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Champ

Variantes Singulier Pluriel
Masculin champ champs

Définitions de « champ »

Trésor de la Langue Française informatisé

CHAMP1, subst. masc.

I.− Lang. cour. Espace d'une certaine étendue et plus ou moins nettement délimité sur lequel se déroule une activité connue.
A.− AGRIC. Étendue plate de terre arable caractérisée par l'absence de clôture, une forme généralement géométrique délimitée par la culture unique qui l'occupe. Champ de blé; cultiver un champ. Des champs bien cultivés, réguliers, de tons différents selon les cultures et qui semblent tous jaunes, gris ou bruns dans la nuit (Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Le Voyage du Horla, 1887, p. 1327);(cf. avoine ex. 5 et 6, campagne ex. 1 et 6) :
1. Je jouis du blé vert, et j'en jouis en moisson. En mars, je ne connais rien de beau, de riant, de magnifique, comme un beau champ de blé qui rit sous les premières haleines du printemps. Chênedollé, Journal,1823, p. 126.
2. Et ce désir séculaire, cette possession sans cesse reculée, expliquait son amour pour son champ, sa passion de la terre, du plus de terre possible, de la motte grasse, qu'on touche, qu'on pèse au creux de la main. Zola, La Terre,1887, p. 83.
3. Je possède ce champ et le fruit en est à moi, afin que je dispense la nourriture aux hommes et aux bêtes, c'est mon bien. Et je suis l'œil qui voit tout, afin que je recueille la moisson entière. Claudel, La Jeune fille Violaine,1reversion, 1892, I, p. 498.
P. métaph. Le navire, avec sa quille, comme avec le soc d'une charrue, laboure à grand bruit le champ des mers (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 257).Le champ de la mort. L'univers. Je vis cette faucheuse [la mort], elle était dans son champ (Hugo, Les Contemplations,t. 2, 1856, p. 414):
4. ... et Ruth se demandait, (...) Quel Dieu, quel moissonneur de l'éternel été, Avait, en s'en allant, négligemment jeté Cette faucille d'or dans le champ des étoiles. Hugo, La Légende des siècles,t. 1, 1859, p. 87.
P. anal. et souvent littér. Le champ de la mort ou des morts, le champ de ou du repos. Le cimetière (cf. Hugo, Les Rayons et les ombres, 1840, p. 1052).Synon. arg. champ de navets (Larch. 1880, France 1907). Var. arg. champ d'oignons (Lar. 19e) :
5. Clamart est un cimetière, un morceau de terre qu'aucun prêtre n'a bénite. Jamais (...) une croix n'a été plantée dans ce lieu de désolation. C'est le champ de repos des suppliciés... Janin, L'Âne mort et la femme guillotinée,1829, p. 202.
6. Il [Schwob] a eu la curiosité de suivre Eyraud [un supplicié] au champ des navets, où il l'a vu mettre en terre, après qu'on a retourné sa tête, dont le visage se trouvait tourné du côté de son dos, dans la bière, ... E. et J. de Goncourt, Journal,1893, p. 436.
SYNT. a) (+ adj.) Beau, grand, petit champ; champ fertile, paternel; champs nus, verts, couverts de moissons; (géogr.) champs ouverts (cf. campagne I A 1 a; cf. aussi A. Meynier, Les Paysages agraires, 1958, p. 148). b) (+ de) [Indiquant la nature de ce qui est cultivé] Champ d'avoine, de betteraves, de fleurs, de luzerne, de maïs, d'orge, de pommes de terre, de trèfle; (+ en) [Indiquant l'état du terrain du point de vue de l'exploitation] champ en friche, en jachère. c) Le bord, le coin, l'extrémité, la lisière, le milieu, la surface du champ; ensemencer, fumer, herser, labourer, moissonner un champ.
AGRONOMIE. Champ d'expérience ou d'expérimentation. Servant de test pour les engrais, les variétés nouvelles.
NOUV. TESTAMENT. Champ du sang. Acheté avec les deniers de la trahison de Judas.
Loc. adv. En plein champ. Loin des maisons, en pleine campagne. À champ (vieilli). À la volée. Semer à champ.
Les champs. Ensemble des terres labourées et labourables y compris les bois, prés, vignes, etc. Synon. campagne, rase campagne.Anton. ville, faubourgs.Par sagesse autant que par goût, je vis dans la retraite. J'aime le silence des champs et la solitude des bois (Sandeau, Sacs et parchemins,1851, p. 10):
7. Autour d'eux [les villages] s'étendait la plaine; dans les champs traînaient d'énormes meules de foin. On sort dans la campagne déserte, on rentre dans le village endormi. Gide, Les Nourritures terrestres,1897, p. 224.
SYNT. Fille des champs; fleur, herbe, lys des champs, plantes qui poussent naturellement, sans être cultivées; maison des champs, habitation suggérant plus de simplicité que la maison de campagne; rat des champs (cf. campagnol); la paix, le silence, les travaux, la vie des champs; battre, courir, gagner les champs; aller, se promener aux champs; mener les bêtes aux champs; avoir été élevé aux champs.
À travers champs. Sans prendre les chemins, hors des sentiers. Prendre, aller à travers champs (Ac. 1835-1932). Il venait à travers champs, marchant en pleines terres labourées (Zola, Madeleine Férat,1868, p. 96).Cette expr. a pu s'employer au fig. à l'époque class., signifiant : d'une manière désordonnée, en divaguant (cf. Littré).
Expr. proverbiales et fig. Être aux champs et à la ville (vieilli). ,,Loger à l'extrémité d'un faubourg ou habiter dans la ville une maison où il y a un grand jardin`` (Ac. 1798-1878). Se sauver à travers champs. ,,Essayer par différents discours, d'échapper à une question pressante`` (Ac. 1835-1932). Être fou à courir les champs. ,,Être très fou`` (Ac. 1798-1878). [En parlant de l'imagination] Son esprit court les champs (Ac.1932).Un rien le met aux champs, il se met aux champs pour la moindre chose, il est aux champs (fam.). ,,Il se fâche ou s'inquiète aisément`` (Ac. 1798-1932). Avoir un œil aux champs et l'autre à la ville. ,,Être attentif à tout`` (Ac. 1835-1878). Avoir la clef des champs. Avoir la liberté d'aller et venir. Donner la clef des champs. Mettre en liberté. Prendre la clef des champs. Se sauver et absol. donner les champs à qqn, donner congé :
8. Quelques-uns [des prisonniers] sont vêtus de casaques et de pantalons jaunâtres zébrés de noir : ce sont ceux à qui l'air de la liberté a manqué et qui, pour le respirer à tout prix, ont essayé de prendre cette belle clef d'or qu'on appelle la clef des champs. Du Camp, En Hollande,1859, p. 206.
P. anal., littér. et poét. Les champs de l'air, des airs. Les champs de Neptune, d'Amphitrite. Les mers. Les champs Élysées, Élyséens, Élysiens (Myth. gr. et lat.). Lieu de séjour des Enfers réservé aux âmes des justes; p. ext., célèbre avenue de Paris. Avenue, hôtels, quartier, rond-point, théâtre des Champs-Élysées; promenade aux ou sur les Champs-Élysées.
B.− Activités milit.
1. Terrain d'opérations de guerre. Champ de bataille. Terrain sur lequel se livre ou s'est livrée une bataille. Rester sur le champ de bataille. Y être tué ou blessé. Mourir sur le champ de bataille. Rester maître du champ de bataille. Être vainqueur. Visiter le champ de bataille :
9. Je pense aux gloires communes des champs de bataille du passé, depuis le siège d'Orléans que délivra Jeanne d'Arc, jusqu'à Valmy où Gœthe reconnut qu'une ère nouvelle se levait sur le monde. De Gaulle, Mémoires de guerre,1954, p. 610.
P. métaph. Lieu où règne le désordre. Enfin après quatre heures de combat, la victoire parut se ranger sous les drapeaux du poète. M. Victor Hugo resta maître du champ de bataille (Musset, Revue des Deux Mondes,1832, p. 603):
10. Deux heures après, vous diriez d'un champ de bataille après le combat : partout des verres brisés, des serviettes foulées, chiffonnées; des mets entamés qui répugnent à voir... Balzac, Gobseck,1830, p. 407.
Fig. et fam., vieilli. Il a bien pris, bien choisi son champ de bataille. Il a pris ses avantages pour réussir. Le champ de bataille lui est resté. Il a ,,remporté l'avantage sur un autre dans un débat`` (Ac. 1798-1932).
Synon. littér. et poét.Les champs de Bellone, de Mars; champ du carnage, de la gloire, des combats, de l'honneur. Mourir, tomber au champ d'honneur. Les [soldats] morts au champ d'honneur, tombés glorieusement au service de la patrie.
P. méton.
Vx. Mettre aux champs une armée. Expr. synon. mod. La mettre en campagne en temps de paix ou de guerre (cf. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 240).
