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Oignon
Sommaire
- Définitions de « oignon »
- Étymologie de « oignon »
- Phonétique de « oignon »
- Fréquence d'apparition du mot « oignon » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « oignon »
- Citations contenant le mot « oignon »
- Images d'illustration du mot « oignon »
- Traductions du mot « oignon »
- Synonymes de « oignon »
- Combien de points fait le mot oignon au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | oignon | oignons |
Définitions de « oignon »
Trésor de la Langue Française informatisé
OIGNON, subst. masc.
Wiktionnaire
Nom commun - français
oignon \ɔ.ɲɔ̃\ ou \wa.ɲɔ̃\ masculin (orthographe traditionnelle)
-
(Botanique) Plante à bulbe comestible, de la famille des liliacées (classification classique) ou des amaryllidacées (classification phylogénétique).
- La culture intensive de l’oignon, pratiquée sur les rives du Mayo Binder, contribue pour beaucoup à l’originalité du canton de Binder dans la zone soudanienne. — (Géraud Magrin, Le Sud du Tchad en mutation : des champs de coton aux sirènes de l’or noir, Éditions Quae, 2001, page 145)
- Au regard des résultats, il nous semble que le nombre d’écotypes d’oignon répertorié ne correspond pas à la réalité. Les mêmes variétés d'une même origine peuvent être cultivées dans différents pays et porter des appellations différentes. Ces variétés le plus souvent sont appelées à tort de nouvelles populations d’oignon. — (Science et technique : Série Sciences naturelles, vol. 22, Centre national de la recherche scientifique et technologique, 1995, page 31)
- Lorsque l’oignon monte en graine à la seconde année , il pousse une tige nue , droite , haute de trois ou quarre pieds , renflée vers son milieu , portant à son sommet une tige de la grosseur du poing , composée de fleurs en lis […] — (Pierre-Joseph Buc’hoz, Dictionnaire universel des plantes, arbres et arbustes de la France, vol. 2, Lacombe, Paris, 1770, page 435)
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(Cuisine) Bulbe de cette plante, utilisé comme légume ou condiment.
- L’oignon est, en effet regardé par les gens de la campagne comme un préservatif contre la brûlure. — (Jacques-Albin-Simon Collin de Plancy, Dictionnaire infernal, 1818, page 359)
- Piquez votre foie de veau de gros lard assaisonné ; foncez une braisière de bardes de lard ; mettez-y le foie avec des carottes, un bouquet garni, des oignons […] — (Alexandre Dumas, Grand Dictionnaire de cuisine, Alphonse Lemerre, Paris, 1873, page 565)
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Je maudis l’oignon
Tous les mardis et vendredis, on mange du hachis aux oignons, et pendant sept ans je n’ai pas pu manger de hachis aux oignons sans être malade.
J’ai le dégoût de ce légume.
Comme un riche ! mon Dieu, oui ! — Espèce de petit orgueilleux, je me permettais de ne pas aimer ceci, cela, de rechigner quand on me donnait quelque chose qui ne me plaisait pas. Je m’écoutais, je me sentais surtout, et l’odeur de l’oignon me soulevait le cœur, — ce que j’appelais mon cœur, comprenons-nous bien ; car je ne sais pas si les pauvres ont le droit d’avoir un cœur. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
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Bulbe de plante.
- On plante les tulipes depuis la mi-Octobre jusqu’à la fin de Novembre. Examinez bien vos oignons avant de planter ; ôtez ceux qui sont malades […] — (Louis Liger, La Nouvelle Maison rustique, ou Économie générale de tous les biens de campagne, vol. 2, Samson, Paris, 1775, 10e édition revue & augmentée par Henricus Bernier, page 303)
- Le suc d’oignons de lis étoit tenace, gluant ; il fallut pour en avoir un peu, le ramasser avec un couteau : il étoit couleur de café au lait […] — (Jean-Étienne Guettard, Mémoires sur différentes parties des sciences et arts, tome 2, Laurent Prault, Paris, 1770, page L)
- L’observateur rapporte qu’une paysanne ayant vendu des oignons de perce-neige en guise de ciboulette, toutes les personnes qui en mangèrent furent surprises de vomissement, qui n’eurent aucunes suites fâcheuses. — (Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, vol. 12, Samuel Faulche, Neufchâtel, 1765, page 326)
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Callosité douloureuse qui vient aux pieds.
