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Gueule

Variantes Singulier Pluriel
Féminin gueule gueules

Définitions de « gueule »

Trésor de la Langue Française informatisé

GUEULE, subst. fém.

A. − [Concernant certains animaux] Bouche des animaux carnassiers, des reptiles, des poissons, des batraciens. Le crapaud blanc accroupi ne ferma pas sa gueule humide (Schwob, Monelle,1894, p. 89).C'était là qu'il retournait à chaque voyage, une noisette ou une faîne dans sa petite gueule mi-fermée où saillaient les lames jumelles de ses grandes incisives (Pergaud, De Goupil,1910, p. 127) :
1. Lorsqu'un loup ravissant rôde autour d'une bergerie, son œil s'enflamme à l'aspect du troupeau nombreux nourri dans un gras pâturage; la vue de la brebis excite sa faim, et sa langue, sortant de sa gueule béante, semble déjà teinte du sang dont il brûle de s'abreuver... Chateaubr., Martyrs, t. 2, 1810, p. 169.
P. anal. On me conseilla de m'adresser à M. Laffitte et M. Laffitte m'avança dix mille francs que je jetai dans la gueule des créanciers les plus affamés (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 103).
VÉN. Chien qui chasse de gueule. Chien qui aboie en suivant les traces (cf. Baudr. Chasses 1834).
Loc. proverbiale. Se jeter, se précipiter, se fourrer dans la gueule du loup. Aller au-devant d'un danger certain. La maintenance de cette direction me surprenait. Elle nous menait en pleine gueule du loup, à Gênes (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 215).
Par allégorie. [Concernant des représentations fabuleuses] Gueule de dragon, de démon; gueule de l'enfer :
2. Ce bas-ventre en délire porte, absorbe et émet toute la puissance lumineuse de la composition. Jamais le désir effréné ne fut si brutalement peint, avec un sens plus intense de la force d'espèce ignoble qui presse une chair de s'offrir comme s'offre une gueule de monstre. Valéry, Variété V,1944, p. 190.
B. − [Concernant l'homme] Pop. et fam.
1. Bouche.
a) [En tant qu'orifice initial du tube digestif] S'en mettre plein la gueule; plaisirs de la gueule.
Les choses de la gueule. La nourriture et la boisson. V. gueulard ex. 2.
Expressions
Être porté sur la gueule. Chercher les plaisirs de la table.
Être une fine gueule. Être gourmet. Adrien Hébrard, une des plus fines gueules que j'ai connues, Paul Gaulot (...) et moi menions le chœur de la renaissance stomacale (L. Daudet, Salons et journaux,1917, p. 185).
Emporter la gueule. [En parlant de mets épicés, d'alcool] Enflammer le palais. Et après ce fromage blanc (...) le tord-boyaux tout pur de la demoiselle. Le heurt est violent, et comme l'on dit dans la langue du lieu : Ça emporte la gueule (Veuillot, Odeurs de Paris,1866, p. 151).
Avoir la gueule de bois. Avoir la bouche sèche et pâteuse à la suite d'un excès de boisson. Son cœur battait, il avait la gueule de bois, comme s'il s'était saoulé la veille (Sartre, Morts ds âme,1949, p. 9).Au fig. L'infinité de Dieu, de sa colère et de son indifférence, lui donnait la gueule de bois (Aymé, Vouivre,1943, p. 157).
Proverbe. La gueule fait périr plus de gens que le glaive. Les excès de table sont plus meurtriers que la guerre.
b) [En tant qu'elle contribue à l'émission de la voix articulée]
Vulg. Fermer, boucler sa gueule. Se taire. Vas-tu la fermer ta gueule, tout de même (Aymé, Rue sans nom,1930, p. 68).P. ell. Ta gueule! Tais-toi. Ta gueule, fais pas le gentilhomme. Dis-moi plutôt pourquoi tu étais chez Chauvieux cet après-midi (Aymé, Travelingue,1941, p. 242).
Donner de la gueule, (pousser) un coup de gueule. Crier, gronder, chanter fort. C'était le coup de gueule de trois heures moins le quart [à la Bourse], la bataille des derniers cours, l'enragement à savoir qui s'en irait les mains pleines (Zola, Argent,1891, p. 45).
Fort en gueule, grande gueule. Bavard et grossier. La grande qualité d'un ministre, la seule, Grâce à l'ordre nouveau, c'est d'être fort en gueule (Pommier, Colères,1844, p. 118).
