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Superflu

Variantes Singulier Pluriel
Masculin superflu superflus
Féminin superflue superflues

Définitions de « superflu »

Trésor de la Langue Française informatisé

SUPERFLU, -UE, adj. et subst. masc.

A. −
1. [En parlant d'un bien matériel] Qui est en plus du nécessaire; qui n'est pas strictement nécessaire. Synon. en excédent, de trop, superfétatoire, surabondant.Article, produit superflu; ressources superflues. Pour rendre la construction possible, il faut éviter toute dépense superflue (Cléret de Langavant, Ciments et bétons, 1953, p. 148).Certains objets sont privilégiés en fait dans ce rôle [de cadeaux]: rares, nouveaux, dispendieux, superflus (Traité sociol., 1968, p. 346).
Empl. subst. masc.
[À propos de l'argent] Prendre sur son superflu. Je résolus de consacrer tout mon superflu, environ dix mille francs par an, à des actes de bienfaisance (Balzac, Mmede La Chanterie, 1844, p. 291).
[À propos d'un produit] Se priver du superflu. Ces cultures (...) constituaient un superflu, parfois un luxe: cacao, café, thé. (...) mais ce superflu est devenu essentiel, en relation avec l'élévation du niveau de vie (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1966, p. 310).
Vieilli. Superflu de (qqc.).Surplus de. On aura un grand superflu de grain qu'on emploiera à élever des volailles et des poissons de viviers (Fourier, Nouv. monde industr., 1830, p. 19).
[P. oppos. à nécessaire] Rien ne put faire qu'il changeât quelque chose à son genre de vie et qu'il ajoutât le moindre superflu à son nécessaire (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 15):
Cette évolution pose des problèmes nouveaux dans les foyers ouvriers urbains où les rapports entre nécessaire et superflu se trouvent modifiés. Ce qui hier était considéré comme superflu est ressenti aujourd'hui comme nécessaire. Le besoin secondaire devient besoin prioritaire. Dumazedier, Ripert, Loisir et cult., 1966, p. 28.
2. Au fig., subst. masc. Superflu de (qqc.).Ce qui est en plus (de quelque chose), mais qui ajoute un plus par sa gratuité et son agrément (à quelque chose). Le chant, ce superflu du bonheur et des impressions dans une âme trop pleine! On chante à Rome, à Naples, à Gênes, à Malte, en Sicile, en Grèce (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 81).[Fresnay] a comme un superflu lumineux de compréhension (Colette, Jumelle, 1938, p. 20).
B. − Qui n'est pas indispensable. Synon. inutile, oiseux, superfétatoire, vain.Effort, soin superflu; discussion, explication, précaution, question, recommandation, répétition superflue; détails, discours, mots, propos, regrets superflus. Le roi n'est qu'un être parasite, un rouage superflu au mouvement de la machine, dont il ne fait qu'augmenter les frottements et les frais (Destutt de Tr., Comment. sur Espr. des lois, 1807, p. 186).Je le sais, de telles paroles sont vaines, superflues. Les cris de la haine, le débordement des passions, les outrages sans mesure ont expiré au seuil de votre prétoire (Procès Pétain, t. 2, 1945, p. 1070).
P. euphém. [En parlant d'une partie du corps (aisselles, jambes, visage, etc.)] Poils superflus (Rob. 1985).
Il est, il n'est pas, il serait superflu de + inf.Il est superflu d'insister. Il n'était peut-être pas superflu d'avoir des bateaux garnis de canons pour la traversée (Maurras, Kiel et Tanger, 1914, p. 127).L'intervention de l'électron dans un système dont il est superflu de dire la complexité (Admin. P. et T., 1964, p. 42).
Subst., rare. [À propos d'une pers.] Vous m'avez fait vivre pendant une année. (...) vous pouvez donc vous dire que vous n'aurez pas été une superflue sur la terre (Montherl., Lépreuses, 1939, p. 1535).
MUS., vieilli. Synon. de augmenté.Accord de quarte, de sixte superflue. Les harmonistes français du dix-huitième siècle donnent le nom de superflus aux intervalles augmentés (Fétis, Harm., 1849, p. 6).
Prononc. et Orth.: [sypε ʀfly]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. xiiies. [ms.] « qui est ajouté, de surcroît » (Bible, Bibl. nat. 901, fol. 2 a ds Gdf.); 2. 1314 « (d'un élément matériel) qui est en abondance, qui déborde [de manière néfaste, parasite] » char superflüe [d'un ulcère] (Chir. de Henri de Mondeville, 1640 ds T.-L.); 1549 subst. (Est.: Tout le superflu qu'on couppe. Putamen); 3. 1370-72 « qui n'est pas indispensable; inutile » (Nicole Oresme, Ethiques d'Aristote, éd. A. D. Menut, Table des moz divers, p. 541: ,,nul homme ne dort`` [...] une negacion est superflue); 1549 subst. oster tout le superflu... [Limare] (Est.); 4. 1530 « qui est en plus de ce qui est nécessaire » (Palsgr., p. 326 b: superflue [...]over moche [much]); 1656-57 subst. (Pascal, Provinciales, VI ds Œuvres, éd. J. Chevalier, 1954, p. 716). Empr. au b. lat.superfluus « débordant, superflu; excessif; inutile; de reste » (Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.: 625. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 220, b) 682; xxes.: a) 791, b) 774.

