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Tarir

Définitions de « tarir »

Trésor de la Langue Française informatisé

TARIR, verbe

A. − Empl. trans.
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une réserve d'eau, de liquide] Mettre à sec, faire cesser de couler. Synon. assécher, dessécher, épuiser.Tarir un étang, un puits; la fontaine, la source est tarie. Et la mare d'Auteuil est à demi tarie par les brebis (Goncourt, Journal, 1870, p. 586).La lampe dont l'huile est tarie (Gide, Journal, 1943, p. 113).
Littéraire
Tarir les pleurs, les larmes. Faire cesser de couler, épuiser les larmes. Personne ne pleurait: dix ans de mort tarissent toutes les larmes (Nizan, Conspir., 1938, p. 38).
Tarir les pleurs, les larmes de qqn. Consoler quelqu'un, apaiser son chagrin. Je vais donc lui parler, le voir, tarir ses larmes, Partager son bonheur! (Delavigne, Louis XI, 1832, iii, 7, p. 132).Tous ceux [les miracles] qui lui succédèrent ont été effectués (...) dans le but d'opérer des guérisons, d'alléger les douleurs, de tarir des larmes (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 287).
[Le compl. d'obj. dir. désigne un écoulement, une sécrétion] Faire cesser de couler. Tarir une hémorragie. Vous avez été obligée de prendre une nourrice, le chagrin vous a tari votre lait (Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 605).
ZOOTECHN. [P. méton.;] [le compl. d'obj. dir. désigne une femelle de mammifère] Faire cesser les sécrétions lactées de. On a l'habitude de tarir (...) les vaches (...) avant leur accouchement afin qu'elles ne soient pas obligées de prendre sur leurs réserves pour nourrir le fœtus (Lar. agric.1981).
2. P. métaph. ou au fig. Épuiser ce qui constitue une réserve, une source. Synon. anéantir, consumer, épuiser.
a) [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose concr.] Tarir les ressources d'un pays. Le recrutement sacerdotal est presque tari dans nos villages (Bernanos, Journal curé camp., 1936, p. 1084):
1. À force de les fouiller [les terrains aurifères], on en trouvait le fond. Et comment n'eût-on pas tari ces trésors accumulés par la nature, puisque, de 1852 à 1858, les mineurs ont arraché au sol de Victoria soixante-trois millions cent sept mille quatre cent soixante-dix-huit livres sterling? Verne, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 147.
b) [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose abstr.] Que ne puis-je tarir le flot de mes pensées, Et dans l'abîme noir et vengeur de l'oubli Noyer le souvenir des ivresses passées! (Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p. 241).L'humanisme dévot (...) n'a pas réussi à créer (...) une France puritaine, mais il a tari pour longtemps la sève mystique de notre pays (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 305).
B. − Empl. intrans. et pronom.
1. [Le suj. désigne une réserve d'eau, de liquide] Cesser d'être alimenté, de couler; s'épuiser. Fontaine qui tarit; l'étang a tari, s'est tari. Les fleuves (...) seraient réduits en ruisseaux marécageux et tariraient dans leurs lits sablonneux (Vigny, Mém. inéd., 1863, p. 155).Voilà qu'en juillet le puits a tari: les vaches n'avaient plus d'eau à leur soif et elles ont quasiment arrêté de donner du lait (Hémon, M. Chapdelaine, 1916, p. 234):
2. Rentre en toi-même, Oreste: l'univers te donne tort (...). Ou redoute que la mer ne se retire devant toi, que les sources ne se tarissent sur ton chemin, (...) que la terre ne s'effrite sous tes pas. Sartre, Mouches, 1943, III, 2, p. 99.
Littér. Larmes qui tarissent, qui se tarissent. Larmes qui s'arrêtent de couler. Insensiblement, les larmes de la souffrance tarissent pour laisser couler celles de l'extase (Taine, Notes Paris, 1867, p. 330).Le catholique pratiquant sent ses larmes se tarir brusquement (Prévert, Paroles, 1946, p. 137).
[Le suj. désigne un écoulement, une sécrétion] Devenir de moins en moins abondant, s'épuiser. Eve fut obligée de prendre une nourrice, son lait tarissait (Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 575).Les mamelles sont des organes (...) entrant en pleine activité après la mise bas. Leur sécrétion diminue peu à peu et se tarit à la fin de l'allaitement normal (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 123).
