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Quelque

Variantes Singulier Pluriel
Masculin et féminin quelque quelques

Définitions de « quelque »

Trésor de la Langue Française informatisé

QUELQUE, adj. indéf. et adv. indéf.

I. − Adj. indéf. et adv. indéf.
A. − Adj. indéf.
1. Au sing. [Non précédé d'art.]
a) [Marque l'ignorance réelle ou feinte sur l'identité de la pers. ou de la chose désignée par le subst.; sert à indiquer une indéterm. plus grande que un, une] Un ... quelconque, un certain (que l'on ne veut ou ne peut nommer, parmi un plus grand nombre).
α) [Suivi d'un subst. ou d'un adj. subst. désignant une pers.] La vie simple et remplie de quelque homme de bien, d'un vieux prêtre, par exemple (A. France, Vie littér., 1890, p. 239):
1. Le chroniqueur, évidemment inspiré par quelque parent ou quelque ami des Jussat, flétrissait la philosophie moderne et ses doctrines... Bourget, Disciple, 1889, p. 222.
Vx. Quelque sot! [P. ell. de le dirait, le ferait] Je ne suis pas assez sot pour dire, pour faire cela. Fallait-il donc repousser la fortune pour braver le péril? Quelque sot! Saint Thomas de Cantorbéry n'accepta-t-il pas les châteaux de Henri II? (Mérimée, Abbé Aubain, 1847, p. 170).
Vieilli. Quelque autre. Une autre personne. Synon. un autre.Ah! tu fais là une étrange erreur, et tu me prends pour quelque autre! (Dumas père, Lorenzino, 1842, iii, 5, p. 257).
β) [Suivi d'un subst. désignant une chose nombrable] Synon. un certain.Ils avaient bien quelque bout de champ, une maigre vigne (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 28).
[Dans un pron. indéf. ou des loc. adv. indéf.] Quelque chose. V. chose2C.Quelque part. V. part1II B 1 a.En quelque sorte*. Par quelque endroit (au fig.). V. endroit B 1.
b) [Devant un subst. abstr.; sert à indiquer une quantité indéterminée, faible, mais non négligeable] Un peu de. Synon. du, de l', de la, de2(art. partitif).Comme elle se remettait en marche, il lui laissa quelque avance, et la suivit de loin (Zola, Bonh. dames, 1883, p. 770).
En partic. [Sert à atténuer la qualité] Quelque retard; quelque obstacle; quelque difficulté; non sans quelque...; n'être pas sans quelque... Synon. un(e) certain(e).Le roi (...) suppose, avec quelque raison, que les meurtriers se réunissent à la tour de Nesle (Dumas père, Tour Nesle, 1832, iv, tabl. 7, 10, p. 81).Ce n'est pas sans quelque dessein que j'appelle du nom de science ce que d'ordinaire on appelle philosophie (Renan, Avenir sc., 1890, p. 91).
2. Au plur.
a) [Non précédé d'art.; sert à marquer l'indéterm. de l'objet (plus grande qu'avec des) et l'indéterm. du nombre (dont on dit seulement qu'il est faible)] Synon. un petit nombre* de, certains (v. certain1), plusieurs, maint(s), divers, différents, plus d'un1*.
α) [Suivi d'un subst. désignant des pers.] On aurait dû inviter quelques voisins (Renard, Poil Carotte, 1894, p. 16).
[Devant un adj. subst.] Quelques autres. Enfin, il se risqua quelques audacieux, qui furent suivis de beaucoup d'autres (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 20).
β) [Suivi d'un subst. désignant des choses nombrables, concr. ou abstr.] Faire quelques pas; dire quelques mots; quelques jours plus tard. Mon oncle se flattait justement de quelques accointances au ministère (Frapié, Maternelle, 1904, p. 2).Sylvain Kohn l'avait introduit dans quelques salons israélites, où il avait été reçu avec l'intelligence habituelle de cette race (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 726).
γ) [Suivi de centaines ou milliers] Quelques centaines de francs. Cette légèreté qui permettait à quelques centaines de milliers d'êtres humains de ne rien prendre au tragique (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 174).
Vx. [Suivi de cents ou mille, au sens de « centaines de » ou « milliers de »] Son oncle l'avait emmené à Paris pour lui apprendre le commerce. À sa majorité, on lui versa quelques mille francs (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 8).La propriété, l'Ermitage, se trouvait à quelques cents pas (Zola, Débâcle, 1892, p. 418).
