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Type
Sommaire
Variantes | Singulier | Pluriel |
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Masculin | type | types |
Définitions de « type »
Trésor de la Langue Française informatisé
TYPE, subst. masc.
Wiktionnaire
Adjectif - français
type \tip\ masculin et féminin identiques
- Qui est caractéristique, donné comme exemple.
- Ma journée type débutait vers treize heures par un petit déjeuner au jardin sous le chant des piafs. — (Hubert Boukobza, Jean-François Kervéan, Dix mille et une nuits, 2014)
- En effet, le 6 juillet, elle répond par une lettre type à M. Baillet, qui avait pourtant pris le soin de promettre la confidentialité, que seul le pupille est autorisé à demander la divulgation de renseignements le concernant. — (Louis-Paul Astraud, Jean Genet à 20 ans, 2011)
- Le mercier étoit, son nom l’indique, le marchand, mercator, par excellence, de même que le fèvre ou fabre, dont le nom se perdit plus vite, étoit l’ouvrier, l’artisan type. — (Antoine Le Roux de Lincy et Édouard Fournier, Les Caquets de l’Accouchée, Maison d'édition P. Jannet, 1855.)
- RegionsJob a interrogé près de 12 000 salariés français sur leurs relations au travail pour savoir comment se déroulait une journée type à leur bureau et quels en étaient les moments forts. — (La journée type au bureau par Pierre Julien, Le Monde, 30 octobre 2014)
Nom commun - français
type \tip\ masculin
-
(Didactique) Modèle, figure originale que l’on considère comme l’empreinte ou reflet d’un concept.
- J’appelle miracles typiques ceux qui sont évidemment le type, le symbole de quelque vérité morale. — (Voltaire)
- Son type était singulier : d’une certaine incohérence, mais sans rien de brutal dans un très apparent mélange de race. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- Une réunion de soixante enfants possède un certain lot de types : six ou sept individus complets, fortement caractérisés, ressortent et résument l’ensemble ; les autres sont des exemplaires inférieurs, des copies plus ou moins effacées. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- (Philosophie) Modèle idéal déterminant la forme d’une série d’objets.
-
(Commerce, Industrie) Objet fixé dans ses caractères essentiels pour servir de modèle à la production.
- Un type d’avion.
- Un nouveau type de voiture, de sous-marin.
- (Technique) Pièce portant une empreinte destinée à reproduire d’autres pièces semblables.
- (Botanique, Géologie, Zoologie) Spécimen de référence, individu conservé ou tout matériel original ayant servi à la taxonomie, attaché à un nom scientifique, à partir duquel une espèce a été décrite et publiée.
-
Ensemble des traits généraux qui caractérisent un genre d’êtres ou de choses.
- Les types de l'espèce humaine.
- Les différents types d’architecture.
-
(Par extension) Personne en qui se retrouve tous ces traits caractéristiques.
- Un instant, nous crûmes avoir trouvé le vrai type espagnol féminin dans une des trois sultanes : grands sourcils noirs arqués, nez mince, ovale allongé, lèvres rouges ; mais un voisin officieux nous apprit que c’était une jeune Française. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- Ce Binèche, avec sa casquette plate, son costume à carreaux, son foulard et ses chaussures jaunes, représentait le type de la gouape dans toute sa splendeur. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (En apposition) Et que je sois normal comme le père-type quand il prend dans ses bras véridiques celui de ses enfants qui lui ressemble le plus ! — (Jules Supervielle, Le Voleur d’enfants, 1926, page 40)
- (En apposition) — Il ne lui manquait, pour être une provinciale type, que l’esprit de dénigrement. — (Colette)
-
(Familier) Personnage masculin quelconque ; quidam (masculin).
- Devant moi, un type tout différent et qui n’a rien d’oriental : trente-deux à trente-cinq ans, figure à barbiche roussâtre, regard très vif. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre II, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- – Si vous vous imaginez que je suis un type qui se laissera étriller sans rien dire, comme vos conscrits, vous vous fourrez joliment le doigt dans l’œil, messeigneurs… — (H.G. Wells, La Guerre dans les Airs, 1908, traduit par Henry-D. Davray & B. Kozakiewicz, page 351, Mercure de France, 1921)
- C’est un type. Mais que j’te prévienne, pas fortiche du tout, ni mariole. Un gars quoi! Un bon gars. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Un fleuve de types, flanqués de leurs bonnes femmes. — (Simone de Beauvoir)
- J’ai commencé à gueuler et mon père il a dit « eh, siouplait … ». Le type il l’a bien regardé et il a dit « qu’est-ce que tu veux toi! ». — (La Vie tu parles : roman collectif, 1973-1983 : 160 lettres du courrier des lecteurs de Libération, P.O.L., 1983, page 203)
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(Religion) Ce qui, dans l’Ancien Testament, est regardé comme la figure, le symbole des mystères de la loi nouvelle.