Battre, sonner aux champs; aux champs! Battre, sonner le pas ordinaire soit pour se mettre en marche, soit pour rendre les honneurs militaires. Mille cris de Vive le Duc! partirent avec des hurrahs prolongés, et les tambours battaient aux champs, sans s'interrompre (Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 9).
2. Terrain d'exercices militaires.
a) ANTIQ. et HIST. Champ de Mars. Terrain où, dans la Rome antique avaient lieu les exercices militaires et certaines assemblées. Spéc. Le Champ de Mars de Paris (affecté autrefois à l'école militaire). Le roi a traversé le Champ de Mars pour passer la revue des lignes (Delécluze, Journal,1828, p. 445).P. ext. Champ de Mars, champ de Mai. Champs où se tenaient les assemblées des guerriers francs et par extension ces assemblées. Champ-de-Mai. Assemblée convoquée par Napoléon pendant les cent jours où fut proclamé l'acte additionnel aux constitutions de l'Empire (cf. Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 2, 1823, p. 93).
Rem. Cf. aussi champ de Mars « champ de bataille ».
b) FÉOD. Champ clos. Enceinte où avaient lieu les tournois, les combats singuliers. Se battre en champ clos :
11. Les tournois étaient à-la-fois des fêtes galantes et guerrières; le champ-clos était un tribunal où leur innocence attaquée [des femmes] était défendue le fer à la main, et où l'injure faite à leur honneur se lavait dans le sang; ... Marmontel, Essai sur les romans,1799, p. 300.
SYNT. Livrer champ, donner le champ. Ordonner le combat judiciaire (cf. Mérimée, Histoire de Don Pèdre Ier, roi de Castille, 1848, p. 309). Ouvrir le champ. Y admettre les combattants, commencer le combat. Prendre du champ. Dans un combat en champ clos à cheval, prendre de l'espace pour s'élancer sur son rival et p. ext., prendre des distances, du recul. Prendre du champ avant l'arrivée des gendarmes (cf. Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913, p. 179).
Rem. V. champ libre au fig. Champ clos peut s'employer p. métaph. et au fig., notamment pour désigner l'affrontement de deux adversaires pol. en présence.
c) Mod. Champ d'aviation militaire. Champ d'exercices, de manœuvres, de tir. Vastes terrains militaires destinés à l'exercice des troupes, au tir à la cible, etc.
Champ de mines. Bande de terrain semée d'explosifs destinés à défendre l'accès d'une position ou d'une région. Repérer les champs de mines.
C.− Autres activités
1. TURF. Champ de courses. Terrain réservé aux courses de chevaux (cf. Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 898). La piste et les tribunes d'un champ de courses. Jouer le champ. Jouer tous les chevaux de la course (cf. Sandry-Carr. Courses 1963, p. 212).
2. Champ de foire. Emplacement réservé aux foires dans un bourg ou un village. Amener des bestiaux sur le champ de foire.
3. SP. Champ d'ébats (expr. de G. Hébert). Lieu et, p. ext., organisation où toutes les activités physiques peuvent être pratiquées par un grand nombre de personnes de tous âges et conditions.
II.− Domaine sc. et techn.
A.− GÉOGR. PHYS. [Champ + compl. prép. de ou + adj. (le compl. ne prend pas l'art.)]Espace ouvert et uniforme. Champ de dunes. Dû à l'accumulation de sable dans les pays désertiques. Champ d'épandage. ,,Champ que l'on arrose ou que l'on irrigue avec l'eau des égouts d'une ville`` (Fén. 1970). Dans les terrains vagues, dans les champs d'épandage où bombent les monceaux d'ordure de la ville (Vercel, Capitaine Conan,1934, p. 53).Champ de fractures. Réseau de cassures naturelles du sol. Champ de glaces. Constitué par les épanchements des glaciers aux pôles. Champ de neige. Étendue de terrain dégagé recouverte de neige. Les champs de neige de Saint-Moritz (Nizan, Les Chiens de garde,1932, p. 23).Champ pétrolifère ou de pétrole. ,,Zone pétrolifère d'étendue variable donnant lieu à la production d'hydrocarbures naturels, constituant une seule entité géologique, structurale et stratigraphique`` (Pétrol. 1964). Champ de pierres. ,,Étendue couverte de blocs anguleux sans matrice, dans les pays froids`` (George 1970).
B.− Zone, portion d'espace considérée.
1. Fond sur lequel se détache un dessin, une inscription. Champ d'une médaille, d'un tableau, d'un écusson (Ac. 1798-1932). Tout l'entour de la glace est fait de lettres-franches glissées, qui montrent sur leur champ bleu la tête de Napoléon III (E. et J. de Goncourt, Journal,1858, p. 536).
HÉRALD. Surface de l'écu sur laquelle figurent les pièces et les meubles d'une armoirie. Champ de gueules. Ses armes sont un lion d'or sur champ d'azur (Ac.1835-1932).C'étaient des armes parlantes un champ de sinople avec un mètre d'or mis en bande, accosté de deux lièvres courants d'argent (Sandeau, Sacs et parchemins,1851, p. 2).
2. OPT. et PHOT. Portion de l'espace qu'embrasse un instrument d'optique. Champ de la, d'une lunette; encadrer [un objet] dans le champ de la longue-vue; l'objet apparaît grossi dans le champ du microscope. Batailles dont le général en chef pouvait suivre les péripéties dans le champ de sa lunette (Joffre, Mémoires,t. 1, 1931, p. 400):
12. De même, sur toute cette partie du littoral qui restait encore à explorer, la lunette fut promenée avec le même soin depuis la grève jusqu'aux récifs, et aucune épave n'apparut dans le champ de l'instrument. Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 253.
P. anal., ARM. Champ de feu, de tir d'une arme. Espace parcouru par son projectile, zone qu'il peut balayer. [Gibier qui passe] dans le champ de tir des carabines (F. Vidron, La Chasse en plaine et au bois,1945, p. 108).
P. ext. Champ visuel. Étendue d'espace que l'œil immobile peut embrasser. ,,Le champ visuel peut être grossièrement apprécié en déplaçant un objet de droite à gauche, en demi-cercle, devant un sujet immobile qui fixe un point droit devant lui et qui signale à quel moment il voit cet objet`` (Méd. Psychanal.1971).Synon. champ de fixation, du regard (Méd. Biol. t. 1, 1970), champ de vision.Entrer dans le champ de vision (Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception,1945, p. 11).
Rem. P. anal. avec champ visuel, champ auditif. Mesurant la capacité d'audition d'un sujet et exprimé par des graphiques. Champ auditif ou tactile (Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, 1945, p. 290), champs perceptifs et pratiques du corps (Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, 1945, p. 462).
Spéc., CIN., TÉLÉV. Champ d'une caméra. ,,Portion de l'espace ou angle solide (contours et profondeur) qui donne sur la pellicule une image floue ou nette`` (P. Faveau, Ciné Almanach Prisma, 2, 1955, p. 36). Sortir du champ.
Contre-champ. ,,La partie d'espace enregistrée par une caméra braquée sur un sujet est le champ, la prise de vue réalisée dans la direction opposée : le contre-champ`` (Media 1971).
Profondeur du champ. Technique permettant d'obtenir des images aussi nettes à l'arrière plan qu'au premier plan.
3. CHIR. Champ opératoire. Portion de peau, zone du corps intéressée par une intervention chirurgicale; absol., compresse, pièce de linge stérile placée au pourtour de la plaie opératoire. Champs de bordure, champs abdominaux. Pinces à champs et à pansements (Catal. d'instruments de chir. (Collin), 1935, p. 58). Poser des champs :
13. Cette dénudation s'accompagnait, comme toujours, d'un écoulement sanguin considérable qui risquait d'obscurcir le champ opératoire. P. Bourget, Le Sens de la mort,1915, p. 102.
C.− Zone, portion de l'espace douée de certaines propriétés dynamiques. Champ magnétique, champ de forces.
1. PHYSIQUE
Champ de pesanteur ou de gravitation de la terre. Où tous les corps sont soumis à une force d'attraction vers le centre de la terre. Étude du champ de pesanteur terrestre (Hist. gén. des sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 454).
