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Cure

Variantes Singulier Pluriel
Féminin cure cures

Définitions de « cure »

Trésor de la Langue Française informatisé

CURE1, subst. fém.

A.− Vieilli. Soin, souci. Il [le Père du Breuil] ne considérait pas son exil comme le dispensant de la cure des âmes (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 185).Que le ciel ait cure de ceux qui me sont chers (Moréas, Iphigénie,1900, III, 4, p. 97):
1. Il n'en est pas moins vrai que Poquelin et Beyle, l'un au théâtre, l'autre dans le roman, ont eu cure de créer des personnages vivants, des êtres de chair et de sang et il n'y a ni vie sans illogisme, ni chair sans mouvement, ni sang qui ne charrie de la passion. L'un et l'autre ont combiné avec l'hypocrisie les jeux de l'amour et de la vengeance. Thibaudet, Réflexions sur la littér.,1936, p. 261.
P. ext. [Dans un syntagme verbal]
Avoir cure de qqc./qqn. Tenir compte de, faire attention à quelque chose/quelqu'un. Il suit de là que le goût du Beau, dans la seule partie du public dont le poète puisse avoir cure, s'est anobli (Verlaine, Œuvres compl.,t. 4, Mém. veuf, 1886, p. 270).Elle [la transformation générale du monde] se fait dans une durée trop vaste pour qu'il [le sage] en ait cure (Cassou, Arts plast. contemp.,1960, p. 641).
Cour. N'avoir cure de. Ne pas tenir compte de. On m'entretient de querelles, de doctrines dont je n'ai cure (Valéry, Variété III,1936, p. 44).Je lui dis que Lucie avait été mise au courant de notre entreprise par Rodriguez. Elle n'avait cure des détails (Abellio, Pacifiques,1946, p. 340).
B.− MÉD. et usuel
1. Vx. Guérison. Des cicatrices de coups de pique, qui annonçaient la cure de blessures que nous aurions jugées mortelles (Voy. La Pérouse,t. 1, 1797, p. 195).On racontait au sujet de ses cures [de Jésus] mille histoires singulières (Renan, Vie de Jésus,1863, p. 274):
2. − Il se guérira peut-être, s'écria Lucien. − D'après ce que nous dit Meyraux, la cure est impossible, répondit Bianchon. Sa tête est le théâtre de phénomènes sur lesquels la médecine n'a nul pouvoir. Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 373.
2. Courant
a) Ensemble des soins médicaux, souvent d'une certaine durée, destinés à traiter des maladies (physiologiques ou psychologiques) ou des lésions, en vue de leur guérison. Cure ratée; méthodes de cure, réussite d'une cure; achever, commencer, prescrire une cure. Quoique (...) l'on ne puisse terminer et compléter la cure que par des toniques (Cabanis, Rapp. phys. mor.,t. 2, 1808, p. 95).Que je fasse une cure à Vichy pour ma vésicule biliaire (Proust, Guermantes 1,1920, p. 220):
3. L'eau, d'une opaque couleur de rouille, n'était point si chaude qu'en y plongeant on ne s'y sentît d'abord frissonner; puis bientôt, si l'on ne bougeait point, venaient vous taquiner des myriades de petites bulles, qui se fixaient sur vous, vous piquaient, interposaient à la fraîcheur de l'eau une cuisson mystérieuse par quoi les centres nerveux fussent décongestionnés; le fer agissait de son côté, ou de connivence, avec le concours d'on ne sait quels éléments subtils, et tout cela mêlé faisait l'extraordinaire efficacité de la cure. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 428.
SYNT. Cure longue et difficile, extraordinaire, merveilleuse; cure qui réussit; longueurs, phases d'une cure; issue, progrès, résultat d'une cure; bienfaits, effets, fruits d'une cure; efficacité d'une cure; entreprendre, faire, poursuivre, suivre une cure; guérir par une cure; célèbre, renommé par ses cures.
Cure libre. ,,Tout traitement laissant l'enfant dans son milieu familial ou dans un milieu substitutif`` (Méd. Biol. t. 1 1970).
Établissement, maison de cure. Établissement où sont donnés les soins pour des affections nécessitant un traitement de longue durée. Tout ce qui composait cette gaîté des maisons de cure, à substance superficielle et si mince (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 475).
