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Plancher

Variantes Singulier Pluriel
Masculin plancher planchers

Définitions de « plancher »

Trésor de la Langue Française informatisé

PLANCHER1, subst. masc.

I. − BÂTIMENT
A. − Ouvrage de charpente, tout ou partie en bois, en fer ou en béton, formant une plate-forme horizontale au rez-de-chaussée ou une séparation entre les étages d'une construction. Plus chers que les planchers en bois, [les planchers en fer] ne tardèrent pas à revenir au même prix à Paris, par les économies qu'ils permettaient sur certaines parties de maçonnerie et par la rapidité avec laquelle on les posait (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p.339).Les cinq niveaux de magasins sont séparés par des planchers en béton, chacun d'eux est donc isolé entre des éléments incombustibles (Cain, Transform. B.N., 1959, p.1).
B. − P. méton.
1.
a) Vx. Face inférieure de cet ouvrage formant la séparation de deux étages. Synon. plafond.Cette fête ne tarda pas à dégénérer en orgie; (...) force bouchons sautèrent au plancher, et le vin pétilla dans les verres (Marat, Pamphlets, Dénonc. Necker, 1790, p.106).Un jambon qui pendait au plancher (Courier, Lettres Fr. et Ital., 1807, p.755).Poutres enfumées du plancher (A. France, Rôtisserie, 1893, p.38).
b) Faux plancher. Plafond établi au-dessous du plafond réel de manière à diminuer la hauteur d'une pièce. Synon. faux plafond.Sur les solives on établit un faux plancher en planches brutes ou voliges d'au moins 10 mm d'épaisseur, posées jointives (G. Espitallier, Notes & formules de l'architecte, t.2, 1920, p.258).
c) Région. (Canada et Ouest). Étage. Au premier plancher, j'entendis trottiner Pâquerette, ma maîtresse (J. Côté, On va les avoir, Montréal, 1973, p.82 ds Richesses Québec 1982, p.1817).
2.
a) Face supérieure de cet ouvrage formant le sol d'une pièce,
constituée d'un assemblage de planches jointes et parallèles. Michel Leiris (...) armé d'une épingle, allait dénicher la poussière dans les rainures du plancher (Bachelard, Poét. espace, 1957, p.134).L'école maternelle (...) est balayée chaque jour; le plancher, s'il n'est pas ciré, est lavé très souvent (Encyclop. éduc., 1960, p.98).
Rem. ,,Le plancher se distingue du parquet en ce que ce dernier est exécuté en bois plus luxueux et d'éléments mieux ajustés`` (Vogüé-Neufville 1971).
constituée d'un autre matériau. Des robinets coulant toujours, qui versent sur le plancher de marbre environ un demi-pouce d'eau (Lamart., Voy. Orient, t.1, 1835, p.196).Il en fit un paquet (...) et il le plaça très visiblement au milieu du plancher, sur le carreau (Balzac, Splend. et mis., 1846, p.475).
Faux plancher. Plancher établi au-dessus et à quelque distance du plancher principal (d'apr. GDEL).
Plancher technique. ,,Faux plancher formant des caissons utilisés pour le passage de gaines et de canalisations diverses`` (GDEL).
b) Loc. verb., au fig., fam. Débarrasser le plancher. Partir, quitter un lieu où l'on devient gênant. Quand il avait bien embêté les ouvrières, sa femme lui donnait vingt sous pour qu'il débarrassât le plancher. Il filait, il allait acheter son tabac à La petite civette (Zola, Assommoir, 1877, p.516).Mon oncle m'a fourré dans la première place venue. Du moment que je débarrassais le plancher, et que je rapportais quelques sous (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p.241).
c) Fam. Le plancher des vaches (p.oppos. à la mer et au ciel). La terre ferme. Oui, oui, il fallait monter [dans la colonne Vendôme] (...). D'ailleurs, ça ne manquait pas d'intérêt pour les personnes qui n'avaient jamais quitté le plancher aux vaches (Zola, Assommoir, 1877, p.448):
1. ... avant de m'embarquer, je fais mon compte de jours de jeûne et de souffrances; je les double en prévision de retards toujours probables, et j'attends le moment heureux de reprendre pied sur ce bon élément solide qu'on appelle assez spirituellement le plancher des vaches. Du Camp, Nil, 1854, p.4.
d) P. métaph. La politique des munitionnaires capitalistes a accumulé sous le plancher de l'Europe des barils de poudre, prêts à sauter! (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.490).
C. − Spécialement
1. CIRQUE, FÊTE FORAINE. Plate-forme légèrement surélevée, formée par un assemblage de planches jointes et constituant une piste pour les danseurs d'un bal en plein air, pour les artistes d'un cirque sous un chapiteau ou pour supporter un manège d'enfants. Le sol s'ébranla sous leurs pieds comme le plancher tournant d'un carrousel de foire (Courteline, Train 8 h 47, 1888, ix, p.197).L'une d'elles avait donné un bal dans le plus beau des jardins. Un plancher avait été disposé pour la danse, sous une lumière éblouissante (Mauriac, Journal 1, 1934, p.11).