- Le seul moyen de se garantir d’oignons, & même de toute incommodité aux pieds, c’est d’être absolument en garde contre les chaussures trop courtes […] — (Nicolas Laurent Laforest, L’Art de soigner les pieds : contenant un traité sur les cors, verrues, durillons, oignons, engelures, les accidens des ongles & leur difformité, chez l’auteur & Maison de M. Bourdet / Blaizot, Paris / Versailles, 1781, page 77)
- Madame Toullier prise, a des poils plein les oreilles, des pieds avec des oignons ; elle est plus honnête que madame Grélin. Elle est plus bête et plus laide aussi. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
- Ses pieds énormes et couverts d’oignons, pour lesquels il exigeait de son bottier des chaussures spéciales, nous étaient un perpétuel sujet de plaisanteries, qu’il supportait avec un bon sourire dans sa face de reître aux larges traits. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux, Grasset, 1914, réédition Le Livre de Poche, page 37)
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(Argot) Anus.
- A grand renfort de savates dans l’oignon, Dick déblayait la place. — (Albert Simonin, Une balle dans le canon, Série noire, Gallimard, 1958, page 21)
- Les feuilles éparses autour des crottes m’incitèrent à croire qu’il avait même pris le soin de se torcher l’oignon. — (Jean Delou, Le Safari sanglant, Éditions du Scorpion, 1961, page 99)
- L’Alsacien renvoya plaignants et accusé dos à dos, se contentant de noter que Lemoine ne disait pas que des conneries, bien qu’il eût tendance ces derniers temps à péter un peu plus haut qu’il avait l’oignon. — (Antoine Bello, Mateo, collection Blanche, 2013, page 155)
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(Populaire) (Vieilli) Montre de poche, montre à gousset épaisse et de forme rebondie.
- M. Dubuis tira de son gousset sa montre — un superbe oignon en or — pour se fixer exactement sur l'heure — (, Le Matin : derniers télégrammes de la nuit, Paris, 1913-07-02, Alfred Edwards)
- Trique tira un oignon de sa poche, le consulta, répondit : — Eh! mais… il devrait être ici. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Il essaya de tirer sa montre, son gousset était déjà plein de terre, son père avait gagné cet oignon au Tir fédéral de 1887. — (Catherine Colomb, Les Esprits de la Terre, 1953)
- Il sortit la montre gousset que lui avait donnée Emmanuel, son père, un vieil oignon en métal brun auquel il tenait beaucoup. — (Edmond Reboul, Le Déserteur Triomphant, L’Harmattan, 2010)
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(Populaire) (Au pluriel) Ce qui concerne ou regarde quelqu’un en personne.
- Que les Popov continuent à chier sur des poutres verglacées et à se torcher le cul avec une poignée de graviers, c’est leurs oignons. Mais moi, j’en ai marre! — (Sven Hassel, Les Forcenés de l’Enfer, 1971, traduction française Presses de la Cité, Paris, 1981)
- Pourquoi diable poses-tu toutes ces questions ? C’est pas tes oignons, ce qu’on fait et avec qui on le fait. — (Glen Cook, Garrett, détective privé, vol. 4 : Chagrins de ferraille, chap. 4, L’Atalante, 2007)
- Les oignons de l’Église, ça devait être, sans doute, pour le général, les sacristies sentant le moisi, les nonciatures, les pastorales d’ensemble, et tout notre bazar extérieur. Manque de pot, l’immense chantier de l’Église est partout ailleurs. — (Guy Gilbert, La rue est mon église, Stock, 1980)
- Couleur rose violacée que présente la pellicule de l’oignon.