Crever la gueule ouverte. Mourir sans aucune assistance, privé de secours :
3. Moi j'en ai vu qui avaient de la barbaque, les premiers jours, ils te la bouffaient sous le nez, ils t'auraient laissé crever la gueule ouverte. Sartre, Mort ds âme,1949, p. 259.
c) [En tant qu'elle exprime un sentiment d'hilarité] Se fendre la gueule. V. fendre A 2 b.
2. Visage, figure.
a) [En tant que réalité physique] Il est mort comme un mec vivant dans la charge (...) une balle dans la gueule (Carco, Innoc.,1916, p. 155).J'aurais dû me douter. Il a une sale gueule (Aymé, Tête autres,1952, p. 162) :
4. − Est-ce que c'est plus important d'avoir une jolie gueule, ou d'être bien faite? − Ça dépend. − De quoi? − De l'ensemble, et aussi des goûts. Beauvoir, Mandarins,1954, p. 54.
Gueule d'empeigne*. Gueule de raie*.
Coller, mettre la/sa main sur la gueule de qqn. V. coller ex. 8.Sur le coin de la gueule. V. gnon ex. de Queneau.
Casser la gueule à qqn. Le frapper violemment au visage :
5. Alors, avec cette facilité des foules à changer de passion, les soldats acclamèrent le caporal, qui répétait son serment de casser la gueule au premier de son escouade qui parlerait de ne pas se battre. Zola, Débâcle,1892, p. 49.
Se casser la gueule. Faire une chute. Mais figurez-vous qu'un matin on l'a trouvé étendu, tout de son long, au bas du mur, dans la rue. Il s'était cassé la gueule en repartant (Queneau, Pierrot,1942, p. 42).Au fig. Subir un échec. J'ai tourné « L'écume des jours » d'après Boris Vian; le film s'est cassé la gueule (L'Express,9 mars 1970ds Gilb. 1971).
Aller se faire casser la gueule. Aller au-devant de la mort, au-devant de sa perte; aller à la guerre. C'est vexant tout de même d'être là, à se faire casser la gueule pour les autres, quand les autres sont quelque part, à fumer tranquillement leur pipe (Zola, Débâcle,1892p. 359).
Gueule cassée. Visage blessé. Il s'est battu avec nous dans les Flandres, et a reçu là-bas une terrible blessure au visage, qui lui vaut parmi les Bédouins le surnom de l'Homme à la gueule cassée (Tharaud, Alerte en Syrie!1937, p. 125).
P. méton., arg.
Gueule cassée (arg. milit.). Blessé de la face. [À la Loterie nationale] Tirage des « Gueules cassées ».
Gueule noire (arg. des mines). Mineur :
6. Celui qui les a fréquentées quelque peu tire respectueusement son chapeau devant les attachantes et glorieuses « gueules noires ». C'est avec le souci perpétuel de la sécurité que doivent travailler les artisans de la mine. E. Schneider, Charbon,1945, p. 228.
b) [En tant qu'elle exprime un sentiment, une émotion, un état d'âme, un comportement] Faire une sale gueule, une drôle de gueule; avoir une bonne gueule. En faire une gueule! :
7. Il s'aperçoit pour la première fois que ses camarades le regardent d'une façon anormale. Il constate : − Vous en faites des gueules! Il essaie de sourire, mais il ne rencontre que des visages fermés, figés, et son sourire tombe. Sartre, Jeux sont faits,1947, p. 153.
Faire la gueule (à qqn). Bouder. Dis donc, Marie-bon-bec, ne fais pas ta gueule, cria Coupeau. Tu sais, à Chaillot les rabat-joie! (Zola, Assommoir,1877, p. 704).
Arriver, avoir, venir la gueule enfarinée. Arriver, paraître, venir sans méfiance ou avec une feinte naïveté :
8. − Tu l'avais ta gueule enfarinée, hein, grand saligaud? qu'on l'asticotait nous Robinson, histoire de le faire grimper et de le mettre en boîte. Tu croyais que t'allais te l'envoyer hein? le gueuleton pépère avec les vieux? Céline, Voyage,1932, p. 137.
Se payer la gueule de qqn. Se moquer de. Il a cru qu'on se payait sa gueule (Cocteau, Machine infern.,1934, I, p. 38).
3. [En parlant d'une pers. ou d'une chose] Aspect, apparence. De jour, le château a une gueule invraisemblable (Giono, Gds chemins,1951, p. 216).
Avoir de la gueule. Avoir quelque chose qui retient l'attention; être bien fait; avoir du chic. Quant aux Invalides, indiscutablement, « ç'a de la gueule » (H. Bazin, Vipère,1948, p. 219).