δ) Adj. cardinal + et + quelques + subst.[Pour marquer un nombre indéterminé d'unités excédant un nombre donné, exprimé en dizaines, centaines, milliers] Vingt et quelques pages. Il n'y avait bien que six mille huit cents et quelques francs (Zola, Nana, 1880, p. 1305).
Adj. cardinal + et + quelques + mille + subst.Le 7ecorps entier, trente et quelques mille hommes (Zola, Débâcle, 1892, p. 123).
Fam. Et quelque(s). [Après un nom de nombre pour marquer l'addition d'un petit nombre d'unités] Et un peu plus (que le nombre désigné). Synon. fam. et des poussières (v. poussière).Dans un mois et quelque. Nous étions à cette réunion quarante et quelques (Ac.).Nous franchissons l'escalier avec un bruit d'escadron, soixante et quelques que nous sommes (Colette, Cl. école, 1900, p. 192).
b) [Précédé de l'art. déf. les ou d'un déterminatif (ces, ses...); sert à indiquer un nombre indéterminé mais faible] Les quelques... qui/que... Je vous écris ces quelques mots (...) pour vous faire savoir que je me suis marié hier (Loti, Mon frère Yves, 1883, p. 166):
2. André a convié les quelques voisins − une dizaine − auxquels la distance permet d'arriver vers neuf heures aux Braîllons. Martin du G., Devenir, 1909, p. 192.
B. − Adv. indéf.
1. Littér. [Précédant un adj. numéral cardinal; sert à marquer l'approximation] À peu près. Synon. environ, dans* les, quelque chose comme (v. chose2), autour de (v. autour2), près* de.Cette belle dinde aux truffes, sortie de vos domaines, il y a quelque huit mois (Mmede Chateaubr., Mém. et lettres, 1847, pp. 278-279).À quelque cent mètres, la nappe bleu-de-paon d'une rivière, entraînait avec paresse le mirage des aulnes (Jammes, Rom. lièvre, 1903, p. 11).
2. Quelque peu, loc. adv. Avec une certaine intensité, de faible importance mais non négligeable, assez appréciable. Synon. un peu*, légèrement, dans une certaine mesure*.Wurm: Je ne le sais pas. Louise: Non; mais tu le devines bien quelque peu (Dumas père, Intrigue et amour, 1847, iii, tabl. 6, 3, p. 261).L'empereur Julien dont j'ai naguère quelque peu pratiqué les ouvrages (A. France, Mannequin, 1897, p. 319).J'étais quelque peu gêné (...) de laisser cette maison (...) à la seule garde de cette voisine (Gide, Symph. pastor., 1919, p. 878).
Vx. Quelque peu de. Un peu de. [À la Renaissance] un enfant à l'école apprenait à lire, à écrire, et quelque peu d'orthographe (Taine, Philos. art, t. 1, 1865, p. 212).
II. − Quelque ... que, loc. exprimant la concession ou l'opposition, suivie du subj.
A. − [Portant sur un subst. (avec lequel il s'accorde en nombre)] Synon. quel* que soit le ... qui/que ..., n'importe* quel.À quelque prix que ce soit. Quelques efforts que je fasse pour parler, pour écrire avec calme, tout ce que j'ai de sang me remonte au cœur, quand je ressens en un moment l'affreuse année qui vient de s'écouler (Staël, Lettres L. de Narbonne, 1794, p. 245).Tous les quinze jours, le vendredi, quelque temps qu'il fît, il partait d'Angoulême vers trois heures (Mauriac, Myst. Frontenac, 1933, p. 22).
Vx. Quelque part que. V. part1II B 1 a.
Quelque chose qui/que. [Au fém., différent de quelque chose (v. chose2II C 2 b)] Quelle que soit la chose qui. Il faut que tu te taises, quelque bruit que tu entendes, quelque chose qui se passe devant toi (Dumas père, Fille du régent, 1846, ii, 7, p. 191).
Rare. [Portant sur un groupe nom. avec une épithète, modifiant tout le groupe et s'accordant avec le subst.] Mais il faut bien vivre, et vivre cette vie, quelques grands yeux qu'elle vous fasse ouvrir (Laforgue, Moral. légend., 1887, p. 256).
B. − Littér., inv. au plur. [Portant sur un adj., la sub. comportant un verbe attributif] Synon. pour* ... que (lang. soutenue), aussi ... que (v. aussi1), si ... que (v. si1), quoique, bien que (v. bien1).Ce fait est vrai, quelque extraordinaire qu'il puisse paraître (Balzac, Langeais, 1834, p. 193):
3. Quelque méritantes que puissent être, au point de vue du patriotisme, les œuvres dont je viens de passer la revue, elles ne témoignent cependant d'aucun effort artistique sérieux... Huysmans, Art mod., 1883, p. 192.
Rem. Le tour quelque + adj. ou subst. + verbe au subj. avec inversion du suj., sans que, est exceptionnel: Le héros se prodigue, en quelque état de misère soit-il jeté (A. Suarès, Sur la vie, t. 2, 1925, p. 340 ds Grev. 1975, § 1031 rem. 3).