Wiktionnaire

Adjectif - français

superflu \sy.pɛʁ.fly\ masculin

  1. Qui n’est pas essentiel, qui est de trop.
    • Toute manipulation, sans gestes superflus, sans paroles inutiles, était faite par des hommes et des femmes peu nombreux, économes de leurs efforts […]. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Il nous a semblé superflu, au début de ce chapitre, de rappeler la terminologie employée par l’École zuricho-montpelliéraine, […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 21)
    • Tout fonctionnaire s'inscrit au passif dans le bilan d'un pays, tout employé superflu que l'État congédie est un double gain pour la nation. — (La Revue administrative: revue bimestrielle de l'administration, 1966)
    • Une amitié se mesure surtout à celles qu’elle rend superflues. — (Maurice G. Dantec, Le théâtre des opérations : Journal métaphysique et polémique 1999, Paris, Éditions Gallimard, 2000)

Nom commun - français

superflu \sy.pɛʁ.fly\ masculin

  1. Ce qui n’est pas essentiel, ce qui est de trop.
    • La réputation de ce grand homme reposait principalement sur l’autorité avec laquelle il démontrait que l’éternument était une prévoyance de la nature, au moyen de laquelle les penseurs trop profonds pouvaient chasser par le nez le superflu de leurs idées ; […]. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire, 1864)
    • J’aurais trouvé indécent de pénétrer dans cette caverne où des hommes blêmes et des femmes fardées risquaient leur superflu, et souvent leur nécessaire, sur des jetons de celluloïd qui avaient remplacé les pièces d’or d’autrefois. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 362)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SUPERFLU, UE. adj.
Qui est de trop. Ces meubles, ces ornements sont superflus. Dépense superflue. Train superflu. Il signifie aussi Qui est inutile. Des paroles superflues. Des raisonnements superflus. Regrets superflus. Soins superflus.

SUPERFLU s'emploie aussi comme nom masculin et désigne Ce qui est de trop, ce qui est au-delà du nécessaire. Les sages ne désirent que le nécessaire, ils se mettent peu en peine du superflu. Le superflu, chose si nécessaire. Donner un peu de son superflu.

Littré (1872-1877)

SUPERFLU (su-pèr-flu, flue) adj.
  • 1Qui est de trop. Des ornements superflus. Un rude hiver achève de dépouiller la princesse Anne de ce qui lui restait de superflu, Bossuet, Anne de Gonz. Elle [Mme d'Aiguillon] donna ce qu'elle avait de superflu…, elle se retrancha de ce que d'autres auraient pris pour nécessaire, Fléchier, Mme d'Aiguillon. L'abondance des choses nécessaires, le mépris des superflues, Fénelon, Tél. v. Ce qui est superflu [dans une pièce de théâtre] est toujours mauvais, Voltaire, Comm. Corn. Rem. Poly. v, 2.

    Terme de botanique (système de Linné). Polygamie superflue, ordre qui comprend des fleurs hermaphrodites au disque et femelles à la circonférence.

    Rimes superflues, celles qui embrassent non-seulement la syllabe consonante tout entière, mais tout ou partie de la syllabe précédente, comme jalousie et Andalousie.

  • 2Inutile. Vous ne vouliez pas me rendre un office superflu, Guez de Balzac, liv. VI, lett. 3. Refusa-t-il à quelqu'un la liberté de lui dire des choses nécessaires ? n'accorda-t-il pas à plusieurs la consolation de lui en dire de superflues ? Fléchier, Lamoignon. N'attirez point sur vous des périls superflus, Racine, Mithr. IV, 4. Que nous servent, hélas ! ces regrets superflus ? Racine, Esth. I, 5. Vous connaissez vos crimes ; Il serait superflu de vous les reprocher, Voltaire, Olymp. v, 6. En toute chose, rien de superflu, Rousseau, Ém. II. Nos longs et lourds convois auraient appesanti notre marche ; il était plus à propos de vivre du pays ; on eût pu l'en dédommager ensuite, mais on fit le mal nécessaire et le mal superflu, Ségur, Hist. de Nap. III, 2.
  • 3 S. m. Ce qui est de trop. C'est [la purgation des capucins] un remède pour ôter le superflu bien superflu, Sévigné, 29 juin 1689. Le point principal n'est pas d'avoir du superflu en hommes, mais de rendre ce que nous en avons le moins malheureux qu'il est possible, Voltaire, Dict. phil. Population. Ces hommes sont quelquefois agités par un superflu de vie dont ils ne savent que faire, Staël, Corinne, XIII, 1.

