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Sceau

Variantes Singulier Pluriel
Masculin sceau sceaux

Définitions de « sceau »

Trésor de la Langue Française informatisé

SCEAU, subst. masc.

A. −
1. Cachet où sont gravés en creux des signes propres à une autorité souveraine, à un corps constitué ou à un simple particulier, et qu'on applique sur une matière molle, cire ou plomb, afin que l'empreinte en relief ainsi réalisée atteste l'authenticité, l'autorité, la validité des documents sur lesquels il est apposé, ou les close afin d'en tenir caché le contenu. Apposer, imprimer, mettre un sceau; marquer, revêtir du/d'un sceau; sceau d'argent; sceau équestre. Le sceau de cette corporation [des marchands de l'eau], qui figure une nef voguant, deviendra celui de la ville [de Paris] et fournira le principal élément de ses armes (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 60):
Afin qu'il ne fût plus besoin de se pourvoir à la chancellerie du roi, on remit à maître Philippe un sceau où était gravée l'image de la reine, debout et les bras pendant vers la terre; à droite, l'écu de France; à gauche, un écu partie de France et de Bavière. Autour était écrit: « C'est le sceau des causes, souverainetés et appellations pour le roi ». Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 154.
2. HISTOIRE
a) Grand sceau. Sceau royal de grande chancellerie qu'on apposait sur les édits, les lettres patentes, lettres d'abolition, de rémission, les provisions de charges et offices. Maître Juvénal des Ursins (...) présenta les lettres scellées du grand sceau qui déclaraient l'intention du roi (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 61).V. requête1ex. 6.
b) Petit sceau. Sceau des chancelleries de Parlement utilisé pour les actes exécutoires seulement dans le ressort du Parlement (d'apr. Marion Instit. 1968). Synon. sceau de petite chancellerie (v. ce mot A 2).
c) Sceau (des Grands Jours). Sceau confié par le roi à ses commissaires envoyés dans les provinces lors de la tenue des Grands Jours. M. de Caumartin avait charge du Roi de tenir les sceaux pendant la durée des Grands-Jours (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 5, 1844, p. 104).
d) Sceau dauphin. Grand sceau spécial utilisé pour les expéditions concernant le Dauphiné. (Dict. xixeet xxes.).
3. INSTIT. POL.
a) Au plur. ,,Les sceaux de l'État, du roi, ceux qui sont apposés à tous les actes émanés directement de l'autorité souveraine. Les sceaux de France`` (Ac. 1935). La cassette des sceaux (Ac. 1835-1935). Il remit peu après les sceaux de son emploi, et M. Pitt remplaça le duc de Portland, comme premier lord de la trésorerie (Chateaubr., Essai Révol., t. 1, 1797, p. 217).
Garde des sceaux. V. garde2A spéc.
P. méton. La fonction, la dignité de chancelier, de garde des sceaux. Donner/recevoir les sceaux; ôter, reprendre/ rendre les sceaux. Il possédait toutes les qualités pour avoir les sceaux, pour être un grand chancelier de France (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 76).Garain, vous ne savez pas encore, demanda le comte Martin, si, avec la présidence, vous prenez les Sceaux ou l'Intérieur? (France, Lys rouge, 1894, p. 338).
b) Au sing., p. méton. Action d'apposer le(s) sceau(x); service qui appose les sceaux de l'État. La division du sceau (au Ministère de la Justice); droit de sceau. Ces lettres de grâce ont passé au sceau. Ces lettres ont été refusées au sceau (Ac.1935).
Officiers du sceau. ,,Ceux dont les fonctions particulières ont rapport au sceau`` (Ac. 1835, 1878).
S'opposer au sceau. ,,S'opposer à ce que des lettres soient scellées. On dit dans le même sens, Il y a opposition au sceau, on a fait opposition au sceau`` (Ac. 1835-1935).
Référendaire au sceau. V. référendaire I A 2.
B. − P. méton.
1.
a) Empreinte en relief faite par un sceau. Cachet (de cire) revêtu du sceau officiel. Du saint-père J'ai rapporté la lettre en bon état j'espère! Regardez: de Benoît voilà le sceau bien net, Avec les clefs, la croix, la crosse et le bonnet (Dumas père, Charles VII, 1831, i, 1, p. 238).Au bas du papier, timbré d'un sceau d'argent représentant un chevalier casqué sous lequel se contournait cette devise: Per viam rectam (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 499).
