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Seigneur
Sommaire
- Définitions de « seigneur »
- Étymologie de « seigneur »
- Phonétique de « seigneur »
- Citations contenant le mot « seigneur »
- Images d'illustration du mot « seigneur »
- Traductions du mot « seigneur »
- Synonymes de « seigneur »
- Antonymes de « seigneur »
- Combien de points fait le mot seigneur au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | seigneur | seigneurs |
Définitions de « seigneur »
Trésor de la Langue Française informatisé
SEIGNEUR, subst. masc.
Wiktionnaire
Interjection - français
seigneur \sɛ.ɲœʁ\
- (Québec) Terme servant d’euphémisme à la majorité des sacres et jurons.
Nom commun - français
seigneur \sɛ.ɲœʁ\ ou \se.ɲœʁ\ masculin
-
(Histoire) Maître, possesseur d’un pays, d’un État, d’une terre.
- N’est-il pas nécessaire de faire en sorte que les seigneurs s’occupent avec plus de vigilance dans leurs terres de l’administration de la justice civile, criminelle, et des règlements de police ? — (Comte de Sanois, Questions proposées à toutes les assemblées, par un membre de la noblesse de celle de Meaux, 13 mars 1789)
- Écoutez bien, je dis pour changer : O bon peuple de Paris ! vous êtes un tas de niais, et vos seigneurs, vos nobles de robe et d’épée, ne sont que d’hypocrites fraudeurs et de fieffés escogriffes ! — (Clémence Robert, Les Voleurs du Pont-Neuf, Paris : chez C. Lévy, 1883, chap. 27)
- D’une unité et d’une simplicité plus larges que celles de l’Empire romain, le monde passa, d’un seul coup, à une fragmentation aussi complète que celle du moyen–âge, à la période des seigneurs féodaux, brigands et pillards. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 416 de l’édition de 1921)
- Il était difficile aux juifs d’échapper à leur sort, car, étant serfs de leurs seigneurs, ils n’avaient pas le droit de se déplacer comme ils l’auraient voulu. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
-
(Noblesse) Titre que l’on donne à quelques personnes distinguées par leur dignité ou par leur rang, pour leur faire plus d’honneur.
- Haut et puissant seigneur.
- Un grand seigneur.
- Il fait le grand seigneur.
- Se donner des airs de grand seigneur.
- Le Grand seigneur : se disait du Sultan.
- Vivre en grand seigneur : vivre sans rien faire et magnifiquement.
- Vêtu, logé comme un grand seigneur : très bien vêtu, très bien logé.
- (Familier) C’est un petit seigneur, se dit d’un homme qui affecte de l’importance et qui n’en a pas.
- Par plaisanterie, une femme dit de son mari :
- Mon seigneur et maître.
-
(Religion) Dieu.
- […] ; et les grand-mères au tricot ou au rouet d’ajouter de ferventes oraisons à leurs prières habituelles : « Seigneur, seigneur, mon Dieu ne nous enlève pas nos tenderies, par J.-C. notre Sauveur. » — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Maître, possesseur d'un pays, d'un État, d'une terre. Il est principalement d'usage en termes de Féodalité. Seigneur souverain. Seigneur d'une ville, d'un bourg, d'un village. Il était seigneur de plusieurs grandes terres. Rendre foi et hommage à son seigneur. Il est aussi le Titre qu'on donnait à quelques personnes distinguées par leur dignité ou par leur rang, pour leur faire plus d'honneur. Haut et puissant seigneur. Un grand seigneur. Il fait le grand seigneur. Se donner des airs de grand seigneur. Voyez aussi MONSEIGNEUR. Par excellence, Le Seigneur, Dieu. Notre-Seigneur, JÉSUS-CHRIST. Le Grand Seigneur se disait du Sultan. Vivre en grand seigneur, Vivre sans rien faire et magnifiquement. Vêtu, logé comme un grand seigneur, Très bien vêtu, très bien logé. Fam., C'est un petit seigneur se dit d'un Homme qui affecte de l'importance et qui n'en a pas. Par plaisanterie, une femme dit de son mari : Mon seigneur et maître. Prov., À tous seigneurs tous honneurs, à tout seigneur tout honneur, Il faut rendre à chacun ce qui lui est dû d'après son rang, sa dignité.
