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Propos

Définitions de « propos »

Trésor de la Langue Française informatisé

PROPOS, subst. masc.

I. − [Corresp. à se proposer de (v. proposer III)] Ce que l'on se propose. Synon. dessein, intention.Mon propos est de; il n'est pas de mon propos de. Mon propos n'est pas de prendre à parti (sic) le dodécaphonisme en général (Schaeffer,Rech. mus. concr., 1952, p.137).Notre propos est d'effectuer des recherches et d'autres opérations sur un champ statique (Jolley,Trait. inform., 1968, p.225).V. impossibilité ex. 2:
1. ... réalité, beauté, poésie, tels seront les trois déesses, trinité plutôt que triade, à laquelle il [le peintre] rendra son culte. Selon son propos ou selon le moment, selon sa nature aussi, le grand peintre invoque sans doute l'une plutôt que l'autre... Huyghe,Dialog. avec visible, 1955, p.95.
[En parlant d'une oeuvre de l'esprit] Ainsi font (...) grammaires et dictionnaires dont le propos est moins de condamner les sens et les tournures erronées (...) que de leur fixer un sens juste (Paulhan,Fleurs Tarbes, 1941, p.144).
De propos délibéré*.
Ferme propos
Dessein arrêté, résolution. Chacun faisait le ferme propos de servir (Barrès,Cahiers, t.11, 1916, p.204).Il n'y a que le travail (...) et le ferme propos de ne se préoccuper en rien de la façon dont il est accueilli (Larbaud,Journal, 1935, p.367).
RELIG. Volonté (de ne plus pécher) (d'apr. Foi t.1 1968). Ils faisaient des prières publiques et tenaient le ferme propos de s'amender (A. France,J. d'Arc, t.1, 1908, p.274).
II. − Ce que l'on dit ou ce dont il est question.
A. − Ce que l'on dit.
1. Souvent au plur. Paroles échangées. De propos en propos, l'aîné, peu patient Jette à la tête de son frere Le perdreau disputé (Florian,Fables, 1792, p.124).Leurs propos s'échangèrent à voix basse (Toepffer,Nouv. genev., 1839, p.214).Et dussiez-vous trouver mon propos hasardeux (Ponchon,Muse cabaret, 1920, p.142).Certaines personnes (...) émettaient des propos violemment bellicistes (Arts et litt., 1936, p.34-3).
SYNT. Des propos anodins, désobligeants, diffamatoires, égrillards, grivois, ignobles, incohérents, inconsidérés, inconvenants, indécents, libres, méprisants, obscènes, pittoresques, puérils, rassurants, salés, sibyllins, vifs; de méchants propos; de doux propos; échanger des propos; tenir des propos injurieux; se répandre en propos amers; un échange de propos.
En propos seulement; en propos et non en acte. Uniquement en paroles. Hier (...) l'envie m'a pris de répondre un peu à Ernest Raynaud sur la Rime, qu'il attaque avec une virulence qui m'a fait réfléchir aux torts que j'ai pu avoir, en propos seulement, du moins je l'espère, envers elle (Verlaine,OEuvres posth., t.2, Crit. et conf., 1896, p.281).
Péj. Paroles en l'air ou paroles médisantes. Je me moque des propos (Ac.1935).Je ne savais qui approchait de la maison, et l'on fait tant de propos sur mon compte! (Sand,Beaux MM.Bois-Doré, t.2, 1857, p.53).Mais l'écrivain est plus diffamé par sa condition réelle que par tous les propos dont il est l'objet (Maurras,Avenir intellig., 1905, p.90).
Propos de table. Conversation tenue à table; p.ext., conversation assez superficielle qui roule sur divers sujets d'actualité. Tendez l'oreille dans les restaurants: l'insécurité a pris le pas sur les vacances dans le hit-parade des propos de table. On se raconte des histoires de femmes attaquées, de voitures volées, de pavillons de grand-mère cambriolés (Le Nouvel Observateur, 16 févr. 1976, p.36, col. 3).
Propos interrompus. Jeu de société dans lequel les joueurs sont assis en cercle, adressent à voix basse une question à l'un de leurs voisins, répondent à la question de l'autre et associent ensuite la réponse qu'ils ont reçue à la question qu'ils ont posée, ce qui produit des coq-à-l'âne risibles. Jouer aux propos interrompus (ou rompus). P. anal., vx. Propos interrompus. Discours sans suite. Pendant un quart d'heure, jouant aux propos interrompus, ils parlèrent sans se comprendre, de l'urgence d'un bon mariage pour Lauriane (Sand,Beaux MM.Bois-Doré, t.1, 1857, p.155).
Avant-propos*.
2. P. méton. Façon de s'exprimer, de mener la conversation. Avoir le propos brusque, sec, méchant, caustique; leste dans le propos. Et ici je rencontre un témoin brave, spirituel, galant et brillant, au propos bien français (...), le marquis de Valfons (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t.11, 1867, p.99).Ce grand garçon (...) n'avait pas seulement l'air résolu, il en avait aussi le propos (Gobineau,Pléiades, 1874, p.149).La bienséance a civilisé la vie mondaine des salons, où la galanterie s'essaie à respecter la décence par l'ingéniosité du propos (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p.44).
3. [P. réf. au genre pratiqué par le philosophe Alain qui a intitulé ainsi divers recueils de ses articles] Article, bref essai. Le propos, genre littéraire, fut inventé par Alain (A. Maurois, Préf. auxProposd'Alain ds Foulq.-St-Jean1962).
4. LING. (dans la terminol. de Ch. Bally). Ce qui est dit du thème. Synon. prédicat (psychologique), rhème.La pensée qu'on veut faire connaître est (...) le but, la fin de l'énoncé, ce qu'on se propose, en un mot: le propos; on l'énonce à l'occasion d'une autre chose qui en forme la base, le substrat, le motif: c'est le thème (BallyLing.1950, § 61):
