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Saison
Sommaire
- Définitions de « saison »
- Étymologie de « saison »
- Phonétique de « saison »
- Fréquence d'apparition du mot « saison » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « saison »
- Citations contenant le mot « saison »
- Images d'illustration du mot « saison »
- Traductions du mot « saison »
- Synonymes de « saison »
- Combien de points fait le mot saison au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | saison | saisons |
Définitions de « saison »
Trésor de la Langue Française informatisé
SAISON, subst. fém.
Wiktionnaire
Nom commun - français
saison \sɛ.zɔ̃\ féminin
-
Période de l’année qui observe une relative constance du climat et de la température.
-
On avait beau être au mois de juin, les matinées n’étaient pas chaudes. Il en voulait même au temps et se disait :
– Comment se peut-il qu’on soit tranquille. Y a même plus de saisons ! » — (Philippe, Dans la petite ville, 1910, réédition Plein Chant, page 62) - Si le percepteur n’était pas arrivé dans la région avant le début de la saison pluvieuse, les villageois étaient sûrs d’échapper pour un an au prélèvement fiscal. — (Léo De Haan, La Région des Savanes au Togo : l’état, les paysans et l’intégration régionale (1885–1985), Karthala, 1993, page 147)
- La laine est achetée soit dans les endroits où transhument les moutons, soit dans les endroits où ils paissent pendant la saison sèche. — (D. de Prat, Nouveau Manuel complet de filature ; 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- Le Canada a deux saisons : l’hiver et le mois de juillet. — (Robert Hollier, Bétail (1960).)
- La saison fonçait les feuillages, touchait d’or les près, carminait çà et là une branche. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
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On avait beau être au mois de juin, les matinées n’étaient pas chaudes. Il en voulait même au temps et se disait :
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(En particulier) Dans les pays tempérés, division en quatre de l’année : printemps, été, automne et hiver.
- L’ordre, la marche, le retour des saisons.
- Ils changent d’activité au rythme des saisons, fabriquent des charpagnes ou cherchent dans les bois les plantes médicinales. — (Jean-Pierre Husson, Les Hommes et la forêt en Lorraine, 1991, page 197)
- « Les Quatre Saisons » (dont le titre original italien est « Le quattro stagioni ») est le nom donné aux quatre concertos pour violon, composés par Antonio Vivaldi (1678-1741), Opus 8, no 1-4, qui ouvrent le recueil « Il cimento dell’armonia e dell’invenzione » — « La confrontation entre l’harmonie et l'invention ».
-
Période de l’année marquée par quelque chose de particulier.
- À partir du mois de juin, la plage, aujourd'hui disparue, se couvrait de tentes pour la saison des bains de mer. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 19)
- Chaque village du club étant une société à part, (avec n° de Siret, etc.) le nombre de CDD est ainsi illimité. Entre deux saisons, les GO peuvent s'inscrire aux Assedic. — (Sarah Lemelle, Les métiers du tourisme et des loisirs, Éditions L’Étudiant, 2006, page 88)
- « Ce ne sera pas un Noël habituel », lance à son tour Justin Trudeau. L’euphémisme de la saison. Le Québec étant lui aussi frappé durement par la deuxième vague de la COVID-19, il est vrai que le contexte se prête fort peu à des festivités. — (Josée Legault, Faut-il vraiment «sauver Noël»?, Le Journal de Montréal, 18 novembre 2020)
- Les mois d’été.
- Cette douairière, qui avait pour Fernande des sentiments affectueux, l’invitait à passer les fêtes de Pâques dans la villa, située agréablement à l’écart et en pleine dune, qu’elle possédait à Ostende. La baronne V., méprisant la Saison, ne s’y rendait guère et n’y recevait qu’au printemps et qu’à l’automne. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 329)
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Époque où paraissent certaines productions de la terre où l’on a coutume soit de semer, soit de recueillir grains ou fruits.
- Elle a consisté en un relevé cadastral complet du terroir villageois : voie ferrée, piste principale, sentiers, maisons, plantations de cacaoyers, champs vivriers des deux saisons de cultures, limites entre Mom et les villages voisins. — (Jacques Champeau, MOM Terroir Bassa (Cameroun), ORSTOM, 1973)
- Dans ce cas, le préfet peut limiter l'étendue de la battue : en juin 1840, « une battue est nécessaire sur les communes de Bouesse et Mosnay, mais en raison de l'avancement de la saison, ces chasses doivent être restreintes aux bois qui sont entourés de brandes ou de chemins publics, afin de n'exposer les récoltes à aucun dommage. » — (Daniel Bernard, La fin des loups en Bas-Berry: XIXe-XXe siècles : histoire et tradition populaire, Badel, 1977, page 134)
- […] pour P2O5 les doses sont de 40 à 60 kg/ha sous forme solide (200 à 250 kg de super 18) et 40 à 50 kg/ha sous forme liquide et doivent être fractionnées au cours de la saison […] — (Roland Billard, Les Carpes : biologie et élevage, Éditions Quae, 1995, page 190)
- La saison est avancée, est en avance : Les fruits de la saison sont plus avancés, plus mûrs qu’ils ne le sont ordinairement à pareille époque.
- La saison des perdreaux, des cailles, des bécasses, etc. : L’époque où il y a une plus grande quantité de ces oiseaux et où ils sont meilleurs à manger.
