La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « combat »

Combat

Variantes Singulier Pluriel
Masculin combat combats

Définitions de « combat »

Trésor de la Langue Française informatisé

COMBAT, subst. masc.

I.
A.− Lutte dans laquelle sont engagés deux ou plusieurs adversaires qui attaquent ou se défendent en faisant usage de tous les moyens dont ils disposent. Livrer combat; mener un combat; combat acharné, désespéré, sanglant; au plus fort du combat; perdre, fuir, faire cesser le combat :
1. ... je chargeai moi-même le pistolet du jeune Alfred, à qui je fis prendre le bas du terrain (ce qui n'est pas sans avantage dans le combat au pistolet), et je l'engageai à modérer un emportement qui donnait à son adversaire un grand avantage sur lui. Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 3, 1813, p. 255.
2. Me complaisais à ne plus considérer les hommes, et moi-même, que comme de grands insectes armés pour le combat, l'agression et la défense, la conquête, l'entre-mangement, etc. R. Martin du Gard, Les Thibault,Épilogue, 1940, p. 958.
(Être mis) hors de combat. (Être placé) dans l'impossibilité de continuer la lutte. Comme vous me l'avez dit vous-même en plusieurs occasions, la France n'est que provisoirement hors de combat (De Gaulle, Mémoires de guerre,1954, p. 278).
Au Moy. Âge. Combat singulier. Synon. ordalie, (plus récent) duel.Combat judiciaire. Duel entre l'accusateur et l'accusé ou leurs champions, dont le vainqueur était censé être assisté de Dieu et détenir le bon droit. Combat à outrance (p. oppos. à combat à plaisance : combat de divertissement). Combat dont l'issue devait être la mort d'un des deux adversaires :
3. Il rencontra près du Danube les troupes du ravisseur, défit en combat singulier son fils et rejoignit, en Perse, le vieux monarque dans sa tour. Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 42.
B.− En partic. [Dans des opérations milit. en gén.] Moment de la bataille le plus intense où peuvent s'affronter des troupes et des matériels très spécialisés. L'artillerie de bord est surtout faite pour le combat naval (Capitaine Alvin, Leçons d'artill.,Matériel, 1908, p. 21).Manuel regardait passer tous ces hommes en ordre de combat (Malraux, L'Espoir,1937, p. 772):
4. Penchés aux portières, ils cherchèrent dans les villages, d'où montaient les fumées du petit matin, les traces des derniers combats. Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 5.
Loc. [P. allus. littér. à Corneille, Cid, IV, 3, vers 1328] Et le combat cessa faute de combattants. Indique plaisamment que la fin d'une action était aussi inéluctable que la cessation d'un combat après la mort des combattants.
SYNT. Le déterminant (adj. ou compl. du nom) indique a) Le lieu du déroulement des opérations. Combat naval, terrestre, aérien. b) Les moyens mis en place. Combat de chars, d'infanterie, à l'arme blanche. c) La distinction ou la disposition au combat. Avion, navire de combat; gaz de combat; tenue de combat; ordre, formation, position, poste de combat.
Combat d'avant-garde. Engagement des éléments avancés pour tester la résistance de l'ennemi. Au fig. première escarmouche :
5. Ce n'était, elle [Marcelle] le savait pourtant, qu'une première escarmouche, qu'un combat d'avant-garde. P. Vialar, Tournez, jolies gosses,1956, p. 226.
C.− Au plur., vx et lang. soutenue. Les combats. La guerre. Le dieu des combats; le destin des combats :
6. N'es-tu plus le dieux des armées? N'es-tu plus le dieu des combats? Ils périssent, seigneur, si tu ne réponds pas! L'ombre du cimeterre est déjà sur leurs pas! Lamartine, Harmonies,1830, p. 446.
II.
A.− Dans le domaine du sp. et du spectacle
1. [(Entre hommes); autrefois dans des jeux de cirque, auj. dans des compétitions sportives] Lutte athlétique qui met aux prises, selon des règles et un cérémonial bien établis, deux adversaires pour la conquête d'un prix, d'un trophée, d'un titre. Combat de boxe, combat de gladiateurs, de catch. Catch. − 20 h 45 au Central : cinq combats (Combat,19-20 janv. 1952, p. 6, col. 1).
Combat-vedette. Parmi les combats à l'affiche, celui qui est le plus important, le plus attendu :
7. Boxe... à l'Élysée-Montmartre... : en combat-vedette, le grand espoir français Walter Momber, qui rencontrera un adversaire désigné dans les 24 heures. L'Œuvre,22 janv. 1941.
2. [Entre hommes et animaux] Combat de taureaux :