- L’agneau pascal est le type de Jésus-Christ.
- La manne est le type de la sainte Eucharistie.
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(Numismatique) Figure empreinte sur une médaille.
- Monnaie au type de César.
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(Imprimerie) (Vieilli) Caractère d’imprimerie.
- Caractères d’imprimerie : De beaux types. Des types mobiles. — (Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, 1866-1877 → consulter cet ouvrage, tome 15, page 618, article « Type »)
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(Par extension) (Imprimerie) Modèle de caractère d’imprimerie.
- Type romain, elzévir, Didot.
- Des types mobiles.
- De beaux types.
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(Programmation) Genre de contenu de donnée (constante ou variable), définissant les opérations pouvant être effectuées sur celle-ci.
- Variables de type booléen, entier, réel.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
T. didactique. Modèle, figure originale. Selon les platoniciens, les idées de Dieu sont les types de toutes les choses créées. Le type du beau. En termes d'Industrie et de Commerce, il se dit des Objets fixés dans leurs caractères essentiels pour servir de modèle à la production. Un type d'avion. Un nouveau type de voiture, de sous-marin. En termes de Botanique, il se dit d'un Genre de plantes qui contient le plus grand nombre de caractères communs aux autres genres de la même famille.
TYPE se dit aussi de l'Ensemble des traits généraux qui caractérisent un genre d'êtres ou de choses. Les types de la race humaine. Les différents types d'architecture. Il se dit, par extension, des Personnes en qui se retrouvent tous ces traits caractéristiques. Cet homme est le type de l'avare. En termes religieux, il se dit de Ce qui, dans l'Ancien Testament, est regardé comme la figure, le symbole des mystères de la loi nouvelle. L'agneau pascal est le type de JÉsus-CHRIST. La manne est le type de la sainte Eucharistie. En termes de Numismatique, il se dit de la Figure empreinte sur une médaille. En termes d'Imprimerie, il se dit des Caractères. Des types mobiles. De beaux types.
Littré (1872-1877)
-
1Empreinte qui sert à faire d'autres empreintes.
Caractères d'imprimerie. De beaux types.
Il fait consister l'art typographique dans la mobilité des types, quelle qu'en soit la matière, et annonce qu'il va prouver que Laurent Coster a le premier employé des caractères mobiles de bois
, Daunou, Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. IV, p. 494.Espèce de copie par impression ; ce qui résulte d'un coup frappé, imprimé
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2 Par extension, modèle original.
Selon les platoniciens, les idées de Dieu sont les types de toutes les choses créées
, Dict. de l'Acad.Croyance qui a fait prendre les produits de notre raison pour une espèce de type inné
, Destut-Tracy, Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. IV, p. 593. -
3Objet qui fait autorité comme modèle.
Ces quatre types de l'ancienne coudée égyptienne en constatent maintenant irrévocablement la valeur
, Girard. Instit. Mém. scienc. t. IX, p. 607.Terme de peinture et de sculpture. Image qui fait autorité, et qui sert de règle pour d'autres images semblables.
- 4 Terme de minéralogie. Type cristallin, l'ensemble des cristaux dont les systèmes d'axe sont semblables, et dans lesquels les formes primitives sont analogues, quoique pouvant différer par la valeur des angles.
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5 Terme de chimie. Types chimiques, système ou assemblage de molécules hétérogènes, dans lequel une ou plusieurs molécules peuvent être remplacées par d'autres, sans que la nature chimique du système entier soit troublée. Quand le chlore, le brome, l'oxygène, etc. ou un radical composé se substituent à l'hydrogène ou à un autre corps simple ou à un radical composé, le nouveau corps chloré, bromé, etc. qui en résulte et le corps dont il dérive, sont dits appartenir au même type chimique.