-
(Vieilli) Temps propice aux affaires, aux réunions mondaines, au tourisme, aux bains de mer, etc.
- La saison de Deauville, de Nice, de Londres.
- Saison d’eaux : Temps pendant lequel on se soigne dans une ville d’eaux.
- Jamais la saison de voler n'a été meilleure, depuis que Moabdar est tué et que tout est en confusion dans Babylone. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, XIV, Le Brigand, 1748)
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Moment opportun.
- Ce que vous dites est hors de saison.
- Vos conseils ne sont plus de saison.
-
Ensemble des spectacles, concerts, présentés en une année.
- La prochaine saison de l’Opéra de Lorraine sera légère et pleine d’humour. […] Une saison lyrique très séduisante. — (Sabine Lesur, Une saison pleine de légèreté avec l’Opéra de Lorraine, Vosges Matin, 1er juin 2016)
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Ensemble d’épisodes d’une série télévisée, diffusés en une année.
- As-tu vu la dernière saison de la série Friends ?
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(Sport) Période de l’année durant laquelle des équipes ou joueurs s’affrontent et qui se termine généralement par un championnat.
- Demain, le rideau tombera sur cette saison pour les rugbymen beauvaisiens. — (Baisser de rideau, Le Parisien, 20 avril 2002)
-
(Figuré) Âges de la vie.
-
Bien que sachant à n’en point douter que Thérèse avait été laide et dépourvue de tout agrément dès sa jeune saison, je hochai la tête et lui dis avec une détestable malice :
« Hé ! hé ! Thérèse, j’ai appris que, vous aussi, vous eûtes en votre temps une jolie figure. » — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; édition Le Livre de Poche, 1967, page 22) - La première saison de la vie : La jeunesse.
- La dernière saison de la vie : La vieillesse.
- La belle saison ; la saison des plaisirs, des amours ; l’arrière-saison, etc.
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Bien que sachant à n’en point douter que Thérèse avait été laide et dépourvue de tout agrément dès sa jeune saison, je hochai la tête et lui dis avec une détestable malice :
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(Lorraine) (Désuet) Ensemble des champs cultivés avec la même culture, dans le cadre d’une rotation triennale.
- Autrefois, le territoire était divisé en trois parties — les saisons — regroupant chacun le même type de culture qui changeait chaque année sur un cycle de trois ans. — (Daniel Bontemps, Au temps de la soupe au lard, éditions Serpenoise, 1993, ISBN 978-2-87692-179-5)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
L'une des quatre parties de l'année, qui contiennent chacune trois mois et dont deux commencent aux solstices et deux aux équinoxes. Les quatre saisons de l'année sont le printemps, l'été, l'automne et l'hiver. L'ordre, la marche, le retour des saisons. La saison est bien avancée. La saison nouvelle, Le printemps. L'arrière-saison, L'automne, le commencement de l'hiver. Marchand, marchande des quatre-saisons. Voyez QUATRE-SAISONS.
SAISON se dit aussi de l'Époque où dominent, où se font le plus remarquer certains états, certains changements de l'atmosphère. La saison des pluies, des orages. La belle saison, La partie de l'année où le temps est beau, c'est-à-dire la fin du printemps, l'été et le commencement de l'automne. La mauvaise saison, La fin de l'automne, l'hiver et le commencement du printemps. Demi-saison, Époque qui tient le milieu entre la belle et la mauvaise saison. Un vêtement de demi-saison.
SAISON se dit également de l'Époque où paraissent certaines productions de la terre où l'on a coutume soit de semer, soit de recueillir. certains grains, certains fruits. La saison des fleurs. La saison des fruits. Saison des semailles, des foins. Les fruits de la saison. Des légumes de saison. La saison est avancée, est en avance, Les fruits de la saison sont plus avancés, plus mûrs qu'ils ne le sont ordinairement à pareille époque. La saison des perdreaux, des cailles, des bécasses, etc., L'époque où il y a une plus grande quantité de ces oiseaux et où ils sont meilleurs à manger. La morte-saison, La saison où la terre ne produit rien. Fig., La morte-saison, Temps de l'année dans lequel une Industrie ou un commerce chôme.
SAISON se dit aussi de l'Époque de l'année particulière aux affaires, aux réunions mondaines, au tourisme, aux bains de mer, etc. La saison de Deauville, de Nice, de Londres. La saison des concerts. La saison théâtrale. Saison d'eaux, Temps pendant lequel on se soigne dans une ville d'eaux. Faire une saison à Vichy, à Vittel.
SAISON signifie encore Époque propre pour quelque chose, moment opportun. Ce que vous dites est hors de saison. Vos conseils ne sont plus de saison. Il se dit, par extension, des Âges de la vie. La première saison de la vie, La jeunesse. La dernière saison de la vie, La vieillesse. On dit dans le même sens : La belle saison; la saison des plaisirs, des amours; l'arrière-saison, etc.
