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Cul

Variantes Singulier Pluriel
Masculin cul culs

Définitions de « cul »

Trésor de la Langue Française informatisé

CUL, subst. masc.

I.− Très fam. ou trivial. [Pour désigner une partie du corps humain]
A.− Partie du corps comprenant les fesses et le fondement*.
1. [Sans distinction de sexe] Être assis (tomber) sur le (son) cul, donner à qqn des (quelques) coups de pied (de botte) au cul, botter le cul de qqn. Synon. derrière (usuel), postérieur (littér.), popotin (fam. hypocoristique).Le cul sur mon fauteuil (cf. borné, ée, ex. 8). « Le marbre de la dalle m'écorchant tant soit peu le cul, j'allais sur la pointe du pied chercher certain coussin de soie mauve; ... » (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 171):
1. mère ubu. − (...) qui te raccommoderait tes fonds de culotte? père ubu. − Eh vraiment! Et puis après? N'ai-je pas un cul comme les autres? mère ubu. − À ta place, ce cul, je voudrais l'installer sur un trône. Tu pourrais augmenter indéfiniment tes richesses, manger fort souvent de l'andouille et rouler carrosse par les rues. Jarry, Ubu Roi,1895, I, 1, p. 36.
P. compar. Trois petits enfants, joufflus comme des culs (Goncourt, Journal,1859, p. 584).
Rem. L'ambiguïté du mot, à la fois ou tour à tour frappé d'interdit social et excitant pour l'imagination, ressort bien des deux passages suiv. Si le mot « cul » est dans une phrase, le public, fût-elle sublime, n'entendra que ce mot (Renard, Journal, 1893, p. 164) :
2. − Payer vingt mille francs pour signer des poèmes qu'on n'a pas écrits, ça me laisse rêveur, dit Robert. − Pourquoi? Si on tient à voir son nom imprimé, dit Nadine; elle ajouta entre ses dents, pour moi seule, car devant son père elle expurgeait son langage : « autant payer que de se casser le cul à faire le boulot. » Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 170.
Loc. diverses
a) [Pour indiquer une position]
(Avoir) le cul sur la selle. Être (souvent) à cheval et bien y tenir. Ce général est infatigable, il a toujours le cul sur la selle (Ac.1798-1878).
Cul par(-)dessus tête (jeter, envoyer, mettre qqn ou qqc.; tomber). La tête en avant et en-dessous. Synon. culbuter.La pucelle tombait cul par dessus tête (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 80).Il faudrait au romantique un grand vent qui jette toutes nos maisons cul par-dessus tête (Renard, Journal,1909, p. 1255).
P. métaph. Je pris le temps, je le mis cul par-dessus tête et tout s'éclaira (Sartre, Mots,1964, p. 167).
Au fig. Bouleverser. Il m'en coûte de servir un cabbaliste qui met nos saintes écritures cul par-dessus tête, sous prétexte de les mieux entendre ainsi (A. France, Rôtisserie,1893, p. 74).Tout allait cul par dessus tête (Pourrat, Gaspard,1925, p. 88).
Le cul entre deux chaises/selles (s'asseoir, être, se trouver, ...). Dans une situation indécise. J'ai écrit aux Bichons que je dînerais avec eux (...). Mais lesdits Bichons peuvent avoir un engagement? Dans ce cas-là, je resterais le cul entre deux selles! (Flaub., Corresp.,1865, p. 47).
b) [Pour indiquer la position très rapprochée de qqn par rapport à soi]
Au cul. Par derrière. [Surtout avec une idée de poursuite] Avoir qqn au (dans le) cul, être poussé au cul. Être poursuivi de près. S'il ne paye pas, je lui fourre un huissier au cul (Flaub., Corresp.,1869, p. 55).Ils [Croquebol et La Guillaumette] suivirent la rive, (...), poussés au cul eux-mêmes avec une violence telle qu'ils cambraient les reins sous l'attaque (Courteline, Train 8 h 47,1888, 2epartie, III, p. 118).
Emploi pronom. réciproque. Ils [les automobilistes] se poussent au cul les uns les autres (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 18).
Au cul de. Derrière (prép.). Courir au cul des bécasses (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1358).
c) [Pour indiquer un mouvement ou une action très rapide ou très énergique]
α) [Rapidité] Loc. proverbiale. Le cul veut arriver avant la tête (cf. Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 105).
β) [Rapidité et brutalité] Arrêter qqn sur le cul, le mettre à cul. L'arrêter net. Leur cavalerie venait au galop, mais l'infanterie placée dans un fossé l'arrêta sur le cul (Ac.1798-1878).
Au fig. Mettre qqn sur le cul. Laisser quelqu'un sans réaction, sans défense, lui fermer le bec. Je suis fier de toi, dit Boris, (...) parce que! Les types, à l'hosto, tu les as mis sur le cul (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 176).
γ) [Énergie] Se casser le cul pour faire qqc. Dépenser toute son énergie à faire quelque chose. Je viens d'écrire 150 pages d'histoire, et j'ai passé six mois à me fendre le cul sur des livres russes (Mérimée, Lettres F. Michel,1870, p. 26).Je savais bien qu'on se cassait le cul pour rien (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 153).
δ) JEUX, vx
Jouer à cul levé. Jouer les uns après les autres, celui qui perd cédant sa place (cf. Ac. 1798-1932).
Fendre le cul à. Couper (une carte). Le vieux était saoul au point de ne pas reconnaître l'atout. À chaque carte posée, il coupait en disant (...) : Ton roi de trèfle? J'y fends l'cul (Aymé, Puits,1932, p. 20).
d) [Pour indiquer un geste dégradant] (Coup de) pied au (dans le) cul
Donner du pied au cul (vx); foutre, mettre son pied au cul, dans le cul de qqn. Le chasser à coups de pied; p. ext. le chasser brutalement. On [les camelots du roi] marche aujourd'hui avec les communistes mais demain on leur mettra notre pied au cul (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 369).
Se donner des coups de pied au cul. Se faire de violents reproches. Je claque d'ennui et je me donne des coups de pied au cul toute la journée pour ma lâcheté (Zola, Doc. littér.,1881, p. 120).
À (grands) coups de pied dans le cul. En obligeant par la force, les personnes à agir selon sa propre volonté. Donnez-moi quinze jours de dictature, disait-il [le général] je vous décentralise la France à coups de pied dans le cul (Aymé, Bœuf cland.,1939, p. 46).
e) [Pour indiquer une impression ou un effet physique ou moral]
Se geler le cul. Avoir très froid. C'est sûr qu'il ne faisait pas chaud. Mais les Chleuhs qui nous surveillaient se gelaient le cul autant que nous! (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 280).
Montrer son cul. Porter des habits déchirés; donner une impression de grand dénuement. Cet homme montre le cul, on lui voit le cul (Ac.1798-1878).Cf. les expr. (n')avoir (que) la chemise sur le cul.Être à peine habillé, être très pauvre. J'ai à moi la moitié sur les meubles et les bêtes... − La moitié, tu as le toupet! reprit Lise, en l'interrompant. Sale maquereau, (...) toi qui n'as seulement pas apporté ici ton démêloir et qui n'y es entré qu'avec ta chemise sur le cul (Zola, Terre,1887, p. 477).
Au fig. ,,Faire faillite`` (Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p. 108) ; être ruiné. L'Allemagne montre son cul (Claudel, Guerre de 30 ans,1945, p. 575).
f) [Pour indiquer une attitude affective ou morale]
α) [Intimité entre deux pers.] Comme cul et chemise (être, s'entendre, ...), être cul et chemise. Vx. Être deux culs dans une chemise, n'être qu'un cul et qu'une chemise. Être inséparable, être lié par une solide amitié (avec parfois une nuance érotique). Synon. vx : deux têtes dans le même bonnet.Ces deux-là, c'est cul et chemise, toujours ensemble ou à se courir après (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 258).
β) [Basse flatterie]
Baiser (lécher) le cul à qqn. Le flatter bassement, d'une manière servile. Baise mon cul et dis merci! (Zola, Terre,1887, p. 370):