Avoir une sale gueule. Offrir une triste apparence. Il ne fait pas froid du tout, mais le pays a vraiment une sale gueule (Giono, Gds chemins,1951p. 196).
Avoir la gueule de l'emploi. Convenir pour l'emploi, le rôle, la fonction proposé(e). Enlève donc tes lunettes, dit Tortose à Pierrot, enlève donc tes lunettes, si tu veux avoir la gueule de l'emploi (Queneau, Pierrot,1942, p. 7).
C. − [Dans le règne végét.] Fleur en gueule. ,,Se dit d'une corolle gamopétale divisée en deux lèvres, la supérieure ordinairement bifide, l'inférieure le plus souvent trilobée et présentant une bosselure saillante en dedans au palais qui ferme l'entrée de la gorge de la corolle`` (Littré-Robin 1858).
D. − [Concernant certains objets] Ouverture béante. Gueule d'un four, d'une cruche, d'une gouttière, d'un canon. Chargés jusqu'à la gueule (...) les fours dévoraient des pelletées de charbon (A. Daudet, Jack, t. 2, 1876, p. 116) :
9. Et, depuis de longues minutes, il battait les pentes, lorsqu'il aperçut devant lui l'ouverture ronde, la gueule noire du tunnel. Un train montant s'y engouffrait, hurlant et sifflant, laissant, disparu, bu par la terre, une longue secousse dont le sol tremblait. Zola, Bête hum.,1890, p. 43.
Charger un canon jusqu'à la gueule. Bourrer l'âme du canon de poudre et de mitraille. Une fois réduits à quatre pouces de longueur, on charge ces petits canons jusqu'à la gueule (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 158).
REM. 1.
Gueugueule, subst. fém.[Souvent précédé de l'adj. petite et s'appliquant aussi bien à une pers. qu'à un jeune ou petit animal] Petite gueule. Le petit chien est mort. Quel dommage! (...) Sa gueugueule Et son nénez, roses tous deux semblaient la seule Chose vivante en lui (Verlaine, Dédic., Paris, éd. de Cluny, 1940 [1890], p. 178).Ah! Ah! grognassa Sylvestre Piboulet, on lui sert son petit déjeuner au lit, à Mistenflûte. Ces dames se dérangent pour sa petite gueugueule, ces dames le chouchoutent (Arnoux, Zulma,1960, p. 285).
2.
Gueulette, subst. fém.[Dimin. plus affectif que gueugueule] Enfin la porte s'ouvre et une charmante gueulette de boniche apparaît dans le cadre, un sourire plein la bouche (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 260).
3.
Gulaire, adj.,zool. Qui fait partie ou est autour de la gueule. Un fort repli gulaire transverse (E. Perrier, Zool., t. 4, 1928-32, p. 3094).Emploi subst. Plaque cornée autour de la gueule de certains animaux. La face ventrale [chez les tortues] est aussi protégée par des plaques cornées; ce sont une paire de gutturales ou gulaires (E. Perrier, Zool., t. 4, 1928-32p. 2978).
Prononc. et Orth. : [gœl]. Att. ds Ac. 1694-1932, Homon. gueules. Étymol. et Hist. [Fin xes. gola « gosier, gorge » (Passion, éd. d'Arco S. Avalle, 102)] 1. a) ca 1135 os de la gole « os de la gorge, os du cou, au sens de vertèbres cervicales (v. J. Frappier ds Mélanges J. Boutière, pp. 238-239) » (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 132); b) 1174-77 « bouche (en tant qu'organe servant à crier) » (Renart, éd. E. Martin, II, 384 : Harou! s'escrie a plaine goule); c) 1176-81 d'un animal (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 3363); d) fin xvie-début xviies. p. ext. « visage (ici fig.) » (Béroalde de Verville, Moyen de parvenir ds Jaub. : la goule enfarinée); 2. xiiies. « gloutonnerie, gourmandise » (Isopet de Lyon, 450 ds T.-L.); 3. 1176 gueule « ouverture béante » (Chr. de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 1942). Du lat. gula « gosier, gorge », « palais, bouche », p. ext. « gourmandise ». Fréq. abs. littér. : 1 578. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 046, b) 2 183; xxes. : a) 2 926, b) 2 888. Bbg. « Bottleneck » : goulot ou goulet d'étranglement? Actual. terminol. 1972, t. 5, no8, p. 3 - Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 310, 650. - Quem. DDL t. 2, 6, 7, 15; t. 9 (s.v. gueulette).