8. J'insiste sur la mort de ce cheval, parce que c'est la sensation la plus pénible que j'aie éprouvée au combat de taureaux. T. Gautier, Tra los montes,Voyage en Espagne, 1843, p. 82.
3. [Entre animaux spéc. dressés] Combat de coqs :
9. C'était... le jour de la ducasse de Montsou... dans un enclos de planches, on se ruait à un combat de coqs... armés d'éperons de fer, dont la gorge ouverte saignait. Zola, Germinal,1885, p. 1265.
B.− Au fig.
1. Dans le domaine de l'esprit, du cœur, du comportement humain
a) [Notamment dans la lang. amoureuse] Lutte ou opposition entre un ou plusieurs partenaires :
10. Ses paroles lui semblèrent sonner faussement. Le mutisme de la jeune femme le piqua; un combat était engagé, d'où il ne voulait pas sortir vaincu. Arland, L'Ordre,1929, p. 412.
En partic. Les combats du cœur. Les efforts que doit livrer l'amour pour l'emporter. Dès lors, le génie qui les observe [les passions] saura peindre avec des traits plus déchirants les combats du cœur, ses faiblesses et ses remords (L. de Fontanes, Œuvres,La Maison rustique, 1821, p. 238).
b) Effort d'émulation pour faire prévaloir ses mérites. Combat de civilité, d'esprit, de générosité, de galanterie :
11. Le chevalier voulut reconduire Consuelo à cette place qui faisait l'objet d'un combat de générosité, mais elle lui résista... G. Sand, La Comtesse de Rudolstadt,t. 1, 1844, p. 319.
Rem. Dans ce sens on dit plutôt assaut.
c) Lutte permanente que soutient l'homme contre les difficultés de la vie. La vie de l'homme est un combat perpétuel :
12. Nos bacheliers ès lettres sont-ils mieux armés pour le combat de la vie depuis qu'on a mis dans leur tête quelques termes de chimie? A. France, La Vie littér.,t. 1, 1888, p. 285.
Mener le bon combat (p. réf. à la formule de St Paul I Timothée 6, 12 : Certa bonum certamen fidei « Combats le bon combat de la foi »). Lutter pour voir triompher les idées que l'on défend :
13. ... il lui semblait que celui-ci aurait dû se trouver trop honoré d'être toléré dans la ligue des droits de l'homme qui se décidait à mener enfin « le bon combat pour la défense des droits du citoyen, trop longtemps sacrifiée à celle d'un homme »... Sorel, Réflexions sur la violence,1908, p. 295.
Le dernier combat. Celui que l'on livre à la mort :
14. Nous verrons de quelle façon un homme d'aujourd'hui... doit se représenter l'inconnu où elle [la mort] nous jette. Occupons-nous ici du dernier combat. Maeterlinck, La Mort,1913, p. 12.
2. [En parlant de forces naturelles] Opposition ou action contraire de forces ou de phénomènes naturels. Le combat du jour et de la nuit, de la mer et du vent :
15. Le sort des nations, comme une mer profonde, A ses écueils cachés et ses gouffres mouvants. Aveugle qui ne voit, dans les destins du monde, Que le combat des flots sous la lutte des vents! Hugo, Odes et ballades,1828, p. 125.
16. C'était l'heure... ... Où l'âme, sous le poids du corps revêche et lourd, Imite les combats de la lampe et de jour. Baudelaire, Les Fleurs du Mal,1857-61, p. 179.
3. [En parlant de forces morales, de principes, d'idées philos.] Combat entre la vérité et le mensonge :
17. Que si l'on envisage le côté pathétique et profond, la valeur morale de cette scène, la grandeur et la sincérité des sentiments en présence, ce combat de la nature et de la grâce, et le triomphe de celle-ci, il me semble qu'il y a sujet de sortir du privé et du domestique, ... Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 122.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃ba]. ,,Le t se lie; au pluriel l's se lie`` (Littré). Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1538 « action de se mesurer avec un adversaire » (R. Estienne, Dictionarium Latino gallicum, s.v. certamen); 1549 en ordre de combat (Rabelais, La Sciomachie, éd. Marty-Laveaux, III, p. 407); 2. 1549 « exercices de jeux publics où les champions disputaient un prix » (Est.); 3. 1538 fig. (R. Estienne, loc. cit. : certatio verbale. Combat); 4. 1564 p. ext. « lutte de forces physiques contraires » (Rabelais, Livre V, ch. 17, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 65 : La douceur d'iceux vens, veu aussi leur plaisant combat). Déverbal de combattre*. Fréq. abs. littér. : 5 241. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 10 205 b) 6 922; xxes. : a) 4 954, b) 6 896. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 322, 402.