Littré (1872-1877)
-
1Celui qui a l'autorité féodale sur certaines personnes ou sur certaines propriétés. Rendre foi et hommage à son seigneur.
Il est seigneur de cinq ou six paroisses
, Sévigné, 161.Sans commettre l'autorité du roi son seigneur, la reine d'Angleterre employait son crédit à procurer un peu de repos aux catholiques
, Bossuet, Reine d'Anglet.Le peuple a peu gagné à l'abaissement des seigneurs ; ceux-ci ont encore plus perdu ; mais il est plus avantageux à l'État qu'ils aient tout perdu, que s'ils avaient tout conservé
, Duclos, Consid. mœurs, 6.Fig.
Les grands apôtres eux-mêmes, pleins de cet esprit qui est le seigneur des sciences et la source des lumières
, Massillon, Carême, Vérit. culte. -
2 Par extension. Maître, possesseur d'un pays, d'un État.
Ne connaissant que vous de maître et de seigneur
, Mairet, Solim. II, 6.Oser arrogamment se vanter à mes yeux D'être juste seigneur du bien de nos aïeux
, Corneille, Héracl. I, 2.Seigneur et maître, voy. MAÎTRE 1.
-
3Titre qu'on donne à quelques personnes distinguées par leur dignité ou par leur rang pour leur faire plus d'honneur. Haut et puissant seigneur. Un seigneur de la cour.
Je m'imagine que celui qui s'est le premier appelé haut et puissant seigneur, se regardait comme élevé sur la tête de ses vassaux, et que c'est ce qu'il a voulu dire par cette épithète de haut, si peu convenable à la bassesse des hommes
, Nicole, Ess. de mor. 1er traité, ch. 1.Scipion, qui était le plus grand seigneur de Rome
, Rollin, Hist. anc. Œuvr. t. IX, p. 347, dans POUGENS.C'était un de ces vieux seigneurs qui, par leurs manières galantes et polies, font oublier leur âge et savent encore plaire aux femmes
, Lesage, Gil Bl. I, 11.Je conviens qu'il y a de fort plats seigneurs qui ne méritent guère qu'on ait de la considération pour eux ; mais ils peuvent nuire, il faut les craindre
, Lesage, ib. VII, 5.N'ai-je pas l'air un peu trop seigneur ?
Marivaux, l'Épreuve, sc. 1.Tous ces demi-seigneurs sans talents et sans âmes, Qui bornent leurs exploits à tromper quelques femmes
, Dorat, Feinte par amour, II, 2.Marceline : Sémillant, généreux, généreux… - Bartholo : Comme un voleur. - Marceline : Comme un seigneur
, Beaumarchais, Mar. de Fig. I, 4.C'est un vieux seigneur qui a toute la galanterie et toute la politesse de l'ancienne cour
, Genlis, Théâtre d'éd. Méchant par air, I, 7.Vêtu, logé comme un seigneur, très bien vêtu, très bien logé.
Vivre en seigneur, en grand seigneur, vivre sans rien faire et magnifiquement.
En plaisantant et par ironie, homme qui est loin d'être un seigneur.
Vous voyez un seigneur [Strabon, suivant de Démocrite] fort satisfait de soi, Un convive échappé de la table du roi ; Il tient bon ordinaire et je l'en félicite
, Regnard, Démocrite, IV, 7.Ce discours me surprend de la part d'un seigneur [un financier] de qui je ne croyais pas avoir l'honneur d'être connu
, Alain, l'épreuve réciproque, sc. 15.Fig. C'est un petit seigneur, se dit d'un homme qui affecte une importance ridicule.
-
4Un grand seigneur, un seigneur d'un très haut rang.