2. Partie inférieure interne d'une embarcation, d'un véhicule, construite en planches ou dans un autre matériau. Maillochon, à genoux à l'avant, guettait, le fusil caché sur le plancher de la barque (Maupass., Contes et nouv., t.2, Âne, 1883, p.374).Assis sur le plancher du wagon, jambes pendantes au dehors, il n'avait qu'à se laisser glisser, dès que le train stoppait (Benjamin, Gaspard, 1915, p.23).Puig écrasa l'accélérateur comme s'il eût voulu enfoncer le plancher de l'auto pour atteindre ses copains de l'autre côté des canons (Malraux, Espoir, 1937, p.454).
Loc. verb. fam. Rouler au plancher; mettre le pied au plancher. Rouler à la vitesse maximale en appuyant à fond sur l'accélérateur d'une voiture automobile. Nous l'avons pilotée pied au plancher (L'Équipe, 2 août 1965ds Petiot 1982, s.v. pied).
II. − P. anal.
A. −
1. ANAT. Paroi inférieure d'une cavité. Plancher de la bouche, des fosses nasales; plancher pelvien (synon. périnée). Je ne pourrais longtemps réprimer l'essor de mes côtes. Soudain j'étouffe, le plancher du diaphragme se tend, je tire l'air par les narines (Claudel, Art poét., 1907, p.141).La veine ophtalmique inférieure (...) suit le plancher orbitaire (G. Gérard, Anat. hum., 1912, p.456).La glande sublinguale est située dans le plancher buccal (Quillet Méd.1965, p.176).
2. GÉOL. Fond d'une cavité naturelle. Plancher d'une caverne, d'une grotte. Descendant de la voûte en pendentifs et en colonnes, ces incrustations (...) forment sur le sol des grottes des planchers stalagmitiques (Lapparent, Abr. géol., 1886, p.55).
B. − Au fig.
1. ÉCON. Limite inférieure (d'une quantité, d'un prix) au-dessous de laquelle il est impossible de descendre. Anton. plafond.L'accord sur le sucre s'est avéré efficace pour soutenir les prix. De 1954 à 1956, il a effectivement empêché le prix mondial de crever le plancher (Univers écon. et soc., 1960, p.40-1):
2. Négociations et dynamique des salaires. Pourquoi, dans ce cas, négocier? Bien sûr, les minima ne sont pas sans importance. Ils fixent au moins un plancher au-dessous duquel même les entreprises les plus faiblement équipées ne doivent pas descendre... Reynaud, Syndic. en Fr., 1963, p.172.
En appos. (avec ou sans trait d'union). Le prix du marché mondial [du blé] sur la bourse de New York s'est tenu constamment entre le prix-plafond et le prix-plancher, entre 1953 et 1958 (Perroux, Écon. XXes., 1964, p.575).La Fédération (des médecins de France) recommande à ses adhérents de poursuivre les contestations dans le cadre d'une médecine de qualité, en considérant les tarifs actuels comme des Tarifs planchers applicables essentiellement aux cas sociaux (Le Monde, 17 déc. 1968ds Gilb. 1980).[Le] franc français n'a pas fait très bonne figure sur les marchés de change pendant cette semaine. À New York, il est revenu jeudi à son cours-plancher (Le Monde, 25 mai 1969ds Gilb. 1980).
2. FIN. Plancher d'effets publics. ,,Mesure par laquelle chaque banque doit conserver en portefeuille un montant minimum d'effets publics et consacrer une partie de l'accroissement de ses dépôts à l'achat d'effets de cette nature`` (Romeuf t.2 1958). L'accent est mis sur un contrôle global du volume du crédit (d'où les «plafonds» de réescompte en même temps que le «plancher» d'effets publics édictés, par exemple, en France) (Univ. écon. et soc., 1960, p.34-10).
Prononc. et Orth.: [plɑ ̃ ʃe]. Homon. et homogr. plancher2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) α) Ca 1150 «sol de la pièce, constitué d'un assemblage de bois assez rudimentaire» (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 5918); β) ca 1170 «ouvrage qui, dans une construction, constitue une plate-forme horizontale au rez-de-chaussée, ou une séparation entre deux étages» (Rois, éd. E. R. Curtius, p.124); γ) 1529 [éd. 1531] (J. Parmentier, Exhortation, 66 ds OEuvres poét., éd. Fr. Ferrand, p.93: à pied ferme, sur le plancher aux vaches); 1548 plancher des vaches (Rabelais, Quart Livre, XVIII, 72, éd. R. Marichal, p.105); b) ca 1165 «étage d'une maison» (Troie, 1178 ds T.-L.); c) 1442 «partie inférieure du plancher, plafond» (Journal d'un bourgeois de Paris, éd. A. Tuetey, p.366); 2. a) 1812 anat. «paroi inférieure» (Mozin-Biber); b) 1886 géol. (Lapparent, loc. cit.); c) 1891 «sol, paroi inférieure d'un véhicule» (Huysmans, Là-bas, t.1, p.49); 1956 rouler au plancher (d'apr. Esn.); 1965 le pied au plancher (L'Équipe, loc. cit.); 3. a) 1958 «niveau minimal, seuil inférieur» (Romeuf); b) 1963 appos. prix plancher (Lar. encyclop.). Dér. de planche*; suff. -ier*, -er. Fréq. abs. littér.: 1196. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1315, b) 1802; xxes.: a) 2014, b) 1786. Bbg. Archit. 1972, p.57. _Quem. DDL t.19, 28. _Vaganay (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t.32, p.129.