Wiktionnaire

Nom commun - français

combat \kɔ̃.ba\ masculin

  1. Action par laquelle on attaque et l’on se défend.
    • On avait bien pensé quelquefois à leur chercher noise et à les contraindre au combat individuel. Mais ils ne se séparaient pas, […]. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Combat d’homme à homme. — Combat singulier. — Appeler quelqu’un au combat.
    • Combat d’une armée contre une autre armée. — Combat à outrance. — Combat opiniâtre.
    • Combat sur terre, sur mer. — Combat naval. — Livrer un combat.
  2. Action des animaux que l’on fait battre les uns contre les autres.
    • Combat de coqs.
  3. (Poésie) (Soutenu) (Au pluriel) Guerre.
    • L’art des combats. — Le dieu des combats. — Je chante les combats.
    • Au milieu des combats. — L’honneur vous appelle aux combats.
  4. Jeux publics des anciens, où l’on disputait de force et d’adresse dans les différents exercices du corps.
    • Combats gymniques. — Combat à la course, à la lutte. — Combat du ceste, de l’arc, etc.
    • Les combats de gladiateurs offraient un spectacle barbare.
  5. (Figuré) Toute sorte de rivalité, de débat, de lutte.
    • Combat de civilité, d’esprit, de générosité. — Le combat des éléments.
  6. (Figuré) Lutte des sentiments intérieurs, des mouvements opposés que l’âme éprouve.
    • Il faut soutenir bien des combats pour vaincre ses passions.
    • Il ne prit ce parti qu’après bien des combats.
    • La vie de l’homme est un combat perpétuel.
    • Soutenir le bon combat : Lutter pour une bonne cause.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

COMBAT. n. m.
Action par laquelle on attaque et l'on se défend. Combat d'homme à homme. Combat singulier. Appeler quelqu'un au combat. Combat d'une armée contre une autre armée. Combat à outrance. Combat opiniâtre. Combat sur terre. Combat sur mer. Combat naval. Livrer un combat. Combat judiciaire, Manière de procéder en justice, qui consistait à soutenir son droit en se battant contre son adversaire. Il se dit également de l'Action des animaux que l'on fait battre les uns contre les autres. Combat de coqs. Être hors de combat, N'être plus en état de combattre. On dit de même Mettre quelqu'un hors de combat. L'une et l'autre phrase s'emploient au propre et au figuré.

COMBATS, au pluriel, s'emploie souvent en poésie et dans le style élevé pour désigner la Guerre. L'art des combats. Le dieu des combats. Je chante les combats. Le destin des combats. Au milieu des combats. L'honneur vous appelle aux combats.

COMBAT se dit aussi de Certains jeux publics des anciens, où l'on disputait de force et d'adresse dans les différents exercices du corps. Combats gymniques. Combat à la course, à la lutte. Combat du ceste, de l'arc, etc. Les combats de gladiateurs offraient un spectacle barbare. Il se dit figurément de Toute sorte de rivalité, de débat, de lutte. Combat de civilité, d'esprit, de générosité. Il se dit encore figurément de la Lutte des sentiments intérieurs, des mouvements opposés que l'âme éprouve. Il faut soutenir bien des combats pour vaincre ses passions. Il ne prit ce parti qu'après bien des combats. La vie de l'homme est un combat perpétuel. Soutenir le bon combat, Lutter pour une bonne cause. Par analogie, Le combat des éléments.