- Du vin pelure d’oignon.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Plante potagère qui a une racine bulbeuse de forme ronde, communément un peu aplatie, de saveur et d'odeur fortes, composée de plusieurs tuniques ou pellicules qui se recouvrent les unes les autres. Botte d'oignons. Oignon blanc. Oignon rouge. Soupe à l'oignon. Chapelet d'oignons, Une grande quantité d'oignons attachés ensemble. Pelure d'oignon, Une des enveloppes de l'oignon. Il se dit figurément d'une Étoffe, d'un papier très mince. Il se dit aussi de la Couleur rose violacée que présente la pellicule de l'oignon. Du vin pelure d'oignon. Fam., Être couvert comme un oignon, Être très chaudement vêtu. Par analogie, en termes de Botanique, il se dit du Bulbe de certaines plantes, dont la base produit des racines fibreuses. Dans cette acception, on l'écrit souvent OGNON. Ognon de jacinthe, de tulipe.
OIGNON se dit aussi d'une Certaine callosité douloureuse qui vient aux pieds. Avoir des oignons. Il se dit également d'une Grosseur de la sole du cheval, qui se manifeste plus souvent en dedans qu'en dehors et qui ne vient presque jamais aux pieds de derrière.
OIGNON se dit encore d'une Montre ancienne, très bombée.
EN RANG D'OIGNONS, loc. adverbiale et familière dont on se sert en parlant de Plusieurs personnes ou de plusieurs choses qui sont rangées sur une même ligne.
Littré (1872-1877)
-
1Plante potagère à racine bulbeuse, de saveur et d'odeur très fortes, allium cepa, L., liliacées. Faire cuire des oignons. Manger des oignons.
Cet homme [Alberoni], en 1707, n'avait été connu que sur le pied d'un uomo faceto e piacevole, qui faisait des soupes à l'oignon excellentes
, Voltaire, Mél. hist. ex. du test. d'Alberoni.Oignon d'Espagne, d'hiver, allium fistulosum, L. Oignon rocambole, allium scorodoprasum, L.
Une tête d'oignon, un oignon seul.
Botte d'oignons, botte formée généralement d'oignons verts, dans laquelle les oignons sont liés ensemble par le milieu de la tige, de telle sorte que les têtes sont toutes, ou à peu près, dans un plan horizontal.
Chapelet d'oignons, assemblage d'oignons lequel, constitué par des oignons secs, a une forme pyramidale contenant, sur une longueur de 40 à 50 centimètres, plusieurs rangées horizontales dont les plus élevées offrent les petits oignons ; leur grosseur va en augmentant jusqu'à la base où sont les plus gros,
Legoarant †On dit dans le même sens : corde d'oignons.
Petits oignons, oignons qu'on sème très serrés pour qu'ils ne viennent que petits, et qu'on emploie dans certaines sauces, pour les cornichons, etc.
Fig. et ironiquement. Aux petits oignons, d'une façon aigre, peu plaisante. Je vous arrangerai cela aux petits oignons.
Pelure d'oignon, une des enveloppes de l'oignon, se dit fig. d'une étoffe très mince.
Je vous ai donné du satin fort, et celui-ci est une pelure d'oignon
, Théod. Leclercq, Proverbes, t. I, p. 88, dans POUGENS.Les oignons font pleurer pendant qu'on les épluche ; et l'on dit fig. et populairement, pleurer sans oignon, avoir de justes raisons de larmes.
Ceux à qui tout porte guignon, La font larmoyer sans oignon
, Scarron, Virg. I.Fig. Regretter les oignons d'Égypte, regretter son ancien état ; locution prise des Israélites qui, errant dans le désert après leur sortie d'Égypte, regrettèrent plus d'une fois le pays qu'ils avaient quitté.
Être vêtu comme un oignon, avoir plusieurs vêtements les uns sur les autres, parce que l'oignon a plusieurs peaux qui l'enveloppent.
