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Famille
Sommaire
- Définitions de « famille »
- Étymologie de « famille »
- Phonétique de « famille »
- Fréquence d'apparition du mot « famille » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « famille »
- Citations contenant le mot « famille »
- Images d'illustration du mot « famille »
- Traductions du mot « famille »
- Synonymes de « famille »
- Combien de points fait le mot famille au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | famille | familles |
Définitions de « famille »
Trésor de la Langue Française informatisé
FAMILLE, subst. fém.
Wiktionnaire
Nom commun - français
famille \fa.mij\ féminin
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(Nom collectif) (Désuet) Ensemble formé par les parents, les enfants et les serviteurs d'une maisonnée.
- Jusqu'au xviie siècle d’ailleurs, la famille, comme l’indique son étymologie, puisque le mot vient du terme latin famulus, le serviteur, englobe l’ensemble des parents et serviteurs. Et c’est dans ce sens qu’en parle La Fontaine lorsqu'il écrit : « il déjeune très bien, ainsi fait sa famille, chiens, chevaux et valets, tous gens bien endentés. » — (Simone Veil, discours à la Conférence internationale de la famille à l’UNESCO, Paris, 8 janvier 1979, dans Simone Veil, Mes combats, Bayard, 2016, page 383)
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(Nom collectif) (Strictement) Ensemble formé par les parents et leurs enfants.
- La famille, monsieur, existe-t elle ? Je nie la famille dans une société qui, à la mort du père ou de la mère partage les biens et dit à chacun d’aller de son côté. La famille est une association temporaire et fortuite que dissout promptement la mort. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Il avait grandi dans le giron de la famille, entouré de la tendresse de tous […] — (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- En outre, l’organisation de la famille française s’est achevée sous l’influence du droit canon et du droit romain qui revêtaient hier encore un aspect d’éternité et qui nous surprennent aujourd’hui par l’imminence de leur déclin. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l’amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
- Il n’y a point d’amour durable, partant point de bonheur, en dehors de la famille. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 233.)
- Mal éclairée d’un quinquet nu, la famille veillait autour du poêle triangulaire. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
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(Nom collectif) (Au sens large) Ensemble des personnes ayant des liens de parenté par le sang ou par alliance.
- Un faire-part imprimé, collé sur une vitre, annonçait la mort d’un client. Aucun nom sous le sien. Nulle mention d’ami ni de famille. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- […] je vis toute la famille de mon hôte, une vingtaine de personnes, dont une dizaine d’enfants, qui dormaient, serrés les uns contre les autres, sur des nattes de pandanus. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Dans ma famille, j’ai un oncle et deux cousins.
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(Nom collectif) (Spécialement) Suite des individus nés d’une même souche.
- Rabalan était le dernier représentant d’une famille de sorciers qui, durant plus d’un siècle, régnèrent dans Trélotte. Son arrière-grand-père, son grand-père, son père, tous ses oncles et tous ses cousins avaient été sorciers, et l’on racontait d’eux des choses terribles et merveilleuses. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Rabalan)
- Toutes les personnes qui vivent sous la protection d’un chef.
- Les Corleone sont une des cinq familles mafieuses de la ville de New York.
- La famille de l’ambassadeur désignait les domestiques et officiers qui sont sous ses ordres.
- Groupe, catégorie de choses ou d’êtres partageant des caractères communs.
- Nous faisons tous partie de l'unique famille humaine. — (Jean Proulx, Grandir en humanité, Fides, 2018, page 139)
- La famille des hypocrites est immense.
- Il y a plusieurs grandes familles de langues.
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(Mathématiques) Collection indexée d’élément(s) d’un ensemble E. Rigoureusement, application d’un ensemble d’indices I dans E, notée formellement .
- On appelle base d'un espace vectoriel E, toute famille de vecteurs libre et génératrice de E : (définition)
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(En particulier) (Biologie) Taxon qui regroupe les genres qui présentent le plus de similitudes entre eux.