En use en grand seigneur, S'épuise en dons
, La Fontaine, Belph.Qu'est-ce à votre avis, que d'être grand seigneur ? c'est être maître de plusieurs objets de la concupiscence des hommes, et ainsi pouvoir satisfaire aux besoins et aux désirs de plusieurs
, Pascal, Condit. des grands, III.C'est ainsi qu'il tâche de lui donner son esprit de règle et d'économie, et de lui ôter un air de grand seigneur, de qu'importe ? d'ignorance et d'indifférence, qui conduit fort droit à toutes sortes d'injustices, et enfin à l'hôpital
, Sévigné, 10 déc. 1688.Les grands seigneurs sont pleins d'égards pour les princes, c'est leur affaire : ils ont des inférieurs
, La Bruyère, VIII.Un grand seigneur est un homme qui voit le roi, qui parle aux ministres, qui a des ancêtres, des dettes et des pensions
, Montesquieu, Lett. pers. 88.On vit d'abord paraître Deux courtisans par l'intérêt unis… Vint un courrier, qui dit qu'auprès du maître Vaquait alors un beau poste d'honneur, Un noble emploi de valet grand seigneur
, Voltaire, Temple de l'amitié.M. le duc de Choiseul m'a écrit une fort jolie lettre ; mais il est si grand seigneur que je n'ose l'aimer
, Voltaire, Lett. d'Argental, 4 mai 1761.Grand seigneur est un mot dont la réalité n'est plus que dans l'histoire
, Duclos, Consid. mœurs, 6.Mon fils, c'est l'étoile rapide D'un très grand seigneur nouveau-né ; Le berceau qu'il a laissé vide, D'or et de pourpre était orné
, Béranger, Étoiles qui filent.Fig.
La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable… toutes ces misères mêmes prouvent sa grandeur ; ce sont misères de grand seigneur, misères d'un roi dépossédé
, Pascal, Pens. I, 3, éd. HAVET.Ne pas sortir du grand seigneur, avoir incessamment à la bouche le nom de grands seigneurs.
Ô l'ennuyeux conteur ! Jamais on ne le voit sortir du grand seigneur
, Molière, le Mis. II, 5.N'être pas grand seigneur, être un petit personnage, n'avoir guère de fortune.
Comme Janot n'est pas fort grand seigneur, Pour cent écus vous lui ferez tout dire
, La Fontaine, Rich. -
5Gros seigneur se dit quelquefois pour grand seigneur, mais avec une nuance qui indique surtout la richesse.
Le comte est trop gros seigneur pour se laisser gouverner par l'intérêt
, Dancourt, la Folle enchère, sc. 20. -
6Il s'est dit comme terme de civilité à peu près comme on dit aujourd'hui monsieur.
La jeune Dorimène fille du seigneur Alcantor avec le seigneur Sganarelle qui n'a que cinquante-trois ans ! ô le beau mariage !
Molière, Mar. forcé, 2. -
7Terme de convention dont les poëtes tragiques usent pour le dialogue de leurs personnages.
Achille à Agamemnon : Un bruit assez étrange est venu jusqu'à moi ; Seigneur, je l'ai jugé trop peu digne de foi…
, Racine, Iph. IV, 6.La mauvaise habitude où nous avons toujours été d'appeler nos personnages de tragédies seigneurs ; c'est un nom que les Romains ne se donnèrent jamais
, Voltaire, Comm. Corn. Rem. Sertor. I, 1.Les étrangers crèvent de rire quand ils voient dans nos tragédies le seigneur Agamemnon et le seigneur Achille qui lui demande raison aux yeux de tous les Grecs, et le seigneur Oreste brûlant de tant de feux pour madame sa cousine
, Courier, Trad. d'Hérodote, préface. - 8Titre que l'on donnait collectivement aux membres des états généraux et des cours souveraines. Au roi et à nos seigneurs de son conseil.