Populairement. Il y a de l'oignon, il y a quelque mauvaise affaire là-dessous, il y a du bruit, des difficultés, quelque intrigue ; métaphore tirée de ce que les vapeurs de l'oignon piquent les yeux.
-
2Partie de la racine de quelques plantes, d'une forme renflée, et dont la base produit des racines fibreuses ; ou, plutôt, en botanique, tige souterraine, rhizome raccourci, à feuilles charnues, soit tuniqué comme dans l'allium cepa, soit écailleux comme dans le lis. Des oignons de jacinthe. Des oignons de tulipe. Des oignons de lis.
Il trouva que la maladie était causée par une plante parasite qui s'attache à l'origine du safran, se nourrit aux dépens de sa substance, et, s'étendant sous terre d'un oignon à l'autre, infecte tout l'espace où on lui permet de se répandre
, Condorcet, Duhamel.Croiriez-vous qu'il existe des gens assez extravagants pour donner deux ou trois cents louis d'un oignon en fleur ?
Genlis, Veillées du chât. t. I, p. 423, dans POUGENS. - 3Flûte d'oignon, ou flûte à l'oignon, synonyme de mirliton.
-
4Callosité douloureuse qui vient aux pieds.
Terme de vétérinaire. Tumeurs dures et douloureuses qui viennent au voisinage des articulations du pied du cheval, particulièrement de celles du métatarse, et qui consistent en un gonflement des os eux-mêmes.
-
5En rang d'oignon, loc. adv. Sur une même ligne.
Après que maints bons compagnons Se furent mis en rang d'oignons
, Scarron, Virg. V.M. de Saint-Brieux dans son diocèse, est transporté à Poitiers qu'il souhaitait ; d'autres en rang d'oignon tous les jours à la messe du roi, n'ont rien
, Sévigné, 400.J'oubliais Mme de Vendôme, qui parut aussi chez le roi en rang d'oignon, mais qui ne fut point visitée
, Saint-Simon, 296, 54.Se mettre en rang d'oignon, prendre place dans une réunion où l'on n'est pas invité, dans une assemblée à laquelle on n'a pas le droit d'assister.
On fait venir l'expression proverbiale, être assis en rang d'oignon, d'Artus de la Fontaine Solaro, baron d'Oignon, qui, faisant l'office de grand maître des cérémonies aux états de Blois, assignait les places et les rangs des seigneurs et des députés. Mais M. Leroux de Lincy dit :
Ne vient-il pas tout simplement de la manière dont les gens de la campagne assemblent les oignons avec des liens de paille, en plaçant les plus gros les premiers, et ensuite les autres ?
† Prov. t. II, p. 58. - 6 Populairement. Une montre, un peu épaisse, à l'ancienne mode, à cause que les anciennes montres avaient une épaisseur qui permettait de les assimiler à un oignon.
- 7 Populairement. Il a de l'oignon, il a de l'argent.
-
8Oignon de loup, variété de courge.
Oignon musqué, le muscari odorant.
-
9Oignon blanc, grande espèce d'hélice, coquille.
PROVERBE
Marchand d'oignons se connaît en ciboules, c'est-à-dire on est difficilement trompé sur les choses de son métier.
HISTORIQUE
XIIIe s. Et toute autre maniere de fruit crut en regne de France, aus, oignons et toute autre maniere d'aigrun
, Liv. des mét. 32. Oingnon qui vienent par Marne
, ib. 334.
XIVe s. Laiens a Espaignolz que je n'aime un ongnon, Qui rendre ne nous veulent la tour ne le donjon
, Guesclin. 17186.
XVe s. Par notre Dame ! on m'a bien baillé de l'oignon, et si ne m'en doutois guere ! si en ai esté plus aisé à decevoir
, Louis XI, Nouv. XXXIII.