PLANCHER2, verbe intrans.

A. − Arg. scol. Subir une interrogation, faire un exposé ou une démonstration; passer un examen. Hier encore, je redoutais de me trouver ici [à Paris] en attendant l'heure de «plancher» (...); comme tous les étudiants, mon coeur se serrait à la vue des peupliers des quais, jetant leur coton, indice fatidique des examens (Morand, Eur. gal., 1925, p.69).−Je passe en colle (...) demain, me disait-il. Puis, longtemps après: −J'ai chiadé à fond (...). Et moi: −Tu vas être fatigué si tu ne dors pas. Tu ne seras pas en forme pour plancher (Abellio, Pacifiques, 1946, p.180).
B. − P. ext., fam. ,,Faire un exposé, présenter un rapport (devant des experts, etc.)`` (Gilb. 1971). Le président de la chambre demande à M. D. de venir «plancher» devant quelques-uns de ses amis sur la cogestion (L'Express, 8 févr. 1971ds Gilb. 1980).
Prononc. et Orth.: [plɑ ̃ ʃe], (il) planche [plɑ ̃:ʃ]. Homon. et homogr. plancher1. Étymol. et Hist.1. 1905 «subir un examen» (d'apr. Esn.); 2. 1955 «faire un exposé oral sur une question» (d'apr. Gilb. 1971). Dér. de planche* «tableau noir»; dés. -er.

Article lié : Le plancher des vaches : définition et origine de l’expression

Wiktionnaire

Verbe - français

plancher \plɑ̃.ʃe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Franc-maçonnerie) Présenter en loge un travail écrit.
  2. Travailler dur sur un sujet.
    • Cet étudiant planche depuis une heure sur sa copie.

