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Chrétien

Variantes Singulier Pluriel
Masculin chrétien chrétiens
Féminin chrétienne chrétiennes

Définitions de « chrétien »

Trésor de la Langue Française informatisé

CHRÉTIEN, IENNE, adj. et subst.

I.− Adjectif
A.− [En parlant d'une pers.] Qui professe la religion issue du Christ. Le monde chrétien, Église chrétienne, le(s) peuple(s) chrétien(s), une âme chrétienne. Anton. athée, gentil, infidèle, païen :
1. Ici l'orateur chrétien fut interrompu. Un bruit inusité se perpétuoit en un coin de l'église : c'étoit l'endroit où se trouvoit Annette. Balzac, Annette et le criminel,1824, p. 161.
HIST. Le Roi Très Chrétien, Sa Majesté Très Chrétienne. Le roi de France :
2. Mais pour notre ami [Giraudoux] il ne s'agit plus de ménager le roi très chrétien, ni les jésuites, ni le bénin M. de Malesherbes : le beau nuage diapré autour de ses audaces ne le protège contre personne. Mauriac, Journal 3,1940, p. 243.
SYNT. Pays chrétien, prêtre(s) chrétien(s), famille(s), vierge(s) chrétienne(s); anachorète chrétien (Lamartine, Cours fam. de litt., 40eentretien, 1859, p. 243), clergé chrétien (Guizot, Hist. gén. de la civilisation en Europe, 1828, p. 2).
Rem. On relève ds la docum. le néol. chrétienneté, subst. fém. Le monde chrétien, la chrétienté* (au sens A) (cf. Renan, Hist. du peuple d'Israël, t. 3, 1891, p. 430).
B.− [En parlant d'entités plus ou moins abstr.]
1. Qui est propre, relatif à cette religion. La foi, la morale, la religion chrétienne :
3. On multiplie, à la base du mariage chrétien, les offenses à la raison et à la nature, ce qui est d'ailleurs l'esprit même du christianisme : quia absurdum. Montherlant, Le Démon du bien,1937, p. 1234.
SYNT. Charité, doctrine chrétienne; l'ascétisme chrétien (cf. abstinence ex. 7), le symbolisme chrétien (Bloy, La Femme pauvre, 1897, p. 91), un sarcophage chrétien (A. France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1881, p. 372).
Ère chrétienne. Ère commençant à la naissance de Jésus-Christ, et dans laquelle on compte les années à partir de cette date :
4. La révolte de Spartacus à la fin du monde antique, quelques dizaines d'années avant l'ère chrétienne, est à cet égard [du point de vue de principe d'équivalence, vie contre vie] exemplaire. Camus, L'Homme révolté,1951, p. 139.
2. Qui est conforme à la doctrine enseignée par Jésus-Christ, à la morale qu'il a instituée. Mener une vie chrétienne, une mort chrétienne, des sentiments chrétiens :
5. ... et las d'antienne, De prêche et de sermon, fils de famille ancienne, N'as-tu pas quelque part deux vieux parents dévots, Qui t'ont fait dans un gîte obscur aux bleus vitraux Une enfance assombrie, austèrement chrétienne? J. Lorrain, Les Griseries,Le Voyageur, 1887, p. 47.
3. Qui porte l'empreinte de cette doctrine, de cette morale, qui s'en inspire. Culture, démocratie chrétienne; humanisme chrétien. Extrait Weitling, Bruno Bauer (idée du communisme chrétien) (Michelet, Journal,1854, p. 238):
6. Vouloir fonder une philosophie chrétienne sur l'évangile seul serait impossible, puisque, même lorsqu'il ne cite pas l'Ancien Testament, il le suppose. Gilson, L'Esprit de la philos. médiév.,t. 2, 1932, p. 193.
Rem. On rencontre ds la docum. un néol. composé de christiano-(formation sav. d'apr. le lat. christianus) et de l'adj. classique. Ces valeurs que la civilisation christiano-classique a produites (Sorel, Réflexions sur la violence, 1908, p. 362).
En partic.
a) [Surtout avec la négation] Qui est conforme à la générosité d'un parfait chrétien. Vous n'exprimez pas là un sentiment chrétien (Rob.).Fam. Qui s'accorde avec l'honnêteté, la justice, la morale. S'enrichir par des moyens peu chrétiens (Lar. 19e-20e).
Région. (Canada). Humain, loyal. C'est pas chrétien de faire pâtir une petite bête comme ça (Bél.1957).
b) Acceptable, convenable. Savez-vous quelque chose d'un peu plus chrétien (Lar. 19e).
Spéc., péj. [Pour qualifier une boisson (lait ou vin), p. allus. à l'eau du baptême] Additionné d'eau, mouillé (cf. baptiser B 2). Une douzaine de drôlesses déguisées en laitières vendent du lait trois fois chrétien (Privat d'Anglemont ds Larch.1880).
Emploi adv.
Parler chrétien (au fig., vx et fam.). Parler de façon intelligible, claire :
7. Quant à ta tente, à ta tente, manufacturée, je l'ai bien regardée hier (...) eh bien! je parle chrétien, vraiment, je suis pas bien sûr qu'il y ait encore de la toile autour des trous... E. de Goncourt, Les Frères Zemganno,1879, p. 103.
Écrire chrétien. Écrire d'une manière chrétienne :
8. Écrire chrétien, en ce siècle, ce n'est pas prendre un brevet de pauvreté. C'est prendre un brevet de misère. Péguy, L'Argent,1913, p. 1146.
II.− Substantif
A.− Emploi comme subst. masc. et fém.
1. Personne professant la religion issue de Jésus-Christ et appartenant aux Églises catholique, protestantes ou orthodoxe. Les premiers chrétiens, une jeune chrétienne; agir, mourir en bon chrétien :
9. Pour le Chrétien, il n'est pas question de s'évanouir dans l'ombre, mais de monter dans la lumière, de la Croix. Teilhard de Chardin, Le Milieu divin,1955, p. 119.
POL. Chrétiens progressistes. Chrétiens qui collaborent avec les partis de gauche pour mener leur action politique (cf. Lar. encyclop., Lar. 3). Chrétiens sociaux. Chrétiens se réclamant de la démocratie chrétienne :