- La Girafe dans son pays natal, broute la sommité des arbres, préférant les plantes de la famille des mimosa qui y abondent […] — (Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, Quelques Considérations sur la Girafe, 1827)
- Les Aroïdées habitent généralement les lieux humides, marécageux, et les bois très-ombragés; elles sont presque toutes âcres, même vésicantes. On distingue dans cette famille le Gouet ou Pied-de-veau (Arum L.), le Calla et l’Acorus. — (J.-P. Lamouroux, Précis de Phytographie ou d'Histoire Naturelle des plantes, Paris, 1828, page 333)
- Dans la nuit du 27 au 28 décembre, le patron du bateau le Saint-André, de Nice, a capturé, au moyen du palangre, quatre moines ou monges, squales de la famille des requins : deux de 3m,50 de long, et deux de 2m,50. — (Revue maritime et coloniale, 1895, volume 124, page 469)
- Dans l’hypothèse de la sinistralité ontogénétique du fossile, celui-ci pourrait être théoriquement classé dans la famille des Cynoglossidae, si sa morphologie tout entière ne s’inscrivait en faux contre pareille proposition : […]. — (Paul Chabanaud, « Étude complémentaire de la morphologie du Téléostéen pleuronectoïde solèiforme Eobuglossus eocenicus », dans le Bulletin de la Société géologique de France, 1941, page 21)
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(Typographie) Ensemble homogène de polices apparentées, de style identique, ne différant que par la largeur, la graisse ou le caractère romain ou italique[1] (information à préciser ou à vérifier).
- Helvetica est une police de la famille des linéales, où l'on retrouve notamment les polices Arial, Univers et Geneva. — (Wikipédia → lire en ligne)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Ensemble de personnes unies par le sang ou l'alliance. C'est un homme qui chérit sa famille. Il vit bien avec sa famille. Une famille nombreuse. La famille royale. Réunir sa famille. Chef de famille. Tous les membres de la famille. La famille de sa femme. Il ne veut voir personne de sa famille. Porter le trouble dans les familles. Être en famille. Dîner en famille. Un repas, une fête de famille. Ce sont des devoirs de famille. Par extension, La grande famille humaine. Avoir un air de famille, Avoir cette conformité de traits, de physionomie, qui existe ou qu'on croit reconnaître entre les personnes d'une même famille. Ils ont tous un air de famille. Il se dit spécialement de la Suite des individus nés d'une même souche. Bonne famille. Honnête famille. Famille riche considérable, noble, ancienne. De quelle famille est-elle? Dites-moi votre nom de famille. La ruine des familles. Déshonorer sa famille. Entrer dans une famille. Il est de famille de robe. Il est d'une famille bourgeoise. Il y a eu de grands hommes dans cette famille. Ces deux familles sont depuis longtemps ennemies. La famille régnante. Belle-famille, Les pères, mères, frères et surs d'un des deux époux par rapport à l'autre. Il se dit aussi de Parents qui ont un même foyer, qui habitent ensemble; et plus particulièrement du Père, de la mère et des enfants, ou même des enfants seulement. Il ne se plaît que dans sa famille. Vivre en famille. Il est traité comme une personne de la famille. J'ai passé huit jours dans cette aimable famille. Il est chargé d'une nombreuse famille. Père de famille. Mère de famille. C'est un bon père, une bonne mère de famille. Plusieurs de ceux qui ont péri étaient des pères de famille. Ce jeune homme est le soutien de sa famille. Il est le fléau de sa famille. Famille par alliance, Personnes entre lesquelles existent des liens résultant de mariages. Beau-frère, gendre, belle-fille, neveu, cousin par alliance. Fils de famille, Jeune homme né d'une famille riche et qui profite de la situation de ses parents pour s'endetter. Soutien de famille. Voyez SOUTIEN. Conseil de famille. Voyez CONSEIL. En termes de Procédure, User, prendre soin d'une chose en bon père de famille, Ménager, administrer une chose qui ne vous appartient pas avec autant d'économie que le propriétaire lui-même pourrait le faire. En termes de Peinture, Sainte Famille, Tableau qui représente Notre-Seigneur, la Vierge, saint Joseph, et quelquefois saint Jean. Une sainte Famille de Raphaël. Une sainte Famille du Poussin. Figurément, il désigne aussi un Ensemble d'êtres ou de choses présentant des caractères communs. En termes d'Histoire naturelle, Cet ordre d'oiseaux est divisé en trois familles. Les Labiées, les Ombellifères forment des familles de plantes. En termes de Philologie, Il y a plusieurs grandes familles de langues. Famille de mots, Les mots qui sont sortis d'un mot simple par les procédés de dérivation ou de composition.
Littré (1872-1877)
- 1Chez les Romains, réunion de serviteurs, d'esclaves appartenant à un seul individu ou attachés à un service public ; c'est le sens primitif.