Combinaisons appartenant au même type chimique, celles qui renferment e même nombre d'atomes, et dont les propriétés chimiques fondamentales sont les mêmes.
- 6Nom donné à une classification des sucres bruts, faite par le commerce et consacrée par le législateur, ayant pour base leur degré de richesse présumée.
- 7En botanique, on dit qu'un genre de plantes sert de type à une famille, lorsqu'il contient le plus grand nombre des caractères communs aux autres genres de la même famille. Ainsi le genre ortie sert de type à la famille des urticées. On donne à la famille un nom dérivé de celui du genre type. Presque toujours un genre de plantes est formé lui-même d'après une espèce type.
-
8En zoologie, une des trois divisions primaires du règne animal, selon Blainville, fondée sur la forme générale du corps qui traduit extérieurement celle des appareils de la locomotion et de l'innervation.
Dans la classification de Cuvier, type est synonyme d'embranchement, et alors il y en a quatre, savoir : les vertébrés, les articulés, les mollusques et les rayonnés.
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9Ensemble des caractères distinctifs d'une race. Le type européen.
Caractère, portrait original et fortement tracé.
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10Symbole.
Ces secrets du ciel [les mystères], sans parler de leur partie mystique, sont peut-être le type des lois morales et physiques du monde
, Chateaubriand, Génie, I, I, 5.Particulièrement. Il se dit de ce qui, dans l'Ancien Testament, est regardé comme la figure du Nouveau Testament.
Tous les justes de la loi et de l'âge des patriarches n'avaient été que les types imparfaits du Christ
, Massillon, Avent, Circoncision. - 11Figure symbolique empreinte sur une médaille. Le type de cette médaille est une Piété.
- 12 Terme d'astronomie. Description graphique. Le type des éclipses est d'un grand secours.
- 13 Terme de médecine. Ordre dans lequel se montrent et se succèdent les symptômes d'une maladie ; il est continu, intermittent ou rémittent.
- 14Le Type, édit de l'empereur Constant II au sujet des monothélites.
HISTORIQUE
XVIe s. Il n'y a sortes de livres au monde, j'entends des recouvrables, et qui ont passé sous le tippe de l'impression, qui ne soit en la librairie de…
, Carloix, I, 46.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
TYPE, s. m. (Gramm. & Théolog.) c’est la copie, l’image, ou la ressemblance de quelques modeles. Voyez Modele, Image.
Ce mot est formé du grec, τύπος, forme, figure.
Le terme type est moins en usage que ses composés prototype & archétype, qui signifient les originaux qui n’ont été faits d’après aucun modele. Voyez Archétype, Prototype, Ectype
Type est aussi un terme scholastique, dont les Theologiens se servent souvent pour signifier un symbole, un signe ou une figure d’une chose à venir.
Dans ce sens, on emploie ordinairement le mot type relativement au mot antitype, ἀντίτυπος, qui est la chose même dont une autre chose est le type ou la figure. Voyez Antitype.
C’est ainsi que le sacrifice d’Abraham, l’agneau paschal, &c. étoient les types ou figures de notre rédemption. Le serpent d’airain étoit le type de la croix, &c.
Les types ne sont pas de simples conformités ou analogies que la nature fait naître entre deux choses d’ailleurs différentes, ni des images arbitraires, qui n’ont d’autre fondement que la ressemblance casuelle d’une chose à une autre. Il faut outre cela que Dieu ait eu une intention particuliere de faire un type, & qu’il ait déclaré expressément que ce type en est un ; ou que l’autorité de Jesus-Christ & des apôtres, ou celle d’une tradition constante ayent décidé que telle ou telle chose est type par rapport à telle ou telle autre, autrement, & s’il étoit libre à chaque particulier de mettre des types où il veut & où il juge à propos, l’Ecriture deviendroit un livre où l’on trouveroit tout ce qu’on voudroit.
M. Gale distingue les types en historiques & en prophétiques. Les derniers sont ceux dont les anciens prophetes se sont servis dans leurs inspirations. Les premiers sont ceux dans lesquels des choses arrivées ou des cérémonies instituées sous l’ancien Testament ont figuré d’avance, pronostiqué ou annoncé Jesus-Christ, ou des choses qui ont rapport à lui dans le nouveau Testament.