2. La phrase suivante est interrogative: Quand aura lieu la rentrée? Tout le propos interrogatif de cette phrase porte sur la date, car personne ne met en question que la rentrée aura lieu. On dit que quand exprime le propos de la phrase; aura lieu la rentrée en exprime le thème (du grec thêma «ce qui est posé»). Cette distinction est de nature «logique». Si quelqu'un répond: La rentrée aura lieu le 15 septembre, les mots La rentrée aura lieu n'ont aucune valeur informative; l'élément d'information est apporté par la date, le 15 septembre, à laquelle se réduit la portée du «propos» déclaratif; les mots qui précèdent constituent le «thème». H. Bonnard,Code du fr. cour., 1981, p.22.
B. −
1. Ce dont il s'agit, ce dont il est question. Synon. sujet.Sortir de son propos; revenir à son propos. Mgr Duberville détourna la tête, geste qui pouvait s'interpréter comme signifiant son désir de changer de propos, mais j'étais résolu à insister jusqu'à ce que j'eusse obtenu de lui une réponse à l'interrogation qui me brûlait les lèvres (Billy,Introïbo, 1939, p.182).
Laisser tomber le propos. Quitter le sujet. Pour le coup, Jourdan haussa les épaules et, conscient d'avoir affaire à un imbécile, laissa tomber le propos (Aymé,Uranus, 1948, p.200).
GRAMM. Complément de propos. ,,[Le] complément de propos (...) mentionne le thème dont quelque chose est dit... Il dit du mal de Pierre. Il a écrit un article sur le chômage`` (G. Moignet, Systématique de la lang. fr., 1981, § 375).
2. À propos (de)
a) Au sujet de, en ce qui concerne. À propos de notre dossier; à propos de l'inflation. Les Arabes soulevaient de grosses difficultés à propos des notions d'être et d'unité (Théol. cath.t.4, 11920, p.1182).En 1901, il m'était arrivé, à propos de Jaurès, de me battre à l'épée avec Gérault-Richard (L. Daudet,Brév. journ., 1936, p.127).Nous verrons plus loin à propos de l'émeraude [que...] (Metta,Pierres préc., 1960, p.39).
À tout propos. À chaque instant, en toute occasion, sous n'importe quel prétexte. Il disait à tout propos: «Cela regarde l'autorité administrative» (Stendhal,L. Leuwen, t.3, 1835, p.91).Elle s'exagérait démesurément mes bonnes qualités et laissait voir à tout propos cette exaltation qui m'était pénible (A. France,Pt Pierre, 1918, p.11).
Rem. Rare au plur. à tous propos (Hanse 1949).
À propos de rien; à propos de tout et de rien. Sans raison, sans motif véritable. Cette secte avait été importée à Burbach par un faquin appelé Schmidt. Dans certains pays, on appelle ceux qui en font partie «les chrétiens gais», parce que, à propos de tout et de rien, ils se mettent à crier comme des échaudés sous prétexte de chanter des psaumes (Gobineau,Pléiades, 1874, p.117).
Fam., vx. À propos de bottes. Même sens. Il est venu me quereller à propos de bottes (Ac.1935).
b) À ce propos. À ce sujet. [Sert notamment à introd. une rem. incidente] Plusieurs (...) ne craignent pas d'évoquer à ce propos le souvenir de la féodalité (Meynaud,Groupes pression Fr., 1958, p.281):
3.En effet, fit remarquer Brichot, la rue du Temple s'appelait rue de la Chevalerie-du-Temple. Et à ce propos, me permettez-vous une remarque, Baron? dit l'universitaire. −Quoi? Qu'est-ce que c'est? dit sèchement M. de Charlus, que cette observation empêchait d'avoir son renseignement. −Non, rien, répondit Brichot intimidé. C'était à propos de l'étymologie de Balbec qu'on m'avait demandée. Proust,Sodome, 1922, p.1105.
c) P. ell. À propos. [Marque que l'on va parler de quelque chose dont on se souvient subitement (en continuité ou, plus gén., en rupture avec ce qui précède)] −Bah! dit-elle en plaisantant, il peut bien perdre, puisqu'il va tous les nettoyer aux courses. Il se contenta de répondre par un mince sourire mystérieux. Puis, légèrement: −À propos, je me suis permis de donner votre nom à mon outsider, une pouliche... Nana, Nana, cela sonne bien. Vous n'êtes point fâchée? (Zola,Nana, 1880, p.1370).Je partais ce soir si je l'avais trouvé. Mais Bruidequille est un mufle, il aura porté l'affaire à un autre... À propos, est-ce qu'on dîne? (Miomandre,Écrit sur eau, 1908, p.34).
III. − À propos (hors de propos, mal à propos)
A. − Loc. adv. De façon opportune, d'une manière qui convient. Synon. opportunément.
1. [En parlant de pers. qui agissent volontairement] Faire qqc. à propos, bien à propos, fort à propos. Ce père d'adoption, qui m'avait réservé si à propos cette ressource contre des revers inattendus (Nodier,Fée Miettes, 1831, p.88).Ainsi, employer toutes ses forces à propos, et sans passion comme sans crainte, ce serait être pleinement homme (Senancour,Obermann, t.2, 1840, p.238).Quelques horions distribués à propos rebutèrent les persécuteurs de Marquez (Larbaud,F. Marquez, 1911, p.88).V. inventer A 1 ex. de Stendhal, L. Leuwen.
2. [En parlant de faits indépendants de la volonté hum.] Qqc. arrive, tombe (fam.), vient à propos. Voilà une rivière qui ne pouvait déborder plus à propos (Reybaud,J. Paturot, 1842, p.198).Une énorme paire de lunettes bleues qui venaient là bien à propos pour corriger ce qu'il y avait d'un peu trop farouche dans la tournure de notre héros! (A. Daudet,Tartarin de T., 1872, p.46).Cette lecture arrive à propos pour me distraire des tristesses de l'heure présente (Barrès,Cahiers, t.5, 1906, p.3).