-
9 Absolument. Le Seigneur, Dieu (on met une S majuscule).
Le Seigneur notre Dieu est lui-même le Dieu des dieux et le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, puissant et terrible
, Sacy, Bible, Deutéron. X, 17.Vous servirez le Seigneur votre Dieu, afin que je bénisse le pain que vous mangerez et les eaux que vous boirez, et que je bannisse toutes les maladies du milieu de vous
, Sacy, ib. Exode, XXIII., 25.Mais, à vous dire tout, ce Seigneur des seigneurs Veut le premier amour et les premiers honneurs
, Corneille, Pol. I, 10.Le jour du Seigneur, le samedi chez les Juifs, le dimanche chez les chrétiens.
Seigneur Dieu ! ou, simplement, Seigneur ! sorte d'exclamation. Ah ! Seigneur ! quelle nouvelle est-ce là !
Le Seigneur, se dit aussi de Jésus-Christ.
-
10Notre-Seigneur, Jésus-Christ (avec une N et une S majuscules).
Recevoir Notre-Seigneur, recevoir l'eucharistie.
Je crains bien que nous ne perdions cette fois M. de la Rochefoucauld ; sa fièvre a continué ; il reçut hier Notre-Seigneur
, Sévigné, 412. -
11Le Grand Seigneur, l'empereur des Turcs, le sultan (avec un G et une S majuscules).
Il faudrait avoir une raison bien épurée pour regarder comme un autre homme le Grand Seigneur, environné, dans son superbe sérail, de quarante mille janissaires
, Pascal, Pens. II, 3, édit. HAVET.Si l'on demande pourquoi le Grand Seigneur a fait depuis peu périr cent mille hommes devant Candie, on peut répondre sûrement que ce n'est que pour attacher encore à cette image intérieure qu'il a de lui-même le titre de conquérant
, Nicole, Ess. de mor. 1er traité, ch. I.Au milieu de ces grands embarras (1745), on reçut l'offre inouïe d'une médiation à laquelle on ne s'attendait pas ; c'était celle du Grand Seigneur ; son premier vizir écrivit à toutes les cours chrétiennes…
, Voltaire, Louis XV, 17. - 12 Terme d'astrologie. Seigneur d'une maison céleste, la planète qui domine dans une maison.
PROVERBES
Tandis que le vassal dort, le seigneur veille, le seigneur peut saisir et faire les fruits siens, tant que le vassal néglige de lui porter foi et hommage.
Seigneur de parchemin, homme de robe anobli.
Un grand seigneur, un grand clocher et une grande rivière sont trois mauvais voisins.
À tout seigneur tout honneur, ou à tous seigneurs tous honneurs, il faut rendre à chacun ce qui est dû à sa dignité.
Tant vaut le seigneur, tant vaut sa terre.
REMARQUE
On peut dire : de grands seigneurs, ou des grands seigneurs, suivant que l'on considère grands seigneurs comme formant deux mots ou formant une locution. Des princes un peu subalternes, Des grands seigneurs un peu modernes Ont aujourd'hui les vieux châteaux
, Chénier M. J. Épît. à Delille.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
SEIGNEUR, (Gram. & Jurispr.) signifie en général celui qui a quelque puissance ou supériorité politique sur d’autres personnes.
Ce terme de seigneur vient du latin senior, parce qu’anciennement chez presque toutes les nations, les vieillards étoient ceux qui gouvernoient les autres.
C’est ainsi que chez les Hébreux & les Juifs senes populi ac magnates ou judices, étoient synonymes, & signifioient les magistrats & juges qui gouvernoient le peuple.
De même, chez les Romains le sénat fut ainsi appellé à senio.
C’est de-là que le titre de seigneurs est demeuré aux princes, aux prélats & aux autres grands de l’état, grands du royaume, aux officiers des cours souveraines & autres personnes, qui ne tirent ce titre que de leur office ou fonction.
On entend aussi par le terme de seigneur celui qui tient en fief la justice d’un lieu, ou qui possede quelqu’héritage, soit en fief ou en franc-aleu.
Les seigneurs sont de plusieurs sortes ; les grands & les moindres.
