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Rayon

Variantes Singulier Pluriel
Masculin rayon rayons

Définitions de « rayon »

Trésor de la Langue Française informatisé

RAYON1, subst. masc.

A. −
1. Ligne ou bande lumineuse issue d'une source de lumière. Rayon d'un phare, d'une lampe de poche; rayons obliques du couchant. Partout où les habitants ne dormaient pas, un étroit rayon de lumière s'échappait par les serrures ou par les chattières, et jaillissait comme un trait rouge à travers la blancheur froide de la nuit (Fromentin, Dominique, 1863, p. 10).Le lanternier se retourna, braqua l'éblouissant rayon. Ils virent leurs poursuivants baisser la tête, crocheter pour retrouver la nuit. Le rayon crocheta avec eux, les maintint dans son orbe arrondi (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 269).
Lumière, clarté donnée par un astre. Rayons des étoiles. Le rayon du jour chassait les poussières de la nuit (Jouve, Scène capit., 1935, p. 101):
1. ... il créa, dans ces manoirs invraisemblables, des horizons factices, obtenus au moyen d'artifices de théâtre (...). Il eut des Alpes et des glaciers, des steppes, des déserts de sable brûlés par le soleil; et, la nuit, sous les rayons de la vraie lune, des lacs qu'éclairaient par-dessous de fantastiques lueurs électriques. Maupass., Contes et nouv., t. 2, Cas de div., 1886, p. 1067.
En partic. Rayon de soleil. Brève apparition du soleil. Dans ce pays, comme en Touraine, les vicissitudes de l'atmosphère dominent la vie commerciale. Vignerons, propriétaires, marchands de bois, tonneliers, aubergistes, mariniers, sont tous à l'affût d'un rayon de soleil (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 8).Je crois que pas un instant nous ne songeâmes, tant ce fut beau, à souhaiter la fin de ce gigantesque cauchemar. Enfin, un rayon de soleil brilla (Benoit, Atlant., 1919, p. 82).
P. anal. Personne ou chose qui procure de la joie. On lui remit (...) une lettre timbrée de Saint-Pierre-du-Buquet (...). Ce lui fut un rayon de soleil (Montherl., Célibataires, 1934, p. 897):
2. L'espace renfermé entre les quatre murs de votre jardin est le seul lieu au monde où je vive; vous êtes le seul être humain qui me fasse aimer Dieu. J'avais renoncé à tout avant même de vous connaître. Pourquoi m'ôter le seul rayon de soleil que la providence m'ait laissé? Musset, Confess. enf. s., 1836, p. 194.
2. Spécialement
a) ARTS DÉCOR., HÉRALD., au plur. Traits divergents, triangles allongés figurant la lumière. Tête nimbée de rayons. D'une main il tient une épée flamboyante, et de l'autre deux clefs d'airain entourées de fleurs et de rayons (Staël, Allemagne, t. 3, 1810, p. 148).Jésus, à une certaine époque, a été identifié avec le soleil. Il s'inscrit au milieu de la roue à rayons. Son monogramme, dans le disque dérivé de la roue solaire, conserve un sens lumineux (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 516).
b) BEAUX-ARTS, GÉOM. Rayon visuel. En perspective, ligne théorique partant de l'œil et rencontrant l'objet vu par l'observateur (d'apr. Bég. Dessin 1978). Dans le plan, le rayon visuel de l'observateur fait avec le sol un angle de 90 degrés; dans l'élévation, le rayon visuel est parallèle au sol: l'angle est nul (P. Lavedan, Urban., 1926, p. 107):
3. ... Cyrus Smith enfonça la perche de deux pieds dans le sable (...). Cela fait, il se recula de la distance nécessaire pour que, étant couché sur le sable, le rayon visuel, parti de son œil, effleurât à la fois et l'extrémité de la perche et la crête de la muraille. Puis il marqua soigneusement ce point avec un piquet. Verne, Île myst., 1874, p. 125.
P. méton. Synon. champ visuel (v. champ1II B 2).Le Général, après un temps de réflexion, pendant lequel il a les yeux fixés sur les deux hommes, qui sont pour lui dans le même rayon visuel, brusquement prend un parti et s'avance à froid vers eux (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, i, 15, p. 20).
c) MÉTÉOR. Rayon vert. Bref éclat de couleur verte observable dans certaines conditions au lever et au coucher du soleil, dû à l'absorption des rayons solaires par l'atmosphère. Il faut (...) que le Soleil soit visible à l'horizon même, et c'est pourquoi le rayon vert se voit assez souvent en mer (Muller1980).
3. Au fig. [Avec un déterm.] Ce qui éclaire le cœur, ou l'esprit, ce qui exerce sur ceux-ci une influence heureuse. Rayon d'amour, d'espérance, de joie. De jour en jour, son cœur inclinait davantage vers cette religion, pleine d'une douleur qui console (...). Un rayon d'espoir commença de s'insinuer dans son âme (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 259):
4. Ce que je voyais naître sur ce visage lourd et fermé (...) c'était (...) une singulière expression de tristesse avertie et sagace, comme on en voit aux vieillards à l'approche de leur dernière maladie, comme éclairée d'un rayon de mystérieuse connaissance. Gracq, Syrtes, 1951, p. 35.
B. − Spécialement
1. OPT., PHYS. Trajectoire rectiligne suivant laquelle se propage une radiation et, en partic., l'énergie lumineuse (dans un milieu homogène). Rayon convergent, divergent; rayon incident, réfléchi, réfracté; indice de réfraction du rayon. La rétine embrasse le corps vitré qui la soutient; elle ne reçoit l'impression des rayons lumineux, qu'à travers cette gelée transparente (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 191).
P. anal. Phénomène physique réel ou imaginaire dont la manifestation dans l'espace est analogue aux rayons lumineux.
a) Rayons actiniques ou chimiques (vx). V. actinique.Rayons calorifiques (vx). Synon. anc. de rayons infrarouges.V. infrarouge.
b) Rayon laser. Rayon produit par un laser. Yvan Dryer, Californien de trente-huit ans et président de la Laser Image Inc., propose ainsi (...) un « concert cosmique au rayon laser » (Le Nouvel Observateur, 12 déc. 1977, p. 85, col. 1).
[Dans les romans d'anticipation ou p. réf. à ceux-ci] Rayon de la mort, rayon qui tue. Rayon laser utilisé comme arme. Et le laser? (...) Son emploi comme arme proprement dite, comme « rayon de la mort » si on veut employer ce terme, n'est pas rigoureusement impensable (Encyclop. Sc. Techn.t. 11969, p. 728):
5. Des astronefs grands comme des planètes, beaucoup d'extra-terrestres aussi laids que belliqueux, des rayons de la mort (...) et, au milieu de tout cela, un héros ou une équipe de justiciers font la patrouille des espaces intersidéraux... S. Barets, Catal. des âmes et cycles de S.-F., Paris, Denoël, 1979, p. 247.
2. PHYS., au plur. Ensemble de radiations, rayonnement (v. ce mot I B). Rayons électromagnétiques, corpusculaires; rayons infrarouges, ultraviolets. Il est possible de prévenir les lucites en appliquant sur la peau, avant l'exposition au soleil, des enduits protecteurs (...) qui arrêtent les rayons nocifs (Quillet Méd.1965, p. 299):
6. Les radiations (immatérielles) électro-magnétiques sont loin d'être totalement explorées (...) mais qui peut dire que les rayons à fréquences encore beaucoup plus élevées − rayons X, rayons T, rayons cosmiques dont l'étude est à peine amorcée − ne permettront pas des réalisations aujourd'hui inimaginables? Matras, Radiodiff. et télév., 1958, p. 125.
En partic. Rayons alpha. V. alpha I B 1 d.Rayons bêta. V. bêta B 4.Rayons cathodiques. V. cathodique, dér. s.v. cathode.Rayons cosmiques (astron.). Synon. radiation cosmique.V. radiation2C 1.Rayons delta. V. delta B 1 b.Rayons gamma. V. gamma2B 2.
Rayons durs. Rayons X ou gamma de grande énergie, d'une longueur d'onde relativement courte. Les rayons X (...) ont été appliqués pour la première fois à la peinture en 1896, à Munich, par Roentgen lui-même (...) pour les utiliser avec le plus d'efficacité, il faut employer non pas les rayons durs, utilisés par les médecins, mais les rayons mous (L. Benoist, Musées, 1960, p. 80).Rayons mous. Rayons X ou gamma de faible énergie, d'une longueur d'onde relativement élevée. V. supra ex. de L. Benoist.
