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Blague
Sommaire
- Définitions de « blague »
- Étymologie de « blague »
- Phonétique de « blague »
- Fréquence d'apparition du mot « blague » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « blague »
- Citations contenant le mot « blague »
- Traductions du mot « blague »
- Synonymes de « blague »
- Antonymes de « blague »
- Combien de points fait le mot blague au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | blague | blagues |
Définitions de « blague »
Trésor de la Langue Française informatisé
BLAGUE1, subst. fém.
Petit sac dans lequel les fumeurs mettent leur tabac :1. En attendant le caoua, on roule la cigarette, on bourre la pipe. On tire les blagues. Quelques-uns ont des blagues en cuir ou en caoutchouc achetées chez le marchand. C'est la minorité. Biquet extrait son tabac d'une chaussette dont une ficelle étrangle le haut.
Barbusse, Le Feu,1916, p. 30.
Rem. Dans l'ex. suiv. le mot désigne une tabatière :
2. Aller aux Andelys à Pâques, c'est me renouer à tout mon passé, (...), embaumer les mêmes lieux du même tabac apporté dans la même boîte de cuivre! (Tu connais ma blague de maître maçon).
Flaubert, Correspondance,1841, p. 78.
− Arg., vieilli (p. anal. de forme et de consistance). Blague à tabac. ,,Sein de vieille femme`` (France 1907).
PRONONC. ET ORTH. : [blag]. Durée mi-longue sur [a] dans Passy 1914. Enq. : /blag/. Mozin-Biber t. 1 1826 et Land. 1834 écrivent blade ou blague. Ac. 1835, Besch. 1845, Lar. 19e, Littré et Guérin 1892 consacrent à la forme blaque une vedette de renvoi à blague.
BLAGUE2, subst. fém.
A.− Vx, au sing. Faconde creuse, hâbleuse ou mystificatrice; verve amusante ou railleuse :
1. ... rien d'amusant comme de voir la plaisanterie voltigeante, l'asticotage de sang-froid, la gouaillerie et la blague bien élevée de Giraud, la piquant et la harcelant comme un toréro qui pique des banderilles.
E. et J. de Goncourt, Journal,1866, p. 286.
SYNT. Avoir de la blague, avoir une fameuse blague; n'avoir que (de) la blague, n'avoir aucune blague; parler (de qqc.) avec blague; mettre une sourdine à sa blague.
− P. méton. :
2. Cette ressemblance bourgeoise de sa cervelle [de Flaubert] avec la cervelle de tout le monde, (...) il la dissimule par des paradoxes truculents, des axiomes dépopulateurs, des beuglements révolutionnaires, (...). La violence de l'exagération avoue et confesse bien vite, près des fins observateurs, la blague du verbe.
E. et J. de Goncourt, Journal,1873, p. 932.
− P. ext. au sing. et au plur. Action inconsidérée, faute commise par légèreté, sottise :
3. − Vous êtes idiots, tous les deux, dit-il, avec vos réunions. Un jour, à force de faire des blagues, vous vous ferez ramener ici par les flics...
Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 20.
♦ Pas de blague(s)! Pas de sottise(s)! Pas d'imprudence(s).
B.− Histoire inventée pour mystifier quelqu'un. Raconter des blagues :
4. Dans toutes les comédies du monde, les fils inventent un tas de blagues pour carotter leur père, afin d'en soutirer de l'argent. Je n'ai aucune blague à inventer, mais j'ai besoin d'argent...
Flaubert, Correspondance,1842, p. 121.
5. − Dans mes adultères de début, dit-il, je ne pouvais pas cacher à ma femme que je la trompais. Alors, je le lui disais, sous forme de blague, en farce. Elle ne me croyait pas, et j'étais quitte avec ma conscience.
Renard, Journal,1898, p. 513.
♦ Loc. Sans blagues. Formule exclamative ou interrogative de doute ou d'étonnement, ou iron. exprimant le fait que l'on n'a pas été mystifié par son interlocuteur.
SYNT. Débiter de mauvaises blagues (sur le compte de qqn); poser, lâcher, coller des blagues (à qqn); pousser une blague; (faire) gober une blague (à qqn). Sans blague (aucune), blague à part, pas de blague, blague dans le coin. Sérieusement, sans vouloir tromper.