Les grands seigneurs étoient anciennement appellés leudes & fideles regni, les féaux, vavassores, vassalli dominici.
Présentement les grands seigneurs sont les princes souverains ou ceux qui ont le titre de prince, sans néanmoins être souverains, les ducs, les comtes, les marquis, les barons.
Les moindres seigneurs sont tous les autres seigneurs, soit titrés, tels que les vicomtes, vidames, châtelains, ou non titrés, comme les simples seigneurs justiciers ou de fief. Voyez ci-après le mot Seigneurie. (A)
Seigneur bas-justicier, est celui qui ne tient en fief que la basse-justice. Voyez Justice.
Seigneur censier, ou censuel, est celui qui a donné un héritage, à la charge d’un cens, & auquel le payement de ce cens est dû.
Seigneur-foncier, ou Chef-Seigneur, ou très-foncier, est le premier seigneur ou propriétaire de l’héritage, celui qui a la plus ancienne redevance fonciere imposée sur cet héritage. Voyez l’auteur du grand Coutumier, liv. IV. tit. de justice-fonciere, Dumoulin, Loyseau.
Seigneur direct, ou féodal, est celui duquel un héritage releve, soit en fief ou en censive. Voyez Seigneur féodal, foncier, Direct & Seigneurie.
Seigneur dominant, est celui dont un fief releve directement & immédiatement. On l’appelle ainsi par opposition au vassal qui est appellé seigneur du fief servant. Coutume de Paris, art. li. & lviij.
Seigneur ecclésiastique, est un bénéficier qui possede quelque seigneurie attachée à son bénéfice.
Seigneur engagiste, est celui qui tient du roi quelque terre ou seigneurie, à titre d’engagement, c’est-à-dire, sous faculté perpétuelle de rachat. Voyez Domaine, Engagement & Engagiste.
Seigneur féodal, ou feudal, ou Seigneur de fief, est celui qui tient un héritage en fief.
On entend souvent par ce terme le seigneur dominant, relativement au vassal.
Seigneur de fief, est celui qui est propriétaire d’un fief, c’est-à-dire, qui tient d’un autre seigneur un bien, à la charge de la foi & hommage. Voyez Fief, Foi, Hommage
Seigneurs des fleurs-lys ; on appelloit ainsi anciennement ceux qui tenoient le parlement, à cause qu’ils siégeoient sur les fleurs de lys. Voyez les Ordonnances de la troisieme race, tome III. p. 48 de la préface.
Seigneur foncier, ou très-foncier, est celui qui a la plus ancienne redevance fonciere sur un héritage. Voyez la coutume d’Orléans, art. ccxiv. cccxxvij. la Marche, art. cxxxiv. L’oyseau, du déguerpissem. liv. I. ch. v. n. 11.
Seigneur gagier ; c’est ainsi qu’en quelques pays l’on appelle le seigneur engagiste. Voyez Stokman. décis. 90.
Seigneur haut & puissant, est le titre que prennent les grands du royaume & ceux qui possedent des seigneuries titrées.
Ce titre paroît imité de ces braves qui étoient auprès du roi, & que Grégoire de Tours appelle fortes. Voyez Morery, tom. I. pag. 72.
Personne ne doit régulierement prendre ce titre, qu’il n’y soit fondé. Et dans les foi & hommages, aveux & dénombremens qui se rendent aux chambres des comptes, quand on trouve ce titre pris par quelqu’un qui ne paroît pas y être fondé, on ordonne qu’il en justifiera.
Seigneur haut-justicier, est celui qui tient en fief une haute-justice. Voyez Justice & Jurisdiction.
Seigneur jurisdictionnel, est celui qui a la justice. Ce terme paroît usité au parlement de Grenoble, pour dire seigneur justicier, ainsi qu’on peut le voir dans Chorier, en sa jurisprudence de Guypape, pag. 94.
