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Lire
Sommaire
- Définitions de « lire »
- Étymologie de « lire »
- Phonétique de « lire »
- Fréquence d'apparition du mot « lire » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « lire »
- Citations contenant le mot « lire »
- Images d'illustration du mot « lire »
- Traductions du mot « lire »
- Synonymes de « lire »
- Antonymes de « lire »
- Combien de points fait le mot lire au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | lire | lires |
Définitions de « lire »
Trésor de la Langue Française informatisé
LIRE1, verbe trans.
LIRE2, subst. fém.
Unité monétaire de l'Italie. Une main frappe (...) sur le carreau, la main du contrôleur (...) et vous cherchez (...) votre portefeuille (...) avec votre passeport (...) quelques milliers de lires (Butor, Modif.,1957, p. 46).Wiktionnaire
Nom commun - français
lire \liʁ\ féminin
-
Monnaie utilisée en Italie avant l’usage de l’euro.
- Un euro vaut environ 1936 lires.
- Monnaie de la Turquie.
Verbe - français
lire \liʁ\ (voir la conjugaison) 3e groupe (voir la conjugaison)
-
Interpréter des informations écrites sous forme de mots ou de dessins sur un support.
- On lit ce livre absolument comme au bord de la cascade on entendrait, rêveur, le gazouillement des eaux. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e éd., Hachette & Paulin, 1845, page 133)
- […] ; je me souviens d’avoir lu autrefois, dans un manuel de Paul Bert, que le principe fondamental de la morale s’appuie sur les enseignements de Zoroastre et sur la Constitution de l’an III ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VII, La morale des producteurs, 1908, page 315)
- […], mais vous comprenez bien qu’on ne donne pas une égale attention à tout ce qu’on lit ou qu’on parcourt dans les colonnes des journaux […]. — (Louis Pergaud, Un point d’histoire, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Une auto qui venait en sens inverse éclaira un instant la borne kilométrique et Joseph Mittel se pencha juste à temps pour lire : Forges-les-Eaux, 2 km. — (Georges Simenon, Long cours, Éditions Gallimard, 1936, chapitre 1)
- Il était célèbre par une obstination admirable à apprendre à écrire et à lire ; le résultat ne fut pas étonnant ; il faut croire qu’il est bien difficile d’apprendre à lire ; […]. — (Alain, Souvenirs de guerre, page 75, Hartmann, 1937)
- Mais lire, c’est surtout entrer en soi-même, apprendre à se considérer comme un monde de signes, de messages codés, de rébus. — (Philippe Sollers, Éloge de l’infini, Gallimard, page 619)
-
Suivre des yeux ce qui est écrit ou imprimé, avec la connaissance des sons que les lettres figurent ; soit en ne proférant pas les mots, soit en les proférant à haute voix.
- Ce qui m’étonne, c’est que le propriétaire dudit bouquin ne semble pas le lire de droite à gauche. Est-ce qu’il ne serait pas imprimé en caractères chinois ? — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VI, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Devenue totalement sourde, cette cagole de Catherine ne leur prêtait nulle attention. Un mince sourire flottait sur son visage et elle lisait. — (Maurice Lemoine, Les cités interdites, Éditions de l'Encre, 1987, page 129)
-
Prendre connaissance et comprendre un texte écrit.
- Il est de jeunes écrivains qui ne lisent pas Hugo. C’est pourquoi ils ont tant de certitudes heureuses et atteignent promptement au talent. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 67)
- J’ai beaucoup lu sur Péguy, ce fils de rempailleuse de chaises devenu Normalien, dreyfusard acharné, socialiste de sang et de flammes, polémiste frontal. — (François-Xavier Putallaz, Nicolas Buttet et Pascal Décaillet, Coups de griffe: chroniques des Temps qui courent, Éditions Saint-Augustin, 2006, page 219)
- Il est vrai qu'il paraît inutile d'apprendre ce qui est écrit dans les livres puisque ça y est, encore faut il pouvoir l'y trouver et donc de savoir lire, privilège maintenant réservé à une frange minoritaire de la population qui a la chance de naître dans une famille […], ayant le souci et la patience d'apprendre la lecture à sa progéniture. — (Jean-Claude Besso, Les Commentaires du docteur Agasse, Société des Écrivains, 2010, page 55)
-
Comprendre ce qui est écrit ou imprimé dans une langue étrangère.
