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Seigneur

Variantes Singulier Pluriel
Masculin seigneur seigneurs

Définitions de « seigneur »

Trésor de la Langue Française informatisé

SEIGNEUR, subst. masc.

A. − FÉODALITÉ
1. Haut personnage laïc ou clerc détenant une seigneurie sur les terres et les personnes de laquelle il exerce la souveraineté, en toute indépendance lorsqu'il s'agit d'alleu, ou dans le cadre de liens personnels qui l'attachent d'une part à son suzerain et d'autre part à son vassal lorsqu'il s'agit de fief. Seigneur censier*, dominant, foncier, suzerain; seigneurs féodaux; au temps des seigneurs. Sous les Mérovingiens, sous les Carlovingiens (...) l'immense majorité des serfs appartenait à des seigneurs qui étaient en définitive à peu près des grands propriétaires fonciers possédant de plus en plus à titre individuel (Jaurès,Ét. soc.,1901, p. 153).
Seigneur haut(-)justicier. Seigneur qui avait droit de haute, moyenne et basse justice. Qu'il ne fût permis qu'aux seigneurs hauts justiciers d'avoir des pigeons, et non point aux seigneurs de fiefs sans justice, par la raison que ces animaux sont nuisibles aux semailles (Cahier doléances Valençay,1789ds Doc. hist. contemp., p. 33).Emmanuel de Croy, prince du Saint-Empire, baron et gouverneur de Condé, seigneur haut justicier des terres de Condé, de Fresnes et de Breuil (Bruay), rappelle qu'à ce dernier titre il peut s'autoriser à la fois des chartes du Hainaut et de l'édit de février 1722 (E. Schneider, Charbon,1945, p. 147).
Seigneur de paroisse. Seigneur ayant une église paroissiale dans sa haute justice. [Les tenures féodales] sont des fiefs concédés par les seigneurs de paroisses, sous condition de redevances, cens, droits de justice, services, etc. Je les ai vus abonder surtout en Bretagne, dans le Limousin, le Berry, la Marche, etc. (Young,1793ds Doc. hist. contemp., p. 25).
2. P. ext. Propriétaire d'une terre, d'un ancien fief auquel avaient été attachés certains droits, devenus souvent seulement honorifiques. Jeune, petit seigneur. Notre grand-père ayant acquis la terre et seigneurie, haute, moyenne et basse justice, après avoir reconnu et avoué tenir en fief, foi et hommage (...), la dite terre et seigneurie de Goncourt, fut seigneur de Goncourt et s'appela Huot de Goncourt (Goncourt,Journal,1860, p. 737).
3. Expr. et proverbes
Nulle terre sans seigneur. Nulle terre sans seigneur, avait dit la loi féodale (A. de Broglie, Diplom. et dr. nouv.,1868, p. 152).
Tandis que le vassal dort, le seigneur veille. Le seigneur peut saisir les fruits du fief en dépit du fait que le vassal ait omis de rendre foi et hommage. (Ds Ac. 1798, Littré, Guérin 1892).
Tant vaut le seigneur, tant vaut la terre. Le revenu de la seigneurie est fonction du soin qu'en prend le seigneur. (Dict. xixeet xxes.).
B. − HISTOIRE
1. Noble de haut rang remplissant une fonction importante et/ou faisant partie de l'entourage du monarque. L'étonnante lumière que les Mémoires [de Saint-Simon] nous ouvrent sur la mentalité d'un grand seigneur à la cour du Roi Soleil? (M. Bloch, Apol. pour hist.,1944, p. 25):
1. ... toute la chevalerie de France avait été moissonnée; le roi avait perdu sept de ses parens les plus proches (...). Parmi les seigneurs on comptait le comte de Dampierre, le sire de Rambure, le sire de Helly, messire Guichard Dauphin, le sire de Veschin, sénéchal de Hainaut, le comte de Vaudémont. Barante,Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 79.
Chambre des Seigneurs. Assemblée composée de hauts personnages et désignée de manière plus usuelle par Chambre des Lords ou Chambre haute (au Royaume-Uni, p. oppos. à Chambre des Communes ou Chambre basse), Chambre des Pairs (en France sous la Restauration). Venant de prendre son siège à la Chambre des Seigneurs de Prusse, dont il est membre de naissance (Goncourt,Journal,1861, p. 899).Dès lors, il suffira que les quatre éléments restants se groupent deux à deux − prélats et barons d'une part, représentants des comtés et des bourgs et villes d'autre part − pour que l'on voie apparaître deux Chambres dans le Parlement: la Chambre des Lords (c'est-à-dire des seigneurs) et la Chambre des Communes (Vedel,Dr. constit.,1949, p. 34).
Haut et puissant seigneur. [Appellation désignant sous l'Ancien Régime le possesseur d'une grande seigneurie titrée] La religion avoit averti les chevaliers de cette vanité des choses humaines, lorsqu'à la suite d'une longue énumération de titres pompeux: Haut et puissant Seigneur, messire Anne de Montmorency, connétable de France, etc., etc., elle avoit ajouté, priez pour son ame, pauvres pécheurs (Chateaubr.,Génie, t. 2, 1803, p. 349).
Péj. [P. oppos. à la noblesse milit.] Seigneur de parchemin. Homme de robe anobli de fraîche date. (Ds Littré, Guérin 1892).
2. Grand seigneur. Seigneur de haut rang et personnage important. Les grands seigneurs remirent au roi Henri leur soumission et leur serment scellés de leur sceau (Barante,Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24p. 324).Le seul grand seigneur catholique qui réside encore au milieu de ses vassaux est le duc de Leinster (Michelet,Journal,1834, p. 139).
C. −
1. Celui qui commande; maître. Quand les rois se regardent comme seigneurs absolus de tout ce que possèdent leurs sujets, les sujets enfouissent ce qu'ils possèdent ou le dissipent (Constant,Princ. pol.,1815, p. 116).Ainsi le seigneur du domaine, dans la rosée de l'aube, porte dans son cœur, en se promenant, jusqu'au sommeil des métayers (Saint-Exup.,Citad.,1944, p. 552).
a) Seigneur et maître/maître et seigneur. Maître absolu. Nous nous félicitions d'avoir tout entrevu, excepté cependant l'animal que l'on appelle raisonnable, et dont plusieurs se croient bonnement seigneurs et maîtres de la terre (Dusaulx,Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 246).Si le duc venait à disparaître, il serait lui, seul maître et seigneur de cette prodigieuse fortune (Bourges,Crépusc. dieux,1884, p. 282).
Au fig. (En) maître et seigneur. Sans partage. Le roman s'est établi en maître et seigneur dans la littérature. Il nous déborde, il nous inonde (Chênedollé,Journal,1833, p. 164).
Fam., plais. (Mon) seigneur et maître/(mon) maître et seigneur. (Mon) mari, (mon) époux, maître de maison tout puissant. Que m'importait (...) que les femmes fussent soumises, si d'autre part je ne savais comment aborder leur maître et seigneur? (Toepffer,Nouv. genev.,1839, p. 228).Folcoche (...) boursicotait à la petite semaine, donnant des leçons à son seigneur et maître, qui gérait « si mal » sa fortune (H. Bazin, Vipère,1948, p. 241).
b) Vieilli. Le grand(-)seigneur. L'empereur des Turcs. Synon. sultan (v. ce mot A 1 b).Dans la religion mahométane, les chefs de l'État se disent les descendants du prophète: tel est le grand-seigneur chez les Turcs, le sofi de Perse, le grand-mogol (Bern. de St-P.,Harm. nat.,1814, p. 297).Pascal dit qu'il faudrait avoir une raison bien épurée pour regarder comme un autre homme le grand Seigneur environné dans son superbe sérail de quarante mille janissaires (Mauriac,Journal 2,1937, p. 196).
c) ASTROL. Planète dominante d'une maison céleste. Chaque astre possède une « maison » qui lui appartient en propre: il est le seigneur de la maison, et son influence est « plus grande » là que partout ailleurs (Boll,Qq. sciences captivantes,1941, p. 194).Dis-moi, Hombrécito, le nom du Seigneur de l'heure? Jupiter? Vénus? Saturne? (Arnoux,Seigneur,1955, p. 143).