Seigneur libre, ou plutôt libre Seigneur, titre que prend le seigneur de Saint-Maurice dans le Mâconnois, terre possédée depuis plus de six cens ans par la maison de Chevriers, avec une partie du péage de Mâcon en fief-lige. François Léonard, marquis de Chevriers, & Claude-Joseph, son pere, sont qualifiés l’un & l’autre libre seigneur de saint Maurice. Voyez le Mercure de Juin 1749, tome I. page 212. Ce titre de libre seigneur peut signifier que cette terre est un franc-aleu, ou qu’elle n’est tenue qu’à simple hommage & non en fief-lige, comme la portion du péage de Mâcon que le même seigneur tient en fief-lige.
Seigneur-lige, se prend quelquefois pour celui auquel est dû l’hommage-lige ; mais en Bretagne il signifie le seigneur le plus prochain, c’est-à-dire, le seigneur immédiat. Voyez la Coutume de Bretagne, articles ccclxxij. ccclxxv. ccclxxviij. ccclxxxiv, & les mots Lige, Hommage-lige, & Seigneur prochain.
Seigneur de lois, ou en lois. On entendoit anciennement par-là une personne versée dans l’étude du droit, un jurisconsulte. On créoit des chevaliers en lois. Voyez Beaumanoir, ch. xxxviij. p. 203. lign. 28, & le recueil des Ordonnances de la troisieme race, tom. III. pag. 48 de la préface, & pag. 346 de l’ouvrage, lign. 22.
Seigneur moyen-justicier, est celui qui ne tient en fief que la moyenne-justice. Voyez Justice.
Seigneur de paroisse, est celui dans la haute-justice duquel une église paroissiale se trouve bâtie. Néanmoins dans le comté de Chaumont, ceux qui ont la moyenne justice sur le terrain où est bâtie l’église, se qualifient seigneurs de la paroisse. Voyez Guyot en ses Observations sur les droits honorifiques, pag. 128.
Seigneur en partie, est celui qui n’a pas à lui seul la totalité de la seigneurie d’un lieu, mais seulement une portion de cette seigneurie.
Seigneur patron, est celui qui jouit d’un droit de patronage attaché à sa seigneurie. Voyez Patron, Patronage, Seigneur, Seigneurie, Droits honorifiques.
Seigneur plus près du fond, c’est le seigneur immédiat. Voyez la coutume du Poitou, art. 22 ; Angoumois, tit. 1, art. 12.
Seigneur prochain ou proche, en Bretagne signifie le seigneur immédiat dont on tient en plein fief, à la différence du seigneur supérieur ou suzerain dont on releve en arriere-fief. Bretagne, art. 372, 375, 378, 384.
Seigneur profitable, en la coutume de Clermont, art. 108 & 109, est celui qui jouit du fond même de l’héritage, à la différence du seigneur direct, qui n’a droit de réclamer sur cet héritage que la foi ou le cens. C’est ce que l’on appelle ailleurs seigneur utile, & pour parler plus clairement, le propriétaire.
Seigneur redouté ou très-redouté, titre donné anciennement à quelques-uns de nos seigneurs. Philippe le bel fut le premier qui souffrit qu’on lui donnât ce titre. Voyez les ordonnances de la troisieme race, tome I. p. 793, & les lettres histor. sur les parlemens, tome II. p. 254.
Seigneur spirituel, on entend par ce terme un prélat qui a la puissance publique ecclésiastique dans un certain district, comme un évêque, un abbé ou autre bénéficier. Voyez Abbé, Évêque, Jurisdiction ecclésiastique, Prélat.
Seigneur subalterne, est le seigneur justicier autre que le roi, duquel il est inférieur & vassal ou arriere-vassal, & ressortit en la juridiction royale. Voyez la coutume de Berry, tit. 2, art. 14, 21, 35 ; tit. 5, art. 28, 55 ; tit. 6, art. 6, tit. 9, art. 10, tit. 10, art. 3.
Seigneur suzerain, s’entend quelquefois de tout seigneur autre que le souverain ; mais dans l’usage ordinaire on entend par ce terme le seigneur qui est au-dessus du seigneur dominant, & duquel un héritage releve en arriere-fief. Voyez Suzerain & Suzeraineté.