Littré (1872-1877)

COMBAT (kon-ba ; le t se lie ; au pluriel l's se lie : des combats opiniâtres, dites : des kon-ba-z opiniâtres ; combats rime avec appas, mâts, etc.) s. m.
  • 1Action dans laquelle on attaque et l'on se défend. Un ange contre qui il eut un combat, Bossuet, Hist. I, 3. Je dois aux yeux d'Alcmène un portrait militaire Du grand combat qui met nos ennemis à bas, Molière, Amph. I, 1. Si son esprit est haut, il le veut faire bas ; S'il est propre à l'étude, il parle des combats, Théophile, Sat. I. Qu'il lui suffise que l'Espagne, Réduite par tant de combats à ne l'oser voir en campagne, A mis l'ire et les armes bas, Malherbe, III, 1.

    Combat naval, combat sur mer.

    Combat singulier, duel.

    Combat judiciaire, dans le moyen âge, combat, autorisé par le juge, de deux champions ; le vaincu perdait sa cause.

    Terme de l'ancienne chevalerie. Combat à outrance, celui qui se faisait avec l'épée tranchante, à fer émoulu. Combat à plaisance, tournoi que l'on faisait pour divertir les dames et qui était suivi de danses.

    Être hors de combat, être par ses blessures hors d'état de combattre.

    Mettre hors de combat, blesser ou désarmer son adversaire, de manière qu'il ne puisse plus combattre. Et fig. L'affaire du syndic m'avait mise hors de combat, Sévigné, 192. Vous étiez hors de combat, Sévigné, 611.

    En parlant des animaux. Combat de taureaux, de coqs.

  • 2Au pluriel et dans le style soutenu, la guerre. Je chante les combats, Boileau, Art p. III. Le Dieu que nous servons est le Dieu des combats, Racine, Esth. I, 5. Nos défenseurs se pressaient sur vos pas ; Les fleurs pleuvaient, et des vierges pudiques Mêlaient leurs chants à l'hymne des combats, Béranger, Déesse.
  • 3On donne ce nom à certains exercices, à certains jeux dans lesquels deux ou plusieurs champions disputent un prix. Le combat du ceste. Les combats du cirque.

    Fig. Combat littéraire, dispute d'un prix littéraire, ou lutte des écrivains qui se disputent la faveur publique. Dans les combats d'esprit fameux maître d'escrime, Enseigne-moi, Molière, où tu trouves la rime, Boileau, Sat. II.

  • 4 Par extension, lutte de forces contraires, physiques ou morales. Le combat des éléments. La fortune en tous lieux à l'homme est dangereuse ; Quelque chemin qu'il tienne, il trouve des combats, Malherbe, V, 2. Cette vie est un combat perpétuel, et la philosophie est le seul emplâtre qu'on puisse mettre sur les blessures qu'on reçoit de tous côtés, Voltaire, Lettr. Mme du Deffant, 3 oct. 1764. … Sans rendre combat, tu veux qu'on te surmonte, Corneille, Cid, V, 3. Je n'avais contre Attale aucun combat à rendre, Corneille, Nicom. III, 4. Ce cœur si généreux rend si peu de combat, Corneille, Cinna, IV, 5. Les combats qu'il a fallu rendre, Bossuet, Anne. Quels assauts, quels combats j'ai tantôt soutenus ! Racine, Mithr. II, 1. Je n'ai pu soutenir tes larmes, tes combats, Racine, Phèd. I, 3. Où sont-ils ces combats que vous avez rendus ? Racine, Iphig. IV, 4. Sa douleur a si peu de combats [il se livre si facilement à sa douleur], Malherbe, I, 4. Ô rigoureux combat d'un cœur irrésolu ! Corneille, Cinna, IV, 2. Mais en ce dur combat de colère et de flamme Il déchire mon cœur sans partager mon âme, Corneille, Cid, III, 3. Votre amour en tous deux fait ce combat d'esprits, Corneille, Cinna, II, 1. Que je sens de rudes combats, Corneille, Cid, I, 9. Je n'ai plus de combat à faire contre moi, Corneille, D. Sanche, V, 1. Ce qu'on ne dit point qu'après de longs combats, Molière, Mis. IV, 3. La vie chrétienne est toujours une vie de combat, Massillon, Panég. mart. Quand le sort à ta mince étoffe Livrerait de nouveaux combats, Béranger, Habit. Napoléon ne se décide encore ni à rester ni à partir ; vaincu dans ce combat d'opiniâtreté, il remet de jour en jour à avouer sa défaite, Ségur, Hist. de Nap. VIII, II.
  • 5Louable émulation. Ce fut entre eux un combat de générosité. Qui de civilités avec tous font combat, Molière, Mis. I, 1.
  • 6 Terme de féodalité. Combat de fief, contestation entre deux seigneurs qui réclamaient la mouvance d'un même fief.