Spéc. Cure radicale. ,,Opération destinée à remédier de manière complète et permanente à une hernie, à une lésion ou à un défaut physique`` (Méd. Biol. t. 1 1970). La cure radicale de l'anévrisme est souvent impossible sinon dangereuse (Quillet, Méd.1965, p. 358).P. métaph. Montrer l'inanité de tout surnaturel, voilà la cure radicale du fanatisme (Renan, Marc-Aurèle,1881, p. 346).
[Avec un déterm. désignant la nature du mal à traiter ou le but recherché] Cure antialcoolique, d'amaigrissement. Toute cure de l'obésité doit commencer par ces trois préceptes de théorie absolue : discrétion dans le manger, modération dans le sommeil, exercice à pied ou à cheval (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 229).Le prospectus d'une nouvelle cure hépatique (Gracq, Syrtes,1951, p. 318).Il est nécessaire que le malade ait la volonté de ne plus boire après une cure de désintoxication en milieu spécialisé (Quillet, Méd.1965p. 364).
P. métaph. Sa situation [d'Éline Ebsen] est connue de tous et le mariage impie qu'elle va faire. On sait que la cure d'âme est commencée, mais que le mal résiste à tous les efforts (A. Daudet, Évangéliste,1883, p. 163).
[Avec un déterm. désignant ou évoquant la nature du traitement appliqué] Cure psychanalytique; cure d'eaux sulfureuses. Le bourg s'intéressait à la cure d'iode; tous les tuberculeux du canton en usèrent (Mauriac, Baiser Lépreux,1922, p. 190).L'expérience des analystes montre que la cure de défoulement (...) est loin d'être généralement infaillible (Mounier, Traité caract.,1946, p. 439).Des cures de sommeil pour venir à bout de crises particulièrement douloureuses [d'ulcère gastrique] (Quillet, Méd.1965p. 139).fSYNT. Cure héliothérapique, hydrominérale, magnétique, solaire; cure de bains, d'hydrothérapie; cure d'antibiotiques, de cortisone, de pénicilline, de rayons ultra-violets.
Cure thermale. Traitement par l'action des eaux minérales. Les arrêts de travail prescrits à l'occasion d'une cure thermale ne donnent pas lieu à indemnité journalière (Réforme Séc. soc.,1968, p. 46).
Rare. [Le déterm. désigne l'inventeur d'une cure spécifique] J'ai entrepris la cure du docteur Andral. Elle est bien pénible, puisqu'elle consiste, surtout, à promener des vésicatoires sur les parois de la poitrine (Tocqueville, Corresp.[avec Reeve], 1858, p. 275).
b) P. ext.
Usage intense de quelque chose, sans prescription médicale, généralement pour en tirer avantage ou mieux-être. Cure de fruits, de repos, de soleil. Les rôdeurs, accoutumés à suivre leur cure de raisins, ne manquaient pas (Hamp, Champagne,1909, p. 133).Si donc mon Pascal n'est pas très avancé pour le 13 je ne ferai ma cure de lit qu'après l'avoir remis le 25 (Du Bos, Journal,1923, p. 300).
P. anal. ou p. métaph. Fait de s'adonner à quelque chose, de manière prolongée. Cure de bonne humeur, de désespoir, d'égoïsme, de mutisme, de pénitence, de silence, de solitude, de vérité. Puis, qui voudrait, qui saurait mener jusqu'à la guérison une cure d'honnêteté par le travail? (Zola, Fécondité,1899, p. 625).Une cure d'insipidité, que cela est donc difficile! (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1905, p. 405).Ces hôtels de villégiature où nos charitables compatriotes viennent faire leur cure d'ennui (Camus, Chute,1956, p. 1512):
4. ... la rédaction de Madame Bovary ayant fait fonction pour Flaubert de cure d'impersonnalisme en même temps que de cure de désintoxication romantique, et de cure contre la facilité d'écrire et l'euphorie de produire. Thibaudet, Hist. de la litt. fr. de 1789 à nos jours,1936, p. 341.
Prononc. et Orth. : [ky:ʀ]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1050 n'en aveir cure « ne pas s'en soucier » (Alexis, éd. Chr. Storey, 408); début xiiies. [ms.] cure « traitement médical » (Poème anonyme ds G. de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 1922, Appendice II, 9); 1863 spéc. « saison passée aux eaux » (Littré); 1863 « usage abondant que l'on fait de quelque chose » (ibid.). Du lat. class. cura « souci, traitement d'une maladie ». Bbg. Darm. Vie 1932, p. 192. − Goug. Mots t. 2 1966, pp. 36-37. − Rog. 1965, p. 110. − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 38.