Rayons X. Rayonnement électromagnétique de faible longueur d'onde qui a la propriété de traverser les corps matériels et trouve à ce titre de nombreuses applications en médecine et dans l'industrie. Soigner un ulcère par un traitement aux rayons X. À chaque voyage qui suivit, m'eût-il fait passer aux rayons X, jamais Torgau n'eût rien découvert sur moi en dehors des quatre ou cinq cents zlotys à quoi se montait la dépense autorisée (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 325).Au fig. Il les sonnait, les dégonflait en moins de deux... On leur voyait immédiatement le squelette, la trame... C'était un esprit rayons X (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 405).
MÉD. Radiation (rayons X, ultraviolets et infrarouges, rayonnement radio-actif) pouvant avoir un effet sur l'organisme et utilisé à ce titre. Les techniques radiothérapiques qui utilisent des rayons très pénétrants, exposent à un certain nombre d'accidents et d'intolérances: céphalées, nausées, vertiges, brûlures du cuir chevelu (Quillet Méd.1965, p. 345).
Mal des rayons. Troubles d'intensité variable, principalement digestifs et nerveux, survenant chez les sujets traités par les rayons X ou les rayonnements radio-actifs. L'utilisation des hautes énergies, en radiothérapie, en diminuant la dose intégrale, a permis de diminuer considérablement la fréquence et la gravité du mal des rayons (Méd. Flamm.1975).
C. −
1. Chacune des pièces de bois ou de métal qui relient le moyeu à la jante d'une roue. Les rayons d'une roue de charrette, de bicyclette, de locomotive. Ainsi s'acheva le rêve (...) une jeune fille qui se débattait pendue aux branches d'un chêne, − et moi que le bourreau liait échevelé sur les rayons de la roue (Bertrand, Gaspard, 1841, p. 129).La roue pleine fut délaissée pour la roue à rayons; on en protégea la jante en l'entourant d'une bande de fer, ou bien en la garnissant de clous à tête plate (P. Rousseau, Hist. transp., 1961, p. 89).
2. P. anal. Élément divergent à partir d'un centre. Disposition en rayons.
a) BOT. ,,Pédicule des fleurs des ombellifères`` (Agric. 1977).
,,Fleurs, en languette, rayonnant à l'extérieur du disque d'une fleur de composée`` (Agric. 1977).
Rayon médullaire/ligneux. Dans les végétaux dicotylédones, lame de tissu cellulaire reliant la moelle et l'écorce. (Dict. xixeet xxes.).
b) HIPPOL. Os formant la partie supérieure des membres antérieurs et postérieurs du cheval, dont la longueur et l'orientation déterminent la qualité des allures (Dict. xixeet xxes.).
c) ZOOL. Pièce dure dont l'ensemble constitue la charpente de la nageoire des poissons (Dict. xixeet xxes.).
3. GÉOM. Segment de valeur constante joignant le centre d'un cercle ou d'une sphère à un point quelconque de ceux-ci; longueur de ce segment. Le rayon est égal à la moitié du diamètre. Le solitaire Herschell trace par un cercle de six cent cinquante-cinq millions six cent deux mille six cents lieues de rayon, les pôles de cette sphère immense, au-delà desquels cependant circulent encore des comètes (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 348).Mais de quel droit considérons-nous comme égales ces deux figures que les géomètres euclidiens appellent deux cercles de même rayon? (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 62).
P. anal., AUTOMOB. Rayon de braquage. Rayon du cercle que décrit la roue avant extérieure d'une voiture qui braque au maximum. Un faible rayon de braquage est une des qualités appréciées de la direction, parce qu'il permet au véhicule de tourner dans un espace réduit (Guerber1967).
P. ext. ,,Segment joignant un point fixe à un point arbitraire d'une courbe ou à une position quelconque d'un point mobile`` (Uv.-Chapman 1956).
Spéc. ASTRON. Rayon vecteur. ,,Dans une orbite ou une trajectoire, vecteur joignant le centre de forces au centre de masse du corps qui gravite dans le champ de forces correspondant`` (Muller 1980). MATH. Rayon vecteur (d'un point). Segment orienté déterminant la position d'un point quelconque de l'espace par rapport à une origine donnée; longueur de ce segment. La position d'un point quelconque de l'espace, P, par rapport à une origine donnée, O, est complètement définie par la donnée de la direction et de la longueur du vecteur OP; cette longueur est désignée sous le nom de rayon vecteur du point P (Uv.-Chapman1956).
D. −
1. Espace circulaire déterminé, mesuré à partir d'un point d'origine, dans toutes les directions. Dans un rayon donné, restreint (autour de qqc.). Chaque brebis du troupeau, attachée à un pieu central, ne peut brouter une herbe rare que dans l'étroit rayon de la corde qui la retient (Renan, Avenir sc., 1890, p. 452):
7. J'appartiens, achevez de l'apprendre, à la célèbre famille Rezeau. Célèbre, évidemment, dans un rayon qui n'est pas celui de la planète, mais qui a dépassé celui du département. H. Bazin, Vipère, 1948, p. 17.
Expr. Dans un rayon de (+ compl. indiquant une distance). Dans un espace circulaire dont le rayon est approximativement de. Je crains un long voyage dans cette saison, et je me contente de faire encore des recherches dans un rayon de quarante kilomètres autour de Paris (Nerval, Filles feu, Angélique, 1854, p. 532).L'opérateur a cru pouvoir localiser l'avion dans un rayon de 80 kilomètres autour de « l'île du Sable » (Breton, Nadja, 1928, p. 156).
2. Spécialement
a) ARM. Rayon d'action. Distance maximale que peut parcourir à une vitesse donnée un navire, un avion, un char, sans être ravitaillé en combustible. La vitesse, la puissance, le rayon d'action des engins de combat modernes tendent à faire de notre globe un seul et même champ de bataille (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 676).
P. ext. La durée des campagnes (...) s'est accrue car il a fallu que les unités opèrent à des milliers de kilomètres de leurs ports d'attache. Pour ce faire, le rayon d'action et le tonnage des navires ont été largement augmentés (Boyer, Pêches mar., 1967, p. 15).
Au fig. Espace, domaine où s'exerce l'activité de quelqu'un ou de quelque chose. Étendre son rayon d'action. L'urbanisation a constitué de tout temps un des premiers signes d'une économie plus articulée et dont le rayon d'action s'étend au delà des petits marchés locaux (Univ. écon. et soc., 1960, p. 6-15):
8. ... il se lança dans un discours sur la nécessité de rassembler toutes les énergies de l'arrière. Il avait écrit à ce sujet à Poincaré (...). Il aurait souhaité que le gouvernement l'employât à relever le moral des civils. (...) Son rayon d'action à Bourg-du-Mont était ridiculement petit. Billy, Introïbo, 1939, p. 182.
b) DR. FISCAL. Rayon douanier/des douanes. Zone avoisinant une frontière terrestre ou une côte, dans laquelle les services douaniers exercent un contrôle accru sur la circulation des marchandises (d'apr. Barr. 1974).
Prononc. et Orth.: [ʀ εjɔ ̃]. Homon. et homogr. rayon2 et 3. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1474 reons du soleil (Mystère de l'Incarnation, éd. P. Le Verdier, II, 204 et 440); b) 1547 « manifestation de quelque chose (sentiment, faveur, qualité, bienfait, etc.) comparé à une source de lumière » (Marguerite de Navarre, Comédie des Innocents, v. 63 ds Comédies, éd. F. E. Schneegans, p. 98); c) 1549 en parlant des yeux et du regard (Ronsard, Fantaisie à sa dame, 9 ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 1, p. 36); 1677 rayons visuels (Miege, s.v. voir); d) 1753 « direction dans laquelle est transportée une énergie lumineuse, calorique, etc. » (Encyclop. t. 3, p. 24, col. b); 1896 rayons X, rayons Röntgen (C.r. de l'Ac. des sc., t. 122, p. 159 [p. 150: all. X Strahlen]); 2. a) 1538 rayons d'une roue (Est., s.v. Radius); b) 1639 « demi diamètre d'un cercle » (Mersenne, Les Nouvelles pensées de Galilée, éd. Costabel et Lernes, p. 70); c) 1823 « espace correspondant à un tracé circulaire déterminé par une longueur définie du rayon du cercle » (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, p. 1096); 1890 rayon d'action (Ser, Phys. industr., p. 812); 3. 1562 « os de l'avant-bras (radius) » (A. Paré, éd. J.-F. Malgaigne, t. 1, p. 280). Dér. de rai*; suff. -on1*. Bbg. Gall. 1955, p. 145. − Quem. DDL t. 21 (s.v. rayon d'action), t. 30.