10. Les chrétiens-sociaux sentaient le vent souffler en poupe de leur nacelle et s'enchantaient de l'importance de L'Aube, du grand tirage d'Ouest-France, du développement de Temps présent et de Témoignage chrétien. De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 114.
SYNT. Chrétien baptisé (cf. baptisé ex. 2), janséniste (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 351), luthérien (Vigny, Le Journal d'un poète, 1842, p. 1178), traditionnel (Camus, L'Homme révolté, 1951, p. 238); chrétien(s) des catacombes (Bloy, La Femme pauvre, 1897, p. 237).
2. P. ext., fam. Personne présentant des qualités humaines inspirées par l'éthique chrétienne :
11. Pour les prisonniers [les mineurs restés au fond de la mine], c'était la douzième journée qui commençait (...) sans pain, sans feu, dans ces ténèbres glaciales! Cette abominable idée mouillait les paupières, raidissait les bras à la besogne. Il semblait impossible que des chrétiens vécussent davantage, les coups lointains s'affaiblissaient depuis la veille... Zola, Germinal,1885, p. 1554.
a) [Considérée sous le rapp. de son caractère] C'est un rude chrétien, une terrible chrétienne (Lar. 19e, Lar. encyclop.). Un bon chrétien. Un homme accommodant (cf. Bél. 1957).
b) [P. oppos. à animal] Manger du chrétien, de la chair de chrétien. Manger de la chair humaine. Il fait un temps à ne pas laisser un chrétien dehors. Il fait un temps très désagréable (cf. Rob., etc.).
B.− Emploi subst. masc. [En parlant d'un inanimé]
1. [concret]
a) Région. (Suisse, etc.), et fam. Marcher sur le/ son chrétien. Marcher pieds nus (cf. Pierreh. Suppl. 1926 et chrétienté C 1) :
12. Le vent a sucé mon manteau et la route si bien mordillé ma semelle que je marche sur le chrétien. A. Arnoux, Abisag,1919, p. 267.
b) HORTIC. Synon. de bon-chrétien* (rare) :
13. ... au potager avec les espaliers où prenaient, en septembre, d'étonnants embonpoints, les beurrés d'Amanlis, les doyennés du Comice, les duchesses d'Angoulême, les passe-crassanes, les chrétiens d'hiver... P. Vialar, La Mort est un commencement,Le Clos des Trois Maisons, 1946, p. 205.
2. [abstr.] Avec valeur de neutre, rare. Ce qui est chrétien :
14. Dans le chrétien, dans le sacré elle [la France] a la garde de la foi; et peut-être encore plus de la charité... Péguy, L'Argent,1913, p. 1262.
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. fém. chrétiennerie, péj. Quartier chrétien d'une ville (p. oppos. à juiverie « quartier juif »); chrétienté. Madame Gervaise (à Jeannette) (...) C'est une histoire unique et elle fut jouée deux fois. Une fois en juiverie, une fois en chrétiennerie (Péguy, Le Mystère des Saints Innocents, 1912, p. 128). Attesté seulement ds Guérin 1892 qui le qualifie de ,,néol. inusité``.
Prononc. et Orth. : [kʀetjε ̃], fém. [-tjεn]. a) Prononc. de l'initiale par [k]. Cf. lettre C, prononc. de ch dans les mots d'orig. gr. b) Prononc. de t + i par [t]. − Lorsque t est précédé de s ou de x. Ainsi dans chrétien dont l'anc. graph. est chrestien. Cf. aussi dans question, mixtion, combustion, dynastie, châtier (anc. fr. chastier). − Dans les mots terminés en -tié(r) du type moitié, bonnetier, sauf balbutier et initier; t + i = [t] également dans centiare, éléphantiasis, galimatias, dans les formes portions et portiez du verbe porter (p. anal. avec les autres formes du verbe et pour éviter la confusion avec le subst. portion), dans entretien, qu'il entretienne, soutien, qu'il soutienne, retienne, dans étiage, affutiau. Pour ces listes de mots cf. Rouss.-Lacl. 1927, p. 161, Fouché Prononc. 1959, p. 300, Kamm. 1964, p. 173. Cf. encore Mart. Comment prononce 1913, p. 335 et 337, et Grammont Prononc. 1958, p. 83. c) Finale [-jε ̃]. À partir du xvies. la finale -ien se prononce [-jɑ ̃] dans la prononc. pop. : bian, chian, chrétian, comédian, tu vians, etc. Dans la lang. correcte [jε ̃] se maintient grâce à l'action des grammairiens, et p. anal. avec les cas où -ien final se trouve en liaison avec un mot commençant par une voyelle, et p. anal. avec le fém. -ienne [-jεn] (cf. Buben 1935, § 94). Fér. Crit. t. 1 1787 rappelle qu'on a écrit chrêtien pour figurer la disparition de l's, mais que l'on a abandonné cette graph. à cause du timbre fermé de l'e [e] : [kʀe-], l'ê accent circonflexe se prononçant avec le timbre ouvert (ex. : fête). Ds Ac. 1694 et 1718 encore : chrestien; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1. a) 842 adj. christian « qui professe la religion de Jésus-Christ » (Serments de Strasbourg, 1, 1 ds Henry Chrestomathie t. 1, p. 2); subst. ca 1050 cristïens (Vie de Saint-Alexis, éd. C. Storey, vers 340); b) 1174-87 subst. masc. fém. crestïen, crestïene « homme, femme » (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. W. Roach, 2978); 2. ca 881 adj. christiien « propre aux chrétiens » (Séquence de Sainte-Eulalie, 2, 14 ds Henry, op. cit., p. 3). Adaptation du lat. chrét. christianus, subst. « chrétien » (dès 64 sous Néron, Tacite ds TLL Onom., 414, 8, s.v. Christus) adj. (Tertullien, ibid., 413, 32), dér. irrégulier de Christus « Christ » (Tacite, ibid., 409, 54), empr. au gr. Χ ρ ι σ τ ο ́ ς « oint; qui a reçu l'onction sainte; l'Oint du Seigneur, Jésus-Christ ». Fréq. abs. littér. : 10 025. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 20 282, b) 6 835; xxes. : a) 11 181, b) 14 941. Bbg. Cohen 1946, p. 41.

