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Bourreau

Variantes Singulier Pluriel
Masculin bourreau bourreaux
Féminin bourrelle bourrelles

Définitions de « bourreau »

Trésor de la Langue Française informatisé

BOURREAU1, subst. masc.

Vx et rare
A.− Bourrelet; amas de bourre.
TECHNOL. ,,Se dit, dans les salines, d'un sac garni de paille que met sur son épaule l'ouvrier qui porte un panier de sel`` (Ac. Compl. 1842).
Rem. Attesté dans Besch. 1845, Lar. 19e, Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., DG, Quillet 1965.
B.− Bourrelet; ornement de la coiffure des femmes. ... elles brûlèrent publiquement leurs atours de tête, bourreaux, truffaux, pièces de cuir ou de baleine dont elles dressaient le devant de leurs chaperons (A. France, Vie de Jeanne d'Arc,1908, p. 483);(cf. Du Cange, s.v. borreletus).
Rem. Attesté en outre dans Guérin 1892.
Prononc. : [buʀo]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1180 bouriaus (plur.) « bourrelet ou coussin sur lequel on tape de l'épée en guise d'exercice » (Chr. de Troyes, Perceval, 1532, éd. Hilka); fin xiies. borel « bourrelet de selle » (B. de Ste-Maure, Troie, éd. Constans, 7096 var.); 1223 id. « collier de bourre? » (Gautier de Coincy, Mir. Vierge, 578, 160 dans T.-L.); xive-xves. « bourre garnissant le bourrelet*, coiffure de femme; cette coiffure elle-même » (cf. Gay, s.v. bourras, bourreau); 2. techn. boureau 1765 (Encyclop. t. 14, p. 546b, s.v. saline). Dér. de bourre*; suff. -eau*.
BBG. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 356.

BOURREAU2, BOURRELLE, subst.