Mal à propos. De manière intempestive, inopportune, à contretemps. Des railleries de mauvais goût viennent se mêler mal à propos à des sentimens de désespoir ou d'adoration (Sénac de Meilhan,Émigré, 1797, p.1681).La Limagne, dans ses dimensions vraies, qu'on a parfois mal à propos étendues, ne dépasse guère 600 ou 700 kilomètres carrés (Vidal de La Bl.,Tabl. géogr. Fr., 1908, p.299).
Hors de propos. De façon inopportune, sans raison. En applaudissant hors de propos et sans mesure (Cladel,Ompdrailles, 1879, p.208).
B. − Loc. adj. Opportun.
1. [Comme attribut de l'obj.] Je crois à propos de le renvoyer (Fourier, 1821ds Doc. hist. contemp., p.160).Tant qu'on jugera à propos de conserver un impôt sur le sel (Monopole et impôt sel, 1833, p.24).
2. [Comme attribut du suj. réel en tournure impers.] Mais comme cette cure n'est que palliative, il est à propos de chercher à détruire la cause du mal (Geoffroy,Méd. prat., 1800, p.400).
3. Rare. [Comme épithète] Un ravalement de la plaine, un mouvement de terrain, un sentier transversal à propos, un bois, un ravin, peuvent arrêter le talon de ce colosse qu'on appelle une armée et l'empêcher de reculer (Hugo,Misér., t.1, 1862, p.378).
4. Hors de propos. [Comme attribut ou comme épithète] Inopportun. Une réaction hors de propos. Cette lettre m'apparut hors de propos (Joffre,Mém., t.1, 1931, p.228).Le jeu revêt une importance telle qu'on ne le juge pas hors de propos dans une cérémonie sacrée (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.198).
C. − À(-)propos, subst. masc.
1. Vieilli. Caractère de ce qui vient à point nommé, opportunité. L'à-propos fait le mérite de tout, donne du prix à tout (Ac.1798).Je ne vois pas l'à-propos de cette plaisanterie (Ac.1935).Il est impossible d'obtenir la guerre aussi-tôt qu'on la désire, de saisir l'à-propos du moment dont on en fait dépendre le succès (Robesp.,Discours, Guerre, t.8, 1792, p.88).
2. Capacité de réagir de manière convenable et à point nommé. Répondre avec à-propos; esprit d'à-propos; manque d'à-propos. Voilà pourquoi les femmes écrivent (...) bien (...) Leur faculté d'à-propos, leur lucidité extrême dans certains cas, trouvent ici merveilleusement leur application (Delacroix,Journal, 1853, p.9).Ce sourire rapide et très-séduisant dont il savait faire avec tant d'à-propos tantôt une caresse et tantôt une arme (Fromentin,Dominique, 1863, p.94).C'était plus que des questions de technique! d'astuce! d'à-propos!... À nous de démontrer nos talents! (Céline,Mort à crédit, 1936, p.515).
3. P. méton., vieilli. Réaction opportune. Elle eut des à-propos de crime et de raison qui étonnent et font frémir de frayeur et d'admiration (Chênedollé,Journal, 1809, p.47).
En partic. Parole opportune. Le ton, les manières, une certaine élégance qui cache le défaut de solidité, l'art des à propos, tout cela se trouve sans effet au milieu d'hommes étrangers au grand monde et habitués à réfléchir (Sénac de Meilhan,Émigré, 1797, p.1588).
4. Rare, LITT. OEuvre de circonstance, notamment courte pièce de théâtre. Quand un de ces à-propos d'anniversaire conquiert d'emblée le public (...), on le joue quinze fois, vingt fois de suite (A. Daudetds J.O., 24 janv. 1876, p.720, col. 3 ds Littré Suppl. 1877).On fit encore appel à Lecocq pour écrire la musique d'une fantaisie en un acte, un simple à-propos de Paul Gavault, les Poupées de M. Dupont (L. Schneider,Maîtres opérette fr., 1924, p.239).
Prononc. et Orth.: [pʀ οpo]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1214-27 «ce qu'on se propose de faire, intention, projet» (Manessier, 3eContinuation de Perceval, éd. W. Roach, 39113); 1216 ferm propos (Anger, Vie de St Grégoire, 187 ds T.-L.); 1remoit. xiiies. [ms.] (Fragments d'une ,,Vie de St Thomas de Cantorbery`` éd. P. Meyer, fol. IV vo, 66); 2. a) ca 1380 «ce dont on parle, qu'on se propose de traiter dans un ouvrage» (Jean Lefèvre, Vieille, 74 ds T.-L.: feray ci un peu de pause, Pour mon propos examiner); fin xves. (Philippe de Commynes, Mém., Prol., éd. J. Calmette, t.1, p.3); b) ca 1510 au plur. «mots échangés au cours d'une conversation» (Ph. de Vigneulles, Cent nouvelles [Livingstone, R.S.S., X, 196] ds Hug.). B. A propos 1. a) fin xves. a tous propos «à chaque instant» (Philippe de Commynes, op. cit., II, VI, t.1, p.129); 1549 a quel propos...? (Est.); 1580 à propos de «au sujet de» (Montaigne, Essais, I, 4, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p.22); id. à ce propos «à ce sujet» (Id., ibid., I, 17, p.73); b) 1579 p.ell. à propos introduisant une phrase (G. Chappuys, trad. S. Guazzo, La civile conversation, 204 ds Quem. DDL t.19); 2. a) fin xves. à propos «en relation avec les circonstances, de manière opportune» (Philippe de Commynes, op. cit., VIII, XIII, t.3, p.204); 1538 bien a propos; mal a propos (Est., s.v. commodum, commode); b) 1549 empl. adj. issue hors de propos «digression» (Est.); 3. 1700, 21 déc. empl. subst. «oeuvre littéraire composée pour une circonstance» (Maintenon, Lett. au duc de Noailles ds Littré). Déverbal de proposer*. Fréq. abs. littér.: 8791. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9438, b) 13773; xxes.: a) 14475, b) 13247. Bbg. Keller (H.-E.). Notes d'étymol. gallo-rom. et rom. Mél. Wartburg (W. von) t.2 1968, p.240. _ Métral (J.). À partir d'Agora... Cah. Ling. Fr. Genève. 1982, no4, pp.224-226. _ Quem. DDL t.19.

