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Cerveau

Variantes Singulier Pluriel
Masculin cerveau cerveaux

Définitions de « cerveau »

Trésor de la Langue Française informatisé

CERVEAU, subst. masc.

Partie du système nerveux central logé dans la boîte crânienne des vertébrés et, p. ext., centre nerveux des invertébrés correspondant plus ou moins, par sa position et par ses fonctions, au cerveau des vertébrés.
I.− [Le cerveau en tant qu'organe humain]
A.− [Organe physique]
1. ANAT. Ensemble des centres nerveux logés dans la boîte crânienne. Synon. encéphale :
1. Cette maladie, méningo-encéphalite, à proprement parler, n'est pas de l'aliénation. C'est une maladie qui selon le point du cerveau qu'elle attaque rend fou ou non, ou bien provoque du ramollissement cérébral. Barrès, Mes cahiers,t. 2, 1898-1902, p. 41.
2. ... les manifestations de la vie mentale sont solidaires de l'état de l'encéphale. Ces observations ne suffisent pas à démontrer que le cerveau constitue à lui seul l'organe de la conscience. Carrel, L'Homme, cet inconnu,1935, p. 167.
SYNT. Membranes, ventricules du cerveau; cerveau antérieur, intermédiaire, moyen, postérieur; (vx) jambes, valvules du cerveau (cf. Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. 2, 1805, p. 130, 137).
Spéc. Portion antérieure et supérieure de l'encéphale composée des deux hémisphères cérébraux et du diencéphale, et siège des fonctions sensitives, motrices, associatives et d'une partie des fonctions végétatives. Circonvolutions, lobes du cerveau :
3. Tandis que les réflexes inconditionnés ont leur siège en deçà du cerveau ou dans le cerveau moyen, le siège des réflexes conditionnés est dans les hémisphères cérébraux. J. Rostand, La Vie et ses problèmes,1939, p. 91.
P. anal. :
4. ... l'hypophyse est le cerveau endocrinien (...) parce qu'elle est la glande maîtresse des endocrines, ... J. Delay, Ét. de psych. méd.,1953, p. 217.
2. PATHOL. Lésion, sclérose, tumeur du cerveau; commotion, transport au cerveau (synon. vieilli congestion cérébrale).
Ramollissement du cerveau. Synon. ramollissement cérébral*; p. ext., diminution des facultés intellectuelles :
5. Non, je ne puis pas croire devant cette ambition dernière de Zola à devenir un librettiste en prose d'opéras, non, vraiment je ne puis croire qu'il n'y ait pas un léger ramollissement du cerveau chez le romancier. E. et J. de Goncourt, Journal,1891, p. 100.
Rhume de cerveau. Inflammation de la muqueuse nasale (appelée ainsi à cause de l'ancienne croyance à une communication entre les fosses nasales et le cerveau). Enfin me voilà sérieusement malade. Mon rhume de cerveau numéro un, celui qui dure et qui m'idiotifie, se déclare (Bloy, Journal,1902, p. 85):
6. Ce qui leur manque, c'est l'imagination. Ils ne sont jamais à l'échelle des fléaux. Et les remèdes qu'ils imaginent sont à peine à la hauteur d'un rhume de cerveau. Camus, La Peste,1947, p. 1319.
Loc. Être enrhumé du cerveau.
Cerveau rabique. Cerveau d'un animal ayant contracté la rage. Cerveau sénile. Cerveau du vieillard.