XVIe s. Seulement par racine s'edifie le lys, icelle estant en bulbes et oignons
, De Serres, 575. Tant facent ilz bonne mine, si il y a de l'oignon
, Palsgrave, p. 595. Se mettre en rang d'oignon et ne valoir une eschalote
, Cotgrave † À pain et oignon, trompette ne clairon
, Cotgrave † Si tu te trouves sans chapon, sois content de pain et d'oignon
, Cotgrave †
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
OIGNON. - HIST.XVIe s. Ajoutez : Je conclus ou que les heretiques ont des autres evangiles et epistres que ceux qui sont en nostre missel, ou qu'il y a voirement de l'oignon et quelque pot aux roses que l'on tient couvert et caché
, Œuvres de Ph. Marnix de Sainte-Aldegonde, Bruxelles, 1859, t. IV, p. 40.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
OIGNON, s. m. cepa, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur liliacée composée de six pétales ; le pistil occupe le milieu de cette fleur, & devient dans la suite un fruit arrondi & divisé en trois loges, qui renferme des semences arrondies. Ajoutez aux caracteres de ce genre que les fleurs sont réunies en un bouquet sphérique, & que les feuilles & les tiges sont fistuleuses. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)
Outre les treize especes d’oignons que compte Tournefort, il s’y trouve encore d’autres variétés en couleur, en grosseur, en forme, que produit l’art de la culture. L’espece la plus commune dans nos jardins est l’oignon blanc ou rouge : cepa vulgaris, floribus & tunicis candidis, vel purpurascentibus. C. B. P. 71. I. R. H. 382.
Sa racine est bulbeuse, composée de plusieurs tuniques charnues intérieurement & membraneuses à l’extérieur ; elle est tantôt rouge, tantôt blanche ; quelquefois orbiculaire, quelquefois oblongue d’autrefois applatie, garnie à sa partie inférieure de fibres blanches, remplies d’un suc subtil & très-âcre qui fait pleurer. Ses feuilles sont longues d’un pié, fistuleuses, cylindriques, pointues, d’une saveur âcre. Sa tige est unie, droite, haute de deux ou trois coudées, renflée vers le milieu, portant à son sommet une tête de la grosseur du poing, composée de fleurs-de-lis, dont chacune a six pétales, six étamines & un pistil : ce pistil se change ensuite en un fruit arrondi, partagé en trois loges remplies de graines arrondies, anguleuses, noires. L’oignon differe de toutes les racines bulbeuses, en ce que sa racine n’en donne point d’autres. On le cultive sans cesse dans les jardins pour la cuisine.
L’oignon blanc d’Espagne, ou l’oignon doux, cepa africana, maxima, bulbà lignariâ, dulci, H. R. P. est encore une espece d’oignon qu’on cultive dans les jardins ; il est remarquable en ce que ses bulbes sont extrèmement grosses & très-douces. L’oignon blanc est apéritif, incisif & résolutif. On l’applique extérieurement pour faire mûrir les abscès.
L’échalote, cepa ascalonica, sive fissilis, I. R. H. 382, est une espece d’oignon. Sa racine est un assemblage de plusieurs bulbes unies ensemble, un peu plus grosses qu’une aveline, & portée sur un paquet de racines fibreuses ; elle a une vive saveur d’oignon, cependant agréable. Elle pousse des feuilles menues, fistuleuses, cylindriques, lisses, qui ont le même goût. On seme l’échalote dans les potagers, pour assaisonner les alimens.
La ciboule, cepa fissilis, I. R. H. 382. est une quatrieme espece d’oignon, qui ressemble par son extérieur à l’échalote, si ce n’est que toutes ses parties sont plus grandes. Il sort plusieurs bulbes grêles & alongées d’un seul paquet de racines chevelues, comme dans l’échalote, dont elles different par leur acrimonie. On la cultive dans les potagers. Elle a les mêmes qualités que l’oignon blanc & l’échalote. Son analyse nous apprend qu’elle contient un sel ammoniacal & un esprit subtil. (D. J.)