Wiktionnaire

Nom commun - français

propos \pʁɔ.po\ masculin

  1. Paroles échangées dans la conversation.
    • C’étaient des commerçants du quartier […]. Il suffisait de les voir, d’écouter leurs propos inoffensifs, émaillés de vérités premières. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • La quakeresse répéta en détail la conversation qu'elle avait entendue la veille. Sa mémoire était excellente et elle put redire mot pour mot les propos des officiers britanniques. — (Kurt Singer & Jane Sherrod, Les espions qui ont changé l’histoire, traduit de l'anglais par Bruno Bax, Paris : Presses de la Cité, 1961, page 36)
    • Sous le titre allusif « le poids de l’administration », il taillait un costume sur mesure à Si Omar et pour ce faire rapportait des propos qu’il imputait à Meyer. — (Anne Leduc, Le chant du lendemain: Alger, 1962-1969, Bouchène, 2004, page 63)
    • Très vite, on trouve de bien étranges propos. Ceux-ci par exemple, dans les Pages françaises, de Paul Déroulède : « En avant ! Tant pis pour la tombe. La mort n'est rien. Vive la tombe ! » — (Thérèse Delpech, L'ensauvagement : Le retour de la barbarie au XXIe siècle, éd. Bernard Grasset, 2005, p. 173)
  2. Élément du discours.
    • Et sans doute avait-il encore moins envie de faire le moindre commentaire sur l’interminable litanie des propos rabat-joie que L’Ecclésiaste donne à entendre dans la Bible. — (Jean Bessière, La Vie de l'esprit pour garde du corps, Editions Edilivre, 2017, page 102)
    • Propos interrompu, Discours, conversation sans suite, sans liaison.
    1. Nom d’un petit jeu de société.
      • Jouer aux propos interrompus.
  3. (Absolument) (Surtout au pluriel) Paroles en l’air ; médisances.
    • Quant à l'autre femme dont tu parles, elle provoqua les propos de madame de Mi. par sa folle jalousie , et même par des insolences. Cela étoit d'autant plus bizarre et impardonnable , qu’elle avoit alors deux ou trois hommes , et que presque certainement elle ne m'a jamais aimé. — (Lettre à Sophie, non datée, probablement début juillet 1779, dans les Lettres originales de Mirabeau, écrites du donjon de Vincennes, pendant les années 1777, 78, 79 & 80, recueillies par P. Manuel, tome 3, Paris : chez J.B. Garnery, Strasbourg : chez Treuttel & Londres : chez Boffe, 1792, page 323)
  4. Résolution formée.
    • Il vint là avec un ferme propos, avec un propos déterminé de contredire tous ceux qui parleraient.
    • Avoir un ferme propos de s’amender.
    • Se confesser de ses péchés avec le ferme propos de n’y plus retomber.
    • Avoir le ferme propos.
  5. Ce dont il s’agit, le sujet dont on parle.
    • Ce n’est pas mon propos.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PROPOS. n. m.
Paroles échangées dans la conversation. Propos agréable. Propos fâcheux. Ils ont tenu d'étranges propos. Propos de table. Vous tenez là des propos un peu trop libres. Tenir de joyeux propos. Changeons de propos. Revenons à notre propos. De propos en propos, nous sommes tombés sur ce sujet, sur ce chapitre. Il lui est échappé un propos indiscret, hasardé. Propos interrompu, Discours, conversation sans suite, sans liaison. C'est aussi le nom d'un Petit jeu de société. Jouer aux propos interrompus.