Les anciens peres de l’Église, aussi-bien que les critiques modernes, sont extrèmement partagés sur la nature & l’usage des types, & sur les représentations typiques qui se trouvent dans l’ancien Testament ; & c’est ce qui fait une des grandes difficultés que l’on a à entendre les anciennes prophéties, & à concilier l’ancien Testament avec le nouveau. Voyez Prophétie.
On ne peut disconvenir en effet qu’il n’y ait eû des types institués par la sagesse divine, pour être les ombres & les figures des choses à venir ; & quoique les hommes soient tombés, à cet égard, dans bien des excès, & que plusieurs se soient imaginés voir des types par-tout, comme Origene, qui trouvoit des mysteres jusque dans les chaudrons du tabernacle, on doit se contenter des plus sensibles & des plus frappans, ou de ceux dont l’application a déja été faite par une autorité supérieure en fait de religion. Mais il n’en faut point proposer sans les prouver autant qu’il est possible, & sans faire voir que ce sont en effet des types, afin de justifier la solidité du raisonnement des apôtres qui en ont tiré des argumens.
Un auteur moderne soutient que non-seulement les peres de l’Église, mais aussi S. Paul lui-même, étoient d’opinion que toute la religion chrétienne étoit contenue dans l’ancien Testament, & accomplie dans l’histoire & dans la loi des juifs, & que ce testament & cette loi ne devoient être regardés que comme les types & les ombres du Christianisme. Dans cette vue il cite l’épître aux Hébreux, chap. viij. 5. chap. x. 1. & celle aux Colossiens, chap. j. vers. 16. & 17. il ajoute que les lois rituelles de Moïse n’étant que des types & des ombres des choses réelles à venir, doivent être considérées comme des prophéties accomplies. C’est aussi le sentiment de M. Whiston & d’autres. Et le premier auteur, pour appuyer davantage son raisonnement, cite Jesus-Christ lui même qui, en S. Matthieu, chap. xj. vers. 13. confirme les propheties légales, en disant qu’il est venu accomplir la loi. Mais c’est abuser visiblement de l’Ecriture que d’employer ces passages à prouver que tout y est type & figure ; car lorsque S. Paul dit que Jesus-Christ est la fin de la loi, finis legis Christus, il ne s’agit pas de savoir si Jesus-Christ y est figuré & prédit ; il est simplement question de montrer qu’il est le seul auteur de la justice que la loi ne pouvoit donner. Quand il dit aux Colossiens, que tout ce qui a été fait, n’a été fait que pour Jesus-Christ, omnia in ipso constant, & ne subsiste qu’en lui, il établit la divinité de Jesus-Christ, & il en donne pour preuve que tout ce qui existe, n’existe que par l’opération de sa toute-puissance. De même quand Jesus-Christ dit qu’il est venu accomplir la loi, cela s’entend des vérités de pratique qu’il venoit confirmer par ses exemples & par sa doctrine, & non simplement des figures qu’il venoit accomplir, comme si tout eût été type sous l’ancienne loi.
Cette affectation des figuristes a donné lieu à quelques écrivains peu favorables à la religion, d’observer que si les anciens & les modernes partisans du sens typique eussent formé le dessein de décrier le Christianisme, ils n’auroient pû mieux y réussir qu’en travestissant ainsi toutes choses en types & en prophéties. Il ne faut pas s’étonner, ajoutent-ils, que les athées & les déistes insultent à la crédulité des chrétiens, & qu’il rejettent des preuves fondées sur de pareilles absurdités.
Mais on peut répondre à ces écrivains, que l’exemple des figuristes ne peut tirer à conséquence contre la solidité des véritables preuves de la religion. Car il n’est pas difficile de reconnoître, à-moins qu’on ne veuille s’aveugler soi-même, la réalité de ce qu’on appelle types. Il est évident qu’il y en avoit beaucoup sous l’ancien Testament. Tels étoient les sacrifices, la personne du grand-prêtre, l’arche de Noé, &c. tels étoient les deux verges ou bâtons, dont il est parlé dans Zacharie, c. xj. vers. 7. 10. & 14. telle étoit la femme adultere d’Osée, c. j. vers. 2. ses enfans, vers. 46. Par ces types & par d’autres semblables, Dieu & le prophete ont dessein d’annoncer des événemens futurs, mais il faut observer ou que le prophete avertit en même tems le lecteur de prendre ces choses pour types, qu’il le met en état de les entendre de cette maniere, qu’il ne l’abandonne pas à ses propres conjectures après l’événement ou l’accomplissement de ces prophéties ; ou que les apôtres ont expliqué ces types conformément à la tradition des juifs ; & qu’en montrant qu’ils avoient été accomplis en Jesus-Christ, ils en ont tiré des argumens victorieux en faveur de la religion.