Champ magnétique et absol. champ (créé par les aimants et les courants). Zone où s'exercent des forces d'origine magnétique et p. ext. grandeur physique qui caractérise les effets du champ magnétique existant en un point. Vecteur champ (cf. bobine ex. 6). Les ondes, très longues, émises par un éclair orageux peuvent cheminer (...) le long des lignes de force du champ magnétique terrestre (B. Decaux, La Mesure précise du temps,1959, p. 29):
14. Ces rayons [du radium] peuvent être déviés soit par un champ électrique, soit par un champ magnétique, et on peut, en comparant ces déviations, mesurer à la fois la vitesse des électrons et leur masse... H. Poincaré, La Valeur de la sc.,1905, p. 194.
15. À bord de l'avion, l'aiguille aimantée est soumise à un champ magnétique résultant de la combinaison (...) [du] Champ terrestre; (...) [du] Champ permanent (...) [et du] Champ variable, dit induit... A.-B. Duval, L. Hébrard, Traité pratique de navigation aérienne,1928, p. 41.
Champ électromagnétique. ,,Champ magnétique qui entoure un conducteur parcouru par un courant électrique`` (Pil. 1969). Champ électrostatique. ,,Espace entourant un corps chargé d'électricité et dans lequel les forces engendrées par la charge sont décelables`` (Pil. 1969). Champ tournant. Champ magnétique d'intensité constante qui tourne uniformément dans un plan.
SYNT. Action, ampleur, application, direction, effet, induction, influence, intensité, présence, symétrie, variations du champ (magnétique ou électrique). Créer, délimiter, limiter, produire un champ.
2. MATH. Ensemble des valeurs que peuvent prendre des variables dans un système (à l'exclusion des autres valeurs). Champ scalaire. ,,Dans une région de l'espace, somme des valeurs d'une grandeur scalaire qui diffèrent en tout point de l'espace`` (Pir. 1964). Champ vectoriel. ,,Région de l'espace dont l'état en chaque point est caractérisé par un vecteur`` (Pir. 1964).
Rem. Fréquemment empl. dans la terminol. sc. mod. : biol. (champ morphogénétique, champ gradient), électron., informat., phys. nucl. (champ nucléaire. Appliqué aux forces nucléaires qui lient les constituants du noyau, neutrons et protons. Particules de champs, théorie des champs).
D.− Fig. Système de faits interdépendants; structure d'un domaine.
1. PSYCHOL. Champ de conscience. ,,Ensemble des phénomènes qui apparaissent à un moment donné, à une même conscience personnelle, par opposition aux phénomènes subconscients ou inconscients`` (Lal. 1968). Étroitesse, largeur, ouverture, rétrécissement du champ de conscience; envahir le champ de la conscience :
16. Le rétrécissement du champ de conscience diminue, par contre, le nombre et la disponibilité des éléments mobilisables par l'action, bien qu'il favorise parfois la profondeur de la prise psychologique. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 277.
Champ psychologique. ,,Ensemble des interactions entre l'individu et l'environnement à un moment donné`` (Lafon 1969).
Champ social. ,,Réseau des relations qui existent entre les diverses réalités sociales interdépendantes en présence (groupes, sous-groupes, individus...)`` (Lafon 1969).
2. LING. ,,Déterminer un champ, en linguistique, c'est, selon les présupposés épistémologiques, chercher à dégager la structure d'un domaine donné ou en proposer une structuration`` (Ling. 1972). Les champs conceptuels de Trier, de Saussure; champs linguistiques, notionnels, sémantiques :
17. ... l'analyse a montré qu'ils [les mots] constituent dans la langue des champs sémantiques, des constellations de termes dont les significations peuvent être construites, − et donc précisées, − à partir les unes des autres par addition ou soustraction d'une ou plusieurs unités minima de signification, qui seraient les constituants ultimes avec lesquels nous construisons ces significations : chaise, tabouret, pouf, ottomane, canapé, fauteuil, etc., peuvent être ainsi rigoureusement structurés dans un tel champ... G. Mounin, Clefs pour la sém.,Paris, Seghers, 1972, p. 195.
III.− Emplois fig. (p. réf. au sens d'agric. et à certaines accept. sc.), domaine abstr.Carrière où se déploie l'activité humaine. Le vaste champ des connaissances humaines :
18. « Quel champ pour la contemplation, quelle carrière pour l'essor de la pensée, le spectacle du système solaire ne présente-t-il pas à nos yeux, ... » Crèvecœur, Voyage dans la Haute Pensylvanie,t. 3, 1801, p. 31.
19. Je me restreins à présent; je resserre mon champ dans des limites plus étroites : c'est uniquement l'histoire de l'état social que je me propose de traiter. Guizot, Hist. gén. de la civilisation en Europe,1828, p. 30.
20. Si la liberté doit avoir du champ, si elle doit pouvoir se prononcer comme liberté, il faut que quelque chose la sépare de ses fins, il faut donc qu'elle ait un champ, c'est-à-dire qu'il y ait pour elle des possibles privilégiés ou des réalités qui tendent à persévérer dans l'être. Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception,1945, p. 500.
Souvent par double métaph. Quelle moisson d'anecdotes le champ de l'histoire ne lui fournira-t-il pas? (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 3,1813, p. 56).
SYNT. Champ illimité, vaste champ; champ d'action, d'hypothèses, de recherche; élargir, étendre le champ de l'expérience, de l'imaginaire, du possible, etc.; ouvrir, limiter, rétrécir un champ; entrer dans le champ; offrir un beau champ aux recherches; offrir un vaste champ d'études (à qqn).
Avoir le champ libre, donner, laisser le champ libre à qqn. Avoir, donner toute liberté d'action; var. avoir du champ (supra ex. 20). Vieilli (avec l'art. indéf.). Donner un champ libre à son imagination, à sa colère, à sa fureur (Ac. 1835-1932).
Loc. adv. À tout bout de champ, (class.) à chaque bout de champ. À tout moment, incessamment. Sur-le-champ. Immédiatement. Se soumettre sur-le-champ et sans délai (Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan, t. 2, 1870, p. 7).Je vous ai aimé sur-le-champ, instantanément (Ponson du Terrail, Rocambole,t. 3, Le Club des valets de cœur, 1859, p. 112).
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃]. Le groupe -mp est muet ds champ, camp et clamp (cf. Fouché Prononc. 1959, p. 420). Ds Ac. 1694-1932. Homon. chant. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 « étendue de terre propre à la culture » arpent de camp (Roland, éd. J. Bédier, v. 2230); 1remoitié xiiies. as plains cans « en rase campagne » (Aucassin et Nicolette, éd. M. Roques, 26, 22); cf. 1539 les champs « la campagne » (Est.); b) ca 1100 camp « champ de bataille » (Roland, éd. J. Bédier, v. 1260); champ (ibid., v. 555); av. 1283 champ de la bataille (il s'agit d'un duel) (Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, t. 2, p. 433); xives. plus gén. champ de bataille (Batard de Bouillon, éd. R.-F. Cook, 758); c) xiiies. hérald. (Tournoiement aus dames, v. 153 ds Nouv. Recueil fabliaux, éd. Méon, t. 1, p. 398); 2. fig. a) 1538 loc. sur le champ « aussitôt » (Est., s.v. ilico); av. 1611 à chaque bout de champ « à chaque instant, à tout propos » (Cotgr.); b) 1539 « domaine d'action » (Est.); 3. technol. « espace réservé à certaines opérations » a) 1753 opt. « secteur dont tous les points sont vus dans l'instrument » (Encyclop. t. 3); b) 1899 champ opératoire, champ électrique, champ magnétique (Nouv. Lar. ill.). Du lat. class. campus « plaine » d'où « plaine cultivée, champs » « champ de bataille » et au fig. « champ d'action ».
STAT. − Champ1 et 2. Fréq. abs. littér. : 10 811. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 15 089, b) 15 670; xxes. : a) 17 019, b) 14 468.
DÉR.
Champé, ée, adj.,hérald., rare. Écu champé d'or, d'azur, de gueules, de sinople (Lar. 19e). Attesté encore ds Littré, Guérin 1892; noté comme peu usité ds Nouv. Lar. ill. 1reattest. 1611, hérald. champé d'azur (Cotgr.) attest. isolée, repris par Lar. 19e; de champ terme d'hérald., suff. * [au xives., verbe pronom. se champier « avoir le champ de son écu de telle ou telle façon » (Froissart, Poésies, éd. Scheler, t. 2, p. 326, Pastourelle 9, vers 71)].
BBG. − Darm. Vie 1932, p. 142. − Gottsch. Redens. 1930, passim.Goug. Mots t. 1, 1962, pp. 60-61. − Uren (O.). Le Vocab. du cin. fr. Fr. mod. 1952, t. 20, pp. 201-222. − Wind 1928, pp. 8-9, 196.