− P. méton. Plaisanterie, raillerie, rigolade :
6. À dire vrai, l'on ne prenait pas Wilde bien au sérieux, et ce qui commençait à percer de son être réel, semblait une affectation de plus : on se scandalisait un peu, mais surtout on le prenait à la blague, on se gaussait.
Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 582.
7. ... comme tous les gens des générations qui ont précédé la mienne, il n'avait pas le sens de la blague. Grand-père n'admettait pas que l'on pût rire de ce qu'on appelait alors des « sentiments généreux ».
Gyp, Souvenirs d'une petite fille,1928, p. 234.
SYNT. faire qqc. par blague; prendre, traiter qqc. à la blague; prendre qqc. en blague.
− P. ext. Propos ou actes destinés à amuser quelqu'un ou à s'amuser à ses dépens :
8. Ensuite arrivaient les farces, les soudaines évocations des bonnes blagues, dont on se tordait après des années. Oh! le matin où l'on avait brûlé dans le poêle les souliers de Mimi-La-Mort, ...
Zola, L'Œuvre,1886, p. 36.
SYNT. Faire des blagues sur qqn ou qqc., avec qqc. Plaisanter sur, à propos de qqn ou qqc. Blague contre qqc.; jouer, faire des blagues, une bonne, une sale, une mauvaise blague à qqn. Lui jouer, lui faire des tours, un mauvais tour.
♦ Faire la blague de + inf. :
9. La Guillaumette ayant constaté que l'horloge marquait exactement neuf heures, fit la blague de rendre l'appel, le litre tenu à bout de bras, à la façon d'une chandelle : − silence à l'appel! Manque personne, mon lieutenant!
Courteline, Le Train de 8 h 47,1888, p. 97.
♦ P. iron. :
10. ... il [Lazare] se résignait quand même à être médecin; autant cette blague-là qu'une autre; rien n'était drôle au fond.
Zola, La Joie de vivre,1884, p. 851.
♦ P. métaph. :
11. Ah! oui, de construire une espèce de digue, un balisage, en bas du potager, pour prévenir les petites blagues annuelles de la rivière...
Colette, Duo,1934, p. 218.
Rem. On rencontre dans la docum. les néol. a) Blaguologie, subst. fém. Répétition blagueuse, hâbleuse. Vous avez dénoncé la blaguologie des mots (Barrès, Mes cahiers, t. 2, 1898-1902, p. 247). b) Blagomachie, subst. fém. Dispute, querelle à propos de choses qui ne sont que des blagues. C'est de la blagomachie (Barrès, Mes cahiers, t. 3, 1902-04, p. 112).
PRONONC. ET ORTH. − Cf. blague1.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1721 blaque « sac à tabac » (Trév.); 2. 1809 « mensonge, vantardise, histoire » (Cadet de Gassicourt cité par Sain. Lang. par., p. 79).
Empr. au néerl. balg « gaine, enveloppe » et aussi « dépouille, peau dont on dépouille un animal, surtout un oiseau » cf. Van Dale, Handwoordenbock der Nederl. Taal, 1915, 17 cité par Barb. Misc. 21, no4 et aussi Gallas (hyp. de Barb., loc. cit.; Bl.-W.5; FEW t. 15, 1, pp. 34-35); la métathèse -al- > -la- s'explique par la rareté en fr. non savant du groupe -lg-. Le sens de « menterie » est issu de la notion de « gonflé, boursouflé », la blague à tabac semblant être gonflée d'air. Cf. le sens de « jabot de pélican servant de sac » attesté en fr. en 1722 (Labat, Nouveau voyage aux Iles [éd. 1742], VIII, 299 cité par Buffon dans Barb., loc. cit., p. 183) et en 1758 (Le Page Du Pratz, Hist. de la Louisiane, II, 113 cité par le même, ibid.); de plus, l'hyp. d'un empr. au néerl., lang. d'un peuple colonisateur, est en accord avec les textes cités par Buffon, et avec le milieu, vraisemblablement celui de la marine, où est né le mot fr. Pour ces raisons, un empr. au b. all. blagen « bouffer, se boursoufler » (EWFS2; Dauzat 1968) est moins vraisemblable.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 926. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 164, b) 2 111; xxes. : a) 2 459, b) 1 182.