- Il ne parle pas l’anglais, mais il le lit avec assez de facilité.
-
(Musique) (Par analogie) Parcourir des yeux une musique notée, avec la connaissance des sons que les notes figurent et des diverses modifications que ces sons doivent recevoir.
- Une recette, c’est comme une partition. La musicienne lit les notes qui se présentent à elle et, simultanément, elle en entend la mélodie : les voir c’est les entendre, avant même de les jouer. — (Françoise Vergès, À vos mangues !, traduction de Dominique Malaquais, dans Politique africaine, 2005/4, n° 100, p. 319)
-
Prononcer à haute voix, avec l’intonation voulue, ce qui est écrit ou imprimé.
- Il lit bien, il lit mal.
- Il lit distinctement.
- Il ne sait pas lire.
- Il nous a lu un long discours.
- Je vais vous lire mes vers.
- Ce prince avait l’habitude de se faire lire quelque bon livre pendant ses repas.
- S’instruire, s’amuser, s’informer, etc. par la lecture.
- Lire un volume de vers, un roman, un billet, une lettre, la messe, une dépêche chiffrée.
- (Absolument) Il passe son temps à lire.
- (Absolument) Lire n'est pas du temps pris à la vie : c'est vivre plus. — (Dominique Lebel, L'entre-deux-mondes, Montréal, Boréal, 2019, page 109)
- (Figuré) C’est un ouvrage qu’on ne peut lire, se dit d’un ouvrage ennuyeux, ou mal écrit, ou surtout licencieux.
- (Figuré) (Familier) Ce livre, cet ouvrage se laisse lire, On le lit sans fatigue, sans ennui.
- Se dit encore en parlant de quelque livre qu’un professeur explique ou fait expliquer à ses auditeurs et qu’il prend pour sujet des leçons qu’il leur donne.
- Notre professeur nous lisait Homère.
-
(Figuré) Comprendre par l'observation un sens caché qui est au-delà des apparences.
- L’ivresse se lisait dans ses yeux, une ivresse crâne et satisfaite qui lui arrachait quelquefois de gros rires. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- A quoi songes-tu donc ? s’informa la maîtresse du logis, surprise de l’inattention qu’elle lisait dans les yeux de l’artiste. Tu n’as pas de contrariétés. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- De temps à autre, elle regardera dehors et fera la lippe. Je lirai dans ses yeux ce que je lis dans les yeux de tous. L'ennui. — (Marcel Godin, Ce maudit soleil, Éditions Robert Laffont, 1965, chapitre 1)
- Je la regardais — minutes silencieuses où l'on n'entendait que le tic-tac de l'horloge accrochée au mur — et j'essayais de lire dans son visage muet, mais rien d'elle ne m'était familier. — (Stefan Zweig, La peur, traduit de l'allemand par Alzir Hella, éditions Grasset, 1935, 2002)
- Après tout, si on peut lire un dessin, lire les lignes de la main, lire dans le ciel le mauvais temps qui se prépare, ou lire les pensées dans le visage du renfrogné qui n'a pas ouvert la bouche, pourquoi ne pourrait-on apprendre à lire ce qui n'est écrit qu'entre les lignes? — (Antonine Maillet, Clin d’œil au Temps qui passe, Leméac, 2019, page 159)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Suivre des yeux ce qui est écrit ou imprimé, avec la connaissance des sons que les lettres figurent; soit en ne proférant pas les mots, soit en les proférant à haute voix. Apprendre à lire. Lire couramment. Il ne sait ni lire ni écrire. Il lit bien le grec, l'hébreu. Il s'est fatigué la vue à lire de vieux manuscrits. Une écriture difficile à lire. Il signifie quelquefois Comprendre ce qui est écrit ou imprimé dans une langue étrangère. Il ne parle pas l'anglais, mais il le lit avec assez de facilité. Par analogie, Lire la musique, Parcourir des yeux une musique notée, avec la connaissance des sons que les notes figurent et des diverses modifications que ces sons doivent recevoir. Il signifie aussi Prononcer à haute voix, avec l'intonation voulue, ce qui est écrit ou imprimé. Il lit bien, il lit mal. Il lit distinctement. Il ne sait pas lire. Il nous a lu un long discours. Je vais vous lire mes vers. Ce prince avait l'habitude de se faire lire quelque bon livre pendant ses repas. Il se dit encore en parlant des Lectures qu'on fait pour s'instruire, pour s'amuser, pour s'informer, etc. Lire un volume de vers. Lire un roman. Lire un billet, une lettre. Lire la messe. Lire une dépêche chiffrée. Dans le premier sens, on l'emploie souvent absolument. C'est un homme qui a beaucoup lu. Il passe son temps à lire. Fig., C'est un ouvrage qu'on ne peut lire, se dit d'un Ouvrage ennuyeux, ou mal écrit, ou surtout licencieux. Fig. et fam., Ce livre, cet ouvrage se laisse lire, On le lit sans fatigue, sans ennui.