2. [Avec une majuscule] RELIG. Dieu, considéré comme le maître souverain et absolu de toutes choses. Esprit, voies, volonté du Seigneur; face, main, parole du Seigneur; maison, temple du Seigneur; le nom, la paix du Seigneur; Seigneur des armées; Seigneur des seigneurs. Si Dieu est le Seigneur des siècles, Satan est le prince du temps présent, qui est un temps d'iniquité (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 339):
2. Tertullien répond: Les termes Dieu et Seigneur ne sont pas assimilables. Le premier convient à Dieu pris en lui-même et pour lui-même, par conséquent toujours (...); et cela, parce qu'il désigne la substance même de Dieu, ou la divinité. Il en va tout autrement du mot Seigneur [it. ds le texte]; il ne désigne pas la substance, il se rapporte à la puissance divine, considérée non pas absolument, telle qu'elle fut toujours en Dieu, mais relativement, dans son exercice, temporel et contingent. Théol. cath.t. 4, 11920p. 1059.
Le jour du Seigneur. [P. réf. à Gen. II, 2] Jour que s'est réservé Dieu, le dimanche. Et voilà ce jour du Seigneur, ce dimanche qui m'est dû (H. Bazin, Vipère,1948p. 250).
Le Seigneur
[Ancien Testament] Dieu le Père. C'est pourquoi le Seigneur dit: Je connais les pensées des sages et je sais jusqu'à quel point elles sont vaines (Villiers de L'I.-A.,Contes cruels,1883, p. 387).Ce Dieu invisible se manifestait, sous des formes sensibles, à Moïse dans le buisson ardent; (...) et Moïse se voilait la face pour ne pas voir le Seigneur (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 964).
[Nouveau Testament] Le Christ, deuxième personne de la Trinité. − Il n'y a pas de lys des champs (...). − Alors pourquoi le Seigneur nous dit-il: « Regardez les lys des champs? » − Il y en avait sans doute de son temps, pour qu'il le dise; mais les cultures des hommes les ont fait disparaître (Gide,Symph. pastor.,1919, p. 909).
Notre-Seigneur. Le Christ. Quelle prière! Quelle ferveur! Quelle assiduité! Quelle confiance! Quelle familiarité avec Notre-Seigneur présent à l'autel! (Dupanloup,Journal,1860, p. 222).
Notre-Seigneur Jésus-Christ. Le Christ. Je vous adjure de faire aujourd'hui très exactement ce que vous feriez si Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même, accompagné de la Sainte Vierge, de tous les apôtres, de tous les Saints et Saintes et de tous les Anges, venait ici vous solliciter (Billy,Introïbo,1939, p. 113).
[Exclam. exprimant la surprise mêlée de crainte] Seigneur! Seigneur Dieu! Seigneur Jésus. Si votre père se réveillait! Seigneur Dieu! Pourvu qu'un malheur n'arrive pas! (Flaub.,Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 192).− Lui, seigneur Jésus?... Ah! le pauvre homme... il aurait bien trop peur (Mirbeau,Journal femme ch.,1900, p. 164).
(Être/se promener) dans les vignes du Seigneur. (Être) ivre. [Il] s'enivra trois ou quatre fois, pour la gaieté de la tante Caroline (...) qui répétait: − Je crois que mon jeune neveu se promène dans les vignes du Seigneur!... Mais il fut si malade, les lendemains, que la douleur des indigestions et des migraines l'assagit (Adam,Enf. Aust.,1902, p. 230).
D. −
1. Personnage important qui occupe une place de premier plan, qui a la suprématie dans un domaine où il exerce une grande influence, voire une domination. Seigneur de la banque, du textile. Ces grands féodaux sont, en Amérique, des seigneurs de l'argent. Ils appartiennent à des noblesses d'origines diverses. Les uns ont grandi légalement, au moins en apparence. Ce sont les seigneurs de la banque, de l'industrie et du commerce (Maurois,Mes songes,1933, p. 262):
3. Il y a une profonde insensibilité aux vertus qui surprend et scandalise beaucoup plus que le vice. Ceux que la bassesse publique appelle grands seigneurs, ou grands, les hommes en place, paraissent, pour la plupart, doués de cette insensibilité odieuse. Chamfort,Max. et pens.,1794, p. 41.
Race des seigneurs. [P. réf. à la doctrine, influencée par Nietzsche exaltant l'homme supérieur, établissant une hiérarchie entre les races et les nations et selon laquelle une race supérieure cherche à établir sa domination sur le monde] Synon. cour., péj. race aryenne*.Ils représentent les races inférieures, destinées à le rester éternellement; « peuples de nature » travaillant pour les autres races et, sans conteste, pour la « race des seigneurs » (Marin,Ét. ethn.,1954, p. 30).
2. Celui qui brille particulièrement dans un domaine où il détient une supériorité sur ses pairs. Seigneur de l'Art, du stade, du peloton. Ces grands seigneurs de la peinture (...) déploient une agilité merveilleuse à couvrir une toile (Baudel.,Salon,1846, p. 119).M. Villemain (...) ce haut et puissant seigneur qui régnait à l'Académie comme à l'Université et à qui chacun rendait sans qu'il se crût obligé à rien en retour (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 11,1869,p. 425, note).
3. (Grand) seigneur. Celui qui se distingue par sa noblesse, son élégance, sa générosité. Il était lié d'amour à toutes les terres et à tous les arbres de la terre. C'était lui le généreux, le prodigue, le grand seigneur! C'était lui, comme Guillaumet, l'homme courageux (Saint-Exup.,Terre hommes,1939, p. 167).Et voici, Messieurs, une école différente où ce n'est plus un maître ouvrier [Péguy] qui enseigne le socialisme, mais un grand seigneur [le maréchal Lyautey] les belles manières de l'âme (Cocteau,Poés. crit. II,1960, p. 165).
Loc. adv. En seigneur, en grand seigneur. À la manière, réelle ou supposée telle, d'un grand personnage; comme le ferait un grand seigneur. J'allais voir près de Loisy mon pauvre oncle, mort aujourd'hui. Depuis trois ans, je dissipe en seigneur le bien modeste qu'il m'a laissé (Nerval,Filles feu, Sylvie, 1854, p. 598).Le trio s'installait gaiement autour d'une table et, en grand seigneur, Mimar offrait une tournée (Dabit,Hôtel Nord,1929, p. 57).
Vivre en seigneur, en grand seigneur. ,,Vivre sans rien faire et magnifiquement`` (Ac. 1835-1935). Les nouveaux maîtres, ayant des mœurs rurales grossières, ne vivraient pas en grands seigneurs, mais en chefs de grands domaines (Sorel,Réflex. violence,1908, p. 128).
Vêtu, logé comme un (grand) seigneur. ,,Très bien vêtu, très bien logé`` (Ac. 1835-1935).
Souvent péj. Faire le, jouer au (grand) seigneur. Faire l'important; dépenser beaucoup, par magnificence ou ostentation, avec grandeur. Gobseck a loué l'hôtel du comte, il va passer les étés dans les terres, fait le seigneur, construit les fermes, répare les moulins, les chemins, et plante des arbres (Balzac,Gobseck,1830, p. 436).La belle découverte! tu voudrais (...) faire le grand seigneur, rouler en carrosse (Augier,Habit vert,1849, p. 270).
En appos. avec valeur d'adj. inv. Grand seigneur. Madame, je suis toujours le même, mais un ancien négociant est et doit être grand seigneur avec méthode, avec économie, il porte en tout ses idées d'ordre (Balzac,Cous. Bette,1846, p. 282).Il avait une allure très grand seigneur, ce souverain mépris pour toute excuse (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p. 181).
4. Proverbe. À tout seigneur tout honneur/à tous seigneurs tous honneurs. Il faut rendre à chacun ce qui lui est dû, selon son rang, son mérite, sa fonction. Quand je serai sergent, je serai quelque chose, et j'épouserai Pierrette. Un sergent, c'est un seigneur, et à tout seigneur tout honneur (Vigny,Serv. et grand. milit.,1835, p. 99).Gabriel à Caroline: On peut faire deviner les objets? Caroline à Gabriel: (...) L'abbé va sortir le premier: à tout seigneur, tout honneur (Mauriac, Feu sur terre,1951, i, 1, p. 18).