I.− Bourreau, subst. masc.
A.− Exécuteur des arrêts de justice chargé d'appliquer la torture ou d'infliger la peine de mort. Synon. exécuteur des hautes-œuvres.
Spéc. ,,En France, il désigne aujourd'hui celui qui est chargé de décapiter les condamnés à mort`` (Ac. 1932) :
1. Avant la Révolution j'ai eu pour maîtresse une femme, dit-il, qui avait été entretenue par l'exécuteur des hautes-œuvres qu'on appelait alors le bourreau. Un jour, au spectacle, elle se pique avec une épingle, et, comme cela se disait alors, elle s'écria : « Ah! bourreau! − Est-ce une réminiscence? » lui dit son voisin. Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1847, p. 274.
2. garcin. − Très bien. Parfait. Eh bien, la glace est rompue. Ainsi vous me trouvez la mine d'un bourreau? Et à quoi les reconnaît-on, les bourreaux, s'il vous plaît? inès. − Ils ont l'air d'avoir peur. garcin. − Peur? C'est trop drôle. Et de qui? De leurs victimes? Sartre, Huis clos,1944, 3, p. 122.
Le valet du bourreau. Homme qui aide le bourreau dans les exécutions. Synon. juridique aide du bourreauÊtre insolent comme un valet de bourreau (proverbial). Être d'une insolence cynique (cf. Lar. 19e, DG, Lar. 20e). :
3. La charrette, pendant ces courts dialogues, était arrivée au pied de l'échafaud, dont Agostin monta lentement les degrés, précédé du valet, soutenu du capucin et suivi du bourreau. En moins d'une minute il fut étalé et lié solidement sur la roue par les aides de l'exécuteur. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 474.
SYNT. Le fer, le fer rouge, le glaive, la hache, les tenailles du bourreau; la cruauté, les outrages des bourreaux; apporter une tête, livrer qqn au bourreau, livrer au bourreau la tête de qqn; avouer entre les mains du bourreau, être marqué par, périr par la main du bourreau; craindre et mépriser ses bourreaux.
Loc. proverbiales. Être brave comme un bourreau qui fait ses pâques. ,,Se dit d'un homme bien vêtu, qui n'a point coutume de l'être`` (Ac. Compl. 1842). Synon. vieilli être paré comme un bourreau qui est de fête (Guérin 1892).Se faire payer en bourreau. Se faire payer d'avance (cf. Ac. 1798).
Rem. En arg. ,,le bourreau est le taule, puis Charlot, puis l'atigeur, puis le becquillard`` (Hugo, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 199); termes attestés dans Bruant 1901, Bailly (R.) 1964.
B.− P. anal., péj. et souvent littér.
1. Personne exerçant des violences principalement physiques sur une autre généralement sans défense avec une froide cruauté :
4. Dans sa cellule, le colonel Picquart songe, et suivant, en son rêve, les pensées de ses tortureurs, sourit tranquillement au devoir. Il n'a dit qu'un mot encore : « assassins! » ce mot retentira terriblement dans l'histoire, pour l'éternelle flétrissure de ses bourreaux et des lâches qui l'ont livré. Clemenceau, Vers la réparation,1899, p. 225.
Bourreau d'enfant. ,,Auteur de crimes ou délits sur la personne d'un ou plusieurs enfants (mauvais traitements, violences, brutalités, cruautés, privations de soins ou d'aliments, claustrations...)`` (Lafon 1963). P. exagér. ou iron. Personne sévère :
5. Allons, essuyez vos yeux. Que penserait-on à vous voir? Que je vous ai grondée peut-être, que je suis un bourreau d'enfants. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Nuit de la Saint Jean, 1935, p. 89.
Bourreau de la famille. ,,Type d'individu, habituellement alcoolique, martyrisant femme et enfants par des scènes de violence quotidiennes, les contraignant à vivre dans un état quasi permanent de terreur`` (Piéron 1963).
2. Personne exerçant des violences surtout morales.
Bourreau de lui-même. Expression traduisant le titre de la comédie de Térence intitulée Heautontimoroumenos (« qui se torture soi-même »), rencontrée sous la forme bourreau de soi-même et être son propre bourreau (Ac. 1835-1932). Personne qui exige le maximum d'elle-même et ne se ménage pas :
6. Ce bourreau de lui-même, qui avait eu à lutter avec les passions, le sang de son pays, et qui avait tué sous lui, par une véritable torture, ses appétits violents, était naturellement devenu un bourreau moral pour les autres, pour cette femme. E. et J. de Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 227.
C.− P. hyperb.
1. Personne qui fatigue, obsède, ennuie son entourage (cf. Colette, La Maison de Claudine, 1922, p. 204).