3. Fi des chantres bêlants qui taquin'nt la muse érotique, Des poètes galants qui lèchent le cul d'Aphrodite, Des auteurs courtois qui vont en se frappant le cœur... Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule, ... Brassens, Poèmes et Chansons,Sauf le respect que je vous dois, Paris, éd. mus. 57, 1973 [1972], p. 369.
Rem. La docum. atteste le composé lèche-cul, subst. masc. − Et puis ce n'est pas un lèche-cul, lui, au moins (Arland, Ordre, 1929, p. 12).
Flairer au cul de qqc./qqn. Ces courtisans flairant au cul de tout pouvoir (Borel, Rhaps.,1831, p. 123).
Se traîner au cul de qqn. On se traîne au cul des maîtres comme par le passé (Flaub., Corresp.,1852, p. 452).
Saluer, remercier à cul ouvert. Faire de profondes salutations, remercier avec effusion. Il est, avec les supérieurs, d'une platitude écœurante. Sa manière de saluer le directeur, de saluer à cul ouvert, me fait rougir de honte (Duhamel, Journal Salav.,1927, p. 34).
γ) [Paresse]
Tirer au cul. Faire le paresseux. Synon. tirer au flanc.− C'était un bon petit gars, notre Pinette, on l'aimait bien parce qu'il tirait au cul comme nous, c'est pas lui qui se serait mis en avant quand on demandait un volontaire (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 48).
Rem. La docum. atteste le composé tire-au-cul, subst. masc. Les tire-au-cul, les rossards et les fortes têtes (Courteline, Train 8 h 47, 1888, 3epart., I, p. 215).
δ) [Satiété, indignation]
En avoir plein le cul. Être excédé. Synon. en avoir plein le dos.Voilà quinze jours que je marche, j'en ai plein le cul, je veux me reposer (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 202).
Avoir qqn dans le cul. En être excédé, le détester. Je vous ai tous dans le cul, toi, le maire, l'adjoint, le député, et les gendarmes! (Zola, Terre,1887, p. 235).
Se taper le cul par terre, sur le trottoir, dans un seau, etc. Montrer une attitude de révolte et de dérision. On avait apporté les guitar's avec nous Car, devant la musique, il tombait à genoux, Excepté toutefois les marches militaires Qu'il écoutait en se tapant le cul par terre (Brassens, Poèmes et Chansons,L'Ancêtre, 1973 [1969], p. 331).
C'est à se taper le cul par terre! (cf. Céline, Mort à crédit, 1936, p. 239), dans un seau. C'est ridiculement révoltant. Figurez-vous (...) cette corde nouée qui se dénoue toute seule : c'était à se taper le cul dans un seau (Giono, Baumugnes,1929, p. 182).
g) [Pour énoncer un jugement de valeur]
Se foutre (se mettre) qqc. au cul. Le rejeter comme sans valeur ou bon seulement pour des usages subalternes. Tu peux te la foutre au cul, ta soupe! Je vas dormir (Zola, Terre,1887, p. 301).Oh, ton papier. Tu peux bien te le mettre au cul, si c'est ton idée (Aymé, Jument,1933, p. 63).
Qqn ou qqc. (de) mon cul. Quelqu'un ou quelque chose que je juge sans valeur, inexistant du point de vue de l'efficacité. Les États-Unis de mon cul, dit Pinette (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 71):
4. − (...) On entendit au loin le claquement sec d'une mitrailleuse. − DCA? − DCA, mon cul! C'est l'avion qui tire, oui! Sartre, Mort ds âme,1949p. 87.
Il n'y a pas plus de (qqn ou qqc.) que de beurre au cul. Celui ou ce dont on parle est inexistant ou sans valeur. Les uns fouillant vers le coteau toutes les ravines, tous les bosquets... (...) Pas plus de Courtial que de beurre au cul!... (Céline, Mort à crédit,1936, p. 627).
Comme mon cul. Mal. Il chantait : « L'Internationale sera le genre humain ». Tu chantes comme mon cul, lui dit Dubech (Sartre, Sursis,1945, p. 168).
2. En partic. Cul de la femme. Gentil, gros, joli cul
a) [En tant qu'élément caractéristique de la forme du corps ou de la beauté féminine] Dame de mes pensées au cul de perle fine Dont ni perle ni cul n'égale l'Orient (Apoll., Alcools,1913, p. 61):
5. Je le laissais causer... moi la boniche elle me revenait bien... elle avait le cul presque carré, tellement qu'il était fait en muscles. Ses nichons aussi de même c'était pas croyable comme dureté... Céline, Mort à crédit,1936, p. 582.
b) [En tant que partie érotogène du corps] Tortiller du cul. N'ayant plus que cette mortelle offense à bombarder au nez de la troupe, elle montra son cul (Zola, Germinal,1885, p. 1506).La Mireille en plus du cul étonnant, elle avait des yeux de romance, le regard preneur (Céline, Mort à crédit,1936, p. 21).
P. métaph. :
6. Il y a un album qui commence par une narration sentimentale de M. Julien (...). Il y a des vers qui montrent le cul du caractère français; l'expression est juste : à propos de Jean-Jacques, on y parle d'aller à la garde-robe. Il ne faut pas cependant que je profane ce charmant mot de cul, ce serait condamner les idées qui m'ont donné le plus de plaisir à Vienne. Stendhal, Journal,1809-11, p. 117.
c) P. méton., HABILL. Faux cul et, p. ell. du déterminant, cul. Rembourrage qu'à différentes époques les femmes portaient, sous la robe, au bas du dos. Synon. tournure.En entrant dans la première salle, chaque femme était obligée de quitter son cul, sa bouffante, ses soutiens... et de vêtir une lévite blanche (Lettre d'un garde du roi,1786ds Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p. 108).
B.− Trou du cul et, p. ell. du déterminé, cul. Anus. Péter du cul, se torcher le cul. On m'a torché le cul à fond (Céline, Mort à crédit,1936, p. 80).Elle enlevait la crotte au cul du vieux (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 116).
Loc. proverbiale fig. Péter plus haut que son cul. ,,Entreprendre des choses au-dessus de ses forces; Prendre des airs au-dessus de son état`` (Ac. 1835-1932) :
7. ... il n'est rien que je méprise davantage que de parler plus haut que je ne pense. Caliban qui est franc et brutal dit qu'il ne faut pas péter plus haut que son cul. Guéhenno, Journal d'une Révolution,1938, p. 125.
C.− Partie du corps contenant ou constituant le sexe.
1. [En parlant du sexe de l'homme ou de la femme]
Affaires, histoires, ... de cul. D'amour physique. Synon. histoires de cuisses, de fesses :
8. − Elle t'aime, dit Mathieu. − Merde pour elle! répondit Pinette. (...) − Elle m'agace, dit Mathieu. Et puis, de toute façon, les histoires de cul ne me passionnent pas aujourd'hui. Mais tu as eu tort de la sauter, si c'était pour la laisser tomber ensuite. Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 152.
Prêter, vendre son cul. Se prostituer. Tout le monde vend quelque chose... Moi, je vends mon cul... (Goncourt, Journal,1896, p. 965).Prêter son cul pour dix francs est une infamie (Flaub., Corresp.,1860, p. 305).
Avoir des couilles (en parlant de l'homme), du poil (en parlant de la femme) au cul. Être particulièrement apte à l'amour physique; p. ext., avoir de la vigueur, du courage. Les maquereaux-couilles-au-cul (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 17).« La petite Émilie n'a plus de poil au cul! » (H. Bazin, Vipère,1948, p. 68).
Mettre, avoir le feu au cul. Exciter quelqu'un, être excité sexuellement; p. ext. dans l'action, le comportement général. Je m'en vais à tous leur mettre au cul un feu dont ils ne se doutent pas (Flaub., Corresp.,1871, p. 319).Alors il rentra précipitamment chez lui. (...). − Qu'est-ce qui t'arrive? T'as le feu au cul! (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 236).Le feu au cul comme elle avait, ça lui était difficile de trouver assez d'amour (Céline, Mort à crédit,1936, p. 20).
2. [En parlant du sexe de la femme] Vous vous plaignez du cul des femmes qui est « monotone ». Il y a un remède bien simple, c'est de ne pas vous en servir (Flaub., Corresp.,1878, p. 135).Ainsi donc le cul et la galette, tel est le diptyque du journaliste contemporain (Bloy, Journal,1903, p. 164).Depuis l'ascension de Musyne et de Madame Herote, je savais que le cul est la petite mine d'or du pauvre (Céline, Voyage,1932, p. 263):