Littré (1872-1877)
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1Nom des quatre grandes divisions de l'année, comprenant chacune trois mois environ, et, astronomiquement, le temps employé par le soleil pour passer d'un solstice à un équinoxe ou d'un équinoxe à un solstice. Les quatre saisons de l'année sont : le printemps, l'été, l'automne et l'hiver, le printemps et l'automne commençant aux équinoxes, l'été et l'hiver commençant aux solstices. Le langage ordinaire entend plus souvent les saisons dans leur sens météorologique que dans le sens astronomique ; ces saisons-là commencent un mois ou six semaines avant les équinoxes ou les solstices ; ainsi on dit qu'on est en hiver vers le 15 novembre, quoique l'hiver astronomique ne commence qu'au 20 ou 21 décembre ; on est de même en été vers le 15 mai au lieu du 21 juin, etc.
Par là [la disposition de l'année, selon l'Église] toutes les saisons sont fructueuses pour les chrétiens ; tout y est plein de Jésus-Christ
, Bossuet, Mar.-Thér.Un philosophe vous dira en vain que vous devez être rassasiés d'années et de jours, et que vous avez assez vu les saisons se renouveler
, Bossuet, le Tellier.On ne laisse pas de lui préférer [à un beau jour d'hiver] la constante sérénité d'une saison plus bénigne
, Bossuet, Mar.-Thér.Les saisons ressemblent aux âges : Dans leurs rapports mystérieux La main invisible des dieux Cache des conseils pour les sages
, Bernis, Quatre sais. Print.Ce sont l'inclinaison de la terre au plan de l'écliptique et son parallélisme constant qui occasionnent les changements des saisons
, Brisson, Traité de phys. t. III, p. 137.Robe de demi-saison, robe qui tient le milieu entre une robe d'été et une robe d'hiver.
La saison nouvelle, le printemps.
La belle saison, la partie de l'année où le temps est beau.
Trois mois et demi constituent à peu près toute la belle saison de ces cimes [Pyrénées]
, Ramond, Instit. Mém. scienc. 1823, t. VI, p. 92.L'arrière-saison, l'automne, le commencement de l'hiver.
La mauvaise saison, la fin de l'automne, l'hiver.
La saison chaude, la saison froide, se dit des deux moitiés de l'année.
Marchande des quatre saisons, se dit, à Paris, de marchandes ambulantes, qui, dans chaque saison, vendent les fruits ou les objets de consommation que cette saison produit ou dont elle fait naître le besoin.
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2Chez les Grecs, les trois Saisons (d'après une ancienne division de l'année), déesses qui présidaient à l'année.
Au-dessus de la tête de Jupiter, dans la partie supérieure du trône, on voit d'un côté les trois Grâces qu'il eut d'Eurynome, et les trois Saisons qu'il eut de Thémis
, Barthélemy, Anach. ch. 38. -
3Temps où dominent certains états de l'atmosphère. La saison des pluies, des frimas.
La lune, à qui on attribue le changement des saisons, le progrès des maladies
, Pascal, Pens. VII, 17, éd. HAVET.S'il [le roi] marchait au milieu des hivers, l'oraison de cette princesse pénétrait les nues pour lui préparer les saisons
, Fléchier, Mar.-Thér.Quoique l'homme civilisé ait l'industrie de s'entourer de la saison qu'il veut, la saison de la nature est toujours la plus puissante
, Bailly, Atlantide, p. 252.La morte saison, la saison où la terre ne produit rien.
L'inclinaison de l'axe de la terre produisant dans son mouvement annuel autour du soleil des alternatives durables de chaleur et de froid, que nous avons appelées des saisons, tous les êtres végétaux ont aussi, en tout ou en partie, leur saison de vie et leur saison de mort
, Buffon, Quadrup. t. IV, p. XXVIII.Pour les mortes saisons nous mettons en réserve Ceux [les fruits] que le soleil sèche et que le temps conserve
, Lamartine, Joc. III, 107.Fig. Saison morte, morte saison, temps de l'année où une industrie chôme.
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4Époque de l'année où se fait une culture, où la terre donne telle ou telle production. La saison des fleurs, des semailles, des foins, des vendanges. Des légumes de la saison.
La saison est avancée, les fruits de la saison sont plus avancés dans la maturité qu'ils ne le sont d'ordinaire à pareille époque.
La saison des perdreaux, des cailles, des bécasses, etc. le moment de l'année où ces oiseaux abondent le plus, sont les meilleurs à manger.
Poissons de saison, ceux qui ne paraissent sur les côtes que dans certaines saisons, ou dont la chair est meilleure en certaines saisons.
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5La saison des amours, le temps où les oiseaux entrent en amour.
Dans cette espèce [les perdrix rouges], qui est très lascive, les mâles se battent entre eux avec acharnement dans la saison de l'amour
, Buffon, Ois. t. IV, p. 200. -
6La durée variable pendant laquelle il convient de prendre certaines eaux thermales. Une saison de Vichy.
Le temps de l'usage du remède s'appelle une saison ; la durée d'une saison est de vingt-sept jours
, Diderot, Mém. Voy. Bourbonne. -
7Temps favorable pour faire quelque chose. Faire ses provisions dans la saison. En temps et saison.
Les productions de la nature… leur sont presque toujours présentées défigurées ou à contre saison
, Bernardin de Saint-Pierre, Études, IV.La saison favorable pour voyager dans l'intérieur de l'Afrique est depuis février jusqu'en septembre
, Raynal, Hist. phil. XI, 17.Fig.