Au fig. Il faut commencer par le plus important. À tout seigneur tout honneur, commençons par l'horlogerie (Decaux,Mesure temps,1959, p. 30).
5. Vieilli. [Gén. suivi d'un n. propre]
a) [Appellation, titre, terme d'adresse exprimant la révérence] Elle me dit: − Mon officier, où me menez-vous? − À la prison, ma pauvre enfant, lui répondis-je (...). − Hélas! Que deviendrai-je? Seigneur officier, ayez pitié de moi. Vous êtes si jeune, si gentil! (Mérimée,Carmen,1845, p. 34).− Mon cher seigneur, dit Giulia, n'avez-vous pas soif? Ne boiriez-vous pas? − Oui, répondit le Duc; que l'on m'apporte du lait... (Bourges,Crépusc. dieux,1884, p. 317).
P. iron. Maintenant, voyons, qu'est-ce que le seigneur Luigi Vampa? Est-il berger ou patricien? Est-il jeune ou vieux? (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 431).
b) THÉÂTRE. [Titre que se donnent les personnages masculins de haut rang dans la tragédie classique ou dans des pièces à sujet historique] Lorenzo: Voilà le soleil qui se couche; je n'ai pas de temps à perdre (...). Il frappe à une porte. Holà! seigneur Alamanno! Holà! (Musset,Lorenzaccio,1834, iv, 7, p. 232).Fabio: (...) À demain donc. Marcelli: À demain, seigneur Fabio (Nerval,Filles feu, Corilla, 1854, p. 670).
REM. 1.
Seigneuresse, subst. fém.,rare. Épouse du seigneur. Un page vint annoncer que deux inconnus, à défaut du seigneur absent, réclamaient tout de suite la seigneuresse (Flaub.,St Julien l'Hospitalier,1877, p. 109).
2.
Seigneuriser, verbe.a) Empl. trans. Dominer, régner sur. (Ds Guérin 1892, Nouv. Lar. ill.). P. métaph. Quelque petit castel perché là (...) qui seigneurisait les marais (Balzac,Béatrix,1838, p. 84).Empl. pronom. Se donner le titre, l'apparence d'un seigneur. Il avait été chevalier de l'Ordre et s'était « seigneurisé » sous le nom de comte de La Vauguyon (La Varende,Saint-Simon, 1955, p. 218).b) Empl. intrans., péj. Exercer le pouvoir d'un seigneur. Veut-il du vin, elle lui verse de la cervoise; veut-il du pain blanc, elle lui sert du gruau; elle n'a plaisir que de lui désobéir, car c'est elle qui « seigneurise » (Faral,Vie temps st Louis,1942, p. 148).
3.
Sénieur, subst. masc.,hist. eccl. ,,Nom qu'on donnait dans plusieurs communautés au plus ancien, au doyen``(Ac. 1835, 1878). ,,Le sénieur de Sorbonne`` (Ac. 1835, 1878).
Prononc. et Orth.: [sε ɳ œ:ʀ], [se-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 842 sendra cas suj. sing. féod. « celui de qui dépendent des terres, des personnes » (Serments Strasbourg ds Henry Chrestomathie t. 1 1970, p. 1: karlus meos sendra); fin xes. senior cas rég. sing. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 251: lo saludent cum senior); ca 1050 seignor (Alexis, éd. Chr. Storey, 600); ca 1100 seignur cas suj. sing. (Roland, éd. J. Bédier, 3056 [ici par exception, habituellement sire au cas suj.]); b) 1349 a tous seigneurs toutes honneurs (G. de Machaut, Jugement du Roy de Navarre, 1472 ds Œuvres, éd. E. Hoepffner, t. 1, p. 187); 1606 a tout seigneur tout honneur (Proverbia gal. et latina, p. 2b ds Nicot); 2. a) 2emoit. xes. senior cas rég. sing. « Dieu » (St Léger, éd. J. Linskill, 239); fin xes. sennior (Passion, 80); b) 1680 Seigneur! interj. (Mmede Sévigné, Corresp., 15 juin, éd. R. Duchêne, t. 2, p. 975); 1840 seigneur Dieu! (Bayard et Dumanoir, Les Guêpes, VI in Répertoire dram., IV, Henriot-Beck ds Quem. DDL t. 6); 3. a) ca 1050 en apostrophe, terme de civilité seignors (Alexis, 621); 1642 lang. class. Seigneur (Corneille, Polyeucte, 1763); b) ca 1100 seignurs titre honorifique donné aux personnages de haut rang (Roland, 2968); 4. a) ca 1050 seinur « mari » (Alexis, 155); b) 1662 seigneur et maître p. plaisant. « mari » (Molière, École des femmes, III, 2: son Seigneur et son Maistre); 5. 1176 seignor fig. « maître » (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 3842-43: Et qui a Amor se comande Son mestre et son seignor an feit); 6. ca 1200 grant sanior « personne riche, de condition élevée » (Poème moral, éd. A. Bayot, 1801-02: tot seront grant sanior Tant avront d'abundance); 1665 grand seigneur (La Fontaine, Contes, 1repart., II, 58, éd. H. Régnier, t. 4, p. 69: Janot n'est pas fort grand seigneur); 1690 faire le grand seigneur (Fur.); 7. 1939 cycl. (Les Sports, 2 juill. in Lapaille, p. 39 ds Quem. DDL t. 13: les grands seigneurs du peloton). Du lat. seniorem, accus. de senior « plus âgé » (compar. de senex « vieux »), subst. « vieillard; soldat de plus de quarante cinq ans; ancien dans une assemblée » devenu dès le b. lat. et notamment en lat. chrét. un terme de respect: « ancien; chef d'une communauté chrétienne, notable d'une communauté chrétienne; ancien moine, supérieur d'une communauté monastique; seigneur (en parlant d'un évêque, d'un roi) », v. aussi FEW t. 11, p. 458 et Hollyman, pp. 98-109. Le nomin. senior a donné l'anc. cas suj. sendra (cf. moindre/mineur), très tôt remplacé par sire* (cf. également sieur). Fréq. abs. littér.: 8 454. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 18 438, b) 10 685; xxes.: a) 9 506, b) 8 776.
DÉR.
Seigneuriage, subst. masc.,hist. du dr. Droit qu'un seigneur battant monnaie, puis le roi, prélevait sur la fabrication de cette monnaie. Dans d'autres temps et dans d'autres pays, les gouvernemens ont cru pouvoir retenir sur les métaux qu'on portait à leurs ateliers, outre leurs frais de fabrication, un droit régalien qu'ils ont nommé droit de seigneuriage (Say,Écon. pol.,1832, p. 251).La recommandation relative au seigneuriage avait déjà été concédée par Calonne, puisque celui-ci avait limité le seigneuriage au coût véritable de la refonte. Par ce célèbre édit de Calonne, qui prescrivait aussi la refonte, le droit de seigneuriage a été pratiquement abandonné pour la France (Shaw,Hist. monnaie,1896, p. 136). [sε ɳ œ ʀja:ʒ], [se-]. Att. ds Ac. 1694-1878. 1resattest. a) ca 1130 seignurage « seigneur » (Lois G. le Conquérant, éd. J. E. Matzke, § 29), b) ca 1165 seignorage « seigneurie, autorité seigneuriale » (Troie, éd. L. Constans, 6911), c) 1320 signerage « droit seigneurial » (Cart. du Hainaut, n o16, Chron. belg. ds Gdf.: le souverainetei de signerage et de haute justice), d) 1359 seignoraige « droit prélevé par le souverain sur la fabrication des monnaies » (Arch. du Nord, B 1596, f o78 ds IGLF: sleyscat et seignoraige de noz dictes monnoies), 1386 seignourege (doc. belge ds Bibl. de l'Éc. des Chartes t. 89, p. 349 ds Fonds Barbier), 1421 seigneuriage (Ordonn. des Rois de France, t. 11, p. 121); de seigneur, suff. -age* (-iage prob. sous l'infl. de seigneurie*). Cf. le lat. médiév. senioraticus « autorité seigneuriale; redevance due au seigneur » (xes. ds Nierm.).
BBG. Dub. Pol. 1962, p. 417. − Foulet (L.). Sire, messire. Romania 1951, t. 72, pp. 340-346, 504-528. − Hollyman 1957, p. 89, 102, 106 - 107, 166. − O'Gorman (R.). Encore anc. fr. Sire, Seigneur « Beau-père ». Romania 1965 t. 86, pp. 393-394. − Planche (A.). Moy. Âge et presse quotidienne. Persp. médiév. 1976, n o2, p. 81. − Quem. DDL t. 13, 31 (s.v. seigneuriser), 32. − Regnier (Cl.). Sur un emploi de seigneur qui manque à Godefroy. Romania. 1960, t. 81, pp. 522-524 ; À propos de sire, seigneur « beau-père ». Romania. 1962, t. 83, pp. 117-118. − Robin (R.). Hist. et ling.: premiers jalons. Lang. fr. 1971, n o9, pp. 52-54.