Wiktionnaire

Nom commun - français

chrétien \kʁe.tjɛ̃\ masculin (pour une femme, on dit : chrétienne)

  1. Adepte de la religion de Jésus de Nazareth, dit Jésus-Christ.
    • Il est donc interdit aux chrétiens de fonder de nouvelles églises ; la loi le défend, et le fanatisme religieux de la nation dominante ne permet pas au gouvernement d’user d’indulgence à cet égard. — (Anonyme, « Pays musulmans - Les Rayas », Revue des Deux Mondes, 1829, t. 1)
    • Les vestiges du culte primitif et du druidisme sont assez rares, grâce au zèle des chrétiens des premiers siècles, qui renversèrent, brisèrent et enfouirent une multitude de pierres-fittes. — (Alexandre Ducourneau, Histoire nationale des départements de France : Guienne, Paris, chez Marescq & Cie, 1845, p. 3)
    • Campé dès le commencement de la messe sous le porche, il examina l’église en regardant tous les chrétiens, mais plus particulièrement les chrétiennes qui trempaient leurs doigts dans l’eau sainte. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Les premiers chrétiens attendaient le retour du Christ et la ruine totale du monde païen, avec l’instauration du royaume des saints, pour la fin de la première géné­ration. La catastrophe ne se produisit pas, […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre IV, « La grève prolétarienne », 1908, page 165)
    • Tout autre est la conduite du véritable chrétien. Il doit d’abord s’en tenir à la foi, et seulement ensuite chercher à la justifier en raison. — (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1925)
    • Les Groenlandais danois sont devenus de bons chrétiens ; ils persistent toutefois, à témoigner leur confiance à l’« Angakok ». Ce personnage important peut être comparé au rebouteux ou sorcier de nos campagnes. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Humaniste, vous mettez l’homme au centre du monde, avec sa sagesse naturelle, son instinct du bonheur terrestre, son salutaire égoïsme ; chrétien, vous devez y mettre le Christ, c’est-à-dire la déraison de la Croix, le goût de la souffrance, la destruction du moi par la soif maladive de l’absolu et de l’éternel. — (Pierre-Henri Simon, Les Raisins verts, 1950)
    • La condition du chrétien au milieu du monde est celle d’un pauvre, ne possédant rien, et pourtant comblé à chaque instant et à travers toutes choses. — (Jean Lafrance, Persévérants dans la prière, MédiasPaul & Éditions Paulines, Paris/Montréal, 1982, p. 76)
  2. (Familier) Homme, personne.
    • C’est un dur chrétien : C’est un homme difficile.
    • Une dure chrétienne : Une méchante femme.