Prononc. et Orth.: [kεlk]. Sous l'effet de la mollesse articulatoire [kεk], [kεkε ̃] (quelqu'un), [kεkfwa] (quelquefois). Au xviiies. cette prononc. est gén. admise même dans les milieux cultivés. Mais dès la fin du xviiies. les grammairiens réclament le rétablissement de l considérant la prononc. sans l comme négligée (v. Buben 1935, § 114 et G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, p. 192). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Rel. indéf. introduisant une rel. indéterminée au subj., à valeur concessive Quel ... que, quel que, quel que ... que a) ca 1100 quel [+ subst.] que, v. quel I B 1 a; b) 1erquart xiies. avec anticipation de que: quel que [+ subst.] = quel [+ subst.] ... que (Lapidaire de Marbode, 1reversion, éd. P. Studer et J. Evans, 367: Quel ke jagunce um ait sur sei...); ca 1150 (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 4429: Ne li chaut quel que pes i face); ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 4448); c) quelque ... que α) déb. xiies. quelque [+ subst.] ... que (Benedeit, St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 360: Quelque peril que vus veiez); β) ca 1223 quez que [+ adj.] ... que (Gautier de Coinci, Miracles, éd. V. F. Koenig, I Mir 31, 48: Quez que chaitiz que j'aie esté...); quelque, dans cet empl., s'accorde encore avec l'adj.; il tend à devenir adv. inv. au xviies.: cf. 1647 Vaug., p. 359; 2. adj. indéf. sans introd. d'une sub. [empl. issu de 1 c] a) au sing. α) 1135 a quelque paine valeur adversative par rapport au verbe « non sans peine, avec beaucoup de peine », v. Ph. Ménard, Synt. a. fr., 1976, § 30 (Wace, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 544 [ms. A]); ca 1170 (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 3036); β) 1225-30 valeur d'indétermination « un, une » (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 510: Qu'en si biau verger n'eüst huis Ou eschiele ou quelque pertuis); 1269-78 quelque chose (Jean de Meun, Rose, 16362); xiiies. (Isopet de Lyon, éd. J. Bastin, XXVIII, 20: Doit demorer quelque memoire); 1655 spéc. p. ell. quelque sot [le ferait] (Molière, L'Estourdy, II, 6, éd. R. Bray, p. 80); b) au plur. α) 1269-78 (Jean de Meun, op. cit., 11635: quex ques homes); β) mil. xves. devant un nombre, marquant l'approximation (J. d'un bourgeois de Paris, éd. A. Tuetey, § 29, p. 20: quelques trente mille personnes); 1493 (Martial de Paris, Vig. de Charles VII, fol. 7b ds Gdf. Compl.: quelque quatre cens mors), tend, dans cet empl., à devenir adv. inv.,( cf. 1647 Vaug., p. 4). Comp. de quel* et de que3*. Fréq. abs. littér.: 119 745. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 190 513, b) 170 741; xxes.: a) 150 661, b) 164 603. Bbg. Culioli (A.) À propos de quelque. Ling., énonciation par S. Fischer et J.-J. Franckel, éd. Paris, 1983, pp. 21-29. − Gondret (P.). Les Pron. et déterminatifs indéf. ds les phrases nég. en fr. du 12eau 16es. Thèse, Paris, 1980, pp. 25-32, 472-483, 551-650; Quelques, etc. Fr. mod. 1976, t. 44, pp. 143-152. − Hasselrot (B.). La Constr. si grand qu'il soit et ses concurrents ds le fr. contemp. R. Ling. rom. 1970, t. 34, pp. 39-47. − Heriau (M.). Le Verbe impersonnel en fr. mod. Lille-Paris, 1980, t. 2, pp. 874-875. − Kupferman (L.). L'Art. partitif existe-t-il? Fr. mod. 1979, t. 47, pp. 8-9. − Mahmoudian (M.). Les Modalités nom. en fr. littér. contemp. Linguistique. Paris. 1971, t. 7, n o2, pp. 107-109. − Martin. Rien 1966, pp. 223-225. − Morel (M.−A.). Ét. sur les moy. gramm. et lex. propres à exprimer une concess. en fr. contemp. Thèse, Paris, 1980, pp. 343-421, 433-454, 876-877. − Muller (Ch.). Quelque chose-rien. Praxis. 1969, t. 16, pp. 117-118. − Ohlhoff (K.). Die Syntax der unbestimmten Fürwörter: rien, néant, quelque, chose, und quelque chose. Diss., Göttingen, 1912, 138. − Pott (H.). Der Ausdruck der Konzessivität im Frz. Bern-Frankfurt-München, 1976, pp. 189-191. − Sandfeld (Kr.). Synt. du fr. contemp. 1. Les Pron. Paris, 1965, pp. 343-346. − Wilmet (M.). Note sur le m. fr. quelque. Mél. Naïs (H.). Verbum. 1985, n ospécial, pp. 187-198.