CHANT2, CHAMP2, subst. masc.

TECHNOL. Face la moins large d'un objet parallélépipédique. Le chant d'une brique, d'un livre, d'une planche; poser à, de, sur chant. ,,Poser de chant des briques, des pierres, des solives`` (Ac.1932).Cf. barrique ex. 2.L'angle formé par le chant de la plinthe et le mur (Bonnel-Tassan1966) :
... je me rendis dans l'église avec l'espoir de trouver quelques inscriptions mises à découvert par les ouvriers. Je ne me trompais pas. L'architecte me montra une pierre qu'il avait fait poser de champ, contre le mur. A. France, Le Crime de Sylvestre Bonnard,1881, p. 293.
Rem. On rencontre avec le même sens le subst. masc. can ou cant, terme de charpent., attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e-20e, Littré et Quillet 1965 et terme de mar. attesté ds Quillet 1965 avec le même sens. Sur le cant, de cant. De côté.
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃]. Écrit chant ds Ac. 1932. Cf. aussi ds DG, Rob., Lar. encyclop., Quillet 1965 et Lar. Lang. fr. pour lesquels champ n'est qu'une vedette de renvoi à chant. L'anc. graph. champ considérée comme abusive par les dict. cités est empl. comme vedette ds Ac. 1694-1878. Cf. aussi ds Littré qui préconise cependant dans une rem. la forme chant, ds Pt Lar. 1906, Nouv. Lar. ill. et Lar. 20equi soulignent également que l'orth. chant serait préférable. Ds la docum. on rencontre la graph. champ p. ex. ds E. et J. de Goncourt, Journal, 1862, p. 1151, ou ds Gide, Les Caves du Vatican, 1914, p. 685. Noter comme terme de charpent. la var. dial. norm. et anc. can(t), ds Besch. 1845 qui l'écrit can et qui propose en outre la forme khan, ds Littré et DG qui l'écrivent cant, ds Lar. 19e-20eet Quillet 1965 qui admettent can ou cant. Tous ces dict. renvoient à chant2, champ2. On rencontre l'homon. de cette var. dial. comme terme de mar. ds Lar. 19eSuppl. 1890, ds Lar. 20e, Lar. encyclop. et Quillet 1965 qui admettent can ou cant. Étymol. et Hist. 1155-60 de chant « sur le côté » (Thèbes, éd. L. Constans, 8888) en a. et m. fr. seulement; repris au xviies. ds les expr. de champ « posé horizontalement » (Fur. 1690), « posé sur la partie la moins large » (Trév. 1704) et roue de champ « roue qui a des dents perpendiculaires au plan de rotation » (Fur. 1690). Du lat. canthus « bande de fer qui entoure la roue » prob. d'orig. celt. plutôt qu'esp. ou africaine comme l'indique Quintilien (Inst., 1, 5, 8 ds TLL s.v., 282, 83).
STAT. − Chant1 et 2. Fréq. abs. littér. : 5 688. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 9 269, b) 8 168; xxes. : a) 8 509, b) 6 785.

Article lié : « Un champ » ou « un champs » ?