Jeanne, tandis que tu fus belle, Tu le fus sans comparaison ; Anne, à cette heure, est de saison, Et ne voit rien de beau comme elle
, Malherbe, IV, 16. -
8En général, moment, circonstance.
Elles en avaient remis l'exécution au retour de Mme la princesse ; mais elles s'avisèrent depuis de ne pas différer plus longtemps, et qu'il ne fallait pas remettre des supplices à une saison qui devait être toute destinée à la joie
, Voiture, Lett. 9.Ne t'épouvante point, tout vient en sa saison
, Corneille, le Ment. III, 5.Le mérite des hommes a sa saison aussi bien que les fruits
, La Rochefoucauld, Max. 291.Un homme de moyen âge, Et tirant sur le grison, Jugea qu'il était saison De songer au mariage
, La Fontaine, Fabl. I, 17.Ce n'est pas la saison De m'expliquer, vous dis-je
, Molière, le Dép. II, 2.Remettons ce discours pour une autre saison ; Monsieur n'y trouverait ni rime ni raison
, Molière, F. sav. IV, 3.Une vaine folie enivrant la raison, L'honneur triste et honteux ne fut plus de saison
, Boileau, Sat. V.La jeunesse à l'amour est livrée, Et l'âge mûr au soin d'établir sa maison ; Croyez-moi, le bonheur est de toute saison
, Collin D'Harleville, Optimiste, III, 9.De saison, en opportunité, convenable.
Je ne pense pas qu'on puisse blâmer avec justice la dissimulation du comte, parce que, dans les affaires où il s'agit de notre vie et de l'intérêt général de l'État, la franchise n'est pas une vertu de saison
, Retz, Conjur. Fiesque.C'est bien fait ; la prudence est toujours de saison
, Molière, le Dép. V, 9.Je garde pour une autre fois mille bagatelles qui ne seraient pas de saison aujourd'hui
, Sévigné, 10 févr. 1672.Quand on peut trouver qui nous aime, L'amour est toujours de saison
, Desmahis, Poésies, p. 41, dans POUGENS.Il est saison de, il est temps de.
Adieu, je prendrai soin demain de votre affaire ; Il est saison pour vous de voir votre lingère
, Corneille, Suite du Ment. IV, 7.Il n'est pas saison, est-il saison de, il n'est pas temps de, est-il temps de.
Carlos : Quittez ces contre-temps de froide raillerie. - D. Manrique : Il n'en est pas saison quand il faut qu'on vous prie
, Corneille, D. Sanche, I, 4.Si vous m'aviez parlé comme vous me parlez, Vous auriez obtenu le bien que vous voulez ; Mais en est-il saison au jour d'une conquête… ?
Corneille, Tois. d'or, III, 1.Il n'est saison que de, avec un infinitif, la saison ne permet que de.
Seigneur, il n'est saison que de verser des larmes
, Corneille, Œd. V, 10.Hors de saison, inopportun, qui ne convient pas.
On doute pour quelle raison Les destins, si hors de saison, De ce monde l'ont appelée
, Malherbe, VI, 14.Il fit cent efforts hors de saison, sans jamais vouloir parler
, Scarron, Rom. com. I, 15.Cet homme se raillait assez hors de saison
, La Fontaine, Fabl. III, 16. -
9âges de la vie.
Vous entrez maintenant dans la belle saison de l'homme
, Molière, l'Avare, II, 6.Homme, vante moins ta raison… Aussi faible que toi, dans ta jeune saison Elle est chancelante, imbécile
, Deshoulières, Réfl. diverses, XII.La première saison de la vie, la jeunesse.
Cette première saison de sa vie où il vivait encore dans l'innocence
, Massillon, Carême, Enf. prod.La dernière saison de la vie, la vieillesse.
Reine des longs procès… Si, dès mes premiers ans, heurtant tous les mortels, L'encre a toujours pour moi coulé sur tes autels, Daigne encor me connaître en ma saison dernière
, Boileau, Lutr. V.On dit dans le même sens : la belle saison ; la saison des plaisirs, des amours ; l'arrière-saison.
Vie.
On la voit [une herbe] sèche et morte aussitôt qu'elle est née ; Et vivre une journée Est réputé pour elle une longue saison
, Malherbe, I, 2.Pourquoi… Passez-vous en cette amertume Le meilleur de votre saison ?
Malherbe, VI, 17.Époque.
Comme les paladins de la saison antique
, Régnier, Sat. VI.Ajoutez à votre louange que votre âme n'a jamais pu être vaincue par les présents, et que, dans une saison où l'avarice règne si souverainement, vous n'avez jamais porté la main sur le gain et sur le profit
, Du Ryer, Trad. des quest. natur. de Sénèque, liv. IV, préface.La pleine découverte de ces vérités [la résurrection, la vie future] était d'une autre saison et d'un autre siècle
, Bossuet, Hist. II, 6.PROVERBE
Saison tardive n'est pas oisive, les printemps tardifs sont les meilleurs dans un climat où les retours du froid sont habituels et funestes.
HISTORIQUE
XIIe s. Quant li estez et la douce saisons Font foille et flour et les prés raverdir
, Couci, XII. La folie [d'amour] Dont je m'iere [étais] gardez mainte saison
, ID. XXIV. Et la guerre dura tante mainte saison
, Sax. III.