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2Par suite il se dit de toutes les personnes, parents ou non, maîtres ou serviteurs, qui vivent sous le même toit. Chef de la famille. Gouvernement de la famille.
En Italie, chez les grands, toutes les personnes attachées au service d'une maison. La famille d'un cardinal.
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3L'ensemble des personnes d'un même sang, comme père, mère, enfants frères, oncles, neveux, cousins, etc. Entrer dans une famille par alliance. Il était le chef de la famille. La famille de sa femme. Un repas, une fête de famille.
J'ai vu trancher les jours de ma famille entière
, Racine, Andr. III, 6.Par extension.
Instruits par tes vertus, nous sommes ta famille
, Voltaire, Alz. I, 2.Cet accord [sur un même méridien] introduirait dans leur géographie [des peuples de l'Europe] la même uniformité que représentent déjà leur calendrier et leur arithmétique, uniformité qui, étendue aux nombreux objets de leurs relations mutuelles, formera de ces peuples divers une immense famille
, Laplace, Expos. I, 14.La grande famille humaine, l'ensemble des hommes, l'humanité tout entière.
Avoir un air de famille, se dit de la ressemblance que l'on trouve entre les différents membres d'une même famille.
Bonne famille, famille honnête et aussi famille occupant quelque rang dans la société.
Riche suffisamment et de bonne famille
, La Fontaine, Contr.Fils de famille, enfant de famille, jeune homme qui est d'une bonne famille.
Pinucio, jeune homme de famille
, La Fontaine, Berc.Lisette est une fille de famille, qui peut trouver mieux, monsieur ; et je ne vois pas que votre Lépine lui convienne
, Marivaux, Préj. vaincu, sc. 4.Il se dit quelquefois par moquerie.
- C'est un jeune homme distingué. - Le colonel : Oui, je sais ; ce que nous appelons, nous autres, un fils de famille, un de ces mauvais sujets que leurs parents jettent dans un régiment pour s'en débarrasser
, Ch. de Bernard, un Fils de famille, II, 6.Conseil de famille, voy. CONSEIL.
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4Les personnes de même sang vivant sous le même toit, et, plus particulièrement, le père, la mère et les enfants.
Laissez à son destin cette ingrate famille
, Corneille, Poly. IV, 6.Les dieux et l'empereur sont plus que ma famille
, Corneille, III, 3.Qu'est-ce, à proprement parler, qu'une famille, sinon une forme de royaume où l'on commande et où l'on obéit ?
Bourdaloue, 2e dim. après Pâq. Dominic. t. II, p. 10.Si vous ne voyez plus votre auguste famille, Le Dieu que vous servez vous adopte pour fille
, Voltaire, Zaïre, IV, 1.Père de famille, mère de famille, celui, celle qui est mariée et qui a des enfants.
Soutien de famille, le fils, le frère qui soutient une famille ; il a droit à l'exonération du service militaire. Fléau de famille, mauvais sujet qui désole ses parents.
En famille, chez soi, au milieu des siens.
Comme il causait en famille, on le vint avertir
, Sévigné, 295.La sainte Famille, Joseph, la Vierge et l'enfant Jésus.
Une sainte Famille, tableau qui représente la sainte Famille, quelquefois avec saint Jean. Une sainte Famille de Raphaël (Famille par une F majuscule).
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5 Terme de droit. Père de famille, voy. PÈRE.
Fils de famille, le fils qui est sous l'autorité paternelle.
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6Les enfants par rapport aux parents. Vous vous mariez, vous aurez bientôt de la famille.
Sa profession, devenue d'autant plus nécessaire qu'il était déjà chargé de famille, l'occupait beaucoup
, Fontenelle, Rolle.Je vous revois enfin, chère et triste famille
, Voltaire, Zaïre, II, 3.Les familles sont généralement plus nombreuses dans le peuple que dans les autres conditions
, Buffon, Probab. de la vie.Le ciel bénit toujours les nombreuses familles
, Collin D'Harleville, Chât. en Esp. v. 10.J'en sais [des chapons] qui sont bons maris, Qui même ont de la famille
, Béranger, Chapons.Il se dit de même des animaux. Voyez cette poule accourir avec toute sa petite famille.
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7Race composée de ceux qui sont du même sang par les mâles. Il est de famille de robe. Une famille bourgeoise.