RAYON2, subst. masc.

A. − Gâteau de cire, constitué d'alvéoles remplis de miel ou de couvain, que fabriquent certains insectes (abeilles, guêpes). Chacun de ces alvéoles est un tuyau hexagone posé sur une base pyramidale, et chaque rayon est formé de deux couches de ces tuyaux opposés par la base (Maeterl., Vie abeilles, 1901, p. 135).On procède à l'extraction proprement dite [du miel] en soumettant les rayons (...) à l'action de la force centrifuge dans un appareil spécial (extracteur) (Brunerie, Industr. alim., 1949, p. 29).
B. − P. anal.
1. Planche, tablette de rangement qui garnit un meuble ou est disposée sur une surface verticale. Rayon(s) d'un comptoir, d'un vaisselier, d'une bibliothèque, d'une étagère; rayons fixes, mobiles. Suivant la nature du commerce, les échantillons consistent en deux ou trois baquets pleins de sel et de morue (...) ou quelques pièces de drap sur des rayons (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 7):
1. − V'là ce qu'il nous faut, dit-il en ouvrant l'armoire. Et, jetant, en vrac, du linge et des robes sur le tapis, fouillant les tiroirs, vidant les rayons il fit son choix. − J'vas m'habiller en poule et toi en homme, tu piges, face d'âne. Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 13.
2. Au plur. Surface de rangement constituée par des casiers, des planches. Cette cave (...) était haute, partagée en deux par un lattis solide, et fermée d'une porte également en lattis. Tout le long s'étendaient des rayons, et sur ces rayons étaient couchées des bouteilles dans un ordre admirable (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p. 17).Maintenant, − m'annonça-t-il, − il n'y a plus que des livres. Je vais te les faire passer. Mets-les en tas, dans un coin, en attendant qu'on me fabrique des rayons (Benoit, Atlant., 1919, p. 35).
BIBLIOTHÉCON., au sing. Rayon (de bibliothèque). Dans une bibliothèque ouverte au public, endroit où sont disposés des volumes appartenant à une même catégorie et, p. méton., ensemble de ces livres. Rayons à libre accès (Rolland-Coul.1969).
Expr. fam. Auteur du second rayon, de deuxième rayon. Auteur considéré comme mineur. Ouvrage de second rayon peut-être, mais dont justement les insuffisances devraient engager les chercheurs qui souhaitent appliquer les méthodes de l'analyse quantitative à poursuivre leurs efforts (P. Vandebeugneds Cah. Lexicol., févr. 1986, n o47, p. 140).
C. − P. méton. Dans un magasin, ensemble des comptoirs affectés à la vente d'une catégorie de produits ou d'articles. Rayon de la crèmerie, de l'épicerie; rayon de la chemiserie, de la mercerie, de la parfumerie. Il y a une vingtaine d'années, ayant dû renoncer à l'étude des langues romanes, j'étais vendeur aux « Dames de France » de Marseille, rayon des cravates (Romains, Knock, 1923, i, p. 5):
2. Bourras, depuis le coup terrible que le Bonheur des dames lui avait porté en créant un rayon de parapluies et d'ombrelles, n'employait plus d'ouvrières. Il faisait tout lui-même, pour diminuer ses frais: les nettoyages, les reprises, la couture. Zola, Bonh. dames, 1883, p. 567.
Chef de rayon. Personne chargée de la direction d'un rayon. La sollicitude universelle qu'ont les chefs de rayon pour les clientes des grands magasins (Sartre, Mots, 1964, p. 35).
P. méton. Ensemble de personnes qui travaillent dans un même rayon. Depuis longtemps, elle projetait d'emmener ces demoiselles passer un dimanche, près de Rambouillet (...). Quinze jours à l'avance, le rayon ne causa que de la partie: on regardait le ciel attiédi par le soleil de mai, on occupait déjà chaque heure de la journée (Zola, Bonh. dames, 1883, p. 520).
Expr. fig., fam. Ce n'est pas (dans/de) mon/ton, etc. rayon. Cela ne me/te, etc. regarde pas. On m'aurait dit de vous distribuer des parapluies, je vous donnerais des parapluies... Le reste, c'est pas mon rayon... Allez expliquer ça au major... (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 179).Il eut vers elle un mouvement de sympathie: oui, ils pourraient s'entendre... « J'aime ce monde sinistre où nous vivons: on colle bien ensemble. Moi, les innocents, ce n'est pas mon rayon » (Montherl., Démon bien, 1937, p. 1363).
C'est mon/ton, etc. rayon, c'est le rayon de qqn. C'est mon/ton, etc. domaine, ma/ta, etc. spécialité. C'est la faute de tante Léo. La baignoire est bouchée et la baignoire c'est son rayon. Tante Léo, c'est l'ordre (Cocteau, Parents, 1938, ii, 1, p. 228).Il était entendu que les finances c'était le rayon de Luc et Henri lui laissait volontiers carte blanche (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 231).
En connaître un rayon. Bien connaître (une question) être très compétent (dans un domaine particulier). Le p'tit César a l'air d'en connaître un rayon. T'as vu comme il a fait vinaigre pour cisailler les fils [téléphoniques]? (Le Breton, Rififi, 1953, p. 59).
Prononc. et Orth.: [ʀ εjɔ ̃]. Homon. et homogr. rayon1et 3. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. a) 1429 royon « casier servant à ranger des marchandises dans des armoires, etc. » (doc. Tournai ds Gdf. Compl.); 1563 rayon (B. Palissy, Recepte veritable ds Œuvres, éd. A. France, p. 96); b) 1747 « planche, tablette de rangement, dans une bibliothèque » (Diderot, Mém. promen. sceptique ds Littré); c) 1841 « partie d'un magasin réservée au commerce d'une marchandise » (P. Bernard, Le Marchand de nouveautés, in Le Prisme, p. 215 [Curmer] ds Quem. DDL t. 16); 1919 c'est pas mon rayon (Musette, Cagayous poilu, ch. VII, f. 13); 1947 en connaître un rayon (d'apr. Esn.); 2. 1538 « gâteau de cire formé par certains insectes et dont les alvéoles sont remplis de miel ou de couvain » (Est. d'apr. FEW t. 16, p. 237b). Dér. de l'a. fr. ree « rayon de miel » (ca 1130, Paraphrase du Cantique des cantiques, 26 ds T.-L.), issu de l'a. b. frq. *hrâta « id. », cf. le néerl. rate « id. » et, ds les Gloses de Reichenau, éd. H. W. Klein et A. Labhardt, t. 1, p. 133, 2597: favum: frata mellis. Malgré la chronol. inverse, le sens 1 est issu p. compar. du sens 2. Bbg. Quem. DDL t. 16, 22.