Nom commun - français

plancher \plɑ̃.ʃe\ masculin

  1. (Construction)
    1. Ouvrage de charpente fait d’un assemblage de solives, recouvert de planches formant plate-forme sur l’aire d’un rez-de-chaussée, ou séparant deux étages d’un bâtiment.
      • Poser, établir les planchers d’une maison.
      • – Voilà deux ans qu’ils démolissent leur maison pour se chauffer. Tout l’hiver ils ont fait du feu avec le plancher de la salle basse, vous savez ? de ces planchers anciens qui sont comme des poutres et enfoncés dans la terre pour être protégés contre l’incendie. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 47.)
    2. (Par métonymie)
      1. (En particulier) (Plus courant) Le plancher d’en bas sur lequel on marche.
        • […], mais l’eau, à l’intérieur, avait déjà atteint le niveau du plancher, et il me fallut plusieurs heures de travail aux pompes pour l’épuiser. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
        • Plancher parqueté.
        • Plancher carrelé.
        • Frotter un plancher.
        • Un plancher ciré.
        • Il est tombé sur le plancher.
        • Le plancher s’est affaissé, enfoncé.
      2. (En particulier) (Plus rare) (Vieilli) Le plancher supérieur, le plafond.
        • Peindre les solives d’un plancher.
        • Toucher de la tête au plancher.
        • Sauter jusqu’au plancher.
        • Suspendre quelque chose au plancher.
  2. Bûcheron taillant le plancher (2.c) d’un cran de chute
    (Par analogie)
    1. (Figuré) Seuil.
      • Il a eu une peine plancher, on est pas près de le revoir.
    2. (Pédologie) Horizon inférieur, de perméabilité nettement plus faible que les horizons au-dessus de lui, tendant à s’opposer à l’infiltration de l’eau dans le sol.
      • Terrains neutres ou légèrement alcalins assez profonds mais mal structurés, assez lourds (argileux, ou présentant un plancher d’argile lourde à faible profondeur (50 - 55 cm).— (Jacques Becquey, Les noyers à bois, De Institut pour le développement forestier (France), 1997, p.24)
      • Lorsqu’apparaît à quelques décimètres de profondeur une couche imperméable (argile compacte, limons tassés) qui est appelée plancher, cette dernière peut entraîner la formation d’une véritable nappe au-dessus, par défaut de percolation des eaux pluviales, notamment dans une couche limoneuse, voire sableuse, sus-jacente. — (Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF) Grand Est, Les milieux forestiers de la Plaine lorraine, juin 2016 → lire en ligne)
    3. (Exploitation forestière) Trait inférieur d’un cran de chute.
      • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PLANCHER. n. m.
Ouvrage de charpente fait d'un assemblage de solives, recouvert de planches formant plate-forme sur l'aire d'un rez-de-chaussée, ou séparant deux étages d'un bâtiment. Poser, établir les planchers d'une maison. Un appartement étant toujours compris entre deux planchers, on désigne par ce mot tantôt le Plancher d'en bas sur lequel on marche : Plancher parqueté. Plancher carrelé. Frotter un plancher. Un plancher ciré. Il est tombé sur le plancher. Le plancher s'est affaissé, enfoncé; tantôt, au contraire, le Plancher supérieur : Peindre les solives d'un plancher. Toucher de la tête au plancher. Sauter jusqu'au plancher. Suspendre quelque chose au plancher. On dit plutôt aujourd'hui Plafond dans ce dernier sens. Fig. et pop., Débarrasser le plancher, S'en aller, délivrer de sa présence. Je lui ai fait rapidement débarrasser le plancher, Je l'ai fait sortir vivement. Fig. et pop., Le plancher des vaches, La terre ferme, par opposition au pont d'un navire. Il n'est rien tel que le plancher des vaches, que de marcher sur le plancher des vaches, Il y a bien moins de danger à voyager par terre que par mer.

Littré (1872-1877)

PLANCHER (plan-ché ; l'r ne se prononce pas et ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des plan-ché-z unis) s. m.
  • 1Assemblage horizontal de solives recouvertes de planches, formant la séparation entre les étages d'une maison. À peine suis-je à deux cents pas du château [de Maisons, où Voltaire venait d'être malade de la petite vérole] qu'une partie du plancher de la chambre où j'avais été tombe tout enflammée, Voltaire, Lett. Breteuil, janvier 1724.

    Ouvrage de charpente établi sur l'aire d'un rez-de-chaussée.

    Plancher ordinaire, celui qui est fait de planches entières.

    Plancher de frise, celui dont les planches sont refendues.

    Plancher creux, celui dont la charpente est lattée par-dessus, à lattes jointives recouvertes d'une fausse aire, et de même par-dessous, pour former le plafond de l'étage inférieur.