En effet les apôtres ont cité, en parlant de Jesus-Christ & des mysteres de la loi nouvelle, un grand nombre de passages de l’ancien Testament dans leurs écrits, mais ils ne les ont pas tous cités dans le même sens. Ils en ont cité quelques-uns dans le sens que la sagesse divine avoit intention d’exprimer en dictant les livres-saints, mais ils en ont cité aussi, sans qu’ils parussent avoir une destination particuliere & directe de Dieu, pour les vérités auxquelles ils les appliquoient. On en trouve plusieurs qu’ils n’ont appliqués à Jesus-Christ qu’à cause des traits de convenance & de ressemblance qui en autorisoient l’allusion & l’application, & qui avoient donné lieu aux Juifs de les entendre du Messie : c’est le sentiment de plusieurs peres, & entr’autres de S. Cyrille contre Julien : Paulus autem, dit ce pere, valde sapiens artifex ad introducendum divina, etiam illa quæ de aliquibus aliis in scripturis dicta sunt, aliquoties ad manifestandum Christi sacramentum inducit. Verumtamen non illa separat ab iis personis in quas dicta esse cognovimus, sed neque omnia illorum ad Christum redigit, verum aliquam partem minimam aliquoties suscipit quam ipse possit sine ullo periculo artificiose ad suum referre propositum.
Le savant Maldonat admet le même principe, & s’explique ainsi très-nettement sur ce point. « Quand les apôtres, dit il, remarquent que quelque prophétie de l’ancien testament s’est trouvé accomplie par ce qu’ils rapportent, ils ne l’entendent pas toujours de la même maniere ; cette expression peut être prise en quatre sens différens.
» Le premier, qui est l’immédiat & le plus prochain, a lieu lorsque la chose s’accomplit proprement & à la lettre, selon qu’elle est prédite, comme quand S. Mathieu remarque, ch. j. que cette prophétie d’Isaïe, ch. vij. une vierge enfantera, &c. a été accomplie dans la Vierge Marie.
» Le second qui est quelquefois plus éloigné, mais qui n’est pas moins direct & moins absolu dans l’intention du S. Esprit, a lieu lorsque la chose s’accomplit dans la chose figurée par le type, comme quand S. Paul applique à Jesus-Christ, Hébr. ch. j. vers. vj. ces paroles du premier livre des rois, ch. vij. dites immédiatement de Salomon, je lui tiendrai lieu de pere, & je le traiterai comme mon fils, parce que Salomon étoit la figure du Messie ; ou quand S. Jean observe, ch. xix. qu’on ne rompit point les os de Jesus-Christ à la passion, pour accomplir ce qui étoit dit de l’agneau paschal, Exod. XII. vous n’en briserez aucun os.
» Le troisieme qui n’est qu’un sens accommodatice, a lieu lorsqu’on applique une prophétie à ce qui n’est ni l’objet immédiat de la prophétie, ni le type figuré par la prophétie, mais à une chose indifférente, parce qu’elle quadre aussi bien à cette chose, que si elle avoit été faite pour elle, & qu’il y eût des preuves que le S. Esprit l’eût dirigée à signifier cette chose. Isaïe, par exemple, ch. xxix. semble borner le reproche que Dieu fait aux Juifs, de l’honorer du bout des levres, à ceux qui vivoient de son tems ; mais Jesus-Christ l’applique, Matth. xv. à ceux qui vivoient du sien, parce qu’ils ne valoient pas mieux que leurs peres.
» Le quatrieme sens dans lequel les apôtres disent qu’une chose s’accomplit, c’est lorsque une chose étant déja faite en partie, elle s’acheve tout-à-fait, de sorte qu’il n’y a plus rien à desirer pour son accomplissement ». Maldonat, in V. 15. cap. ij. S. Matthœi.