RAYON3, subst. masc.

AGRIC. Sillon de faible profondeur tracé au cordeau sur une planche labourée ou au bord d'une allée, dans lequel on dépose des semences (d'apr. Bén.-Vaesk. Jard. 1981). Semer, planter en rayons; des rayons de haricots.
Expr. fig., pop. En filer, en mettre un rayon. Se dépenser, travailler avec ardeur. Un bled (...) où l'bourguignon en filait un drôle de rayon [= où le soleil tapait ferme] (Stollé, Douze récits hist., 1947, p. 3).
Prononc. et Orth.: [ʀ εjɔ ̃]. Homon. et homogr. rayon1, et 2. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1remoit. xiies. agn. reun (Psautier Cambridge, 64, 11 ds T.-L.); ca 1180 roïon [var. reoun] (Proverbe au vilain, éd. A. Tobler, 266c); ca 1200 roion (Jean Bodel, Saxons, éd. E. Stengel, CCXLIV, 6611, p. 296); 1493 [date de l'éd.] (Chron. de St-Denis, t. 1, f o215 ds Littré); 1947 en filer un rayon (Stollé, Douze récits hist., p. 3 et Contes, Belle au bois dormant, p. 1). Dér. de raie1*; suff. -on*. L'orig. de l'expr. en filer un rayon n'est pas clairement établie. Elle se rattache à rayon3dans la mesure où le labour d'un sillon représente une quantité de travail, le premier sillon tracé au cordeau déterminant le travail (cf. notes de Carabelli, [Lang. pop.]: filer un rayon « faire un bon début de travail »); elle pourrait aussi être rattachée à rayon2d'apr. l'idée de « quantité de marchandises (d'un rayon de magasin) »; Stollé, Douze récits hist., p. 3 joue aussi avec le sens de rayon1en parlant du soleil.
STAT.Rayon1, 2 et 3. Fréq. abs. littér.: 6 636. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 12 074, b) 12 336; xxes.: a) 9 032, b) 5 875.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

rayon \ʁɛ.jɔ̃\ masculin

  1. (Apiculture) Gâteau de cire, divisé en alvéoles, construit par les abeilles.
    • L’essaim doit débuter un élevage à partir de zéro : trouver un nouveau nid, bâtir les rayons, élever des ouvrières à partir de l’œuf, ce qui prend vingt en un jours. — (Vincent Albouy, Abeilles mellifères à l’état sauvage, éditions de Terran, 2019, ISBN 978-2-35981-115-5)
  2. Étagère servant à entreposer des livres, du linge, des marchandises, etc.
    • Puis, les allées et venues des moineaux au rayon des pâtes, en face de sa caisse, retiennent son attention. Les piafs se faufilent sous les comptoirs et les plus culottés s'attaquent aux paquets de cellophane dans les rayons. — (Catherine Moret-Courtel, La Caissière, Éditions Belfond, 2010)
    • Le bon traducteur est un bon lecteur, car tout bon traducteur sait qu’un rayon de bibliothèque est à l’esprit, ce qu’un rayon de soleil est pour l’oeil. — (Charles Le Blanc, Le complexe d’Hermès, Presses de l’Université d’Ottawa, 2009, page 106)
  3. (Par extension) (Commerce) Chacun des groupes d’articles de même espèce, dans un même magasin.
    • De sa caisse, située près de la porte, il apercevait celle de son fils, qui se trouvait au rayon de la ganterie. — (Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883)
    • — Tu la trompes, ta femme ?
      — Ça arrive.
      — Et alors ?
      — Ça ne compte pas. C’est le rayon d’à côté.
      — (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 160)
    • Le rayon de la parfumerie, des costumes d’enfants.
    • Chef de rayon, celui qui a la direction de l’un de ces groupes.

Nom commun 1 - français

rayon \ʁɛ.jɔ̃\ masculin

  1. Ligne rectiligne qui part d’un centre et va en divergeant.
    1. (Géométrie) Segment de droite joignant le centre d’un cercle ou d'une sphère à tout point de la circonférence, représentant la moitié du diamètre.
      • On appelle rayon, toute droite CA menée du centre à la circonférence, et diamètre, toute droite DB, qui passe par le centre et qui se termine de part et d'autre à la circonférence. On voit immédiatement par la génération du cercle que tous les rayons sont égaux. — (Cours de mathématiques, par Charles Bossut, membre de l'Institut National des Sciences et des Arts, etc., tome 2, Paris : chez Firmin Didot, an IX, page 7)
      • Si l’on piquait la pointe d’un compas à l’emplacement de Rhages, Vezzano était, de tous les points du territoire d’Orsenna, celui qui s’inscrivait dans le cercle de rayon le plus court. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
  2. (Familier) Espace à l’entour, plus ou moins circulaire.
    • Les desservants peuvent, désormais, disparaître ; le peuple tiendra. Il tiendra, car il est, par caractère, obstiné ; car il vit groupé dans un rayon peu étendu. — (Auguste Billaud, La Petite Église dans la Vendée et les Deux-Sèvres, 1800-1830, Nouvelles Éditions Latines, 1961, page 594)
  3. (Botanique) Pédoncule floral d’une ombelle.
    • A la base des rayons de l’ombelle et des ombellules on peut trouver des bractées. — (CRDP Besançon, l’ombelle → lire en ligne)
  4. (Cyclisme) Chacune des parties qui vont du moyeu de la roue à la jante.
    • Les rayons de la roue.
  5. Émanation issue d’une source lumineuse irradiante.
    • Un rayon de soleil, qui passait à travers la feuillée des tilleuls, jouait sur sa chevelure et en faisait une auréole d’or. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
    • Les physiciens, et notamment M. Bravais, ont démontré que les halos et les parhélies se produisent par suite de l’action exercée sur les rayons solaires traversant des cirrhus composés de petits prismes de glace. — (M.J. Fournet, Sur la congélation de la vapeur vésiculaire et sur les flèches glaciales, dans La Météorologie, vol. 4, 1856, page 60)
    • Le soleil qui quelques minutes avant était rouge cramoisi, était devenu d’un jaune vif, et les rayons d’or qu’il dardait étaient si flamboyants que l’œil en était éblouif. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 68)
    • Par un entrebâillement de rideaux, un rayon de soleil planta dans la pièce sa lance d’or, et son éclat, […], sembla transformer la chambre du poêle du père Jourgeot. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • La porte ouverte un moment laissa passer un rayon de lumière. J’entrevis sa silhouette : il était jeune, correctement habillé. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
  6. (Par extension) Lueur.
    • Un rayon de joie pénétra son âme, pénétra dans son âme.
  7. (Physique) Faisceau de particules énergétiques lumineuses.
    • Rayons infrarouges, ultra-violets, etc.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

RAYON. n. m.
Ligne lumineuse considérée comme isolée. Les rayons du soleil. Le soleil darde ses rayons. Ce bois touffu est impénétrable aux rayons du soleil. Les rayons de la lune. Rayon vert, Coloration d'un vert limpide qui se produit, par les temps très clairs, à l'endroit où le soleil vient de disparaître à l'horizon.

