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Bourreau
Sommaire
- Définitions de « bourreau »
- Étymologie de « bourreau »
- Phonétique de « bourreau »
- Fréquence d'apparition du mot « bourreau » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « bourreau »
- Citations contenant le mot « bourreau »
- Traductions du mot « bourreau »
- Synonymes de « bourreau »
- Antonymes de « bourreau »
- Combien de points fait le mot bourreau au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | bourreau | bourreaux |
Féminin | bourrelle | bourrelles |
Définitions de « bourreau »
Trésor de la Langue Française informatisé
BOURREAU1, subst. masc.
Vx et rareBOURREAU2, BOURRELLE, subst.
Wiktionnaire
Nom commun 2 - français
bourreau \bu.ʁo\ masculin
- (Salines) (Vieilli) (Désuet) Sac bourré de paille qui se mettait sur l'épaule pour porter un fardeau. [2]
Nom commun 1 - français
bourreau \bu.ʁo\ masculin (pour une femme, on dit : bourrelle)
-
Exécuteur des arrêts rendus par les cours criminelles, chargé de la peine capitale. Préposé à la guillotine, avant la suppression de la peine de mort, en France.
- Le dernier bourreau a pris sa retraite.
- Ne serait-il pas nécessaire d’ajouter les demandes suivantes ? Un parlement dans chaque ville capitale de province, la suppression des substitutions et enfin celle du bourreau. — (Sanois[1])
- Malgré l’activité des bourreaux, les préparatifs du supplice ne purent être achevés avant le coucher du soleil. — (François-René de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert)
- Au moment où ses yeux se fermaient, où tout sentiment se dispersait en elle, elle crut sentir s'imprimer sur ses lèvres un attouchement de feu, un baiser plus brûlant que le fer rouge du bourreau. — (Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
-
« Mais qui êtes-vous donc? » s'écrièrent tous les témoins de cette scène.
— Demandez-le à cette femme, dit l'homme au manteau rouge, car vous voyez bien qu'elle m'a reconnu, elle.
— Le bourreau de Lille, le bourreau de Lille!» s'écria Milady en proie à une terreur insensée et se cramponnant des mains à la muraille pour ne pas tomber. — (Dumas, Les Trois Mousquetaires, 1844) -
Demain la cour martiale, après−demain la guillotine. La Vendée est morte.
Gauvain ne répliqua pas une parole, et Cimourdain, préoccupé de la chose suprême qui lui restait à faire, le quitta. Cimourdain avait des heures à désigner et des emplacements à choisir. Il avait comme Lequinio à Granville, comme Tallien à Bordeaux, comme Châlier à Lyon, comme Saint−Just à Strasbourg, l'habitude, réputée de bon exemple, d'assister de sa personne aux exécutions ; le juge venant voir travailler le bourreau ; usage emprunté par la Terreur de 93 aux parlements de France et à l'inquisition d'Espagne. — (Hugo, Quatre-vingt-treize, 1874) - Les bourreaux doivent savourer la même omnipotence, se livrer à pareille furie, goûter une égale joie de meurtrir sans remords. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
-
(Figuré) Homme cruel, inhumain.
- C’est un vrai bourreau.
-
(Figuré) Personne qui ne ménage pas les autres ou soi-même.
- C’est un vrai bourreau de travail.
-
(Figuré) (Familier) Homme excessif.
- C’est un bourreau de travail.
-
(Figuré) Tourment de l'âme, mauvaise conscience, remords ou passion pénible.
- Cet homme paraît faire tout ce qu'il veut : mais il s'en faut bien qu'il ne le fasse ; il fait tout ce que veulent ses passions féroces ; il est toujours entraîné par son avarice, par sa crainte, par ses soupçons. Il paraît maître de tous les autres hommes : mais il n'est pas maître de lui-même; car il a autant de maîtres et de bourreaux qu'il a de désirs violents. — (François de Salignac de La Mothe-Fénelon, Les Aventures de Télémaque, 1699)
- Terme de reproche, expression d’humeur et d’impatience.
- Eh bien, bourreau, t’expliqueras-tu ?