Adjectif - français

chrétien \kʁe.tjɛ̃\

  1. (Christianisme) Qui professe la religion issue des enseignements de Jésus-Christ.
    • Le rapport qui existe entre la doctrine chrétienne et la rectitude des mœurs, Taine le lui avait montré : chaque fois que l’homme se fait païen, il se retrouve voluptueux et dur. — (Abbé Paul Buysse, Vers la Foi catholique : L’Église de Jésus, 1926, page 189)
    • Sur le front, juste au milieu, la croix berbère était tracée en bleu, symbole inconnu, inexplicable chez ces peuplades autochtones qui ne furent jamais chrétiennes et que l’islam vint prendre toutes sauvages et fétichistes, pour sa grande floraison de foi et d’espérance. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
    • Mais la grosse voix du curé, la voix claire des gamins arrivaient encore à son oreille et continuaient derrière elle :
      - Êtes vous chrétien ?
      - Oui, je suis chrétien.
      - Qu’est-ce qu’un chrétien ?
      - C’est quelqu’un qui, étant baptisé…, baptisé…, baptisé.
      — (Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1857)
  2. Qui appartient ou qui est propre au christianisme.
    • Toutes les religions prêtent la main au despotisme ; je n’en connais aucune toutefois qui le favorise autant que la chrétienne. — (Jean-Paul Marat, Les Chaînes de l’esclavage, 1774)
    • Les vieux symboles chrétiens, tant expliqués, tant traduits, présentent à l’esprit, dès qu’on les voit, une signification trop claire. Ce sont des symboles austères de mort, de mortification. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e éd., Hachette & Paulin, 1845, page 181)
  3. (Par extension) Qui adopte un comportement généreux, supposé conforme aux préceptes de la religion de Jésus-Christ.
    • Cette sollicitude ne la surprenait guère : Alice avait toujours eu cette espèce de charité très chrétienne, qui attendait que l'on fût au fond du trou pour vous tendre la main. — (Laure Pfeffer, Si peu la fin du monde, Éditions Buchet-Chastel, 2019)

Nom commun - français

chrétienne \kʁe.tjɛn\ féminin (pour un homme, on dit : chrétien)

  1. Femme ou fille adepte de la religion de Jésus de Nazareth, dit Jésus-Christ.
    • Campé dès le commencement de la messe sous le porche, il examina l’église en regardant tous les chrétiens, mais plus particulièrement les chrétiennes qui trempaient leurs doigts dans l’eau sainte. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
  2. (Familier) Femme.
    • Une dure chrétienne : Une méchante femme.

Nom commun - français

chrétienne \kʁe.tjɛn\ féminin (pour un homme, on dit : chrétien)

  1. Femme ou fille adepte de la religion de Jésus de Nazareth, dit Jésus-Christ.
    • Campé dès le commencement de la messe sous le porche, il examina l’église en regardant tous les chrétiens, mais plus particulièrement les chrétiennes qui trempaient leurs doigts dans l’eau sainte. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • — De l’Anglais ? Ah ! dit Jeanne étonnée, un Anglais peut-il porter bonheur à une chrétienne ?
      — Tu crois donc qu’un Anglais n’est pas un chrétien ?
      — Je ne sais pas.
      — Je t’assure qu’ils sont aussi bons chrétiens que nous, Jeanne !
      — (George Sand, Jeanne, 1844)
  2. (Familier) Femme.
    • Une dure chrétienne : Une méchante femme.
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Littré (1872-1877)

CHRÉTIEN (kré-tiin, tiè-n') adj.
  • 1Qui professe la religion du Christ. Le monde chrétien. Le peuple chrétien. Une âme chrétienne. Elle a trop de vertus pour n'être pas chrétienne, Corneille, Poly. IV, 3. Quel est cet aveuglement dans une âme chrétienne, et qui le pourrait comprendre, d'être incapable de manquer aux hommes et de ne craindre pas de manquer à Dieu ? Bossuet, Anne de Gonz. Que, pour conserver un faux honneur, il soit permis d'accepter en conscience un duel, contre les édits de tous les états chrétiens et contre tous les canons de l'Église, Pascal, Prov. 14.
  • 2Qui appartient, qui est propre au christianisme. La religion chrétienne. Des largesses chrétiennes suffiraient peut-être aujourd'hui pour vous acquitter envers votre juge, Massillon, Car. Fausse Conf. Ces outrages n'ont rien de philosophique, je dirai plus, ils n'ont rien de chrétien, Voltaire, Phil. II, 227. La vie chrétienne que je vous propose, si pénitente, si mortifiée, si détachée des sens et de nous-mêmes, Bossuet, la Vallière.

    Cela n'est pas chrétien, cela n'est pas conforme à la charité.

    Le roi Très Chrétien, Sa Majesté Très Chrétienne, le roi de France.

    Familièrement. Parler chrétien, parler d'une façon à être compris. Il faut parler chrétien, si vous voulez que je vous entende, Molière, les Préc. rid. 7.