PROPOS, employé absolument, signifie souvent Paroles en l'air, médisances. Je me moque des propos. Tenir des propos. Se permettre des propos. On a tenu des propos sur son compte. Il signifie encore Résolution formée. Il vint là avec un ferme propos, avec un propos déterminé de contredire tous ceux qui parleraient. Avoir un ferme propos de s'amender. Se confesser de ses péchés avec le ferme propos de n'y plus retomber. Avoir le ferme propos.

À PROPOS, loc. adv. Convenablement au sujet, au lieu, au temps, aux personnes, etc. Parler à propos. Vous venez à propos. Il arrivera à propos. Nous avions besoin de vous, vous venez bien à propos. Mal à propos se dit dans le sens contraire. Il parle toujours mal à propos. Vous venez bien mal à propos. Mal à propos signifie aussi Sans raison, sans sujet. C'est mal à propos qu'on vous a dit cela.

À PROPOS est aussi une façon de parler dont on se sert lorsque, à l'occasion d'une chose dont il a été parlé, on vient à dire quelque autre chose qui a plus ou moins de rapport avec elle et qui parfois n'en a aucun. À propos, vous parliez de votre ami : donnez-nous-en des nouvelles. À propos, dites-nous donc ce que vous savez de cette affaire. Il est encore une Manière de dire dont on se sert dans le discours familier lorsqu'on vient à parler de quelque chose dont on se souvient subitement. À propos, j'allais oublier de vous dire...

À PROPOS tient quelquefois lieu d'adjectif et signifie Convenable. On n'a pas jugé qu'il fût à propos, on n'a pas jugé à propos de faire telle chose. J'ai jugé à propos que vous vinssiez ensemble. C'est un homme qui ne dit jamais rien de raisonnable, rien d'à propos. Il est à propos de faire cela. Il n'est pas à propos d'aller si vite. En ce sens il s'emploie aussi substantivement; on l'écrit alors avec un trait d'union. Il a eu dans son allocution le mérite de l'à-propos. Je ne vois pas l'à-propos de cette plaisanterie. Le grand mérite de ce qu'il dit tient à l'à-propos. Voilà un fort joli à-propos. L'esprit d'à-propos. Un à-propos, Une œuvre composée à l'occasion d'un événement. Un à-propos en vers.

À PROPOS DE, loc. prép. Au sujet de. Cela est arrivé à propos d'un tel. À propos de ce que vous disiez, j'ai appris que... À propos de rien, Sans raison, sans motif raisonnable. Il est venu nous dire cela à propos de rien. Il s'est fâché à propos de rien. Fig. et pop., À propos de bottes a le même sens. Il est venu me quereller à propos de bottes. À quel propos? À propos de quoi? Pour quel sujet? Pour quelle cause?

À TOUT PROPOS, loc. adv. En toute occasion, à chaque instant. Il se met en colère à tout propos.

DE PROPOS DÉLIBÉRÉ, loc. adv. À dessein, exprès. Il a fait cela de propos délibéré.

HORS DE PROPOS, loc. adv. Mal à propos, sans raison, sans sujet. Il a parlé de cela hors de propos. Cela est hors de propos. Il ne faut pas s'échauffer hors de propos.

Littré (1872-1877)

PROPOS (pro-pô) s. m.
  • 1Résolution. Je vous demande si… vous voulez vous convertir d'une volonté forte, pleine, sincère, qui ne forme pas des propos vagues et éloignés de changement, Massillon, Carême, Confess. Les sacrements nous laissent toutes nos passions, parce que nous les avions toutes portées au tribunal sacré sans aucun propos réel de les finir, Massillon, Carême, Pâques. Je ne puis vous donner l'absolution, que vous n'ayez fait un ferme propos de ne travailler de votre vie au Journal de Trévoux, Voltaire, Facéties, Appar. jés. Bertier.
  • 2Sujet, but, motif. Un mot assez plaisant qui vient à mon propos, Régnier, Sat. IX. Il [Simonide] se jette à côté, se met sur le propos De Castor et Pollux…, La Fontaine, Fabl. I, 14. Le loup donc l'aborde humblement, Entre en propos…, La Fontaine, ib. I, 5. Laissant à part les autres débats qui ne font rien à notre propos, Bossuet, Lett. 53. Mais, pour borner enfin tout ce vague propos, Boileau, Sat. X. Chacun sait son métier ; Suivons notre propos, Boileau, ib. x. Entre Leclerc et son ami Coras… N'a pas longtemps, s'ourdirent grands débats Sur le propos de leur Iphigénie, Racine, Épigr. III.
  • 3Discours qu'on tient dans la conversation. Mais changeons de propos, on vient d'ouvrir la porte, Mairet, Solim. V, 3. J'espère à mon retour Ne vous entretenir que de propos d'amour, Corneille, Hor. III, 3. Dans le moment qu'ils tenaient ces propos, Le lion sort et vient d'un pas agile, La Fontaine, Fabl. VI, 2. C'est la louange, Iris ; vous ne la goûtez point ; D'autres propos chez vous récompensent ce point : Propos, agréables commerces, Où le hasard fournit cent matières diverses, La Fontaine, ib. x, 1. Je ne doute pas que mon jaloux fâcheux ne soit toujours présent, et n'empêche tous les propos que nous pourrions avoir ensemble, Molière, le Sicil. 10. La papauté devait tomber dans peu de temps, mais seulement par le souffle de la prédication de Luther, pendant qu'il tiendrait de doux propos au coin de son feu avec son cher Melanchthon, Bossuet, 5e avert. 4. Le Parnasse surtout, fécond en imposteurs, Diffame le papier par ses propos menteurs, Boileau, Épit. IX. Un libertin… qui… Tient que ces vieux propos de démons et de flammes Sont bons pour étonner des enfants et des femmes, Boileau, Sat. IV. De propos en propos on a parlé de vers, Boileau, ib. III. Propos de table, traits de gaieté et de familiarité qui échappent dans un repas, Voltaire, Dict. phil. Table. L'évêque a le propos galant, Rousseau, Hél. II, 14. Ton père avait rejeté avec mépris cette proposition, et c'était là-dessus que les propos commençaient à s'échauffer, Rousseau, ib. I, 62. S'il passait près de nous quelque paysan retournant au travail, ses outils sur l'épaule, je lui réjouirais le cœur par quelques bons propos, Rousseau, Ém. IV.