Oignon, (Jardin.) quoiqu’il y ait différentes especes d’oignons dans les jardins des curieux botanistes, les jardiniers n’en cultivent que deux ou trois especes ; savoir, l’oignon d’Espagne, cepa vulgaris floribus & tunicis candidis vel purpurascentibus, C. B. & l’oignon de Strasbourg. Celui d’Espagne a la racine grosse & douce ; l’oignon de Strasbourg est plus amer, & se garde plus long-tems : l’un & l’autre n’ont aucune différence dans leur culture ; mais il faut observer que leurs variétés ne sont pas durables : car si vous semez des graines de l’oignon d’Espagne, vous aurez un mélange d’oignon rouge parmi. L’oignon de Strasbourg ne conserve pas mieux sa nature ; car il s’applatit insensiblement. La même chose arrive aux oignons de Portugal dans nos climats ; au bout d’un ou deux ans ils dégénerent au point, qu’on ne reconnoît plus leur origine.
L’oignon quel qu’il soit vient de graine, & veut une terre neuve. Cette graine se jette à plein champ un peu à claire voie ; puis on la couvre de terre avec le rateau. On ôte avec soin toutes les mauvaises herbes ; on éclaircit aussi les oignons, afin que ceux qui restent viennent plus beaux ; & lorsqu’ils ont acquis une belle grosseur, on en foule les montans ; quand leurs tiges sont fanées. on tire l’oignon de terre en coupant l’extrémité de la tige ; on les fait sécher dans un terrein bien sec, observant de les tourner chaque jour, pour les empêcher de pousser de nouvelles racines, ce qu’ils ne manqueroient pas de faire sur-tout dans un tems humide ; on finit par ôter toute la terre qui les entoure, & on met ensemble dans un grenier de la maison tous ceux qui sont bien sains, sans les trop presser les uns contre les autres. Plus on les garantit de l’air, & plus on les conserve.
Il est inutile d’entrer dans de plus grands détails sur une plante si commune ; cependant elle a mérité l’attention de Miller ; & ses préceptes sont bien supérieurs à ceux de nos auteurs qui se sont attachés à indiquer la culture de cette plante potagere. (D. J.)
Oignon, (Chim. Diet. & Mat. médic.) l’oignon rouge & l’oignon blanc ; le principe vif & très-volatil qui nage dans le suc aqueux de l’oignon, & qui se répand au loin dès qu’on vient à le couper ou le piquer, & cela sans le secours du moindre feu artificiel ; la nature de ce principe, dis-je, n’a pas encore été déterminée par les chimistes. Il est certain seulement que ce n’est point de l’alkali volatil, & que Boerhaave & quelques chimistes plus modernes se sont trompés en le croyant du même genre que l’alkali spontané des plantes cruciferes de Tournefort. Il est manifeste encore que ce principe est beaucoup plus mobile que l’alkali volatil qui se trouve dans ces dernieres plantes dans l’état le plus concentré.
La racine ou le bulbe de l’oignon porte par excellence le nom de toute la plante. C’est dans cette partie que réside principalement le principe dont nous venons de parler : elle est encore la seule qui soit employée comme aliment & comme remede.
L’oignon est d’autant plus doux, c’est-à-dire dépourvu de ce principe actif & volatil, qu’il croît dans des pays plus chauds. L’oignon cultivé en Languedoc ou en Provence differe si fort à cet égard de la même espece cultivée aux environs de Paris, que le piquant de ces derniers est un objet absolument nouveau pour les habitans des premieres provinces. Un paysan languedocien qui a mangé fort communément dans son pays un ou deux gros oignons cruds, ne sauroit manger sans répugnance ou sans effort une seule feuille de ceux de Paris. La même différence s’observe dans la même proportion entre les oignons de Languedoc & ceux d’Espagne, de l’île Minorque, &c. On peut couper ces derniers extrèmement près du nez & des yeux, sans qu’ils picotent ces organes d’une façon incommode. J’ai observé encore que la qualité malfaisante de l’oignon crud, dont nous allons parler dans un instant, étoit aussi directement proportionnelle à l’abondance & à la vivacité de ce principe ; en sorte que l’oignon qui en est presque absolument privé, n’est plus qu’un aliment plein d’une eau douce, d’un goût agréable, relevé par un parfum léger ; & que les oignons d’Egypte étant vraissemblablement dans ce degré extrème de perfection, il n’est pas étonnant que les Juifs qui abandonnerent ce pays, en aient tant regretté cette précieuse production.