  • 3 Substantivement. Celui, celle qui professe le christianisme. Aux plus apres tourments un chrétien est en butte, Corneille, Poly. I, 1. Je sais quelle est l'humeur et l'esprit du chrétien, Corneille, ib. III, 3. Tous chrétiens sont rebelles, Corneille, ib. III, 3. Certes ou les chrétiens ont d'étranges manies…, Corneille, ib. IV, 5. Quoi ! vous entreprenez de sauver un chrétien ! Corneille, ib. IV, 6. Les chrétiens n'ont qu'un dieu, maître absolu de tout, De qui le seul vouloir fait tout ce qu'il résout, Corneille, ib. IV, 6. Enfin chez les chrétiens les mœurs sont innocentes, Corneille, ib. IV, 6. Celle [la félicité] d'un vrai chrétien n'est que dans ses souffrances, Les plus cruels tourments lui sont des récompenses, Corneille, ib. V, 2. Un chrétien ne craint rien, ne dissimule rien ; Aux yeux de tout le monde il est toujours chrétien, Corneille, ib. V, 2. Qui sans prendre l'autrui vivent en bon chrétien, Régnier, Sat. XI. Je trouve ici les chrétiens trop savants : chrétien, tu sais trop la distinction des péchés véniels d'avec les mortels, Bossuet, Marie-Thér. Nous vîmes alors dans cette princesse, au milieu des alarmes d'une mère, la foi d'une chrétienne, Bossuet, ib. Fille, femme, mère, maîtresse, reine, telle que nos vœux l'auraient pu faire, plus que tout cela chrétienne, Bossuet, ib. Lessius parlera en païen de l'homicide, et peut-être en chrétien de l'aumône ; Vasquez parlera en païen de l'aumône et en chrétien de l'homicide, Pascal, Prov. 13.
  • 4Chrétien de St-Jean, de St-Thomas, sectaires des premiers siècles. Les chrétiens de St-Thomas existent encore dans l'Inde.

    En Espagne, vieux chrétiens, les chrétiens de race chrétienne, par opposition à nouveaux chrétiens, terme désignant les Mores et les Juifs convertis.

    Chrétien de la ceinture, nom donné dans l'Orient aux Nestoriens et Jacobites

  • 5 Familièrement, un chrétien, un homme. C'est un dur chrétien, c'est un homme difficile. Une dure chrétienne, une méchante femme.

    Une chrétienne, une femme. Direz-vous : je suis sans chrétienne, La Fontaine, Pâté.

    Un bon chrétien, un homme facile, accommodant. Car, grâce au droit reçu chez les Parisiens, Gens de douce nature et maris bons chrétiens, Boileau, Sat. X.

  • 6Bon-chrétien, sorte de grosse poire. Bon-chrétien d'été. Bon-chrétien d'hiver. Au plur. Des bons-chrétiens.

HISTORIQUE

IXe s. Pro deo amur et pro christian poblo, Serment.

Xe s. Qued elle fuie lo nom christien, Eulalie.

XIe s. E nous defendons que l'om christien fors de la terre ne vende, Lois de Guill. 41. Si recevrai la chrestiene lei, Ch. de Rol. VI. Si recevrez la lei [croyance] de chrestiens, ib. III.

XIIe s. À crestianes lois, Ronc. p. 27. [Charle] Qui des rois crestiens est topaze et rubis, Sax. XXVI.

XIIIe s. Je vous deffens… que vous n'assailliez mie ceste cité, quar elle est de crestiens, et vous estes pelerin, Villehardouin, XLVIII.

XVe s. Tout crestian qui est loyal et bon, Du bien de paix se doit fort resjouir, Orléans, Ball. 126. Ung des plus crueulx chrestiens du monde, Journal de Paris sous Charles VI, an 1436, p. 166, dans LACURNE. Loys Daulphin, duc de Guyenne, En bastissant ceste besogne, Print une belle chrestienne Fille du duc Jean de Bourgogne, Martial D'Auvergne, Vigiles de Charles VII, dans RICHELET.

XVIe s. Plus de gens bestes que d'asnes chrestiens, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 7. Juifs en pasques, Mores en nopces, Chrestiens en plaidoyers Despendent leurs deniers, Leroux de Lincy, ib. p. 290.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

CHRÉTIEN, s. m. (Théologie.) en parlant des personnes, signifie celui qui étant baptisé fait profession de la doctrine de Jesus-Christ : & en parlant des choses, ce qui est conforme à la loi évangélique : ainsi l’on dit un discours chrétien, une vie chrétienne, des sentimens chrétiens, &c.

Ce fut à Antioche, vers l’an 41, que l’on commença à donner le nom de Chrétien à ceux qui professoient la foi de Jesus-Christ, & que l’on appelloit auparavant disciples. On les nommoit encore élûs, freres, saints, croyans, fideles, Nazaréens. On les appella aussi Jesséens, du nom de Jessé, pere de David ; & selon d’autres, de Jesus-Christ, auteur de leur religion. Philon les nomme Therapeutes ; mais c’est une question encore indécise, que de savoir si les Therapeutes étoient Chrétiens. Voyez Therapeutes. On leur donnoit le nom Grec d’ἰχθὺς, en Latin pisciculi, qu’on regarde vraissemblablement comme un nom technique, composé des premieres lettres de chacun de ces mots, Ιησοῦς Χριστὸς, Θεου Υιος, Σωτερ ; Jesus-Christus, Dei filius, salvator. On les appella encore Gnostiques, γνωστικοὺς, c’est-à-dire hommes doüés de science & d’intelligence ; & quelquefois Théophores & Christophores, c’est-à-dire temples de Dieu, temples du Christ. On trouve dans quelques peres, mais rarement, les Chrétiens désignés par le nom même de Christs, ou consacrés à Dieu par les onctions saintes du baptême & de la confirmation.