9. Quelqu'un fait la remarque que dans ce bon peuple, si puritain dans les drames, on ne pourrait citer une seule famille ayant donné le jour à une putain célèbre, qui se refuse à vivre du cul de sa fille. Goncourt, Journal,1871, p. 846.
D.− P. méton. [Pour désigner une pers.; souvent avec un déterminant qui précise la caractéristique ou la valeur symbolique de la pers.]
1. [Aspect physique] Cul-bas ou bas-du-cul ou bout-de-cul. Personne petite, courtaude. Un abominable bout-de-cul, coiffé d'une casquette en velours (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 95).La photographie de ce p'tit bas-du-cul (Barbusse, Feu,1916, p. 50).La fille, un cul-bas, une chevrette noiraude (Montherl., Démon bien,1937, p. 1296).
2. [Symbole d'immobilité physique et/ou morale] Cul(-)de(-)plomb*. Cul-terreux*.
3. [Symbole d'inintelligence ou d'objet d'antipathie] Cul. Personne stupide, niaise. Quasi-synon. (en plus grave) con.Espèce de cul, vieux cul. « Un pur cul, Pascal! » crie Gautier (Goncourt, Journal,1863, p. 1267).Il avait un air de se ficher du monde, cet animal! Il riait comme un cul, le trou de la bouche arrondi, ...; un vrai cul, enfin! (Zola, Assommoir,1877, p. 754).Je lui dis [au commis] : « C'est aussi un cul [S. C. Leconte]! » (Léautaud, Journal littér.,4, 1922-24, p. 91).
En constr. d'appos. ou d'attrib. avec valeur d'adj. Ce qu'il, ce qu'elle est cul; air cul. C'était donc cul son procédé (Céline, Mort à crédit,1936, p. 452).Le geste de me frapper le bas-ventre, geste hautement significatif... avait choqué ce bourgeois cul et poussiéreux (Aymé, Confort,1949, p. 206).
Rem. Au même sens, v. cucu(l) B.
P. ext. [En guise de désignation injurieuse] Personne méprisable, très antipathique. Petit, gros cul. Tu ne sais donc pas que ce petit cul ne fréquente plus maintenant que la grande bourgeoisie, la haute industrie? (Aymé, Travelingue,1941, p. 52).
Cul béni(t) v. béni, ie, bénit, ite, I B 1 a.
4. Cul-nu. Amour représenté tout nu. Les culs-nus d'amours, qui se roulent aux frises, prennent aux yeux des danseurs un mouvement de course effrénée et folle comme la leur (A. Daudet, N. Roumestan,1881, p. 165).
En constr. d'appos. avec valeur d'adj. Impudique :
10. Bonne chère, bon feu, le « va te promener la honte » et toutes idées et tout mot « cul nud, » la vraie intimité des hommes qui sont au-dessus des apparences et qui les jugent sans soigner la rédaction du jugement, ... Barbey d'Aurevilly, Memorandum 2,1839, p. 392.
[P. anal. d'aspect] Jeunes danseuses d'Opéra :
11. Trois douzaines de cupidons, Qu'une actrice a mis sur la paille, Hier mendiaient, et la marmaille Les poursuivait de gais lardons. Chez Lise ils frappent d'un air triste; Lise répond : nous sommes sourds. Quoi! Vivrez-vous donc toujours, Vieux petits culs nus d'amours? Béranger, Chansons,t. 3, Les Pauvres amours, 1829, p. 177.
Rem. Les dict. attestent en outre le sens de « mendiant, personne misérable » (supra I A e).
II.− [Pour désigner une partie du corps de certains animaux]
A.− Partie postérieure du corps comprenant les fesses et le fondement*. Synon. train de derrière.Voilà de la pitié aussi bien placée qu'une plume au cul d'un porc! (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 285).L'agriculteur, toutes choses pour lui réduites à ses deux mains et au cul noir de son buffle, avait soin seulement de mener droit son sillon (Claudel, Connaiss. Est,1907, p. 110).Sur le trottoir il y a un chien Il est assis sur son cul Il regarde l'évêque (Prévert, Paroles,1946, p. 127).
CHASSE. Tirer au cul levé. Tirer le gibier au moment où il prend son vol. Il faut pourtant que je les tire [les alouettes]! Au cul levé, c'eût été hasardeux. Il [M. Sud] préférait s'en désigner une et la voir s'abattre, se motter, là, entre ces deux taupinières (Renard, Lanterne sourde,1893, p. 79).
B.− P. anal. et p. méton.
1. [Pour désigner un animal] Cul-blanc*.
Rem. Les dict. attestent d'autres dénominations de même type : cul-brun ou doré (bombyx), cul-rousset (sorte de fauvette), etc.
2. [Pour désigner un fruit] Cul-de-chien (région. [Lorraine]). Nèfle.
Cul-de-mulet. (Variété de) figue.
Rem. Attestés par Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, Littré, DG, Rob.
3. [Pour désigner un objet] Cul(-)de(-)poule* B.
III.− [P. anal. des emplois I ou II]
A.− [P. anal. de position] Partie inférieure ou postérieure d'une chose.
1. [Chose naturelle] Cul d'artichaut. Synon. fond d'artichaut.Le goût du fruit de l'arbre à pain se retrouve dans celui du cul d'artichaut (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 71).Il présenta lui-même (...) un plat d'artichauts à notre mère, et lui dit : « Encore un petit cu, madame. » (A. France, Crainquebille,La Cravate, 1904, p. 132).
2. [Chose créée par l'homme] Partie inférieure ou postérieure ou extrême d'un objet.
a) Partie inférieure. Cul de marmite, de tonneau. La vaisselle de cérémonie, dans un équilibre audacieux, les assiettes en tour de Pise, les verres cul sur cul, l'un, renversé, portant l'autre debout (T'Serstevens, Itinér. esp.,1933, p. 41).
SYNT. Cul de barrique, de chaudron, de chope, de flacon, de gamelle, de poêle, de pot, de seau.
Cul de basse(-)fosse*.
Cul de bouteille. Vous tous qui cherchez dans le vin le souvenir ou l'oubli, (...) ne contemplez plus le ciel que par le cul de la bouteille (Baudel., Paradis artif.,1860, p. 324).
P. anal. et méton. Verre épais et de couleur, entouré de plomb, de certaines fenêtres et portes vitrées. Ces coups de gueule (...) transperçaient les épais culs de bouteilles de la porte (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 6etabl., III, p. 247).
En constr. d'appos. avec valeur d'adj. Vert très foncé. Les verts russe ou cul-de-bouteille (Arnoux, Roi,1956, p. 171).
Faire cul sec. Vider d'un seul trait un verre de vin, etc. (de manière que le fond en paraisse sec). Elle [madame Tim] retourna s'asseoir et se versa un verre de vin et le but très crânement, cul sec, comme j'avais fait depuis le commencement du repas (Giono, Roi sans divertiss.,1947, p. 207).
b) Partie postérieure, située à l'arrière.
Cul de charrette. Le cul d'une charrette de pierres a donné dans ma lucarne et en a défoncé la grille (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 545).La charrette a failli se mettre sur son cul (Bernanos, Crime,1935, p. 778).
(Mettre, lâcher, etc.) une charrette, un véhicule sur le/à cul. Le fond reposant à terre et les limons en l'air. La place, dès le matin, était encombrée par une file de charrettes qui, toutes à cul et les brancards en l'air, s'étendaient le long des maisons (Flaub., MmeBovary,t. 1, 1857, p. 145).
MAR. [En parlant d'un bateau] Partie arrière. Un bateau qui a une hélice à chaque bout, c'est un bateau qui marche toujours à reculons. Il n'a pas d'avant, ton bateau. Il a deux culs. Et toi, ça fait trois! (Pagnol, Marius,1931, IV, 1, p. 210).
Être sur le cul. ,,Être trop enfoncé de l'arrière`` (Barber 1969).
c) Partie extrême. Cul de poulie. Partie d'une poulie opposée à l'extrémité qui porte la fixation. L'entretoise qui porte l'engoujure [d'une poulie] est appelée cul de poulie, l'autre est le collet (Galopin, Lang. mar.,1925, p. 42).
B.− [P. anal. de forme]
Bouche en cul(-)de(-)poule v. cul(-)de(-)poule A.
MARINE
Gros cul (vx). Gros bâtiment de la marine de guerre (cuirassé, cf. Gruss 1952) ou de la marine marchande. Elle [la frégate] pique d'abord droit au cul lourd, au bâtiment en panne (Sue, Atar-Gull,1831, p. 22).