Article lié : « Quelque » ou « quelques » ?

Wiktionnaire

Adverbe - français

quelque \kɛlk\ ou \kɛl.kə\ invariable

  1. À quelque point que ; à quelque degré que. — Note : Construction concessive d’une intensité : Cet adverbe est alors suivi d'un adjectif ou d'un adverbe, suivi de la conjonction que et d'un verbe conjugué au subjonctif.
    • L’action des doses infinitésimales, quelque incompréhensible qu’elle paraisse aux meilleurs esprits, eu égard à son intensité, et quel que puisse être le caractère d’infinitésimalité qu’on lui suppose, aura toujours un résultat positif. — (Gaspard-François-Charles Arréat, Éléments de philosophie médicale ou théorie fondamentale de la science des faits médico-biologiques, 1858, page 524)
    • Le mot d'ordre étant donné sur toute la ligne, on vous répondra ad rem, quelque saugrenues que puissent être vos questions. — Au besoin le télégraphe aura joué son rôle pour annoncer que le convoi transporte : un journaliste! — (Les Inconvénients de Voyages sur les chemins de fer, par un ex-chef de train, Paris, 1862, page 17)
    • On se demande si pour le plaisir de gagner un pari quelque grand qu’il soit, on a le droit de violenter des animaux qui ont, aussi bien que nous-mêmes, la conscience de la douleur […] — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
    • Ces gens là, quelque pitoyables que nous nous montrions pour eux, nous garderont jusqu’au bout la même haine inexpiable […] — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p. 59)
  2. Environ. — Note : Il accompagne alors un adjectif numéral.
    • À quelque cent mètres en avant, dans le même chemin, les trois vaches et les six bouvillons de sa petite camarade, la Tavie […] prenaient le pas accéléré, excités par les coups de fouet, et les injures vigoureuses […] — (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Le grand pas fut fait en 1740. Après des discussions très prolongées —elles durèrent quelque six mois— l’Académie, très partagée, pour se tirer d’affaire, s’en remit purement et simplement à son secrétaire perpétuel […] — (Émile Faguet, Simplification simple de l’orthographe, 1905)