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

champ \ʃɑ̃p\ masculin

  1. (Indénombrable) Variante orthographique de champ’.
    • Soirée de réveillon à la sauce vaudeville : à la suite d’un concours de circonstances, une bourgeoise et une prolo se retrouvent contraintes à partager la dinde et le champ. — (Télérama no 2783)

Nom commun 1 - français

champ \ʃɑ̃\ masculin

  1. (Agronomie, Biogéographie, Écologie, Ethnobiologie) Parcelle de terre utilisée pour l’agriculture.
    • Les champs d’avoine sont, certaines années, envahis par des plantes nuisibles telles que les chardons, les sanves, moutardes sauvages, ravenelles. — (Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts du département de la Lozère, 1903, page 24)
    • Monsieur le juge, comment serait-il possible que je possédasse une vache tachetée ou pas tachetée, n’ayant ni étable pour la loger, ni champ pour la nourrir. — (Octave Mirbeau, La vache tachetée, 1918)
    • Là, un champ labouré n’avait pas été ensemencé ; ici, une pièce de blé était trépignée par les bêtes. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 418 de l’édition de 1921)
    • Parmi la maigre littérature, en particulier francophone, concernant la malherbologie, il manquait une synthèse taxonomique sur la flore des champs cultivés. — (Philippe Jauzein, Flore des champs cultivés , page 7, Éditions Quae, 2011)
    • En plein champ, au milieu des champs, de la campagne.
    1. (Par analogie) Étendue de plantes non-cultivées.
      • Les champs d'algues et les zones intertidales contribuent à la qualité de l'eau, facilitent la décomposition des matières organiques et constituent des sites de frai et d’alevinage. — (« Examen des pêcheries dans les pays de l'OCDE : Politiques et statistiques de base », OCDE, 2003, chap. III-20 (Japon))
    2. (Au pluriel) Campagne, terres labourables, prés, bois, bruyères, etc.
      • El Mouria, c’est toute la forêt : il en connaît tous les sentiers, à des lieues, les cantons à muguet, les champs de myrtilles, les placers de girolles, de pieds rouges, de charbonniers. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
      • Mener les vaches, les brebis aux champs.
      • Fleurs des champs.
      • Se promener dans les champs.
    3. (Au pluriel) Antonyme de ville.
      • Maison des champs.
      • Il est allé aux champs.
    4. (Militaire) Ancien synonyme de campagne.
  2. Recul, espace.
    • Se donner du champ, donner ou se donner de l’espace.
    1. (Par extension) Domaine d’étude, espace virtuel.
      • En proposant le passage, incessant, d'un discours ordinaire au champ de la science, en devenant un « agitateur de mots », le vulgarisateur se donne un joli rôle : celui de l’intermédiaire, du « passeur de mots ». — (Sabine Pétillon-Boucheron, Les détours de la langue : étude sur la parenthèse et le tiret double, page 299, éditions Peeters, 2002)
      • […], néanmoins l'émergence des premières sociétés à caractère compagnonnique se situe bien dans ce champ de l'histoire où le triptyque corporations-cathédrales-croisades contribue fondamentalement à forger la première identité compagnonnale. — (François Icher, Les compagnons ou l'amour de la belle ouvrage, 1995, Découvertes Gallimard n°255, 2005, page 29)
    2. (Physique) Espace où s’exercent des forces.
      • Un champ gravitationnel, magnétique, etc.
    3. (Sociologie) Espace social métaphorique, relationnel et concurrentiel où s’exercent des forces, des enjeux de pouvoirs.
      • Le champ politique, médiatique, etc.
    4. (Mathématiques) Espace occupé ou non par un objet mathématique.
      • Le champ scalaire, vectoriel, matriciel, etc.
    5. (Informatique) Espace éditable dans un formulaire.
    6. (Bases de données) Colonne de table de base de données, avec un type.
    • Champ alpha-numérique, champ numérique, champ texte, champ dates, champ booléens, champ compteur automatique, etc.
  3. (Figuré) Carrière, sujet, occasion.
    • On lui a donné, on lui a ouvert un beau champ pour acquérir de la gloire.
    • Un vaste champ s’ouvre devant nous.
    • Il a un beau champ pour paraître avec avantage.
    • Voilà un beau champ pour étaler son éloquence, son érudition.
  4. Liberté, champ libre.
    • Donner du champ à quelqu’un.
    • Avoir encore du champ devant soi, Avoir encore des ressources.
    • Être à bout de champ, N’avoir plus de ressources.
  5. Étendue plane.
    1. Fond sur lequel on peint, on grave, on représente quelque chose.
      • Le champ de ce tableau est trop clair.
      • Ses armes sont un lion d’or en champ d’azur, sur champ d’azur.
      • Le champ de cette pièce de monnaie est terne.
    2. Étendue qu’embrasse la vue, champ de vision.
      • Cette lunette a trop peu de champ.
      • Le champ visuel.
      • Diminution du champ visuel.
      1. (Par analogie) Portion de l’espace visible à travers l’objectif d’une caméra et limité par le cadre.
        • La maîtrise du champ est un des éléments-clé du coût d’un film : un élément parasite se trouvant accidentellement dans le champ nécessite de refilmer la même scène.
    3. (Par ellipse) Étendue de nuances et de coloris que couvre une couleur dominante, champ chromatique.
      • Appartiennent à ce champ : albâtre, blanc d'argent, argile, blanchâtre. — (http://www.soa-home-deco.fr)
  6. (Héraldique) Fond de l’écu. Surface la plus basse des armoiries, délimitée par un périmètre. Seule sa couleur est blasonnée. Quand un blasonnement fait référence au champ, c’est pour éviter la répétition de la couleur utilisée pour le champ.
    • Taillé, au premier d’or à la tour de sable, ouverte et maçonnée du champ, au second de sable à l’église d’or, ouverte et ajourée du champ, qui est de Nouvelle-église. → voir illustration « tour et église ouvertes du champ »
    • L’un porte ses rayures noires sur un fond rosé comme le plumage de la tourterelle, l’autre n’est, des oreilles à la queue, que zébrures pain brûlé sur champ marron très clair, comme une fleur de giroflée. — (Colette, Chats, dans La maison de Claudine, Hachette, 1922, collection Livre de Poche, 1960, page 141.)
  7. (Cartographie) (Rédaction cartographique) Étendue géographique représentée sur une carte, à l’intérieur de l’orle si celui-ci existe ou se confondant avec la surface cartographiée dans le cas contraire[1].
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CHAMP. n. m.
Pièce de terre labourable, qui ordinairement n'est pas entourée de murs. Champ fertile. Champ stérile. Champ de tant de superficie. Labourer, cultiver, fumer, semer, moissonner un champ. Champ de blé. Au bout du champ. Au milieu d'un champ. Fig., Un champ d'observation. En plein champ, Au milieu des champs, de la campagne. Passer la nuit en plein champ. Champ de foire, Emplacement où se tiennent les marchés, les foires. Champ de course, Espace où se font des courses de chevaux. Champ du repos se dit d'un Cimetière. On dit aussi dans le même sens Champ des morts. Champs Élysées, Lieu de séjour réservé, d'après les Anciens, à ceux qui ont mené une vie vertueuse. Au pluriel, il signifie Toutes sortes de terres, tant les terres labourables que les prés, les bois, les bruyères, etc., pris tous ensemble. Mener les vaches, les brebis aux champs. Fleurs des champs. Se promener dans les champs. Il ne fait pas bon aux champs dans cette saison. À travers champs, Hors des routes battues. Prendre, aller à travers champs. On dit aussi À travers les champs. Fig. et fam., Se sauver à travers champs, se dit d'une Personne qui essaie, par différents discours, d'échapper à une question pressante. Courir les champs, Se promener, errer dans les champs. Et, au figuré, en parlant de l'esprit, de l'imagination vagabonde : Son esprit court les champs. Au pluriel, il se dit aussi de Tous les lieux qui ne sont point dans les villes ou dans les faubourgs. Maison des champs. Il demeure aux champs. Il est allé aux champs. La vie des champs. Fig. et fam., Un rien le met aux champs, il se met aux champs pour la moindre chose, se dit de Quelqu'un qui se fâche ou qui s'inquiète aisément. On dit dans un sens analogue Être aux champs. Fig. et fam., Avoir la clef des champs. Donner la clef des champs. Prendre la clef des champs. Voyez CLEF. En termes militaires, Battre aux champs. Voyez BATTRE. Champ de bataille se dit de la Place où combattent deux armées. Il est demeuré maître du champ de bataille. Le champ de bataille lui est demeuré. Il a couché sur le champ de bataille. Visiter un champ de bataille après le combat. Vingt mille hommes restèrent sur le champ de bataille, Ils furent tués ou blessés. On dit dans le même sens, Le champ d'honneur. Fig. et fam., Il a bien pris, bien choisi son champ de bataille, Il a pris ses avantages pour réussir. Fig. et fam., Le champ de bataille lui est demeuré, se dit de Quelqu'un qui a remporté l'avantage dans un débat. Champ de manœuvres, Vaste espace plat où s'exécutent les manœuvres militaires. On dit aussi CHAMP DE MARS. Champ de tir, Terrain disposé pour les exercices de tir à la cible. Champ d'aviation. Voyez AÉRODROME. Champ clos, Lice, lieu fermé de barrières, dans lequel deux ou plusieurs personnes vidaient autrefois leurs différends par les armes, avec la permission du prince ou du magistrat. Se battre en champ clos. Dans les combats de ce genre qui avaient lieu à cheval, on disait Prendre du champ, Prendre de l'espace pour mieux fournir sa carrière. Par extension, Donner ou se donner du champ, Donner ou se donner de l'espace. Il signifie aussi figurément Carrière ou Sujet, occasion. On lui a donné, on lui a ouvert un beau champ pour acquérir de la gloire. Un vaste champ s'ouvre devant nous. Il a un beau champ pour paraître avec avantage. Voilà un beau champ pour étaler son éloquence, son érudition. Laisser à quelqu'un le champ libre, Ne point s'opposer à ses prétentions, ne point se mettre en concurrence avec lui. Vous pouvez continuer vos démarches, je vous laisse le champ libre. Avoir le champ libre, Avoir la liberté de faire une chose. Rien ne vous empêche d'y aller : vous avez le champ libre. On dit dans un sens analogue Donner un champ libre à son imagination, à sa colère, à sa fureur. Donner du champ à quelqu'un. Avoir encore du champ devant soi, Avoir encore des ressources. Être à bout de champ, N'avoir plus de ressources. Il désigne encore, figurément, un Fond sur lequel on peint, on grave, on représente quelque chose. Le champ d'un tableau, d'une médaille, d'un écusson. Le champ de ce tableau est trop clair. Ses armes sont un lion d'or en champ d'azur, sur champ d'azur. Il se dit aussi de l'Étendue qu'embrasse une lunette d'approche. Cette lunette a trop peu de champ. Il s'emploie aussi, en termes d'Optique, pour désigner l'Espace qu'une vue normale embrasse. Le champ visuel. Diminution du champ visuel. En termes de Chirurgie, Champ opératoire, Région circonscrite du corps sur laquelle est effectuée une opération.