Seigneur temporel, est celui qui a la seigneurie publique profane d’un lieu, à la différence du seigneur spirituel qui n’en a la jurisdiction que pour le spirituel.
Seigneur très-foncier, voyez Chef, Seigneur & Seigneur foncier.
Seigneur vicomtier, quasi vice-comitis, est celui qui a la moyenne justice ; c’est ainsi qu’il est appellé dans les coutumes de Ponthieu, Artois, Amiens, Montreuil, Beauquesne, Vimeu, Saint-Omer, Lille, Hesdin, &c.
Seigneur utile, c’est le propriétaire, celui qui retire les profits du fond, à la différence du seigneur direct qui n’en retire que des droits honorifiques. Voyez la coutume d’Orléans, art. 135, Anjou, 103, Bourbonnois, 473, Auvergne, ch. ij. art. 1 & 3, Berry, tit. 6, art. 17, & autres.
Seigneur, (Critiq. sacrée.) en hebreu adonai, jehovah, en grec, κύριος, en latin dominus. Le nom de seigneur convient à Dieu par excellence, & à J. C. mais nous trouvons aussi dans l’Ecriture que cette épithete est donnée aux anges, aux rois, aux princes, aux grands, au souverain sacrificateur, aux maîtres par leurs serviteurs, & en général à tous ceux qui méritent du respect. (D. J.)
Seigneur, (Littérat. & Médaill.) Domitien s’arrogea en même tems le titre de dieu, deus, & de seigneur, dominus, comme le dit Suétone : ces deux titres lui sont donnés conjointement par Martial, l. V. epit. 8, edictum Domini, Deique nostri. Les médailles donnent ces mêmes titres à Aurélien. M. Spon rapporte une inscription de Caracalla avec le titre de seigneur de la terre & de la mer. (D. J.)
Seigneur grand, Homme grand, (Langue franç.) ces deux expressions, grand seigneur, & grand homme n’indiquent point une même chose ; il s’en faut de beaucoup ; les grands seigneurs sont communs dans le monde, & les grands hommes très-rares ; l’un est quelquefois le fardeau de l’état, l’autre en est toujours la ressource & l’appui. La naissance, les titres, & les charges font un grand seigneur ; le rare mérite, le génie & les talens éminens font un grand homme. Un grand seigneur voit le prince, a des ancêtres, des dettes & des pensions ; un grand homme sert sa patrie d’une maniere signalée, sans en chercher de récompense, sans même avoir aucun égard à la gloire qui peut lui en revenir. Le duc d’Epernon & le maréchal de Retz étoient de grands seigneurs ; l’amiral de Coligny & la Noue étoient de grands hommes.
Quand les Romains furent corrompus par les richesses des provinces conquises, on commença à voir naître de leur avilissement, l’époque du nom de grand seigneur, & le philosophe réserva le titre de grand homme à ces rares mortels qui aiment, qui servent & qui éclairent leur pays. Celui qui obtient une noble fin par de nobles moyens, qui disgracié rit dans l’exil & dans les fers, soit qu’il regne comme Antonin, ou qu’il meure comme Socrate, celui-là est un grand homme aux yeux des sages ; mais les simplement grands seigneurs n’ont par-dessus les hommes ordinaires qu’un peu de vernis qui les couvre. J’ajouterai qu’un de nos poëtes voulant peindre les grands seigneurs, au lieu de dire qu’ils ne sont tels que par les caprices de la fortune & du hazard, nous les représente sous la figure d’un léger ballon que le sort
Pousse en l’air plus ou moins fort,
Dont il se joue à sa maniere ;
D’un globe de savon & d’eau
Que forme avec un chalumeau
D’un enfant l’haleine légere.
Ce n’est pas ici le lieu d’en dire davantage. Voyez Grands & Grandeur. (D. J.)