P. méton. Marin et p. ext., homme de troupe, soldat. Tabac de gros cul et p. ell. gros cul. Tabac de troupe. Le révérend (...) nous apprenait le latin et le grec, entre deux pipes de « gros cul » (H. Bazin, Vipère,1948, p. 73).
Cul de porc. ,,Épissure d'arrêt formant le bout du filin`` (Barber 1969). M. Corbière (...) nous écrase sans pitié sous « les enfléchures, les drailles, les culs-de-porc, les queues-de-rat et les drisses ». (Musset, Revue des Deux Mondes,30 oct. 1832, p. 370).
Rem. Jal 1848 remarque que ce nœud gros et rond ,,est sans analogie avec la croupe du cochon``. On peut penser que cul de porc est une déformation plaisante de cul de port, attesté à la fin du xviiies. (cf. Jal).
Prononc. et Orth. : [ky]. l final est imprononcé dans le simple comme dans les dér. du type : cul-blanc, gratte-cul, cul-de-jatte, etc. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932; les éd. de 1694 et 1718 soulignent que, souvent, on n'écrit pas l; à comparer avec les éd. de 1762-1878 qui ajoutent qu'on supprime parfois l dans l'écriture; l'éd. de 1740 note qu'il disparaît dans les expr. cu-bas, cu-levé. Mais la majorité des dict., y compris Ac. à part l'éd. de 1740, orthographient cul-levé. Littré et DG enregistrent cu en tant que var. moins usitée de cul. Les mots composés à partir de cul. A. Leur plur. Le simple prend seul la marque du plur. quand il est suivi de la prép. de et d'un subst. : des culs-de-jatte; mais il prend la marque du plur. tout en la donnant également au terme suiv. quand celui-là est un adj. : des culs-blancs (cf. Dupré 1972, p. 576). B. Le trait d'union. Il ne semble pas y avoir de règle très stricte quant à son utilisation. Cependant, on peut tenter de dégager, à partir de Ac. et des dict. gén. les tendances suiv. : 1. Pas de trait d'union. a) Quand le mot composé fait partie d'une expr. figée qui dépasse le cadre d'un mot composé : être chargé à cul, être à cul (cf. Ac. 1694-1932), sur (le) cul (cf. ibid.), mettre le cul (au) en vent, faire cul sec. b) Quand cul entre dans la composition d'un nom dans lequel il désigne encore bien la partie postérieure ou extrême d'un objet : cul de tonneau, cul d'artichaut, cul d'une lampe (à comparer avec cul-de-lampe, terme d'archit.), cul de chapeau, cul de poulie, cul de varengue. 2. Trait d'union. Quand le composé n'a plus le sens de la somme de ses composants mais désigne un concept nouveau, que cul soit déterminé par un adj. ou par un nom précédé d'une prép.; ex. : cul-cul écrit aussi cucu (cf. Lar. encyclop.) où spontanément ce n'est pas le sens de « cul » mais celui de « stupide » qui vient à l'esprit. De même cul-terreux (paysan), cul-blanc (oiseau, cf. Ac. 1835-1932, Lar. 19e-Lar. Lang. fr.). Même chose pour cul-brun, cul-doré, cul-rouge, cul-rousset avec des variations selon les dict., notamment Littré qui, s'il met le trait d'union dans cul-blanc, cul-rouge, cul-rousset, cul-rond, n'en met ni à cul-brun, ni à cul-doré. On écrit également avec trait d'union cul-de-chien, cul-de-mulet, cul-de-porc (ou de-pot), cul-de-jatte, cul-de-lampe, cul-de-four, cul-de-sac. Noter que Ac. ne met pas de trait d'union dans ces mots de 1694 à 1740, sauf dans cul-de-jatte; en 1762 elle l'ôte même dans ce mot. Ce n'est qu'à partir de 1798 qu'elle écrit régulièrement le trait d'union dans ces cas. Dans (à) cu-bas, (à) coupe-cul (jeux) et dans écorche-cul où le sens de « cul » n'est plus ressenti, Ac. 1694-1762 met le trait d'union. Noter la graph. soudée, révélatrice de ce phénomène cubas, rencontrée ds Ac. Compl. 1842. Comparer avec cul(-)levé (cf. infra 3). 3. Dans qq. cas il y a hésitation selon le sens qu'on donne au mot composé : cul(-)de(-)bouteille, cul(-)de(-)verre désignent une couleur et, pour la 2e, en outre, une maladie (cataracte); le trait d'union ne se justifie pas si on a à l'esprit la couleur particulière, opaque, très foncée, du fond d'une bouteille, d'un verre. Pour cul(-)de(-)bouteille il n'y a pas de trait d'union ds Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., Rob., mais il y en a un ds DG, Lar. encyclop., Quillet 1965 et Lar. Lang. fr.; pour cul(-)de(-)verre il n'y en a pas ds Ac. 1835-1932, Littré, Guérin 1892, Rob., mais il y en a un ds Lar. 19eet Quillet 1965. Le trait d'union ne se justifie que si l'on songe à la couleur, sans réf. au fond de la bouteille, ou si c'est à « cataracte » que l'on pense. De même dans cul(-)de(-)plomb on peut considérer que les dict. ne mettant pas de trait d'union font réf. au sens propre de « homme pesant, sédentaire », que les dict. en mettant un se rapportent au sens fig. de « homme qui manque d'imagination, de vivacité ». Si l'on peut écrire cul-de-poule pour les sens techn. (cf. Lar. 19e, Guérin 1892, DG, Nouv. Lar. ill., Rob.) on écrit sans trait d'union, les expr. en cul de poule, faire le cul de poule dans lesquelles l'anal. de forme est évidente (cf. Ac. 1694-1932). Comparer encore, ds Lar. 19e, cul tout nu (mendiant) dans lequel le sens propre est présent, avec cul-tout-nu (colchique). Cul-nu (var. cul-nud ds Lar. Lang. fr.). peut s'écrire avec trait d'union si on pense d'abord, globalement, à la statue (cf. Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr.), mais aussi sans, si on pense à ce détail que le petit ange est dessiné nu (cf. Ac. 1762-1878). Cul de basse-fosse s'écrit sans trait d'union ds la majorité des dict. (cf. Ac. 1694-1932 qui n'en place un entre basse et fosse qu'à partir de 1762); seul Lar. Lang. fr. écrit cul(-)de(-)basse-fosse. Est-ce parce qu'on sent encore le sens de « fond d'un cachot » ou est-ce parce qu'on hésite à mettre trois traits d'union dans le mot? Dans (à) cul(-) levé (jeu) il y a également hésitation puisqu'il reste la notion de se lever, de céder le siège; on rencontre un trait d'union ds Ac. 1740 et 1762 p. anal. avec (à) cu-bas, (à) coupe-cul, mais non ds Ac. 1694, 1718, 1798-1932. Enfin, bout(-)de(-)cul (var. bas(-)de(-)cul ou bas(-)du(-)cul, cf. Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr.) s'écrit sans trait d'union dans la majorité des dict. et cela se comprend car une personne dite bas du cul n'est pas seulement de petite taille mais est disproportionnée entre le haut et le bas de son corps; Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. écrivent cependant un trait d'union. Peut-on invoquer l'anal. avec cul-de-jatte? Étymol. et Hist. 1. Ca 1179 cul « derrière » (Renart, éd. M. Roques, 982); 1872 « homme bête et grossier » (Larch.); diverses loc. entre autres a) xiiies. avoir le cul pesant « être un lourdaud » (Fabliaux, éd. Montaiglon et Raynaud, t. IV, p. 177); 1640 faire le cul de plomb « être toujours assis » (Oudin Curiositez); b) 1remoitié xiiies. son cul arrière traire « se retirer; se tenir à l'écart » (Renart, éd. M. Roques, 13479); 1886 arg. milit. tirer au cul « esquiver une corvée ou le service » (Courteline, Gaietés esc., p. 130 ds Sain. Lang. par.); c) 1536 avoir le feu au cul (sens érotique) (Roger de Collerye, Œuvres complètes, éd. Ch. d'Héricault, 263 ds IGLF); d) 1694 baiser le cul à qqn « flatter quelqu'un bassement » (Corneille); e) 1656 péter plus haut que son cul (Oudin d'apr. FEW t. 2, 2, p. 1508 b); 2. ca 1250 le cul d'un noir chaudron « fonds ou partie inférieure de quelque chose » (De la goute en l'aine, 61 ds Rutebeuf, Œuvres, éd. Jubinal, 1875, t. 3, p. 194). Du lat. class. culus « cul, derrière ». Fréq. abs. littér. : 610. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 259, b) 1 222; xxes. : a) 1 173, b) 1 012. Bbg. Gamillscheg (E.). Z. fr. Spr. Lit. 1930/31, t. 54, pp. 204-205. − Gottsch. Redens. 1930, passim.Goug. Lang. pop. 1929, p. 154. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 201, 405.