2. P. métaph. ou au fig. S'affaiblir, disparaître progressivement. Synon. s'effacer, disparaître.
a) [Le suj. désigne une chose concr.] La suie noire contre un pan de briques autrefois crépi marquait encore la place du foyer où cette famille de montagnards avait vécu, aimé, tari (Lamart., Tailleur pierre, 1851, p. 410).[Les] vaisseaux désertèrent un à un une mer secondaire où le trafic tarissait insensiblement (Gracq, Syrtes, 1951, p. 14).
b) [Le suj. désigne une chose abstr.] Son inspiration a tari. La source de la sensibilité se tarit chez ces gens-là (Stendhal, Amour, 1822, p. 175).Je regardais le paysage tyrolien, dans son cadre, ce paysage de montagnes où les meilleurs rêves de mon enfance se sont consumés, taris (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 42).
En partic., loc. La conversation, l'entretien, etc. tarit. On ne trouve plus rien à se dire. Les paroles vaines que l'on s'adresse le matin sur la santé, sur la beauté de la journée, tarirent à la fois chez tous les deux (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 70).
C. − Part. passé en empl. adj. [Corresp. à supra A et B]
1. [En parlant d'une réserve d'eau, de liquide] À sec, épuisé. Rivière, source tarie; puits de pétrole tari. Cette fontaine profonde et tarie couverte d'un grillage, enfouie sous tant d'herbes folles (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 186).
[En parlant d'un écoulement, d'une sécrétion, des pleurs, p. méton. d'un organe qui les produit] Son enfant altéré qui (...) presse vainement sa mamelle tarie (Lamart., Chute, 1838, p. 1005).Les trop vieilles grand'mères n'ont plus de larmes dans leurs yeux taris (Loti, Pêch. Isl., 1886, p. 171).
2. P. métaph. ou au fig. [En parlant de ce qui constitue une réserve] Épuisé. Imagination tarie. Les troupes mal payées, le commerce dépérissant, les finances taries à force d'exactions (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 37).
D. − Empl. intrans. [Dans des tournures nég.; le suj. désigne une pers.] Ne pas tarir sur, au sujet de, à propos de qqn ou qqc. Ne pas cesser de parler de, être inépuisable sur quelqu'un ou quelque chose. Albert ne tarissait pas sur le bonheur que lui et Franz avaient eu de rencontrer un pareil homme (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 527).Les vieux qui l'ont connu ici enfant ne tarissent pas sur son compte (Bernanos, Journal curé camp., 1936, p. 1210).
[P. méton.;] [le suj. désigne les propos tenus par une/des pers.] Les conversations au sujet du drame de Whymper n'avaient pas tari autour des tables de thé et de bridge (Peyré, Matterhorn, 1939, p. 143).
[P. ell. du compl. d'obj. indir.] Il ne tarit plus. Mais la grosse dame ne tarissait pas, racontait comment, ayant quitté sa boutique l'avant-veille, après l'avoir fermée, elle avait eu le tort d'y laisser des valeurs, cachées dans un mur (Zola, Débâcle, 1892, p. 607).Son extraordinaire mère (...) nous a raconté sans tarir des histoires abracadabrantes (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1913, p. 343).
Ne pas tarir à (+ inf.), ne pas tarir de/en qqc. Ne pas cesser de tenir telle ou telle sorte de propos. Ne pas tarir d'admiration, d'éloges, de sarcasmes; ne pas tarir en plaisanteries, en détails. Partant d'un nom, il ne tarissait plus d'anecdotes (Péladan, Vice supr., 1884, p. 13).Il ne tarissait pas en grosses plaisanteries sur les femmes qui portent culotte (Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1304).Il racontait ce qu'eût pu être leur vie, ce qu'avait été celle, exemplaire, de Saint-Preux et de Julie, ce « commerce de bonnes gens ». Il ne tarissait pas à peindre leur bonheur (Guéhenno, Jean-Jacques, 1950, p. 275).
REM.
Tarisseur, subst. masc.,rare, plais. Celui qui vide, en buvant, le contenu de quelque chose. Un avocat, Rabagas!... Jovial, bon garçon, et grand tarisseur de chopes (Sardou, Rabagas, 1872, I, 10, p. 31).Par Bacchus, doux patron des tarisseurs de pots! (Courteline, Conv. Alceste, Prem. pas, 1931, p. 270).
