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Coffre

Variantes Singulier Pluriel
Masculin coffre coffres

Définitions de « coffre »

Trésor de la Langue Française informatisé

COFFRE, subst. masc.

A.− Meuble ayant la forme d'une caisse munie d'un couvercle ou, plus rarement, d'une porte et dans lequel on enferme toute sorte d'objets que l'on veut dérober aux regards. Coffre à linge, à bois, etc. :
1. On apporta sur l'avant-scène deux coffres pleins de livres et trois grandes corbeilles remplies de couronnes. Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 1, 1811, p. 85.
2. Après les chaises, les lits et les tables, le meuble le plus important du moyen âge paraît avoir été le coffre... Le coffre placé sous les yeux du maître, renfermait son argent, sa vaisselle, ses habits, tous les menus meubles indispensables... Le coffre (...) reçut de bonne heure une ornementation, parce qu'il était en quelque sorte un meuble intime, et qu'il attirait de la considération à son propriétaire, d'après l'usage général de juger les choses par leur extérieur. Mérimée, Lettres à Viollet-le-Duc,1870, p. 271.
1. Fig. et vx. Mourir sur le/son coffre.
a) [P. réf. aux coffres servant de sièges dans les antichambres] Attendre indéfiniment.
b) [P. réf. aux coffres sur lesquels couchaient les domestiques] Mourir au service d'un grand.
2. Spécialement
a) Boîte où l'on range de l'argent, des bijoux... Coffre à bijoux :
3. ... je me prosternai devant elle, je lui offris sa part dans mon butin : une croix de diamants qui avait été portée par une jeune sicilienne, un petit coffre anglais d'un travail précieux. Janin, L'Âne mort et la femme guillotinée,1829, p. 102.
b) Coffre-fort ou compartiment d'un coffre-fort loués à ses clients par une banque :
4. Alors, tu vois les coffres. Il n'y a que cela, tout le long des murailles. Ce sont des coffres énormes, comme des armoires. On les ouvre et, dedans, il y a une infinité de petits coffres pour les particuliers comme toi et moi. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise, 1934, p. 205.
c) Les coffres de l'État. Le trésor public.
3. P. ext. Espace creux et fermé à l'avant ou à l'arrière d'une voiture, destiné à recevoir des bagages :
5. Le coffre arrière est très spacieux et, outre la roue de secours et l'outillage, permet d'emporter un volume important de bagages. H. Tinard, L'Automob.,1951, p. 386.
B.− [P. anal. de forme]
1. [Pour désigner des inanimés]
a) CONSTR. Ensemble des coffrages destiné à maintenir le béton pendant le temps de prise.
b) IMPR. :
6. Le coffre. C'est un assemblage de 4 pièces de bois de 4 doigts de hauteur et de trois doigts d'épaisseur, dans lequel est enchassé le Marbre. M. Fertel, La Sc. pratique de l'impr.,1723, p. 230.
c) LITURG. Partie de l'autel au-dessous de la table où l'on mettait jadis les reliques.
d) MAR. Coffre d'amarrage. Caisson flottant servant à l'amarrage des bâtiments dans le port. Dans certaines rades, des bouées sont disposées pour l'amarrage des navires qui viennent y mouiller; on les nomme corps morts ou coffres (É.-T. Quinette de Rochemont, Cours de trav. mar.,1900, p. 146).Coffre d'un navire. La coque.
e) MUS. Coffre d'un clavecin, d'un piano, d'un orgue. Synon. de caisse*.
2. [Pour désigner des éléments d'animés]
a) [En parlant d'animaux] Partie du corps considéré comme un contenant.
BOUCH. ,,Cage thoracique des animaux de boucherie`` (Lasnet 1970).
VÉN. [En parlant du chevreuil, du daim] Carcasse d'animal.
b) [En parlant de l'homme] Fam.
(Large) poitrine. Avoir du coffre. Avoir un souffle puissant, une voix forte. Profitendieu, encore vert à cinquante-cinq ans, de coffre creux et de démarche alerte, l'aurait plaqué volontiers; mais il était très soucieux des convenances (Gide, LesFaux-monnayeurs,1925, p. 938).Au fig. Avoir de l'audace, du courage.
Arg. Estomac. Je n'ai rien dans le coffre.
Prononc. et Orth. : [kɔfʀ ̥]. Littré : ,,Quelques-uns prononcent kô-fr' (= [ɔ:] long); mais cette prononciation n'est justifiée par rien``. Admis ds Ac. 1694-1932. Fér. Crit. t. 1 1787 propose d'écrire cofre avec 1 seul f. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 cofre (Chr. de Troyes, Erec, éd. W. Foerster, 5144); fin xives. les coffres [du roi d'Angleterre] « le trésor » (Froissart, éd. S. Luce, t. 4, p. 38, 19); 2. xves. fig. « prison » (Villon, Ballades de la Coquille ds P. Guiraud, Le Jargon de Villon, Paris, Gallimard, 1968, p. 41); 3. 1561 coffre du corps « tronc [d'un animal] » (Du Fouilloux, Venerie ds Tilander, Glanures lexicogr.); 1636 le coffre naturel « l'estomac » (Rotrou, Les Ménechmes, acte 1, scène 1 ds IGLF); cf. arg. (Larch. 1861, p. 93); 4. 1680 (Rich. : Cofre. Le corps et assemblage des parties du clavecin). Du lat. impérial cophinus (couffin*), au sens de « coffre », « caisse » en lat. médiév. (Capit. de villis ds Nierm.). Fréq. abs. littér. : 844. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 215, b) 1 420; xxes. : a) 1 265, b) 1 029. Bbg. Adlerblum (A.). Vocab. de l'astronaut. Québec, 1972, p. 13. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 87. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 59.