Wiktionnaire

Nom commun - français

cul \ky\ masculin

  1. Derrière d’un animal, d’un humain, ses fesses, son postérieur.
    • Le régiment était composé de deux mille hommes; cela lui composa quatre mille coups de baguette, qui, depuis la nuque du cou jusqu'au cul, lui découvrirent les muscles et les nerfs. — (Voltaire, Candide)
    • En effet, le prince Vibescu marchait comme on croit à Bucarest que marchent les Français, c'est-à-dire à tout petits pas pressés et en tortillant le cul. C'est charmant ! — (Guillaume Apollinaire, Les Onze Mille Verges)
    • Dans le métro, je me suis d’abord égarée, mais un marionnettiste à catogan m’a finalement indiqué la bonne station contre deux euros et une main au cul. — (Lolita Pille, Bubble gum, Bernard Grasset, Paris, 2004, ISBN 2-246-64411-9, chapitre III, page 46)
    • Ils décapitaient leurs ennemis et avaient inventé aussi la tradition du mooning, qui consistait à montrer son cul et qu'ils utilisèrent la première fois pour insulter les missionnaires espagnols. — (Carl Hiaasen, Presse-people, Éditions des Deux Terres, 2012)
    • Avant comme après la traite, il nettoie le cul de la vache et le pis, et applique une solution iodée après la traite pour éviter la mammite : « Il faut que la mamelle soit parfaite. C’est le point crucial de l’élevage laitier. » — (Bernadette Dubourg , Du lait frais pour les glaces et les amateurs, sudouest.fr, 17 août 2013)
    • La priorité chez eux était la chute de rein. Le cul quoi ! Et sur ce sujet, leur sévérité était impardonnable. Ils ne supportaient pas la moindre stéatopygie. Fusse[sic]-t-elle légère. — (Laurent Leonard, Les occis-morts, vol.1 : Blanc nocturne, BoD-Books on Demand 2016, page 31)
  2. (Vulgaire) Anus.
    • Il s’est mis un suppositoire dans le cul.
  3. (Vulgaire) Les rapports sexuels.
    • Encore une qui est fière d’avoir gagné de l’argent avec son cul. — (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 96, p. 62, 17 mars 1918)
    • Cette « Barricade » n'est pas sérieuse, c'est une « Barricade » pour gens du monde et M. Paul Bourget l'a bâtie naturellement sur une histoire de cul. — (Auguste Bertrand, Les Temps nouveaux, 22 janvier 1909, page 6)
    • J’étais un enfant curieux. Je voulais tout savoir, tout comprendre. Entre autres, les mystères du sexe. Que nous nommions le cul, mot généreux qui contient l’ensemble de ces fabuleuses régions. Surtout les féminines, où il se passe des choses dégueulasses. — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 54)
    • Sans manger leurs émotions ni se jeter tête première dans le cul, le travail, l’exercice physique ou le shopping, pour oublier le bruit et la fureur du monde qui cognent à nos fenêtres minute après minute, heure après heure, jour après jour ? — (Richard Martineau, « De bruit et de fureur », dans Le journal de Montréal, 2 novembre 2020)
    • Il ne pense qu’au cul.
    • Il passe son temps à regarder des films de cul.
  4. (Figuré) Dessous d’un objet, sur lequel généralement il repose.
    • Cependant, il se tortillait sur la banquette et, de sa lourde main ornée d’une chevalière et d’un assez joli brillant, promenait le cul de son verre sur le marbre de la table, […]. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Un cul de bouteille.
  5. (Figuré) Arrière d’un véhicule.
    • Le cul d’un chariot.
    • […] les prisonniers allemands en France. Ils étaient plus propres qu’à l’ordinaire, se brossaient tous les jours pour rentrer chez eux, et, au cul des charrettes de corvée qui les brimbalaient par les villes, recommençaient de sourire. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, pages 207-208)
  6. (Argot) (Vulgaire) (France) (Belgique) De la (bonne) chance.
    • Tu as encore gagné, tu as trop de cul.
  7. (Argot) (Vulgaire) (Congo-Brazzaville) Pénis, verge[1].
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)

Nom commun - ancien français

cul masculin

  1. (Anatomie) Cul, derrière.

Adjectif - français

cul \ky\ masculin et féminin identiques

  1. (Argot) Stupide.
    • Qu’il est cul !
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CUL. (On ne prononce point l'L.) n. m.
Partie du corps humain qui comprend les fesses et le fondement. Il tomba sur son cul, sur le cul. Il est très bas. On dit, entre gens bien élevés, Derrière, ou Train de derrière quand il s'agit de certains animaux. Avoir le cul sur la selle, Être à cheval. Il est très familier. Fig., Se trouver, être, demeurer le cul entre deux selles, se dit lorsque, de deux choses auxquelles on prétendait, on n'en obtient aucune, ou Lorsque, ayant deux moyens de réussir dans une affaire, on ne réussit par aucun des deux. Fig. et fam., Faire le cul de poule, Faire une espèce de moue, en avançant et pressant les lèvres. Bouche en cul de poule. Cul-blanc. Nom vulgaire de plusieurs oiseaux, notamment du Traquet motteux. Des culs-blancs. Triv., Péter plus haut que le cul, Entreprendre des choses au-dessus de ses forces ; Prendre des airs au-dessus de son état ; viser trop haut. Il désigne par analogie le Fond de certaines choses. Le cul d'une bouteille, d'une lampe, d'un baril, d'un tonneau. Mettre un tonneau sur cul, Le lever sur son fond ; ou, figurément et familièrement, Le vider. En termes de Marine, Ce bâtiment est sur cul, Son arrière est trop enfoncé dans l'eau. En termes d'Art vétérinaire, L'œil de ce cheval est cul de verre, Le cristallin de son œil a une opacité qui annonce une cataracte. Il désigne également le Derrière d'une charrette. Mettre une charrette à cul, La mettre les limons en haut.

Littré (1872-1877)

CUL (ku ; l'l ne se prononce jamais, même devant une voyelle ou ku) s. m.
  • 1Le derrière de l'homme et des animaux. Il tomba sur son cul. Donner des coups de pied au cul. Chacune sur le cul au foyer s'accroupit, Régnier, Sat. X. Trébuchant par le cul s'en va devant derrière, Régnier, ib. Revenez, mes fesses perdues, Revenez me donner un cul, Scarron, Poésies diverses, Œuvres, t. VII, p. 233, dans POUGENS. Qui le fit aller choir sur le cul, aux pieds des comédiennes, après une rétrogradation fort précipitée, Scarron, Rom. comique, ch. 10. Voulez-vous parier que je vais donner un coup de pied au cul de Béchameil, et qu'il m'en saura le meilleur gré du monde ? Saint-Simon, 118, 34. Pour moi, j'ai pratiqué toujours cette leçon dans ma petite philosophie ; et je ne suis jamais revenu au logis, que je ne me sois tenu prêt à la colère de mes maîtres, aux réprimandes, aux injures, aux coups de pied au cul, aux bastonnades, aux étrivières ; et, ce qui a manqué à m'arriver, j'en ai rendu grâces à mon bon destin, Molière, Scapin, II, 8. Depuis la nuque du col jusqu'au cul, Voltaire, Cand. 2. Quoi ! vivrez-vous donc toujours, Vieux petits culs nus d'amours ? Béranger, Pauvres am.

    Cul par-dessus tête, chute dans laquelle on fait la culbute. Ils renversent cul par-dessus tête le pauvre homme et le cheval, Sévigné, 186.

    Il a le cul rompu, se dit de celui qui marche mal et en traînant les jambes. Il est crotté jusqu'au cul, il est très crotté.

    Avoir toujours le cul sur une chaise, être constamment assis.

    Avoir le cul sur la selle, être à cheval. On dit d'un officier actif et vigilant, qu'il a toujours le cul sur la selle.

    Par extension. Avoir le cul sur la selle, être toujours assis. Si vous étiez dans un autre état, je vous dirais de marcher… je suis persuadée que la plupart des maux viennent d'avoir le cul sur la selle, Sévigné, 79.

    Demeurer entre deux selles le cul par terre, échouer dans la poursuite de deux choses. Je vois ces héros retournés Chez eux avec un pied de nez, Et le protecteur des rebelles Le cul à terre entre deux selles, La Fontaine, Lettres, XXIII.

    Faire une chose à écorche-cul, la faire à regret en rechignant.

    La tête a emporté le cul, se dit d'une personne qui est tombée la tête la première.

    Terme de joueur. À cul levé, c'est-à-dire que celui qui perd s'en va. Jouer à cul levé.

    Aller de cul et de tête, s'y prendre avec ardeur, mais sans précaution et sans mesure. M. de Vendôme fit donner ses troupes d'arrivée, de cul et de tête, sans ordre et sans règle, Saint-Simon, 204, 234.

    Il perdrait son cul s'il ne tenait, se dit d'un homme négligent qui perd tout ce qu'il a, d'un joueur qui perd tout son avoir au jeu.

    Tenir quelqu'un au cul et aux chausses, le censurer sans ménagement. On n'est point plus ravi que de vous tenir au cul et aux chausses, Molière, l'Av. III, 6. Cette locution signifie aussi serrer de près.