Prononc. et Orth.: [taʀi:ʀ], (il) tarit [-ʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Intrans. 1. a) 1176-81 « cesser de couler, s'épuiser » (Chrétien de Troyes, Chevalier charrette, éd. M. Roques, 3316); b) fig. 1260-70 « s'affaiblir, disparaître » (Rutebeuf, Miracle de Théophile, éd. Gr. Frank, 459: ja mes n'ert tarie Ma dolors, ne garie); 1568 les pleurs n'ont point tary (Garnier, Porcie, V, 1838 ds Tragédies, éd. W. Foerster, t. 1, p. 73); 2. a) 1694 il ne tarit point sur ces sujets là (Ac.); b) 1761 la conversation [...] tarit (Rousseau, La Nouvelle Héloïse, 5epartie, 3 ds Œuvres, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, p. 558). B. Trans. 1. fin du xives. « faire disparaître (un mal) » (Miracles ND par personnages, éd. G. Paris et U. Robert, XXV, 636); 2. a) 1549 « mettre à sec » (Est.); b) 1574 tarir les pleurs (Garnier, Cornelie, II, 225-26 ds Tragédies, éd. W. Foerster, t. 1, p. 93); 3. 1964 zootechnie (Lar. encyclop.; att. comme verbe intrans. d'abord en parlant des seins d'une femme: 1316-28, Ovide moralisé, éd. C. de Boer, livre IX, 1240: les mameles [...] que l'enfes suçoit, si tarirent; puis en 1753: Buffon, Hist. nat., t. 4, p. 453: aussi y a-t-il des vaches dont le lait tarit absolument [...] avant qu'elles mettent bas). C. Pronom. 1. 1569 [éd.] « avoir de moins en moins d'eau » (Du Bellay, Recueil de poesie presente a tres illustre princesse Madame Marguerite, Paris, F. Morel, fo74 ro); 2. 1678 fig. (La Rochefoucauld, Réflexions ou sentences et Maximes morales, réflexions diverses, éd. D. Scoutan,233, p. 91: Il y a encore une autre espèce de larmes qui n'ont que de petites sources, qui coulent et se tarissent facilement). Empr. à l'a. b. frq. * tharrjan « sécher »; cf. l'a. h. all. therren « id. », m. h. all. derren « id. », v. FEW t. 17, p. 393b. Fréq. abs. littér.: 886. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 628, b) 1 412; xxes.: a) 1 349, b) 807.
DÉR. 1.
Tarissable, adj.,rare. Qui peut être tari, se tarir (supra A et B). Source tarissable. Vous n'avez plus connu que des puits tarissables, Et sur de maigres champs de plus maigres labours (Péguy, Ève, 1913, p. 717).Au fig. L'Éternel ne communique pas une vie tarissable: l'humanité est son œuvre (Ozanam, Philos. Dante, 1838, p. 132). [taʀisabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1718. 1reattest. 1572 (G. Du Bellay, Mémoires, fo206 vods Gdf. Compl.); de tarir, suff. -able*.
2.
Tarissement, subst. masc.a) Fait de tarir, état de ce qui est tari. Synon. assèchement, dessèchement, épuisement.Tarissement d'un puits, d'une source; tarissement d'un gisement pétrolifère. La vallée du Gotha formait un fjord de la mer occidentale au moment du tarissement du Svea et c'est seulement plus tard qu'il fut soulevé au-dessus de la mer (Rothé, Géophys., 1943, p. 139).Spéc. α) Hydrol. Décroissance des débits d'un cours d'eau correspondant à la vidange des nappes (d'apr. Hydrol. 1978). β) Physiol. Arrêt spontané ou provoqué d'une sécrétion. Si on enlève l'hypophyse chez un animal femelle qui allaite, il se produit immédiatement un tarissement de la sécrétion lactée (Quillet Méd.1965, p. 501).b) P. métaph. ou au fig. [En parlant d'une chose concr. ou abstr.] Diminution progressive jusqu'à épuisement. Tarissement des ressources minières. Ce monarque [Louis XIV] (...) fixait sans doute [ses yeux] sur ce conducteur des eaux déjà abandonné depuis quarante ans; grandes ruines, images des ruines du grand Roi, elles semblaient lui prédire le tarissement de sa race (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 493).Le déclin de notre pays tient d'abord à ce tarissement de la source paysanne d'où sortait Proudhon et d'où nous venons tous (Mauriac, Mém. int., 1959, p. 116). [taʀismɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. 1resattest. a) 1585 [éd.] tarissement de l'humeur (Dampmartin, De la Connaissance et merveilles du monde et de l'homme, Paris, Th. Perier, fo72 ro), b) 1848 fig. (Chateaubr., loc. cit.); de tarir, suff. -ment1*.