Les Payens, qui les regardoient comme des gens dévoüés à la mort, destinés au feu & aux gibets, leur donnoient des noms injurieux tirés de ces supplices, tels que biœothanati, sarmenticii, semaxii. On leur prodiguoit aussi les odieuses qualifications d’imposteurs, de magiciens, & on les confondoit avec les Juifs. Julien l’apostat ne les désignoit que par le titre méprisant de Galiléens, qu’il donnoit à Jesus-Christ lui-même. Le peuple leur donnoit le nom d’athées, parce qu’ils combattoient le culte des faux dieux ; les savans, celui de Grecs & d’imposteurs, ou de sophistes. On les nomma aussi sibyllistes, parce que dans leurs disputes avec les Payens, quelques-uns alleguerent l’autorité de ces livres des Sibylles, qui passent aujourd’hui généralement pour supposés ; parabolaires ou parabolains & désespérés, à cause du courage avec lequel ils bravoient la mort. Les hérétiques leur donnerent aussi divers noms ridicules ou méprisans, comme ceux d’allégoristes, de simples, d’anthropolatres, ou adorateurs d’hommes, &c. Bingham, orig. eccles. tom. I. lib. j. e. j. & ij.

Le Roi de France porte le titre de Roi très-Chrétien, prérogative dont on fait remonter l’origine jusqu’à Childebert, à qui S. Grégoire le Grand écrivoit que le royaume de France est autant élevé en dignité au-dessus des autres royaumes, que la royauté elle-même est au-dessus de la condition des hommes privés. Il est certain que Charles Martel & Pepin le Bref ont porté ce titre. Lambecius, dans le troisieme tome de son catalogue de la bibliotheque des empereurs, prétend que le nom de Roi très-Chrétien a été donné aux rois de la seconde race, non en qualité de rois de France, mais en qualité d’empereurs d’Allemagne ; prétention absurde & convaincue de faux par le témoignage uniforme & constant de tous les historiens.

Chrétienne (cour) ou cour de chrétienté, nom qu’on donnoit en Angleterre à un tribunal tout composé d’ecclésiastiques, par opposition à la cour laye, dont les membres étoient tous laïques.

Chrétienne, (Église) voyez Église.

Chrétienne, (Religion) voyez Christianisme & Religion.

Chrétiens de S. Jean, secte corrompue de Chrétiens, répandue à Bassora & aux environs, qu’on nomme aussi Sabéens & Mandaïtes. Voyez Sabéens & Mandaïtes.

Ces prétendus Chrétiens, qu’on croit d’abord avoir habité le long du Jourdain, où S. Jean baptisoit, & avoir pris de-là le nom de Chrétiens de S. Jean, & qui, après la conquête de la Palestine par les Mahométans, se retirerent dans la Mésopotamie & la Chaldée, ne sont, de l’aveu de tous les voyageurs, ni Juifs, ni Chrétiens, ni Musulmans. M. Chambers dit que tous les ans ils célebrent une fête de cinq jours, pendant lesquels ils vont recevoir de la main de leurs évêques le baptême de S. Jean, & que leur baptême ordinaire s’administre dans les fleuves ou rivieres, & seulement le Dimanche.

M. Fourmont l’aîné, dans un mémoire historique sur cette secte, dit entre autres choses, qu’elle se donne une origine très-ancienne, remontant au moins jusqu’à Abraham ; & que de tems immémorial elle a eu des simulachres, des arbres dévoués, des bois sacrés, des temples, des fêtes, une hiérarchie, l’adoration, la priere, & même une idée de la résurrection ; pratiques qui sont un mêlange du Judaïsme & du Paganisme, plûtôt qu’une preuve bien nette de Christianisme. Les Mathématiciens qui dominoient parmi eux forgeoient des dogmes, ou rejettoient ceux des autres, selon leurs calculs. Ainsi, les uns soûtenoient que la résurrection devoit se faire au bout de 9000 ans, parce qu’ils fixoient à ce tems la révolution entiere des orbes célestes ; d’autres ne l’attendoient qu’au bout de 36426 ans. Plusieurs d’entr’eux soûtenoient dans le monde, ou dans les mondes, une espece d’éternité, pendant laquelle tour-à-tour ces mondes étoient détruits & refaits. On a une homélie de S. Grégoire de Nazianze contre les Sabiens ou Sabéens. L’alcoran fait mention de cette secte. Ils font une mémoire honorable de S. Jean Baptiste, dont ils se disent les disciples ; & leurs liturgies & autres livres font mention du baptême, & de quelques autres sacremens qu’on ne rencontre que chez les Chrétiens. Mém. de l’acad. des inscript. & belles-lett. tom. XII. p. 16. & suiv. (G)

Chrétiens de S. Thomas, est un peuple des Indes orientales, qui, suivant la tradition du pays, reçut la foi de l’évangile par la prédication de l’apôtre S. Thomas.

A l’arrivée des Portugais à Calecut, & au premier voyage qu’ils firent aux Indes, ils y trouverent les anciens convertis qui, ayant appris qu’il étoit arrivé dans leur contrée un peuple nouveau qui avoit une vénération particuliere pour la croix, leur proposerent une alliance par des ambassadeurs, & implorerent leur secours contre des princes payens dont ils étoient opprimés.