    Plancher plein, celui dont les entrevous sont remplis de maçonnerie et enduits à fleur de solive.

    Charge de plancher, augmentation d'une certaine épaisseur, pour mettre un plancher de niveau avec d'autres.

    Faux plancher, plancher qu'on fait au-dessus du plancher principal pour diminuer la hauteur d'un appartement.

    Familièrement. Il faut soulager, décharger le plancher, se dit quand on veut faire entendre qu'il y a trop de monde en une chambre.

  • 2Le plancher sur lequel on marche. Un homme qui vit sans réflexion ne regarde la terre que comme le plancher de sa chambre, Fénelon, Exist. 10.

    Fig. Leurs pieds… Un superbe plancher des étoiles se font, Malherbe, I, 4. Le triomphe est la plus belle chose du monde, les vive le roi ! les chapeaux en l'air au bout des baïonnettes… mais le plancher de tout cela est du sang humain, de la chair humaine, Lett. du marq. d'Argenson, écrite du champ de bataille de Fontenoi, dans VOLT. Comment. hist. sur les œuvres de l'auteur de la Henriade.

    Fig. Il n'est rien tel que le plancher des vaches, voy. VACHE.

  • 3Le haut, la partie supérieure d'une chambre. Et que ton corps goutteux, plein d'une ardeur guerrière, Pour sauter au plancher fit deux pas en arrière, Boileau, Lutr. I.

    Familièrement. Vous me feriez sauter au plancher, vous abusez de ma patience.

  • 4Se dit de toutes les divisions intérieures et horizontales qui, dans un poêle, servent à séparer le feu, l'air froid, l'air chaud et la fumée.
  • 5 Terme de marine. Plate-forme d'une chambre, d'une soute, etc.
  • 6 Terme d'anatomie. Surface inférieure d'une cavité quelconque. Plancher des fosses nasales, plancher de l'orbite.

HISTORIQUE

XIIe s. Sus le plancher [il] se jut adenz [il gisait couché], Mult se claime chaitif, dolenz, Benoit de Sainte-Maure, II, 2101. Uns planchiers, que aseürs fust li alers e li venirs, Rois, p. 247.

XIVe s. Icellui exposant beust avecques pluseurs compaignons, en une des loges ou planchier d'icellui hostel, Du Cange, plancherium.

XVIe s. Les planchers brusloient sous leurs pieds, D'Aubigné, Hist. III, 309. Avec une corde qui estoit au plancher de mon lit, me souslevois par fois un peu, Paré, XIII, 27.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

PLANCHER, s. m. (Architect.) certaine épaisseur faite de solives, qui sépare les étages d’une maison ; c’est aussi l’aire que cette épaisseur forme, & sur laquelle on marche. La premiere attention qu’on doit avoir lorsqu’on fait un plancher, c’est de prendre garde qu’il ne se rencontre point de murs au-dessous, comme ceux qui ne vont pas au haut de l’édifice ; & quand il y en a, on doit tenir le plancher un peu plus haut que le mur, parce que s’il venoit à s’abaisser des deux côtés, le mur le briseroit.

Cette précaution prise, voici comme on fait un plancher ; on pose des solives appuyées sur les murs, & sur elles on cloue des planches minces des deux côtés, afin d’empêcher qu’en se tourmentant, elles ne s’élevent par les bords ; on couvre ces planches de fougere ou de paille, pour les garantir de la chaux qui les gâteroit ; après quoi on met une couche de grosse maçonnerie, composée d’une partie de chaux, & de trois de caillous neufs, au moins aussi gros que le poing, ou deux parties de chaux, & cinq parties de cailloux qui ont déja servi ; on bat cette couche pendant quelque tems, de sorte qu’elle soit d’environ neuf pouces d’épaisseur ; là-dessus on pose une couche de six doigts d’épaisseur, faite d’une partie de chaux & de deux de ciment ; ce qu’on appelle faire le noyau. C’est sur ce noyau qu’on met le pavé bien dressé avec la regle, soit qu’il y ait des pieces rapportées, ou seulement des carreaux, & le plancher est fini.