RAYON s'emploie figurément et signifie Émanation, lueur. Un rayon de la sagesse divine semblait éclairer son âme. Il ne faut qu'un rayon de la grâce pour éclairer le pécheur. Un rayon d'espérance. Un rayon de joie pénétra son âme, pénétra dans son âme. En termes de Blason, il se dit de Chacun des rais du soleil, des étoiles que l'on figure sur l'écu. En termes de Physique, il désigne la Direction dans laquelle se transporte une énergie lumineuse, calorique, etc. Rayon incident, Celui qui tombe sur un point de réflexion ou de réfraction. Rayon réfléchi, Celui qui, après avoir rencontré une surface polie, est renvoyé par elle suivant une nouvelle direction. Rayons parallèles, Ceux qui, partant de divers points, conservent toujours la même distance entre eux. Rayons convergents, Ceux qui, partant de divers points, aboutissent à un même centre. Rayons divergents, Ceux qui, partant du même point, s'écartent et s'éloignent les uns des autres. Rayons visuels, Ceux qui partent des objets et par le moyen desquels les objets sont vus. Rayons X. Rayons cathodiques. Rayons infra-rouges, ultra-violets, etc. En termes de Géométrie, il désigne le Demi-diamètre d'un cercle, ou la Ligne droite tirée du centre à la circonférence. Ce cercle a tant de centimètres de rayon, Tous les rayons d'un cercle sont égaux entre eux. Par extension, À dix lieues, à vingt lieues, etc., de rayon, À dix lieues, à vingt lieues, etc., à la ronde. À dix lieues de rayon autour de Paris, on ne trouverait pas une aussi belle demeure. On dit aussi : Dans un rayon de tant de lieues.

RAYON se dit, par analogie, de Certaines choses qui partent d'un centre commun et vont en divergeant : Rayon d'une roue, Chacune des parties qui vont du moyeu aux jantes. En termes de Botanique, Les rayons d'une ombelle. Certaines fleurs composées ont des demi-fleurons ou rayons à leur circonférence.

RAYON se dit encore d'une Partie du gâteau de cire, divisé en alvéoles, fait par les abeilles, lorsque le miel y est encore. Un rayon de miel. Il se dit aussi de Chacune des tablettes posées dans les bibliothèques, dans les armoires, dans les magasins, et qui servent à y poser des livres, du linge, des marchandises, etc. Ce livre est au troisième, au quatrième rayon. Prenez cette pièce d'étoffe sur le rayon d'en haut. Il se dit, par extension, dans les magasins, de Chacun des groupes d'articles de même espèce. Le rayon de la parfumerie, des costumes d'enfants. Chef de rayon, Celui qui a la direction de l'un de ces groupes. En termes d'Agriculture, Rayon se dit d'un Petit sillon tracé le long d'un cordeau tendu sur une planche labourée et passée au râteau, ou sur le bord d'une allée pour en fixer la largeur. Semer, planter en rayons.

Littré (1872-1877)

RAYON (rè-ion) s. m.
  • 1Jet isolé de lumière. J'appelle rayon de lumière, ou simplement rayon, la ligne droite tirée de l'objet lumineux, ou éclairé, par laquelle se transmet l'action qui le rend visible, Malebranche, Rech. vér. éclairc. sur l'opt. t. IV, p. 427, dans POUGENS. Ô toi, soleil !… à de si noirs forfaits prêtes-tu tes rayons ? Racine, Théb. I, 1. Apollon, dépouillé de tous ses rayons, fut contraint de se faire berger, Fénelon, Tél. II. Aussitôt que Phébus eut répandu ses premiers rayons sur la terre, Fénelon, ib. IV. Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre Anime la fin d'un beau jour, Chénier, Iambes. Les expériences newtoniennes démontrent… qu'un rayon solaire est réellement composé de sept rayons qui portent chacun une couleur invariable, Bonnet, Coul. corps, Œuv. t. X, p. 377, dans POUGENS. C'est un principe de l'optique que les rayons se courbent en s'approchant de la perpendiculaire, quand ils passent d'un milieu plus rare dans un plus dense, Sennebier, Ess. art d'observ. t. II, p. 121, dans POUGENS. On sait que le rayon violet échauffe moins le thermomètre que le rayon indigo ; celui - ci moins que le bleu ; ce nouveau rayon moins que le suivant, et ainsi de suite jusqu'au rouge, Thenard, Traité de chim. t. I, p. 94, dans POUGENS.

    Rayon direct, celui qui arrive à l'œil en ligne droite ; rayon rompu, celui qui s'écarte de cette ligne en passant d'un milieu dans un autre ; rayon réfléchi, celui qui, rencontrant une surface, est renvoyé par elle suivant une nouvelle direction ; rayons parallèles, ceux qui conservent toujours entre eux la même distance qu'à l'origine ; rayons convergents, ceux qui, partant de divers points, aboutissent à un même centre ; rayons divergents, ceux qui, partant d'un même point, s'écartent les uns des autres.

    Rayon visuel, rayon réfléchi par l'objet et parvenant à l'œil.

    Rayons chimiques, rayons qui, invisibles à l'œil, se manifestent par leur action chimique. Dans le spectre solaire, il y a, au delà du rouge, des rayons calorifiques, et, au delà du violet, des rayons chimiques.

    Rayon extraordinaire, celui qui, dans la double réfraction, s'éloigne de la direction de la réfraction ordinaire.

  • 2 Par analogie, il se dit du mouvement de la chaleur. Des rayons de calorique.
  • 3 Fig. Émanation, lueur, apparence. Le premier rayon de la liberté a fondu toutes les statues qui avaient été érigées aux mauvais princes, Guez de Balzac, le Prince, V. Et des rayons de joie éclairant ses appas, Tristan, Marianne, V, 2. La tienne [ton âme], encor servile avec la liberté, N'a pu prendre un rayon de générosité, Corneille, Cinna, IV, 7. Une céleste flamme D'un rayon prophétique illumine mon âme, Corneille, ib. V, 3. Quelque lieu d'où ton sang tire son origine, Tu dois être un rayon de l'essence divine, Rotrou, Bélis. III, 4. Enfin il y a eu un rayon de bonheur sur les Grignan depuis le gain de ce procès…, Sévigné, 9 déc. 1688. N'admirez-vous pas l'éclat et la puissance que donne la réverbération du soleil [la faveur royale] ?… n'aurons-nous jamais un rayon ? Sévigné, 21 oct. 1676. Le premier rayon d'espérance vint de la princesse palatine ; honteuse de n'envoyer que cent mille livres au roi et à la reine de Pologne, elle les envoie du moins avec une incroyable promptitude, Bossuet, Anne de Gonz. Les rois doivent pour leur repos, autant que pour la décoration de l'univers, soutenir une majesté qui n'est qu'un rayon de celle de Dieu, Bossuet, Mar.-Thér. On est bien aise de savoir que des proches sont dans la splendeur, parce qu'il doit en rejaillir sur nous quelque rayon, Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 487. Quand, sur ton sommet enflammé [le Sinaï], Dans un nuage épais le Seigneur enfermé Fit luire aux yeux mortels un rayon de sa gloire, Racine, Athal. I, 4. Monsieur [à sa mort] n'eut qu'un rayon de connaissance d'un instant, et ce rayon ne revint plus, Saint-Simon, 93, 224. Le moindre rayon de vérité qui s'échappe au travers de la nue éclaire suffisamment les grands esprits, tandis que la vérité entièrement dévoilée ne frappe pas les autres, Fontenelle, Bernoulli. C'est dans les monarchies que l'on verra autour du prince les sujets recevoir ses rayons, Montesquieu, Esp. V, 12. Le rayon de la vie en ses yeux étincelle, Delille, Trois règ. III.
  • 4 Par analogie, certaines choses qui partent d'un centre commun et vont en divergeant. Une étoile à cinq rayons.