CURE2, subst. fém.

A.− Charge ecclésiastique (dans l'église catholique) qui consiste dans la direction spirituelle et l'administration d'une paroisse. Nomination à la cure de; être pourvu d'une cure. Le revenu et le casuel de la cure ne doivent guère l'enrichir (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 317):
1. Ils sont prêtres tous deux; l'un se targuera de sa cure, l'autre se rengorgera dans sa charge de gouverneur. Musset, On ne badine pas avec l'amour,1834, p. 14.
SYNT. Une modeste, petite cure; la meilleure cure du diocèse; offrir une cure; obtenir, refuser une cure; se démettre de sa cure, quitter sa cure; exercer la cure pastorale.
B.− P. méton.
1. Vieilli. Territoire où s'exerce cette charge, paroisse. S'ensevelir dans une cure de campagne. L'abbé Blampoix n'avait ni cure ni paroisse (Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 67).Cette expédition, qui fut dénommée dans les cures du voisinage la croisade des enfants, l'autorité ecclésiastique, avec un sens profond de la vie du village, la jugea décisive (Barrès, Colline insp.,1913, p. 211).
Ensemble des fidèles de la paroisse :
2. Encore s'il avait trouvé quelques consolations près de ses paroissiennes! Mais, au sortir de son ancienne cure si croyante, ce nouveau pays gâté par l'irréligion, respectueux des seules pratiques extérieures, le bouleversait dans la timidité inquiète de son âme. Zola, La Terre,1887, p. 458.
2. Usuel. Résidence de celui qui exerce cette charge. Une charmante cure; le jardin de la cure; habiter la cure; loger, s'installer à la cure; vivre dans une cure. Synon. presbytère.L'abbé m'emmenait déjeuner à la cure avec ses trois vicaires (Gyp, Souv. pte fille,1927, p. 175).Quand un vagabond sonnait à la porte de la cure, il lui donnait un morceau de pain (Aymé, Jument,1933, p. 70).
Train de maison de cette résidence. Sa mère âgée, mais encore belle et gracieuse, gouvernait la cure de temps immémorial (Lamart., Confid.,1849, p. 342).
Prononc. et Orth. : [ky:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1130-40 « souci, administration, charge (ecclésiastique) » (Wace, Conception ND, 234 ds Keller, p. 142); ca 1172 « charge des âmes, des fidèles » (G. de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 3114); ca 1220 « charge de curé » (G. de Coinci, Mir. Vierge, éd. V. F. Kœnig, 1, Mir. 14, 33); [1496 « presbytère » d'apr. Bl.-W.3-5]; fin xves. (Coquillart, Monologue des Perrucques, éd. M. J. Freeman, 180). Du lat. class. cura « soin », attesté en lat. médiév. aux sens de « direction spirituelle » (750), spéc. « celle d'une paroisse » (1031) et « fonction à laquelle est attachée la direction spirituelle d'une paroisse » (1072 ds Nierm.).
STAT. − Cure1 et 2. Fréq. abs. littér. : 522. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 483, b) 404; xxes. : a) 756, b) 1 135.
BBG. − Ducháček (O.). La Tendance de motivation et la conscience étymol. Wissenschaftliche Zeitschrift der Humboldt-Universität zu Berlin. 1969, t. 18, no4, p. 703.