Elle vit qu'elle allait unir la maison de France à la royale famille des Stuarts
, Bossuet, Reine d'Anglet.N'en doutons pas, chrétiens : Dieu a préparé dans son conseil éternel les premières familles, qui sont la source des nations, et, dans toutes les nations, les qualités dominantes qui devaient en faire la fortune ; il a aussi ordonné dans les nations les familles particulières dont elles sont composées, mais principalement celles qui devaient gouverner ces nations et en particulier, dans ces familles, tous les hommes par lesquels elles devaient ou s'élever ou se soutenir ou s'abattre
, Bossuet, Marie-Thér.Famille régnante, voy. RÉGNANT.
Terme d'histoire. Pacte de famille, traité défensif conclu entre Louis XV et le roi d'Espagne, en 1761.
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8Tous les religieux d'un même ordre, d'une même classe, d'un même monastère.
Tous les philosophes d'une même école.
Les philosophes de la famille de Platon et de celle d'Aristote
, Guez de Balzac, De la cour, 1er disc. -
9Il se dit des choses qui offrent des analogies d'origine ou de ressemblance.
Les idées du Tasse ne sont pas d'une aussi belle famille que celles du poëte latin [Virgile]
, Chateaubriand, Génie, II, I, 2. -
10 Terme d'histoire naturelle. Mot introduit en botanique par Magnol, et aujourd'hui généralement adopté non-seulement dans la botanique mais aussi dans la zoologie pour désigner des groupes de genres liés par des caractères communs. Les familles naturelles de Jussieu. La famille des labiées. Les singes et les makis forment deux familles distinctes dans l'ordre des quadrumanes.
Les panthères, les onces, les léopards, les guépards, les ocelots, les servals, les margais et les chats ne font qu'une même et méchante famille
, Buffon, Quadrup. t. VII, p. 257, dans POUGENS.Les animaux et les végétaux ne composent qu'une même famille et leurs analogies sont en grand nombre
, Bonnet, Lett. div. Œuv. t. XII, p. 389, dans POUGENS.Il y a une famille entière de fleurs qui appartient à cette forme [crucifères]
, Chateaubriand, Génie, IV, I, 2. - 11De la botanique et de la zoologie où le mot de famille s'est d'abord établi, il a passé à la classification des substances chimiques La famille des sels.
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12Il se dit aussi en géométrie. Réunion de surfaces caractérisées par une propriété commune du plan tangent.
Réunion de courbes ayant un caractère géométrique ou analytique commun. La famille des courbes du second degré.
- 13 Terme de grammaire. Famille de mots, ensemble de mots appartenant à un même radical. Père en français, padre en italien, pater en latin, appartiennent à une même famille.
REMARQUE
J'y étais allé en famille, qui fut aussi satisfaite de cette maison que moi
, Bussy-Rabutin, Lett. du 21 nov. 1666. Locution vicieuse, parce que famille n'a plus pour ainsi dire son sens propre
, Jullien, Gramm. p. 248. Il fallait dire : J'y étais allé en famille, et ma famille fut…
SYNONYME
FAMILLE, MAISON. Famille se dit quand on considère l'ensemble des individus de même sang qui vivent les uns à côté des autres : la famille royale, impériale. Maison se dit quand on considère la famille en sa succession dans le temps et en sa transmission : les maisons souveraines. Un homme est de bonne famille quand il provient d'une famille qui occupe un certain rang dans la société ; il est de bonne maison, quand il provient d'une famille héréditairement distinguée.
L'Académie remarque que, quand on parle des grandes et anciennes races de France et des pays étrangers, on se sert moins ordinairement du mot famille que du mot maison, et qu'au contraire, lorsqu'on parle des anciens Grecs ou des anciens Romains, on emploie de préférence le mot famille. La famille des Héraclides. La famille des Atrides. La famille des Césars. Cette remarque n'a rien d'absolu ; car on voit Bossuet appliquer le mot famille aux grandes races des temps modernes.
HISTORIQUE
XIVe s. Ce fut Brutus de qui famille cil estoit
, Bercheure, f° 56, verso. Retenir aucuns autres hosteus [hôtels, logements] en le [la] ville pour les caretons et famile dou dit prevost et jurés
, Caffiaux, Abattis de maisons, p. 18.