Wiktionnaire

Nom commun - ancien français

gueule \Prononciation ?\ féminin

  1. Variante de gole.

Nom commun - français

gueule \ɡœl\ féminin

  1. Bouche chez les animaux carnassiers, chez certains poissons et certains gros reptiles.
    • La rainette, atteinte en plein flanc, écartait les pattes et ouvrait la gueule en montrant son goitre blanc. — (Louis Pergaud, Un sauvetage, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Gueule béante. — Le lion emportait sa proie dans sa gueule. — Il avait la gueule ouverte pour l’engloutir.
    • (Figuré)Tout d’un coup, lentement, comme une gueule, s’ouvrirent les deux battants des portes […]. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
    • (Figuré)[…], un récif au large, dragon gigantesque, la gueule terrifiante, l’épine dorsale et la longue queue hérissées de pointes, semble en interdire l’accès; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
  2. (Populaire) (Méprisant) Bouche. Note : Utilisé dans des expressions.
    • Être fort en gueule, parler beaucoup et en langage trivial.
    • Fermer sa gueule, se taire. (Ferme) ta gueule, tais-toi. (Vulgaire)
    • Il en a menti par la gueule, par sa gueule. (Désuet)
    • Vous en avez menti par la gueule ! s’écria Marigny. — (Maurice Druon, Les Rois maudits, tome 2, « La Reine étranglée »)
    • Il a la gueule ferrée, c’est une gueule ferrée, se dit de quelqu’un qui a souvent l’injure à la bouche. On le dit aussi de celui qui mange avidement des mets très chauds.
    • Dans ce dernier sens, on dit également avoir la gueule pavée.
    • Gueule fraîche se dit d’une personne de bon appétit et toujours prête à manger.
    • Mots de gueule, paroles brutales, vertes, populacières.
    • Crever la gueule ouverte, se dit d'un attentisme flagrant d'une tierce personne.
  3. (Populaire) (Méprisant) Visage.
    • — Deux fois l’falot, comprends-tu? et tel que j’te l'dis, condamné à mort pour avoir filé ma crosse dans la gueule de mon lieutenant. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Seb le connaît un peu, il paraît que ce gars envoie des patates de forain, couche ses ennemis d’une tarte dans la gueule avant de leur faire danser la Macarena. — (Zarca, Paname Underground, Paris : éditions Goutte d’Or, 2017, chapitre 14)
    • Donner sur la gueule à quelqu’un, lui donner un soufflet, lui donner un coup de poing sur le visage.
    • Quoi ma gueule ?
      Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?
      Quelque chose qui ne va pas ?
      Elle ne te revient pas ?
      — (Ma gueule, chanson interprétée par Johnny Hallyday)
    • On ment bien de la bouche, mais avec la gueule qu’on fait en même temps, on dit la vérité quand même. — (Friedrich Nietzsche, Par delà le bien et le mal, 1886)
  4. (Familier) (Péjoratif) Personne.
    • Aller à la Brasserie ? Revoir toujours les mêmes gueules ? Zut ! — (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 148, page 69, 31 janvier 1932)
  5. (Par analogie) Ouverture de certains objets.
    • Enfin l’Othello, qui se trouvait alors à dix portées de fusil, montra distinctement les gueules menaçantes de douze canons prêts à faire feu. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • […], on aperçoit, au fond de la baie, une longue ligne de murailles grises flanquées de tours et de bastions […]. Elles sont garnies de vieux canons, presque inoffensifs aujourd'hui, mais à la gueule toujours menaçante braquée sur la mer; […]. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 20)
    • Elles emplissent à ras la gueule un alambic de cuivre. — (Jean Suquet, Le scorpion et la rose‎, page 178, 1970)
    • (Vieilli)La gueule d’un four. — La gueule d’une cruche. — La gueule d’un sac.
  6. (Par analogie) Ouverture d'un terrier.
    • Il s’attardait aux gueules ténébreuses des terriers […]. — (Maurice Genevoix, Raboliot, 1925, quatrième partie, chapitre 1, page 205 de l'édition du Livre de Poche)
  7. (Botanique) Labié.
    • Fleur, corolle en gueule.
  8. Appétit, voire goinfrerie.
    • Bouilloux et Labbé, curiosités gargantuesques, font assaut de gueule, chez les Septmance comme partout où l’on se marie. Labbé boit le vin blanc dans un seau à traire les vaches, Bouilloux se voit apporter un gigot entier dont il ne cède rien à personne, que l’os dépouillé. — (Colette, La maison de Claudine, Hachette, 1922, collection Livre de Poche, 1960, pages 61-62)
    • L’Adélaïde lui fit observer que le litre de vin était à sept sous et qu’il fallait faire durer le tonneau jusqu’aux prochaines vendanges. Elle ajouta que les hommes étaient tous pareils. Ils ne pensaient qu’à leurs gueules. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 35)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