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Celui qui exécute les arrêts rendus par les Cours criminelles et qui condamnent à quelque peine corporelle. Mourir par la main du bourreau. Mettre quelqu'un entre les mains du bourreau, le livrer au bourreau. Il fut marqué par la main du bourreau. En France il désigne aujourd'hui Celui qui est chargé de décapiter les condamnés à mort. On dit plutôt dans ce sens l'Exécuteur des hautes uvres. Il se dit figurément d'un Homme cruel, inhumain. C'est un vrai bourreau. Fig. et fam., C'est un bourreau d'argent, un vrai bourreau d'argent, C'est un homme excessivement prodigue, un grand dissipateur. Fig., Être le bourreau de soi-même, être son propre bourreau, Ne ménager ni sa santé ni ses forces et, par extension, Se tourmenter soi-même sans raison. Il est aussi un terme de reproche, une expression d'humeur et d'impatience. Eh bien, bourreau, l'expliqueras-tu?
Littré (1872-1877)
-
1Celui qui inflige les peines corporelles qu'ordonnent les arrêts rendus en matière criminelle. Livré au bourreau. Livre brûlé par le bourreau.
Faisant passer Photin par les mains d'un bourreau
, Corneille, Pomp. V, 1.Va ! je suis ta partie et non pas ton bourreau
, Corneille, Cid, III, 4.Je craignais beaucoup moins tes bourreaux que ses larmes
, Corneille, Poly. IV, 1.On les bat de verges par la main de bourreaux
, Bossuet, III, Pent. 1.Fouetté par la main du bourreau
, Pascal, Prov. 6.Valet de bourreau, homme qui aide le bourreau dans les exécutions.
Insolent comme un valet de bourreau, odieusement insolent.
-
2 Par extension, meurtrier.
Et toi-même des tiens devenu le bourreau
, Corneille, Cinna, IV, 3.De deux princes ses fils elle fait ses bourreaux
, Corneille, Rodog. II, 4.Toi-même de ton sang devenir le bourreau
, Racine, Phèd. IV, 6.Il veut… Qu'au lieu de votre époux je sois votre bourreau
, Racine, Iphig. III, 6.Fig. Le remords sera son bourreau.
Le vice est lui-même son cruel bourreau
, Perrot D'Ablancourt, Lucien, dans RICHELET.En quelque lieu que se trouve un parricide, il y rencontre un accusateur, un juge et un bourreau
, Lemaître, Plaid. 28, dans RICHELET.Les envieux sont eux-mêmes leurs bourreaux
, Vaugelas, Q. C. liv. VIII, ch. 12.Il est lui-même son impitoyable bourreau
, Patru, Plaid. 5. -
3 Familièrement. Être le bourreau de quelqu'un, le tourmenter, lui rendre la vie dure.
Un amiral était sa bête [à Pontchartrain], et un amiral bâtard du roi, son bourreau
, Saint-Simon, 141, 63.Être le bourreau de soi-même, faire plus qu'on ne peut, s'excéder, ne pas ménager sa santé.
- 4Un homme cruel, inhumain. Voyez comme il maltraite son cheval ; c'est un vrai bourreau.
- 5Un bourreau d'argent, un dissipateur, un homme qui n'hésite devant aucune dépense.
-
6 Terme de reproche, expression d'humeur, d'impatience.
Te tairas-tu, bourreau ! Donne-le donc, bourreau, lui dis-je
, Hamilton, Gramm. 7.Oh ! le double bourreau, qui me va tout gâter
, Molière, l'Étour. III, 4.Mes bourreaux de symphonistes raclaient à percer le tympan d'un quinze-vingts
, Rousseau, Confess. IV. - 7Bourreau des arbres, nom donné à plusieurs plantes à tige volubile qui nuisent aux arbres, entre autres le célastre grimpant.
- 8 Terme de salines. Sac garni de paille que met sur son épaule l'ouvrier qui porte un panier de sel.
SYNONYME
BOURREAU, EXÉCUTEUR DES HAUTES ŒUVRES. Dans le langage légal d'aujourd'hui, on ne dit qu'exécuteur des hautes œuvres. Bourreau est le terme général pour tous les temps et tous les pays.