Wiktionnaire

Nom commun - français

cure \kyʁ\ féminin

  1. Soin, souci. — En ce sens, il est surtout usité dans l’expression : n’avoir cure.
    • Il connaissait Zaheira: elle était toute jeune et robuste, belle. Instruite aussi, ce dont il n’avait cure. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans "Trois contes de l’Amour et de la Mort", 1940)
  2. Traitement des maladies, des affections graves ou chroniques.
    • Tout cela me semble un rêve, dit le précepteur ; nous avons assez de médecins juifs qui font des cures merveilleuses sans qu’on les regarde comme sorciers. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
  3. (En particulier) Soins dispensés dans un établissement thermal.
    • Je vous raconterai tout cela cet été si vous venez à Aix-les-Bains, vers le mois de septembre, car James veut y faire sa cure et je crois que je l'accompagnerai. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VIII, Gallimard, 1937)
    • La cure de boisson est la base du traitement à Vals. L'eau y est consommée suivant les prescriptions médicales dans des buvettes élégantes et bien agencées. — (Vals-Saint-Jean - la station de Vals-les-Bains et environs, éditée spécialement pour la Société Vals-Saint-Jean par G.-L. Arlaud, éditeur, Lyon (sans date ; vers 1930-1931), p.16)
  4. (Par extension) Faire une cure de quelque chose : manger exclusivement de cette chose. Par extension, passer son temps à une activité.
    • Le hâd des Arabes [Cornacula monacantha Del. ; tb, kn = mi], plante très spéciale du désert, pourvue de nombreux piquants, très salée et dont les chameaux font avec profit une cure annuelle. — (Maurice Abadie, Afrique centrale ; la colonie du Niger, Société d'éditions géographiques, maritimes et coloniales, 1927, p. 236)
    • Je fais une cure de natation.
  5. Demeure du curé.
    • La cure est en général dans le voisinage de l’église.
  6. (Par extension) Fonction ecclésiastique à laquelle est attachée la direction spirituelle d’une paroisse.
    • D’autres places ecclésiastiques, telles que les principales chaires des universités et quelques grandes cures, s’obtenaient au concours. — (Anonyme, Le Clergé en Espagne, Revue des Deux Mondes, 1829, tome 1)
    • Il vicaria à la campagne jusqu'au mois de Janvier 1692, époque où il fut pourvu de la cure d’Étrépigny et de But, sa succursale. — (Rudolf Charles, Préface de Le testament de Jean Meslier, tome 1, page XXXV, édition R.C. Meijer, 1864)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CURE. n. f.
Soin, souci. En ce sens, il n'est guère usité que dans l'expression N'avoir cure d'une chose. Il signifie aussi Traitement, guérison de quelque maladie ou blessure. On le dit surtout en parlant des Affections graves ou chroniques. Cure d'eau, cure de raisin, cure d'air. J'ai fait ma cure à Aix-les-Bains. Il signifie par extension Fonction ecclésiastique à laquelle est attachée la direction spirituelle d'une paroisse. Cure de village. Il signifie aussi Demeure du curé, presbytère. La cure est en général dans le voisinage de l'église.

Littré (1872-1877)

CURE (ku-r') s. f.
  • 1Soin, souci. Ce mot ne se dit guère qu'avec le verbe avoir et sans article. Il n'a cure de rien. L'âne, qui goûtait fort l'autre façon d'aller, Se plaint en son patois ; le meunier n'en a cure, La Fontaine, Fabl. III, 1. Les Biron le sucèrent [Noyer] si parfaitement qu'il est mort sur un fumier, sans que pas un d'eux en ait eu souci ni cure, Saint-Simon, 479, 192. Sa femme languit et meurt ; le mari n'en a cure, et c'est là, dit-on, ce qui l'a tuée, Courier, Lett. II, 95.

    PROVERBES

    On a beau prêcher à qui n'a cure de bien faire, se dit de ceux qui n'ont aucun soin de profiter des instructions qu'on leur donne.

    À beau parler qui n'a cure de bien faire, les belles paroles de celui qui se conduit mal ne persuadent pas.

