqua de son sang ce jour infortuné
, Racine, Brit. IV, 2.Ta fureur [à toi Néron]… D'un sang toujours nouveau marquera tous tes jours
, Racine, ib. V, 6.Vous qui depuis cinq ans insultez à mes larmes, Qui marquez sans pitié mes jours par mes alarmes
, Voltaire, Mariane, IV, 4.Au sein de cette prospérité passagère se préparait de loin la catastrophe qui devait en marquer la fin
, Rousseau, Confess. X.Mille morts marqueront cette affreuse journée
, Lemercier, Agamemn. IV, 6. -
6Mettre une marque pour se souvenir. Marquer dans un livre l'endroit où l'on a cessé de lire.
Voyez les lignes que j'ai marquées avec du crayon
, Pascal, Prov. IV. -
7Marquer son jeu, marquer les points qu'on gagne.
Absolument. Je marque, j'ai gagné.
Marquer quelqu'un au piquet à écrire, au trictrac, gagner un des coups partiels dont l'ensemble forme la partie.
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8Marquer la taille, se dit du vêtement qui dessine la taille et la fait voir.
Leurs femmes ignoraient l'usage de ces corps de baleine par lesquels les nôtres contrefont leur taille plutôt qu'elles ne la marquent
, Rousseau, Ém. V.Terme de manége. Marquer le coin, approcher le cheval du coin du manége, et le forcer à garder le mur.
-
9Remarquer.
Nous y avons tellement accoutumé nos spectateurs [à la liaison des scènes], qu'ils ne sauraient plus voir une scène détachée sans la marquer pour un défaut
, Corneille, 3e disc.Il tourne à l'entour du troupeau, Marque entre cent moutons le plus gras, le plus beau
, La Fontaine, Fabl. II, 16.Mais des heureux regards de mon astre étonnant Marquez bien cet effet…
, Boileau, Ép. X. -
10Noter, inscrire. J'ai marqué cela dans mon agenda. On recommanda au médecin de marquer ce malade parmi ceux qu'il devait visiter.
Tout ceci fut écrit dans les histoires et marqué dans les annales par ordre du roi
, Sacy, Bible, Esther, XXIII, 23.Son antiquité [d'une famille], qui est telle que nos chroniques n'en marquent point l'origine
, Bossuet, Gornay. -
11Faire connaître par quelque chose comparé à une marque.
Le magistrat des lois emprunta le secours [à Athènes], Et, rendant par édit les poëtes plus sages, Défendit de marquer les noms et les visages [dans la comédie]
, Boileau, Art p. III.…Toujours évanouie, Madame, elle ne marque aucun signe de vie
, Racine, Baj. IV, 5.Il se dit aussi des choses qui font connaître comme par une marque.
J'écrirai ici mes pensées sans ordre, et non pas peut-être dans une confusion sans dessein ; c'est le véritable ordre et qui marquera toujours mon objet par le désordre même
, Pascal, Pensées, V, 1, éd. LAHURE, 1860.Cette prédiction de la ruine du temple réprouvé me marque qu'il ne doit être laissé aucune passion du vieil homme
, Pascal, Lett. à Mlle Roannez, 9.La nature ne m'offre rien qui ne soit matière de doute et d'inquiétude ; si je n'y voyais rien qui marquât une divinité…
, Pascal, Pensées, XIV, 2, éd. HAVET.Non-seulement ils [les ennemis] ont promptement levé le siége, mais on leur a pris beaucoup de poudre, de canon ; et tout ce qui marque une fuite
, Sévigné, 2 sept. 1676.Les pères de Saint-Vannes l'ont convaincu [Dupin] d'avoir supprimé, dans un passage d'Optat, ce qui y marquait l'autorité de la chaire de saint Pierre
, Bossuet, Hist. conciles, I, 4.La nature féconde en bizarres portraits Dans chaque âme est marquée à de différents traits
, Boileau, Art p. III.…Ne vous piquez point d'une folle vitesse ; Un style si rapide et qui court en rimant, Marque moins trop d'esprit que peu de jugement
, Boileau, ib. I.Quels présages affreux nous marquent son courroux [du ciel] ?