XVe s. L'archevesque de Ravenne estoit de la famille et maison des Ursins de Rome
, Chartier, Hist. de Charles VII, p. 259, dans LACURNE. Environ trente valets que pages, de la famille du duc de Bourgogne
, Monstrelet, t. I, f° 282, dans LACURNE. Tant y demoura, que ce seigneur le retint de sa famille pour ce qu'il chevauchoit moult bien
, Perceforest, t. III, f° 94.
XVIe s. Famille d'Archambaut, plus y en a, pis vaut
, Cotgrave † François George de la famille des freres mineurs
, Du Verdier, Bibl. p. 523, dans LACURNE.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
FAMILLE de courbes, s. f. (Géom.) Voyez l’article Courbe.
Famille, (Droit nat.) en latin, familia. Société domestique qui constitue le premier des états accessoires & naturels de l’homme.
En effet, une famille est une société civile, établie par la nature : cette société est la plus naturelle & la plus ancienne de toutes : elle sert de fondement à la société nationale ; car un peuple ou une nation, n’est qu’un composé de plusieurs familles.
Les familles commencent par le mariage, & c’est la nature elle-même qui invite les hommes à cette union ; de-là naissent les enfans, qui en perpétuant les familles, entretiennent la société humaine, & réparent les pertes que la mort y cause chaque jour.
Lorsqu’on prend le mot de famille dans un sens étroit, elle n’est composée, 1°. que du pere de famille : 2°. de la mere de famille, qui suivant l’idée reçue presque par-tout, passe dans la famille du mari : 3°. des enfans qui étant, si l’on peut parler ainsi, formés de la substance de leur pere & mere, appartiennent nécessairement à la famille. Mais lorsqu’on prend le mot de famille dans un sens plus étendu, on y comprend alors tous les parens ; car quoiqu’après la mort du pere de famille, chaque enfant établisse une famille particuliere, cependant tous ceux qui descendent d’une même tige, & qui sont par conséquent issus d’un même sang, sont regardés comme membres d’une même famille.
Comme tous les hommes naissent dans une famille, & tiennent leur état de la nature même, il s’ensuit que cet état, cette qualité ou condition des hommes, non-seulement ne peut leur être ôtée, mais qu’elle les rend participans des avantages, des biens, & des prérogatives attachées à la famille dans laquelle ils sont nés : cependant l’état de famille se perd dans la société par la proscription, en vertu de laquelle un homme est condamné à mort, & déclaré déchû de tous les droits de citoyen.
Il est si vrai que la famille est une sorte de propriété, qu’un homme qui a des enfans du sexe qui ne la perpétue pas, n’est jamais content qu’il n’en ait de celui qui la perpétue : ainsi la loi qui fixe la famille dans une suite de personnes de même sexe, contribue beaucoup, indépendamment des premiers motifs, à la propagation de l’espece humaine ; ajoûtons que les noms qui donnent aux hommes l’idée d’une chose qui semble ne devoir pas périr, sont très-propres à inspirer à chaque famille le desir d’étendre sa durée ; c’est pourquoi nous approuverions davantage l’usage des peuples chez qui les noms même distinguent les familles, que de ceux chez lesquels ils ne distinguent que les personnes.
Au reste, l’état de famille produit diverses relations très-importantes ; celle de mari & de femme, de pere, de mere & d’enfans, de freres & de sœurs, & de tous les autres degrés de parenté, qui sont le premier lien des hommes entr’eux. Nous ne parlerons donc pas de ces diverses relations. Voyez-en les articles dans leur ordre, Mari, Femme, &c. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.
* Famille, (Hist. anc.) Le mot latin familia ne répondoit pas toûjours à notre mot famille. Familia étoit fait de famulia, & il embrassoit dans son acception tous les domestiques d’une maison, où il y en avoit au moins quinze. On entendoit encore par familia, un corps d’ouvriers conduits & commandés par le préfet des eaux. Il y avoit deux de ces corps ; l’un public, qu’Agrippa avoit institué ; & l’autre privé, qui fut formé sous Claude. La troupe des gladiateurs, qui faisoient leurs exercices sous un chef commun, s’appelloit aussi familia : ce chef portoit le nom de lanista.