LIRE se dit encore en parlant de Quelque livre qu'un professeur explique ou fait expliquer à ses auditeurs et qu'il prend pour sujet des leçons qu'il leur donne. Notre professeur nous lisait Homère. Il signifie au figuré Pénétrer quelque chose d'obscur ou de caché. Lire dans la pensée, dans le cur, dans les yeux de quelqu'un. Je lis sur votre visage que vous êtes mécontent. Lire dans les astres, dans l'avenir.
Littré (1872-1877)
-
1Connaître les lettres et savoir les assembler en mots. Cet enfant commence à lire des phrases. Une écriture malaisée à lire.
Suivant l'opinion commune, moins les yeux ont de la peine à lire un ouvrage, plus l'esprit a de liberté à en juger
, Pellisson, Hist. Acad. t. I, p. 26.Absolument. Cet enfant apprend à lire. Il ne sait ni lire ni écrire. Cet enfant lisait à quatre ans.
On donnera le livre à un homme qui ne sait pas lire, et on lui dira : lisez, et il répondra : je ne sais pas lire
, Sacy, Bible, Isaïe, XIX, 12.Son visage était triste et beau ; à la lueur de mon flambeau, Dans mon livre ouvert il vint lire
, Musset, Poés. nouv. Nuit de décembre.Par exagération. Ne pas savoir lire, être fort ignorant.
Nous recevons aujourd'hui [à l'Académie française] l'évêque de Limoges qui ne sait pas lire, et Batteux qui ne sait pas écrire, mais en revanche nous avons un directeur qui sait lire et écrire, qui s'en pique du moins
, D'Alembert, Lett. à Volt. 9 avr. 1761.Lisez, se met dans les errata pour indiquer ce qu'il faut lire en place de ce qui est fautif.
Cet homme faisait imprimer un petit code de persécution, intitulé : l'Accord de la religion et de l'humanité ; c'est une faute de l'imprimeur ; lisez de l'inhumanité
, Voltaire, Polit. et législ. De la tolérance, Post-scriptum.Terme de typographie. Lire sur le plomb, lire, sur l'œil d'un caractère, le contenu d'une page, ou seulement d'une ligne.
-
2Prononcer à haute voix ce qui est écrit ou imprimé. Lire haut, tout haut.
Il m'a fallu lire ma pièce chez madame la marquise
, Molière, Critique, 7.Asseyez-vous donc, monsieur Lysidas ; nous lirons votre pièce après souper
, Molière, ib. 7.Absolument. Il lit bien. Il lit mal. Il ne lit pas distinctement.
-
3Prendre connaissance du contenu d'un écrit, d'un livre.