Wiktionnaire

Nom commun - français

coffre \kɔfʁ\ masculin

  1. Meuble en forme de caisse, en bois ou en métal, propre à enfermer diverses choses.
    • Envelopper d’étoupes et placer les étoupilles et la mèche, et dans le demi-coffre de gauche des coffres qui doivent les contenir, le crochet à désétouper, les dégorgeoirs, le doigtier et la spatule. — (Jean-Jacques Basilien, Aide-mémoire à l’usage des officiers d’artillerie, 1856, page 335)
    • Là, cette madame de Leviston, aidée de deux ou trois femmes, a tiré de grands coffres une robe blanche de soie. Puis, malgré ma honte, elles m'ont déshabillée et rhabillée. — (Alexandre Dumas, Les Deux Diane, 1847, chapitre 2)
    • Toutes les clés de la maison, des armoires et des coffres, cliquetaient autour de sa taille en un trousseau noué à sa ceinture. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 22-23)
    • Tous les millions que je possède je les ai mis dans un grand coffre, sous le tombeau de Charlemagne, à Aix-la-Chapelle. — (Raymond Queneau, Les Derniers Jours, Gallimard, collection Blanche, 1936)
  2. (Vieilli) (Figuré) Trésor royal ou trésor public.
    • Les coffres de l’État, du roi, de la compagnie.
    • [Les Italiens] se disaient que si la France aux coffres inépuisables, aux armées alors invaincues, avait mis trente ans pour s’implanter en Algérie, eux ne parviendraient pas à soutenir une pareille lutte. — (Eugène Blairat, Tunis : Impressions de voyages, Paris : Librairie Ch. Delagrave, 1891)
  3. (Par extension) Partie avant ou arrière d’une voiture où l’on range les bagages et autres objets.
    • Le coffre d’une voiture.
  4. Table d’un autel, avec l’armoire qui est au-dessous.
    • Coffre d’autel.
  5. (Figuré) (Familier) Poitrine, cage thoracique, souffle.
    • La Girafe, excitée à fuir, se presse, s’emporte, et est bientôt hors de vue ; mais elle ne soutient point longtemps cet effort, qu’elle ressent comme une fatigue : c’est que ses poumons n’ont pas assez d’ampleur ; défaut que révèle la petitesse du coffre qui les contient. — (Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, Quelques Considérations sur la Girafe, 1827)
    • Mendès, à voix très basse mais très appliquée, — il avait déjà quelques absinthes ou vermouths dans le coffre, — se mit à débiter des anecdotes de sorcellerie. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux, Grasset, 1914, réédition Le Livre de Poche, page 85)
  6. (Par extension) Appétit.
    • Avoir le coffre bon, avoir un bon coffre : Avoir un bon estomac, une bonne poitrine.
    • Cet homme a les jambes en mauvais état, mais il a le coffre bon.
  7. Coffre-fort.
    • […] il n’y avait plus un sou dans le coffre, mais juste une lettre. Une jolie lettre qui disait, texto: « Wesh, fallait pas me virer. Tu vois à quoi ça sert de connaître des serruriers. […] ». — (Stanislas de Haldat, Le Paris des Parisiens, Stock, 2014)
  8. (Ichtyologie) Synonyme de poisson-coffre (poisson).
    • Les ophiures balancent leurs bras dans le courant, les nuages de fretin remontent dans les cascades, et je vois passer un coffre, l’air pressé et stupide. — (J. M. G. Le Clézio, Le Chercheur d’or, Gallimard, 1985)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