Adjectif indéfini - français

quelque \kɛlk\ ou \kɛl.kə\ masculin et féminin identiques

  1. (Littéraire) (Au singulier) Un parmi d’autres. — Note : Il est alors utilisé avec un dénombrable. On peut dire simplement un ou une.
    • Un jour ou l’autre, je serai assailli par la populace. Quelque nuit, on voudra mettre à mort le sorcier. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Car plus d’une fois, dans des dîners, des réunions, des bridges, quelque bélître patriotard avait étalé devant lui du mépris pour les « Français d’importation ». — (Vercors, La Marche à l’étoile, éditions de Minuit, 1943, éd. 1946, p. 60)
    • Plus de deux siècles plus tard, Constant Coquelin, ému par la déchéance de quelque ancienne gloire des tréteaux, crée une maison de retraite pour comédiens. — (Christophe Barbier, Dictionnaire amoureux du théâtre, Plon, 2015)
  2. (Au singulier) Indique que l’on ignore la quantité exacte du mot déterminé, mais pas beaucoup. Utilisé avec un indénombrable.
    • Ma femme […] m’invectivait, réclamant toujours quelque argent, que je ne pouvais lui donner. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
    • Les Arabes, par exemple, furent dotés d’États après la Grande Guerre, mais ils ne les gouvernèrent pas de quelque temps. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p. 74)
    • En effet tous les Caliges adultes sont capables de nager librement dans la mer. Il s'agit néanmoins d'une espèce parasite, qui se rencontrera quelque jour sur un Poisson. — (Erich Zugmayer, « Diagnose des Stomiatidés nouveaux provenant des campagnes du yacht "Hirondelle II" (1911 et 1912) », dans le Bulletin du Musée océanographique de Monaco, vol. 10, n° 253 (1er janvier 1913), Institut océanographique/Musée océanographique de Monaco, 1913, p. 6)
    • Réciproquement, pour que ces produits puissent avoir quelque chance à l’exportation, il faudra que le « label Cameroun » satisfasse aux goûts de la clientèle étrangère pour une « camerounitude » imaginaire, […]. — (Jean-Pierre Warnier, L'esprit d'entreprise au Cameroun, Éditions Karthala, 1993, chap. 9/p. 226)
  3. (Au pluriel) Représente un nombre relativement faible que l’on ne connaît pas. Peut se combiner avec un cardinal et et.
    • Il ne vous en coûtera que quelques euros.
    • Il y a quelques années de cela…
    • Vingt et quelques pages.
    • Le nain avait versé quelques gouttes d’un puissant cordial, qu’elle but en souriant. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
  4. (Quelque + nom + que + verbe au subjonctif) Quel que soit le …. — Note : Construction concessive d’un nom.
    • Quelques précautions qu’il mît en usage pour cacher sa marche, il ne put si bien faire que Jose Maria n’en fût instruit. — (Prosper Mérimée, Lettres d’Espagne, 1832, réédition Éditions Complexe, 1989, page 94)
    • Les passions obscurcissent l’entendement de quelque manière qu'elles le troublent : elles l’offusquent en élevant autour de lui des nuages, ou en s’interposant entre lui et la vérité. — (François Guizot, Dictionnaire universel des synonymes de la langue française, tome 2 (I-Z), Paris : chez Didier, 1850, page 153)
    • Soyez bien sage, quelque chose qui arrive. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
    • Si jamais vous êtes menacé, si vous êtes fugitif, venez à moi, en quelque temps que ce soit. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Comme disait Gontier, grand expert formé aux observatoires, quelques soins que prenne l’artilleur il tire toujours à côté. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 33)
    • Quelque caillou qu’on lui présentât, il en situait toujours et sans erreur l’emplacement exact […] — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, page 70)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

QUELQUE. adj. indéfini des deux genres
. Un ou plusieurs, entre un plus grand nombre. Si cela était, quelque historien en aurait parlé. Connaissez-vous quelque personne qui soit de cet avis? Savez-vous quelque chose qu'on puisse lui reprocher? Adressez-vous à quelque autre personne, à quelque autre. Quelques écrivains ont traité ce sujet. Nous étions à cette réunion quarante et quelques. Quelque part, En quelque endroit. Je l'ai rencontré quelque part. J'ai déjà lu cela quelque part. Quelque chose. Voyez CHOSE.

QUELQUE sert aussi à indiquer un Petit nombre, une quantité peu considérable. Cette affaire souffre quelque difficulté. Il a quelque sujet de se plaindre. Il y a quelque apparence à cela. Il ne vous en coûtera que quelques francs. Cela me fait quelque peine. Il y a quelque temps. Il y a quelques années. Il se joint aussi avec Peu. Quelque peu d'argent, Un peu d'argent. Il est quelque peu savant, Un peu savant. Il signifie encore Environ, à peu près; dans ce sens il s'emploie adverbialement et reste invariable. Il y a quelque soixante ans. Quelque... que, avec un nom après quelque et un verbe au subjonctif, signifie Quel que soit le, quelle que soit la. Dans ce sens quelque est adjectif. Quelque raison qu'on ait à faire valoir, il ne veut rien écouter. Quelques efforts que vous fassiez. De quelque sorte, de quelque manière qu'on prenne la chose. Quelque remède qu'on lui donne. Quelque part qu'il soit. Quelque soin qu'on prenne. De quelque religion, de quelque pays qu'il soit. Quelque chose qui arrive. De quelque péril que vous soyez menacé. Quelque peu d'argent qu'il ait. Quelques grands biens que vous ayez.