On fait encore des planchers d’une autre façon ; après avoir cloué un rang de planches, on en couche un autre par-dessus en-travers, que l’on arrête aussi avec des clous. Dessus ce double plancher, on met la premiere couche faite de caillous neufs, mélés avec une troisieme partie de tuileaux pilés, sur cinq parties de ce mélange, & de deux parties de chaux ; cette couche se couvre avec une autre de forte maçonnerie. Vient ensuite le noyau qu’on bâtit comme nous venons de le dire, & on y attache dessus de grands carreaux épais de deux doigts, & posés ensorte qu’ils soient élevés par le milieu de deux doigts pour six piés. Ce plancher est meilleur que l’autre, mais aussi plus dispendieux.

Les Grecs suivoient une autre méthode dans la construction de leurs planchers. C’est ainsi que Vitruve la décrit : il s’agit ici d’un plancher du premier étage. On faisoit un creux de deux piés de profondeur, & on battoit la terre avec le bélier ; ce creux étoit rempli d’une couche de mortier ou de ciment, qui étoit un peu élevée au milieu. On couvroit ensuite cette couche avec du charbon, que l’on battoit & entassoit fortement, & ceci étoit couvert d’un autre enduit composé de chaux, de sable & de cendre, de l’épaisseur d’un demi-pié. On dressoit cet enduit à la regle & au niveau ; on emportoit le dessus avec la pierre à aiguiser, & on avoit un plancher fort uni. Archit. de Vitruve, liv. VII. chap. iij.

Selon Pline, le premier plancher de cette espece fut fait par Sosus, qui en est l’inventeur. Il étoit composé d’une infinité de petites pieces de différentes couleurs, en maniere de mosaïque, qui représentoient les ordures qui peuvent demeurer sur un plancher après un festin, & qui le faisoient paroître comme n’étant point balayé.

Plancher affaissé, ou arené ; c’est un plancher qui n’étant plus de niveau, panche ou d’un côté ou d’un autre, ou qui est courbe vers le milieu, à cause que sa charge est trop pesante, ou que ses bois sont trop foibles.

Plancher creux ; plancher qui est latté par-dessus à lattes jointes, recouvert d’une fausse aire de deux à trois pouces, pour porter le carreau, & enduit par-dessous de plâtre au sas, sur un pareil lattis pour le plafonner.

Plancher enfoncé ; plancher dont le dessous est à bois apparent, avec des entrevoux couverts d’ais, ou enduits de plâtre sur un lattis.

Plancher hourdé ; plancher dont les entrevoux étant couverts par des ais ou des lattes, est ensuite maçonné grossierement pour recevoir la charge & le carreau, ou les lambourdes du parquet.

Plancher plein ; plancher dont les entrevoux sont remplis de maçonnerie, & enduits à fleur de solive, ou dont les bois restent apparens, ou sont recouverts de plâtre, comme on le pratiquoit autrefois ; mais cette sorte de plancher n’est plus en usage, à cause que la grande charge fait plier les solives.

Plancher ruiné & tamponné ; plancher dont les entrevoux sont remplis de plâtre & de platras, retenus par des tampons ou fentons de bois, avec des rainures hachées aux côtés des solives. Ce plancher est ordinairement enduit d’après les enduits par-dessous, & quelquefois par-dessus, sans aire ni charge. Daviler.

Plancher de plate-formes, (Arch. hydraul.) c’est sur un espace peuplé de pilots, une aire faite de plate-formes ou madriers, posés en chevauchure sur des patins & racinaux, pour recevoir les premieres assises de pierre de la culée, ou de la pile d’un pont, d’un mole, d’une digue, &c.

Plancher, charge de (Maçon.) c’est la maçonnerie de certaine épaisseur qu’on met sur les solives, & ais d’entrevoux, ou sur le hourdi d’un plancher, pour recevoir l’aire de plâtre ou de carreau. On la nomme aussi fausse aire, lorsqu’elle doit être recouverte de quelque pavé ou parquet.

Plancher, asarota, (Littérature.) nom donné par les Grecs à une espece de plancher noir de leurs salles à manger ; il avoit cette commodité que tout liquide répandu dessus, soit quand on rinçoit les verres, ou qu’on se lavoit la bouche, étoit incontinent séché.