GUEULE. n. f.
La bouche chez les animaux carnassiers, chez certains autres quadrupèdes, chez certains poissons et certains gros reptiles. La gueule d'un chien, d'un loup, d'un lion, d'un crocodile, d'un requin, d'un brochet, etc. Gueule béante. Le lion emportait sa proie dans sa gueule. Il avait la gueule ouverte pour l'engloutir. Fig. et fam., Mettre, laisser quelqu'un à la gueule du loup, Exposer, abandonner quelqu'un à un péril certain. Venir se mettre, se jeter dans la gueule du loup, Se livrer soi-même à l'ennemi, au danger dont on est menacé. Il se dit, populairement et pur mépris, en parlant des Personnes, Il a une vilaine gueule, une gueule d'apache. Il en a menti par la gueule, par sa gueule. On dit quelquefois GUEULE au lieu BOUCHE dans l'expression Venir la bouche enfarinée. Pop., Donner sur la gueule à quelqu'un, Lui donner un soufflet, lui donner un coup de poing sur le visage. Casser la gueule, Tuer. Se faire casser la gueule, Se faire tuer. Pop., Être fort en gueule, Parler beaucoup et en langage trivial. Fig. et pop., Il a la gueule ferrée, c'est une gueule ferrée, se dit de Quelqu'un qui a souvent l'injure à la bouche. On le dit aussi de Celui qui mange avidement des mets très chauds. Dans ce dernier sens, on dit également Avoir la gueule pavée. Fig. et fam., Gueule fraîche se dit d'une Personne de bon appétit et toujours prête à manger. Fig. et bassement, Mots de gueule, Paroles brutales, vertes, populacières. Fig. et bassement, Avoir la gueule de bois, Avoir la bouche sèche, à la suite d'un excès de boisson. Fine gueule se dit d'un Gourmet.

GUEULE se dit encore, par analogie, de l'Ouverture de certains objets. La gueule d'un four. La gueule d'une cruche. La gueule d'un sac. Charger un canon jusqu'à la gueule. En termes de Botanique, Fleur, corolle en gueule, se dit quelquefois d'une Fleur, d'une corolle labiée. Gueule-de-loup, Un des noms vulgaires d'un genre de plantes de la famille des Personnées appelé Muflier.

Littré (1872-1877)

GUEULE (gheu-l') s. f.
  • 1La bouche, dans la plupart des quadrupèdes carnassiers et des poissons. La gueule d'un brochet. Ô le fâcheux objet, sitôt qu'on n'entend rien, De voir ouvrir ainsi tant de gueules de chien ! Scarron, D. Japhet d'Arm. III, 4. J'ai été délivré de la gueule du lion, Sacy, Bible, St Paul, Épît. à Timoth. IV, 17. Dans la gueule en travers on lui passe [à la tortue] un bâton, La Fontaine, Fabl. X, 3. [Il] Se roule et leur présente une gueule enflammée Qui les couvre de feu, de sang et de fumée, Racine, Phèd. V, 6.

    En un tour de gueule, se dit d'un animal qui mange quelque chose avec promptitude et voracité.

    Terme de chasse. On dit qu'un chien chasse de gueule, pour dire qu'il aboie sur ses voies ; et qu'il a fait sa gueule, lorsque, après avoir été bien nourri de lait, il prend de la vigueur au bout de cinq mois.

    Sa gueule est faite, se dit du porc, quand toutes ses dents sont venues.

    Fig. La gueule du loup, voy. LOUP.

    Terme de tératologie. Gueule de loup, scissure congénitale de la voûte palatine et de la lèvre supérieure.

    Gueule pavée, nom donné par les habitants de l'île Maurice à deux poissons, l'un une daurade, l'autre qui paraît être un sciénoïde.

    Poétiquement. Gueule de certains êtres mythologiques ou monstrueux. Lorsqu'il entend de loin, d'une gueule infernale, La chicane en fureur mugir dans la grand'salle, Boileau, Sat. VIII.

  • 2Populairement et par mépris. La bouche, en parlant des personnes. Il a la gueule fendue jusqu'aux oreilles.