QUELQUE s'emploie aussi comme adverbe; alors il se joint toujours avec un adjectif ou un adverbe, et il signifie À quelque point que, à quelque degré que. Quelque sage, quelque riche, quelque préoccupé qu'il soit. Quelque belle qu'elle puisse être. Quelque puissants qu'ils soient, je ne les crains point. Quelque bien qu'il se conduise. Quelque adroitement qu'il s'y prenne.

Littré (1872-1877)

QUELQUE (kèl-ke ; d'après Chifflet, Gramm. p. 231, il était mieux de ne pas prononcer l'l) adj. indéfini
  • 1Un ou plusieurs, entre un plus grand nombre. Est-il échappé quelque indiscrétion à sa jeunesse ? Fléchier, Lamoign. Quelques crimes toujours précèdent les grands crimes, Racine, Phèdre, IV, 2. Vois s'il s'offre à tes yeux quelque grand de ma cour, Racine, Esth. II, 4. Trouvez quelque autre chose qui vous satisfasse ? Racine, Lett. à Boil. 42. J'aimerais mieux m'aller cacher dans quelque île déserte, que de me charger de gouverner une république, Fénelon, Dial. de Dion et de Gélon.

    Elliptiquement. Quelque sot, c'est-à-dire je ne suis assez sot pour cela ; en remplissant l'ellipse : quelque sot le ferait, le dirait. Tu te vas emporter d'un courroux sans égal. - Moi, monsieur ? quelque sot ! la colère fait mal, Molière, l'Ét. II, 7. Orgon : Certes, je t'y guettais. - Dorine : Quelque sotte, ma foi ! Molière, Tart. II, 2.

  • 2Et quelques, s'ajoute après un nom de nombre pour indiquer que ce nombre est un peu dépassé. Nous étions à ce concert quarante et quelques.
  • 3Un petit nombre, une petite quantité. Il en coûtera quelques écus. Prenez de votre sort tous deux quelque pitié, Corneille, Héracl. I, 4. À quelque temps de là, la cigogne le prie, La Fontaine, Fabl. I, 18. Ils furent quelque temps saisis, muets, immobiles, Fléchier, Tur. D'adorateurs zélés à peine un petit nombre Ose des premiers jours nous retracer quelque ombre, Racine, Ath. I, 1. J'avais de quelque espoir une faible étincelle, Voltaire, Mérope, II, 2. Après l'accouchement on lave l'enfant avec quelque eau tiède, Rousseau, Ém. I.
  • 4Quelque chose, voy. CHOSE, n° 9.

    Familièrement, cela dit quelque chose, cela parle à l'esprit, au cœur.

    Il y a quelque chose à faire, se dit pour exprimer la nécessité de quelque entreprise, de quelque innovation.

    On met de devant un adjectif. Quelque chose de bon.

    Autrefois la règle était différente ; Vaugelas admettait qu'on pouvait supprimer le de ; c'est ce qu'a fait Molière en ce vers : Je crains fort pour mon fait quelque chose approchant, Amph. II, 3.

  • 5Quelque peu, c'est-à-dire un peu. Un loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangue Qu'il fallait dévouer ce maudit animal, La Fontaine, Fabl. VII, 1.
  • 6Adverbialement. Environ, à peu près. Celle qui n'était point voilée paraissait avoir quelque trente-cinq ans, Scarron, Rom. com. I, 13. À mesure qu'une compagnie grossit, elle a besoin de quelque plus grand nombre de statuts, pour éviter la confusion et le désordre, Pellisson, Hist. de l'Acad. II. De l'autre côté se sont trouvés quatre-vingts docteurs séculiers, et quelque quarante religieux mendiants, Pascal, Prov. X. Il y en a eu quelque trente-six [vaisseaux] qui ont trouvé moyen d'entrer dans le port, Racine, Lett. à M. Bonrepaux. Et quel âge avez-vous ? vous avez bon visage. - Hé ! quelque soixante ans, Racine, Plaid. I, 7. Plutarque vivait quelque cent ans après Jésus-Christ, et il a fait un dialogue sur les oracles qui avaient cessé, Fontenelle, Oracles, II, 1. Mlle Bauval, actrice du temps de Corneille, de Racine et de Molière, me récita, il y a quelque soixante ans et plus, le commencement du rôle d'Émilie, Voltaire, Dict. phil. Chant. Charles XII ajouta à ces bandits quelque mille Valaques, Voltaire, Charles XII, 4. Si un sauteur saute dix pas, tous ceux qui viendront après lui sauter quelque cinq ou six pas, fussent-ils dix mille, ne feront rien, Courier, Lett. II, 207.