Vx, fam. ,,Terme de reproche, une expression d'humeur et d'impatience.`` (Ac. 1835-1932); ,,Eh bien, bourreau, t'expliqueras-tu?`` (Ac.1835-1932);cf. ex. 1.
2. [En parlant d'un inanimé]
a) Rare [En parlant d'un inanimé concr.] Le piano, son seul jouet depuis des années, son compagnon, son bourreau (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 228).
b) [En parlant d'une entité abstr.] Le remords est un cruel bourreau (Ac.1798-1878).Ce bourreau que j'appelle l'attente (Balzac, Lettres à l'Étrangère,t. 2, 1850, p. 86).
D.− P. plaisant., fam. [Suivi d'un compl. prép. de] Personne qui vainc toute résistance, vient totalement à bout de ce qu'elle entreprend.
1. [Le compl. désigne un animé] Bourreau des cœurs. Séducteur, don Juan. Beau, vigoureux, gaillard, la coqueluche des femmes, le bourreau des cœurs (A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 179).Bourreau des crânes (arg.). Bravache, fier-à-bras (cf. F. Vidocq, Mémoires de Vidocq, t. 2, 1828-29, p. 135).
2. [Le compl. désigne un inanimé] Bourreau d'argent. Dépensier, prodigue. Jeunes gens (...) tous désœuvrés appelés « viveurs » (...) tous bourreaux d'argent (Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 463).Bourreau de travail. Grand travailleur (cf. abatteur ex. 6).
Rem. On rencontre dans la docum. un emploi de bourrel, repris par Hugo à l'a. fr. pour les besoins de la couleur locale : le bourrel aime cela (Notre-Dame de Paris, 1832, p. 451).
II.− Bourrelle, subst. fém.
A.− Vx et inus.
1. Femme du bourreau (cf. Ac. 1798, 1835).
2. ,,Femme chargée de l'exécution de certaines peines (le fouet, etc.) infligées à des femmes`` (DG).
Rem. ,,[Bourreau fait partie des] noms de personnes désignant des professions exercées ordinairement par des hommes ou ne s'appliquant habituellement qu'à des hommes [et qui] n'ont pas de forme féminine [pour lesquelles] le féminin s'indique parfois à l'aide du mot femme placé devant le nom pris adjectivement, parfois aussi par l'article ou par ce qui en tient lieu`` (Grèv. 1964, pp. 181-182). La majorité des dict. indique cependant un fém. bourrelle, mais signale qu'il est vx et inus. Ac. 1932, Rob. et Dub. ne mentionnent pas le féminin.
B.− P. anal., péj.
1. Femme cruelle; ,,mère qui traite ses enfants avec une dureté excessive`` (Ac. 1798) : ,,c'est une véritable bourrelle`` (Ac.1798) :
7. ... résisterait-il à la tentation de revoir la bourelle [sic] en rentrant dans la cité? Revenir... Il était perdu, ce misérable comtadin, si jamais il retombait sous la coupe de cette belle dame! Escofié, ce truand, s'il était repincé par cette marquise. L. Cladel, Ompdrailles,1879, p. 112.
2. Femme, fille qui cause du souci, un ennui moral :
8. Vous connaissez nos aimables enfants. Imaginez quelque chose de plus déchirant que d'entendre ces petites bourrèles [sic] innocentes nous demander ce qui leur serait nécessaire ou très-utile et que nous ne pouvons leur donner. Bloy, Journal,1904, p. 153.
C.− P. métaph. [En parlant d'un inanimé] (Cause de) tourment physique. La faim, logée dans mon ventre, y tire, − la bourrelle! (Bertrand, Gaspard de la nuit,1841, p. 101).
Rem. 1. Emploi mentionné dans Besch. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. avec cet ex. ,,les trois bourrelles de notre esprit : l'amour, l'ambition, l'avarice (E. Pasquier)``. 2. Emploi adj. anc. rappelé dans DG.
Prononc. : [buʀo].
Étymol. ET HIST. − A.− Subst. masc. 1319-40 bourriau (Dits de Watriquet de Couvin, 215, 534 dans T.-L.); 1550 fig. (Ronsard, Odes, II, IV, Contre les avaricieux dans Gdf. Compl.); p. ext. 1680 (Rich. : Bourreau [homme] cruël, méchant); 1690 bourreau d'argent (Fur.). B.− Subst. fém. xvies. bourrelle « femme chargée de l'exécution de peines infligées à des femmes » (Le danger de se marier, Poés. fr. des xveet xvies., III, 74 dans Gdf. Compl.); fig. 1555 (Baïf, L'Amour de Francine, L. I [I, 140] dans Hug. : Bourrelle des Amans, chagrine jalousie). Dér. de bourrer* étymol. 1; suff. -eau*, -elle*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 563. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 999, b) 2 381; xxes. : a) 2 106, b) 1 544.
BBG. − Barb. Misc. 25 1944-52, pp. 42-43. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 10. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 356.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