Wiktionnaire

Interjection - français

seigneur \sɛ.ɲœʁ\

  1. (Québec) Terme servant d’euphémisme à la majorité des sacres et jurons.

Nom commun - français

seigneur \sɛ.ɲœʁ\ ou \se.ɲœʁ\ masculin

  1. (Histoire) Maître, possesseur d’un pays, d’un État, d’une terre.
    • N’est-il pas nécessaire de faire en sorte que les seigneurs s’occupent avec plus de vigilance dans leurs terres de l’administration de la justice civile, criminelle, et des règlements de police ? — (Comte de Sanois, Questions proposées à toutes les assemblées, par un membre de la noblesse de celle de Meaux, 13 mars 1789)
    • Écoutez bien, je dis pour changer : O bon peuple de Paris ! vous êtes un tas de niais, et vos seigneurs, vos nobles de robe et d’épée, ne sont que d’hypocrites fraudeurs et de fieffés escogriffes ! — (Clémence Robert, Les Voleurs du Pont-Neuf, Paris : chez C. Lévy, 1883, chap. 27)
    • D’une unité et d’une simplicité plus larges que celles de l’Empire romain, le monde passa, d’un seul coup, à une fragmentation aussi complète que celle du moyen–âge, à la période des seigneurs féodaux, brigands et pillards. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 416 de l’édition de 1921)
    • Il était difficile aux juifs d’échapper à leur sort, car, étant serfs de leurs seigneurs, ils n’avaient pas le droit de se déplacer comme ils l’auraient voulu. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
  2. (Noblesse) Titre que l’on donne à quelques personnes distinguées par leur dignité ou par leur rang, pour leur faire plus d’honneur.
    • Haut et puissant seigneur.
    • Un grand seigneur.
    • Il fait le grand seigneur.
    • Se donner des airs de grand seigneur.
    • Le Grand seigneur : se disait du Sultan.
    • Vivre en grand seigneur : vivre sans rien faire et magnifiquement.
    • Vêtu, logé comme un grand seigneur : très bien vêtu, très bien logé.
    • (Familier) C’est un petit seigneur, se dit d’un homme qui affecte de l’importance et qui n’en a pas.
  3. Par plaisanterie, une femme dit de son mari :
    • Mon seigneur et maître.
  4. (Religion) Dieu.
    • […] ; et les grand-mères au tricot ou au rouet d’ajouter de ferventes oraisons à leurs prières habituelles : « Seigneur, seigneur, mon Dieu ne nous enlève pas nos tenderies, par J.-C. notre Sauveur. » — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SEIGNEUR. n. m.
Maître, possesseur d'un pays, d'un État, d'une terre. Il est principalement d'usage en termes de Féodalité. Seigneur souverain. Seigneur d'une ville, d'un bourg, d'un village. Il était seigneur de plusieurs grandes terres. Rendre foi et hommage à son seigneur. Il est aussi le Titre qu'on donnait à quelques personnes distinguées par leur dignité ou par leur rang, pour leur faire plus d'honneur. Haut et puissant seigneur. Un grand seigneur. Il fait le grand seigneur. Se donner des airs de grand seigneur. Voyez aussi MONSEIGNEUR. Par excellence, Le Seigneur, Dieu. Notre-Seigneur, JÉSUS-CHRIST. Le Grand Seigneur se disait du Sultan. Vivre en grand seigneur, Vivre sans rien faire et magnifiquement. Vêtu, logé comme un grand seigneur, Très bien vêtu, très bien logé. Fam., C'est un petit seigneur se dit d'un Homme qui affecte de l'importance et qui n'en a pas. Par plaisanterie, une femme dit de son mari : Mon seigneur et maître. Prov., À tous seigneurs tous honneurs, à tout seigneur tout honneur, Il faut rendre à chacun ce qui lui est dû d'après son rang, sa dignité.