XIIIe s. Li rois Richars… atourna son oirre [expédition] à grant esploit ; car il n'atendoit fors la saison dou nouviel tans
, Chr. de Rains, p. 60.
XIVe s. En la morte saison
, Guesclin. 9236. Dites vostre voloir, veschi vo campion ; Car je vous ai servi, il a longue saison
, Beaud de Seb. II, 93.
XVe s. Il n'est saison qui ne paye, ne fortune qui ne tourne, ne cueur courroucé qui ne s'esjouisse, ne resjoui qui n'ait des courroux
, Froissart, IV, p. 159, dans LACURNE. Plus n'est saison qu'à nul bien m'abandonne
, Orléans, Ball. 100. Bien pert son temps, son parler, sa saison, Qui me blasme mon doulx loyal amy
, Deschamps, Poésies mss. f° 187. On dit qu'elle a lin de saison Pour filler et chanvre moult fine
, Deschamps, ib. f° 513. L'an precedent de la destruction dudit Dynant qui fut la saison que le conte de Charolois estoit venu de devant Paris…
, Commines, II, 1. Il eust esté besoing qu'il les eust guydez pas à pas pour la premiere saison [campagne]
, Commines, IV, 2.
XVIe s. Un beau traict est toujours de saison
, Montaigne, I, 189. En cette mesme saison de son aage
, Montaigne, I, 221. Nous continuerons toujours en la mesme affection et bienveillance en vostre endroict que vous avez esprouvée et recogneue en nous en tant de diverses et perilleuses saisons
, Lettres missives de Henri IV, t. III, p. 780. Depuis quatre ans entiers vous m'appastez ainsi ; Je vieillis cependant, vous vieillissez aussi, Et perdons de nos ans la saison mieux aimée
, Desportes, Diane, II, 56. De saison tout est bon
, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 130. À bonne et male saison doit se regler toute maison
, Leroux de Lincy, ib.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
SAISON, s. f. (Cosmographie.) on entend communément par saisons, certaines portions de l’année qui sont distinguées par les signes dans lesquels entre le soleil. Ainsi, selon l’opinion générale, les saisons sont occasionnées par l’entrée & la durée du soleil dans certains signes de l’écliptique ; en sorte qu’on appelle printems, la saison où le soleil entre dans le premier degré du belier, & cette saison dure jusqu’à ce que le soleil arrive au premier degré de l’écrevisse. Ensuite l’été commence, & subsiste jusqu’à ce que le soleil se trouve au premier degré de la balance. L’automne commence alors, & dure jusqu’à ce que le soleil se trouve au premier degré du capricorne. Enfin l’hiver regne depuis le degré du capricorne, jusqu’au premier degré du belier.
Il est évident que cette hyppothèse des saisons n’est point admissible, parce qu’elle n’est pas vraie dans tous les lieux ; mais seulement pour ceux qui sont au nord de l’équateur. En effet, au sud de l’équateur, le printems dure tant que le soleil remplit son cours depuis le premier degré de la balance, jusqu’au premier degré du capricorne ; l’été, depuis celui-ci jusqu’au premier degré du belier, & ainsi de suite, tout au contraire de ce qui arrive vers le nord.
De plus, cette hyppothèse de saisons ne convient point à la zone torride ; la preuve en est palpable, car on doit avouer que quand le soleil passe par ces lieux, il y a été, à-moins que quelque cause n’y mette obstacle. Par rapport aux cieux, & dans les lieux situés sous l’équateur, il ne doit être ni printems, ni automne, quand le soleil a passé le premier degré du belier, mais plutôt l’été ; car alors le soleil passe sur ces lieux, & ainsi y cause la plus grande chaleur. On ne peut donc pas y transporter l’été au premier degré de l’écrevisse ou du capricorne.
On en peut dire autant des lieux situés entre l’équateur & les tropiques, parce que le soleil y passe aussi, avant que d’arriver au premier degré de l’écrevisse ou du capricorne. Le même inconvénient se rencontre par rapport au printems & à l’automne sous la zone torride, puisqu’il paroît n’y avoir ni l’une, ni l’autre de ces deux saisons, sur-tout sous l’équateur.
D’autres auteurs déterminent les saisons par le degré de chaleur ou de froid, ou par l’approche & l’éloignement du soleil. L’idée que les Européens ont communément des saisons, renferme l’un ou l’autre de ces deux points, & sur-tout le froid & le chaud ; quoique les Astronomes aient encore plus d’égard au lieu du soleil dans l’écliptique. Il est certain qu’en beaucoup d’endroits sous la zone torride, les saisons ne répondent point au tems que le soleil s’en approche ou s’en éloigne, car on y compte l’hiver qui est pluvieux & orageux, quand ce devroit être l’été, puisque le soleil en est alors plus proche : & tout au contraire, on y compte l’été quand le soleil s’en éloigne. En un mot, on y fait consister l’été dans un ciel clair ; & l’hiver dans un tems humide & pluvieux. Il est donc vrai que les idées des saisons different considérablement suivant les lieux ; cependant voici ce qu’on peut établir de raisonnable.