Racine, Iphig. I, 2.Les jalousies qui marquent un esprit borné
, Fénelon, Tél. XXII.Dans presque tous les genres, des ouvrages du meilleur ton et du meilleur esprit, voilà ce qui marquera notre siècle ; et je n'en ai pas dit assez
, Marmontel, Ess. sur le goût, Œuv. t. IV, p. 429, dans POUGENS. -
12Indiquer.
Au vestibule obscur il marque une autre place
, Boileau, Art p. IV.Je lui marque le cœur où sa main doit frapper !
Racine, Mithr. IV, 1.Il vous marque la place où vous serez vainqueurs
, Voltaire, Poëme de Fontenoy.Noter. L'horloge marque midi, deux heures. Le thermomètre marque 25 degrés.
Marquer la mesure, le pas, indiquer par des mouvements de la main, du pied, la cadence de la musique, de la marche.
-
13Fixer, déterminer, assigner, prédestiner.
Cet hymen différé ne rompt point une loi Qui, sans marquer de temps, lui destine ta foi
, Corneille, Cid, V, 8.C'est peut-être la décision de la destinée de Mlle de Grignan que ce voyage ; c'est par suite de cet arrangement que la Providence l'a marqué
, Sévigné, 12 mai 1680.Je n'entreprends pas, chrétiens, de vous dire la destinée des hérésies de ces derniers siècles, ni de marquer le terme fatal dans lequel Dieu a résolu de borner leur cours
, Bossuet, Reine d'Anglet.Peut-être assez d'honneurs environnaient ma vie, Pour ne pas souhaiter qu'elle me fût ravie, Ni qu'en me l'arrachant, un sévère destin Si près de ma naissance en eût marqué la fin
, Racine, Iph. IV, 4. -
14Mander, informer, faire connaître, soit de bouche, soit par écrit.
Viendra-t-il ? - Oui, monsieur, où vous lui marquerez
, Th. Corneille, Baron d'Albikrac, I, 10.Je voulais lui en marquer mon inquiétude
, Sévigné, 40.Je vais par la Bourgogne… je vous écrirai d'où je pourrai ; je ne puis marquer aucun jour
, Sévigné, 11 juill. 1672.Lorsqu'il [le roi] y fit lire [à la cour] la dernière lettre que lui écrivit ce grand homme, et qu'on y vit, dans les trois temps que marquait le prince…
, Bossuet, Louis de Bourbon.Lorsqu'on vint à l'endroit du remerciement où le prince marquait qu'il mourait content…
, Bossuet, ib.Sur ce que tu me marques, je n'aurai point un moment de repos que je ne sois auprès de toi
, Rousseau, Hél. I, 7.Je lui marquai que je ne voudrais pas…
, Rousseau, Conf. II.Marquez-moi votre adresse, et je vous répondrai
, Collin D'Harleville, Optimiste, IV, 14.Je t'ai marqué, dans une lettre que Guérin te remettra, comme on m'a reçu
, Courier, Lett. I, 125.On dit aussi en ce sens : marquer un mot, pour mander un mot.
Je n'ai que le temps de vous marquer ce mot pour vous rassurer sur mon compte
, Rousseau, Lett. à du Peyrou, 5 nov. 1765. -
15Témoigner, donner des marques. Marquer à quelqu'un son estime, son affection, sa reconnaissance. Je lui ai marqué mon mécontentement.
Il [le roi] marquait pour la santé de ce prince [Condé] une inquiétude qu'il n'avait pas pour la sienne
, Bossuet, Louis de Bourbon.Elle lui marque une fidélité héroïque
, Bourdaloue, Car. III, 144. -
16Décrire.
Vos réflexions sont tristes et justes sur la déroute de la maison de Créquy ; Canaples reste seul des trois frères, après toutes ses tribulations et tous ses maux, que vous marquez si bien
, Sévigné, 25 avril 1687. -
17Signaler.
Mme la comtesse de Soissons est partie cette nuit pour Liége… la Voisin [empoisonneuse] l'a extrêmement marquée
, Sévigné, 24 janv. 1680. -
18Ne faire qu'indiquer quelque chose, sans l'effectuer complément.