Littré (1872-1877)

SEIGNEUR (sè-gneur ; au XVIe siècle, d'après Palsgrave, p. 56, on prononçait sei-nieur ; et d'après Pelletier, p. 113, si-gneur) s. m.
  • 1Celui qui a l'autorité féodale sur certaines personnes ou sur certaines propriétés. Rendre foi et hommage à son seigneur. Il est seigneur de cinq ou six paroisses, Sévigné, 161. Sans commettre l'autorité du roi son seigneur, la reine d'Angleterre employait son crédit à procurer un peu de repos aux catholiques, Bossuet, Reine d'Anglet. Le peuple a peu gagné à l'abaissement des seigneurs ; ceux-ci ont encore plus perdu ; mais il est plus avantageux à l'État qu'ils aient tout perdu, que s'ils avaient tout conservé, Duclos, Consid. mœurs, 6.

    Fig. Les grands apôtres eux-mêmes, pleins de cet esprit qui est le seigneur des sciences et la source des lumières, Massillon, Carême, Vérit. culte.

  • 2 Par extension. Maître, possesseur d'un pays, d'un État. Ne connaissant que vous de maître et de seigneur, Mairet, Solim. II, 6. Oser arrogamment se vanter à mes yeux D'être juste seigneur du bien de nos aïeux, Corneille, Héracl. I, 2.

    Seigneur et maître, voy. MAÎTRE 1.

  • 3Titre qu'on donne à quelques personnes distinguées par leur dignité ou par leur rang pour leur faire plus d'honneur. Haut et puissant seigneur. Un seigneur de la cour. Je m'imagine que celui qui s'est le premier appelé haut et puissant seigneur, se regardait comme élevé sur la tête de ses vassaux, et que c'est ce qu'il a voulu dire par cette épithète de haut, si peu convenable à la bassesse des hommes, Nicole, Ess. de mor. 1er traité, ch. 1. Scipion, qui était le plus grand seigneur de Rome, Rollin, Hist. anc. Œuvr. t. IX, p. 347, dans POUGENS. C'était un de ces vieux seigneurs qui, par leurs manières galantes et polies, font oublier leur âge et savent encore plaire aux femmes, Lesage, Gil Bl. I, 11. Je conviens qu'il y a de fort plats seigneurs qui ne méritent guère qu'on ait de la considération pour eux ; mais ils peuvent nuire, il faut les craindre, Lesage, ib. VII, 5. N'ai-je pas l'air un peu trop seigneur ? Marivaux, l'Épreuve, sc. 1. Tous ces demi-seigneurs sans talents et sans âmes, Qui bornent leurs exploits à tromper quelques femmes, Dorat, Feinte par amour, II, 2. Marceline : Sémillant, généreux, généreux… - Bartholo : Comme un voleur. - Marceline : Comme un seigneur, Beaumarchais, Mar. de Fig. I, 4. C'est un vieux seigneur qui a toute la galanterie et toute la politesse de l'ancienne cour, Genlis, Théâtre d'éd. Méchant par air, I, 7.

    Vêtu, logé comme un seigneur, très bien vêtu, très bien logé.

    Vivre en seigneur, en grand seigneur, vivre sans rien faire et magnifiquement.

    En plaisantant et par ironie, homme qui est loin d'être un seigneur. Vous voyez un seigneur [Strabon, suivant de Démocrite] fort satisfait de soi, Un convive échappé de la table du roi ; Il tient bon ordinaire et je l'en félicite, Regnard, Démocrite, IV, 7. Ce discours me surprend de la part d'un seigneur [un financier] de qui je ne croyais pas avoir l'honneur d'être connu, Alain, l'épreuve réciproque, sc. 15.

    Fig. C'est un petit seigneur, se dit d'un homme qui affecte une importance ridicule.

  • 4Un grand seigneur, un seigneur d'un très haut rang. En use en grand seigneur, S'épuise en dons, La Fontaine, Belph. Qu'est-ce à votre avis, que d'être grand seigneur ? c'est être maître de plusieurs objets de la concupiscence des hommes, et ainsi pouvoir satisfaire aux besoins et aux désirs de plusieurs, Pascal, Condit. des grands, III. C'est ainsi qu'il tâche de lui donner son esprit de règle et d'économie, et de lui ôter un air de grand seigneur, de qu'importe ? d'ignorance et d'indifférence, qui conduit fort droit à toutes sortes d'injustices, et enfin à l'hôpital, Sévigné, 10 déc. 1688. Les grands seigneurs sont pleins d'égards pour les princes, c'est leur affaire : ils ont des inférieurs, La Bruyère, VIII. Un grand seigneur est un homme qui voit le roi, qui parle aux ministres, qui a des ancêtres, des dettes et des pensions, Montesquieu, Lett. pers. 88. On vit d'abord paraître Deux courtisans par l'intérêt unis… Vint un courrier, qui dit qu'auprès du maître Vaquait alors un beau poste d'honneur, Un noble emploi de valet grand seigneur, Voltaire, Temple de l'amitié. M. le duc de Choiseul m'a écrit une fort jolie lettre ; mais il est si grand seigneur que je n'ose l'aimer, Voltaire, Lett. d'Argental, 4 mai 1761. Grand seigneur est un mot dont la réalité n'est plus que dans l'histoire, Duclos, Consid. mœurs, 6. Mon fils, c'est l'étoile rapide D'un très grand seigneur nouveau-né ; Le berceau qu'il a laissé vide, D'or et de pourpre était orné, Béranger, Étoiles qui filent.

    Fig. La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable… toutes ces misères mêmes prouvent sa grandeur ; ce sont misères de grand seigneur, misères d'un roi dépossédé, Pascal, Pens. I, 3, éd. HAVET.

    Ne pas sortir du grand seigneur, avoir incessamment à la bouche le nom de grands seigneurs. Ô l'ennuyeux conteur ! Jamais on ne le voit sortir du grand seigneur, Molière, le Mis. II, 5.