COFFRE. n. m.
Sorte de meuble qui a la forme d'une caisse en bois ou en métal, propre à enfermer diverses choses et qu'on ouvre en soulevant le couvercle. Coffre de bois. Coffre de fer. Le coffre au linge. Le coffre à l'avoine. Un coffre plein. Le fond du coffre. Mettre dans un coffre. Enfermer, serrer dans un coffre. Fig., Les coffres du roi, s'est dit pour le Trésor royal. On dit encore, dans le même sens, Les coffres de l'État. Par extension, Le coffre d'une voiture, La partie d'une voiture sur laquelle on met les coussins pour s'asseoir et qui a un couvercle qui se lève et qui s'abaisse comme celui d'un coffre. Coffre d'autel, La table d'un autel, avec l'armoire qui est au-dessous. Fig. et fam., Avoir le coffre bon, avoir un bon coffre, Avoir un bon estomac, une bonne poitrine. Cet homme a les jambes en mauvais état, mais il a le coffre bon.

Littré (1872-1877)

COFFRE (ko-fr' ; quelques-uns prononcent kô-fr' ; mais cette prononciation n'est justifiée par rien) s. m.
  • 1Meuble en forme de caisse, dans lequel on serre toute sorte de choses. Un coffre plein. Le coffre au linge, à l'avoine.

    Piquer le coffre, attendre longtemps dans l'antichambre du roi, d'un grand seigneur, parce qu'à la cour il y avait des salles où l'on ne trouvait à s'asseoir que sur des coffres. Locution aujourd'hui inusitée.

    Il s'y entend comme à faire un coffre, se dit d'une personne qui fait mal quelque chose.

    Rire comme un coffre, rire à gorge déployée, par assimilation plaisante de la bouche qui rit à un coffre qui s'ouvre.

    Familièrement, raisonner, chanter comme un coffre, raisonner, chanter très mal ; par un assez mauvais jeu de mots entre raisonner et résonner.

  • 2Caisse où l'on serre l'argent, et l'argent même qui est ainsi serré, les fonds, la fortune. À force de faire de nouveaux contrats ou de sentir son argent grossir dans ses coffres, on se croit enfin une bonne tête et presque capable de gouverner, La Bruyère, VI. Une pareille somme est comptée dans ses coffres pour chacun de ses autres enfants qu'il doit pourvoir, La Bruyère, ib. Les biens d'un homme ne sont point dans ses coffres, mais dans l'usage de ce qu'il en tire, Rousseau, Hél. IV, 10. Vous aurez beau ouvrir vos coffres, si vous n'ouvrez aussi votre cœur, Rousseau, Ém. II.

    Elle est belle au coffre, se dit d'une fille laide, mais riche.

    Cela sera sur ses coffres, se dit des pertes qui retombent sur quelqu'un.

    Les coffres du roi, les coffres de l'État, le trésor public. Il mit tout l'argent de l'Égypte dans les coffres du roi, Bossuet, Polit.

    Coffre-fort, coffre de fer ou de bois fort épais, dans lequel on serre l'argent et les objets précieux. Ces coffres-forts qui défient les voleurs. Ton beau-père futur vide son coffre-fort, Boileau, Sat. X. La clef du coffre-fort et des cœurs est la même, La Fontaine, Le petit chien.

    Coffre-fort se dit aussi de l'argent, de la fortune.

  • 3 Par extension. Le coffre d'un carrosse, la partie d'un carrosse sur laquelle on met les coussins pour s'asseoir, et dont le haut se lève en couvercle comme celui d'un coffre.

    Le coffre d'un autel, la table d'un autel avec l'armoire qui est dessous.

    L'assemblage et le corps d'un clavecin, d'un forte-piano.

  • 4La partie du corps que renferment les côtes. Il était temps, l'abcès gagnait le coffre, et se manifestait par de grands frissons, Saint-Simon, 130, 191. Pourquoi il a fallu faire ce coffre de la poitrine de plusieurs pièces qu'on appelle côtes, Bossuet, Conn. II, 7.