Ainsi il est certain que plusieurs des interprétations typiques & allégoriques de la loi, de l’histoire, & des cérémonies des Juifs, peuvent être rejettées sans donner aucun tour forcé, ni aucune atteinte au texte sacré de l’Ecriture, qui peut être expliqué par des principes plus naturels, plus intelligibles, & plus conformes aux regles de la grammaire, que ceux des figuristes modernes.
Le mot τύπος, comme nous l’avons observé, ne signifie autre chose qu’une copie ou une impression de quelque chose. Les Anglois dans leur version de la bible, l’ont rendu tantôt par le terme d’impression ou estampe, tantôt par celui de figure, quelquefois par le mot de forme, & quelquefois par celui de façon ou maniere.
C’est de-là aussi que le même terme s’emploie au figuré, pour signifier un modele moral, & dans ce sens-là il ne signifie autre chose qu’un exemple ou une similitude. De même le mot ἀντίτυπος dans l’Ecriture signifie une chose faite d’après un modele, & c’est ainsi que dans l’épître aux Hébreux, le tabernacle & le Saint des saints ayant été faits après le modele que Dieu avoit montré à Moyse, ils sont appellés antitypes, ou figure des vrais lieux saints. C’est encore dans le même sens que S. Pierre, en parlant du déluge & de l’arche de Noé, qui sauva huit personnes, appelle le baptême un antitype de cette arche, & par-là il n’exprime autre chose qu’une similitude de circonstances.
Les autres termes dont l’Ecriture se sert quelquefois pour marquer qu’un évênement a été figuré d’avance par quelque chose qui a précédé, sont ὑπόδειγμα que l’on rend par imitation & exemple, & σκιὰ, ombre. S. Paul se sert souvent de ce dernier mot, & l’applique aux lois & aux cérémonies des Juifs, qu’il représente comme de simples ombres des choses à venir, ou des choses spirituelles & célestes. Ces expressions générales ont induit des auteurs à prêter à S. Paul un dessein qu’il n’avoit point en faisant ces comparaisons, & à conclure de-là que tous les rits de la loi de Moyse étoient autant de types, ou de choses destinées à signifier des événemens futurs, & que l’on doit trouver l’Evangile dans le pentateuque, tandis que S. Paul ne paroît avoir eu d’autre intention que de faire connoître les grands avantages que l’Evangile a sur la loi ancienne à différens égards, où l’un a autant de prééminence sur l’autre, que le corps ou la substance en a sur l’ombre. Voyez Accommodation.
Si l’ombre des choses à venir est la figure ou le type des événemens futurs, quels sont les événemens auxquels puissent avoir aucun rapport, les nouvelles lunes, ou le boire & le manger des Juifs ? ou comment la loi de Moyse composée de commandemens pour des personnes, tems, lieux, sacrifices, &c. pouvoit-elle signifier une dispense des mêmes choses sous l’Evangile, où ces mêmes choses, loin d’avoir été enjointes, ont été déclarées au contraire inutiles & superflues ? Voilà toutes les observations que l’on peut faire sur toutes les significations des termes dont se servent les auteurs du nouveau Testament, & par lesquels ils semblent avoir voulu exprimer quelque figure ou type d’événemens futurs, sous l’Evangile : d’où nous pouvons conclure 1°. que d’argumenter des types, c’est argumenter très-souvent d’exemples ou de similitudes ; le but des similitudes ou des comparaisons est simplement d’aider & de rendre quelques idées plus claires & plus fortes, de sorte qu’il est absurde de tirer des conséquences d’une similitude, ou d’inférer de quelque partie d’une similitude, autre chose que ce qui est absolument semblable. 2°. Que l’on ne sauroit prouver que toutes les cérémonies de la loi mosaïque ayent jamais été destinées à signifier des événemens futurs sous le regne du Messie. Les auteurs de l’ancien Testament n’en font aucune mention, quelques notions que puissent avoir eû là-dessus les écrivains qui les ont suivis immédiatement : on convient que les apôtres ont argumenté des rits de l’institution mosaïque, mais il paroît que souvent ils ne l’ont fait que par forme d’illustration & d’analogie.