  • 2 Terme de médecine. Traitement d'une maladie, d'une blessure, qui en produit la guérison. Il a entrepris cette cure. Cure difficile. Il en fit prendre soin, la cure fut complète, Corneille, Poly. I, 4. Un médecin d'importance qui fait des cures merveilleuses, Molière, Am. médecin, III, 4. S'il fait cette cure, il ne sera pas mal à la cour, Sévigné, 422. Votre prieur a fait là une belle cure, Sévigné, 441. Ce qui arriva de cela [une saignée de pied], c'est que ma difficulté de respirer ne diminua point, et que, le lendemain, ayant marché mal à propos, le pied m'enfla de telle sorte que j'en fus trois semaines dans le lit ; c'est là toute la cure qu'il [Perrault le médecin] m'a jamais faite, que je prie Dieu de lui pardonner en l'autre monde, Boileau, Longin, Subl. réflex. I. Tous deux [les médecins] s'étant trouvés différents pour la cure, Leur malade paya le tribut à nature, La Fontaine, Fabl. V, 12. Par là, le plus difficile étant fait, il formait en lui-même le plan de la cure et le suivait avec une constance inébranlable…, Fontenelle, Chirac. Cette cure coûta à M. Littre quatre mois de soins les plus assidus et les plus fatigants, Fontenelle, Éloges, Littre. Chaque médecin [en Égypte], si l'on en croit Hérodote, se renfermait dans la cure d'une seule espèce de maladie, les uns pour les yeux, d'autres pour les dents, et ainsi du reste, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. I, p. 94, dans POUGENS.

    Cure radicale, celle qui consiste à faire disparaître complétement une affection interne ou chirurgicale. Cure palliative, celle qui ne fait qu'enlever quelques-uns des symptômes d'une maladie et qui en laisse subsister le fond.

    Cure d'eaux minérales, cure de bains de mer, saison passée aux eaux, afin d'en faire un emploi méthodique pour un but déterminé.

    On dit de même : cure de petit-lait, cure de raisin, usage du petit-lait, du raisin pendant un certain temps et en grande quantité chaque jour.

  • 3 Terme de fauconnerie. Peloton de chanvre, de coton ou de plume qu'on fait avaler à an oiseau de chasse pour dessécher son flegme. Les oiseaux se portent mieux quand ils ont rendu leur cure. Ce faucon tient sa cure. Armer les cures, les préparer pour les faire avaler

    Se dit aussi des excréments des oiseaux de proie.

  • 4Revêtement des moules à laiton avec de la bouse de vache.

SYNONYME

1° CURE, CURATION. Il y a cette différence entre cure et curation, que le premier de ces mots indique un traitement achevé et le second un traitement proposé ou actuellement employé.

2° CURE, GUÉRISON., Il y a cette différence entre cure et guérison, que le premier se rapporte au médecin, et le second au malade. On fait une cure, on procure une guérison. On dit une belle cure, c'est-à-dire qui fait honneur à celui qui l'a entreprise ; et l'on dit une guérison prompte et parfaite. Enfin, cure exigeant l'intervention d'un traitement, ne se dit guère que des maux qui ont quelque durée, quelque gravité, tandis que guérison se dit de toute espèce de maux, petits ou grands.

HISTORIQUE

XIe s. Ce sait hom bien, n'ai cure de menace, Ch. de Rol. X. Dist Oliviers : n'ai cure de parler, ib. X. Qui si sont fier, n'ont cure de leur vie, ib. CLXXXIV.

XIIe s. Nos bons Franzois n'ont cure de fuir, Ronc. p. 60. J'aim et desir ce qui de moi n'a cure, Couci, p. 125.

XIIIe s. Et Tybers et la vieille n'ont cure d'arester [de s'arrêter], Berte, XVII. Com cele qui n'avoit fors de bien faire cure, ib. XLII. Et fist souper ses chevaliers et sa gent de haute cure et donner avoine as chevaux, Chr. de Rains, p. 15. De l'autre amor dirai la cure [guérison] Selonc la devine Escripture, la Rose, 4415. Ton cuer ne porras apaier, Ains iras encor essaier Se tu verras par aventure Ce dont tu ies en si grant cure, ib. 2348.

XIVe s. La cure des filz appartient au pere, Oresme, Eth. 247. Il met sa cure et son entente à si bonnes sciences, Oresme, ib. Prol. Et qui ne les fait, il n'a cure de estre bon, Oresme, ib. 41. Avoir cure et diligence de savoir particulierement les comptes des mises et receptes, c'est condicion de homme qui a vice de parvificence, Oresme, ib. 113.