Les familles romaines, familiæ, étoient des divisions de ce qu’on appelloit gens : elles avoient un ayeul commun ; ainsi Cæcilius fut le chef qui donna le nom à la gens Cæcilia, & la gens Cæcilia comprit les familles des Balearici, Calvi, Caprarii, Celeres, Cretici, Dalmatici, Dentrices, Macedonici, Metelli, Nepotes, Numidici, Pii, Scipiones, Flacci, & Vittatores. Il y avoit des familles patriciennes & des plébéïennes, de même qu’il y avoit des gentes patricia & plebeïa : il y en avoit même qui étoient en partie patriciennes & en partie plébéïennes, partim nobiles, partim novæ, selon qu’elles avoient eu de tout tems le jus imaginum, ou qu’elles l’avoient nouvellement acquis. On pouvoit sortir d’une famille patricienne, & tomber dans une plébéïenne par dégénération ; & monter d’une famille plébéïenne dans une patricienne, sur-tout par adoption. De-là cette confusion qui regne dans les généalogies romaines ; confusion qui est encore augmentée par l’identité des noms dans les patriciennes & dans les plébéïennes : ainsi quand le patricien Q. Cæpio adopta le plébéïen M. Brutus, ce M. Brutus & ses descendans devinrent patriciens, & le reste de la famille des Brutus resta plébéïen. Au contraire, lorsque le plébéïen Q. Metellus adopta le patricien P. Scipio, celui-ci & tous ses descendans devinrent plébéïens, & le reste de la famille des Scipions resta patricien. Les affranchis prirent les noms de leurs maîtres, & resterent plébéïens ; autre source d’obscurités. Ajoûtez à cela que les auteurs ont souvent employé indistinctement les mots gens & familia ; les uns désignant par gens ce que d’autres désignent par familia, & réciproquement : mais ce que nous venons d’observer suffit pour prévenir contre des erreurs dans lesquelles il seroit facile de tomber.
Famille, (Jurispr.) Ce terme a dans cette matiere plusieurs significations différentes.
Famille se prend ordinairement pour l’assemblage de plusieurs personnes unies par les liens du sang ou de l’affinité.
On distinguoit chez les Romains deux sortes de familles ; savoir celle qui l’étoit jure proprio des personnes qui étoient soûmises à la puissance d’un même chef ou pere de famille, soit par la nature, comme les enfans naturels & légitimes ; soit de droit, comme les enfans adoptifs. L’autre sorte de famille comprenoit jure communi tous les agnats, & généralement toute la cognation ; car quoiqu’après la mort du pere de famille chacun des enfans qui étoient en sa puissance, devînt lui-même pere de famille, cependant on les considéroit toûjours comme étant de la même famille, attendu qu’ils procédoient de la même race. Voyez les lois 40. 195. & 196. au ff. de verb. signif.
On entend en Droit par pere de famille, toute personne, soit majeure ou mineure, qui joüit de ses droits, c’est-à-dire qui n’est point en la puissance d’autrui ; & par fils ou fille de famille, on entend pareillement un enfant majeur ou mineur, qui est en la puissance paternelle. Voyez ci-après Fils de Famille, Pere de famille, & Puissance paternelle.
Les enfans suivent la famille du pere, & non celle de la mere ; c’est-à-dire qu’ils portent le nom du pere, & suivent sa condition.
Demeurer dans la famille, c’est rester sous la puissance paternelle.
Un homme est censé avoir son domicile où il a sa famille. ff. 32. tit. j. l. 33.
En matiere de substitution, le terme de famille comprend la lignité collatérale aussi-bien que la directe. Fusarius, de fidei-comm. quest. 351.
Celui qui est chargé par le testateur de rendre sa succession à un de la famille, sans autre désignation, la peut rendre à qui bon lui semble, pourvû que ce soit à quelqu’un de la famille, sans être astraint à suivre l’ordre de proximité. Voyez la Peyrere, lett. F. n. 1. (A)
Famille, dans le Droit romain, se prend quelquefois pour la succession & pour les biens qui la composent, comme quand la loi des douze tables dit, proximus agnatus familiam habeto. L. 195. ff. de verb fignif.
C’est aussi en ce même sens que l’on disoit partage de la famille, familiæ erciscundæ, pour exprimer le partage des biens de la succession. Voyez digest. lib. X. tit. ij. & cod. lib. III. tit. xxxvj. (A)
Famille des Esclaves, étoit, chez les Romains, le corps général de tous les esclaves, ou quelque corps particulier de certains esclaves destinés à des fonctions qui leur étoient propres, comme la famille des publicaires ; c’est-à-dire de ceux qui étoient employés à la levée des tributs. Voyez la loi 19. dig. de verb. signif. §. 3. (A)
Famille de l’Evêque, dans les anciens titres, s’entend de tous ceux qui composent sa maison, soit officiers, domestiques, commensaux, & généralement tous ceux qui sont ordinairement auprès de lui, appellés familiares. (A)
Famille du Patron, c’étoit l’assemblage des esclaves qui étoient sous sa puissance, & même de ceux qu’il avoit affranchis. Voyez la loi 195. digest. de verb. signif. (A)
Famille des Publicaires, voyez ce qui en est dit ci-devant à l’article Famille des Esclaves.