    Autrefois, en ce sens, quelque était adjectif, ce qui se comprend en considérant le substantif avec son nom de nombre comme un terme unique ; c'était d'ailleurs la forme ancienne (voy. l'historique). Attendez, il y peut avoir quelques huit jours, Corneille, Clit. II, 2. Vous allez épouser quelques cent mille écus, Dorat, Feinte par amour, I, 5.

  • 7Quelque… que, voy. QUELQUE QUE immédiatement ci-dessous.

REMARQUE

L'e final de quelque ne s'élide que devant un, une : quelqu'un, quelqu'une.

HISTORIQUE

XIIIe s. Ou nuisent par detraccion, Ou par faulce accusacion, Ou par quiexque malaventures, la Rose, 5493.

XVe s. Se je dis huy aultre parole à vous n'a quelque aultre personne…, Pathel. Quelques trois jours après, Commines, I, 1. Il povoit bien avoir quelque six vingts hommes, Commines, I, 6.

XVIe s. Pantagruel, quelque jour, se pourmenoyt vers les faulx-bourgs St-Marceau, Rabelais, Pant. II, 15. Je l'attribue à quelque sienne devotion, Montaigne, I, 17. Touts deux [Montaigne et La Boétie] hommes faicts, et luy plus de quelque année, Montaigne, I, 213. Il envoya devant quelque [une certaine] bouteille empoisonnée, Montaigne, I, 252. Il n'y a si grande maladie en laquelle il ne reste à un malade quelque espoir de salut, Lanoue, 21. Caton suada au senat de gaigner le menu populaire en luy faisant distribuer quelque bled, Amyot, Cat. d'Ut. 3. Tu es quelque demon ou quelque ange des cieux, Ronsard, 266. Tu penses estre quelque habile homme, H. Estienne, Conformité, p. 19.

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Étymologie de « quelque »

Quel, et que ; picard, quite ; Berry, queuque ; norm. queuque, quèque ; bourguig. quieque ; provenç. qualque, calque ; espagn. cualque ; ital. qualche.

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(XIIe siècle) Mot composé de quel et de que.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « quelque »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
quelque kɛlk

Fréquence d'apparition du mot « quelque » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « quelque »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « quelque »