Cette mauvaise qualité de l’oignon crud de notre pays, dont nous parlions tout-à-l’heure, est de causer l’assoupissement & le vertige aux personnes qui ne sont pas accoutumées à cet aliment, de ne subir qu’une digestion longue & pénible, & enfin de causer des vents & des rapports fort dégoûtans. Les paysans sur tout dans les pays chauds, & pendant les plus grandes chaleurs de l’été, mangent beaucoup d’oignons cruds, qu’ils assaisonnent avec beaucoup plus de sel qu’aucun autre aliment que je connoisse. Cette nourriture convient aux organes de ces hommes robustes, & aide à les soutenir dans leurs travaux pénibles ; elle les défend utilement sur-tout contre le relâchement qu’opéreroit sur leur corps la chaleur du climat & de la saison. Voyez Climat, Médecine.
Par les raisons du contraire, un pareil aliment est inutile, & peut même être nuisible aux tempéramens plus délicats, & sur-tout à ceux qui ont les nerfs sensibles, & qui sont facilement échauffés.
L’oignon cuit sous la cendre, soit à l’eau, soit dans les potages, ou avec le jus des viandes, qui a été absolument dépouillé dans cette opération, de son principe volatil, & dont le suc a peut-être reçu d’ailleurs une élaboration utile ; l’oignon cuit, dis-je, est au contraire un aliment très-sain qui se digere facilement, qui peut même, si l’on veut, être regardé comme adoucissant, pectoral, &c.
Quant aux usages médicinaux de l’oignon, le suc récent de l’oignon crud est compté parmi les diurétiques les plus puissans. L’infusion de l’oignon dans le vin blanc est aussi recommandée pour la même vertu. Il est fort singulier que Chomel, qui vante ce remede, exige, comme une circonstance essentielle, qu’il soit pris les trois derniers jours de la lune, & que Geoffroi rapporte cette prétention sans la réfuter.
La qualité anti-pestilentielle attribuée à l’oignon par le peuple, & par quelques médecins, n’est rien moins que démontrée.
L’oignon crud est encore vanté pour faire revenir les cheveux ; autre qualité peu éprouvée. On applique aussi extérieurement l’oignon crud & pilé sur la tête, pour en calmer les douleurs opiniâtres, sur les œdemes, qu’il guérit quelquefois en excitant les urines, & sur le ventre dans l’ascite & la leucophlegmatie, qu’il dissipe par la même voie : ce sont encore-là des vertus célébrées dans les livres, & trop peu confirmées par l’expérience.
L’oignon cuit & réduit en forme de cataplasme, est un très-bon émollient & résolutif. Cette derniere propriété est prouvée par une expérience journaliere.
L’échalote & la ciboule sont fort analogues à l’oignon. La premiere de ces racines l’est cependant encore davantage à l’ail. Voyez Ail. Ce que nous avons dit de l’oignon crud convient presque absolument à la derniere. (b)
Oignon marin, (Mat. médic.) Voyez Scille.
Oignon musqué, (Botan.) genre de plante, connu des Botanistes sous le nom de muscari. Voyez Muscari, Botan.
Oignon, terme de Chirurgie vulgaire, est une dureté qui vient au pié à la base du gros orteil : c’est une espece de cors. Lorsque sa racine est simplement dans la peau, il n’est que cutané : quelquefois ses racines vont jusqu’aux ligamens & au périoste.