Famille, Maison, synon. on dit la maison de France & la famille royale, une maison souveraine & une famille estimable. C’est la vanité qui a imaginé le mot de maison, pour marquer encore davantage les distinctions de la fortune & du hasard. L’orgueil a donc établi dans notre langue, comme autrefois parmi les Romains, que les titres, les hautes dignités & les grands emplois continués aux parens du même nom, formeroient ce qu’on nomme les maisons de gens de qualité, tandis qu’on appelleroit familles celles des citoyens qui, distingués de la lie du peuple, se perpétuent dans un Etat, & passent de pere en fils par des emplois honnêtes, des charges utiles, des alliances bien assorties, une éducation convenable, des mœurs douces & cultivées ; ainsi, tout calcul fait, les familles valent bien les maisons : il n’y a guere que les Nairos de la côte de Malabar qui peuvent penser différemment. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.
Famille, (Hist. nat.) ce terme est employé par les auteurs, pour exprimer un certain ordre d’animaux, de plantes ou d’autres productions naturelles, qui s’accordent dans leurs principaux caracteres, & renferment des individus nombreux, différens les uns des autres à certains égards ; mais qui réunis, ont (si l’on peut parler ainsi) un caractere distinct de famille, lequel ne se trouve pas dans ceux d’aucun autre genre.
Il n’a été que trop commun de confondre dans l’histoire naturelle, les termes de classe, famille, ordre, &c. maintenant le sens déterminé du mot famille, désigne cet ordre vaste de créatures sous lequel les classes & les genres ont des distinctions subordonnées. Parmi les quadrupedes, les divers genres de créatures munies d’ongles, conviennent ensemble dans plusieurs caracteres généraux communs à toutes ; mais elles different des autres animaux onglés, qui ont des caracteres particuliers qui les distinguent ; de cette maniere on ne met point le chat & le cheval dans une même famille.
Pareillement dans l’Icthyologie il y a plusieurs genres de poissons qui s’accordent parfaitement dans certains caracteres communs, & qui different de tous les autres genres par ces mêmes caracteres. La breme & le hareng, quoique différens pour le genre, peuvent être placés dans une même famille, parce que l’un & l’autre ont des caracteres généraux communs ; mais d’un autre côté personne ne s’avisera de mettre le hareng & la baleine dans une même famille.
L’arrangement des corps naturels en familles est d’un usage infini, quand cette distribution est bien faite, & que les divisions sont véritables & justes ; mais il est sans doute nuisible quand on se conduit autrement, parce qu’il n’entraîne que l’erreur & la confusion. Voyez Méthode.
Les divisions des regnes en familles, peuvent être ou artificielles ou naturelles.
Les familles sont artificielles chez tous les anciens naturalistes ; telles sont les distinctions & divisions qu’ils ont faites des plantes, en les fondant sur le lieu de la naissance de ces plantes, sur le tems qu’elles produisent des fleurs ; ou, en fait d’animaux, sur le terme de leur portée, leur maniere de mettre bas, leur nourriture & leur grandeur. Telles sont encore les divisions générales prises du nombre variable de certaines parties des corps naturels.
L’absurdité de la premiere de ces méthodes saute aux yeux, puisqu’elle requiert une connoissance antécédente des objets avant que de les avoir vûs. Lorsqu’une plante inconnue, un animal, un minéral, est offert à un naturaliste ; comment peut-il savoir par lui-même le tems auquel cette plante vient à fleurir, ou la maniere dont l’animal fait ses petits ? par conséquent il est impossible qu’il puisse le rapporter à sa famille, ou le découvrir parmi les individus de cette famille.