bourreau \bu.ʁo\ masculin

  1. (Salines) (Vieilli) (Désuet) Sac bourré de paille qui se mettait sur l'épaule pour porter un fardeau.[2]

Nom commun 1 - français

bourreau \bu.ʁo\ masculin (pour une femme, on dit : bourrelle)

  1. Exécuteur des arrêts rendus par les cours criminelles, chargé de la peine capitale. Préposé à la guillotine, avant la suppression de la peine de mort, en France.
    • Le dernier bourreau a pris sa retraite.
    • Ne serait-il pas nécessaire d’ajouter les demandes suivantes ? Un parlement dans chaque ville capitale de province, la suppression des substitutions et enfin celle du bourreau. — (Sanois[1])
    • Malgré l’activité des bourreaux, les préparatifs du supplice ne purent être achevés avant le coucher du soleil. — (François-René de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert)
    • Au moment où ses yeux se fermaient, où tout sentiment se dispersait en elle, elle crut sentir s'imprimer sur ses lèvres un attouchement de feu, un baiser plus brûlant que le fer rouge du bourreau. — (Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
    • « Mais qui êtes-vous donc? » s'écrièrent tous les témoins de cette scène.
      — Demandez-le à cette femme, dit l'homme au manteau rouge, car vous voyez bien qu'elle m'a reconnu, elle.
      — Le bourreau de Lille, le bourreau de Lille!» s'écria Milady en proie à une terreur insensée et se cramponnant des mains à la muraille pour ne pas tomber.
      — (Dumas, Les Trois Mousquetaires, 1844)
    • Demain la cour martiale, après−demain la guillotine. La Vendée est morte.
      Gauvain ne répliqua pas une parole, et Cimourdain, préoccupé de la chose suprême qui lui restait à faire, le quitta. Cimourdain avait des heures à désigner et des emplacements à choisir. Il avait comme Lequinio à Granville, comme Tallien à Bordeaux, comme Châlier à Lyon, comme Saint−Just à Strasbourg, l'habitude, réputée de bon exemple, d'assister de sa personne aux exécutions ; le juge venant voir travailler le bourreau ; usage emprunté par la Terreur de 93 aux parlements de France et à l'inquisition d'Espagne.
      — (Hugo, Quatre-vingt-treize, 1874)
    • Les bourreaux doivent savourer la même omnipotence, se livrer à pareille furie, goûter une égale joie de meurtrir sans remords. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  2. (Figuré) Homme cruel, inhumain.
    • C’est un vrai bourreau.
  3. (Figuré) Personne qui ne ménage pas les autres ou soi-même.
    • C’est un vrai bourreau de travail.
  4. (Figuré) (Familier) Homme excessif.
    • C’est un bourreau de travail.
  5. (Figuré) Tourment de l'âme, mauvaise conscience, remords ou passion pénible.
    • Cet homme paraît faire tout ce qu'il veut : mais il s'en faut bien qu'il ne le fasse ; il fait tout ce que veulent ses passions féroces ; il est toujours entraîné par son avarice, par sa crainte, par ses soupçons. Il paraît maître de tous les autres hommes : mais il n'est pas maître de lui-même; car il a autant de maîtres et de bourreaux qu'il a de désirs violents. — (François de Salignac de La Mothe-Fénelon, Les Aventures de Télémaque, 1699)
  6. Terme de reproche, expression d’humeur et d’impatience.
    • Eh bien, bourreau, t’expliqueras-tu ?
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

BOURREAU. n. m.
Celui qui exécute les arrêts rendus par les Cours criminelles et qui condamnent à quelque peine corporelle. Mourir par la main du bourreau. Mettre quelqu'un entre les mains du bourreau, le livrer au bourreau. Il fut marqué par la main du bourreau. En France il désigne aujourd'hui Celui qui est chargé de décapiter les condamnés à mort. On dit plutôt dans ce sens l'Exécuteur des hautes œuvres. Il se dit figurément d'un Homme cruel, inhumain. C'est un vrai bourreau. Fig. et fam., C'est un bourreau d'argent, un vrai bourreau d'argent, C'est un homme excessivement prodigue, un grand dissipateur. Fig., Être le bourreau de soi-même, être son propre bourreau, Ne ménager ni sa santé ni ses forces et, par extension, Se tourmenter soi-même sans raison. Il est aussi un terme de reproche, une expression d'humeur et d'impatience. Eh bien, bourreau, l'expliqueras-tu?