Elle [l'Église] voyait tout l'empire conjuré contre elle ; elle lisait à tous les poteaux et à toutes les places publiques les sentences épouvantables que l'on prononçait contre ses enfants
, Bossuet, 2e serm. Pentec. 1.Il avait lu cent treize fois le Nouveau Testament de Jésus-Christ avec application et avec respect
, Fléchier, Duc de Mont.Lisez, lisez l'arrêt détestable, cruel…
, Racine, Esth. I, 3.Sans cesse il faut armer contre leur souvenir Un inflexible vers que lira l'avenir
, Chénier M. J. Ép. à Volt.Absolument. Lire avec application.
Dedans l'oisiveté jamais enseveli, Toujours confère, prie, écris, médite, li
, Corneille, Imit. I, 19.Qu'on est heureux d'aimer à lire !
Sévigné, 15 juin 1689.On songe plus à lire beaucoup qu'à lire utilement
, Rollin, Traité des Ét. liv. I, ch. 3.On lit très peu ; et, parmi ceux qui veulent quelquefois s'instruire, la plupart lisent très mal
, Voltaire, l'Homme aux 40 écus, Des proportions.Lire que, trouver dans un écrit, dans un livre que…
Nous ne lisons point que ses parents [de Jésus] aient jamais eu de domestiques, semblables aux pauvres gens dont les enfants sont les serviteurs
, Bossuet, Élévat. sur myst. XX, 8.Lire des doigts, parcourir rapidement un livre en le feuilletant.
Voici ce que M. Basnage le ministre m'a dit à Rotterdam en 1707, que M. Bayle lisait beaucoup des doigts, c'est-à-dire qu'il parcourait beaucoup plus qu'il ne lisait, et qu'il tombait toujours sur l'endroit essentiel et curieux du livre
, D'Artigny, Nouv. mém. t. I, p. 319.On dit dans le même sens : lire des yeux.
Fig. C'est un ouvrage qu'on ne peut lire, se dit d'un ouvrage ennuyeux, ou mal écrit, ou licencieux.
Familièrement. Ce livre, cet ouvrage se laisse lire, on le lit sans fatigue, sans ennui.
Elle [une histoire] se laisse lire en perfection
, Sévigné, 17 mai 1680. -
4Lire la musique, connaître, en parcourant des yeux une musique notée, les sons que les notes figurent, et les modifications que ces sons doivent recevoir. Il lit facilement la musique. Il lit à livre ouvert.
Lire la musique, signifie aussi l'exécuter à livre ouvert. Lire beaucoup de musique, l'exécuter sans étude.
-
5Expliquer. Un régent qui lit Virgile à ses écoliers.
Depuis qu'Albert le Grand et saint Thomas principalement se furent donné la peine d'expliquer autant qu'il leur fut possible tous les mystères de notre religion avec les termes de la philosophie péripatétique, nous voyons qu'elle s'est tellement établie partout, qu'on n'en lit plus d'autres par toutes les universités chrétiennes
, La Mothe le Vayer, Vertu des païens, II, Aristote.On dit dans ce sens à un écolier : Quel auteur vous lit-on dans votre classe ?
- 6Comprendre ce qui est écrit ou imprimé dans une langue étrangère. Il ne parle pas l'allemand, mais il le lit couramment.
-
7Lire se dit quelquefois pour suivre une certaine leçon dans un texte qui en a plusieurs.
Philoponus, là où il déclare qu'il rapporte les propres termes de Phlégon, lit d'une seconde façon, Maxime d'une troisième, et Madela d'une quatrième, en sorte qu'il s'en faut de beaucoup qu'ils rapportent le passage de la même manière
, Voltaire, Dict. phil. Éclipse. -
8 Fig. Reconnaître, discerner quelque chose par une espèce de travail que l'on compare à la lecture.
Ces tristes vêtements où je lis mon malheur
, Corneille, Cid, IV, 1.Il lit au front de ceux qu'un vain luxe environne, Que la fortune vend ce qu'on croit qu'elle donne
, La Fontaine, Phil. et Baucis.Le pécheur s'éloigne de Dieu, et il n'y a page dans son Écriture en laquelle il ne lui reproche son éloignement ; mais, sans le lire dans l'Écriture, nous pouvons le lire dans nos consciences
, Bossuet, 2e sermon, Jeudi de la sem. de la Pass. I.Soit que je n'ose encor démentir le pouvoir De ces yeux où j'ai lu si longtemps mon devoir
, Racine, Brit. II, 2.Dans le secret des cœurs, Osmin, n'as tu rien lu ?