Wiktionnaire

Verbe - français

tarir \ta.ʁiʁ\ transitif ou intransitif 2e groupe (voir la conjugaison)

  1. Mettre à sec.
    • Tarir un puits.
    • Tarir un étang.
    • La grande sécheresse a tari toutes les fontaines.
    • C’est une source que l’on ne saurait tarir.
    • Cette fontaine s’est tarie.
    • Les grandes chaleurs ont fait tarir les ruisseaux.
    • Une source qui ne tarit jamais.
    • Un puits qui ne tarit pas.
  2. (Figuré) Épuiser.
    • C’est pourquoi la meilleure part de notre mémoire est hors de nous, dans un souffle pluvieux, dans l’odeur de renfermé d’une chambre ou dans l’odeur d’une première flambée, partout où nous retrouvons de nous-même ce que notre intelligence, n’en ayant pas l’emploi, avait dédaigné, la dernière réserve du passé, la meilleure, celle qui, quand toutes nos larmes semblent taries, sait nous faire pleurer encore. — (Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, in À la recherche du temps perdu, t. II, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1988, page 4)
    • le 1er octobre 326, Constantin prescrivit de commuer en travaux forcés ad metalla les condamnations ad bestias et tarit de sa principale ressource le recrutement de la gladiature. — (Jérôme Carcopino, La Vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'Empire, Hachette, 1939, page 286.)
    • Le mauvais état des affaires a tari les ressources de ce commerçant.
    • La miséricorde de Dieu est une source inépuisable qui ne tarit point.
    • Ne pas tarir sur un sujet, En parler sans cesse, y revenir souvent.
    • Il ne tarit pas sur votre éloge.
    • Quand il parle de vous, il ne tarit pas.
    • Mais la plus forte tête du salon jaune était à coup sûr le commandant Sicardot, le beau-père d’Aristide. Taillé en Hercule, le visage rouge brique, couturé et planté de bouquets de poil gris, il comptait parmi les plus glorieuses ganaches de la grande armée. Dans les journées de février, la guerre des rues seule l’avait exaspéré ; il ne tarissait pas sur ce sujet, disant avec colère qu’il était honteux de se battre de la sorte ; et il rappelait avec orgueil le grand règne de Napoléon. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, page 93)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

TARIR. v. tr.
Mettre à sec. Tarir un puits. Tarir un étang. La grande sécheresse a tari toutes les fontaines. C'est une source que l'on ne saurait tarir. Cette fontaine s'est tarie. Il s'emploie aussi au figuré. Le mauvais état des affaires a tari les ressources de ce commerçant.

TARIR s'emploie aussi comme verbe intransitif et signifie Être mis à sec, cesser de couler. Les grandes chaleurs ont fait tarir les ruisseaux. Une source qui ne tarit jamais. Un puits qui ne tarit pas. Il s'emploie aussi figurément en ce sens. La miséricorde de Dieu est une source inépuisable qui ne tarit point. Fig., Ne pas tarir sur un sujet, En parler sans cesse, y revenir souvent. Il ne tarit pas sur votre éloge. Quand il parle de vous, il ne tarit pas.