Il est certain que les Chrétiens de S. Thomas sont des peuples naturels ou originaires de l’Inde. On les appelle autrement Nazaréens ; mais comme la coûrume du pays a attaché à ce nom une idée de mépris, ils prennent celui de Mappuley, & au plurier, Mappuleymar.

Ils forment une tribu considérable, mais toûjours divisée par des factions & des inimitiés invétérées. Elle est dispersée depuis Calecut jusqu’à Travencor, occupant en certains endroits une ville entiere, en d’autres n’en occupant qu’un quartier.

Ils se regardent comme étrangers dans leur pays. Leur tradition est que leurs peres sont venus d’une contrée voisine de la ville de Meilapur, où ils étoient persécutés. Quant au tems de leur transmigration, ils l’ignorent, n’ayant ni monumens ni archives.

Ils attribuent leur conversion, discipline, & doctrine, à S. Thomas ; & il est dit dans leur breviaire que cet apôtre passa de leur pays à la Chine.

Nous n’entrerons point ici dans la question, si le S. Thomas fameux dans cette contrée est saint Thomas l’apôtre, ou quelqu’autre saint du même nom, ou un marchand Nestorien appellé Thomas ; nous observerons seulement que les savans, en particulier M. Huet, pensent que ce n’est point l’apôtre.

La suite de l’histoire de cette église n’est pas moins difficile à développer que son origine : nous lisons dans nos auteurs que le patriarche d’Alexandrie envoya des évêques aux Indiens, & en particulier S. Pantænus, S. Fromentius, &c. mais on ne sait si ce fut précisément à ces peuples. Baronius est pour l’affirmative ; le Portugais, auteur de l’histoire d’Ethiopie, donne au contraire ces missionnaires aux Ethiopiens. Le seul fait certain, c’est que depuis plusieurs siecles les Chrétiens de S. Thomas ont reçu des évêques du côté de Babylone ou de Syrie. Il y a encore aujourd’hui à Babylone une espece de patriarche qui continue cette mission.

On demande si leur apôtre leur ordonna quelques évêques dont l’ordre se seroit éteint dans la suite des tems, faute de sujets capables des fonctions épiscopales, ou si l’apôtre ne leur laissa point d’évêques ordonnés par ses mains : mais qui peut répondre à cette question ?

L’église de ces Chrétiens, à la premiere arrivée des Portugais, étoit entierement gouvernée par ces évêques étrangers.

Ils faisoient leur office en Chaldéen, selon les uns ; en Syriaque, selon d’autres : hors de-là ils parloient la langue de leurs voisins.

Ce furent vraissemblablement ces évêques qui introduisirent parmi eux la langue Chaldéenne & les erreurs répandues dans l’Orient dans les tems du Nestorianisme, de l’Eutychianisme, & d’autres hérésies.

Ce mêlange d’opinions, & l’interruption totale de l’ordre des évêques pendant plusieurs années consécutives, avoient mis leur religion dans une espece de chaos ; leur maniere de célebrer l’eucharistie, lorsque les Portugais arriverent chez eux, suffira pour en donner quelque idée.

On avoit pratiqué au-dessus de l’autel une espece de tribune ou galerie ; pendant que le prêtre commençoit en-bas l’office à voix basse, on fricassoit au-dessus un gateau de fleur de ris dans de l’huile & du beurre ; lorsque ce gateau étoit assez cuit, on le descendoit dans un panier sur l’autel, où le prêtre le consacroit. A l’égard des autres especes, au lieu de vin, ils usoient d’une eau-de-vie faite à la maniere du pays. Leurs ordinations n’étoient guere plus régulieres ; l’archidiacre, qui étoit quelquefois plus respecté que l’évêque même, ordonnoit les prêtres.

Ils étoient dans une infinité d’autres abus : les Portugais travaillerent à les réformer ; pour cet effet, ils eurent recours aux puissances séculiere & ecclésiastique : ils citerent les évêques de cette secte à des conciles assemblés à Goa ; ils les instruisirent, & même les envoyerent en Portugal & à Rome, pour y apprendre la doctrine & les rits de l’église Romaine : mais ces évêques, à leur retour, retombant dans leurs premieres erreurs, les Portugais, convaincus de l’inutilité de leurs précautions, les exclurent de leurs dioceses, & les remplacerent par un évêque Européen ; conduite qui les rendit très-odieux.

Dom Frey Aleixo de Menesès, archevêque de Goa, gouvernant les Portugais-Indiens par interim, & au défaut d’un viceroi, profita de cette occasion pour convoquer un concile dans le village de Diamper, où l’on fit un grand nombre de canons & d’ordonnances, & où l’on réunit les Chrétiens de S. Thomas à l’église Romaine. Il fut secondé dans ses opérations par les Jésuites ; mais après sa mort, la plûpart de ces nouveaux convertis devinrent relaps, & continuerent d’être moitié catholiques, & moitié hérétiques.

On a une histoire Portugaise de leurs erreurs, composée par Antoine Govea, de l’ordre de S. Augustin ; depuis traduite en Espagnol & en François, & imprimée à Bruxelles en 1609, sous le titre d’histoire orientale des grands progrès de l’église catholique, en la réduction des anciens Chrétiens, dits de S. Thomas.