B.− [Organe de la vie psychique] Le cerveau tout assombri de fatigue (Gide, Journal,1906, p. 214).Le cerveau bourré d'allégories et de symboles (R. Rolland, Jean-Christophe,La Foire sur la place, 1908, p. 790).Son cerveau pétrifié par la peur (R. Martin du Gard, Les Thibault,La Mort du père, 1929, p. 1257):
7. Dans le naufrage de son cerveau, il est resté une case intacte, la case du dessin. E. et J. de Goncourt, Journal,1894, p. 552.
8. ... je veux t'écrire, (...), bien que la fièvre ait un peu vidé mon cerveau et obscurci ma lucidité. J. Rivière, Correspondance[avec Alain-Fournier], 1906, p. 235.
SYNT. a) Cerveau brouillé, creux, débile, détraqué, ébranlé, endormi, engourdi, étroit, fatigué, fêlé, juste, limité, lucide, plat, précoce, ramolli, rationnaliste, rétif, simpliste, stérile, subtil, supérieur. b) Cogitation, création, déliquescence, faculté, fonctionnement, travail, trouble du cerveau. c) [En parlant d'une boisson, d'une odeur] Monter, prendre au cerveau; [En parlant d'une idée, d'une image, d'un souvenir] Hanter, traverser, troubler le cerveau; monter au cerveau; s'emmagasiner, s'enfoncer, s'enraciner, germer dans le cerveau.
Lavage de cerveau. Endoctrinement, le plus souvent accompagné de sévices, et destiné à priver une personne de ses convictions et de son comportement propre pour lui en imposer d'autres. Transformant ainsi en monnaie courante des cités politiques la dégradation de l'homme, la torture, le lavage des cerveaux et leur mise au pas (L'Univers écon. et soc.,1960, p. 6407).
Rem. On rencontre ds la docum. l'expr. Cerveau lavé. Cerveau reposé, frais, neuf. La géographie, c'était l'air pur, la promenade à la campagne, le retour avec une brassée de genêts ou de digitales, les yeux décrassés, les cerveaux lavés et le goût du réel mordant sur l'abstrait (L. Febvre, Combats pour l'hist., 1939-45, p. 394).
1. [Le cerveau, en tant que siège des facultés intellectuelles] La grosse tête de Simon contenait un cerveau bien fait, une bonne machine à penser (Druon, Les Grandes familles,t. 1, 1948, p. 132):
9. ... il n'y a pas de fait psychologique qui n'implique l'entrée en jeu des mécanismes corticaux. Tout paraîtra donc se passer comme si la conscience jaillissait du cerveau, et comme si le détail de l'activité consciente se modelait sur celui de l'activité cérébrale. Bergson, L'Évolution créatrice,1907, p. 263.
10. Si Prinet vit, il renoncera pendant une longue période (...) à l'exercice de son intelligence; il ne lira pas, ne s'exprimera pas; quand une pensée lui viendra, il ne la notera pas; il laissera son cerveau en friche. Montherlant, Le Songe,1922, p. 162.
11. Dans les quelques grammes de gélatine appelés cerveau il n'y a rien (...) qui ressemble, même de loin, à une pensée ou à un souvenir; et pourtant il n'y a pas, sans cerveau, de pensée ou de mémoire possibles. Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 32.
En partic.
a) [Le cerveau considéré comme le siège de la raison] Son père tout cerveau, sa mère toute foi (Zola, Lourdes,1894, p. 290).Jamais ni l'un ni l'autre ne faisait la moindre allusion à sa vie personnelle ou à ses ennuis d'intérieur. Ils s'amusaient à être de purs cerveaux (Miomandre, Écrit sur de l'eau,1908, p. 58).
[P. oppos. au cœur considéré comme le siège des facultés affectives] Il faut que le socialisme descende du cerveau jusqu'au cœur (Renard, Journal,1905, p. 988):