Racine, Bajaz. I, 1.Je lis dans vos regards la douleur qui vous presse
, Racine, Iphig. III, 5.Lire en un songe obscur les volontés des cieux
, Racine, Esth. II, 1.On lit dans ses regards sa fureur et sa rage
, Racine, ib. III, 3.Ah ! dans ses yeux confus je lis ses perfidies
, Racine, ib. 6.Il n'appartient qu'à elles [aux femmes] de faire lire dans un mot tout un sentiment
, La Bruyère, I.Je lis dans l'avenir un sort épouvantable
, Voltaire, Œdipe, IV, 1.Lire sur.
On lit dessus leur front l'allégresse de l'âme
, Corneille, Rodog. V, 2.D'où vient ce noir chagrin qu'on lit sur son visage ?
Boileau, Épigr. XXXIV.Il se déguise en vain, je lis sur son visage Des fiers Domitius l'humeur triste et sauvage
, Racine, Brit. I, 1.Sur ce visage austère, où régnait la tristesse, Henri lut aisément sa honte et sa faiblesse
, Voltaire, Henr. IX.Absolument.
Pensez-vous avoir lu jusqu'au fond de son âme ?
Corneille, Cinna, III, 1.Elle a lu dans mon cœur, vous savez le surplus
, Corneille, ib. v, 3.Ne devais-tu pas lire au fond de ma pensée ?
Racine, Andr. v, 3.Vous lisez de trop loin dans les secrets des cieux
, Racine, Iphig. I, 2.…Vous m'avez vue attachée à vous nuire ; Dans le fond de mon cœur vous ne pouviez pas lire
, Racine, Phèdre, II, 5.Il a lu dans le cœur de tous les hommes
, Massillon, Carême, Évid.Berger, sur cet azur tranquille De lire on te croit le secret
, Béranger, Étoiles qui filent. - 9Expliquer les motifs des dessins aux ouvriers qui doivent les exécuter dans une fabrique de tissus ouvrés ou imprimés.
-
10Se lire, v. réfl. Être lu.
Il est certain que plusieurs des vers attribués à la sibylle dans l'exhortation qui se trouve parmi les œuvres de saint Justin ne se lisent point dans notre recueil
, Voltaire, Dict. phil. Sibylle.Je n'entretiendrai pas Votre Majesté de toutes les sottises qui se font, et qui se disent, et qui se lisent ou ne se lisent pas, dans le séjour que j'habite
, D'Alembert, Lett. au roi de Prusse, 9 oct. 1778.Impersonnellement.
Il se lit que…, on lit que… Il ne se lit point que jamais un tableau tout entier ait été produit de cette sorte
, Corneille, Mélite, Préface.Fig.
Sur mes yeux égarés ma tristesse se lit
, Régnier, Élég. I.Pour moi, j'aime les gens dont l'âme se peut lire
, Gresset, Méchant, I, 5.
REMARQUE
1. Il faut dire : lis-je ? et non lisé-je, qui est un grossier barbarisme.
2. À l'impératif Corneille a dit li, par un archaïsme reçu en poésie.
HISTORIQUE
XIIe s. Veez en ci la chartre, comandez qu'on la lise
, Sax. XXIII. Il prist un livre, si i lit sans faillance
, Ronsciv. p. 165. Jamais par moi n'ert leüs vers ne lais
, Couci, XXII.
XIIIe s. Bele Doette, as fenestres seant, Lit en un livre, mais au cuer [cœur] ne l'entent
, Romanc. p. 46. Quant l'evangile fu liz,
Blanchandin, ms. de St-Germain, f° 192, dans LACURNE. Cil sains preudom la lettre lut ; Li lires mult li abelut [plut]
, Rutebeuf, II, 155. La lettre fu liute
, Chr. de Rains, 133.