Ces oignons sont quelquefois fort douloureux, s’enflamment & suppurent. J’ai vû un amas de synovie sous l’enveloppe calleuse d’un oignon : le malade a guéri par l’usage de l’esprit de térébenthine introduit dans la plaie.
Les oignons sont en général plus incommodes que dangereux : on les diminue en les coupant, après avoir fait tremper le pié dans le bain tiede ; il ne faut pas aller trop au vif de crainte d’accident ; par une longue macération réitérée, on parvient à les détacher sans se servir d’instrument tranchant.
Le meilleur topique est le galbanum ou la gomme ammoniaque amollie dans le vinaigre & appliqués en forme d’emplâtre. Voyez ce que nous avons dit au mot Cor. (Y)
Étymologie de « oignon »
- (1190) De l’ancien français oignon, oingnon, du latin populaire ūniōnem, accusatif de ūnio (chez Columelle : « sorte d’oignon qui n’a pas de caïeux »). On rattache unio à unus (« un ») parce qu’à la différence de l’ail, il a un bulbe unique. En Gaule du Nord, unionem a supplanté le latin classique caepa, conservé partout ailleurs (occitan, et catalan : ceba, espagnol : cebolla, italien cipolla, portugais cebola, roumain ceapă) ; voir ciboule, ciboulette, qui sont d’origine provençale.
- En ancien français, le graphème ‹ ign › notait le n palatal (\ɲ\) : besoigne (« besogne »), estraigne (« étrange »), montaigne (« montagne »), etc. avant d’être simplifié en ‹ gn ›. Nous gardons trace de l’ancienne notation dans seigneur et oignon. Les rectifications orthographiques de 1990 recommandent d’écrire ognon sur le modèle de agneau ou rogne.
Provenç. uignon, ignon ; du lat. unionem, sorte d'oignon, grosse perle, chose unique, unité, de unus, un.
Phonétique du mot « oignon »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
oignon | ɔɲɔ̃ |
Fréquence d'apparition du mot « oignon » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « oignon »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « oignon »
-
Est-ce que la vérité n'a pas dix-sept enveloppes comme les oignons ?
Paul Claudel -
La vie est un oignon qu'on épluche en pleurant.
André Masson -
Une rose ne saurait naître d'un oignon.
Théognis de Mégare -
Entre l'oignon et sa pelure on ne tire qu'une mauvaise odeur.
Proverbe arabe -
Un pédicure est un spécialiste qui s'occupe des oignons des autres.
Jean Cazalet -
Quand on plante un oignon sous un saule, on n’obtient pas forcément un saule pleureur.
François Cavanna — Le Saviez-vous ? -
La Confrérie de l’oignon doux a tenu son assemblée générale annuelle le vendredi 19 juin, soit la veille du solstice d’été.
midilibre.fr — La Confrérie de l’oignon doux marque le passage à l’été - midilibre.fr -
Ail le soir, oignon le matin Est le malheur du médecin.
Proverbe auvergnat -
Quand on épluche des oignons, il faut en même temps penser à quelqu’un qu’on aime bien et qui est mort, sans quoi ce sont des larmes perdues.
François Cavanna — Le saviez-vous ? -
Ne sous-estimez jamais la capacité lacrymogène d'un oignon.
Loi de Murphy
Images d'illustration du mot « oignon »
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Traductions du mot « oignon »
Langue | Traduction |
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Anglais | onion |
Espagnol | cebolla |
Italien | cipolla |
Allemand | zwiebel |
Chinois | 洋葱 |
Arabe | بصلة |
Portugais | cebola |
Russe | лук |
Japonais | 玉ねぎ |
Basque | tipula |
Corse | cipolla |
Synonymes de « oignon »
- ciboule
- échalote
- corps
- durillon
- cor
- cal
- callosité
- chronomètre
- coucou
- induration
- montre
- nature
- oeil-de-perdrix
- bulbe
Combien de points fait le mot oignon au Scrabble ?
Nombre de points du mot oignon au scrabble : 7 points