12. ... « Vous, Messieurs les Français, vous aimez avec le cerveau, mais très peu avec le cœur! » E. et J. de Goncourt, Journal,1895, p. 803.
13. Le vrai, c'est que je ne puis prendre mon parti de m'écarter de Em.; ni dissocier mon cerveau de mon cœur... Gide, Journal,1933, p. 1156.
P. méton. (cf. infra I B 3).C'était un cerveau peut-être, mais pas un cœur (P. Vialar, La Chasse aux hommes, La Bête de chasse, 1952, p. 78).
Rem. La docum. est riche en ex. dans lesquels cerveau se trouve associé, mis en parallèle, opposé à cœur.
[P. oppos. à l'âme] Elle [l'âme] passe par le cerveau comme par un laminoir qui la martèle et la travaille au coin de notre plate nature physique (E. Delacroix, Journal,1852, p. 108).[Cet Empereur] se servit de nos âmes et rejeta nos cerveaux (G. d'Esparbès, Les Demi-solde,1899, p. 185).
b) [Le cerveau en tant que siège de l'esprit p. oppos. au corps, à la matière] :
14. L'homme a besoin de dépenser journellement certaines grossiéretés (...) − et surtout l'homme de lettres, l'homme d'idée, le brasseur de nuages, en qui la matière opprimée par le cerveau semble se venger... E. et J. de Goncourt, Journal,1858, p. 478.
P. méton. (cf. infra I B 3).Je travaille trop, je deviens trop cerveau (Balzac, Lettres à l'Étrangère,t. 2, 1850, p. 42).Je ne suis que cerveau, je ne mange pas, je pense! (Colette, Claudine en ménage,1902, p. 269).
2. Rare. [Le cerveau en tant que siège de l'affectivité] La jalousie frappait avec ses mille marteaux sourds dans son cerveau (Champfleury, Les Aventures de Mlle Mariette,1853, p. 214).
3. P. méton. Personne. Rosny n'est déjà plus le puissant cerveau de naguère (Renard, Journal,1893, p. 187).Je suis étonné de voir un esprit fin, un cerveau distingué comme vous, aimer cela (Proust, Le Côté de Guermantes 2,1921, p. 501).Weber est certainement un cerveau poétique, mais ce n'est pas un musicien (I. Stravinsky, Chroniques de ma vie,1931, p. 154).
Synon. de cervelle.Je plains nos jolis cerveaux messins, nos solides cervelles alsaciennes (Barrès, Mes cahiers,t. 3, 1902-03, p. 66).
Péj. Cerveau brûlé. Personne exaltée, extravagante, irréfléchie (cf. brûlé II B 1). Une mauvaise tête qui voudrait se détruire (...) j'en connais, de ces cerveaux brûlés (Mérimée, Théâtre de Clara Gazul,1825, p. 324).
Emploi abs. Un cerveau. Un homme supérieurement intelligent. Augustin, le précepteur de Dominique, est un très-jeune homme (...) c'est un homme de livres, de logique, de science, un cerveau (Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 7, 1863-69, p. 137).Vous étiez un cerveau pour toutes les cervelles Des pauvres spectateurs qui ne le savaient pas Qu'il leur faut des enfants ou marcher au trépas (Apollinaire, Les Mamelles de Tirésias,À Yeta Daesslé, 1918, p. 873):
15. ... toute sa politique, vise à la conservation de cette espèce royale, de ce petit nombre de cerveaux dont dépend le sort de l'humanité. Massis, Jugements,1923, p. 114.
II.− P. anal.
A.− TECHNOL., ÉLECTRON.
1. [P. réf. à la position du cerveau]