    Rayons d'une roue, bâtons qui vont du moyeu jusqu'aux jantes. Un rayon de la roue s'est rompu. Plutus est dans Paris… Tous viennent à genoux environner son char ; Les uns montent dessus ; les autres dans la boue Baisent en soupirant les rayons de la roue, Voltaire, Ép. XCIII.

  • 5 Terme de botanique. Rayons, les pédicules dont l'ensemble constitue une ombelle ; et, dans un assemblage quelconque de fleurs, celles qui occupent la circonférence du groupe.

    Rayons médullaires, lignes rayonnant du centre à la circonférence, à travers les couches ligneuses de la tige des dicotylédonées.

    Terme d'anatomie. Petites pièces osseuses, longues et grêles, soutenant les nageoires, et aussi stylets allongés qui, chez certains poissons, partent des vertèbres et des côtes, et supportent les chairs.

    Chez le cheval, on nomme rayons les divisions des membres : rayon de l'épaule, rayon de l'avant-bras, etc.

  • 6 Terme de géométrie. Demi-diamètre, ainsi dit parce que ces demi-diamètres partent du centre. L'obliquité de l'écliptique fut observée avec un quart de cercle de quinze coudées de rayon, Bailly, Hist astr. mod. t. I, p. 233.

    Fig. Mesurons le rayon de notre sphère et restons au centre, Rousseau, Ém. II.

    Rayon de courbure, le rayon du cercle osculateur d'une ligne courbe.

    Rayon vecteur, se dit, dans une courbe à foyers, de la droite qui va d'un foyer à un point de la courbe.

    Dans le système des coordonnées polaires, le rayon vecteur d'un point est la ligne droite qui va de ce point à l'origine des coordonnées.

    Par extension, à dix lieues, à quinze lieues de rayon, à dix lieues, à quinze lieues à la ronde.

    On dit de même : dans un rayon d'une lieue, à une lieue à la ronde.

  • 7Rayon de miel, morceau de gâteau de cire dont les cellules contiennent du miel ; ainsi dit à cause de la disposition en rayons des gâteaux des abeilles. Il [Samson] trouva un essaim d'abeilles dans la gueule du lion, et un rayon de miel, Sacy, Bible, Juges, XIV, 8.
  • 8Planches posées dans les armoires, dans les boutiques, dans les magasins, à l'effet de recevoir différents objets qu'on y range. Mettre les serviettes sur les rayons. Son bien ! n'en point garder était toute sa gloire ; Il ne remplirait point le rayon d'une armoire, Lamartine, Joc. Prol. 29.

    Tablettes où l'on place les livres dans une bibliothèque. Vous auriez l'honneur de reposer sur le même rayon entre Jean Hus, Socin, Zwingle, Luther et Calvin, Diderot, Mém. Promen. sceptique.

    Terme d'imprimerie. Planches disposées en forme de casier, pour mettre les casses lorsqu'elles ne servent pas.

  • 9 Terme de jardinage. Léger sillon tracé sur une planche, ou au bord d'une allée, avec le bout d'un bâton, pour disposer des plantes en ligne, ou pour y semer des graines menues.
  • 10 Terme de marine. Sortes de poignées qui débordent de la roue du gouvernail.

    Tringles qui servent de liaison aux pièces de la plate-forme des hunes.

  • 11 Terme d'anatomie. L'os du rayon, ou simplement le rayon, nom donné quelquefois au radius.
  • 12Nom d'une pièce de la coiffure des dames au XVIIe siècle. Plus de coiffures élevées jusqu'aux nues, plus de casques, plus de rayons…, Sévigné, 15 mai 1691. Les dames, en mettant leur rayon, agitent s'il faut faire un traité ou non, Maintenon, Lett. au duc de Noaill. 17 août 1710.

HISTORIQUE

XIVe s. En ung champ ou rayon d'une cha rue, Chron. de St-Denis, t. I, f° 215.

XVIe s. Et comme on voit souvent l'obscure nue Clere à moytié, par celestes rayons…, Marot, III, 77. La reverberation des rayons de la lune, qui donnoit contre les boucliers…, Amyot, Nicias, 39. François Ravaillac d'Angoumois, mettant le pied sur le raion d'une roue de derriere pour avancer son corps dans le carrosse…, D'Aubigné, Hist. III, 545. Je conseille, aiant tel plant en main, l'emploier, non à la taravelle, ains au raion ou fossé ouvert, De Serres, 165. L'os nommé rayon, autrement petit focile du bras, Paré, IV, 23. Il se fault contenter de la lumiere qu'il plaist au soleil nous communiquer par ses rayons, Montaigne, I, 250.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

RAYON, s. m. terme de Géométrie, c’est le demi-diametre d’un cercle, ou la ligne tirée du centre à la circonférence. Voyez Diametre.

Le rayon s’appelle en Trigonométrie, sinus total. Voyez Sinus.

Il est évident par la définition & par la construction du cercle, que tous ses rayons sont égaux. Voyez Cercle.

Dans la haute Géométrie, le rayon de la développée, le rayon de la courbure, ou le rayon osculateur, radius osculi, est la ligne droite CM, (Pl. analys. fig. 12.) représentant un fil, dont le développement a formé la courbe AM. Voyez Développée, Osculation, Osculateur, &c. Chambers. (E)

Rayon astronomique, est un instrument autrement nommé arbalestrille. Voyez Arbalestrille.

Rayon, (Optique.) trait ou ligne de lumiere qu’on imagine partir d’un corps lumineux. Voyez Lumiere.

M. Newton définit les rayons les moindres parties de la lumiere, soit qu’elles soient successives dans la même ligne, ou contemporaines dans plusieurs, c’est-à-dire que, selon ce philosophe, un rayon de lumiere est une suite de plusieurs corpuscules en très-grand nombre, qui s’échappent du corps lumineux, & qui se suivent pour ainsi dire à la file & en ligne droite.

Il paroît en effet que la lumiere est composée de parties successives & contemporaines ; puisqu’on peut intercepter dans un endroit celles qui viennent dans un instant, & laisser passer celles qui lui succedent l’instant d’après, intercepter celles qui viennent dans le même instant dans un endroit, & les laisser passer dans un autre.

Un rayon est appellé direct, lorsque toutes ses parties comprises entre l’œil & l’objet lumineux sont en ligne droite. Ce sont les propriétés de cette espece de rayon, qui font le sujet de l’optique proprement dite. Voyez Optique.

Un rayon rompu est celui qui s’écarte de cette direction, ou qui se détourne de sa route en passant d’un milieu dans un autre. Voyez Réfraction.

Si un rayon après avoir frappé la surface d’un corps, retourne en-arriere, on l’appelle réfléchi. Voyez Réflexion.

Dans l’un & dans l’autre cas, le rayon qui tombe sur le point de réflexion ou de réfraction, s’appelle incident. Voyez Incidence.

Les rayons paralleles sont ceux qui partant de divers points de l’objet, conservent toujours une égale distance les uns des autres. Voyez Parallele.