Assurément il y a une similitude générale dans toutes les opérations ou distributions de la Providence, & une analogie des choses dans le monde naturel, aussi-bien que dans le monde moral ; d’où il est aisé d’argumenter par forme de parité, & même il est très-juste & très-commun de le faire ; mais de dire qu’une de ces opérations ou distributions ait toujours été faite pour en marquer ou signifier une autre qui devoit avoir lieu dans la suite, c’est ce qu’on ne pourra jamais prouver, à moins que Dieu ne l’ait revélé.
Nous savons que la terre promise étoit un lieu où les Juifs devoient jouir d’un doux repos, après toutes leurs peines & fatigues. Dieu se reposa lui-même le septieme jour après l’ouvrage de la création ; cependant quelqu’un a-t-il jamais imaginé de prétendre que le repos de Dieu après la création, signifie le repos des Juifs dans la terre promise ? & n’est-il pas aussi sensé de dire que le repos que Dieu prit le septieme jour, signifie l’entrée des Juifs dans la terre de Canaan, que de dire que le repos des Juifs dans cette terre, signifie le repos dont David fait mention dans ses pseaumes ? On ne prouvera pas non plus que tous ces événemens qui se succedent dans l’ordre de la providence, & qui ressemblent à quelques événemens qui ont précédé, soient destinés à être figurés d’avance. Si on peut le prouver, on sera bientôt d’accord que le repos des Juifs étoit le type du repos des chrétiens. C’est de la même maniere que nous devons entendre S. Paul, lorsqu’il dit, Jesus-Christ notre pâque a été immolé pour nous, & S. Jean Baptiste, lorsqu’il appelle notre Sauveur l’agneau de Dieu. Il y avoit là cette similitude de circonstances que Jesus-Christ fut immolé le même jour qu’on immoloit & qu’on mangeoit l’agneau paschal, qu’il mourut à-peu-près à la même heure du jour où les prêtres commençoient leurs sacrifices, & qu’on ne brisa aucun des os ni de l’un ni de l’autre ; & comme l’agneau paschal devoit être sans tache, de même Jesus-Christ étoit sans souillure. C’est par rapport à ces circonstances, & d’autres semblables, que S. Paul applique à Jesus-Christ le nom de Pâque.
C’est encore ainsi qu’on explique ce que S. Paul appelle le baptême des enfans d’Israël, dans la nue & dans la mer, & la comparaison qu’il fait du grand prêtre qui entroit tous les ans dans le lieu saint, avec Jesus-Christ qui est entré dans le ciel. Il est donc certain qu’il y a des types dans l’ancien Testament, mais il l’est également que tout n’y est pas type, & que plusieurs de ces types ne sont que des similitudes ou des allusions, & n’ont été employés que dans ce sens par les apôtres.
Type, s. m. (Théolog.) est aussi le nom que l’on a donné à un édit de l’empereur Constans II. publié en 648. pour imposer un silence général aux orthodoxes, aussi-bien qu’aux Monothélites, sur la question qu’on agitoit alors, s’il falloit reconnoître en Jesus-Christ deux opérations ou volontés, comme le soutenoient les Catholiques, ou s’il falloit n’y en admettre qu’une seule, comme le vouloient les Monothélites. Voyez Monothélites.
On l’appella type parce que c’étoit une espece de formulaire de foi, ou plutôt un reglement auquel tout le monde devoit conformer sa conduite, en s’abstenant de parler des matieres controversées.
Le véritable auteur du type étoit Paul, patriarche de Constantinople, & monothélite, qui crut assez servir son parti en forçant par autorité les catholiques à n’oser publier leur foi, espérant que l’erreur feroit assez de progrès, tant qu’on ne la combattroit pas. En conséquence, il insinua à l’empereur Constans de supprimer l’ecthèse d’Héraclius, & de publier un édit pour imposer silence aux orthodoxes & aux monothélites ; mais sur-tout aux premiers qui se plaignoient vivement de l’ecthèse, comme favorable au monothélisme ; mais on sent que cette prétendue voie de pacification étoit injuste, & qu’elle opprimoit la vérité, sous prétexte d’éteindre les disputes : on croit cependant que Constans avoit donné cette loi à bonne intention, puisque dans le type même, après avoir ordonné le silence aux deux partis, il ordonne qu’on s’en tienne aux saintes Ecritures, aux cinq conciles œcuméniques, & aux simples passages des peres, dont la doctrine est la regle de l’Eglise, sans y ajouter, en ôter, ni les expliquer selon des sentimens particuliers. Mais quelles que fussent les intentions de l’empereur, il est certain que celles des monothélites étoient d’en abuser & de s’en prévaloir contre les catholiques. Aussi le pape Théodore ne tarda-t-il point à prononcer la sentence de déposition contre le patriarche Paul. Le type fut examiné dans le concile de Latran, tenu en 649, & l’on y prononça anathème contre tous ceux qui admettoient l’impiété du type & de l’ecthèse. Voyez Ecthèse.