a) Partie supérieure de la cloche à laquelle est fixé l'anneau qui supporte le battant mobile. Ça, c'est le cerveau d'une très vieille cloche qui rendait des sons comme il n'y en a plus; celle-là, Monsieur, elle sonnait du ciel! (Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 53).
b) Partie supérieure d'une construction. « Le cintre (...) est chargé au cerveau d'environ 50 mètres cubes de moëllons (...)» [mémoire de M. Séjourné sur le pont de Lavour] (E. Degrand, J. Résal, Ponts en maçon.,t. 2, 1888, p. 639).On perce au cerveau de la voûte une galerie (J.-N. Haton de La Goupillière, Cours d'exploitation des mines,1905, p. 718).
Rem. 1. Attesté ds Lar. encyclop. et Quillet 1965. 2. Pour Lar. 20e, cerveau, ,,capacité d'un appartement, comprise entre le plafond et la hauteur d'une personne debout``.
2. [P. réf. aux fonctions du cerveau] Cerveau artificiel, cerveau électronique, cerveau mécanique (cf. calculateur, ordinateur) :
16. ... la fabrication des cerveaux mécaniques, la cybernétique, pose l'angoissante question des robots, capables de surpasser l'homme dans ses mécanismes mentaux. Huyghe, Dialogue avec le visible,1955, p. 392.
B.− Domaine de la vie intellectuelle ou active :
17. Ville auguste, cerveau du monde, orgueil de l'homme, Ruche immortelle des esprits, Phare allumé dans l'ombre où sont Athène et Rome, Astre des nations, Paris! Leconte de Lisle, Poèmes tragiques,Le Sacre de Paris, 1884, p. 78.
18. Cette pièce, en réalité, était le cerveau de la maison et le grand jeune homme (...) qui parlait, lèvres serrées avec cet accent « sophistiqué » des universitaires, était le porte-parole, le haut-parleur, le traducteur mécanique et fidèle, des traditions... P. Vialar, La Mort est un commencement,Le Petit jour, 1947, p. 355.
Emploi abs. :
19. Les uns et les autres ne travaillaient pas eux-mêmes plus que M. Planchet [le grand capitaliste]; ils étaient comme ils disaient, « le cerveau ». Giono, Poids du ciel,1938, p. 290.
Rem. On rencontre ds la docum. le néol. cérébralicide, adj. Fatigant pour l'esprit (cf. J. Desaymard, Chabrier d'après ses lettres, 1934, p. 328).
Prononc. et Orth. : [sε ʀvo]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 anat. cervel (Chanson de Roland, éd. J. Bédier, v. 22 60); 2. a) ca 1175 cervel « organe de la pensée, intelligence, jugement » (Chr. de Troyes, Chevalier charrette, éd. M. Roques, 2581); b) 1630 « la personne dont l'esprit est en question » (Malherbe, Œuvres complètes, éd. Lalanne, Paris, 1862, t. 1, pp. 213-214); c) 1808 « organe central, de direction » (Chênedollé, Journal, p. 33 : la métaphysique est le cerveau de toutes les sciences); d) 1954 cerveau électronique (Ruyer, La Cybernétique, p. 30). Du lat. cerebellum « (petite) cervelle » (iies. av. J.-C., Titinius ds TLL s.v., 858, 52) « siège de la pensée » (Pétrone ds Oxford lat. Dict.), dimin. de cerebrum « cerveau » (cérébral*). Fréq. abs. littér. : 4 151. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 6 358, b) 6 096; xxes. : a) 6 488, b) 5 058. Bbg. Bernelle (A.). Mons, oros, berg, gora, mal, sar, parkălne. Vie Lang. 1962, p. 401. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 50. − Gottsch. Redens. 1930, p. 127, 134. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 27. − Sigurs 1963/64, p. 269.