    PROVERBE

    Changement de propos réjouit l'homme.
  • 4Vain discours, médisances. On a tenu des propos sur son compte. Notre commun repos Me doit mettre au-dessus de tous les vains propos, La Fontaine, Filles de Minée. Et, pour ne vous point mettre aussi dans le propos, Molière, F. sav. IV, 3. Dans les grandes villes, les propos sont vifs, mais ils ne sont point de durée, Comte de Caylus, Palais des idées, Œuv. t. IX, p. 53, dans POUGENS. Tous ces gens redoutés, Fameux par les propos et par les faussetés, Vus de près ne sont rien, Gresset, Méch. V, 4. Il s'emporte d'abord ; Il me tient des propos… et devant George encor ! Collin D'Harleville, Vieux célib. II, 5. Marquise enfin des plus sévères ; Elle nargue les sots propos, Béranger, Enf. de bon. mais.
  • 5 Terme de jeux. Propos interrompus, amusement dans lequel, tous les joueurs étant rangés en cercle, chacun fait une réponse à son voisin de droite et adresse une question à celui de gauche : puis répète la question faite, et la réponse qu'il a reçue, comme si elles se correspondaient ; ce qui produit une incohérence qui fait rire.

    Fig. Jouer aux propos interrompus, se dit quand plusieurs interlocuteurs, ne se comprenant pas, parlent de choses différentes.

    On dit aussi propos rompus. L'éloignement cause nécessairement ces propos rompus, Sévigné, 177.

    Fig. Propos interrompu, discours, conversation sans suite et sans liaison.

  • 6Insinuation faite sur quelque matière, pourparler, proposition. Jeter des propos d'accommodements. C'est toujours par quelque changement [échange de charges] que l'on entre en propos avec ce ministre [Louvois], Sévigné, 29 sept. 1680.
  • 7À propos, loc. adv. Convenablement au lieu, au sujet, etc. Voyez qu'un bon génie à propos nous l'envoie, Corneille, Hor. I, 1. Il [le renard] leur applique un mot qu'un buste de héros Lui fit dire fort à propos, La Fontaine, Fabl. IV, 14. Qu'admira-t-on davantage, ou de ce que ce secours vint si à propos, ou de ce qu'il vint d'une main dont on ne l'attendait pas ? Bossuet, Anne de Gonz. Elle ne s'embarrasse jamais, parce qu'elle fait chaque chose à propos, Fénelon, Tél. XXII. Voilà ce que c'est que de venir au monde à propos : si le cardinal de Retz reparaissait aujourd'hui, il n'ameuterait pas dix femmes de Paris, Voltaire, Dict. phil. Sociniens.

    Tout à propos, même sens. Le sort tout à propos me l'offre à ce passage, Rotrou, Bélis. I, 2. L'abbé Arnauld arriva hier tout à propos pour me dire adieu, Sévigné, 423.

    À propos s'emploie aussi adjectivement au sens de convenable. Présumez avec moi Qu'il est plus à propos qu'il vous cèle pourquoi, Corneille, Poly. I, 3. J'aurai soin de ne pas troubler votre repos, Et de ne rien souffrir qui ne soit à propos, Molière, Tart. V, 4. Mais ils pourraient ici découvrir ma venue, Qu'il est à propos de cacher, Molière, Amph. I, 3. La parole d'une sainte est à propos sur ce sujet : qu'il ne faut pas…, Pascal, Lett. à Mlle de Roannez, 9. Narbal ne jugea pas à propos, pendant la vie de Pygmalion, de faire venir Baléazar, Fénelon, Tél. VIII.

    S. m. L'à-propos (en cet emploi il s'écrit avec un trait d'union), ce qui est à propos. Mon expérience à la cour m'a appris que rien n'y était plus rare que l'à-propos, Maintenon, Lett. au duc de Noailles, 21 déc. 1700. Une infinité d'allégories fines sur les mœurs du temps [dans la Princesse d'Élide, de Molière], et des à-propos qui font l'agrément de ces fêtes, mais qui sont perdus pour la postérité, Voltaire, Louis XIV, 25. Il n'y a rien tel que l'à-propos, Voltaire, Lett. Thiriot, 16 août 1743. On augmente même par l'éducation ce sang-froid, cet à-propos de courage chez les animaux, Buffon, Nature des animaux. Le tact de l'à-propos, le soin des convenances, Delille, Convers. III.

    Un poëte a personnifié l'à-propos. Le père du commerce aimable, Dieu qu'à tort oublia la fable, Le sage, le prompt à-propos, Lamotte, dans DESFONTAINES.