La description que Vitruve fait des planchers des Grecs, & de l’agrément qu’ils procuroient en séchant & buvant les liqueurs répandues dessus, fournit quelques lumieres pour deviner l’origine de l’épithete ἀσάρωτα qu’on donnoit à ces sortes de planchers. L’étymologie que les Grammairiens en ont apprise de Pline, est bien bisarre ; cet auteur dit que le premier plancher de cette espece imaginé par Sosus, étoit composé d’une infinité de petites pieces de différentes couleurs en maniere de mosaïque, qui représentoient les ordures qui peuvent demeurer sur un plancher après un repas, & qui le faisoit paroître comme n’étant point balayé. Il est ce me semble plus croyable que ces planchers noirs, qui à cause de leur sécheresse, buvoient tout ce qui étoit répandu dessus, devroient plûtôt être appellés ἀσάρωτα, parce qu’il ne les falloit point balayer, ni essuyer avec des éponges comme les autres planchers. (D. J.)

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Étymologie de « plancher »

Planche ; wallon, planchî ; prov. plancat.

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(XIIe siècle) De planche. (Vers 1135) planchier.
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Phonétique du mot « plancher »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
plancher plɑ̃ʃe

Citations contenant le mot « plancher »

  • On marche toujours de travers sur un plancher qui ne nous appartient pas. De Proverbe québécois , 
  • Le marbre est le plancher des vivants et le toit des morts. De Philippe Bouvard , 
  • On n'est pas ivre tant qu'on peut rester allongé dans un bar sans avoir besoin de se tenir au plancher. De Joe Lewis , 
  • On croit souvent qu'un appartement est bas de plafond, alors qu'il est tout simplement haut de plancher. De Pierre Dac , 
  • Quand les combles sont en feu, il ne sert plus à rien de prier ou de récurer le plancher. Il est néanmoins plus pratique de prier. De Karl Kraus , 
  • Les moniteurs d’auto-école à la main baladeuse ont une nette préférence pour le changement de vitesse au plancher qui permet quelques excès. De José Artur / Pensées , 
  • Au fond quand on y pense, un type qui doit être vachement frustré, c’est le type qui a réalisé le plancher de la chapelle Sixtine... De Philippe Geluck / Ma langue au chat , 
  • Nous plaçons régulièrement la classe politique sous le plancher de la cave dans notre estime collective, et au bout du compte, nous allons tout de même courir la réélire. De Jean Dion / Le Devoir - 2 Novembre 2000 , 
  • Revêtement de sol en bois dur est un plancher avec une fine structure en bois et une haute densité de lair. Il fournit une analyse clé sur létat du marché des fabricants Plancher de bois franc avec les meilleurs faits et des chiffres, ce qui signifie, la définition, lanalyse SWOT, avis dexperts et les derniers développements à travers le monde. Le rapport calcule également la taille du marché, Plancher de bois franc ventes, le prix, les revenus, la marge brute et part de marché, la structure des coûts et le taux de croissance. Le rapport estime que les revenus générés par les ventes de ce rapport et technologies par divers secteurs dapplication. , Plancher de bois franc Taille du marché 2020: analyse SWOT, Top données pays, Defination, part de marché, les facteurs de croissance, Segmentation et prévisions pour 2026 – JustFamous
  • On croit souvent qu'un appartement est bas de plafond, alors qu'il est tout simplement haut de plancher. De Pierre Dac , 
  • On marche toujours de travers sur un plancher qui ne nous appartient pas. De Proverbe québécois , 
  • Le marbre est le plancher des vivants et le toit des morts. De Philippe Bouvard , 
  • On n'est pas ivre tant qu'on peut rester allongé dans un bar sans avoir besoin de se tenir au plancher. De Joe Lewis , 
  • Quand les combles sont en feu, il ne sert plus à rien de prier ou de récurer le plancher. Il est néanmoins plus pratique de prier. De Karl Kraus , 

Images d'illustration du mot « plancher »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « plancher »

Langue Traduction
Anglais floor
Espagnol piso
Italien pavimento
Allemand fußboden
Chinois 地板
Arabe أرضية
Portugais chão
Russe пол
Japonais
Basque solairu
Corse pianu
Source : Google Translate API

Synonymes de « plancher »

Source : synonymes de plancher sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « plancher »

Combien de points fait le mot plancher au Scrabble ?

Nombre de points du mot plancher au scrabble : 15 points

Plancher

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