Wiktionnaire

Nom commun - français

cerveau \sɛʁ.vo\ masculin

  1. (Anatomie) Organe central supervisant le système nerveux des animaux présentant une céphalisation ; encéphale.
    • Or, comme c’était par l’odorat qu’avait été empoisonnée Jeanne de Navarre, c’était le cerveau, seule partie du corps exclue de l’autopsie, qui devait offrir les traces du crime. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
    • J’avais comme une barre à l’estomac, et dans le cerveau quelque chose qui me brûlait. Je fus près de défaillir. — (Octave Mirbeau, La tête coupée,)
    • […] le cerveau est l’organe de l’attention à la vie. — (Henri Bergson, L’Énergie spirituelle, ch. II L’âme et le corps, p. 51, 1919)
    • Nous étions non pas las, mais notre cerveau était engourdi à la suite de la terrible tension d'esprit au milieu de la tempête. Pour ma part, j'avais la tête lourde. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
    • Structurellement, chaque hémisphère du cerveau humain se divise en quatre lobes. Chacune abrite un lobe frontal (devant et en haut), un lobe pariétal (en haut et derrière), un lobe temporal (sur les côtés) et un lobe occipital (derrière). — (Frances E. Jensen, avec la collaboration de ‎Amy Ellis Nutt, Le cerveau adolescent : guide de survie à l'usage des parents, traduit de l'anglais par Isabelle Crouzet, Paris : chez Jean-Claude Lattès, 2016)
  2. (Anatomie) (plus précisément) La partie supérieure de l'encéphale, régissant les fonctions supérieures : diencéphale et télencéphale.
  3. (Par extension) Siège des facultés mentales, de la pensée.
    • Le cerveau, ses produits en tous genres, […], sont un monde à part qui fleurit sous le crâne, dans une indépendance parfaite des sentiments, de ce qu’on nomme les vertus du citoyen, du père de famille, de l’homme privé. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Alors, une idée qui lui parut venir du ciel traversa son cerveau, comme un éclair lumineux. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • Au lieu de demeurer solidement planté dans les préjugés de son grand-père, Bert eut le cerveau ravagé par de successives irruptions d’idées violentes au sujet de la concurrence allemande, du péril jaune, du péril noir, du fardeau de l’homme blanc : […] — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 118 de l’édition de 1921)
    • Les propos du gros garçon se mirent à charlestonner dans son cerveau où la lucidité s'insinuait souverainement. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 144)
    • Un cerveau, c’est tyran comme y a pas. — (Louis-Ferdinand Céline (Louis-Ferdinand Destouches), Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932 (réédition Gallimard, Folio #28, 2019, page 299)
    • […], mais son talent c'est précisément de mettre les problèmes les plus ardus à la portée des cerveaux les plus frustes. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • La torpeur qui paralysait son cerveau lui procurait trop de bien-être pour qu'il tentât de la chasser. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • L'idée de déployer tous les fastes de la République et d'afficher une solennité churchillienne pour annoncer une augmentation de 1,6 point de la TVA ne peut venir que de cerveaux hallucinés. — (Jacques Julliard, Impression, soleil couchant, dans Marianne (magazine), n° 772 du 4 février 2012, p.3)
  4. (Par analogie) Centre organisateur qui gère et supervise ou personne qui a mis un plan sur pied.
    • — Vous êtes au courant de l’arnaque ? C'est l’hypercherie ! L’embrouille totale. Tout est truqué. Silbermann, ça vous dit quelque chose ? C'est lui le cerveau de la magouille ! — (Frédéric Lasaygues, Back to la Zone, Paris : Éditions J'ai lu, 1992)
    • Or, le Parti communiste chinois est non seulement le cœur du système politique de la Chine, mais aussi le cerveau de son système économique. — (Loïc Tassé, Un accord fort avantageux grâce à la naïveté de l’Europe, Le Journal de Montréal, 12 avril 2021)
  5. (Figuré) Personne à l’intelligence remarquable ; élite intellectuelle.
    • Pour nombre de PVD l’exportation de main-d’œuvre et de cerveaux est devenue une véritable ressource, la conséquence étant une véritable dépendance vis-à-vis de ce « commerce » : […]. — (Christian Pradeau & Jean-François Malterre, Migrations et territoires, dans Les cahiers d'Outre-Mer n° 234/vol. 59, Presses Universitaires de Bordeaux, 2006)
  6. (Métallurgie) (Musique) Partie épaisse qui ferme la cloche dans son sommet et à laquelle est attaché le battant[1].
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CERVEAU. n. m.
Masse de substance nerveuse enfermée dans la capacité osseuse du crâne et qui est un des principaux organes de la vie. Anatomie du cerveau de l'homme, d'un oiseau, d'un poisson. La capacité du cerveau. Cette blessure lui a découvert le cerveau. La substance du cerveau. Les ventricules du cerveau. Les membranes du cerveau. Les circonvolutions du cerveau. Il désigne aussi, figurément, l'Organe de la pensée et, par suite, l'intelligence, le jugement. Son cerveau travaille. Cerveau étroit. Cerveau vide. Cet homme n'a jamais pu rien tirer de son cerveau. Fig. et fam., Avoir le cerveau timbré, fêlé. Voyez TIMBRÉ, FÊLÉ. Fig. et fam., Cerveau brûlé, Personne extravagante, téméraire, qui porte tout à l'excès. Fig. et fam., Il a le cerveau creux. C'est un cerveau creux, C'est un visionnaire.