BBG. − Barth (A.). Beiträge zur französischen Lexikographie. Vox rom. 1936, t. 1, pp. 107-108. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 303. − Letessier (F.). Blague, blagueur, blaguer. Fr. mod. 1944, t. 12, pp. 306-307.
Wiktionnaire
Nom commun - français
blague \blaɡ\ féminin
- Petit sachet taillé dans une grosse toile, une vessie, une poche de pélican ou une peau dans lequel les fumeurs mettent le tabac dont ils font usage.
- […] un marchand de tabac qui arborait fièrement à sa devanture, au-dessus de blagues en cuir granuleux et en vessie de porc, des grappes de pipes blanches. — (Joris-Karl Huysmans, Marthe, histoire d’une fille, 1877)
- Le fossoyeur planta sa bêche dans le tas de terre meuble, tira une pipe et une blague à tabac de ses poches, puis bourra l’une avec le contenu de l’autre, tout en poursuivant son récit. — (Jacques Bens, Lente sortie de l’ombre, Stock, 1998, page 51)
- Appartenant à la grande confrérie des conteurs et chanteurs errants, ce troubadour marocain ne possède pour toute fortune qu’un âne famélique, un vieux haïk en lambeaux, une pipe et une blague à kif et un petit instrument primitif à deux cordes, un gimbri, attribut de son état. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 32)
-
(Zoologie) Poche située sous le bec du pélican lui permettant d’attraper ses proies.
- Sa chair étant dure et puante, on estime surtout le Pélican pour sa blague, sans laquelle on pourrait le confondre avec le cygne… […] Il est vrai que pour lui ôter la tentation d’avaler les poissons renfermés dans sa blague, on lui met au bas du cou un ruban rouge assez étroit pour ne laisser passer que le fretin… — (Christien Ostrowski, Œuvres de Adam Miçkiewicz, H.-L. Delloye, Paris, 1841, page 489)
-
(Familier) Plaisanterie ou histoire imaginées pour amuser ou se moquer de quelqu’un.
-
Les blagues sur les bègues doivent être livrées avec parcimonie et le minimum d’effets. Elles doivent pouvoir faire rire un bègue.
Et joignant le geste à l’idée, elle amenait un bègue pour qu’il entende la blague. De même, Tristan racontait des blagues sur les aveugles aux aveugles, et des blagues sur les trous de mémoire aux amnésiques. — (Bernard Werber, Là où naissent les blagues, éditions Albin Michel, 2008) - Nous avons défini la blague comme une forme d’« humour de l’instant ». Le conteur sait qu’en règle générale, les plus courtes sont bien les meilleures ! La puissance d’une blague réside dans la détente et le décalage de sa chute. — (Luc de Brabandere, Petite Philisophie des histoires drôles, Eyrolles, Paris, 2007, page 91)
- Je me replie dans ma chambre, après être redescendue dans le salon où j’ai trouvé Papa, Henri et Mayeul en plein fou-rire à propos de je ne sais pas quelle blague sur l’économie, […]. — (Élisabeth Lucas, Les tribulations d’Aliénor en milieu étudiant (et parfois hostile), Paris : Éditions Emmanuel, 2018)
- Il collectionne lui-même les breloques en tout genre, mais refuse d’en livrer le chiffre précis : « Vous savez bien que le nombre de décorations est inversement proportionnel à la santé de la prostate. » Une blague de corps de garde, on ne se refait pas. — (Ariane Chemin et Nicolas Chapuis, Enquête sur Didier Lallement, le préfet de police à poigne d’Emmanuel Macron, Le Monde. Mis en ligne le 23 février 2020)
-
Les blagues sur les bègues doivent être livrées avec parcimonie et le minimum d’effets. Elles doivent pouvoir faire rire un bègue.
-
(Spécialement) Farce faite à quelqu’un.
- Voila que d un seul coup on crie aux masques et aux creneaux. Mais moi toujours farceur je croyais a une blague mais pas du tout un gros nuage d une drole de couleur s avancait droit sur nous — (Robert Wilden Neeser, Lettres de mon Soldat, 1915-1916, 1916, page 42) Note : Le texte n’a pas d’accents ni de ponctuation.