Type, s. m. (Art numismatique.) terme générique par lequel les médaillistes entendent l’empreinte qui est marquée sur la tête & le revers des médailles, comme symboles, figures de divinités, de génies, d’hommes, de femmes, d’animaux, & de choses insensibles. On explique toutes ces choses en detail au mot Tête & Symbole, art numismat. (D. J.)
Étymologie de « type »
Lat. typus, de τύπος, qui vient de τύπτειν, frapper, sanscr. tup, tuph, frapper, tuer.
Phonétique du mot « type »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
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type | tip |
Citations contenant le mot « type »
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La romance historique est le seul type de livre dans lequel la chasteté est importante. De Barbara Cartland ,
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Le beau n'a qu'un type ; le laid en a mille. De Victor Hugo / Cromwell ,
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Le journaliste : un type qui travaille plus dur qu'aucun autre fainéant dans ce monde. De Gilbert Keith Chesterton ,
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Un intellectuel inconscient ou démissionnaire n'est plus qu'un pauvre type. De Bernard Pivot / Le Métier de lire ,
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En définitive, l'artiste est un type que la vie étonne. De Louis Nucera / Ils s'aimaient ,
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La surprise est l’élément le plus important dans tout type de musique. De Sting / Extrait de l'interview du Figaro du 11 octobre 2016 ,
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Chaque fois qu'il y a un type qui meurt, ce n'est jamais le même. De Louis Scutenaire ,
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Un type qui boit ne peut être foncièrement mauvais. De Roland Topor / Journal in Time ,
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Qu'il soit noir, juif ou arabe, un type bien est un type bien et un enfoiré sera toujours un enfoiré. De Guy Bedos / Inconsolable et gai ,
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Au fond quand on y pense, un type qui doit être vachement frustré, c’est le type qui a réalisé le plancher de la chapelle Sixtine... De Philippe Geluck / Ma langue au chat ,
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Un raseur est un type qui, quand vous lui demandez comment il va, vous le dit. De Bert Leston Taylor ,
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Un sceptique est un type qui, s'il rencontrait Dieu, lui demanderait ses papiers. De Edgar A. Shoaff ,
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Un cannibale est un type qui va dans un restaurant et qui commande le serveur. De Jack Benny ,
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Elle était d'un type si commun que chaque homme croyait l'avoir possédée. De Paul Morand ,
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Un pessimiste c'est un type qui a vécu trop longtemps avec des optimistes. De Robert Beauvais ,
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Des chercheurs ont mis en évidence un nouveau type de liaison hydrogène qui présente une force similaire voire supérieure à certaines liaisons covalentes. Ces liaisons pourraient intervenir dans de nombreuses réactions chimiques et servir dans le domaine de la biologie ou les piles à combustible. Futura, Découverte d'un nouveau type de liaison chimique ultra-forte
Traductions du mot « type »
Langue | Traduction |
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Anglais | type |
Espagnol | tipo |
Italien | genere |
Allemand | art |
Chinois | 类型 |
Arabe | نوع |
Portugais | tipo |
Russe | тип |
Japonais | タイプ |
Basque | mota |
Corse | tippu |
Synonymes de « type »
- classique
- idéal
- symbole
- figure
- forme
- modèle
- archétype
- étalon
- exemple
- prototype
- spécimen
- échantillon
- représentant
- personnification
- classe
- espèce
- famille
- genre
- norme
- standard
- gabarit
- gars
- garçon
- homme
- individu
- loustic
- coco
- bonhomme
- zèbre
- gazier
- gonze
- zigue
- pignouf
- mec
- caractère
- contretype
- copie
- drille
- duplicata
- empreinte
- fonte
- frappe
- personnage
- pingouin
- police
- sorte
- variété
- zozo
Antonymes de « type »
Combien de points fait le mot type au Scrabble ?
Nombre de points du mot type au scrabble : 9 points