    Fig. Quelle gueule il a ! c'est-à-dire comme il bavarde, comme il crie ! Garder toujours un homme, et l'entendre crier ? Quelle gueule ! pour moi, je crois qu'il est sorcier, Racine, Plaid. I, 2.

    Donner sur la gueule à quelqu'un, lui paumer la gueule, c'est-à-dire lui donner un coup sur la face. Je ne me soucie guère de lui… J'ai bien pensé lui donner sur la gueule, Hauteroche, Crispin médecin, I, 8. J'ai la volonté de vous paumer la gueule, monsieur de Lépine, Dancourt, le Mari retrouvé, sc. 10.

    Fig. Donner à quelqu'un sur la gueule, le faire taire.

    Bassement. Il en a menti par la gueule ou par sa gueule.

    Fort en gueule, bavard et insolent. Vous êtes, ma mie, une fille suivante Un peu trop forte en gueule et fort impertinente, Molière, Tart. I, 1.

    Gueule ferrée, homme qui a l'injure à la bouche, qui a de l'impudence. Il eût fallu y trouver [dans le parlement] des gueules bien fortes et bien ferrées pour vouloir opiner haut contre les formes, en face du roi, Saint-Simon, 512, 18.

    Il a toujours la gueule ouverte, se dit d'un homme qui crie beaucoup.

    Avoir la gueule morte, ne rien dire, être triste, et être réduit au silence.

    Il n'a que la gueule, que de la gueule, il ne sait, ni ne peut que crier, c'est un hâbleur.

    Fig. et bassement. La gueule du juge en pétera, il faut que la gueule du juge en pète, se dit quand on ne veut entendre à aucun accommodement sur une affaire, et qu'on exige qu'elle soit jugée.

    Venir la gueule enfarinée, venir inconsidérément et avec une sorte de confiance. Cette gueule enfarinée [une confiance trop grande en une nouvelle], qui m'a obligée de vous dire de si bon cœur une fausseté, ne m'empêchera pas de vous en mander peut-être encore, car je suis toujours la dupe des circonstances, et cette nouvelle en était toute pleine, Sévigné, Lett. du 1er mai 1686.

  • 3 Fig. Gueule, en tant qu'elle sert à manger. Les chiens du lieu, n'ayant en tête Qu'un intérêt de gueule, à cris, à coups de dents Vous accompagnent ces passants [les chiens étrangers], La Fontaine, Fab. X, 15. Surtout certain hâbleur à la gueule affamée, Boileau, Sat. III.

    Avoir la gueule pavée, manger très chaud, ou des choses très épicées.

    On dit aussi en ce sens : avoir la gueule ferrée.

    Ce ménage a la gueule bien grande, il faut beaucoup d'argent pour l'entretenir.

    Gueule fraîche, grand mangeur, parasite.

    Venir la gueule fraîche, venir avec un bon appétit. S'en reviennent la gueule fraîche, Afin d'en faire la dépêche, Scarron, Virg. dans LE ROUX, Dict. comique.

    Gueule fine, se dit d'une personne qui se connaît en bons morceaux.

    Des mots de gueule, des mots trop libres, paroles déshonnêtes, qui se disent parfois dans les repas abondants et joyeux. Il ne faut pas s'enquérir comment il fut morfé [mangé goulûment], ni combien on dit de bons mots de gueule, Francion, V, p. 191. Une farce garnie de mots de gueule, Prologue de Brusquambille, Hist. du théât. fr. 1745, t. IV, p. 144.

    Une gueule béante, une gueule ouverte, et qui demande de quoi manger, dévorer. De Mesmes, bien éveillé, bien averti, avait tourné vers cette première charge de la robe [chancelier] une gueule béante, Saint-Simon, 358, 229.

  • 4 Par analogie, ouverture. La gueule d'un four. La gueule de la fournaise. La gueule d'une cruche. Là c'est l'artillerie aux cent gueules de fonte, Hugo, Voix, 4.

    Futaille à gueule bée, futaille défoncée par un bout.

    Gueule bée, se dit, dans quelques provinces, d'un tonneau défoncé par un bout, dans lequel on jette le raisin quand on fait les vendanges.

    Terme d'hydraulique. Gueule bée, décharge d'un bassin supérieur qui fournit une nappe à un réservoir. Une usine marche à gueule bée quand la vanne motrice est levée de toute sa hauteur hors de l'eau ; c'est l'opposé de marcher à vanne trempante.

  • 5 Terme de botanique. Fleur en gueule, corolle gamopétale divisée en deux lèvres, la supérieure ordinairement bifide, l'inférieure le plus souvent trilobée, et présentant une forme comparée à une gueule.