Littré (1872-1877)

CERVEAU (sèr-vô) s. m.
  • 1Masse de substance nerveuse qui occupe la cavité du crâne chez l'homme et les animaux vertébrés, et est un des principaux organes de la vie. Le cerveau est le centre des sensations et le siége des penchants, de l'intelligence et de la volonté. La substance, les ventricules, les membranes du cerveau. Transport au cerveau. Ce vin porte, monte au cerveau. Il faut que ce matin à force de trop boire Il se soit troublé le cerveau, Molière, Amph. II, 1.

    Rhume de cerveau, inflammation catarrhale de la membrane qui tapisse les fosses nasales, ainsi dit à cause d'une ancienne théorie qui supposait une communication entre les fosses nasales et le cerveau. Être pris du cerveau, avoir le cerveau pris, avoir un rhume de cerveau.

    En anatomie, plus particulièrement, et en distinguant le cerveau du cervelet, masse nerveuse qui s'étend du front aux fosses occipitales supérieures, et s'appuie en devant sur les voûtes orbitaires, en arrière sur les fosses moyennes de la base du crâne, et postérieurement sur la tente du cervelet.

  • 2 Fig. Tête, esprit, raison, intelligence. Cerveau étroit. Pauvre cerveau. Ce critique, changeant d'humeurs et de cerveau, Régnier, Sat. v. Ce malheureux jaloux s'est blessé le cerveau, Corneille, le Ment. I, 3. Un homme à fort petit cerveau, Molière, le Dép. V, 1. Ce galant homme a le cerveau blessé, Molière, l'Étour. I, 4. Parbleu ! dit le meunier, est bien fou du cerveau Qui prétend contenter tout le monde et son père, La Fontaine, Fabl. III, 1. Il [Démocrite] y joint les atomes, Enfants d'un cerveau creux, invisibles fantômes, La Fontaine, ib. VIII, 26. Le courroux lui montant au cerveau, La Fontaine, Rém. On les traite de cerveaux faibles et blessés, Bossuet, Oraison. Un prince dont le cerveau serait si malade, Bossuet, Avert. 5. Paul IV avait le cerveau encore plus blessé que Charles-Quint, Voltaire, Mœurs, 126. Ce Telliamed me paraît un peu blessé du cerveau, Voltaire, Dial. XXIX, 11. Il le crée, il le tire de son cerveau, Rousseau, Ém. IV. Mon voisin, faible de cerveau, Ne boit jamais son vin sans eau, Béranger, Deo grat.

    Se creuser le cerveau, méditer profondément.

    Familièrement, s'alambiquer le cerveau, se fatiguer à des choses abstraites, trop subtiles. Un seigneur comme M. le marquis ne doit pas se dessécher le cerveau dans ces vaines études, Voltaire, Jeannot et Colin.

    Cerveau timbré, fêlé, mal timbré, malade, troublé, c'est-à-dire personne d'un esprit peu sain, dérangé.

    Cerveau brûlé, personne emportée, extravagante. Voilà donc M. le duc d'Orléans livré à un homme de néant qu'il connaissait pleinement pour un cerveau brûlé, étroit et fougueux outre mesure, Saint-Simon, dans le Dict. de DOCHEZ.

    Cerveau creux, un rêveur, un visionnaire.