SUR-LE-CHAMP, loc. adv. Sur l'heure même, sans délai. Cela fut vidé, fut décidé sur-le-champ. On l'arrêta sur-le-champ. Répondre sur-le-champ. Prêcher, haranguer, parler sur-le-champ, Sans préparation, d'abondance.

À TOUT BOUT DE CHAMP, loc. adv. et fam. À chaque instant, à tout propos. Il retombe dans la même faute à tout bout de champ.

Littré (1872-1877)

CHAMP (chan ; prononciation qui est celle qu'au XVIe siècle Palsgrave indique, p. 24 ; le p ne se lie jamais : un champ aride, dites : un chan aride ; au pluriel l's se lie : des chan-z arides) s. m.
  • 1Espace ouvert et plat. Du haut du Pic du Midi un champ immense s'étend devant les yeux.

    Champ de foire, l'emplacement où se tient une foire.

    Champ de course, espace où se font des courses de chevaux.

    Champ du repos, cimetière.

    Champ de Mars, lieu, à Rome, consacré à des exercices militaires et à des réunions populaires. Le peuple au champ de Mars nomme les magistrats, Racine, Brit. I, 2.

    Aujourd'hui, champ de Mars, lieu destiné à faire manœuvrer des troupes.

    Champ de mars, de mai, assemblées que tenaient en mars ou en mai les rois francs pour régler les affaires de l'État.

    Champs Élysées, Élysiens ou Élyséens, séjour des âmes heureuses, selon les païens.

  • 2Pièce de terre labourable. Petit champ. Champs cultivés. Champ fertile, stérile, labouré, fumé, ensemencé, moissonné. Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût : Creusez, fouillez, bêchez, La Fontaine, Fabl. V, 9. Si le possesseur de ces champs Vient… Le possesseur du champ vient avecque son fils : Ces blés sont mûrs, dit-il, La Fontaine, ib. IV, 22. Le lièvre et la perdrix, concitoyens d'un champ, Vivaient dans un état, ce semble, assez tranquille, La Fontaine, ib. V, 17. Tel qu'un ruisseau docile Va rendre tout un champ fertile, Racine, Esth. II, 9.

    Fig. Nous devons l'apologue à l'ancienne Grèce : Mais ce champ ne se peut tellement moissonner, Que les derniers venus n'y trouvent à glaner, La Fontaine, Fabl. III, 1. Le champ de la nature ne peut s'épuiser, et l'on y trouve toujours des moissons nouvelles, Chateaubriand, Génie, I, V, 4.

  • 3 Au plur. La campagne en général. Maison des champs. Travaux des champs. Vie des champs. Un homme des champs. Mener les bêtes aux champs. Aller aux champs, en parlant des troupeaux. Chemin qui va à travers champs. Quand on les envoie à leurs maisons des champs, Pascal, Div. 2. Votre maître de musique est allé aux champs, et voilà une personne qu'il envoie à sa place, Molière, Mal. im. II, 4. L'innocence des champs est-elle votre fait ? La Fontaine, Fabl. VII, 2. Autrefois le rat de ville Invita le rat des champs, La Fontaine, ib. I, 9. Tigres dans les forêts, alouettes aux champs, La Fontaine, ib. IV, 22. Mangez ce grain, et croyez-moi. Les oiseaux se moquèrent d'elle : Ils trouvaient aux champs trop de quoi, La Fontaine, Fabl. I, 8.

    D'après de Caillières, en 1690 : Je m'en vais aux champs ; Il est à sa maison des champs, étaient des façons de parler bourgeoises. Mais les meilleurs auteurs s'en servaient de son temps, et l'usage les a conservées.

    Être aux champs et à la ville, être logé de façon à jouir des agréments de la campagne.

    Fig. Avoir, donner, prendre la clef des champs, avoir la liberté de s'en aller, la donner, la prendre.

    Avoir un œil aux champs et l'autre à la ville, veiller à tout.

