La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « accoutumer »

Accoutumer

Définitions de « accoutumer »

Trésor de la Langue Française informatisé

ACCOUTUMER, verbe.

I.− Emploi trans.
A.− Accoutumer qqn à qqc.Lui faire prendre une habitude, le disposer à supporter quelque chose :
1. Au bout de ce temps, il servoit les malades pendant un mois, dans un hôpital, et faisoit un pélérinage à pied, en demandant l'aumône : par-là on prétendoit l'accoutumer au spectacle des douleurs humaines, et le préparer aux fatigues des missions. F.-R. de Chateaubriand, Génie du Christianisme,t. 2, 1803, p. 528.
Rem. Synon. de habituer. Mais s'emploie dans une langue recherchée, rarement dans la langue parlée.
[L'obj. du verbe désigne une des facultés, un des sens, un organe dont une pers. est dotée] :
2. ... on était même loin du temps où l'imagination cesserait d'être obsédée de ces fantômes : il fallait donc l'y accoutumer, l'y aguerrir, lui faire entendre et croire que ces périls surnaturels avaient eux-mêmes leur issue, et qu'aux puissances malfaisantes que pouvait évoquer le crime, le ciel en opposait de secourables pour l'innocence, de favorables à la vertu. J.-F. Marmontel, Essai sur les romans,1799, pp. 300-301.
Plus rare [L'obj. du verbe désigne un animal] :
3. Accoutumer un cheval à galoper sur le bon pied. Ac.1798-1932.
4. Quoique ce ne soient pas précisément les mêmes stimulans qui conviennent aux différentes espèces, peut-être n'est-il aucun de ceux que nous avons fait entrer dans l'usage commun, auquel on ne puisse accoutumer assez vite, presque tous les animaux qui vivent auprès de nous, dans l'état de domesticité. P. Cabanis, Rapports du physique et du moral de l'homme, t. 2, 1808, p. 62.
Rem. Vx. Accoutumer qqc. « prendre l'habitude de qqc., être accoutumé à qqc. ». Expr. vieillie, condamnée par DG. Elle est pourtant supposée dans les tours où accoutumé a le sens de « habituel » (cf. accoutumé II) :
5. Ne dites pas : J'ai accoutumé mon livre. Dites : Je suis accoutumé à mon livre. DG.
B.− Accoutumer qqn à faire qqc. :
6. ... l'habitude qu'ils [les philosophes] nous imposent de rapporter inconsciemment tout événement, tout être, toute expression, tout détail, − aux plus grandes choses visibles et aux plus stables, − nous façonnent, nous accoutument, nous induisent à ressentir sans effort et sans réflexion la véritable proportion de notre nature, à trouver en nous, sans difficulté, le passage à notre degré le plus élevé, qui est aussi le plus « humain ». P. Valéry, Variété 3,1936, pp. 241-242.
II.− Emploi pronom. S'habituer (à).
Rem. Pour l'oppos. s'accoutumer/s'habituer, même rem. que sup. I.
A.− S'accoutumer à qqc. :
7. À force d'y réfléchir, je me rendis peu à peu cette idée plus familière; je m'y accoutumai enfin, au point de pouvoir en parler à Augustine, sans lui découvrir une répugnance plutôt vaincue que détruite. J. Fiévée, La Dot de Suzette,1798, p. 86.
8. Tout cela me parut bien extraordinaire et bien nouveau; mais en réfléchissant sur la nature de l'homme, à qui dans cette vallée de larmes et de misères, il faut des consolations et des espérances, dont les yeux ne peuvent conttempler le soleil ni la vérité, qu'à travers les nuages et les illusions, je m'accoutumai à cette forme de culte avec beaucoup moins de répugnance. J. de Crèvecœur, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'État de New-York,t. 3, 1801, p. 21.
B.− S'accoutumer à qqn :
9. Il faut que je m'accoutume à vous. Tout cela est une question d'adaptation. Vous dites qu'il est plus grave qu'il y ait entre nous ces heurts avant le mariage, que cinq ans après. C'est cinq ans après que ce serait plus grave. Un jour viendra où l'habitude... H. de Montherlant, Le Démon du bien,1937, p. 1356.