Étymologie de « seigneur »
Comme, dans l'ancienne langue, sire et seigneur sont un même mot, dont l'un est le nominatif et l'autre le régime, tout l'historique est renvoyé à sire.
- (1050) De l’ancien français seignor, cas régime de sire (déjà dans les Serments de Strasbourg), et qui remonte au latin seniorem, accusatif de senior « aîné, plus âgé ».
Phonétique du mot « seigneur »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
seigneur | sɛɲœr |
Citations contenant le mot « seigneur »
-
A tout seigneur, tout honneur. De Proverbe français ,
-
Vous êtes empereur, seigneur, et vous pleurez ! De Jean Racine / Bérénice ,
-
Pied de paysan et chaussure de seigneur ne vont de compagnie. De Proverbe scandinave ,
-
Le seigneur m'a promis un manteau de fourrure, et voici déjà que je transpire. De Proverbe polonais ,
-
Un grand seigneur méchant homme est une terrible chose. Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, Dom Juan, I, 1, Sganarelle
-
Quel bon vassal il ferait, s'il avait un bon seigneur ! Anonyme, Poema de Mío Cid, cantar I
-
Le Jour du seigneur Le Jour du Seigneur, Textes et chants de la messe du 26 juillet 2020 à Paris - Le Jour du Seigneur
-
En première année, sous la conduite de notre professeur M. Diomansi Bombote, nous y avions fait un séjour rural . Le sens prononcé des relations que Mbaye avait nouées avec les gens du terroir lui avaient permis d’y revenir deux ans plus tard, à l’issue de la 3e année et de réaliser son travail dans de bonnes conditions. Au Soleil, Mbaye pourtant apprécié par le patron Bara Diouf qui trouvait en lui de grandes capacités n’y restera pas longtemps. Il avait préféré saisir l’opportunité d’une bourse du CESTI offerte dans une université américaine pour renforcer ses capacités. L’aventure de Sud est celle du courage d’un groupe de journalistes notamment Abdoulaye Ndiaga Sylla, Sidy Gaye et Ibrahima Fall, tous armés d’un savoir faire et qui estimaient que la pratique de leur métier pouvait emprunter des voies reflétant finalement mieux le débat public que l’offre qui existait sur place. Mbaye avait le courage et la lucidité pour être au-devant de ces pionniers. Il avait cette sincérité dans les rapports avec tous les interlocuteurs qui lui ont permis d’installer durablement l’esprit qui a accouché de Sud. Enfin, l’homme était la générosité discrète, qui a soulagé, aidé et soutenu des initiatives, des projets et des hommes. Un seigneur s’en est allé, ton souvenir Mbaye demeurera vivant dans ma mémoire. SenePlus, UN SEIGNEUR S’EN EST ALLE | SenePlus
-
A tout seigneur, tout honneur. De Proverbe français ,
-
Vous êtes empereur, seigneur, et vous pleurez ! De Jean Racine / Bérénice ,
-
Pied de paysan et chaussure de seigneur ne vont de compagnie. De Proverbe scandinave ,
-
Le seigneur m'a promis un manteau de fourrure, et voici déjà que je transpire. De Proverbe polonais ,
-
Un grand seigneur méchant homme est une terrible chose. Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, Dom Juan, I, 1, Sganarelle
Images d'illustration du mot « seigneur »
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Traductions du mot « seigneur »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | lord |
Espagnol | señor |
Italien | signore |
Allemand | herr |
Chinois | 主 |
Arabe | سيد |
Portugais | senhor |
Russe | повелитель |
Japonais | 主 |
Basque | lord |
Corse | signore |
Synonymes de « seigneur »
- personne
- gentilhomme
- noble
- chevalier
- fonction
- suzerain
- sire
- hobereau
- châtelain
- qualité
- maître
- prince
- religion
- aristocrate
- despote
- dieu
- sieur
- souverain
- seigneur
- Dieu
Antonymes de « seigneur »
Combien de points fait le mot seigneur au Scrabble ?
Nombre de points du mot seigneur au scrabble : 9 points