Littré (1872-1877)

BOURREAU (bou-rô) s. m.
  • 1Celui qui inflige les peines corporelles qu'ordonnent les arrêts rendus en matière criminelle. Livré au bourreau. Livre brûlé par le bourreau. Faisant passer Photin par les mains d'un bourreau, Corneille, Pomp. V, 1. Va ! je suis ta partie et non pas ton bourreau, Corneille, Cid, III, 4. Je craignais beaucoup moins tes bourreaux que ses larmes, Corneille, Poly. IV, 1. On les bat de verges par la main de bourreaux, Bossuet, III, Pent. 1. Fouetté par la main du bourreau, Pascal, Prov. 6.

    Valet de bourreau, homme qui aide le bourreau dans les exécutions.

    Insolent comme un valet de bourreau, odieusement insolent.

  • 2 Par extension, meurtrier. Et toi-même des tiens devenu le bourreau, Corneille, Cinna, IV, 3. De deux princes ses fils elle fait ses bourreaux, Corneille, Rodog. II, 4. Toi-même de ton sang devenir le bourreau, Racine, Phèd. IV, 6. Il veut… Qu'au lieu de votre époux je sois votre bourreau, Racine, Iphig. III, 6.

    Fig. Le remords sera son bourreau. Le vice est lui-même son cruel bourreau, Perrot D'Ablancourt, Lucien, dans RICHELET. En quelque lieu que se trouve un parricide, il y rencontre un accusateur, un juge et un bourreau, Lemaître, Plaid. 28, dans RICHELET. Les envieux sont eux-mêmes leurs bourreaux, Vaugelas, Q. C. liv. VIII, ch. 12. Il est lui-même son impitoyable bourreau, Patru, Plaid. 5.

  • 3 Familièrement. Être le bourreau de quelqu'un, le tourmenter, lui rendre la vie dure. Un amiral était sa bête [à Pontchartrain], et un amiral bâtard du roi, son bourreau, Saint-Simon, 141, 63.

    Être le bourreau de soi-même, faire plus qu'on ne peut, s'excéder, ne pas ménager sa santé.

  • 4Un homme cruel, inhumain. Voyez comme il maltraite son cheval ; c'est un vrai bourreau.
  • 5Un bourreau d'argent, un dissipateur, un homme qui n'hésite devant aucune dépense.
  • 6 Terme de reproche, expression d'humeur, d'impatience. Te tairas-tu, bourreau ! Donne-le donc, bourreau, lui dis-je, Hamilton, Gramm. 7. Oh ! le double bourreau, qui me va tout gâter, Molière, l'Étour. III, 4. Mes bourreaux de symphonistes raclaient à percer le tympan d'un quinze-vingts, Rousseau, Confess. IV.
  • 7Bourreau des arbres, nom donné à plusieurs plantes à tige volubile qui nuisent aux arbres, entre autres le célastre grimpant.
  • 8 Terme de salines. Sac garni de paille que met sur son épaule l'ouvrier qui porte un panier de sel.

SYNONYME

BOURREAU, EXÉCUTEUR DES HAUTES ŒUVRES. Dans le langage légal d'aujourd'hui, on ne dit qu'exécuteur des hautes œuvres. Bourreau est le terme général pour tous les temps et tous les pays.

HISTORIQUE

XIVe s. Le licteur, c'est le bourrel, se tenoit desjà à le lier d'un laz, Bercheure, f° 14, verso.