Absolument :
10. Il quittait une fois encore des habitudes et des amis. La guerre le reprenait dans son tourbillon. Il partait pour son dépôt, il n'imaginait plus l'avenir. Quelle vie! On s'attache, puis on s'arrache, et toujours du nouveau, alors qu'un cœur simple et tendre s'accoutume si vite. Il se trouva tout désorienté dans la rue. R. Benjamin, Gaspard,1915, p. 104.
Rem. S'accoutumer et s'apprivoiser : s'accoutumer suppose ,,un médiocre éloignement pour la chose ou la personne dont on se rapproche``, et s'apprivoiser ,,une grande aversion et par conséquent une grande difficulté à sympathiser avec cette personne.`` (Laf. 1858). Cf. ex. 12.
C.− S'accoutumer à faire qqc. :
11. ... car on s'accoutume à croire comme des faits vrais des aventures supposées, quand une foule de récits et de monuments semblent en attester l'existence. Ch.-F. Dupuis, Abrégé de l'origine de tous les cultes,1796, p. 359.
12. Peu à peu, je m'accoutumai, je m'apprivoisai à revivre mon adolescence. P. Valéry, Variété 5,1944, p. 120.
D.− Rare. S'accoutumer avec.Se familiariser avec :
13. S'accoutumer avec le péril, c'est devenir familier avec le péril et en faire une sorte de connaissance. Littré.
III.− Emploi intrans., vieilli. Avoir accoutumé de faire qqc.
Rem. ,,Cette expression commence à vieillir`` (Besch. 1845); ,,vieilli dans cette acception`` (Ac. 1932). Cette loc. pourrait aussi bien figurer sous la rubrique accoutumé; il faut en effet supposer une constr. où accoutumé serait un neutre en constr. d'attribut de l'obj. qui suit, et qu'on pourrait paraphraser ainsi : J'ai pour chose accoutumée le fait de + inf.
A.− [Le suj. désigne une pers.] :
14. Voilà les osiers pliants... que j'avois accoutumé de tresser en corbeilles;... F.-R. de Chateaubriand, Les Natchez,1826, p. 248.
Absolument :
15. Faites comme vous avez accoutumé. Ac.1835, 1878.
16. Il s'enfonça, comme il avait accoutumé, dans le coin des bouquins,... A. France, L'Orme du mail,1897, p. 161.
B.− Rare. [Le suj. désigne un inanimé, plus ou moins personnifié] :
17. L'automne n'a pas accoutumé d'être si pluvieux. Ac.1835, 1878, 1932.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [akutyme], j'accoutume [ʒakutym]. − Rem. Fér. 1768 note la 2esyllabe longue. Enq. : /akutɥm/. Conjug. parler. 2. Dér. et composés : accoutumance, accoutumé. Cf. coutume. − Rem. Fér. Crit. t. 1 1787 propose les graph. accoutumer et acoutumer avec un seul c.
Étymol. ET HIST. − 1. 1160 trans. « s'habituer à (qqc.) » (Eneas, 7958, éd. Salverda de Grave ds T.-L. : Söef trait mal ki l'acostume). − 1653, Vaugelas ds Dict. hist. de la lang. fr. publ. par l'Ac. fr., Paris, t. 1, 1865; 2. ca 1170 acoutumer (qqn) à (qqc.) « amener (qqn) à la pratique de (qqc.) » (Rois, 66 ds Gdf. Compl. : Cume il ot la spee ceinte, alad e asaiad s'il se poust cumbatre si armez, Kar ne fud pas a tels armes acustumez); 1751 manège, Encyclop. t. 1 : Accoutumer un cheval, c'est le styler, le faire aux exercices et à tout bruit, pour qu'il n'ait point peur; 3. 1177 avoir acostumé « avoir habitude » (Chrét. de Troyes, Chevalier au lyon, éd. Förster, 5447, ds T.-L. : Et ses lions just a ses piez Si com il ot acostumé). Dér. de coutume*; préf. a-*.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 512. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 1 324, b) 650; xxes. : a) 515, b) 386.
BBG. − Bar 1960. − Bénac 1956. − Gramm. t. 1 1789. − Hanse 1949. − Martin (E.). Si l'on peut dire : il avait accoutumé. Le courrier de Vaugelas : 1873, t. 4, p. 12. − Spr. 1967. − Thomas 1956. − Wey (F.). Remarques sur la langue française au dix-neuvième siècle... Paris, 1845, t. 2, pp. 89-90.