    N'être pas grand seigneur, être un petit personnage, n'avoir guère de fortune. Comme Janot n'est pas fort grand seigneur, Pour cent écus vous lui ferez tout dire, La Fontaine, Rich.

  • 5Gros seigneur se dit quelquefois pour grand seigneur, mais avec une nuance qui indique surtout la richesse. Le comte est trop gros seigneur pour se laisser gouverner par l'intérêt, Dancourt, la Folle enchère, sc. 20.
  • 6Il s'est dit comme terme de civilité à peu près comme on dit aujourd'hui monsieur. La jeune Dorimène fille du seigneur Alcantor avec le seigneur Sganarelle qui n'a que cinquante-trois ans ! ô le beau mariage ! Molière, Mar. forcé, 2.
  • 7Terme de convention dont les poëtes tragiques usent pour le dialogue de leurs personnages. Achille à Agamemnon : Un bruit assez étrange est venu jusqu'à moi ; Seigneur, je l'ai jugé trop peu digne de foi…, Racine, Iph. IV, 6. La mauvaise habitude où nous avons toujours été d'appeler nos personnages de tragédies seigneurs ; c'est un nom que les Romains ne se donnèrent jamais, Voltaire, Comm. Corn. Rem. Sertor. I, 1. Les étrangers crèvent de rire quand ils voient dans nos tragédies le seigneur Agamemnon et le seigneur Achille qui lui demande raison aux yeux de tous les Grecs, et le seigneur Oreste brûlant de tant de feux pour madame sa cousine, Courier, Trad. d'Hérodote, préface.
  • 8Titre que l'on donnait collectivement aux membres des états généraux et des cours souveraines. Au roi et à nos seigneurs de son conseil.
  • 9 Absolument. Le Seigneur, Dieu (on met une S majuscule). Le Seigneur notre Dieu est lui-même le Dieu des dieux et le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, puissant et terrible, Sacy, Bible, Deutéron. X, 17. Vous servirez le Seigneur votre Dieu, afin que je bénisse le pain que vous mangerez et les eaux que vous boirez, et que je bannisse toutes les maladies du milieu de vous, Sacy, ib. Exode, XXIII., 25. Mais, à vous dire tout, ce Seigneur des seigneurs Veut le premier amour et les premiers honneurs, Corneille, Pol. I, 10.

    Le jour du Seigneur, le samedi chez les Juifs, le dimanche chez les chrétiens.

    Seigneur Dieu ! ou, simplement, Seigneur ! sorte d'exclamation. Ah ! Seigneur ! quelle nouvelle est-ce là !

    Le Seigneur, se dit aussi de Jésus-Christ.

  • 10Notre-Seigneur, Jésus-Christ (avec une N et une S majuscules).

    Recevoir Notre-Seigneur, recevoir l'eucharistie. Je crains bien que nous ne perdions cette fois M. de la Rochefoucauld ; sa fièvre a continué ; il reçut hier Notre-Seigneur, Sévigné, 412.

  • 11Le Grand Seigneur, l'empereur des Turcs, le sultan (avec un G et une S majuscules). Il faudrait avoir une raison bien épurée pour regarder comme un autre homme le Grand Seigneur, environné, dans son superbe sérail, de quarante mille janissaires, Pascal, Pens. II, 3, édit. HAVET. Si l'on demande pourquoi le Grand Seigneur a fait depuis peu périr cent mille hommes devant Candie, on peut répondre sûrement que ce n'est que pour attacher encore à cette image intérieure qu'il a de lui-même le titre de conquérant, Nicole, Ess. de mor. 1er traité, ch. I. Au milieu de ces grands embarras (1745), on reçut l'offre inouïe d'une médiation à laquelle on ne s'attendait pas ; c'était celle du Grand Seigneur ; son premier vizir écrivit à toutes les cours chrétiennes…, Voltaire, Louis XV, 17.
  • 12 Terme d'astrologie. Seigneur d'une maison céleste, la planète qui domine dans une maison.

PROVERBES

Tandis que le vassal dort, le seigneur veille, le seigneur peut saisir et faire les fruits siens, tant que le vassal néglige de lui porter foi et hommage.

Seigneur de parchemin, homme de robe anobli.

Un grand seigneur, un grand clocher et une grande rivière sont trois mauvais voisins.

À tout seigneur tout honneur, ou à tous seigneurs tous honneurs, il faut rendre à chacun ce qui est dû à sa dignité.

Tant vaut le seigneur, tant vaut sa terre.

REMARQUE

On peut dire : de grands seigneurs, ou des grands seigneurs, suivant que l'on considère grands seigneurs comme formant deux mots ou formant une locution. Des princes un peu subalternes, Des grands seigneurs un peu modernes Ont aujourd'hui les vieux châteaux, Chénier M. J. Épît. à Delille.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

SEIGNEUR, (Gram. & Jurispr.) signifie en général celui qui a quelque puissance ou supériorité politique sur d’autres personnes.

Ce terme de seigneur vient du latin senior, parce qu’anciennement chez presque toutes les nations, les vieillards étoient ceux qui gouvernoient les autres.

C’est ainsi que chez les Hébreux & les Juifs senes populi ac magnates ou judices, étoient synonymes, & signifioient les magistrats & juges qui gouvernoient le peuple.

De même, chez les Romains le sénat fut ainsi appellé à senio.

C’est de-là que le titre de seigneurs est demeuré aux princes, aux prélats & aux autres grands de l’état, grands du royaume, aux officiers des cours souveraines & autres personnes, qui ne tirent ce titre que de leur office ou fonction.

On entend aussi par le terme de seigneur celui qui tient en fief la justice d’un lieu, ou qui possede quelqu’héritage, soit en fief ou en franc-aleu.

Les seigneurs sont de plusieurs sortes ; les grands & les moindres.

Les grands seigneurs étoient anciennement appellés leudes & fideles regni, les féaux, vavassores, vassalli dominici.

Présentement les grands seigneurs sont les princes souverains ou ceux qui ont le titre de prince, sans néanmoins être souverains, les ducs, les comtes, les marquis, les barons.

Les moindres seigneurs sont tous les autres seigneurs, soit titrés, tels que les vicomtes, vidames, châtelains, ou non titrés, comme les simples seigneurs justiciers ou de fief. Voyez ci-après le mot Seigneurie. (A)

Seigneur bas-justicier, est celui qui ne tient en fief que la basse-justice. Voyez Justice.

Seigneur censier, ou censuel, est celui qui a donné un héritage, à la charge d’un cens, & auquel le payement de ce cens est dû.

Seigneur-foncier, ou Chef-Seigneur, ou très-foncier, est le premier seigneur ou propriétaire de l’héritage, celui qui a la plus ancienne redevance fonciere imposée sur cet héritage. Voyez l’auteur du grand Coutumier, liv. IV. tit. de justice-fonciere, Dumoulin, Loyseau.

Seigneur direct, ou féodal, est celui duquel un héritage releve, soit en fief ou en censive. Voyez Seigneur féodal, foncier, Direct & Seigneurie.