    Avoir le coffre bon, être bien constitué quant aux fonctions de la respiration et de la digestion. Étant bien conformé par le coffre et ne faisant d'excès d'aucune espèce, Rousseau, Conf. v. Soixante-dix ans et un catarrhe… il ne pourra aller loin. - Et voilà ce qui vous trompe ; il ira loin, il ira très loin ; le coffre est bon, Bayard Et G. de Wailly, Ma place et ma femme, II, 11.

    Terme de chasse. Corps d'une bête fauve dont on a fait la curée.

    En termes d'hippiatrique, cette jument a un grand coffre, un beau coffre, elle a les flancs fort larges.

    Des coffres à avoine, se dit de grands chevaux auxquels il faut beaucoup d'avoine.

  • 5 Terme de jardinage. Carré long formé de planches posées de champ pour recevoir des châssis ou panneaux. On dit aussi caisse.

    Terme de marine. Coffre d'amarrage, corps flottant muni de deux organeaux.

    Terme d'art militaire. Charpente qui soutient les terres dans une mine de guerre.

    Logement creusé dans un fossé sec, peu différent de la caponière, qui sert aux assiégés pour empêcher qu'on ne passe le fossé.

    Terme de ponts et chaussées. Caisse sans fond, formée de pièces de bois et de madriers.

    Terme de maçonnerie. Faux tuyau dans une souche de cheminée.

    Tuyau que l'on enfonce dans un trou de sonde.

    Terme d'hydraulique. Synonyme de chambre d'écluse.

SYNONYME

COFFRE, BAHUT. La différence entre ces deux meubles, c'est que le bahut a le couvercle en rond, tandis que le coffre peut avoir le couvercle plat ou arrondi.

HISTORIQUE

XIIIe s. [Il] N'i ot sommiers à coffres ne dras troussés en malle, Berte, XXVII. Deux coffres bien garnis d'or et d'argent, Chron. de Rains, p. 6. Marcis, marcis [marquis], où sont li mil chevalier que vous deviés faire salir de vos cofres ? ib. 112. Forgier, escrin, cofre, Liv. des mét. 105. Mais au venir li mesavint, Car sa droiture ert en son coffre, Si fu pilliez en roi de coffre, Rutebeuf, II, 71. En mi la sale sus un coffre Est assise mate et pensive, Rutebeuf, II, 31. Le roy emporta dix mille livres de parisis que il avoit en ses cofres, et chascun an autant, Joinville, 207.

XIVe s. À dens saisi le coffre, sans point de l'atargier, Baud. de Seb. V, 908. Godefroy le Fevre, varlet de chambre et garde des coffres de monseigneur duc d'Orleans, De Laborde, Émaux, p. 219.

XVe s. Et ces brigands brisoient maisons, coffres et escrins, et prenoient quant qu'ils trouvoient, Froissart, I, I, 324. Et moult de maisons et de femmes robées et pillées, violées et destruictes, et des coffres effondrés, Froissart, II, II, 158. Promis avez sur le mois de fevrier Que vous serez sa besongne ordonnans, Et le ferez sur vos coffres payer, Deschamps, Poésies mss. f° 208, dans LACURNE. Et enclos, pour plus grant seurté, Ou [au] coffre de ma souvenance, Orléans, Ball. 32.

XVIe s. Il commença à faire une barricade sur le bout du pont levis, en y plaçant un buffet et deux coffres, D'Aubigné, Vie, XX. À attendre dans la garde-robe de son maistre assis sur des coffres, D'Aubigné, ib. XL. L'equipage fut de douze chevaulx, deux mulets de coffres, etc. Carloix, III, 6. Je dis à Barbaut que je ne pouvois retourner arriere que je n'eusse mandement de monsieur de Barie, et que, si la ville se perdoit, tout cela tomberoit sur mes cofres, Montluc, t. II, p. 73, dans LACURNE. Lettres patentes, afin de faire ouvrir les coffres des prisons, et mectre en liberté les prisonniers detenuz pour le faict de la religion, Condé, Mémoires, p. 571. En coffre ouvert le juste peche, Cotgrave