accoutumer « donner la coutume à ... »

Wiktionnaire

Verbe - français

accoutumer \a.ku.ty.me\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’accoutumer)

  1. Amener à prendre une habitude.
    • À mesure que le rhum vieillit, il se colore, se brunit ; il prend, avec une odeur piquante, une saveur acre & desséchante, dont la nuance empyreumatique huileuse fait dire, à ceux qui n’y sont point accoutumés, que cette liqueur sent le vieux cuir. — (Antoine-François Fourcroy & Louis-Nicolas Vauquelin, Encyclopédie méthodique : Chimie et métallurgie, vol. 6, 1815, p. 51)
  2. (Vieilli) Avoir coutume ; souloir.
    • Les paysans du Nivernais ont accoutumé de dire de leurs voisins du Berry que « quatre-vingt-dix-neuf moutons et un Berriat (ou Berrichon) font cent bêtes », locution que les Berrichons ou Berriats ne manquent pas de transformer à l’usage des Limousins […] — (Franc-Nohain [Maurice Étienne Legrand], Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
    • Les jeunes gens, à toutes les époques, ont accoutumé de gouailler les opinions de leurs parents surtout quand ils relèvent un pessimisme maussade qui leur est intolérable. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ACCOUTUMER. v. tr.
Amener à prendre une habitude. Accoutumer quelqu'un à quelque chose. Il faut accoutumer de bonne heure les enfants au travail, à la fatigue. Accoutumer un cheval à galoper sur le bon pied. Il est accoutumé à se lever de bonne heure, à se promener le matin. Il faut bien vous accoutumer à cela. Je m'accoutume au froid, au chaud, etc. Il s'est accoutumé à la fatigue. On s'accoutume à tout. Dans ce sens il se dit aussi des Personnes. Il s'accoutuma à son voisin. Il signifie aussi Avoir coutume dans cette locution, Il avait accoutumé d'aller, de faire. Il a vieilli dans cette acception. Il se dit quelquefois des Choses. Ces terres, ces arbres avaient accoutumé de produire beaucoup. L'automne n'a pas accoutumé d'être si pluvieux. Tout rentra dans l'ordre accoutumé. À l'heure accoutumée.

À L'ACCOUTUMÉE, loc. adv. À l'ordinaire, comme on a accoutumé. Il en a usé à l'accoutumée. Il a vieilli.

Littré (1872-1877)