Seigneur dominant, est celui dont un fief releve directement & immédiatement. On l’appelle ainsi par opposition au vassal qui est appellé seigneur du fief servant. Coutume de Paris, art. li. & lviij.

Seigneur ecclésiastique, est un bénéficier qui possede quelque seigneurie attachée à son bénéfice.

Seigneur engagiste, est celui qui tient du roi quelque terre ou seigneurie, à titre d’engagement, c’est-à-dire, sous faculté perpétuelle de rachat. Voyez Domaine, Engagement & Engagiste.

Seigneur féodal, ou feudal, ou Seigneur de fief, est celui qui tient un héritage en fief.

On entend souvent par ce terme le seigneur dominant, relativement au vassal.

Seigneur de fief, est celui qui est propriétaire d’un fief, c’est-à-dire, qui tient d’un autre seigneur un bien, à la charge de la foi & hommage. Voyez Fief, Foi, Hommage

Seigneurs des fleurs-lys ; on appelloit ainsi anciennement ceux qui tenoient le parlement, à cause qu’ils siégeoient sur les fleurs de lys. Voyez les Ordonnances de la troisieme race, tome III. p. 48 de la préface.

Seigneur foncier, ou très-foncier, est celui qui a la plus ancienne redevance fonciere sur un héritage. Voyez la coutume d’Orléans, art. ccxiv. cccxxvij. la Marche, art. cxxxiv. L’oyseau, du déguerpissem. liv. I. ch. v. n. 11.

Seigneur gagier ; c’est ainsi qu’en quelques pays l’on appelle le seigneur engagiste. Voyez Stokman. décis. 90.

Seigneur haut & puissant, est le titre que prennent les grands du royaume & ceux qui possedent des seigneuries titrées.

Ce titre paroît imité de ces braves qui étoient auprès du roi, & que Grégoire de Tours appelle fortes. Voyez Morery, tom. I. pag. 72.

Personne ne doit régulierement prendre ce titre, qu’il n’y soit fondé. Et dans les foi & hommages, aveux & dénombremens qui se rendent aux chambres des comptes, quand on trouve ce titre pris par quelqu’un qui ne paroît pas y être fondé, on ordonne qu’il en justifiera.

Seigneur haut-justicier, est celui qui tient en fief une haute-justice. Voyez Justice & Jurisdiction.

Seigneur jurisdictionnel, est celui qui a la justice. Ce terme paroît usité au parlement de Grenoble, pour dire seigneur justicier, ainsi qu’on peut le voir dans Chorier, en sa jurisprudence de Guypape, pag. 94.

Seigneur libre, ou plutôt libre Seigneur, titre que prend le seigneur de Saint-Maurice dans le Mâconnois, terre possédée depuis plus de six cens ans par la maison de Chevriers, avec une partie du péage de Mâcon en fief-lige. François Léonard, marquis de Chevriers, & Claude-Joseph, son pere, sont qualifiés l’un & l’autre libre seigneur de saint Maurice. Voyez le Mercure de Juin 1749, tome I. page 212. Ce titre de libre seigneur peut signifier que cette terre est un franc-aleu, ou qu’elle n’est tenue qu’à simple hommage & non en fief-lige, comme la portion du péage de Mâcon que le même seigneur tient en fief-lige.

Seigneur-lige, se prend quelquefois pour celui auquel est dû l’hommage-lige ; mais en Bretagne il signifie le seigneur le plus prochain, c’est-à-dire, le seigneur immédiat. Voyez la Coutume de Bretagne, articles ccclxxij. ccclxxv. ccclxxviij. ccclxxxiv, & les mots Lige, Hommage-lige, & Seigneur prochain.

Seigneur de lois, ou en lois. On entendoit anciennement par-là une personne versée dans l’étude du droit, un jurisconsulte. On créoit des chevaliers en lois. Voyez Beaumanoir, ch. xxxviij. p. 203. lign. 28, & le recueil des Ordonnances de la troisieme race, tom. III. pag. 48 de la préface, & pag. 346 de l’ouvrage, lign. 22.

Seigneur moyen-justicier, est celui qui ne tient en fief que la moyenne-justice. Voyez Justice.

Seigneur de paroisse, est celui dans la haute-justice duquel une église paroissiale se trouve bâtie. Néanmoins dans le comté de Chaumont, ceux qui ont la moyenne justice sur le terrain où est bâtie l’église, se qualifient seigneurs de la paroisse. Voyez Guyot en ses Observations sur les droits honorifiques, pag. 128.

Seigneur en partie, est celui qui n’a pas à lui seul la totalité de la seigneurie d’un lieu, mais seulement une portion de cette seigneurie.

Seigneur patron, est celui qui jouit d’un droit de patronage attaché à sa seigneurie. Voyez Patron, Patronage, Seigneur, Seigneurie, Droits honorifiques.

Seigneur plus près du fond, c’est le seigneur immédiat. Voyez la coutume du Poitou, art. 22 ; Angoumois, tit. 1, art. 12.

Seigneur prochain ou proche, en Bretagne signifie le seigneur immédiat dont on tient en plein fief, à la différence du seigneur supérieur ou suzerain dont on releve en arriere-fief. Bretagne, art. 372, 375, 378, 384.

Seigneur profitable, en la coutume de Clermont, art. 108 & 109, est celui qui jouit du fond même de l’héritage, à la différence du seigneur direct, qui n’a droit de réclamer sur cet héritage que la foi ou le cens. C’est ce que l’on appelle ailleurs seigneur utile, & pour parler plus clairement, le propriétaire.

Seigneur redouté ou très-redouté, titre donné anciennement à quelques-uns de nos seigneurs. Philippe le bel fut le premier qui souffrit qu’on lui donnât ce titre. Voyez les ordonnances de la troisieme race, tome I. p. 793, & les lettres histor. sur les parlemens, tome II. p. 254.

Seigneur spirituel, on entend par ce terme un prélat qui a la puissance publique ecclésiastique dans un certain district, comme un évêque, un abbé ou autre bénéficier. Voyez Abbé, Évêque, Jurisdiction ecclésiastique, Prélat.

Seigneur subalterne, est le seigneur justicier autre que le roi, duquel il est inférieur & vassal ou arriere-vassal, & ressortit en la juridiction royale. Voyez la coutume de Berry, tit. 2, art. 14, 21, 35 ; tit. 5, art. 28, 55 ; tit. 6, art. 6, tit. 9, art. 10, tit. 10, art. 3.

Seigneur suzerain, s’entend quelquefois de tout seigneur autre que le souverain ; mais dans l’usage ordinaire on entend par ce terme le seigneur qui est au-dessus du seigneur dominant, & duquel un héritage releve en arriere-fief. Voyez Suzerain & Suzeraineté.

Seigneur temporel, est celui qui a la seigneurie publique profane d’un lieu, à la différence du seigneur spirituel qui n’en a la jurisdiction que pour le spirituel.

Seigneur très-foncier, voyez Chef, Seigneur & Seigneur foncier.