  • Dès ce jour, elle fut non pas la bien-aimée, mais la plus aimée ; elle ne fut pas dans mon cœur comme une femme qui veut une place, qui s’y grave par le dévouement ou par l’excès du plaisir ; non, elle eut tout le cœur, et fut quelque chose de nécessaire au jeu des muscles ; elle devint ce qu’était la Béatrix du poète florentin, la Laure sans tache du poète vénitien, la mère des grandes pensées, la cause inconnue des résolutions qui sauvent, le soutien de l’avenir, la lumière qui brille dans l’obscurité comme le lys dans les feuillages sombres.
    Honoré de Balzac — Le lys dans la vallée
  • Gens trop heureux font toujours quelque faute...
    Jean de La Fontaine — Le berceau
  • La nature dit toujours quelque chose.
    Nicolas Hulot — Etats d’âme
  • Comment obtenir la béatitude ? En disant Dada. Comment devenir célèbre ? En disant Dada. D’un geste noble et avec des manières raffinées. Jusqu’à la folie. Jusqu’à l’évanouissement. Comment en finir avec tout ce qui est journalisticaille, anguille, tout ce qui est gentil et propret, borné, vermoulu de morale, européanisé, énervé ? En disant Dada. Dada c’est l’âme du monde, Dada c’est le grand truc. Dada c’est le meilleur savon au lait de lys du monde. Dada Monsieur Rubiner, Dada Monsieur Korrodi, Dada Monsieur Anastasius Lilienstein. Cela veut dire en allemand : l’hospitalité de la Suisse est infiniment appréciable. Et en esthétique, ce qui compte, c’est la qualité. Je lis des vers qui n’ont d’autre but que de renoncer au langage conventionnel, de s’en défaire. Dada Johann Fuchsgang Goethe. Dada Stendhal, Dada Dalaï-lama, Bouddha, Bible et Nietzsche. Dada m’Dada. Dada mhm Dada da. Ce qui importe, c’est la liaison et que, tout d’abord, elle soit quelque peu interrompue.Je ne veux pas de mots inventés par quelqu’un d’autre. Tous les mots ont été inventés par les autres. Je revendique mes propres bêtises, mon propre rythme et des voyelles et des consonnes qui vont avec, qui y correspondent, qui soient les miens. Si une vibration mesure sept aunes, je veux, bien entendu, des mots qui mesurent sept aunes. Les mots de Monsieur Dupont ne mesurent que deux centimètres et demi. On voit alors parfaitement bien comment se produit le langage articulé. Je laisse galipetter les voyelles, je laisse tout simplement tomber les sons, à peu près comme miaule un chat… Des mots surgissent, des épaules de mots, des jambes, des bras, des mains de mots. AU. OI. U. Il ne faut pas laisser venir trop de mots. Un vers c’est l’occasion de se défaire de toute la saleté. Je voulais laisser tomber le langage lui-même, ce sacré langage, tout souillé, comme les pièces de monnaie usées par des marchands. Je veux le mot là où il s’arrête et là où il commence. Dada, c’est le coeur des mots. Toute chose a son mot, mais le mot est devenu une chose en soi. Pourquoi ne le trouverais-je pas, moi ? Pourquoi l’arbre ne pourrait-il pas s’appeler Plouplouche et Plouploubache quand il a plu ? Le mot, le mot, le mot à l’extérieur de votre sphère, de votre air méphitique, de cette ridicule impuissance, de votre sidérante satisfaction de vous-mêmes. Loin de tout ce radotage répétitif, de votre évidente stupidité.Le mot, messieurs, le mot est une affaire publique de tout premier ordre.
    Hugo Ball —  Manifeste littéraire
  • Une après-midi d’automne, Gervaise, qui venait de reporter du linge chez une pratique, rue des Portes-Blanches, se trouva dans le bas de la rue des Poissonniers comme le jour tombait. Il avait plu le matin, le temps était très doux, une odeur s’exhalait du pavé gras ; et la blanchisseuse, embarrassée de son grand panier, étouffait un peu, la marche ralentie, le corps abandonné, remontant la rue avec la vague préoccupation d’un désir sensuel, grandi dans sa lassitude. Elle aurait volontiers mangé quelque chose de bon. Alors, en levant les yeux, elle aperçut la plaque de la rue Marcadet, elle eut tout d’un coup l’idée d’aller voir Goujet à sa forge.
    Émile Zola — L’Assommoir
  • « Tu me payes un café ? » elle a demandé, « Voilà, voilà, je me doutais, elle allait réclamer quelque chose, je m’en doutais » je l’ai de nouveau regardée du haut en bas, elle était fagotée comme l’as de pique, son chemisier pas net la boudinait, sa jupe était tout élimée, ses habits semblaient récupérés, dans une poubelle, peut-être ?
    Richard Beugné — Les confessions de Nono Crobe
  • La beauté est quelque chose d'animal, le beau est quelque chose de céleste.
    Joseph Joubert — Pensées
  • Il faut donner quelque chose au hasard.
    Philibert-Joseph Le Roux — Dictionnaire Comique et proverbial
  • Gardez toujours quelque chose à craindre, exactement comme vous gardez quelque chose à aimer.
    Margaret Mitchell — Gone with the wind, 1936
  • A quelque chose malheur est bon.
    Proverbe français
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Traductions du mot « quelque »

Langue Traduction
Anglais some
Espagnol algunos
Italien alcuni
Allemand etwas
Chinois 一些
Arabe بعض
Portugais alguns
Russe некоторые
Japonais いくつか
Basque batzuk
Corse alcuni
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Synonymes de « quelque »

Source : synonymes de quelque sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot quelque au Scrabble ?

Nombre de points du mot quelque au scrabble : 25 points

Quelque

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