Les rayons convergens, sont ceux qui partant de divers points de l’objet, concourent ou tendent vers un même point. Voyez Convergent.

Les rayons divergens, sont ceux qui partant d’un point de l’objet, s’écartent & s’éloignent les uns des autres. Voyez Divergent.

Ce sont les diverses especes de rayons, directs, réfléchis ou rompus, qui servent à distinguer les différens corps que l’on considere en Optique : un corps, par exemple, qui répand la lumiere qui lui est propre, est appellé corps lumineux.

S’il ne fait que réfléchir les rayons qui lui viennent d’un autre corps, on l’appelle corps éclairé.

On l’appelle corps transparent, ou diaphane, quand il donne passage aux rayons. Voyez Diaphaneité. Et corps opaque, quand il les intercepte, ou qu’il leur refuse passage. Voyez Opacité.

Il suit de là qu’aucun corps n’envoye des rayons, qu’il ne soit lumineux ou éclairé. Voyez Radiation.

C’est par le moyen des rayons réfléchis des différens points des objets éclairés, & qui parviennent à l’œil, que ces objets deviennent visibles ; & de-là vient qu’on a donné à ces rayons le nom de rayons visuels. Voyez Visuel.

On remarque en effet, qu’un point d’un objet s’apperçoit de tous les endroits où l’art peut mener une ligne de ce point ; d’où il suit que chaque point d’un objet envoie de tous côtés un nombre infini de rayons. Il paroît encore par d’autres expériences, que les images de tous les objets desquels on peut mener des lignes droites à l’œil, se peignent dans cet organe au-delà du crystallin d’une maniere très-distincte, quoiqu’en petit. Voyez Vision & Œil artificiel. Chaque rayon emporte, pour ainsi dire, avec lui l’image du point de l’objet d’où il part ; de sorte que les divers rayons qui partent du même point, sont réunis en un seul par le crystallin ; & ce point de réunion est au fond de l’œil.

C’est la quantité & la densité des rayons qui partent d’un corps lumineux, qui constitue l’intensité de la lumiere ; mais il faut convenir que la direction suivant laquelle ces rayons frappent l’œil, y entre aussi. En effet, un rayon perpendiculaire frappant l’œil avec plus de force qu’un rayon oblique, en raison du sinus total au sinus de l’angle d’incidence, comme il résulte des lois de la percussion, affectera l’œil beaucoup plus vivement qu’un rayon oblique.

Si donc la quantité des rayons est égale, l’intensité sera comme le sinus de l’angle d’incidence ; si l’angle d’incidence est le même, l’intensité sera comme la quantité des rayons. Si l’une & l’autre different, l’intensité sera en raison composée de la densité des rayons, & du sinus de l’angle d’incidence.

Il suit de-là 1°. que si la lumiere se répand en lignes paralleles dans un milieu qui ne lui résiste point, son intensité ne variera point par l’éloignement.

2°. Que si elle se répand par des rayons convergens dans le même milieu, sa force sera en raison doublée réciproque des distances du point de concours. En effet, un cercle par exemple, étant mis à un pié de distance, recevra une certaine quantité de rayons : à deux piés de distance il ne recevra à-peu-près que le quart de la quantité de rayons qu’il recevoit auparavant ; à trois piés que la neuvieme partie de ces mêmes rayons. Voyez Qualité.

3°. Que si la largeur du plan éclairé est à la distance du point lumineux, comme 1 à 2000000, les mêmes choses doivent arriver à-peu-près, que si les rayons étoient paralleles : d’où il suit que comme le diametre de la prunelle, quand elle est dans sa plus grande largeur, excede à peine un cinquieme de pouce ; les rayons peuvent être censés tomber sur elle parallelement, lorsqu’ils viennent d’un point un peu éloigné.

4°. Si on présente une surface quelconque à des rayons paralleles qui tombent dessus perpendiculairement, & qu’ensuite on incline cette surface, la quantité des rayons diminuera en raison du sinus d’incidence au sinus total, & la force de ces mêmes rayons diminuera aussi dans la même raison ; de sorte que la raison composée de la quantité des rayons & du sinus d’incidence, sera comme le quarré de ce sinus. De-là vient cette regle que l’intensité des rayons de lumiere qui tombent sur une surface donnée, est en raison du quarré du sinus d’incidence.

L’effet des lentilles & des miroirs concaves, est de rendre divergens les rayons paralleles ; de rendre paralleles ceux qui sont convergens, & de faire que ceux qui sont divergens le deviennent encore plus. Voyez Miroir.

L’effet des lentilles & des miroirs convexes, est de rendre les rayons divergens paralleles, de rendre convergens ces derniers, & de faire que ceux qui sont convergens, le deviennent encore davantage.

Les rayons de lumiere ne sont point similaires ou homogenes ; mais ils different en réfrangibilité, en réflexibilité, & en couleur. Voyez Réfrangibilité.

C’est proprement de leur différente réfrangibilité que naissent toutes leurs autres différences ; du moins il paroît que les rayons qui conviennent ou different en ce point, conviennent ou different aussi dans tout le reste.

L’effet du prisme est de séparer les différentes sortes de rayons qui viennent pêle-mêle du soleil, & qui ont différens degrés de réfrangibilité, &c. Voyez Prisme & Réfraction.

Outre la réfrangibilité & les autres propriétés des rayons de lumiere dont on est déja assuré par des observations & des expériences, M. Newton soupçonne qu’ils peuvent en avoir un grand nombre d’autres ; particulierement celle d’être détournés par l’action des corps auprès desquels ils passent.

Ce philosophe croit que les rayons peuvent en passant par les extrémités des corps se replier en plusieurs manieres, & pour ainsi dire serpenter ; & que ceux qui paroissent tomber sur les corps, sont réfléchis ou rompus avant d’y arriver. Il ajoute qu’ils peuvent par le même principe souffrir différentes réfractions, réflexions, & inflexions. Voyez Distraction. Voici encore quelques questions que le même philosophe propose sur cette matiere.

N’est-ce point les rayons qui frappant le fond de l’œil excitent dans la rétine des vibrations qui s’étendent jusqu’au cerveau par le moyen des fibres, des nerfs optiques, & causent la vision ? Les rayons différens ne causent-ils point des vibrations plus ou moins fortes, qui excitent la sensation de différentes couleurs, de même que les vibrations de l’air, suivant leur plus ou moins de force, excitent les sensations de différens sons ? Voyez Son.

Les rayons les plus réfrangibles ne causent-ils pas les vibrations les plus courtes, pour exciter la sensation d’un violet foncé, & les moins réfrangibles les plus longues pour exciter cette sensation d’un rouge foncé ; & les divers espaces intermédiaires de rayons, des vibrations de grandeurs intermédiaires pour exciter les sensations des couleurs de même nature ? Voyez Couleur.

L’harmonie & la dissonnance des couleurs ne peut-elle pas venir de la proportion de ces vibrations, de même que celles des sons dépendent des vibrations de l’air ? Car il y a des couleurs dont l’union flatte l’œil, comme l’or & l’indigo, & d’autres dont l’accord est extrèmement desagréable.

Les rayons de lumiere n’ont-ils point divers côtés doués de plusieurs propriétés originales ? Il semble en effet, que chaque rayon de lumiere a deux côtés opposés qui possedent une propriété, d’où dépend la réfraction extraordinaire du crystal d’Islande, & deux autres côtés qui en sont dénués. Voyez Crystal d’Islande.