Seigneur vicomtier, quasi vice-comitis, est celui qui a la moyenne justice ; c’est ainsi qu’il est appellé dans les coutumes de Ponthieu, Artois, Amiens, Montreuil, Beauquesne, Vimeu, Saint-Omer, Lille, Hesdin, &c.

Seigneur utile, c’est le propriétaire, celui qui retire les profits du fond, à la différence du seigneur direct qui n’en retire que des droits honorifiques. Voyez la coutume d’Orléans, art. 135, Anjou, 103, Bourbonnois, 473, Auvergne, ch. ij. art. 1 & 3, Berry, tit. 6, art. 17, & autres.

Seigneur, (Critiq. sacrée.) en hebreu adonai, jehovah, en grec, κύριος, en latin dominus. Le nom de seigneur convient à Dieu par excellence, & à J. C. mais nous trouvons aussi dans l’Ecriture que cette épithete est donnée aux anges, aux rois, aux princes, aux grands, au souverain sacrificateur, aux maîtres par leurs serviteurs, & en général à tous ceux qui méritent du respect. (D. J.)

Seigneur, (Littérat. & Médaill.) Domitien s’arrogea en même tems le titre de dieu, deus, & de seigneur, dominus, comme le dit Suétone : ces deux titres lui sont donnés conjointement par Martial, l. V. epit. 8, edictum Domini, Deique nostri. Les médailles donnent ces mêmes titres à Aurélien. M. Spon rapporte une inscription de Caracalla avec le titre de seigneur de la terre & de la mer. (D. J.)

Seigneur grand, Homme grand, (Langue franç.) ces deux expressions, grand seigneur, & grand homme n’indiquent point une même chose ; il s’en faut de beaucoup ; les grands seigneurs sont communs dans le monde, & les grands hommes très-rares ; l’un est quelquefois le fardeau de l’état, l’autre en est toujours la ressource & l’appui. La naissance, les titres, & les charges font un grand seigneur ; le rare mérite, le génie & les talens éminens font un grand homme. Un grand seigneur voit le prince, a des ancêtres, des dettes & des pensions ; un grand homme sert sa patrie d’une maniere signalée, sans en chercher de récompense, sans même avoir aucun égard à la gloire qui peut lui en revenir. Le duc d’Epernon & le maréchal de Retz étoient de grands seigneurs ; l’amiral de Coligny & la Noue étoient de grands hommes.

Quand les Romains furent corrompus par les richesses des provinces conquises, on commença à voir naître de leur avilissement, l’époque du nom de grand seigneur, & le philosophe réserva le titre de grand homme à ces rares mortels qui aiment, qui servent & qui éclairent leur pays. Celui qui obtient une noble fin par de nobles moyens, qui disgracié rit dans l’exil & dans les fers, soit qu’il regne comme Antonin, ou qu’il meure comme Socrate, celui-là est un grand homme aux yeux des sages ; mais les simplement grands seigneurs n’ont par-dessus les hommes ordinaires qu’un peu de vernis qui les couvre. J’ajouterai qu’un de nos poëtes voulant peindre les grands seigneurs, au lieu de dire qu’ils ne sont tels que par les caprices de la fortune & du hazard, nous les représente sous la figure d’un léger ballon que le sort

Pousse en l’air plus ou moins fort,
Dont il se joue à sa maniere ;
D’un globe de savon & d’eau
Que forme avec un chalumeau
D’un enfant l’haleine légere.

Ce n’est pas ici le lieu d’en dire davantage. Voyez Grands & Grandeur. (D. J.)

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Étymologie de « seigneur »

Comme, dans l'ancienne langue, sire et seigneur sont un même mot, dont l'un est le nominatif et l'autre le régime, tout l'historique est renvoyé à sire.

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(1050) De l’ancien français seignor, cas régime de sire (déjà dans les Serments de Strasbourg), et qui remonte au latin seniorem, accusatif de senior « aîné, plus âgé ».
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Phonétique du mot « seigneur »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
seigneur sɛɲœr

Citations contenant le mot « seigneur »

  • A tout seigneur, tout honneur. De Proverbe français , 
  • Vous êtes empereur, seigneur, et vous pleurez ! De Jean Racine / Bérénice , 
  • Pied de paysan et chaussure de seigneur ne vont de compagnie. De Proverbe scandinave , 
  • Le seigneur m'a promis un manteau de fourrure, et voici déjà que je transpire. De Proverbe polonais , 
  • Un grand seigneur méchant homme est une terrible chose. Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, Dom Juan, I, 1, Sganarelle
  • Quel bon vassal il ferait, s'il avait un bon seigneur ! Anonyme, Poema de Mío Cid, cantar I
  • Le Jour du seigneur Le Jour du Seigneur, Textes et chants de la messe du 26 juillet 2020 à Paris - Le Jour du Seigneur
  • En première année, sous la conduite de notre professeur M. Diomansi Bombote, nous y avions fait un séjour rural . Le sens prononcé des relations que Mbaye avait nouées avec les gens du terroir lui avaient permis d’y revenir deux ans plus tard, à l’issue de la 3e année et de réaliser son travail dans de bonnes conditions. Au Soleil, Mbaye pourtant apprécié par le patron Bara Diouf qui trouvait en lui de grandes capacités n’y restera pas longtemps. Il avait préféré saisir l’opportunité d’une bourse du CESTI offerte dans une université américaine pour renforcer ses capacités. L’aventure de Sud est celle du courage d’un groupe de journalistes notamment Abdoulaye Ndiaga Sylla, Sidy Gaye et Ibrahima Fall, tous armés d’un savoir faire et qui estimaient que la pratique de leur métier pouvait emprunter des voies reflétant finalement mieux le débat public que l’offre qui existait sur place. Mbaye avait le courage et la lucidité pour être au-devant de ces pionniers. Il avait cette sincérité dans les rapports avec tous les interlocuteurs qui lui ont permis d’installer durablement l’esprit qui a accouché de Sud. Enfin, l’homme était la générosité discrète, qui a soulagé, aidé et soutenu des initiatives, des projets et des hommes. Un seigneur s’en est allé, ton souvenir Mbaye demeurera vivant dans ma mémoire. SenePlus, UN SEIGNEUR S’EN EST ALLE | SenePlus
  • A tout seigneur, tout honneur. De Proverbe français , 
  • Vous êtes empereur, seigneur, et vous pleurez ! De Jean Racine / Bérénice , 
  • Pied de paysan et chaussure de seigneur ne vont de compagnie. De Proverbe scandinave , 
  • Le seigneur m'a promis un manteau de fourrure, et voici déjà que je transpire. De Proverbe polonais , 
  • Un grand seigneur méchant homme est une terrible chose. Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, Dom Juan, I, 1, Sganarelle

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Traductions du mot « seigneur »

Langue Traduction
Anglais lord
Espagnol señor
Italien signore
Allemand herr
Chinois
Arabe سيد
Portugais senhor
Russe повелитель
Japonais
Basque lord
Corse signore
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Synonymes de « seigneur »

Source : synonymes de seigneur sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « seigneur »

Combien de points fait le mot seigneur au Scrabble ?

Nombre de points du mot seigneur au scrabble : 9 points

Seigneur

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