    À propos de, loc. prép. Au sujet de. On plaint ce pauvre genre humain qui s'égorge dans notre continent à propos de quelques arpents de glace en Canada, Voltaire, Lett. Moncrif, 27 mars 1757.

    À propos de, se dit, lorsque, à l'occasion de quelque chose dont il a été parlé, on vient à dire quelque chose qui y a rapport. À propos de goût et de génie, l'Éloge de M. de Montesquieu par M. d'Alembert est un ouvrage admirable ; il y a confondu les ennemis du genre humain, Voltaire, Lett. Briasson, 13 févr. 1756.

    Absolument. À propos, vous parliez de nouvelles, il vient d'en arriver d'importantes.

    À propos s'emploie absolument aussi, lorsque à l'occasion d'une chose on se souvient subitement de quelque autre chose qui s'y rapporte, ou même, dans la conversation familière, ne s'y rapporte pas du tout. À propos, j'oubliais de vous dire… Ah ! madame, à propos, vous avez quelque accès Auprès du rapporteur que j'ai dans mon procès ; Écrivez-lui, de grâce, un mot pour mon affaire, Regnard, le Distr. II, 6. À propos, monsieur Memnon, pourquoi avez-vous perdu un œil ? et elle passa sans attendre la réponse, Voltaire, Memnon. À propos, dit Candide, pensez-vous que la terre ait été originairement une mer, comme on l'affirme dans ce gros livre qui appartient au capitaine du vaisseau ? Voltaire, Candide, 21.

    À propos de rien, sans aucun rapport à ce qui a précédé ; sans sujet. Il se fâche toujours à propos de rien. Il ne sera jamais à propos de lui dire je vous aime, à moins qu'on ne le lui dise à propos de rien, Marivaux, le Legs, sc. 3.

    Familièrement. À propos de bottes, sans raison. À propos de bottes, nous ne sommes pas loin de la maison de Florinde, Comédies des Prov. I, 1 (1636) Après une visite qu'elle nous a faite à propos de bottes, Mme D'Épinay, Mém. t. II, p. 157, dans POUGENS.

  • 8À ce propos, au sujet de ce dont il s'agit. Écoutez à ce propos le profond raisonnement non d'un philosophe qui dispute dans une école…, Bossuet, Duch. d'Orl. On dit, à ce propos, qu'un jour ce dieu bizarre…, Boileau, Art p. II.
  • 9À quel propos ? à propos de quoi ? pour quel sujet ? pour quelle cause ? À quel propos me traitez-vous ainsi ? Corneille, Médée, II, 2. À quel propos toute cette éloquence ? La Fontaine, Court. Depuis quelque temps, de sourds et tristes pressentiments me troublaient, sans que je susse à propos de quoi, Rousseau, Conf. X. Avec monsieur je viens d'avoir une querelle. - Quoi ! vous ! à quel propos, madame ? Collin D'Harleville, Vieux célib. IV, 7.
  • 10À tout propos, loc. adv. à chaque instant. Dans sa possession [de l'empire] j'ai trouvé pour tous charmes… Mille ennemis secrets, la mort à tous propos, Corneille, Cinna, II, 1. Vois-tu rien de plus impertinent que les femmes qui rient à tout propos ? Molière, Bourg. gent. III, 9. Le pédant et l'instituteur disent à peu près les mêmes choses ; mais le premier les dit à tout propos, le second ne les dit que quand il est sûr de leur effet, Rousseau, Ém. IV.
  • 11Mal à propos, loc. adv. Hors de ce qui est convenable. Si la rime Allait mal à propos m'engager dans Arnheim, Je ne sais pour sortir de porte qu'Hildesheim, Boileau, Ép. IV.

    Sans raison, sans sujet. Que cette peur s'évanouisse ; Vous la prenez mal à propos, Malherbe, II, 4. Ah ! que mal à propos Dans un malheur si grand tu parles de repos ! Corneille, Cid, III, 3. M. de Charost est revenu un moment pour se justifier de cent choses que M. de Lauzun a dites assez mal à propos, Sévigné, 510. Ces gens qui font tout mal à propos fatiguent par leurs soins, et ne disent pas un mot qui ne soit un fade compliment, Mme Riccoboni, J. Catesby, Œuv. t. I, p. 234, dans POUGENS.

  • 12Hors de propos, sans raison, sans sujet. Vous m'interrompez par des histoires hors de propos, Pascal, Prov. VI. Un homme désagréable ressemble à un discours hors de propos, Bossuet, Polit. V, I, 15. Les Italiens appellent une chose dite hors de propos un sproposito ; ce mot manque à notre langue, Voltaire, Dict. phil. à propos.
  • 13De propos délibéré, loc. adv. Avec dessein. il a fait cela de propos délibéré.

HISTORIQUE

XIIIe s. S'ainsinc le faites, n'en doutés, Jà n'en serés arrier boutés, Ains vendrés [viendrez] à vostre propos, la Rose, 7831.

XIVe s. [Pour les philosophes]… N'estoit riens, tant fut doutable, Qu'il n'amassent [aimassent] miex [mieux] recevoir, Que ce qu'on peüst parcevoir Que leur bon propos variassent, Ne que verité declinassent, Machaut, p. 94. C'est une matiere estrangiere de nostre present propos, Oresme, Eth. 244. Et à ce propos presque semblable dit saint Pol que…, Oresme, ib. Prol.