REMARQUE

L'Académie dit : donner un combat ; des grammairiens ont condamné cette expression, mais sans fondement.

HISTORIQUE

XVIe s. Assister au combat de taureaux, Montaigne, I, 92. La douceur d'iceux vents et leur plaisant combat, Rabelais, Pant. V, 18. Qu'il ne laisse de venir à ma court, l'asseurant, s'il demande la jouste, qu'elle ne luy sera refusée ; si le combat, encores moins, D. Flores de Grece, f° CL, dans LACURNE.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Encyclopédie, 1re édition (1751)

COMBAT, s. m. (Art. milit.) se dit en général d’une querelle ou d’un différend qui se décide par la voie des armes. Voyez Guerre, &c.

Dans une armée, les auteurs font une distinction entre un combat & une bataille ; cette derniere exprime l’action générale de toute l’armée, au lieu que le combat ne signifie qu’une escarmouche particuliere ou l’action d’une simple partie de l’armée, de sorte que le combat est proprement une partie d’une bataille. (Q)

Combat naval, (Marine.) c’est la rencontre d’un ou plusieurs vaisseaux ennemis qui se canonent & se battent. On le dit également des armées navales & des escadres qui se livrent un combat. Voyez Ordre de bataille. (Z)

Combat, (Hist. mod.) ou combat singulier, signifie une épreuve formelle entre deux champions, qui se faisoit par l’épée ou par le bâton pour décider quelque cause ou quelque différend douteux.

Cette maniere de procéder étoit autrefois fort ordinaire, & avoit lieu non-seulement en matiere criminelle, mais encore dans les causes civiles : elle étoit fondée sur cette présomption, que Dieu n’accorderoit la victoire qu’à celui qui auroit le meilleur droit. Voyez Duel.

On trouve que cette espece de combat n’est pas moins ancien que le regne d’Othon. Le dernier que l’on ait admis en Angleterre, se passa la sixieme année du regne de Charles I. entre Danald lord Rhée ou Rey, & David Ramsey, écuyer, dans la chambre peinte.

On peut voir ce qui se trouve à ce sujet dans le coûtumier de Normandie, où la cérémonie de ce combat est décrite. L’accusateur étoit obligé de protester avec serment de la vérité de son accusation ; l’accusé lui donnoit le démenti, alors chacun jettoit son gage du combat, & l’on constituoit les parties prisonnieres jusqu’au jour du combat. Voyez Champion.

Les historiens nous apprennent qu’Alphonse, roi de Castille, desirant abolir la lithurgie Mosarabique & introduire l’office Romain, comme le peuple s’y opposoit, il fut convenu de terminer le différend par la voie du combat, & d’en remettre la cause à la décision du ciel.

Philippe le Bel, en 1303, avoit défendu ces combats : malgré cette défense le roi Henri II. permit en sa présence le combat de Jarnac & la Chateigneraye ; mais depuis ces duels ont été totalement prohibés, parce qu’il étoit très-possible que le coupable demeurât vainqueur.

