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Coin

[kwɛ̃]
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Définitions de « coin »

Coin - Nom commun

  • Instrument prismatique en fer, bois ou autre matière dure utilisé pour fendre du bois ou des pierres par percussion.

    Et il me remit un coin pour l’aider à détacher un morceau de houille qu’il avait entamé par dessous ; car les piqueurs se font aider par les rouleurs.
    — Hector Malot, Sans famille
  • (Par analogie) Pièce servant à serrer ou fixer divers objets.

    On coinse aussi de la même manière, avec des coins de proportion, les mâts de hune & de perroquets dans leurs chouquets.
    — Encyclopédie méthodique : ou par ordre de matières, volume 1
  • (Numismatique) Morceau d’acier gravé servant à frapper monnaies et médailles.

    L’homme est un balancier qui frappe une monnaie à son coin.
    — Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit
  • (Figuré) Marque distinctive imprégnée d'une qualité particulière.

    […] pas de recette miracle en contrepoint, mais une analyse frappée au coin du bon sens qui dézingue méthodiquement la plus grande supercherie du siècle
    — Marine {de Tilly}, Bonheur et boniments
  • Endroit formant un angle, saillant ou rentrant.

    […] car il est une règle que les hiverneurs ne doivent point oublier : « faire la guerre aux coins ! » En effet, les coins, les angles, sont autant de réceptacles à glaces ; les cloisons empêchent la ventilation...

Expressions liées

  • Acculer quelqu'un dans son coin (l'exaspérer jusqu'à ses dernières limites.)
  • Aller au petit coin
    Autrefois celui qui avait le plus faim était celui qui retardait le plus d'attaquer son potage. Celui qui voulait aller au petit coin était celui dont le sourire était le plus large... 1944, II, p. 115.
    — Giraudoux, La Folle de Chaillot
  • Apercevoir un coin de ciel
  • Aux quatre coins de (dans tous les lieux possibles d'un espace considéré comme clos.)
  • Blague dans le coin (blague laissée de côté)
    — Il m’arrive même de rêver de vous, lui dis-je.— Tu parles ! s’esclaffa-t-elle.— Blague dans le coin, je suis sincère. — (Mickey Spillane, Mon nom est Mike Hammer, Omnibus, 2013, page 7)
  • Coin d'un bois (angle saillant formé par l'intersection de la lisière d'un bois et du chemin qui y pénètre p. méton., espace où se forme un tel angle)
    Il [Alexandre] répétait souvent : « je mourrai au coin d'un bois, dans un fossé, au bord d'un chemin, et l'on n'y pensera plus »
    — Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe
  • Coin de la bouche, des lèvres
  • Coin de la cheminée (espace en angle rentrant formé par les deux côtés de la cheminée.)
  • Coin de la rue (angle saillant formé par une ou plusieurs maisons à l'intersection de deux rues.)
    Nous avons tourné le coin de la rue où rougeoyait l'enseigne Schiltz
    — Simone de Beauvoir, Les Mandarins
  • Coin fenêtre (coin situé du côté de la fenêtre d'un compartiment de chemin de fer.)
  • Cultiver un coin de jardin
  • Dans les coins (dans l'intimité d'une maison.)
    Vous devez connaître dans les coins le double fond de ce château
    — André Gide, Isabelle
  • Dent en coin (dent incisive que l'on trouve chez certains animaux de chaque côté des crocs)
  • En boucher un coin
    — Vous pouvez dire que vous m’en bouchez un coin, murmura-t-elle, d’une voix expirante.Car elle prenait les expressions au pied de la lettre. — (Antoine Blondin, L’Europe buissonnière, 1949)
  • Enfoncer un coin (introduire un élément de division entre deux partis, deux personnes.)
  • Faire coin du même bois (utiliser un des éléments dont une chose est composée, pour l'achever.)
  • Formation en coin (formation d'une troupe d'infanterie en triangle, la pointe tournée vers l'ennemi.)
  • Habiter dans le coin
  • Jeu des quatre coins (jeu dans lequel quatre personnes occupant les angles d'un quadrilatère doivent changer de coin en courant tandis qu'une cinquième essaie d'occuper un coin laissé momentanément vide par le déplacement d'un des quatre partenaires.)
  • L'épicier, le crémier du coin
  • Le coin du bûcheron
  • Le coin à fraises, à violettes
  • Le petit coin (cabinets.)
  • Mettre un enfant au coin (l'obliger à se tenir debout dans l'angle d'une pièce, ou p. ext. face à un mur, en signe de punition.)
  • Monnaie, médaille à fleur de coin (dont l'empreinte marquée par le coin est encore très nette.)
  • Mourir au coin d'un bois (mourir dans un endroit solitaire.)
  • On ne voudrait pas le rencontrer au coin d'un bois (il a un aspect peu rassurant.)
  • Regarder de coin, regard en coin (Jeter un regard de côté et peu bienveillant.)
  • Rencontrer quelqu'un au coin d'une rue (le rencontrer par surprise.)
  • Rire, sourire en coin (rire, sourire peu appuyé et généralement malveillant.)
  • Sourire du coin de la bouche, rire au coin des lèvres
  • Tenir son coin
  • À tous les coins de rue, à chaque coin de rue (partout.)
  • Être marqué, frappé au coin de (porter la marque, le caractère de.)

Étymologie de « coin »

Du latin cuneus (« coin à fendre le bois » ou « tout objet ayant la forme d’un coin »), qui a également donné en français le terme cunéiforme (« en forme de coin »). On retrouve également des formes similaires dans d'autres langues romanes comme le wallon coine, le provençal cunh, conh, cong, l'espagnol cuño, le portugais cunho et l'italien conio.

Usage du mot « coin »

Évolution historique de l’usage du mot « coin » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « coin » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « coin »

Antonymes de « coin »

Citations contenant le mot « coin »

  • L'aventure est-elle au coin de la rue ?
    Jacques Dutronc — On nous cache tout, on nous dit rien
  • Eldoradin : qui n’accepte de partager avec personne son petit coin de paradis.
    Alain Finkielkraut — Petit Fictionnaire illustré
  • Tout ce que l'on cherche à redécouvrir Fleurit chaque jour au coin de nos vies.
    Jacques Brel
  • Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
    Jean Anouilh —  Antigone
  • Une idée nouvelle est un coin que l'on ne peut faire entrer que par le gros bout.
    Bernard Fontenelle
  • Il est stupide de vouloir exprimer dans un coin de rue toute la synthèse des émotions qu'un pays vous fait éprouver...
    André Derain
  • Le carré est une figure qui a un angle droit dans chaque coin.
    Jean-Charles — La foire aux cancres
  • Aucun coin de la terre n'a donné lieu, plus que Venise, à cette conspiration de l'enthousiasme.
    Guy de Maupassant — La Vie errante

Traductions du mot « coin »

Langue Traduction
Anglais corner
Espagnol esquina
Italien angolo
Allemand ecke
Chinois
Arabe ركن
Portugais canto
Russe угол
Japonais コーナー
Basque izkina
Corse cantonu
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.