Littré (1872-1877)

TARIR (ta-rir) v. a.
  • 1Mettre à sec. Tarir un étang, un puits. D'un ruisseau qui peut nuire interrompez la course, Et, pour faire encor mieux, tarissez-en la source, Boursault, És. à la cour, v, 6.

    Par extension. Tarir les larmes, les pleurs, faire cesser de pleurer Peuples, que cette belle fête à jamais tarisse vos pleurs, Malherbe, III, 1. Mes soins avec le temps pourront tarir ses larmes, Corneille, Théod. v, 7. À force de pleurer on tarit les larmes, Marivaux, Marianne, 6e part. Si je peins la bienfaisance Et les pleurs qu'elle tarit, Béranger, Halte-là.

    Tarir ses larmes, ses pleurs, cesser de pleurer. Apaisez vos soupirs et tarissez vos larmes, Corneille, Illus. com. III, 1.

    Fig. Peuple, fais voir ta joie à ces divinités Qui vont tarir le cours de tes calamités, Corneille, Toison d'or, Prol. sc. 4. Depuis ce jour fatal qui changea votre choix en tristesse, et qui tarit toutes les ressources de votre fortune, Massillon, Carême, Prière 2. Voulez-vous [ ô Seigneur] tarir la source de la race royale ? Massillon, Orais. funèb. Louis XI. Je dis : voilà le vice ; il use le bonheur, Il tarit l'avenir, Delille, Imag. VI.

  • 2 V. n. Être mis à sec, cesser de couler. Cette source a tari hier. Cette source est tarie depuis hier. Ne sais-tu pas que mon armée ne pouvait en un repas se désaltérer sans faire tarir des rivières ? Fénelon, Dial. des morts anc. (Xercès, Léonidas). Il y a des vaches dont le lait tarit absolument un mois ou six semaines avant qu'elles mettent bas, Buffon, Quadrup. t. I, p. 194. Que deviendraient ces enfants eux-mêmes, privés d'une mamelle qui tarirait en chemin ? Raynal, Hist. phil. XV, 4.

    Par extension. Rien ne tarit sitôt que les larmes, Vaugelas, Q. C. v, 5. C'est trop verser de pleurs, il est temps qu'ils tarissent, Corneille, Poly. II, 4.

  • 3 Fig. Cesser, s'arrêter, en parlant de quelque chose comparée à une source. Ce fertile sujet ne tarira jamais, La Fontaine, Contr. Un mensonge capable de faire tarir ces charités, Pascal, Prov. X. On vit tarir tout d'un coup les principales sources de la charité, Fléchier, Lamoignon. Les campagnes sont en friche… le commerce tarit, Fénelon, Tél. XI. La vieillesse languissante et ennemie des plaisirs… fait tarir dans ton cœur la source de la joie, Fénelon, ib. XIX.

    Ne point tarir sur un sujet, en parler sans cesse, y revenir souvent. Les hommes ne tarissent point en sots raisonnements sur les affaires présentes, Maintenon, Lett. à Mme la marquise de Dangeau, 11 juin, t. VII, p. 64, dans POUGENS. On m'assure qu'il ne tarit point sur vos louanges, Maintenon, Lett. au cardinal de Noailles, 25 déc. 1695. Tandis qu'une âme juste… ne peut tarir sur les récits de ses faiblesses, Massillon, Carême, Confession.

    Absolument. Il ne tarit point, il parle sans cesse de l'objet dont il s'agit. Le petit abbé y sera avec ses contes ; je ne sais où il les prend, mais il ne tarit point, Diderot, Lett. à Mlle Voland, 26 sept. 1762.

    L'entretien tarit, on n'a plus rien à se dire, on ne sait que se dire. Ce n'était pas que l'entretien tarît entre nous, et qu'elle parût s'ennuyer dans nos promenades, Rousseau, Conf. IX. La conversation des amis ne tarit jamais, disent-ils, Rousseau, Hél. v, 3.

  • 4Se tarir, v. réfl. Devenir à sec, cesser de couler. Cette source s'est tarie. Il y a encore une autre espèce de larmes qui n'ont que de petites sources, qui coulent et se tarissent facilement, La Rochefoucauld, Réfl. mor. n° 133.