ACCOUTUMER (a-kou-tu-mé)
  • 1 V. a. Faire prendre une coutume. Vous avez accoutumé votre fils à ne point vous cacher ses secrets. Accoutumer un taureau à la charrue. Accoutumer un État libre à la servitude. Il accoutuma ses troupes à… La bonne éducation des enfants qu'on accoutumait à l'obéissance, au travail, à la sobriété, à l'amour des arts ou des lettres, Fénelon, Tél. II. Accoutumez vos peuples à suivre inviolablement les règles, Fénelon, ib. III. D'autres peuples, profitant de votre imprudence, attirent chez eux les étrangers et les accoutument à se passer de vous, Fénelon, ib. Il trouve moyen de nous apaiser, de nous accoutumer insensiblement au discours de sa passion, Molière, Préc. Rid. 5. Et l'indigne prison où je suis renfermé, A la voir de plus près m'a même accoutumé, Racine, Baj. II, 6. La main qui vous opprime et que vous soutenez, Les accoutume au joug que vous leur destinez, Corneille, Sert. III, 2.
  • 2Avoir accoutumé, v. n. (Usité seulement aux temps composés : j'ai accoutumé, j'aurai accoutumé, que j'aie accoutumé, que j'eusse accoutumé ; il veut, avec un infinitif, la préposition de) Avoir coutume. Il cite ce passage selon les Septante, comme il avait accoutumé, Bossuet, Hist. II, 7. Les hommes n'ayant pas accoutumé de former le mérite, Pascal, Rel. 51. Je n'ai point accoutumé de dissimuler mes défauts, Corneille, Ex. d'Hor. La colère du roi, comme dit Salomon, Est terrible, et surtout celle du roi lion ; Mais ce cerf n'avait pas accoutumé de lire, La Fontaine, Fab. VIII, 14. Allez, monsieur, on voit bien que vous n'avez pas accoutumé de parler à des visages, Molière, Mal. im. III, 6. Comme les rois, par grandeur et par dignité, ont accoutumé de traiter leurs grandes affaires par l'entremise de leurs ministres, Fléchier, Panég. I, 279. Ils sont accablés d'un fardeau qu'ils n'ont pas accoutumé de porter, Fléchier, ib. II, 354. Quelles précautions n'avait-il pas accoutumé de prendre ! Fléchier, Letell. Je ne sais ; mais vous n'avez pas accoutumé d'être ainsi, Brueys, le Muet, III, 2. Les animaux qui ont accoutumé de ne sortir que pendant la nuit, Fénelon, Tél. XVIII. Thalès avait accoutumé de remercier les dieux de trois choses : d'être né raisonnable plutôt que bête ; homme plutôt que femme ; grec plutôt que barbare, Fénelon, Philosoph. Thalès. L'ambition dont il était dévoré se trouvant jointe à une vanité excessive, il prit le chemin qu'ont accoutumé de tenir ceux qui affectent la tyrannie, Vertot, Rév. rom. VII, 217. L'avocat ou conseil qu'on avait accoutumé de donner aux accusés, Voltaire, L. XV, chap. 42. Une terre sur laquelle nous avions accoutumé de lever le cens, Montesquieu, Esprit, XXX, 15. Les vierges avaient accoutumé de laver leurs robes d'écorce dans ce lieu, Chateaubriand, Atala, 235.

    En ce sens, accoutumer prend aussi pour sujet un nom de chose. La connaissance des premiers principes n'a pas accoutumé d'être appelée science, Descartes, Rép. 2. Mes lettres n'avaient pas accoutumé de se suivre de si près ni d'être si étendues, Pascal, Prov. 16.

    Construit ordinairement avec l'auxiliaire avoir, il peut prendre aussi l'auxiliaire être : On est accoutumé de se laisser aller au péché par les caresses des femmes, Pascal, Prov. 15. Le soin qu'on eut de garnir la salle d'une foule de docteurs, moines et mendiants, qui n'étaient pas accoutumés de s'y trouver, fit dire à Pascal…, Voltaire, L. XIV, chap. 37. Cette solitude, il [le duc d'Orléans] était trop accoutumé du bruit pour la pouvoir supporter, Saint-Simon, 326, 19.

    Des grammairiens ont signalé comme une locution vicieuse l'emploi de l'auxiliaire être ; on voit que de très bons auteurs s'en sont servis, et il ne peut y avoir aucun scrupule à s'en servir aussi après eux.

    On remarquera que, neutre, ce verbe n'est employé qu'aux temps composés ; mais il n'en faut pas conclure qu'il ne soit pas verbe neutre ; l'emploi que nous en faisons de cette manière n'est qu'un débris de l'ancien usage, suivant lequel accoutumer pouvait être neutre aux temps simples comme aux temps composés (voy. HISTORIQUE).

    S'ACCOUTUMER, v. réfl. Contracter une habitude. S'accoutumer aux armes. Il s'était accoutumé à se contenter de peu. Une volonté indocile qui ne peut s'accoutumer au joug, Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 74. Ses yeux même pourront s'accoutumer aux miens, Racine, Bérén. III, 2. Ah ! ma sœur, puisqu'enfin mon destin éclairci Veut que je m'accoutume à vous nommer ainsi…, Corneille, Hér. III, 1. Bientôt on s'accoutume à des maîtres nouveaux, Voltaire, Irène, v, 6. Descends du haut des cieux, auguste vérité, Que l'oreille des rois s'accoutume à t'entendre, Voltaire, Henr. I. Comment avez-vous pu vous accoutumer au secret dans une si grande jeunesse ? Fénelon, Tél. III. Ils deviendraient comme un homme qui a de bonnes jambes et qui, perdant l'habitude de marcher, s'accoutume enfin au besoin d'être toujours porté comme un malade, Fénelon, ib. VIII. Mais du nom des Césars Rome toujours charmée, Sous un si noble joug s'est trop accoutumée, M. de Néron, V, 1.