Ce terme de combat exprime aussi les jeux solemnels des anciens Grecs & Romains ; tels étoient les jeux Olympiques, les jeux Pythiens, Isthmiens & Néméens, ludi Actiaci, Circenses, &c. Voyez aux articles qui leur sont propres, comme aux mots Olympiques, &c. Les combats que l’on y célébroit étoient la course, la lutte, le combat à coups de poing, le ceste. Les combattans, que l’on appelloit athletes, faisoient une profession particuliere, mais servile ; & dès leur jeunesse ils s’accoûtumoient à une nourriture grossiere, à un régime fort sévére, ils ne buvoient point de vin, & se privoient du commerce des femmes. Leur travail, comme tout le reste de leur vie, se faisoit régulierement. V. Athlete, Gladiateur, &c. Chambers & Trév. (G)

* Combat du pont de Pise, (Hist. mod.) à la saint Antoine un quartier du côté du pont défie un quartier de l’autre côté ; les combattans s’appellent les Guelfes & les Gibelins ; ils sont divisés comme une armée, en troupe qui a ses officiers ; chaque soldat est armé de cuirasse & de casque, avec une massue de bois en forme de palette. Le pont est séparé en deux par une barricade ; les troupes s’avancent vers le pont étendarts déployés ; on donne le signal ; la barriere s’ouvre ; alors les combattans s’avancent & se frappent avec leurs massues, & tachent à gagner le terrein les uns sur les autres. Il y en a d’armés de crocs, avec lesquels ils accrochent leurs antagonistes & les tirent de leur côté ; celui qui est accroché & tiré est fait prisonnier : d’autres s’élancent ; d’autres montent sur les parapets, d’où ils sont précipités dans la riviere : le combat dure jusqu’à ce que l’un des partis soit chassé hors du pont. Le parti vaincu met bas les armes & se cache ; l’autre marche triomphant. Ce combat ne finit guere sans accident. Les vainqueurs sont maîtres du quartier vaincu. Il se fait beaucoup de paris.

Combat-à-plaisance, (Hist. mod.) Les combats-à-plaisance étoient des tournois qui se faisoient autrefois dans les occasions d’une réjouissance publique, ou à l’honneur des souverains, ou pour soûtenir la beauté & le mérite d’une maîtresse, & surtout au rapport de la Colombiere (Théat. d’honneur & de chevalerie, ch.j.), « pour se garantir de l’oisiveté, laquelle nos ancêtres avoient en si grande horreur, que nous lisons toûjours au commencement des descriptions de leurs entreprises, que c’étoit principalement pour la fuir de toute leur puissance, comme la principale ennemie de leurs cœurs généreux ». Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Combat de fief, (Jurisprud.) est la contestation qui se meut entre deux seigneurs de fief, qui prétendent respectivement la mouvance d’un même héritage, soit en fief ou en censive. Voyez Fief. (A)

Wikisource - licence Creative Commons attribution partage dans les mêmes conditions 3.0

Étymologie de « combat »

Voy. COMBATTRE.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

De combattre.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « combat »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
combat kɔ̃ba

Fréquence d'apparition du mot « combat » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « combat »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « combat »

  • C'est ici le combat du jour et de la nuit.
    Victor Hugo
  • Du combat, seuls les lâches s'écartent.
    Homère — Illiade
  • La civilisation occidentale combat le bêtise mais cultive la connerie.
    Paul Carvel — Jets d’encre
  • L'art est avant tout un combat politique.
    Frédéric Vignale
  • Le premier coup fait la moitié du combat.
    Proverbe anglais
  • Et le combat cessa faute de combattants.
    Pierre Corneille — Le Cid
  • Un plébiscite, ça se combat.
    Pierre Mendès France — Pour préparer l'avenir
  • Être optimiste est un combat.
    Eric-Emmanuel Schmitt — Evene.fr - Décembre 2006
  • Le tumulte est le fruit du combat.
    Sagesse celte
  • Entre la race blanche et la famille noire, Il fallait un combat, puisqu'il faut la victoire !
    Alphonse de Prât de Lamartine — Toussaint Louverture
Voir toutes les citations du mot « combat » →

Images d'illustration du mot « combat »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « combat »

Langue Traduction
Anglais fight
Espagnol lucha
Italien combattimento
Allemand kampf
Chinois 斗争
Arabe يقاتل
Portugais luta
Russe борьба
Japonais 戦い
Basque borroka
Corse lotta
Source : Google Translate API

Synonymes de « combat »

Source : synonymes de combat sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « combat »

Combien de points fait le mot combat au Scrabble ?

Nombre de points du mot combat au scrabble : 12 points

Combat

Retour au sommaire ➦

Partager