HISTORIQUE

XIIIe s. Tout entour point l'erbe menue Qui vient pour l'iaue espesse etdrue, Et en iver ne puet morir, Ne que l'iaue ne puet tarir, la Rose, 1544. Et jamais n'est tarie Ma dolors ne garie, Rutebeuf, Théoph.

XVIe s. Les fonteines tarissent de tout point, Amyot, Cam. 5. L'on y void continuellement de nouveaux jettons qui poussent et croissent, et des vieux qui tarissent et meurent, De Serres, 564. Pour vous l'air se corrompe et le feu s'amortisse, La terr se desseiche, et la mer se tarisse, Du Bellay, J. III, 74, recto. Et disoit on, s'il [l'empereur Julien] eust gaigné la victoire contre les Parthes, qu'il eust faict tarir la race des bœufs au monde, pour satisfaire à ses sacrifices, Montaigne, III, 83.

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Étymologie de « tarir »

Berry, tairir, térir ; provenç. tarir ; de l'anc. haut-allem. tharrjan, dessécher.

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Emprunté au vieux-francique *tharrjan « sécher »[1]. À comparer avec l’anglais thirst (« soif ») et l’allemand Durst (« soif ») ou encore avec le latin torreo (« sécher ; brûler »).
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Phonétique du mot « tarir »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
tarir tarir

Fréquence d'apparition du mot « tarir » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « tarir »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « tarir »

  • J’ai appris à ne jamais tarir le puits de mon inspiration, à toujours m’arrêter quand il restait un peu d’eau au fond et à laisser sa source le remplir pendant la nuit.
    Ernest Hemingway
  • Cela fait déjà cinq années, que Vincent Cassel et Tina Kunakey sont ensemble, et leur amour ne compte pas tarir de sitôt. 
    amomama.fr — Vincent Cassel et Tina Kunakey, ensemble depuis 5 ans : aperçu de leur histoire d'amour
  • Musées. Réservoirs de beauté dont s'écoule sans tarir jamais le murmurant ruisseau de la bêtise.
    Jean-Claude Brisville
  • Cela signifiait que Durden faisait face à un tour crucial dans la strophe finale, et le prospect basé à Atlanta avait du mal à maintenir le rythme des tours précédents. Il a marché sur de nombreuses frappes de Gutierrez, tandis que ses tentatives de retrait ont été plus laborieuses que ce que nous avons vu lors des deux tours précédents. Cela signifiait qu’il passait la majeure partie de la manche à la réception des coups de poing et des coups de pied de Gutierrez, et il a été lâché par un genou à la tête alors que le réservoir d’essence du débutant commençait à se tarir dans les derniers instants.
    Marseille News .net — Notation des nouveaux arrivants à Las Vegas - Marseille News .net
  • C’est ce qu’espèrent vivement ses concepteurs, lesquels, à leur manière, n’ont pas laissé le pernicieux virus leur imposer sa loi, ni tarir leur créativité.
    Oumma — Un Hajj virtuel à l’heure du Coronavirus
  • Et elle n’est pas la seule à tarir d’éloges sur ce soin multifonctions. Les médias étrangers, à l’instar de Vogue USou duNew York Magazine, n’hésitent pas à l’élever au rang de « meilleur produit culte que l’on trouve dans les pharmacies françaises », aux côtés d’autres cosmétiques « frenchies ».
    Voici le soin culte que le monde envie aux Françaises… Il s’achète en pharmacie et ne coûte rien
  • Avec le déconfinement et la reprise des activités industrielles, certaines productions commencent à se tarir faute de commandes ou de débouchés.
    La Tribune — L'inventivité, indispensable pour réindustrialiser de façon durable

Traductions du mot « tarir »

Langue Traduction
Anglais dry up
Espagnol secarse
Italien asciugare
Allemand austrocknen
Chinois 干涸
Arabe يجف
Portugais secar
Russe высыхать
Japonais 乾かす
Basque lehortu
Corse asciugà
Source : Google Translate API

Synonymes de « tarir »

Source : synonymes de tarir sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « tarir »

Combien de points fait le mot tarir au Scrabble ?

Nombre de points du mot tarir au scrabble : 5 points

Tarir

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