    S'accoutumer veut d'ordinaire à avec l'infinitif ; mais on dit aussi de. On s'accoutume de donner, comme le monde, à toutes les passions, des noms adoucis, Massillon, Conf. Fuite du monde. Il vous importe de vous accoutumer de bonne heure de haïr l'injustice, Voiture, Lett. 9.

    S'accoutumer avec. Il a eu beaucoup de peine à s'accoutumer avec ce voisin que le hasard lui a donné. Il faut s'accoutumer de bonne heure avec ces sortes d'idées, si l'on veut se les rendre familières.

SYNONYME

S'ACCOUTUMER à, S'ACCOUTUMER AVEC. On emploiera de préférence avec, quand s'accoutumer s'approchera du sens de se familiariser. On s'accoutume avec quelqu'un, quand on se fait à ses manières. S'accoutumer avec le péril, c'est devenir familier avec le péril et en faire une sorte de connaissance ; s'accoutumer au péril, c'est, y étant souvent exposé, le considérer comme une chose habituelle et qui ne surprend plus. S'accoutumer avec exprime donc quelque chose de plus intime, de plus étroit.

HISTORIQUE

XIIIe s. En leur terres n'est il mie accoustumé que il le facent, Villehardouin, 94. Il apartient au bailli savoir quix avocas acoustument à pledier par devant lui, Beaumanoir, V, 19. Nous n'avons pas accoustumé que homs de poesté face procureur, Beaumanoir, ib. 86. Li tiers ensoines si est, s'il est acoustumés de maladie qui vient soudainement, Beaumanoir, LXI, 6. Si vous prie je pour l'amour de Dieu premier et pour l'amour de moi, que vous les acoustumez à laver [les pieds aux pauvres le jeudi saint], Joinville, 195.

XIVe s. Il prouva son entencion par le commun parler acoustumé, Oresme, Eth. 28. Nulle chose ne se peut acoustumer au contraire de ce qu'elle a de nature, Oresme, ib. 33.

XVe s. Si alla en Jherusalem au pelerinage du saint Sepulcre, qu'il visita très devotement, et aussi fut par tous les saints lieux accoustumés, Bouc. I, 15. C'est chose assez accoustumée que…, Commines, Prol. Car ainsi estoit-il accoustumé de parler, Commines, I, 3. Les Suisses ont tant acoustumé l'argent dont ils avoient petite connoissance par avant, que…, Commines, VI, 4.

XVIe s. Les cerimonies qu'on avoit accoustumé en telles choses, Montaigne, I, 17. J'ai accoustumé de considerer, Montaigne, I, 58. Pratiquons le, accoustumons le [accoutumons-nous-y], Montaigne, I, 76. Accoustumer les hommes à…, Montaigne, I, 80. S'accoustumer à vivre d'araignées, Montaigne, I, 106. Sa femme, le bienveignant de ses criailleries accoustumées, Montaigne, III, 127. Ils n'estoient pas accoustumez de prendre en bonne part les remontrances de gents armez, Montaigne, IV, 21. La jument accoustumera l'asnon [s'habituera à le nourrir], De Serres, 311. Numa vouloit accoustumer ses gens à ne servir ni ne parler point aux dieux en passant, Amyot, Numa, 25. Les maux qui ont accoustumé de travailler les hommes, Amyot, ib. 32. La chambre où ils avoient accoustumé de coucher estoit au plus haut estage, Amyot, Pél. 65. Tu es tout accoustumé à… là où, quant à moi, je n'ai point accoustumé de…, Amyot, Cat. 18. Il s'acoustuma à estre toujours le premier à l'aller et le dernier à retourner, Amyot, Phil. 5. Accoustumez de rejeter, Lanoue, 44.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Encyclopédie, 1re édition (1751)