    Donner du pied au cul à un valet, le chasser de son service. Donner du pied au cul à quelqu'un, le chasser honteusement. Et qui me donneriez bientôt du pied au cul, Lorsque vous me verriez être sans quart d'écu, Scarron, Hér. ridic. dans LEROUX, Dict. comique.

    Prendre son cul pour ses chausses, se méprendre grossièrement.

    Montrer le cul, avoir des habits très mauvais. Monsieur mon père, on me voit le cul de tous les côtés [je suis en guenilles], Hauteroche, Crispin médecin, I, 6.

    Montrer le cul, signifie aussi avoir peur. Il avait fait le brave, mais, au faire et au prendre, il montra le cul.

    Se lever le cul devant, n'être pas de bonne humeur, en se levant, et durant la journée.

    Arrêter quelqu'un sur le cul, l'arrêter tout court. Le feu de l'infanterie arrêta la cavalerie sur le cul.

    Mettre une personne à cul, la mettre dans l'impossibilité d'éluder plus longtemps.

    Être à cul, être sans ressources.

    En avoir dans le cul, être perdu, vaincu, sans ressource. Nous en avons eu dans le cul, Scarron, Virg. trav. I.

    Ils se tiennent tous par le cul comme des hannetons, ou comme des juifs, se dit de plusieurs gens alliés en même famille.

    Ce sont deux culs dans une chemise, ce sont des gens intimement liés.

    Un bout de cul, un petit homme gros et trapu.

    Baiser le cul de la vieille, se dit d'un joueur qui a perdu sans avoir pu gagner ni prendre un seul point.

    Baiser ou lécher le cul à quelqu'un, lui témoigner une soumission servile et aussi faire tout ce qu'il veut. Le chancelier me répondit qu'il voudrait me baiser au cul, et que cela [le projet de paix] fût exécuté, Saint-Simon, 152, 216.

    Toutes ces locutions sont du langage très familier ou du langage bas.

  • 2L'anus par où sortent les excréments.

    Fig. et bassement. Péter plus haut que le cul, entreprendre des choses au-dessus de ses forces, prendre des airs au-dessus de son état.

    Bassement. On lui boucherait le cul d'un grain de millet, se dit d'une personne qui a une grande peur.

  • 3La personne. Cul de plomb, homme sédentaire. Je fis le cul de plomb, travaillant des mieux avec les autres clercs, Pièces comiques, dans LEROUX, Dict. comique.

    Cul blanc, nom de petits merciers qui vont par la campagne vendre de menues marchandises qu'ils portent sur leur dos.

    Cul-de-jatte, personne estropiée qui ne peut faire usage de ses jambes. De pauvres culs-de-jatte. Il est cul-de-jatte. Locution tirée de ce que les pauvres qui sont culs-de-jatte ont le derrière appuyé sur une espèce de jatte. Souvent le doux penser me flatte De n'être plus un cul-de-jatte, Et qu'un jour je pourrai marcher, Et où vous serez, vous chercher, Scarron, Poésies div. Œuvres, t. VII, p. 10, dans POUGENS. Je suis un cul-de-jatte à qui membres tortus Font grand mal à toute heure, Scarron, ib. p. 45. La pauvre veuve [Maintenon] rougit, non pas de la réputation du cul-de-jatte [Scarron] attaquée, mais d'entendre prononcer son nom et devant le successeur [Louis XIV], Saint-Simon, 66, 103. Qu'on me rende impotent, Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu'en somme Je vive, c'est assez, je suis plus que content, La Fontaine, Fabl. I, 15. Vous n'êtes qu'un manchot, et vous osez prétendre à ma fille ? Savez-vous bien que je l'ai refusée à un cul-de-jatte ? Lesage, Diable boiteux, ch. 8.

  • 4Cul-de-poule, renflement en forme du cul de la poule.

    Fig. et familièrement. Faire le cul de poule, faire une espèce de moue en avançant et pressant les lèvres.

    Cul-de-poule, partie arrondie de la plaque de couche d'un fusil.

    Terme de chirurgie. Éminence qui se forme à l'ouverture de quelques fistules.

    Terme de vétérinaire. Cul-de-poule, ulcère dont les bords sont saillants ; éminence que la graisse forme près de l'anus du cheval.

    Terme de serrurerie. Cul-de-poule, renflement que l'on donne au corps d'une espagnolette, au droit de la poignée.

  • 5Le dos. Nous étions campés le cul dans le Necker, à la petite portée de canon d'Heidelberg, Saint-Simon, 22, 258. On campa le cul à Manheim et la gauche appuyée au bord du Necker, Saint-Simon, 29, 87.
  • 6Cul s'est dit de certains jupons rembourrés que mettent les femmes et qu'aujourd'hui on nomme plus décemment tournure. Si l'on porte encore des culs, dans ce cas je vous prierai de m'en envoyer deux, Genlis, Adèle et Théodore, t. II, lett. 28.
  • 7 Par extension, la base, le fond de certains objets. Le cul d'une bouteille, d'une barrique. Quelques grains de sel dans le cul d'un pot de terre cassé, Lesage, Guzm. d'Alfarache, I, 5.

    Mettre un tonneau sur le cul, le lever sur son fond, et aussi le vider. L'on mange peu ; l'on boit en récompense ; Quelques tonneaux sont mis sur cul, La Fontaine, Fianc. Un baril défoncé, deux bouteilles sur cul, Qui disaient, sans goulet : nous avons trop vécu, Régnier, Sat. X.

    Cul de bouteille, se dit de la couleur d'un vert très foncé. Cette nuance est cul de bouteille.

    Terme de vétérinaire. L'œil de ce cheval est cul de verre, il est de couleur de bouteille, et par conséquent il a une cataracte.

  • 8Cul d'artichaut, la partie charnue d'un artichaut, celle qui porte le foin. Ils ont un goût supérieur à celui de nos choux et semblable à celui des culs d'artichaut, Bernardin de Saint-Pierre, Étude. 5. On vous a déjà reproché de dire… un cul d'artichaut, un cul-de-lampe, un cul-de-sac ; à peine vous permettez-vous de parler d'un vrai cul devant des matrones respectables, et cependant vous n'employez pas d'autre expression pour signifier des choses auxquelles un cul n'a nul rapport, Voltaire, Disc. aux Velches.
  • 9Le derrière d'une charrette. Mettez cela au cul de la charrette. Mettre une charrette à cul, la mettre les limons en l'air.
  • 10Cul de basse-fosse, cachot souterrain creusé dans la basse fosse même.

    Par extension. Vous rebutez mes vœux, vous me poussez à bout ; Mais un cul de couvent me vengera de tout, Molière, Éc. des femmes, V, 4.

  • 11Cul-de-sac, rue qui n'a qu'une issue ; maintenant de préférence on dit impasse. Nous descendîmes à la contrée des Francs [à Boulaq], espèce de cul-de-sac dont on ferme l'entrée tous les soirs, Chateaubriand, Itin. III, 80. Un mur pour vue, un cul-de-sac pour rue, peu d'air, peu de jour, peu d'espace, des grillons, des rats, des planches pourries, Rousseau, Confes. V.

    Par extension, un cul-de-sac, un lieu qui n'a pas d'issue. Avancer est chose impossible dans la position où nous nous trouvons ; par pitié ou par amitié, tire-moi de ce cul-de-sac [l'extrémité de l'Italie], Courier, Lett. I, 164.

    Fig. Un cul-de-sac, un emploi qui ne peut mener à rien. Bissy vit que ses affaires à Rome par rapport à la Lorraine et à ses espérances prenaient un tour à ne lui plus faire regarder Toul comme un cul-de-sac, Saint-Simon, 345, 23.

    Terme de marine. Cul-de-sac, enfoncement de la mer dans les terres.

    Terme de pêche. Fond du filet.

  • 12 Terme d'architecture. Cul en pendentif, voûte sphérique qui est rachetée par quatre fourches ou pendentifs.

    Cul de niche, fermeture cintrée d'une niche sur un plan circulaire.

    Cul-de-four, voy. FOUR.

  • 13Cul-de-lampe. Terme d'architecture. Tout support en encorbellement qui n'est pas un corbeau, c'est-à-dire qui ne présente pas deux faces parallèles perpendiculaires au mur, Viollet-Le-Duc. Le cul-de-lampe est dit ainsi parce qu'il imite le cul d'une lampe, le bas, le fond d'une lampe portée à la main.

    Cabinet saillant en dehors d'une maison, et dont la partie inférieure a cette forme.

    Terme de construction militaire. Cul-de-lampe, encorbellement qui sert à maintenir une tourelle, une guérite de rempart qui ne monte pas de fond.