Dites à Montgobert qu'on ne tape point les cheveux [dans une coiffure], et qu'on ne tourne point les boucles à la rigueur… on marque quelques boucles
, Sévigné, 15 avr. 1671.Les bals de Saint-Germain sont d'une tristesse mortelle… le roi n'a cette complaisance que pour marquer le carnaval, sans aucun plaisir
, Sévigné, 29 janv. 1674.À l'escrime, marquer un coup, l'indiquer par feinte et sans le porter effectivement.
-
19 V. n. Être empreint d'une marque qui fait reconnaître.
Ce cheval marque encore, les creux de ses dents paraissent encore et indiquent qu'il n'a pas plus de huit ans.
Terme de chasse. Se dit du mâle de la perdrix grise, lorsqu'il a la crête couleur de feu et le dessous de l'estomac d'un gris roux. Les perdrix rouges marquent lorsqu'elles ont aux jambes un tubercule qu'on nomme ergot.
Cette nouvelle allée commence à marquer, les arbres commencent à y grandir.
Ce cadran solaire marque encore, ne marque plus, le soleil y donne encore, n'y donne plus.
On dit vulgairement qu'une femme enceinte marque, lorsqu'il s'échappe quelques mucosités sanguinolentes, ce que l'on regarde comme l'annonce d'un accouchement prochain.
On dit aussi qu'un accès de fièvre, d'épilepsie, ne fait que marquer, quand il s'annonce par quelques sensations morbides qui n'ont pas d'autre suite.
M. le duc du Maine avait eu trois accès de fièvre tierce qui m'avaient donné beaucoup d'inquiétude ; il a eu cette nuit le quatrième, qui n'a marqué qu'un moment
, Maintenon, Lett. à l'abbé Gobelin, 12 mai 1675.Terme de marine. On dit que la brise marque ou commence à marquer, lorsque, pendant un temps calme, on aperçoit de loin que la surface de la mer commence à se rider.
La mer est dite marquer lorsque, après le flot, elle laisse en descendant une trace d'humidité ou de petits dépôts.
-
20Laisser trace, impression.
S'ils [les vieillards] repassent sur tout le cours de leurs années… ils confondent leurs différents âges, ils n'y voient rien qui marque assez pour mesurer le temps qu'ils ont vécu
, La Bruyère, XI.La substance est durcie, et les nouvelles empreintes ne marquent plus
, Rousseau, Ém. IV.Terme d'escrime. Se dit d'un coup donné en plein dans le corps. Voilà un coup qui marque. Cette botte est bien marquée.
Fig. Être marquant, distingué par quelque chose de notable.
Va, mon fils, garde ta candeur ; Et que ton étoile ne marque Par l'éclat ni par la grandeur
, Béranger, Étoiles qui filent.Familièrement. Cela marquerait trop, cela serait trop remarqué, et, dans un autre sens, cela décèlerait trop l'intention qu'il faut cacher.
Cet homme ne marque point, c'est-à-dire il ne se fait pas remarquer.
Il n'y a dans ce livre rien qui marque, c'est-à-dire ce livre ne renferme rien qui soit saillant, qui attire l'attention.
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21Se marquer, v. réfl. Être marqué.
En sorte que du petit corps [la glande pinéale] où elle [l'âme] est enfermée, elle tient à tout et voit tout l'univers se venir, pour ainsi dire, marquer sur ce corps, comme le cours du soleil se marque sur un cadran
, Bossuet, Conn. III, 8.[Molière] Qui sais à quel coin se marquent les bons vers
, Boileau, Sat. II.Donner signe, marque de soi-même.
Comme nous changeons deux fois d'état… il a plu à la divine bonté de se marquer elle-même au commencement de ces deux états [de la grâce] par une impression illustre et particulière
, Bossuet, Duch. d'Orl.
SYNONYME
MARQUER, INDIQUER. Marquer, c'est faire une marque ; indiquer, c'est donner un indice. Marquer est donc plus expressif, plus fort que indiquer. Cette action marque un bon naturel ; elle prouve, en qualité de marque, que le naturel est bon. Cette action indique un bon naturel, elle fait penser, en qualité d'indice, que le naturel est bon.
HISTORIQUE
XIIe s. Puis l'en laissout aller, mais primes le merkeit ; Tierce feiz i fu pris, pas ne s'en castiheit [châtiait, corrigeait]
, Th. le mart. 31.