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

COFFRE. Ajoutez :
6Coffre d'une batterie, masse de terre qui lui sert d'épaulement.
7 Fig. Être sur les coffres de Malte, être sans argent, ancienne locution aujourd'hui inusitée tirée de ce que les chevaliers de Malte faisaient vœu de pauvreté. Monsieur le chevalier [le frère de M. de Grignan] voulait que vous allassiez sans officiers à Marseille, déclarant que vous êtes sur les coffres de Malte, Sévigné, à Mme de Grignan, 25 fév. 1689, dans Lett. inédites, éd. Capmas, t. II, p. 239.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

COFFRE, s. m. (Hist. nat. Ichthiol.) poisson qui se trouve vers les Antilles, qui est couvert d’une écaille mince, mais dure & seche, dont on le tire, quand il est cuit, comme un limaçon de sa coque, ou comme une tortue de son écaille ; dont la forme est depuis la tête jusqu’à la queue en pyramide à trois faces ; qui a la tête jointe au reste du corps, sans qu’on y distingue aucune séparation, & dont la chair est blanche & succulente, au sentiment du pere Labat qui en fait mention au tome II. de ses voyages.

* Coffre, (Layetier & Gainier.) espece de caisse de bois, ordinairement couverte de cuir, fermante à clé, & servant à serrer les hardes, linge, &c. Il y a des coffres-forts faits de bois, mais fortifiés de plusieurs bandes & liens de fer. On trouvera dans nos Planches de Serrurerie, des exemples de coffres-forts. Ce sont les Layetiers qui font les coffres de bois simples, qu’on appelle plus exactement caisses. Ce sont les Gainiers qui font les coffres couverts. Ce sont les Serruriers qui font ou qui garnissent les coffres-forts.

Le mot coffre s’employe de différentes manieres, tant au simple qu’au figuré. On dit, de la cavité du corps la plus grande qui contient le cœur, les poumons, le foie, les intestins, &c. le coffre du corps humain. On dit aussi, les coffres du roi, le coffre d’un clavecin, &c.

Coffre. (Jurisprud.) Le don de coffre, hardes, trousseau, & joyaux, est un gain nuptial & de survie, que l’on stipule ordinairement en Provence dans les contrats de mariage, en faveur du survivant des futurs conjoints. La femme se fait reconnoître par le contrat ses coffres, hardes, &c. que l’on apprétie à une certaine somme, par exemple 1000 liv. Après cette reconnoissance & la constitution de dot, dans laquelle on comprend ces coffres, & après la donation de survie en argent que l’on stipule en faveur du survivant, on ajoûte que les coffres, hardes, &c. ensemble le prix & reconnu d’iceux, appartiendront au survivant. Cette clause, ensemble le prix & reconnu d’iceux, opere que la femme en cas de survie, reprend en entier sa dot & ses coffres en nature, & encore 1000 livres en argent pour ses coffres : au contraire, si c’est le mari qui survit, il garde les coffres & hardes en nature ; il est dispensé de payer aux héritiers de sa femme les 1000 livres qu’elle s’étoit fait reconnoître pour ses coffres, & ne leur rend que le surplus de la dot. Voyez le traité des gains nuptiaux & de survie, ch. viij. pag. 82. (A)

Coffre, terme de Fortification, logement creusé dans un fossé sec, de 15 ou 20 piés de large & de 6 à 8 piés de profondeur, couvert de soliveaux, qui étant élevés de deux piés au-dessus du plan du fossé, cette petite élevation sert de parapet ; elle a des embrasures pour y placer des pieces d’artillerie, qui défendent la face du bastion opposé & empêchent le passage du fossé. Voyez Fossé.

Le coffre differe encore de la traverse & de la galerie, en ce que celle-ci sert aux assiégeans & l’autre aux assiégés. Voyez Galerie & Traverse.

Les assiégés se servoient autrefois de ces sortes de coffres pour repousser les assiégeans au passage du fossé ; mais ils ne sont plus en usage à présent : la caponiere du fossé répond exactement à l’objet de ces sortes de travaux, qui se plaçoient ordinairement non vers le milieu de la courtine comme la caponiere, mais à peu de distance des flancs. Voyez Caponiere.

On appelle quelquefois coffre, dans l’Artillerie, la chambre ou le fourneau de la mine. Voy. Chambre & Fourneau. (Q)

Coffre de bord, (Marine.) c’est un coffre de bois dont l’assiette ou le fond est plus large que le haut, & où les gens de marine mettent ce qu’ils portent à la mer pour leur usage.