- Tiens, ça me rappelle la blague de Roland Dorgelès, tu sais, le Boronali, l’âne dont on magnifia le tableau. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 136)
- (Familier) Maladresse, erreur sans gravité.
-
(Vieilli) Raillerie éloquente.
- Quelle admirable connaissance ont les gens de choix des limites où doivent s’arrêter la raillerie et ce monde de choses françaises désigné sous le mot soldatesque de blague, mot qui sera repoussé de la langue, espérons-le, mais qui seul peut faire comprendre l’esprit de la Bohême ! — (Honoré de Balzac, Un prince de la bohème, 1840)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
BLAGUE. n. f.
Vessie ou petit sachet de grosse toile ou de peau dans lequel les fumeurs mettent le tabac dont ils font usage. Il se dit, figurément et populairement, de Contes en l'air, de farces imaginées d'ordinaire pour se moquer de quelqu'un. Raconter des blagues. Abuser quelqu'un avec des blagues. Il se prend aussi pour une Faconde vaniteuse et vide. Cet homme n'a que de la blague.
Vessie ou petit sachet de grosse toile ou de peau dans lequel les fumeurs mettent le tabac dont ils font usage. Il se dit, figurément et populairement, de Contes en l'air, de farces imaginées d'ordinaire pour se moquer de quelqu'un. Raconter des blagues. Abuser quelqu'un avec des blagues. Il se prend aussi pour une Faconde vaniteuse et vide. Cet homme n'a que de la blague.
Littré (1872-1877)
BLAGUE (bla-gh') s. f.
- 1Petit sac dans lequel les fumeurs mettent leur tabac.
- 2 Populairement, mensonge, vanterie.
Étymologie de « blague »
- (1721) Attesté avec le sens de « sac à tabac », dans le Dictionnaire de chimie contenant la théorie et la pratique de cette science, son application à l’histoire naturelle et aux arts de Cadet de Gassicourt. Du mot néerlandais balg (« enveloppe »). En 1809, on a ajouté la signification de « plaisanterie », par la notion de « gonflé, boursouflé ».
Gaélique, blagh, souffler.
Phonétique du mot « blague »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
blague | blag |
Fréquence d'apparition du mot « blague » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « blague »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « blague »
-
Ceux qui redoutent la Blague n'ont pas grande confiance dans leur force. Ce sont des Hercules qui craignent les chatouilles.
Paul Valéry — Autres Rhumbs, Gallimard -
Le dessin d’actualité est dans le registre de la blague, dans la réponse immédiate à l’événement.
Frédéric Pajak — Libération Livres, 12 février 2015 -
Le tabac est une plante assez prisée qui ne manque pas de chique mais qu’on prend assez souvent à la blague.
Anonyme — Académie de l’humour -
Les Irlandais ont donné une cornemuse aux Ecossais pour leur faire une blague mais les Ecossais n’ont toujours pas compris que c’était une blague.
Oliver Herford -
La crise d'hier est la blague de demain.
Herbert George Wells -
C'est un thème récurrent, je l'ai observé dans les foyers catholiques : l'humour du prêtre; les blagues de prêtre : rien que d'y penser, j'en ai le frisson.
Emmanuel Carrère — Le Royaume -
La grossesse est une sale blague que Dieu a faite aux femmes.
Madonna -
Camenbour : style de blagues qu’on aime bien faire entre la poire et le fromage.
Alain Finkielkraut — Petit fictionnaire illustré -
De la simplicité mais ça n’existe plus, Sans blague ! Les gens s’affichent comme des tags, On drague ! même avec un phone portable, Les temps changent.
MC Solaar — Les Temps changent -
L'humour et les blagues peuvent non seulement avoir un effet thérapeutique à court terme mais aussi sauver des civilisations tout entières.
Bernard Werber
Traductions du mot « blague »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | joke |
Espagnol | broma |
Italien | scherzo |
Allemand | witz |
Portugais | piada |
Synonymes de « blague »
- farce
- plaisanterie
- canular
- mensonge
- facétie
- attrape
- bourde
- bêtise
- mystification
- hâblerie
- galéjade
- pitrerie
Antonymes de « blague »
Combien de points fait le mot blague au Scrabble ?
Nombre de points du mot blague au scrabble : 9 points