1°. Puisque dans plusieurs lieux, comme sous la zone torride, & même dans quelques endroits de la zone tempérée, la chaleur & le froid ne suivent pas le mouvement du soleil ; on ne doit pas penser que ce soit la chaleur & le froid qui font les saisons, à-moins qu’on ne distingue entre les saisons des cieux & celles de la terre. Je me sers de ces termes faute de meilleurs. Ainsi la saison de l’été terrestre d’un lieu, est le tems de l’année où il y a fait la plus grande chaleur. Mais l’été céleste, est le t ms où l’on doit attendre la plus grande chaleur, à cause de la position du soleil : raisonnons de même par rapport à l’hiver. Or quoique l’été & l’hiver, tant terrestre que céleste, arrivent en plusieurs lieux dans le même tems de l’année, il y a pourtant des endroits sous la zone torride, où ils arrivent dans des tems différens. Il en faut dire autant du printems & de l’automne, tant céleste que terrestre.
2°. Comme il n’y a que peu d’endroits où l’été & l’hiver terrestre different du céleste, par rapport au tems de l’année, & que le plus souvent ils arrivent dans le même tems ; on doit donc appeller l’été, l’hiver, &c. céleste, simplement été, hiver, &c. sans y ajouter le mot de céleste ; mais quand on veut parler des saisons terrrestres, il faut ajouter en les nommant le mot terrestre, pour les distinguer de celles qu’on nomme simplement été, hiver, quand il n’y a point de différence entre la terrestre & la céleste.
L’été céleste d’un lieu est la saison dans laquelle le soleil approche le plus de son zénith, & l’hiver celle où il s’en éloigne le plus. Le printems est la saison qui est entre la fin de l’hiver, & le commencement de l’été ; & l’automne se trouve entre la fin de l’été & le commencement de l’hiver. C’est ainsi qu’il faut entendre ces quatre saisons dans tous les lieux ; mais nous nous contenterons de remarquer ici que sous la zone temperée & la zone glaciale, les quatre saisons célestes sont presque de la même longueur ; & que sous la zone torride elles sont inégales, la même saison y étant différente selon les différens lieux.
La premiere partie de cette proposition est claire, parce que le soleil parcourt trois signes dans chaque saison ; ainsi les tems seront à-peu-près égaux à quelques jours près, c’est-à-dire que dans les lieux au nord, l’été est de 5 jours, & le printems de 4 jours plus longs que l’automne & l’hiver ; au lieu que dans les lieux placés au sud, l’automne & l’hiver l’emportent d’autant de jours sur le printems, à cause de l’excentricité du soleil.
3°. Dans les lieux placés sous l’équateur, les saisons sont doubles ; les deux étés sont fort courts, ainsi que les deux printems qui n’ont que chacun 30 jours. Les deux étés & les deux printems ont tout au plus 64 jours chacun, c’est-à-dire 2 mois & 2 ou 4 jours. Mais l’automne & l’hiver ont chacun 55 jours, c’est-à-dire les deux automnes 110 jours, & les deux hivers autant, c’est-à-dire près de 4 mois.
4°. Sous la zone torride, plus les lieux sont proches de l’équateur, plus leur été est long, & leur hiver court ; & l’automne & le printems plus ou moins longs qu’à l’ordinaire. Si les lieux ont moins de 10 degrés de latitude, l’été ne dure pas moins de six mois ; & l’on peut calculer par les tables de déclinaison, la longueur de chaque saison.
Il seroit trop long de déterminer ici dans quel mois de l’année les quatre saisons arrivent sur la terre sous la zone torride, sous la zone glaciale, & sous la zone temperée : Varenius vous en instruira complettement, je me borne à trois observations.
1°. Sous la zone tempérée, l’approche ou la distance du soleil est si puissante, quand on la compare aux autres causes, que cette approche ou distance sont presque les seules choses qui reglent les saisons. En effet, dans la zone temperée septentrionale, il y a printems & automne quand le soleil parcourt les signes depuis le belier par le cancer, jusqu’à la balance ; car alors il est plus proche de ces lieux : ensuite allant de la balance au belier par le capricorne, il forme l’automne & l’hiver ; mais sous la zone temperée méridionale, c’est tout le contraire, & les autres causes ne détruisent jamais entierement l’effet de celle-ci, comme elles font sous la zone torride.
2°. Cependant les saisons different dans les divers endroits, de maniere qu’il fait plus chaud ou plus froid, plus sec ou plus humide dans un lieu que dans un autre, quoique dans le même climat ; mais elles ne different jamais de l’hiver à l’été, ni de l’été à l’hiver : car il y a des pays pierreux, d’autres marécageux ; les uns sont proches, les autres sont loin de la mer ; il y a des terres sablonneuses, d’autres sont argilleuses.
3°. La plupart des lieux voisins du tropique sont fort chauds en été ; quelques-uns ont une saison humide, à-peu-près semblable à celle de la zone torride. Ainsi dans la partie du Guzarate, qui est au-delà du tropique, il y a les mêmes mois de sécheresse & d’humidité qu’en-dedans du tropique, & l’été se change en un tems pluvieux : cependant il y fait plus chaud, à cause de la proximité du soleil, que dans la partie seche de l’année quand il y a un peu de froid. Chez nous, nous ne jugeons pas de l’hiver & de l’été, par la sécheresse & de l’humidité, mais par le chaud & le froid.