    Gueule de loup, un des noms vulgaires donnés au muflier à grandes fleurs, dit aussi muflier des jardins et mufle de veau (antirrhinum majus, L.).

    Gueule noire, fruit de l'airelle myrtile qui noircit les lèvres quand on le mange.

  • 6 Terme d'architecture. Partie de la cymaise, dite aussi doucine.

    Gueule de loup, entaille angulaire faite dans l'extrémité d'une pièce de bois, pour qu'elle puisse embrasser l'angle de deux faces adjacentes d'une autre pièce.

    Gueule de loup, coude de tuyau sur le haut d'une cheminée, tournant sur un pivot, de manière que la fumée sort dans la même direction que le vent.

  • 7 Terme de marine. Pont sur gueule, le pont supérieur.

    Gueule de loup, gueule de raie, sortes de nœuds.

  • 8Gueule de four, mésange à longue queue, dans la Sologne.

    PROVERBE

    La gueule [la gourmandise] tue plus de gens que l'épée.

HISTORIQUE

XIIe s. Pinabel ont saisi, qui gist goule baée, Ronc. p. 196.

XIIIe s. Sire, dist li escuiers, pendez moi par la geule, se ce n'est voirs [vrai], Chr. de Rains, p. 172. Mais Male-Bouche trop forfait Par s'orde vil langue despute, Qui ne puet, dès que il l'a dite, De sa goule mal renomée Restorer bonne renomée, la Rose, 7411. Ou que dedens sa goule trible Tout vif me transgloutisse et trible, Cerberus li portiers d'enfer, ib. 21367. Fame doit rire à bouche close, Car ce n'est mie bele chose Quant el rit à geule estendue, Trop semble estre large et fendue, ib. 13565. S'il estoit aperte coze que mes cevaus [mon cheval] m'emportast par dure gole, ou par desroi, je me porroie escuser du meffet, Beaumanoir, LXIX.

XIVe s. Ceux qui ont la plus clere gueule Chantent la tresble sans demeure, Gace de la Buigne, Hist. litt. de la Fr. t. XXIV, p. 751.

XVe s. Lierres [voleur], par la vierge honourée, Vo gueule sera estranglée, Je vous livrerai au frapart [bourreau], Deschamps, Poésies mss. f° 236. Et bien vray le commun dict des maistres, que la gueulle tue plus de gens que les cousteaulx ne font, Jeh. de Saintré, ch. 8. [Les François] churent à la gueule de leurs ennemis, si comme est le fer sur l'enclume, Bouciq. I, 24.

XVIe s. Ils plaisantent en se moquant de Dieu, mesmes ils font gloire de brocarder et dire mots de gueule pour abaisser sa vertu, Calvin, Instit. 12. Estant toute la place environnée de fossés de 60 pieds de gueule, profonds de demie pique d'eau, D'Aubigné, Hist. III, 112. Munitions de guerre et de gueule, D'Aubigné, ib. III, 130. C'estoit un vrai diable qui s'en vint trouver proye, la goule enfarinée, Beroalde de Verv. Moy. de parvenir, dans JAUBERT, Lexique. Il [un maître d'hôtel] m'a faict un discours de cette science de gueule [l'art de manger] avecques une gravité et contenance magistrale…, Montaigne, I, 381.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

GUEULE. Ajoutez :
9 On dit la gueule et non la bouche du cerf, Yauville, Sur la vénerie du cerf, 1788.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

GUEULE, s. f. (Gramm.) c’est ainsi qu’on appelle dans la plûpart des animaux, l’intérieur de la partie qui est armée de dents, où sont la langue & le palais, & qu’on appelle dans l’homme & le cheval la bouche.

Gueule droite & renversée, (Architecture.) ce sont les deux parties de la cimaise qui forment un membre, dont le contour est en S. La plus avancée & concave s’appelle gueule droite ou doucine, voyez Doucine ; & l’autre qui est convexe s’appelle gueule renversée ou salon ; voyez Cimaise.

Gueule Bée, terme de Tonnelier ; c’est ainsi qu’on appelle une futaille ouverte qu’on a défoncée par un bout. Voyez Futaille.

Gueule de Loup, (Bas au métier.) partie du métier à bas. Voyez cet article.

Gueules, en termes de Blason, c’est la couleur rouge ; voyez Rouge.