Suivant cette histoire, les Chrétiens de S. Thomas, 1° soûtiennent avec opiniatreté les sentimens de Nestorius, & ne reçoivent aucune image, à l’exception de celle de la croix, qu’ils n’honorent pas même fort religieusement. 2°. Ils assûrent que les ames des saints ne verront Dieu qu’après le jour du jugement. 3°. Ils n’admettent que trois sacremens ; savoir le baptême, les ordres, & l’eucharistie, mêlant de si grands abus dans l’administration du baptême, qu’en une même église il y a différentes formes de baptiser, ce qui rend le baptême nul. Aussi l’archevêque Menesès rebaptisa-t-il en secret la plûpart de ces peuples. 4°. Ils ne se servent point des saintes huiles dans l’administration du baptême, & ils oignent seulement les enfans d’un onguent composé d’huile de noix d’Inde, sans aucune bénédiction. 5°. Ils ne connoissent pas même les noms de confirmation & d’extrème-onction. 6°. Ils ont horreur de la confession auriculaire, excepté un petit nombre d’entr’eux qui sont voisins des Portugais. 7°. Leurs livres d’offices fourmillent d’erreurs. 8°. Ils se servent pour la consécration, de petits gateaux faits à l’huile & au sel, & pétris avec du vin, ou plûtôt d’eau où l’on a seulement détrempé des raisins secs. 9°. Ils disent la messe rarement. 10°. Ils ne gardent point l’âge requis pour les ordres ; car ils font des prêtres à dix sept, dix-huit, ou vingt ans ; & ceux-ci se marient, même avec des veuves, & jusqu’à deux & trois fois. 11°. Leurs prêtres n’ont point l’usage de réciter le breviaire en particulier ; ils se contentent de le dire à haute voix dans l’église. 12°. Ils commettent la simonie dans l’administration du baptême & de l’eucharistie, pour lesquels ils exigent certaines sommes. 13°. Ils ont un respect extraordinaire pour leur patriarche de Babylone, qui est schismatique, & chef de la secte des Nestoriens ; ils ne peuvent souffrir au contraire qu’on nomme le pape en leurs églises, où ils n’ont le plus souvent ni curé ni vicaire ; c’est le plus ancien laïque qui préside alors à leurs assemblées. On a remarqué que, quand on leur parloit de se soûmettre à S. Pierre, ou à l’église de Rome, ils répondoient qu’à la vérité S. Pierre étoit le chef de celle-ci, mais que S. Thomas étoit le chef de leur église, & que ces deux églises étoient indépendantes l’une de l’autre. Aussi leur soûmission & leur réunion au saint siége n’ont-elles jamais été ni sinceres ni durables. 14°. Ils assistent à la vérité tous les Dimanche à la messe, mais ils ne se croyent pas obligés en conscience d’y aller, ni sous peine de péché mortel. 15°. Ils mangent de la chair le jour du samedi. On trouve encore dans la même histoire divers autres erreurs ou abus, à la réformation desquels Menesès & les autres missionnaires travaillerent avec plus de zele que de fruit. M. Simon, dans son histoire des nations du Levant, & dans ses remarques sur Gabriel de Philadelphie, ne convient pas de toutes ces erreurs, & croit que la réunion des Chrétiens de S. Thomas, avec l’église Romaine, n’est pas si difficile qu’on le pense. Histoire orientale des progrès de l’église catholique, &c. (G)

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Étymologie de « chrétien »

Provenç. crestian, cristian ; catal. christiá ; espagn. et ital. cristiano ; du latin christianus, de Christus (voy. CHRIST).

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Du latin christianus dérivé de Christus.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « chrétien »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
chrétien kresjɛ̃

Fréquence d'apparition du mot « chrétien » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « chrétien »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « chrétien »

  • Ce n'est pas que les chrétiens soient moins nombreux, c'est que le nombre des chrétiens médiocres augmente.
    Georges Bernanos — Lettre aux Anglais
  • Le chrétien pardonne, le couillon oublie.
    Proverbe corse
  • Si nous étions vraiment chrétiens nous serions contagieux.
    Antoine Martel
  • L'humilité chrétienne est prêchée par le clergé et pratiquée par les ouailles.
    Bertrand Russell
  • Lundi 18 janvier débute la semaine de prière pour l'unité des chrétiens, un temps utile pour les assemblées chrétiennes diverses, qui permet de se connaître sans se juger. C'est ce que nous dira notre invité, François du Mesnil D'Engente, il est le pasteur de l'Eglise adventiste de Bordeaux. Le pélé des jeunes catholiques à Verdelais se prépare activement ; il devrait avoir lieu comme d’habitude le week-end des Rameaux fin mars, mais pour l’instant, il s’agit d'organiser... et la pastorale des jeunes de Bordeaux recherche des volontaires.
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    La Croix — Pakistan, deux sœurs chrétiennes assassinées après un enlèvement
  • Le journal chrétien Les Échos de Meulan (Yvelines) fête le samedi 9 avril 2022 ses 60 ans d'existence alors que le numéro 600 vient tout juste de paraître.
    actu.fr — Le mensuel chrétien Les Échos de Meulan fête ses 60 ans | 78actu
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