    Poétiquement, les champs, un pays, un canton. Un autre vous dirait que dans les champs troyens Nos deux pères sans nous formèrent ces liens, Racine, Andr. IV, 5. Ô rives du Jourdain, ô champs aimés des cieux, Racine, Esth. I, 2. Ô fortuné séjour, ô champs aimés des cieux ! Que pour jamais foulant vos prés délicieux, Ne puis-je ici fixer ma course vagabonde, Et, connu de vous seuls, ignorer tout le monde ! Boileau, Ép. VI.

    En plein champ, au milieu de la campagne, loin de toute habitation.

    À travers champs ou à travers les champs, en s'écartant de la route battue ou du chemin frayé pour aller plus directement à son but, en traversant les champs. Aller à travers champs, La Bruyère, VI.

    Fig. À travers champs, sans ménagement, en désordre, ou par des voies détournées du droit chemin. D'un certain magister le rat tenait ces choses, Et les disait à travers champs, La Fontaine, Fabl. VIII, 9.

    Se sauver à travers champs, essayer d'échapper par des subterfuges à une question pressante.

    Familièrement. Courir les champs, errer dans la campagne.

    Fig. Quitter son logis, errer de lieux en lieux. Mme de Mazarin court les champs de son côté, Sévigné, 240. Et dans un autre sens figuré, être compromis. Son honneur ? ah ! il y a longtemps qu'il court les champs.

    Fou à courir les champs, réellement fou.

    Fig. et familièrement. Être aux champs, être en colère ou en grande perplexité. Un rien le met aux champs. Il se met aux champs pour rien. Voilà M. le duc aux champs et le roi en colère qui voulut savoir qui était du souper, Saint-Simon, 42, 248.

  • 4 Terme militaire. Battre aux champs, battre la marche, ou pour rendre les honneurs. Quand le duc d'Anjou [roi d'Espagne] sortait ou rentrait, la garde battait aux champs, Saint-Simon, 83, 83.

    Fig. Battre aux champs, prendre la campagne. L'armée est assez forte Pour faire corps et battre aux champs, La Fontaine, Coupe.

  • 5Le lieu où se livre une bataille. Champ de bataille. Quitter le champ de bataille. Mourir ou rester sur le champ de bataille. Laissant le champ libre à l'ennemi. Le prince au champ de Mars, Chaque jour, chaque instant, s'offre à mille hasards, Corneille, Héracl. I, 1. Dans ton champ de bataille, aux yeux de ton armée, Corneille, Rod. IV, 4. Toi qui connais ce peuple et sais qu'aux champs de Mars Lâchement d'une femme il suit les étendards, Corneille, ib. II, 2. Quel champ couvert de morts me condamne au silence ? Racine, Iphigén. IV, 4. Qu'il me tarde déjà d'être au champ de la gloire, D'aller aux ennemis arracher la victoire ! Regnard, Folies amour. III, 10. Un guerrier expirant au champ d'honneur, dans la force de l'âge, peut être superbe [en statue], Chateaubriand, Génie, III, I, 5.

    Fig. et familièrement. Il prend, il choisit bien son champ de bataille, il prend ses avantages Il reste toujours maître du champ de bataille, il a toujours le dessus dans un débat. Dans le même sens, le champ de bataille lui est demeuré.

  • 6Champ ou champ clos, lice, lieu fermé de barrières, soit pour les duels judiciaires, soit pour les tournois. Ouvrir le champ, y admettre les combattants. Faites ouvrir le champ, vous voyez l'assaillant, Corneille, Cid, IV, 5. Les deux généraux et les deux armées semblaient avoir voulu se renfermer dans des bois et dans des marais pour décider leur querelle comme deux braves en champ clos, Bossuet, Louis de Bourbon. Ceux qui perdaient le champ étaient les vaincus, Voltaire, Mœurs, 107.

    Prendre du champ, prendre de l'espace, de l'élan. Ils prirent du champ et coururent l'un sur l'autre avec furie, Chateaubriand, Dern. des Abenc. 185.

    Fig. et familièrement. Avoir encore du champ devant soi, avoir des ressources, le temps, les moyens de se tirer d'affaire, n'être pas encore au moment critique.

    Être à bout de champ, n'avoir plus de ressources.

  • 7Tout théâtre où il se débat quelque chose. Sans entrer dans le champ j'attends que l'on m'assaille, Régnier, Ép. II. Viens combattre en champ clos aux joutes du barreau, Boileau, Lutr. VI. Je laisse aux plus hardis l'honneur de la carrière, Et regarde le champ assis sur la barrière, Boileau, Ép. I. Ouvrir sur cette table un champ au lansquenet, Boileau, Sat. X. Je vous fermais le champ où vous voulez courir, Racine, Iph. IV, 6.
  • 8Espace libre, carrière, sujet. Le champ de la gloire. Un champ où l'éloquence puisse se déployer. Un vaste champ s'ouvre à votre activité. Le champ est ouvert aux soupçons. Laisser le champ libre à l'injure. Ils me laissent le champ libre pour faire ce qui me plaît, Sévigné, 68. … Par quel caprice Laissez-vous un champ libre à votre accusatrice ? Racine, Phèd. V, 1. Sylla… N'a fait qu'ouvrir le champ à César et Pompée, Corneille, Cinna, II, 1. Vous avez le champ libre, Molière, Mis. III, 5. Et laissent un champ libre à leur persévérance, Molière, Fâch. II, 4. Et l'aigreur de la dame à ces sortes d'outrages Dont la plaint doucement le complaisant témoin, Est un champ à pousser les choses assez loin, Molière, Éc. des maris, I, 6. Voilà un beau champ ouvert aux catholiques, Bossuet, Var. 15. Voilà un champ bien ample pour exercer un cœur, Sévigné, 236. Et si l'effet enfin suivant mon espérance Eût ouvert un champ libre à ma reconnaissance, Racine, Baj. V, 4. Puisse le ciel… Ouvrir un champ plus noble à ce cœur excité, Racine, Iph. I, 2. Le champ vous est ouvert, Racine, Plaid. II, 9. Il a bien moins de champ que nous pour comparer et pour combiner, Diderot, Lettr. sur les aveugl. La Trinité ouvre un champ immense d'études philosophiques, Chateaubriand, Génie, I, 3. En morale et en histoire, on tourne dans le champ étroit de la vérité, Chateaubriand, Génie, III, III, 3.
  • 9L'étendue qu'embrasse une lunette d'approche, etc. Tâchez de mettre ces deux objets dans le champ de la lunette. Tout ce qui regarde l'augmentation des objets, les ouvertures qu'il faut laisser aux lunettes, le champ qu'on peut leur donner, Fontenelle, Hartsoeker.
  • 10 Terme de peinture et de gravure. Le fond d'une toile et d'un cuivre d'attente, où l'art n'a encore rien tracé.

    Terme de blason. Le fond de l'écu, qui est chargé des diverses pièces dont se composent les armoiries. Ses armes sont un lion d'or en champ d'azur.

    Terme d'architecture. L'espace qui reste autour d'un cadre ; le fond d'un ornement, d'un compartiment.

  • 11 Terme d'art militaire. Champ de feu, espace que parcourt un projectile lancé par une arme à feu.

    Champ de lumière, excavation oblongue pratiquée sur une bouche à feu autour du point où aboutit la lumière.