XIVe s. Le sauf conduit a pris, si le fait recorder ; Car lire ne savoit, n'escripre, ne compter
, Guesclin. 1610. Plus avoir ne pouvons de leur fait [des anciens] que le lire ; En lisant les veons ; nuls homs n'en puet [peut] plus dire ; Lires est noble chouse…
, Girard de Ross. Prologue.
XVe s. Depuis on legy tous ses forfaits pour lesquels il recevoit mort
, Froissart, III, IV, 14. Jean Fernando… apporta lettres au chanoine de Robertsart ; le chanoine les lisit
, Froissart, II, II, 139.
XVIe s. Arreste-toi, lisant, Ci-dessous est gisant… Ce renommé Langeay
, Marot, III, 263. Si bien qu'il lisoit aux quatre langues [français, latin, grec, hébreu] à six ans
, D'Aubigné, Mémoires, éd. LALANNE, p. 4. Lisant dans les yeux
, Montaigne, I, 4. Pour luy lire sa grace
, Montaigne, I, 91. Autant vaut celui qui chasse et rien ne prend, comme celuy qui lit et rien n'entend
, Cotgrave †
Étymologie de « lire »
- (Verbe) Du latin lĕgĕre (« id. »), proprement « recueillir »
- (Nom commun) De l’italien lira, du latin libra (« livre », le poids).
Wallon, lére, choisir ; provenç. legir, ligir ; catal. llegir ; espagn. leer ; portug. ler ; ital. leggere ; du lat. legere, proprement recueillir, puis lire ; grec λέγειν, recueillir et dire. Le participe liz vient de lectus ; le participe leüs ou lu suppose un verbe leir, irrégulièrement formé.
Phonétique du mot « lire »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
lire | lir |
Fréquence d'apparition du mot « lire » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « lire »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « lire »
-
Léon se mettait près d’elle ; ils regardaient ensemble les gravures et s’attendaient au bas des pages. Souvent, elle le priait de lui lire les vers ; Léon les déclamait d’une voix traînante et qu’il faisait expirer soigneusement aux passages d’amour.
Gustave Flaubert — Madame Bovary -
Il meurt à juste titre dans le déshonneur celui qui n'aime pas les livres et n'a pas confiance en eux.
Anonyme — Roman de Renart -
Je n'ai jamais rien demandé à ce que je lis que le vertige.
Louis Aragon — J'abats mon jeu, Éditeurs français réunis -
La lecture est un bonheur qui demande plus d'innocence et de liberté que de considération.
Maurice Blanchot — Le Livre à venir, Gallimard -
Lire est doux ; relire est - quelquefois - plus doux encore.
Emile Faguet — L'art de lire -
Entendre ou lire sans réfléchir est une occupation vaine ; réfléchir sans livre ni maître est dangereux.
Confucius en chinois Kongzi ou Kongfuzi [maître Kong] — Entretiens, I, 2 (traduction S. Couvreur) -
Qui sait lire et écrire a quatre yeux.
Proverbe albanais -
Un livre vous déplaît : qui vous force à le lire ?
Nicolas Boileau dit Boileau-Despréaux — Satires -
Il ne s'agit pas de beaucoup lire, mais de bien lire.
Aristippe -
"Lire, c'est voyager ; voyager, c'est lire."
Victor Hugo — Choses vues
Traductions du mot « lire »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | read |
Espagnol | leer |
Italien | leggere |
Allemand | lesen |
Chinois | 读 |
Arabe | اقرأ |
Portugais | ler |
Russe | читать |
Japonais | 読んだ |
Basque | irakurri |
Corse | leghje |
Synonymes de « lire »
- fait
- bouquiner
- consulter
- feuilleter
- parcourir
- survoler
- dépouiller
- dévorer
- compulser
- savoir
- déchiffrer
- ânonner
- épeler
- dire
- réciter
- articuler
- prononcer
- déclamer
- débiter
- percer
- pénétrer
- découvrir
- deviner
- décoder
- diffuser
- énoncer
- enregistrer
- relire
- transcrire
- manière
- langue
Antonymes de « lire »
Combien de points fait le mot lire au Scrabble ?
Nombre de points du mot lire au scrabble : 4 points