Pour ce qui regarde la derniere méthode de prendre le nombre de certaines parties externes pour constituer le caractere d’une famille, il est aisé d’en prouver l’insuffisance ; car, par exemple, à l’égard des poissons, si l’on prend les nageoires pour regle, ces nageoires ne sont pas toûjours les mêmes, pour le nombre, dans les diverses especes qui appartiennent véritablement & proprement à un genre ; ainsi la perche, le gadus, & autres poissons d’un même genre, ont plus ou moins de nageoires. Voilà donc les erreurs des méthodes artificielles & systématiques.
Mais les familles naturelles, c’est-à-dire tirées de la nature même des êtres, ne sont point sujetes à de tels inconvéniens. Ici tous les genres se rapportent à la même famille, & s’accordent parfaitement dans leurs parties principales. Les divers individus dont ces familles sont composées, se peuvent réduire sous divers genres : ensuite ceux-ci peuvent être arrangés dans leur classe propre ; & plus le nombre des classes sera petit, plus la méthode entiere sera nette & facile.
Ces familles naturelles ne doivent être uniquement fondées que sur des caracteres essentiels ; ainsi chez les quadrupedes, il faut les tirer seulement de la figure de leurs piés ou de leurs dents ; dans les oiseaux, la forme ou la proportion du bec pourra former leur caractere ; dans les poissons, la figure de la tête & la situation de la queue seront très-considérées, parce que ce sont des caracteres stables & essentiels.
Enfin, après bien des recherches, il semble que tout le monde animal, minéral, végétal & fossile, peut être ainsi réduit à des familles, à des classes, des genres & des especes ; & par ces secours l’étude de la nature deviendra facile & réguliere. Je ne dis pas que les méthodes de Hill, d’Artedi, de Linnæus, &c. soient telles sur cette matiere, qu’on ne puisse à l’avenir les rectifier & les perfectionner ; mais je croi que sans de semblables méthodes l’histoire naturelle ne sera que chaos & que confusion, une science vague, sans ordre & sans principe, telle qu’elle a été jusqu’à ce jour. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.
Étymologie de « famille »
Provenç. familla ; espagn. familia, famiglia ; du latin familia, famille, famulus, serviteur, de l'osque famel, serviteur, faama, maison, ce qui explique famel. Faama est le sanscrit dhāman, maison, du radical dhā, poser ; la transition du dh sanscrit à l'f latine est normale, ex. dhūma, fumus. Le sens étymologique montre par quels degrés le mot famille est venu à signifier les membres de la maison unis par les liens du sang.
- (1337) Du latin familia (« domesticité, maisonnée ») dérivé de famulus, famul (« serviteur, esclave »).
Phonétique du mot « famille »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
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famille | famij |
Fréquence d'apparition du mot « famille » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « famille »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « famille »
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Il faut laver son linge sale en famille.
Proverbe français -
Si le centre est stable, alors la famille est soudée.
Ngugi wa Thiong`o — Enfant, ne pleure pas -
« À vrai dire, Clément n'est pas vraiment déconfiné. » Le soupir de Sandrine Chauvin en dit long. Son fils de 13 ans combine, pour simplifier, une rare forme combinée de neuropathie et encéphalopathie. La famille, domiciliée à Falaise (Calvados), nous avait conté son difficile confinement, alors que les soins à domicile avaient cessé, pandémie oblige.
leparisien.fr — Clément et sa famille, vivent toujours un confinement forcé - Le Parisien -
Les amis : une famille dont on a choisi les membres.
Alphonse Karr -
La famille est le noyau de la civilisation.
Will Durant -
Il y a toujours une cuillère malpropre dans chaque famille.
Proverbe géorgien -
Une famille qui crie est une famille unie.
Gérald Godin — L'Ange exterminateur -
Mère trop piteuse fait sa famille teigneuse.
Proverbe français -
Où peut-on être mieux qu'au sein de sa famille ?
Jean François Marmontel — Lucile, opéra sur une musique de Grétry (1769) -
Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à sa façon.
Lev [en français Léon] Nikolaïevitch, comte Tolstoï — Anna Karenine
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Traductions du mot « famille »
Langue | Traduction |
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Anglais | family |
Espagnol | familia |
Italien | famiglia |
Allemand | familie |
Chinois | 家庭 |
Arabe | أسرة |
Portugais | família |
Russe | семья |
Japonais | 家族 |
Basque | familia |
Corse | famiglia |
Synonymes de « famille »
- race
- filiation
- lignée
- descendance
- ascendance
- parenté
- extraction
- origine
- lignage
- généalogie
- clan
- groupe
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Nombre de points du mot famille au scrabble : 12 points