  • 12Le milieu d'un peigne qui a deux rangées de dents.
  • 13Sur-le-champ, locut. adverb. Aussitôt, sans délai. Parler sur-le-champ, sans préparation. Être forcé de prendre sa résolution sur-le-champ. Exécuter les ordres sur-le-champ. Et s'il m'eût voulu perdre, il l'eût fait sur-le-champ, Mairet, Sophon. I, 4. Je voulais sur-le-champ congédier l'armée, Racine, Iph. I, 4.

    Sur-le-champ que, aussitôt que. L'aveuglement sur Vaudemont fut tel qu'il eut, sur-le-champ qu'il le demanda, le régiment d'Espinchal, Saint-Simon, 120, 66. Locution hors d'usage et qui ne se trouve peut-être que dans St-Simon.

  • 14À tout bout de champ, à chaque bout de champ, locut. adverb. et familière. À chaque instant, à tout propos. Or il ne me chaudrait, insensés ou prudents, Qu'ils fissent à leurs frais messieurs les intendants à chaque bout de champ…, Régnier, Sat. X. À chaque bout de champ vous mentez comme un diable, Corneille, le Ment. III, 6. Ils lui faisaient à tout bout de champ des contes, Hamilton, Gramm. 11. Je m'arrête vraiment à tout bout de champ ; ici, j'y suis depuis huit jours, et ne sais encore quand j'en partirai, Courier, II, 63.

    PROVERBE

    Il y a assez de champ pour faire glane, c'est-à-dire il y a assez de besogne pour tout le monde, ou bien il y a de quoi contenter tout le monde.

HISTORIQUE

XIe s. Tant riches reis morz et vaincuz en champ, Ch. de Rol. X. Li quens Rolans au champ est repairé, ib. CXXXIX. Averons-nous la victoire du champ ? ib. CCLVI.

XIIe s. Servez le bien, l'onor dou camp aurez, Roncisv. 41. Encore en sont li champ ensanglantez, ib. 94. Tant que Dex voille, du champ aions l'honor, ib. 108. L'erbe du camp qui ert verte et delgée [menue], ib. 137. Vous jurerez premiers de ce camp [champ clos] arrami, ib. 192. Tuit en [de chevaliers] seront couvert li champ et li larri, Saxons, XXIV. Tuz suls entra en champ cumme bons champiuns, Th. le mart. 38. E tut cil qui laburent el champ nostre seigneur, ib. 73.

XIIIe s. Li jours estoit biaus et li cans si plains [uni] que il n'i avoit fosse ne mont ne val, H. de Valenciennes, V. Car fors à estre as chans mout durement [elle] convoite, Berte, XXIX. Li tans est tix que perilleuse coze est d'aler as cans, Beaumanoir, IX, 8. Quant tuites ces cozes dessus dictes seront fetes, cil qui se combatent doivent estre mis el camp de la bataille, Beaumanoir, LXIV, 11.

XIVe s. Aucun peut vouloir que en un champ de bataille celui ait vittoire, qui faint estre champion, Oresme, Eth. 64.

XVe s. Et se partirent un samedi [les soudoyers] et aussi ceux du castel et de la malemaison, et se trouverent tous sur les champs, Froissart, I, I, 100. Si monta au plutost qu'il put sur fleur de coursier et prit les champs, Froissart, I, I, 103. … Qu'ils fussent forts et puissans de resister contre les François qui y tenoient les champs, Froissart, I, I, 215. Je vous en appelle de champ et veez ci mon gage, Froissart, II, II, 46. Et incontinent mist ses gens d'armes aux champs, Commines, I, 2.

XVIe s. Loin de penser à lui donner la clef des champs, Mém. sur du Guesclin. 7. Sur le champ, Montaigne, I, 11. Avoir la clef des champs, Montaigne, I, 125. Le vray champ et subject de l'imposture sont les choses incogneues, Montaigne, I, 247. Il faut qu'il y en ait un [penchant] à qui le champ demeure, Montaigne, I, 269. Tel en camp clos, qu'en une battaille, Montaigne, II, 7. En ce qui concerne les combats, les conseils se prenent ordinairement sur le champ [sur les lieux], Lanoue, 436. L'armée de terre se mettroit aux champs, Lanoue, 440. La fortune luy favorisa en ce combat, de maniere qu'il desfict le Gaulois, et le despouilla sur le champ [sur place], Amyot, Num. 22. Fabius s'en prit à rire, et luy respondit sur le champ, Amyot, Fab. 47. Il avoit combattu vingt et trois fois en camp clos, Amyot, P. Aem. 53. Je bus, dit-il, mes armoiries. - Et bien, Monsieur, quel en est le camp ? D'Aubigné, Faen. IV, 7. Ce fut aux ministres à desploier leur eloquence, et se servir d'une nouvelle qui arriva sur ce champ, assavoir que…, D'Aubigné, Hist. II, 277. Nombre superficiel quarré qui peut estre appelé champ ; quarré de quarré, que nous appellons champ de champ, Et. de la Roche, Arismetique, f° 42. Mieux vaut un bon temps qu'un bon champ, Leroux de Lincy, Prov. t. J. p. 61. Bois ont oreilles, et champs œillets [yeux], Cotgrave

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. CHAMP. Ajoutez :
15 Terme de turf. L'ensemble des chevaux qui se présentent pour figurer dans la même épreuve. Parier pour un cheval contre le champ, c'est parier pour un cheval contre tous ses concurrents.
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Étymologie de « champ »

Picard, camp ; nivernais, samp ; provenç. camp, cambo ; espagn. et ital. campo ; du latin campus, de même radical que le grec ϰῆπος, jardin.

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Du latin campus (« terrain plat, plaine », « campagne cultivée, champ, terrain, territoire », (Absolument) « le champ de Mars à Rome », « champ de bataille, lice, carrière, champ d’action, théâtre »). Ce mot est le doublet étymologique de camp.
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Phonétique du mot « champ »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
champ ʃɑ̃

Fréquence d'apparition du mot « champ » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « champ »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « champ »

  • Une femme sans mari est un champ sans pluie.
    Proverbe indien
  • L'homme adultère laboure le champ d'autrui et laisse le sien inculte.
    Plaute — Asimaria
  • Mieux vaut se disputer autour d’une table que sur un champ de bataille.
    Jean Monnet
  • Madame cependant a passé* du matin au soir, ainsi que l'herbe des champs ; le matin elle fleurissait ; avec quelles grâces, vous le savez : le soir nous la vîmes séchée
    Jacques Bénigne Bossuet — Oraison funèbre d'Henriette-Anne d'Angleterre, duchesse d'Orléans
  • Trop heureux les hommes des champs, s'ils connaissaient leurs biens !
    Virgile en latin Publius Vergilius Maro — Les Géorgiques, II, 458-459
  • Y penser sans cesse ne labourera pas le champ.
    Proverbe irlandais
  • Même la petite rosée fait prospérer le champ.
    Christian Jacq — La Pierre de lumière
  • Le champ du voisin paraît toujours plus beau.
    Proverbe québécois
  • Fleur de la renommée, fleur de la gloire, fleur qui se fane sur-le-champ.
    Herman Melville
  • Celui qui laboure le champ le mange.
    Proverbe français
Voir toutes les citations du mot « champ » →

Traductions du mot « champ »

Langue Traduction
Anglais field
Espagnol campo
Italien campo
Allemand feld
Portugais campo
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Synonymes de « champ »

Source : synonymes de champ sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « champ »

Combien de points fait le mot champ au Scrabble ?

Nombre de points du mot champ au scrabble : 14 points

Champ

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