    Terme d'imprimerie. Cul-de-lampe, ornement aujourd'hui peu employé et qui servait à remplir un blanc de page. Des culs-de-lampe. Que voulait-il qu'un musicien fît de toutes ces comparaisons façonnées en ariettes, qui terminent des scènes comme des culs-de-lampes, ou qui plutôt sont dans le chant comme des bouquets d'artifice pour obtenir l'applaudissement ? Marmontel, Élém. litt. Œuvres, t. IX, p. 104, dans POUGENS.

    Terme de fonderie. Cul-de-lampe, partie du canon comprenant le relief de la culasse et du bouton.

    Terme de serrurerie. Cul-de-lampe, le faux fond d'une serrure, le bouton d'une porte.

    Terme de pêche. Cul-de-lampe, enceinte qu'on forme derrière les bords d'un étang pour retenir l'eau.

    Cul-de-lampe, nom de plusieurs coquilles univalves.

  • 14 Terme de fortification. Cul de chaudron, fond arrondi de l'entonnoir d'une mine, lors qu'elle a fait explosion.
  • 15 Terme de serrurerie. Cul de chapeau, se dit des extrémités de la platine d'une targette, d'un verrou, qui sont découpées en demi-rond.
  • 16 Terme de marine. Le cul, l'arrière d'un vaisseau, la poupe.

    Mettre cul en vent, mettre vent en poupe par un gros temps.

    Cul de pot, nœud qui se fait au bout d'un cordage pour y former un bouton.

    Cul-rond, grand bateau de pêcheur en forme de gondole.

    Cul ou queue d'une poulie, partie de la caisse de la poulie opposée au point d'attache.

  • 17 Terme d'artillerie. Faux-cul, masse de matière, ou gâteau qui se forme sous les pilons des mortiers à poudre.
  • 18Paille-en-cul, oiseau de mer dit aussi paille-en-queue, et oiseau des tropiques, qui, à la queue, a deux longues plumes dépassant toutes les autres.

    Au plur. Des paille-en-cul, des paille-en-queue.

    Cul-blanc, nom de la bécassine et d'un autour. Des culs-blancs. Le motteux ou cul-blanc niche, comme le todier, sous terre, mais d'une manière différente, et avec des précautions que le todier n'est pas obligé de prendre, Bonnet, Contempl. nat. 12e part. ch. 28.

    Cul d'or, espèce de merle d'Afrique (turdus aurigaster), insectivore.

    Cul rouge, rossignol de muraille.

    Cul rousset, gorge-bleue et rossignol de muraille.

    Cul luisant, femelle du ver luisant.

    Cul de singe, nom vulgaire d'une coquille du genre pourpre.

  • 19Cul de mulet, variété de figue.

    Cul noué, variété de pomme à cidre.

    Cul tout nu, le colchique d'automne.

    Cul de chaudron, nom vulgaire de l'amélanchier, plante.

HISTORIQUE

XIIIe s. Mal se cuevre cui li cul pere [paraît], Prov. du vilain, Ms. de St Germ. f° 75, dans LACURNE. Son cul [il] a par l'oreille pris [il a pris son cul à deux mains, il s'est mis à courir], Si a passée la charriere, Fabliaux mss. p. 122, dans LACURNE.

XIVe s. Si fort au mur justot, et de tei destrier, Que de cul et de pointes versoit jus dou destrier, Baud. de Seb. XIII, 690. Icellui Cervoise donna au dit Dufresne avecques le cul de sa dague deux ou trois cops sur la teste, Du Cange, culata.

XVe s. Je serai le premier à recouvrer les torfaits lesquels on nous fait encore tous les jours par la simplesse et la lascheté de vous et par especial de nostre chef le roi qui est allié par mariage à son adversaire ; ce n'est pas signe qu'il le veuille guerroyer. Nennil, il a le cul trop pesant ; il ne demande que le boire et le manger, Froissart, III, IV, 56. Et firent de grans blasphemes au Roy, comme monstrer leur cul et autres villenies, J. de Troyes, Chron. 1476. Tu seras partout diffamé ; Car, quant l'en te monstroit les voies De marier, tu respondoies à ceuls qui t'en parloient lors, En ce blasmant, le cul dehors, Alleguant franchise, franchise ; Et tu as fait de femme prise, Deschamps, Poésies mss. f° 418, dans LACURNE. Mais au dessoubs fault faire voile Depuis les reins jusques au piet Du cul de robe qui leur chiet [leur tombe, aux femmes] Contre val comme un fons de cuve Bien fourré, où elle s'encuve ; Et ainsi ara la meschine Gresle corps, gros cul et poitrine, ib. f° 401. Qui fait les choses mal aler, Qui nous a fait tant de dolour, Les fous ès estas eslever, Les saiges laisser en descour, Les vaillans mettre au cul du four, ib. f° 431. Deux grans chandeliers, fais à cul de lampe, et en icelui cul de lamppe avoit sept des plus grans miroirs qu'on troeuve, ayant chacun huit branches estoffées de feullages pour au bout de chacune branche mettre ung flambeau de cirre ardant, De Laborde, Émaux, p. 204. Quarante hommes d'armes qui estoient au roi, furent chassés cul par dessus teste par les coureurs et quelque nombre de gens de l'avant-garde du duc, Bibl. des Chartes, 4e série, t. I, p. 430. Vouster, jouster, rompre la lance, Et mettre ung homme le cul par terre, Coquillart, Blason des armes et des dames.

XVIe s. Là environ cent villageois armés de fondes et de quelques arbalestes arresterent sur cul cette armée, D'Aubigné, Hist. I, 68. Sommerive se sauva par le pont de fourches, et le fit rompre à son cul, D'Aubigné, ib. I, 153. Ils firent encore une grande sortie, où ils mirent haut le cul tous les gabions, D'Aubigné, ib. II, 46. En l'orifice de toutes ces fistules se voit quelque callosité eminente, que les chirurgiens appellent vulgairement cul de poulle, Paré, XI, 24. J'ay crainte, madame, à parler par reverence, que ce povre duc n'en soit de deux selles le cul à terre, Lett. de Louis XII, t. IV, p. 252, dans LACURNE. La lance lui feit voler du poing, et meit son cheval du cul, lequel fut puissant et se releva, Jean D'Auton, Annales de Louis XII, p. 147, dans LACURNE. Encores que ce gros cul empesche les femmes qui le portent, si est-ce que, quand elles veulent, elles le laissent ; et en ay veu plusieurs qui disoient : apportez moy mon cul, j'ay laissé mon cul à la maison, et me suis tant advancée que je suis venue icy sans mon cul, Bouchet, Serées, liv. III, p. 61, dans LACURNE. Voulant faire marcher son homme à la premiere poincte d'un assaut qui se donnoit à Vezelay, il le trouva tout autre qu'il n'estoit, mangeant le cul de poullet sur le bon homme [le paysan], ib. p. 69. Entre deux selles le cul à terre, Génin, Recréat. t. II, p. 239. Qui vous fait mal, Macée, pour nous faire une mine pire qu'un excommuniement ? vous vous estes levée le cul le premier ; vous estes bien engrongnée, la Comédie des proverbes, I, 5. On reclust Balde au fonds de la terre soubz le cul du diable, et ne luy octroye on point une seule dragme de jour ou de lumiere, Merlin Cocaïe, t. I, p. 135, dans LACURNE. Après avoir rué plusieurs coups l'un sur l'autre, et voyant que leur force ne diminuoit en rien, delibera jouer à quitte ou double, parquoy baissant la teste et se parant au mieulx qu'il peult, entra sur Macarée de cul et de teste, luy ruant un coup de taille, duquel il pensoit luy couper les jarretz, D. Flores de Grece, f° CVIII, dans LACURNE. Ce n'est qu'un cul et une chemise, Oudin, Curios. fr. Il est bien caché à qui l'on voit le cul, Oudin, ib. Quand il a quelque chose à la teste, il ne l'a pas au cul, Oudin, ib. Il s'est sauvé par le cul de sa bourse [à force d'argent], Oudin, ib. Gratter son cul au soleil [avoir patience], Oudin, Dict.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CUL.
1Ajoutez aux locutions vulgaires et basses où ce mot figure :

Prendre la mesure du cul avec le pied, donner un coup de pied au derrière. S'il me regarde de travers, je lui prends la mesure de son cul avec mon pied, Dialogue pas mal raisonnable, 1790, p. 7, dans CH. NISARD, Parisianismes, p. 75.

C'est bien cacher à qui le cul voit, on ne peut cacher une chose à celui à qui rien n'échappe et qui a des yeux même derrière lui, Ch. Nisard, ib. Ah ! oui, ma foi ; c'est bien cacher à qui le cul voit ; allons de franc jeu, Margot, comme à ton ordinaire ; qu'est-ce que c'est que ça ? le Porteur d'eau, comédie, sc. IV, 1734.