XIVe s. Lesquelz habitans n'ayant voulu tenir et payer le dit accord, le prestre s'en retourna aux Anglois, et fit par iceulx Anglois marquer, piller et prendre prisonniers les bonnes gens et habitans de la dite parroisse
, Du Cange, marcha.
XVIe s. Quand il seroit ainsi merché, Il sera aisé à cognoistre
, Marot, II, 47. Il se contente de rabattre les coups, sans le marquer [toucher]
, Bèze, Vie de Calvin, p. 81. Nous appellons marcher ou marquer, toutes et quantes fois que par un signal, affiche, reconnaissance ou autrement, nous assignons certains buts, limites et separations entre les personnes
, Pasquier, Recherches, liv. VIII, p. 736, dans LACURNE.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
MARQUER. Ajoutez :Encyclopédie, 1re édition (1751)
MARQUER, v. act. (Gramm.) c’est imprimer un signe, une marque. Voyez l’article Marque.
Marquer, (Comm.) signifie appliquer ou mettre une marque artificielle à une chose pour la reconnoître. Les marchands marquent leurs ballots de marchandises, leurs bois, leurs bestiaux, leurs étoffes, &c. Voyez Marque.
Marquer signifie aussi faire une marque, une empreinte par autorité publique : ainsi l’on dit, marquer la monnoie, marquer la vaisselle d’or ou d’argent au poinçon de la ville. On marque l’étain fin par-dessous, & l’étain commun par-dessus l’ouvrage.
Les commis des aides vont marquer les vins dans les caves & celliers pour la sûreté des droits du roi. Les manufacturiers & ouvriers doivent faire marquer leurs étoffes d’or, d’argent, de soie, de laine, &c. dans les bureaux, halles & autres lieux où les maîtres, jurés, gardes ou ergards des corps & communautés en doivent faire la visite. Dans ce dernier sens, on dit plomber & ferrer les étoffes, ce qui signifie la même chose que marquer. Dictionnaire du commerce.
Marquer, en terme de Boutonnier, c’est imprimer la marque des quatre pointes au milieu du moule, pour y faire les quatre trous destinés à recevoir la corde à boyau. Voyez les Pl.
Marquer, (Coutelier.) Voyez l’article Marque.
Marquer, (Maréchal.) se dit d’un cheval dont on connoît encore l’âge aux dents ; on dit ce cheval marque encore. Marquer un cheval, c’est lui appliquer la marque sur quelque partie du corps. Voyez Marque.
Marquer ou Tracer, (Menuisier.) c’est chez les Menuisiers, Charpentiers, ou autres artistes semblables, tirer des lignes sur une planche ou une piece de bois, pour que le compagnon la coupe suivant ce qu’elle est tracée. On dit tracer sur une planche les irrégularités d’un mur. Cela se fait facilement en présentant la rive d’une planche de bout contre le mur, ou la piece dont vous voulez avoir le courbe ou le défaut ; de sorte qu’elle forme un angle avec la dite face ; puis vous prenez un compas ouvert, suivant la plus grande distance qui se trouve entre la rive de votre planche & la face dont vous voulez avoir l’irrégularité ; ensuite, commençant par le haut, il faut porter une des pointes contre la face irréguliere ; & l’autre pointe sur votre planche : la pointe qui porte sur la planche tracera, la conduisant en descendant la pointe contre le mur irrégulier, l’irrégularité de votre piece ou muraille, & par ce moyen vos pieces se joindront parfaitement.
Marquer, terme de paumier, c’est compter le jeu des joueurs, soit au billard ou à la paume. Le jeu se marque à la paume en faisant sur le carreau une raie de droite à gauche avec de la craie : on en fait une autre perpendiculaire à la premiere ; & des deux côtés de celle-ci, on marque autant de barres que les joueurs ont de jeu.
Au billard, les points de chaque joueur se marquent sur une espece de palette de bois percée de deux rangées de trous de 16 trous chacune.
Étymologie de « marquer »
Marque ; provenç. marcar, marquar ; espagn. et portug. marcar ; ital. marcare.