On trouvera dans la lecture des voyages, quantité de pays où les saisons sont fort différentes, quoique ces pays soient à-peu-près sous le même climat. Par exemple, l’air n’est pas si froid en Angleterre qu’en Hollande, ni qu’en Allemagne, & on n’y resserre point les bestiaux dans les étables en hiver. Il y a un pays, entre la Sibérie & la Tartarie, vers la partie septentrionale de la zone temperée, où il y a des campagnes excellentes, des prairies agréables, & presque point de froid en hiver. On y a bâti la ville de Toorne, qui est maintenant assez pour forte repousser les insultes des Tartares.
C’en est assez sur ce sujet, & d’ailleurs le lecteur curieux d’entendre la cause des différentes saisons qui regnent sur notre globe, en trouvera l’explication claire & solide à l’article Parallélisme de l’axe de la terre. (D. J.)
Saisons, (Mythol. Iconol. Sculpt. Poésie.) les anciens avoient personnifié les saisons : les Grecs les représentoient en femmes, parce que le mot grec ὥρα est du genre féminin. Les Romains qui appelloient les saisons anni tempora, du genre neutre, les exprimoient souvent par de jeunes garçons qui avoient des aîles, ou par de très-petits enfans sans aîles, avec les symboles particuliers à chaque saison. Le printems est couronné de fleurs, tenant à la main un cabri, qui vient en cette saison, ou bien il trait une brebis ; quelquefois il est accompagné d’un arbrisseau, qui pousse des feuilles & des rameaux. L’été est couronné d’épis de blé, tenant d’une main un faisceau d’épis, & de l’autre une faucille. L’automne a dans ses mains un vase plein de fruits & une grappe, ou bien un panier de fruits sur la tête. L’hiver bien vêtu, bien chaussé, ayant la tête voilée ou couronnée de branches sans feuilles, tient d’une main quelques fruits secs & ridés, & de l’autre des oiseaux aquatiques. Les aîles qu’on donne quelquefois aux quatre saisons, conviennent non-seulement au tems, mais aussi à toutes ses parties.
M. de Boze a décrit, dans les mémoires de littérature, un tombeau de marbre antique, découvert dans des ruines près d’Athènes. Les quatre saisons de l’année forment le sujet de la frise du couvercle de ce monument précieux. Elles y sont représentées sous autant de figures de femmes, que caractérisent la diversité de leurs couronnes, l’agencement de leurs habits, les divers fruits qu’elles tiennent, & les enfans ou génies qui sont devant elles. Le sculpteur ne les a pas placées dans leur ordre naturel, mais dans un ordre réciproque de contrastes, qui donne plus de force & plus de jeu à sa composition. Ainsi l’été & l’hiver, saisons diamétralement opposées par leur température, sont désignées par les figures des deux extrémités de la frise, l’une couchée de droit à gauche, & l’autre de gauche à droit ; entre elles sont le printems & l’automne, comme participant également de l’été & de l’hiver ; les quatre génies sont rangés de même.
La premiere figure couchée de droit à gauche, représente l’été ; elle est à demi-nue, elle est couronnée d’épis, & elle en touche d’autres qui sont entassés dans sa corne d’abondance ; le génie qui est devant elle, en touche aussi, & tient de plus une faucille à la main.
L’hiver, qui est à l’autre extrémité couchée de gauche à droit, paroît sous la figure d’une femme bien vêtue, & dont la tête est même couverte avec un pan de sa robe ; les fruits sur lesquels elle étend la main, sont des fruits d’hiver ; le génie qui est devant elle n’a point d’aîles, & au-lieu d’être nud comme les autres, il est bien habillé ; enfin il tient pour tout symbole un livre, parce que la chasse est alors le seul exercice de la campagne.
L’automne est tournée du côté de l’été ; elle est couronnée de pampre & de grappes de raisin ; elle touche encore de la main droite des fruits de vigne ; & son petit génie en agence aussi dans sa corne d’abondance ; enfin elle est découverte dans cette partie du corps qui touche à l’été, & vêtue dans celle qui répond à l’hiver.
Le printems est adossé à l’automne sous la figure d’une femme couronnée de fleurs ; la corne d’abondance que son génie soutient en est pleine aussi. Un pié qu’elle étend du côté de l’hiver, est encore avec sa chaussure ; une partie de sa gorge est cachée, & elle n’en découvre que ce qui est du côté de l’été.
Toutes ces idées de sculpture sont fort ingénieuses ; mais les descriptions que les Poëtes ont fait des saisons ne sont pas moins pittoresques. Lisez seulement pour vous en convaincre celle d’Horace dans l’ode diffugere nives ; elle est peut-être moins enrichie d’images que la peinture du printems qui est dans l’ode solvitur acris hiems, mais elle est plus fournie de morale.
Frigora mitescunt zephiris : ver proterit æstas,
Interitura, simul
Pomifer autummus fruges effuderit : & mox
Bruma recurret iners
Damna tamen celeres reparant cælestia lunæ.
Nos ubi decidimus
Quo pius Æneas, quo Tullus dives, & Ancus
Pulvis & umbra sumus.
« Les zéphirs succedent aux frimats ; l’été chasse le printems pour finir lui-même, sitôt que l’automne viendra répandre ses fruits ; & l’hiver tout paresseux qu’il est, remplacera bien-tôt l’automne. Cependant les mois recommençant toujours leur carriere, se hâtent de réparer ces pertes, en ramenant tous les ans les saisons dans le même ordre. L’homme seul périt pour ne plus renaître. Quand une fois nous avons été joindre le pieux Énée, le riche Tullus, & le vaillant Ancus, nous ne sommes plus qu’ombre & que poussiere, & nous le sommes pour toujours ».