ACCOUTUMER un cheval, c’est le styler, le faire à quelque exercice ou à quelque bruit que ce soit, pour qu’il n’en ait point peur. (V)

Wikisource - licence Creative Commons attribution partage dans les mêmes conditions 3.0

Étymologie de « accoutumer »

À et coutume ; bourguig. écoutumé ; provenç. acostumar ; espagn. acostumbrar ; ital. accostumare.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

(Date à préciser) Du préfixe ac- et de coutume. (fin XIIe siècle) acustumer.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « accoutumer »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
accoutumer akutyme

Évolution historique de l’usage du mot « accoutumer »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « accoutumer »

  • L’on peut voir pendant des mois le matin se lever sur la brousse, et cette neuve fraîcheur et cette neuve beauté sont des choses à quoi l’on ne peut pas entièrement s’accoutumer.
    Vivienne de Watteville — Lumières d’Afrique
  • Savez-vous quel est le plus sûr moyen de rendre votre enfant misérable ? C'est de l'accoutumer à tout obtenir.
    Jean-Jacques Rousseau — Emile ou de l’éducation
  • Un nouveau spectacle qui s’étalerait sur trois ans. « Cette première année servirait à poser les bases, de s’accoutumer avec les personnages, l’environnement. On sera dans un univers très typé, très fantastique », annonce Sylvain Michoux.
    De nombreux projets en cours à la Citadelle des Anges de Teloché | Le Courrier - L'Écho
  • Il importe de s'accoutumer d'abord à être mal couché ; c'est le moyen de ne plus trouver de mauvais lit.
    Jean-Jacques Rousseau — Emile ou de l’éducation
  • C’est le cas de certains établissements à Chefchaouen, destination attrayante du Nord connue pour un tourisme culturel et de montagne. Après avoir fermé son entreprise pendant trois mois en raison de la crise sanitaire, Adil, propriétaire d’un hôtel, confie à Yabiladi qu’il prépare actuellement son personnel à la reprise des activités. «Nous formons le personnel et essayons de l'accoutumer aux nouvelles mesures», précise-t-il, en faisant allusion aux consignes des autorités sanitaires. «En plus de l'éloignement social et des mesures préventives, nous travaillons à adapter notre espace à la nouvelle situation», ajoute-t-il.
    Précautions sanitaires et baisses tarifaires pour un retour des touristes marocains
  • Il est bon d’accoutumer aux grands événements quelqu’un qu’on destine aux grandes aventures.
    Pierre Choderlos de Laclos
  • Les semaines défilent et les promotions continuent. Et alors que la France doit s'accoutumer à de fortes chaleurs sur une bonne partie de son territoire pour les prochains jours, le site KeysWorlds fait baisser ses prix sur de nombreux produits. De quoi donner envie aux premiers intéressés. 
    Windows 10, Office 2019, antivirus, les prix fondent comme neige au soleil
  • Il est bon d’accoutumer aux grands événements quelqu’un qu’on destine aux grandes aventures.
    De Pierre Choderlos de Laclos
  • Il importe de s'accoutumer d'abord à être mal couché ; c'est le moyen de ne plus trouver de mauvais lit.
    De Jean-Jacques Rousseau / Emile ou de l’éducation
  • Savez-vous quel est le plus sûr moyen de rendre votre enfant misérable ? C'est de l'accoutumer à tout obtenir.
    De Jean-Jacques Rousseau / Emile ou de l’éducation
Voir toutes les citations du mot « accoutumer » →

Traductions du mot « accoutumer »

Langue Traduction
Anglais accustom
Espagnol acostumbrarse
Italien abituarsi
Allemand gewöhnen
Portugais acostumar
Source : Google Translate API

Synonymes de « accoutumer »

Source : synonymes de accoutumer sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « accoutumer »

Combien de points fait le mot accoutumer au Scrabble ?

Nombre de points du mot accoutumer au scrabble : 16 points

Accoutumer

Retour au sommaire ➦

Partager