- (XVe siècle)[1] En ancien français merchier[1] ou mercher refait avec l’influence de marcher[1] ou de l’italien marcare, de l’espagnolmarcar[2].
- Nous appellons marcher ou marquer, toutes et quantes fois que par un signal, affiche, reconnaissance ou autrement, nous assignons certains buts, limites et separations entre les personnes. — (Pasquier, Recherches, 1581)
Phonétique du mot « marquer »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
marquer | marke |
Fréquence d'apparition du mot « marquer » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « marquer »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « marquer »
-
Je pense que lorsqu’une satire est réellement bonne, elle va faire mal et marquer les esprits.
Tignous — une interview à « Celui-là, il va tuer » », Sociétés & Représentations en 2000 -
Vendredi, je fais un appel aux imams pour participer à une prière solennelle, pour marquer notre compassion et participer à la douleur des familles.
Dalil Boubakeur — Point-presse à la mosquée de Paris, 16 novembre 2015 -
Si la poésie n'a pas bouleversé notre vie, c'est qu'elle ne nous est rien. Apaisante ou traumatisante, elle doit marquer de son signe ; autrement, nous n'en avons connu que l'imposture.
Andrée Chedid — Terre et poésie -
Faire l'amour est la seule activité sportive où l'on préfère s'entraîner que marquer un but.
Anonyme -
Ecrire, c’est produire le texte. Lire, c’est le recevoir d’autrui sans y marquer sa place, sans le refaire.
Laure Adler — Les Femmes qui lisent sont dangereuses -
Le succès des armes, jamais, ne suffit à marquer la justice d’une cause.
Abbé Pierre — Faim et Soif, septembre 1955 -
Le tournoi de Washington, qui devait marquer la reprise du circuit masculin de tennis le 13 août, est annulé en raison de l'ampleur de la pandémie de Covid-19, a annoncé mardi l'ATP, amplifiant les doutes quant à la tenue de l'US Open. "Devant les incertitudes persistantes affectant la planification d'évènements, la décision a été prise d'annuler le tournoi", ont déclaré les organisateurs dans un communiqué.
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En coupe ou en championnat – voire les deux – le Stade pontivyen veut marquer la saison de ses 100 ans.
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La véritable politesse consiste à marquer de la bienveillance aux hommes ; elle se montre sans peine quand on en a.
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«L'intelligence de jeu», c'est le point fort que s'attribue Valentin Rongier. Mais le milieu marseillais aimerait bien marquer son premier but olympien, explique-t-il dans un entretien à l'AFP avant le deuxième match de préparation de l'OM mercredi contre un modeste club allemand.
Sport24 — Rongier a «l'intelligence de jeu» mais espère marquer plus avec l'OM - Ligue 1 - Football
Images d'illustration du mot « marquer »
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Traductions du mot « marquer »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | mark |
Espagnol | marcar |
Italien | contrassegnare |
Allemand | markieren |
Chinois | 标记 |
Arabe | لتحديد |
Portugais | marcar |
Russe | помечать |
Japonais | マークする |
Basque | markatzeko |
Corse | marcà |
Synonymes de « marquer »
- tracer
- écrire
- indiquer
- inscrire
- matriculer
- noter
- étalonner
- étiqueter
- empreindre
- estamper
- estampiller
- fixer
- immatriculer
- tacher
- tatouer
- zébrer
- tacheter
- imprégner
- flétrir
- stigmatiser
- borner
- délimiter
- baliser
- jalonner
- repérer
- assigner
- signaler
- accentuer
- ponctuer
- scander
- commémorer
- dater
- manifester
- montrer
- annoncer
- attester
- révéler
- signifier
- témoigner
- caractériser
- dénoter
- prédestiner
- affecter
- affliger
- attrister
- charmer
- circonscrire
- compénétrer
- coter
- démarquer
- déterminer
- émouvoir
- exprimer
- extérioriser
- imprimer
- influencer
- influer
- limiter
- marbrer
- mettre un but
- numéroter
- peiner
- poinçonner
- pointer
- prendre l'avantage
- scorer
- souligner
- taveler
- désigner
- cocher
Antonymes de « marquer »
Combien de points fait le mot marquer au Scrabble ?
Nombre de points du mot marquer au scrabble : 18 points