Coffres à gargousses, ce sont des retranchemens de planches faits dans les soutes aux poudres, où l’on met les gargousses après qu’on les a remplies.

Coffres à feu ; ce sont des coffres que l’on remplit de feux d’artifice & de matieres combustibles, qu’on tient en quelque endroit, & dont on fait usage lorsque les ennemis ont sauté à l’abordage, pour les repousser & faire périr ceux qui sont exposés à leur effet. Dict. de Trévoux. (Z)

Coffre, en terme de blanchisserie de cire, c’est une machine de cuivre, longue de quatre piés, plus large en-haut qu’en-bas, couverte d’une passoire au milieu, & de deux portes ou plateaux de fer-blanc à chaque bout ; le devant & le derriere sont garnis de deux réchaux postiches, & sur un des bouts du coffre est un robinet d’où la cire tombe dans des éculons pour être versée sur les planches-à-pain. Voy. Planche-à-pain & Eculons. Le coffre sert à contenir la matiere fondue pour la troisieme fois dans une chaleur convenable pour être coulée en pains. Voy. la fig. 7, Pl. de la Blanchisserie des cires.

Coffres, (Hydr.) sont faits de bois, de tole ou de fer en forme de boîtes quarrées pour renfermer les soupapes. Voyez Crapaudines. (K)

Coffre, se dit quelquefois en parlant du ventre du cheval : on dit ce cheval a un grand coffre, pour dire qu’il a bien du ventre, ou qu’il mange beaucoup : on dit d’un cheval qui a peu de force, que c’est un vrai coffre à avoine.

Le coffre à avoine dans une écurie est un coffre de bois qui ferme à clé, & qui est ordinairement séparé en-dedans par une cloison, afin de mettre l’avoine d’un côté & le son de l’autre. Le délivreur a la clé du coffre à avoine. Voyez Délivreur.

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Étymologie de « coffre »

Berry, couffre ; provenç. et espagn. cofre, ital. cofano ; du latin cophinus.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

(Date à préciser) Du latin cophinus (« corbeille ») qui a également donné couffin.
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Phonétique du mot « coffre »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
coffre kɔfr

Fréquence d'apparition du mot « coffre » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Citations contenant le mot « coffre »

  • Un livre, c'est un navire dont il faut libérer les amarres. Un livre, c'est un trésor qu'il faut extirper d'un coffre verrouillé. Un livre, c'est une baguette magique dont tu es le maître si tu en saisis les mots.
    Michel Bouthot — Chemins parsemés d'immortelles pensées
  • Le seul mérite des bagnoles américaines, c’est qu’on peut transporter des cadavres dans leur coffre sans avoir à en replier les jambes.
    Frédéric Dard — Réflexions sur les gens de chez nous et d’ailleurs
  • L'argent peut tout, il permet tout, il donne tout... Il ne faut qu'entrouvrir ce coffre et dire un mot : "Combien ?"
    Marcel Pagnol
  • La gloire du savant est dans ses livres, celle du marchand est dans son coffre-fort.
    Proverbe libanais
  • Il y a entre l'esprit étendu et l'esprit cultivé la différence de l'homme et de son coffre-fort.
    Denis Diderot — Pensées et Fragments
  • A compter du 1er septembre 2020 Ce sera la fin de l’anonymat sur les coffres bancaires ; toute nouvelle ouverture d’un coffre-fort devra être déclarée à FICOBA (Fichier des Comptes Bancaires), ...
    LégiFiscal — Les locations de coffres-forts bancaires seront à déclarer à l’administration LégiFiscal
  • On ne jette pas le coffre au feu parce que la clef est perdue.
    Proverbe breton
  • Le tabac, c’est mauvais pour l’état général mais, pour l’Etat en particulier, excellent pour le coffre.
    Roland Bacri
  • L'enfance est une main perdue dans les vieux coffres à jouets.
    Jean Royer — La Main cachée
  • L'avare ne tire pas plus d'avantage de son argent que s'il avait des pierres dans ses coffres.
    Proverbe oriental
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Traductions du mot « coffre »

Langue Traduction
Anglais trunk
Espagnol maletero
Italien cassaforte
Allemand kofferraum
Portugais cofre
Source : Google Translate API

Synonymes de « coffre »

Source : synonymes de coffre sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « coffre »

Combien de points fait le mot coffre au Scrabble ?

Nombre de points du mot coffre au scrabble : 14 points

Coffre

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