HISTORIQUE
XIVe s. Le licteur, c'est le bourrel, se tenoit desjà à le lier d'un laz
, Bercheure, f° 14, verso.
XVe s. Prenez un bourrel et lui faites trancher la teste
, Froissart, II, II, 138. De la soif je nomme l'eau Le bourreau Qui la fait mourir martyre
, Basselin, XXIX.
Étymologie de « bourreau »
- (1302)[1] De l’ancien français bourrel issu de bourrer au sens de « frapper » (→ voir bourrade).
Bourguig. borea ; wallon, boie ; provenç. borel ; pays de Coire, bojer ; provenç. mod. boyou ; anc. espagn. borrero ; espagn. mod. boya, bourreau et boucher ; ital. boja. Ménage supposait que bourreau venait de boucher, par l'intermédiaire d'un diminutif bouchereau, contracté en bourreau ; mais la contraction de ch ne se suppose pas. Diez pense que, au moyen du double suffixe er-ell (qui se trouve en effet : mât-er-eau, de mât), bourreau peut venir de boie, qui est le nom du bourreau en wallon, en espagnol et en italien (boie-er-el, d'où bourrel) ; du latin boia ou boja, carcan ; d'où l'ancien français buie, chaîne. D'autre part, on a dit que bourreau venait de Borel, seigneur de Bellecombe, en 1261, à la charge de pendre les voleurs du canton. Il est certain que plusieurs fiefs ont été possédés à charge de fournir au suzerain un pend-larron ; il est certain aussi que Borel est un nom propre ou plutôt un surnom très ancien (on le trouve dès la fin du XIe siècle : Ernegisus filius Borel, Orderic Vital, édit. de la Société de l'Histoire de France, t. V, p. 188. Odo cognomento Borel, Bouq. XI, 204 A. Malheureusement, les annalistes ne nous disent pas ce que signifie ce surnom ; s'il signifiait bourreau, ce qui est vraisemblable (ce surnom a pu être donné à un seigneur rigoureux justicier), bourreau serait beaucoup plus ancien que ne l'indiquent nos textes, et la dérivation n'en pourrait pas être cherchée dans un nom propre ; au contraire, le nom propre en dériverait. On a aussi songé à l'ancien français bourrel, tas de bourre, d'où les sens de remplir de bourre, tasser, et battre pour tasser ; mais l'historique, ni dans bourreau, ni dans bourre, ni dans bourrel, ne fournit les transitions qui autoriseraient cette étymologie.
Phonétique du mot « bourreau »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
bourreau | buro |
Fréquence d'apparition du mot « bourreau » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « bourreau »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « bourreau »
-
Le bourreau est la pierre angulaire des sociétés.
Joseph de Maistre -
Si tu es le gardien de ton frère, au moins ne sois pas son bourreau.
Marlon Brando -
La peur incite à la cruauté. Et il vaut mieux être le bourreau que la victime.
Yvette Naubert — Les Pierrefendre -
Qu'est-ce qu'un suicidé ? Son propre bourreau ou sa propre victime ?
Valeriu Butulescu — Aphorismes -
Celui qui se donne la mort est une victime qui rencontre son bourreau et le tue.
Alexandre Dumas, fils -
Grattez le juge, vous trouverez le bourreau.
Victor Hugo — Littérature et philosophie mêlées -
La pitié du bourreau consiste à frapper d'un coup sûr.
Ernst Jünger -
Il existe quelqu'un de pire que le bourreau, c'est son valet.
Mirabeau -
Deux choses me remplissent d'horreur : le bourreau en moi et la hache au-dessus de moi.
Stig Dagerman — L'île des condamnés -
Le bourreau et la victime ne font qu'un au moment de la mise à mort.
Nora Mitrani — Rose au coeur violet
Traductions du mot « bourreau »
Langue | Traduction |
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Anglais | executioner |
Espagnol | verdugo |
Italien | boia |
Allemand | henker |
Portugais | carrasco |
Synonymes de « bourreau »
Source : synonymes de bourreau sur lebonsynonyme.frAntonymes de « bourreau »
Combien de points fait le mot bourreau au Scrabble ?
Nombre de points du mot bourreau au scrabble : 10 points