  • 3Les fondeurs appellent cerveau la partie supérieure ou le timbre de la cloche.
  • 4Cerveau de mer ou de Neptune, sorte de polypier pierreux.

HISTORIQUE

XIe s. De son cervel le temple [la tempe] en est rompant, Ch. de Rol. CXXXII. Du chef [il] lui a le cervel espandut, ib. CCLXXXIII.

XIIe s. Ne li sevrerent pas del chief tut le chapel, Mais al carnail del frunt retint e à la pel, Que tut à descuvert veïssiez le cervel, Th. le mart. 151.

XIIIe s. Tant burent à lor volenté Qu'à Primaut le cervel bolut [devint bouillant], Ren. 3151.

XVIe s. Le cerveau se mettra en resverye, et ne baillera sentiment es nerfz, ne mouvement es muscles, Rabelais, Pant. III, 3. Les cerveaux s'eschaufferent davantage, Lanoue, 606. Le cerveau est double, anterieur et posterieur… le posterieur est nomme cerebelle, à raison de sa petitesse, et l'anterieur à raison de sa grandeur a retenu le nom du tout, à sçavoir de cerveau, lequel est encore double, dextre et senestre, Paré, III, 6. Chacun brasse et cabasse et le cerveau se casse, Leroux de Lincy, Proverbes, t. II, p. 267.

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Étymologie de « cerveau »

Du moyen français cerveau, cervel, de l’ancien français cervel, du latin cerebellum (« petite cervelle »), diminutif de cerebrum (« cerveau »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Bourguig. çarvéa ; provenç. cervel, servel ; catal. cervell ; ital. cervello ; bas-lat. cervellus ; du latin cerebellum, diminutif de cerebrum. L'ancien français est : au singulier, nominatif li cervels, li cerveax, régime le cervel ; au pluriel, nominatif li cervel, régime les cervels, les cerveax.

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Phonétique du mot « cerveau »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
cerveau sɛrvo

Fréquence d'apparition du mot « cerveau » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « cerveau »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « cerveau »

  • Je détruis les tiroirs du cerveau et ceux de l’organisation sociale : démoraliser partout et jeter la main du ciel en enfer, les yeux de l’enfer au ciel, rétablir la roue féconde d’un cirque universel dans les puissances réelles et la fantaisie de chaque individu.
    Tristan Tzara — Manifeste dada
  • L'âme humaine placée dans le cerveau de l'huître, y acquerrait-elle jamais des notions de morale et de métaphysique ?
    Charles Bonnet — Essai analytique sur les facultés de l'âme
  • L'amour tue l'intelligence. Le cerveau fait sablier avec le cœur. L'un ne se remplit que pour vider l'autre.
    Jules Renard — Journal, 23 mars 1901 , Gallimard
  • Un cerveau plein de paresse est l’atelier du diable.
    Proverbe italien
  • Le nez ne sent pas le cerveau pourri.
    Lelung Chebai Dorje — Autobiographie
  • Le sexe est le cerveau de l'instinct.
    André Suarès — Voici l'Homme
  • Un cerveau bien soigné ne se fatigue jamais.
    Jules Renard — Journal
  • Lorsque les mains sont liées, la rage monte au cerveau.
    Oskar Panizza — Ecrits de prison
  • Notre cerveau est une éponge qui s’imbibe de suggestions.
    Francis Picabia — Jésus-Christ rastaquouère
  • Il y a des écrivains chez lesquels la pensée semble une moisissure du cerveau.
    Remy de Gourmont — Des pas sur le sable, Société littéraire de France
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Traductions du mot « cerveau »

Langue Traduction
Anglais brain
Espagnol cerebro
Italien cervello
Allemand gehirn
Portugais cérebro
Source : Google Translate API

Synonymes de « cerveau »

Source : synonymes de cerveau sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « cerveau »

Combien de points fait le mot cerveau au Scrabble ?

Nombre de points du mot cerveau au scrabble : 12 points

Cerveau

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