Le pere Monet dit que le mot de gueules dérive de l’hébreu gulud, ou gulidit, petite peau rougeâtre qui paroît sur une plaie quand elle commence à se guérir : le P. Ménétrier dit que ces mots ne se trouvent point dans la langue hébraïque : mais cela n’est pas exactement vrai ; car dans les langues orientales, comme l’hébreu, le chaldéen, le syriaque, & l’arabe, on dit gheld, pour cutis, pellis, peau, d’où est venu le mot arabe gulud : & en général le mot de gueules signifie la couleur rouge chez la plûpart des orientaux. Les Arabes & les Persans donnent ce nom à la rose.

D’autres avec Nicod dérivent le mot de gueules de gula, la gueule des animaux, qui l’ont ordinairement rouge ; ou du latin cusculium, qui est le coccos des Grecs, ou la graine d’écarlate.

Dans la Gravure, la couleur de gueules s’exprime par des hachures perpendiculaires, tirées du chef de l’écusson à la pointe. On la marque aussi par la lettre G.

Cette couleur passe pour un symbole de charité, de bravoure, de hardiesse, & de générosité ; elle représente la couleur du sang, le cinnabre, & la vraie écarlate ; c’est la premiere des couleurs qu’on employe dans les armoiries ; & elle marque une si grande distinction, que les anciennes lois défendoient à tout le monde de la porter dans les armoiries, à-moins qu’on ne fût prince, ou qu’on n’en eût la permission du souverain.

Spelman dans son aspilogia, dit que cette couleur étoit dans une estime particuliere chez les Romains, comme elle avoit été auparavant chez les Troyens : qu’ils peignoient en vermillon les corps de leurs dieux, aussi-bien que de leurs généraux le jour de leur triomphe. Sous le gouvernement des consuls, les soldats étoient habillés de rouge, d’où étoit venu le nom de russati. Jean de Bado Aureo ajoûte que la teinture rouge appellée par les Grecs phénicienne, & par nous écarlate, fut adoptée d’abord par les Romains, pour empêcher que l’on ne s’effrayât du sang qui découloit des plaies des blessés dans la bataille.

En effet le rouge a toûjours passé pour une couleur impériale, & les empereurs étoient toûjours vêtus, chaussés, & meublés de rouge. Leurs édits, dépêches, signatures, & sceaux, étoient d’encre & de cire rouges ; & c’est de-là qu’est venu le nom de rubrique. Dictionn. étymol. de Trév. & Chambers.

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Étymologie de « gueule »

Berry et norm. goule ; provenç. gola, guola, goulla ; espagn. portug. et ital. gola ; du lat. gula ; zend, gara, gosier ; sanscrit, gala, cou.

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De l’ancien français gole, du latin gŭla (« gosier, gorge »). (Vers 980) gola.
Le mot gueules (voir ce mot), utilisé en héraldique, pourrait lui être apparenté quoique cela fasse encore débat.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « gueule »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
gueule gœl

Fréquence d'apparition du mot « gueule » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Citations contenant le mot « gueule »

  • La dictature, c’est ‘ferme ta gueule’ ; la démocratie, c’est ‘cause toujours’.
    Jean-Louis Barrault
  • Celui qui parle à coeur ouvert est souvent invité à fermer sa gueule.
    Pierre Perret
  • L’arête est la vengeance du poisson et la gueule de bois, la colère des raisins.
    Tristan Bernard
  • Joint du matin, gueule de babouin.
    Paul Carvel — Jets d’encre
  • Ne traite pas le crocodile de sale gueule avant d'être complètement sorti du marigot.
    Alexandre Vialatte
  • Un bon os ne tombe jamais dans la gueule d'un bon chien.
    Proverbe québécois
  • J'ai une gueule de bois qui intéresserait un sculpteur.
    Frédéric Dard
  • Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l'ouvrir, ça démissionne.
    Jean-Pierre Chevènement — 2 Février 1983
  • Celui qui écoute aux portes la prend souvent en pleine gueule.
    Professeur Choron
  • Il faut se méfier des grandes gueules, bien sûr, et, par conséquent, se méfier aussi bien du préjugé contre les grandes gueules.
    Jacques Perret — Bande à part, Gallimard
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Images d'illustration du mot « gueule »

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Traductions du mot « gueule »

Langue Traduction
Anglais mouth
Espagnol boca
Italien bocca
Allemand mund
Chinois
Arabe فم
Portugais boca
Russe рот
Japonais
Basque ahoa
Corse bocca
Source : Google Translate API

Synonymes de « gueule »

Source : synonymes de gueule sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « gueule »

Combien de points fait le mot gueule au Scrabble ?

Nombre de points du mot gueule au scrabble : 7 points

Gueule

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