Les rayons ne sont-ils point de petits corps émanés des substances lumineuses ? En effet, de pareils corps peuvent avoir toutes les conditions de la lumiere ; & cette action & réaction entre les corps transparens & la lumiere, ressemble parfaitement à la force attractive qui subsiste entre les autres corps. Il n’est besoin d’autre chose pour la production de toutes les différentes couleurs, & de tous les degrés de réfrangibilité, sinon que les rayons de lumiere soient de différentes grosseurs ; car les moindres peuvent former le violet, qui est la plus foible & la moins brillante de toutes les couleurs, & celle qui se détourne le plus de son droit chemin à la rencontre des corps ; & les particules les plus grosses ne sont-elles pas celles qui produisent les couleurs plus fortes ; le bleu, le verd, le jaune & le rouge. Il n’est besoin d’autre chose pour faire que les rayons se réfléchissent & se transmettent aisément, sinon qu’ils soient de petits corps, qui par attraction, ou par quelque autre propriété semblable, excitent des vibrations dans les corps sur lesquels ils agissent ; car ces vibrations étant plus vives que celles des rayons, elles les changent & les alterent successivement, au point d’augmenter & de diminuer par degrés leur vîtesse, & d’y causer les variétés dont nous venons de parler.

Enfin, la réfraction extraordinaire du crystal d’Islande, n’est-elle pas causée par quelque vertu attractive qui réside dans certains côtés, tant du rayon, que du cristal ? Voilà les idées de M. Newton sur les propriétés des rayons de lumiere ; idées que ce philosophe n’a qu’ébauchées, parce qu’elles ne pouvoient pas être rendues autrement.

Rayon commun, en termes d’Optique, se fait quelquefois d’une ligne droite, tirée du point de rencontre des deux axes optiques, par le milieu de la ligne droite qui joint le centre des prunelles des deux yeux.

Rayon principal, en termes de Perspective, est la distance de l’œil au plan vertical. Voyez Perspective. Chambers. (O)

Pinceau de rayons, voyez Pinceau.

Rayon, en termes de Mécanique, se dit des rais d’une roue, parce qu’ils sortent du moyeu en forme de rayons.

Rayon visuel, (Nivell.) se dit dans l’opération d’un nivellement, quand vous mettant à 3 ou 4 piés de distance du niveau, vous posez l’œil, & vous vous alignez sur la surface de la liqueur colorée comprise dans les trois fioles : ce qui dirige votre rayon visuel, & forme une ligne de mire pour poser un jalon ou une perche à quelque distance.

Rayon extérieur, c’est, dans la Fortification, la ligne tirée du centre de la place à l’angle du polygone extérieur, ou à l’angle flanqué du bastion. C’est proprement le rayon du polygone extérieur. Ainsi OH, Pl. I. de fortification, fig. 1, est le rayon extérieur.

Rayon intérieur, c’est la ligne tirée du centre de la place à l’angle du centre du bastion, ou bien c’est le rayon du polygone intérieur, comme OK, Pl. IV. de Fortif. fig. 1. (Q)

Rayon, (Agriculture.) c’est le fond des sillons que produit la charrue, en labourant la terre en droite ligne ; on les fait en pente pour l’écoulement des eaux de pluie. (D. J.)

Rayon, (Jardinage.) espece de petite rigole profonde d’un pouce, & qu’on tire au cordeau sur des planches, pour y semer avec propreté les graines qui ne se sement point en plein chanp, comme les épinars, le cerfeuil, le persil, & quantité d’autres.

Rayon, s. m. (terme de Marchand.) il signifie des divisions d’armoires en quarrés, où l’on met différentes marchandises en ordre, & séparées les unes des autres.

Rayon, (terme de Monnoie.) les rayons sont des creux & cannelures qui sont dans les lingotieres, & qui servent de moule aux lingots. (D. J.)

Rayons, en terme d’Orfevre en grosserie, ce sont des traits, ou lames aiguës d’or ou d’argent, qui entourent la lunette d’un soleil, & imitent les rayons naturels de lumiere. Il y a des rayons simples, des rayons flamboyans, & des rayons à la bermine. Voyez ces mots à leur article.

Les rayons à la bermine sont des rayons réunis ensemble, & qui ne sont séparés qu’à leur extrémité, étant plus ou moins longs pour approcher la nature de plus près. On les appelle ainsi du nom d’un chevalier romain qui en a été l’inventeur.

Rayon flamboyant est un trait tourné en serpentant, & qui représente les variations de la flamme.

Rayon simple interne, ce sont des languettes d’or ou d’argent directes, qui imitent les rayons de lumiere. On en orne les soleils pour exposer le S. Sacrement.

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Étymologie de « rayon »

Dérivé de rai (voy. RAIS) ; Berry, rion, rayon, raie de charrue, sillon.

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(Ligne partant du centre) Dérivé de rai, avec le suffixe -on[1].
(Gâteau de cire, étagère) (1563) De l’ancien français ree (« rayon de miel »)[1] avec le même suffixe -on, plus avant, d’origine germanique et apparenté au néerlandais raat (« rayon de miel »), à l’allemand Roß (id.).
(Sillon) (1493) Dérivé de raie, avec le suffixe -on[1], en ancien français roion (« sillon »).
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Phonétique du mot « rayon »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
rayon rɛjɔ̃

Fréquence d'apparition du mot « rayon » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « rayon »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « rayon »

  • Depuis quelques jours le magasin Cap Vital, situé tout près de la pharmacie La Voie Romaine, spécialisé dans la vente et la location de matériel médical, a ajouté un rayon lingerie féminine et prothèses mammaires.
    ladepeche.fr — Bram. Cap Vital : un rayon lingerie féminine spécifique postopération chirurgicale - ladepeche.fr
  • Une table élégante est le dernier rayon de soleil que caresse le vieillard.
    Louis de Cussy
  • L'optimisme, c'est voir la vie à travers un rayon de soleil.
    Carmen Sylva
  • Un compliment est un rayon de soleil verbal.
    Robert Orben — One Liners
  • Au rayon romanesque des amours impossibles, il n'y a pas trente-six solutions, il y en a mille.
    Camille Laurens — L'Avenir
  • La technologie c’est comme le poisson. Plus ça reste en rayon, moins c’est appétissant.
    Andrew Heller — On the Information Highway
  • Rien de plus beau dans l'existence que de pouvoir allumer dans une âme le rayon de la joie !
    Georges Sengeris
  • Le bonheur est un rayon de soleil que la moindre ombre vient intercepter ; l'adversité est quelquefois la pluie du printemps.
    Proverbe chinois
  • Un rayon de soleil vaut tous les livres du monde.
    Christian Bobin — Tout le monde est occupé
  • Ses collègues l’ont surnommé "le martien". Depuis 8 ans, il vit sur Mars par robot interposé. Sylvestre Maurice est astrophysicien à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse (IRAP – CNRS/Université Paul Sabatier). Il y a quelques années, il avait imaginé l’instrument ChemCam (une caméra équipée d’un rayon laser), situé dans la tête du robot martien Curiosity. Cet instrument tire au laser sur des roches pour ensuite analyser, via la fumée dégagée, leur composition. Depuis 2012, ChemCam a procédé à plus de 700 000 tirs et analyses sur Mars. 
    LCI — SuperCam : quel est ce rayon laser français qui s'est envolé vers Mars avec Perseverance ? | LCI
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Images d'illustration du mot « rayon »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « rayon »

Langue Traduction
Anglais department
Espagnol rayo
Italien raggio
Allemand strahl
Chinois 射线
Arabe شعاع
Portugais raio
Russe луч
Japonais レイ
Basque ray
Corse ray
Source : Google Translate API

Synonymes de « rayon »

Source : synonymes de rayon sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot rayon au scrabble : 8 points

Rayon

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