XVe s. Monseigneur Jean le Bel, qui grand cure et toute bonne diligence mit en cette matiere, Froissart, Prol. Ils en trouverent si grand foison [de richesses], que garçons n'avoient cure de draps fourrés de vair, Froissart, I, I, 266. Si fit adonc en ce temps de celui qui puis fut le roi de France, la plus belle cure dont on pust ouïr parler, Froissart, II, II, 70. Et prenoit tout le soin et la cure de l'ost [Charles de Bourgogne], Commines, VI, 13.

XVIe s. Nous ne sommes point si malades les uns que les autres, ni d'une mesme maladie : et pour tant il n'est jà mestier que la cure soit pareille en tous, Calvin, Instit. 552. Il faut rejeter loin toutes cures [soins] estranges, par lesquelles l'entendement soit transporté çà et là, Calvin, ib. 675. Il se jecta en la pauvreté, pour se desfaire des indignitez et cures de la maison, Montaigne, IV, 77. Consumer son ame de cures et d'ennuis, Amyot, Comm. il faut nourrir les enfants, 37. Ceulx qui louent les hommes vertueux sans les aimer, ceux-là reverent bien leur renommée, mais ilz ne portent point d'affection à leur vertu, ny n'ont cure de l'imiter, Amyot, C. d'Utiq. 15. Comme le medecin Menecrates, pour avoir esté heureux en la cure de quelques maladies desesperées, eust esté surnommé Jupiter, Amyot, Agésil. 34. Il ne s'est fait cure tant grande et difficile fust-elle, où ma main et mon conseil n'ayent esté requis, Paré, Au lecteur. Je mets après cela la cure generale, puis la particuliere, avec les instrumens propres pour la curation de quelque maladie que ce soit, Paré, ib. Il est tout presché qui n'a cure de bien faire, Cotgrave

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Étymologie de « cure »

(Traitement) Du latin cura (« soin, surveillance »).
(Fonction ecclésiastique) Du latin curia (« division du peuple romain » et « temple » (où chaque curie s’assemblait pour sacrifier)) qui a aussi donné « curie » en français.
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Wallon, keure ; provenç. espagn. et ital. cura ; du latin cura, coira, coera, que quelques étymologistes ont essayé de ramener à une forme cov, cav, radical de cavere, avoir soin, prendre garde.

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Phonétique du mot « cure »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
cure kyr

Fréquence d'apparition du mot « cure » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « cure »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « cure »

  • De la coutume du hara-kiri, les Japonais ont gardé la manie du cure-dents.
    Paul Claudel
  • Un petit trot est une cure contre nos démons.
    Benjamin Disraeli
  • Sans l’amour, qu’est-ce que la vie ? C’est un dîner sans cure-dents.
    Octave Uzanne — Le bric-à-brac de l’amour
  • L'expérience ressemble aux cure-dents. personne ne veut s'en servir après vous.
    Roland Dorgelès
  • Contrairement à ce que pensent les gens, l'écriture n'est pas un exutoire et ne permet pas d'aller mieux, à moins de la vivre comme une cure analytique.
    Françoise Chandernagor — Entretien avec Catherine Argand - Juin 1995
  • Fret SNCF continue sa cure de minceur pour ne pas disparaître
    LEFIGARO — Fret SNCF continue sa cure de minceur pour ne pas disparaître
  • La seule cure contre la vanité, c'est le rire, et la seule faute qui soit risible, c'est la vanité.
    Henri Bergson — Le rire
  • On ne vous le présente plus, le citron est depuis toujours un allié de taille pour notre organisme. Cependant, connaissiez-vous la cure de citron et ses bienfaits ? On vous dit tout pour que vous puissiez l'essayer.
    Grazia.fr — Détox : faire une cure de citron est-il vraiment une bonne idée ? - Grazia

Traductions du mot « cure »

Langue Traduction
Anglais priest
Espagnol sacerdote
Italien sacerdote
Allemand priester
Chinois 牧师
Arabe كاهن
Portugais sacerdote
Russe священник
Japonais 祭司
Basque apaiz
Corse prete
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Synonymes de « cure »

Source : synonymes de cure sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « cure »

Combien de points fait le mot cure au Scrabble ?

Nombre de points du mot cure au scrabble : 6 points

Cure

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