    Par plaisanterie. Je m'étais amusé dans votre cour à expulser le superflu de la boisson, Molière, Méd. malg. lui, III, 5.

  • 4Ce qui est, pour la vie, au delà du nécessaire. Pour le pourvoir de ce nécessaire qu'il [le pauvre] n'a pas, vous emploierez ce superflu que vous avez, Bourdaloue, 8e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. III, p. 103. Les hommes veulent tout avoir, et ils se rendent malheureux par le désir du superflu, Fénelon, Tél. v. Troïle est utile à ceux qui ont trop de bien ; il leur ôte l'embarras du superflu, il leur sauve la peine d'amasser de l'argent, La Bruyère, V. Ô le bon temps que ce siècle de fer ! Le superflu, chose très nécessaire, A réuni l'un et l'autre hémisphère, Voltaire, Mondain. Le superflu devient avec le temps chose très nécessaire, Buffon, Ess. arithm. mor. Œuvr. t. x, p. 135. M. d'Alembert établit pour principe de morale l'obligation de ne pas regarder comme légitime l'usage de son superflu, lorsque d'autres hommes sont privés du nécessaire, Condorcet, d'Alembert. Pendant la paix, il cultive un petit champ qui suffirait à peine aux besoins de l'homme le plus modéré dans ses désirs, et qui procure à Phocion un superflu dont il soulage les besoins des autres, Barthélemy, Anach. ch. 7.

HISTORIQUE

XIVe s. Et dient en tel cas lez expositeurs, que une negacion est superflue, Oresme, Éth. 334. J'entens art humain par science De philosophie et prudence, Qui vienne des mains preparer La matiere, puis separer Le superflu, l'Alch. à nat. 351.

XVe s. Le vray deduit estoit de regarder la belle pucelle qui ordonnée estoit pour le pris ; car tant estoit superflue en toutes exquises beaultez, qu'elle rassasioit tous ceulx qui la regardoient, Perceforest, t. v, f° 88.

XVIe s. Je ne seray point superflu [prolixe] en ramassant ici ce qu'on peut trouver en leurs livres, Calvin, Inst. 1120. L'homme superflu et excessif en s'aimant trop, se va apauvrissant, Lanoue, 172. Quand le peu suffit, le beaucoup devient superflu, Lanoue, 263. Il bannit aussi tous mestiers superflus et inutiles, Amyot, Lyc. 14. Le commun populaire, qui paravant se passoit à peu, en devint superflu, sumptueux et dissolu, Amyot, Péric. 16. Mettre son argent en choses curieuses et superflues, Amyot, Caton, 36. Couper un sixiesme doigt en nombre superflu, Paré, Introd. 2. Polypes, chancres et autres chairs superflues, Paré, ib. Nous avons assez de travail du mal, sans nous travailler à ces regles superflues [touchant la manière de se comporter dans la douleur], Montaigne, III, 201. Tout ce qui est au-delà [des nécessités naturelles] est superflu pour eulx [des peuples sauvages], Montaigne, I, 241.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « superflu »

Provenç. superflu ; espagn. et ital. superfluo ; du lat. superfluus, de super, au-dessus, et fluere, couler (voy. FLUER).

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Du latin superfluus, de même sens.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « superflu »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
superflu sypɛrfly

Fréquence d'apparition du mot « superflu » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « superflu »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « superflu »

  • Le superflu, chose si nécessaire.
    Voltaire
  • Si vous achetez ce qui est superflu, vous vendrez bientôt ce qui est nécessaire.
    Benjamin Franklin
  • Les parures du superflu sont à l'origine de la destruction de ce qui vit.
    Bao Jingyan
  • Le superflu des riches devrait servir pour le nécessaire des pauvres, mais tout au contraire, le nécessaire des pauvres sert pour le superflu des riches.
    Jean Domat — Pensées
  • Le superflu devient avec le temps chose très nécessaire.
    Georges-Louis Leclerc de Buffon — Essai d’arithmétique morale
  • Qui attend le superflu pour donner aux autres ne leur donnera jamais rien.
    Proverbe chinois
  • L'inutile et le superflu sont plus indispensables à l'homme que le nécessaire.
    René Barjavel — Si j'étais Dieu...
  • Le superflu ? C'est comme une bible au Ritz.
    Francis Scott Fitzgerald
  • On apprend tous les jours que l'homme est superflu.
    Roger Mondoloni
  • Dieu m'a donné du bien, et je me suis donné du superflu.
    Montesquieu — Cahiers
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Traductions du mot « superflu »

Langue Traduction
Anglais superfluous
Espagnol superfluo
Italien superfluo
Allemand überflüssig
Chinois 多余
Arabe لا لزوم له
Portugais supérfluo
Russe излишний
Japonais 余計な
Basque azalekoa
Corse superfluu
Source : Google Translate API

Synonymes de « superflu »

Source : synonymes de superflu sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « superflu »

Combien de points fait le mot superflu au Scrabble ?

Nombre de points du mot superflu au scrabble : 13 points

Superflu

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