Faire beau cul, prendre son parti philosophiquement d'un malheur qu'on ne peut empêcher, céder de bonne grâce à la nécessité, Ch. Nisard, ib. Je sais bien que vous avez de bonnes raisons pour refuser cet arrangement ; mais vous n'êtes pas le plus fort ; ainsi, croyez-moi, faites beau cul. - Et le prince a fait beau cul, reprit froidement M. de Talleyrand. - Oui, sans barguigner, dit Beurnonville, et ma foi, je ne croyais pas en finir si tôt, Mém. du comte Beugnot, t. I, p. 298. Cette locution se trouve aussi dans le P. Duchêne, 67e lettre, p. 2. En Normandie, les enfants disent faire beau cul, en parlant de la toupie qui est exposée aux coups des autres toupies.

3Ajoutez :

Cul-de-jatte, sorte de jatte servant aux gens qui n'ont plus l'usage de leurs jambes. Moi qui suis dans un cul-de-jatte, Qui ne remue ni pied, ni patte, Scarron, Testament.

20Cul doré, nom d'un papillon de nuit très commun, bombyx auriflua.

Le cul brun, papillon, bombyx chrysorrhea.

21Cul-de-cheval, un des noms vulgaires de l'ortie de mer.

REMARQUE

Au n° 1, le Dictionnaire met : Arrêter sur le cul, arrêter tout court. C'est une faute ; il faut, sans article : arrêter sur cul. C'est ainsi qu'on lit dans le Dictionnaire de l'Académie. Retz dit aussi : arrêter sur cul, Œuvres, éd. Feillet et Gourdault, t. IV, p. 176 (les anciennes éditions portaient sur eux).

HISTORIQUE

XVe s. Ajoutez : Il n'y a point de cul froter [à tergiverser] ; Vous en viendrez à l'audience, Rec. de farces, etc. P. L. Jacob, p. 389.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

CUL, s. m. (Anat.) le derriere, cette partie de l’homme qui comprend les fesses & le fondement. Ce mot s’applique à plusieurs autres choses.

Cul d’Asne, voyez Ortie de mer.

Cul de Cheval, voyez Ortie de mer.

Cul rouge, voyez Epeiche.

Cul d’un Vaisseau, (Mar.) On nomme ainsi son arriere. Voyez Planche III. fig. 1. le dessein de la poupe d’un vaisseau. (Z)

Cul de port ou de porc, (Mar.) ce sont de certains nœuds qu’on fait à des bouts de cordes : il y en a de doubles & de simples. (Z)

Cul-de-lampe, terme d’Architecture ; espece de pendantif en forme pyramidale renversée, servant à soûtenir une tourelle, une guérite, ou tout autre ouvrage d’Architecture qui ne monte pas de fond. On appelle aussi cul-de-lampe, tout ornement de Sculpture qui conserve cette forme, & qui soûtient une figure, un trophée ou un vase, ainsi que ceux qui tiennent lieu de consoles & qui portent les statues qui sont placées au-devant des pilastres de la nef & du chœur de saint Sulpice, à l’imitation des anciens, qui plaçoient ordinairement à la hauteur du tiers inférieur de leurs colonnes, des especes d’encorbellemens sur lesquels ils posoient des figures, ainsi qu’on le remarque dans les desseins des ruines de Palmire, dont un recueil fort estimé vient d’être mis au jour par les Anglois. (P)

Culs-de-lampe, (Gravure.) c’est dans la Gravure, tant en bois qu’en cuivre, & même en fonte, des ornemens qu’on met à la fin d’un livre ou des chapitres, lorsqu’il y a du blanc qui feroit un trop grand vuide, & seroit desagréable à voir nud. On les tient de forme un peu pointue par le bas, & telle à-peu-près qu’une lampe d’église : de-là leur est venu le nom de cul-de-lampe. A l’égard des grandeurs qu’ils ont, ceux qui servent à de grands in-fol. sont d’environ quatre pouces en quarré ; ils ont quelque chose de moins pour les petits in-fol. pour les in-4°. trois pouces au plus ; aux in-8°. un pouce & demi ; & aux in-12. un pouce ; ce qui cependant n’est qu’une mesure générale, chacun les ordonnant suivant les places à remplir. Voyez Fleurons & Placards.

Les Imprimeurs composent des culs-de-lampe de différentes petites vignettes de fonte, arrangées de façon que le premier rang soit plus long que le second, le second plus long que le troisieme, & ainsi de suite jusqu’à la fin, toûjours en rétrécissant, & terminé par une seule ou deux pieces au plus. Anciennement on faisoit volontiers les frontispices ou premieres pages dans ce goût, mais cela n’est plus d’usage.

Cul-de-sac, en Architecture, est une petite rue fermée par un bout.

Cul-de-four, (Coupe des pierres.) est une voûte sphérique ou sphéroïde, de quelque ceintre qu’elle soit, surhaussée ou en plein ceintre, quoique les culs-de-four dont elle tire son nom, soient très-surbaissés. L’arrangement de leurs voussoirs peut varier & leur donner différens noms, comme en pendantif, en plan de voûte, d’arrête, &c. (D)

Cul de chapeau, se dit communément d’un chapeau dont on a coupé tout le bord jusqu’au lien, c’est-à-dire jusqu’au bas de la forme ; mais en terme de Chapelier, le cul du chapeau ne s’entend que du dessus de la tête : ainsi, faire le cul d’un chapeau, est une expression qui signifie mettre le chapeau sur une plaque chaude, couverte de papier & de toile un peu humide, & le tourner sur le fond de la forme, après avoir mis une forme de bois dans la cavité de la tête. V. Chapeau.

Cul de poele, (Jard.) se dit en fait de dessein d’une allée, d’un tapis de gason, ou d’un canal fait en long, & terminé par un ovale formant une poîle. (K)

Culs-de-sac, (Jardin.) ce sont des extrémités d’allées qui n’ont point d’issue, telles qu’on en trouve dans les bosquets & les labyrinthes. On donne le même nom aux rues qui n’ont point de sortie.

Cul de verre, (Maréchall.) espece de brouillard verdâtre qui paroît au fond de l’œil de quelques chevaux, & qui dénote qu’ils ont la vûe mauvaise. Farcin, cul de poule, voyez Farcin.

Avoir le cul dans la selle, se dit du cavalier, quand il est bien assis dans la selle, de façon que son derriere ne leve pas, & ne paroît pas hors de la selle. (V)

Cul de chalans, terme de Riviere ; especes de bateaux qui se fabriquent aux ports de Saint-Dizier, Moeslin & Estrepy.

Cul-pendant, terme de Riviere ; expression usitée dans les ports, pour le placement des bateaux.

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Étymologie de « cul »

Saintong. chul ; provenç. cul ; espagn. et ital. culo ; du latin culus ; il y a aussi dans le gaélique cûl ; kymri, kîl, cul.

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Du latin culus (« fesses »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « cul »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
cul ky

Fréquence d'apparition du mot « cul » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « cul »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « cul »

  • Les Français semblent* des guenons qui vont grimpant contremont** un arbre, de branche en branche, et ne cessent d'aller jusqu'à ce qu'elles sont arrivées à la plus haute branche, et y montrent le cul quand elles y sont.
    Michel Eyquem de Montaigne — Essais, II, 17
  • […] Quoi de plus commun que de se croire deux nez au visage, et de se moquer de celui qui se croit deux trous au cul ?
    Denis Diderot — Les Bijoux indiscrets
  • Le cul voudrait arriver avant la tête, mais la tête ne veut quand même pas.
    Georges Duhamel — Le Désert de Bièvres, Mercure de France
  • Il ne faut pas péter plus haut que son cul.
    Proverbe français
  • Il n’est pas aisé de baiser un faux cul.
    José Artur
  • Le cul du berger sentira toujours le thym.
    Proverbe provençal
  • La mode change, le cul demeure.
    Marc Gendron — Louise ou la nouvelle Julie
  • Une femme montre plus promptement son cul que son coeur.
    Honoré de Balzac — Pensées, sujets, fragments
  • La technologie est le trou du cul de la science.
    Romain Gary — La tête coupable
  • Le ciel et le cul, les deux grands leviers.
    Emile Zola
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Images d'illustration du mot « cul »

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Traductions du mot « cul »

Langue Traduction
Anglais ass
Espagnol culo
Italien culo
Allemand arsch
Chinois 屁股
Arabe الحمار
Portugais bunda
Russe жопа
Japonais お尻
Basque ipurdian
Corse culo
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Synonymes de « cul »

Source : synonymes de cul sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot cul au Scrabble ?

Nombre de points du mot cul au scrabble : 5 points

Cul

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