XVe s. Là eut aucuns chevaliers et escuyers d'Angleterre qui volontiers se fussent avancés de courir jusques à ceux que ils veoient chevaucher, qui ne leur eust rompu leur propos, Froissart, II, II, 15. Et puis par ordre je continuerai mon propos jusques à…, Commines, Prol. Mais c'estoit sans propos [mais il n'en était rien], Commines, I, 2. Je me suis mis en ce propos, parce que j'ai veu beaucoup de tromperies …, Commines, I, 10. À tous propos ont une loy au bec [les clercs], Commines, II, 6. Et quant il sembla au roy que nostre homme fut en bon propos [qu'il était en état d'exécuter la commission donnee], Commines, IV, 7. Comme elle et d'autres de ses voysynes jouoient au propos, il se vint seoir auprès d'elle, et advint son tour que ainsy qu'il parloit à elle à l'oreille pour luy dire son mot et proposer dessus…, Aresta amorum, p. 232, dans LACURNE.

XVIe s. L'on mect toute la peinne que l'on peult pour qu'il y ait un pape au propos [au gré] de l'empereur, Lettres de Louis XII, t. IV, p. 61, dans LACURNE. Une mesme chose, selon que le propos [intention] sera divers, lui sera quelquefois agreable et quelquefois lui desplaira [à Dieu], Calvin, Instit. 1010. Les autres diversitez qu'ils taschent de monstrer entre la circoncision et le baptesme, sont du tout ridicules et sans propos, Calvin, ib. 1076. Plutarque dict, à propos de ceulx…, Montaigne, I, 21. Très mal à propos, Montaigne, I, 37. Hors de propos, Montaigne, I, 98. Amy, tu tiens sans propos beaucoup de bons propos, Amyot, Lyc. 42. Il fault que la religieuse [vestale] afferme par serment, que la rencontre soit casuelle, et non point faicte à propos, Amyot, Numa, 18. La seule intelligence et cognoissance de l'acte vertueux, tout soudain luy apporte un instinct et un propos deliberé de faire le semblable, Amyot, Péric. I. De bouche en bouche en vergongne semée… Fable de tous, des tables le propos, Ronsard, 641. À propos truelle, bon jour maçon, Cotgrave À propos truelle, pourquoi est-ce que… ? Rabelais, I, 39. À propos de bottes, combien l'aune de fagots ? Oudin, Curios. franç.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PROPOS.
1Ajoutez :

Être en propos, avoir l'intention. J'avais été en propos de ne vous rien écrire des États, Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.

14Un à-propos, une pièce qui se fait à propos d'un anniversaire ou de toute autre circonstance. La pièce [Molière à Auteuil]… dépasse les proportions de ce qu'on est convenu d'appeler un à-propos, puisqu'elle dure près d'une heure,… en général, quand un de ces à-propos d'anniversaire conquiert d'emblée le public, comme a fait celui-là, on le joue quinze fois, vingt fois de suite…, Daudet, Journ. offic. 24 janv. 1876, p. 720, 3e col.
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Étymologie de « propos »

Bourg. prepô ; Berry, propous, perpos ; du lat. propósitum, chose proposée, dessein, de pro, en avant, et positus, placé (voy. POSITION).

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Déverbal sans suffixe de proposer, attesté en ancien français avec le sens de « ce qu’on se propose de faire, intention, projet », puis, vers 1380, celui de « ce dont on parle, qu’on se propose de traiter dans un ouvrage ». On se serait attendu à un *propôt sur le modèle de dépôt, déposer, suppôt, supposer, impôt, imposer ce qui offrirait un lien élégant vers potin mais ce terme dérive de pot. Voir cependant repos, reposer, etc.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « propos »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
propos prɔpo

Fréquence d'apparition du mot « propos » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « propos »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « propos »

  • La louange à propos rend toute chose aisée.
    Edmé Boursault — La comédie sans titre
  • Notre grand et glorieux chef-d'oeuvre, c'est vivre à propos.
    Michel de Montaigne — Essais
  • A propos de notre siècle : le Moyen Age le plus performant...
    Philippe Favier
  • Il est agréable d'oublier la sagesse à propos.
    Horace en latin Quintus Horatius Flaccus — Odes, IV, XII, 28
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    Marseille News .net — "WhatsApp facturera un sou par message", le dernier canular Internet - Marseille News .net
  • Dans le monde des affaires, un directeur sait quelque chose à propos de tout, un technicien sait tout à propos de quelque chose, et seule une standardiste sait tout à propos de tout.
    Anonyme
  • La peur n'applique jamais un remède à propos.
    Cardinal de Retz — Mémoires
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    Le Monde.fr — Facebook supprime la page du polémiste Dieudonné, ainsi que son compte Instagram
  • Il s’agirait de propos tenus sur son site Egalité et Réconciliation, selon cette source proche de l’enquête.Alain Soral condamné à un an de prison ferme pour avoir qualifié le Panthéon de « déchetterie casher »
    L'Obs — Alain Soral en garde à vue depuis mardi pour des propos tenus sur son site
  • Des vieux propos complotistes de Joël Giraud ont resurgi dimanche, lorsqu'il a été nommé secrétaire d'Etat à la ruralité. 
    Franceinfo — On vous explique la polémique autour des propos du nouveau secrétaire d'Etat Joël Giraud sur les "chemtrails"
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Traductions du mot « propos »

Langue Traduction
Anglais about
Espagnol acerca de
Italien di
Allemand über
Chinois 关于
Arabe حول
Portugais sobre
Russe около
Japonais
Basque buruz
Corse circa
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Synonymes de « propos »

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Propos

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