Proterit æstas interitura, ces expressions figurées sont énergiques, & font un bel effet dans la poésie lyrique, qui permet, qui demande cette hardiesse. L’année est ici dépeinte comme un champ de bataille où les saisons se poursuivent, se combattent, & se détruisent. D’abord victorieuses, ensuite vaincues, elles périssent & renaissent tour-à-tour ; l’homme seul périt pour ne plus renaître.
Chaque saison lui dit :
Nous sommes revenues,
Vos beaux jours ne reviendront pas.
Enfin j’ai lû depuis peu un charmant poëme anglois sur les saisons, dont M. Thomson est l’auteur. Le génie, l’imagination, les graces, le sentiment regnent dans cet écrit, les horreurs de l’hiver même prennent des agrémens sous son heureux pinceau ; mais ce qui le caractérise en particulier, c’est un fond d’humanité, & un amour pour la vertu, qui respirent dans tout son ouvrage. (Le chevalier de Jaucourt.)
Saisons fixes de l’année, (Médecine.) ce sont celles dont la température ne varie point, & qui ne promettent que des maladies d’une espece favorable, & d’un prognostic aisé ; au-contraire les saisons variables sont celles qui sont inconstantes, changeantes, & dont on ne peut porter un jugement assuré.
Les saisons de l’année & leurs vicissitudes occasionnent de grands changemens dans les maladies, comme Hippocrate l’observe, ce qui fait que l’on doit avoir égard à leur température & à leurs altérations. Cela est si vrai que les praticiens les plus expérimentés s’attachent sur-tout à bien remarquer la différence des saisons, bien persuadés qu’elle influe infiniment sur le traitement des maladies, comme sur les tempéramens.
L’astronomie & la connoissance de l’air & des saisons est donc utile au médecin pour bien des raisons ; 1°. pour connoitre les causes des maladies & des différens symptomes ; 2°. pour se mettre plus au fait des différentes altérations que l’air peut produire sur les tempéramens ; 3°. pour savoir varier les remedes, & reconnoître l’altération même qui peut arriver aux médicamens dans certaine constitution de la température des années & des saisons.
Saison, (Agricult.) c’est une certaine portion de terre qu’on laboure chaque année, tandis qu’on laisse reposer les autres, ou qu’on les seme de menus grains. Les terres de France se partagent d’ordinaire en trois saisons ; une année on y seme du blé ; la deuxieme année on y seme des menus grains ; la troisieme on laisse reposer la terre. (D. J.)
Étymologie de « saison »
Wallon, sauhon ; prov. sazo ; espagn. sazon ; port. sazão ; du latin sationem, action de semer, de serere, semer, sata, les fruits de la terre, satus, fils. La série des sens est action de semer, temps propice aux semailles, puis temps propre à n'importe quoi, puis enfin les époques diverses de l'année. L'italien dit stagione, et l'espagnol, outre sazon, dit estacion. Scheler part de là pour mettre en doute l'étymologie par sationem ; il remarque qu'il est bien difficile que les langues romanes aient eu pour saison deux dénominations aussi voisines que saison et stagione, et cependant radicalement différentes ; qu'il est impossible de passer de saison à stagione ; mais qu'il n'est pas impossible de passer de stagione à saison par l'adoucissement de st en s. Toutefois ces remarques n'ébranlent pas l'étymologie par sationem. Stagione et estacion représentent le latin stationem, et n'ont de commun avec saison qu'une ressemblance fortuite.
- (XIIe siècle) Du latin satiōnem, accusatif de satiō « action de semer, de planter, semailles, saison favorable pour faire quelque chose », formé sur le supin satum de serere « semer ».
Phonétique du mot « saison »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
saison | sɛzɔ̃ |
Fréquence d'apparition du mot « saison » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « saison »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « saison »
-
Il vaut mieux dater d’un siècle que d’une saison.
Alfred Capus — Les Pensées -
La saison venue, la chenille tisse un cocon autour d’elle-même et elle devient cacahuète.
François Cavanna — Le saviez-vous ? -
Ecrire c'est traverser une saison qui n'est sur aucun calendrier.
Françoise Lefèvre — Souliers d'automne -
C’est en saison sèche qu’on se lie d’amitié avec le piroguier.
Proverbe foulfouldé -
Nous ne savons pas tout de suite que l'amour meurt comme une saison.
Louise Maheux-Forcier — Paroles et musique -
On ne se laisse surprendre que par la première pluie de la saison.
Proverbe téké -
L'automne est une saison sage et de bon conseil.
Félix-Antoine Savard — La Minuit -
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Traductions du mot « saison »
Langue | Traduction |
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Anglais | season |
Espagnol | temporada |
Italien | stagione |
Allemand | jahreszeit |
Chinois | 季节 |
Arabe | الموسم |
Portugais | estação |
Russe | сезон |
Japonais | シーズン |
Basque | denboraldi |
Corse | stagione |
Synonymes de « saison »
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Nombre de points du mot saison au scrabble : 6 points