XVe s. Prenez un bourrel et lui faites trancher la teste, Froissart, II, II, 138. De la soif je nomme l'eau Le bourreau Qui la fait mourir martyre, Basselin, XXIX.

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Étymologie de « bourreau »

(1302)[1] De l’ancien français bourrel issu de bourrer au sens de « frapper » (→ voir bourrade).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Bourguig. borea ; wallon, boie ; provenç. borel ; pays de Coire, bojer ; provenç. mod. boyou ; anc. espagn. borrero ; espagn. mod. boya, bourreau et boucher ; ital. boja. Ménage supposait que bourreau venait de boucher, par l'intermédiaire d'un diminutif bouchereau, contracté en bourreau ; mais la contraction de ch ne se suppose pas. Diez pense que, au moyen du double suffixe er-ell (qui se trouve en effet : mât-er-eau, de mât), bourreau peut venir de boie, qui est le nom du bourreau en wallon, en espagnol et en italien (boie-er-el, d'où bourrel) ; du latin boia ou boja, carcan ; d'où l'ancien français buie, chaîne. D'autre part, on a dit que bourreau venait de Borel, seigneur de Bellecombe, en 1261, à la charge de pendre les voleurs du canton. Il est certain que plusieurs fiefs ont été possédés à charge de fournir au suzerain un pend-larron ; il est certain aussi que Borel est un nom propre ou plutôt un surnom très ancien (on le trouve dès la fin du XIe siècle : Ernegisus filius Borel, Orderic Vital, édit. de la Société de l'Histoire de France, t. V, p. 188. Odo cognomento Borel, Bouq. XI, 204 A. Malheureusement, les annalistes ne nous disent pas ce que signifie ce surnom ; s'il signifiait bourreau, ce qui est vraisemblable (ce surnom a pu être donné à un seigneur rigoureux justicier), bourreau serait beaucoup plus ancien que ne l'indiquent nos textes, et la dérivation n'en pourrait pas être cherchée dans un nom propre ; au contraire, le nom propre en dériverait. On a aussi songé à l'ancien français bourrel, tas de bourre, d'où les sens de remplir de bourre, tasser, et battre pour tasser ; mais l'historique, ni dans bourreau, ni dans bourre, ni dans bourrel, ne fournit les transitions qui autoriseraient cette étymologie.

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Phonétique du mot « bourreau »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
bourreau buro

Fréquence d'apparition du mot « bourreau » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « bourreau »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « bourreau »

  • Le bourreau est la pierre angulaire des sociétés.
    Joseph de Maistre
  • Si tu es le gardien de ton frère, au moins ne sois pas son bourreau.
    Marlon Brando
  • La peur incite à la cruauté. Et il vaut mieux être le bourreau que la victime.
    Yvette Naubert — Les Pierrefendre
  • Qu'est-ce qu'un suicidé ? Son propre bourreau ou sa propre victime ?
    Valeriu Butulescu — Aphorismes
  • Celui qui se donne la mort est une victime qui rencontre son bourreau et le tue.
    Alexandre Dumas, fils
  • Grattez le juge, vous trouverez le bourreau.
    Victor Hugo — Littérature et philosophie mêlées
  • La pitié du bourreau consiste à frapper d'un coup sûr.
    Ernst Jünger
  • Il existe quelqu'un de pire que le bourreau, c'est son valet.
    Mirabeau
  • Deux choses me remplissent d'horreur : le bourreau en moi et la hache au-dessus de moi.
    Stig Dagerman — L'île des condamnés
  • Le bourreau et la victime ne font qu'un au moment de la mise à mort.
    Nora Mitrani — Rose au coeur violet
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Traductions du mot « bourreau »

Langue Traduction
Anglais executioner
Espagnol verdugo
Italien boia
Allemand henker
Portugais carrasco
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Synonymes de « bourreau »

Source : synonymes de bourreau sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « bourreau »

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Bourreau

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