b) Morceau de cire ou de métal (de plomb le plus souvent) portant cette empreinte. Sceau de cire; sceaux pendants; rompre le sceau. Ces parchemins où pendaient de grands sceaux de cire (Du Camp, Mém. suic., 1853, p. 301).Lui mettant son mandement entre les mains, avec la bulle ou le sceau appendu (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 67).V. seing ex. de Heredia.
2. P. anal.
a) Figure plane, caractères inscrits par un tampon. Un mois après, les Allemands, ayant eu vent que de fausses cartes circulaient, changeaient les formats et le papier, et exigeaient l'apposition de la photo du détenteur, avec le sceau de la Kommandantur (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 47).
b) Autrefois, marque de fabrique qui permettait de reconnaître le pays d'origine. (Dict. xixeet xxes.). Drap du sceau de Rouen (Lar. Lang. fr.).
3. RELIGION
a) Sceau de Salomon. Étoile à six branches, probablement d'origine juive. Synon. hexagramme (s.v. -gramme I D).Celle-là [cette bague], avec ses deux triangles accouplés, l'un, la tête en haut et l'autre, la pointe en bas, reproduit l'image du macrocosme, du sceau de Salomon, du grand pantacle (Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 211).
b) [P. allus. à Apocalypse 5/1] Le livre fermé de sept sceaux. Le livre des destinées du monde, appellé ici allégoriquement le livre fermé de sept sceaux, et dont l'ouverture est confiée (...) à l'agneau (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p. 580).
C. − Au fig.
1. Ce qui garde quelque chose caché; ce qui rend inviolable. Le sceau de la confession*.
Loc. adv. Sous le sceau du secret. En étant protégé par l'inviolabilité du secret. Il s'étoit abstenu de l'instruire de la sentence des Sachems; sentence prononcée d'ailleurs sous le sceau du secret (Chateaubr., Natchez, 1826, p. 389).
2.
a) Ce qui confirme quelque chose; marque d'authenticité, de validité. Sceau de l'amour, de la mort; sceau de la perfection; marquer du sceau de sa vengeance, de son estime. Quelle affreuse époque pour l'humanité que celle où les avantages qui distinguent les hommes, sont devenus des principes de ruine, et marquent du sceau de la réprobation ceux qui les possèdent (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1571).Il y a une chose que je voulais te demander depuis longtemps, comme un gage, comme le sceau éternel de notre amitié. Promets-moi de me dédier ton premier volume de vers (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 650).
b) P. ext. Marque, empreinte. [Un arc triomphal] donnait à Cordoue une entrée digne d'elle et mettait un sceau catholique sur ce paysage mahométan (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 175).
REM. 1.
Contre-sceau*. --
2.
Sceau-cylindre, subst. masc.Synon. de cylindre-sceau (s.v. cylindre B 1 a). (Dict. xixeet xxes.).
3.
Scel, subst. masc.,hist. ,,Sceau. Il n'était usité que dans les phrases de Palais et de Chancellerie``(Ac. 1835, 1878). ,,Sous le scel du Châtelet de Paris. (...) En parlant Du petit sceau, on disait, Scel et contre-scel`` (Ac. 1835, 1878). Il [s'agissait] de l'exécution d'actes passés sous le scel du Châtelet de Paris (Picard, Avent. E. de Senneville, 1813, I, p. 337).Littér. Il en tira [du sac] la bague, qu'il passa dans son pouce, et la lettre de l'abbé Anjorrant à M. de Sully, dont il fit sauter le scel et la soie (Sand, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1857, p. 201).
Prononc. et Orth.: [so]. Homon. saut, seau, sot. Ac. 1694-1878: sceau, scel (id. ds Littré); 1935: sceau. Plur. des sceaux. Étymol. et Hist. 1. Désigne l'empreinte a) α) ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 486: Freint le seel [du bref], getet en ad la cire); 1180-90 (Alexandre de Paris, Alexandre, III, 1597, éd. Elliott Monographs, XXXVII, p. 179: Il a prises ses letres o le seel d'or fin); 1256, 5 avr. scel (Trésor des chartes de Rethel, éd. G. Saige et H. Lacaille, t. 1, p. 273); 1402 seel royal (Pièces inédites [...] Charles VI, éd. L. Douët d'Arcq, t. 1, p. 244); 1403 grant séel (ibid., p. 246); 1417 petit séel (ibid., p. 389); β) fin xives. « droit de sceau » (Eustache Deschamps, Œuvres, VII, 220, 12 ds T.-L.); b) 1291-95 [impr. 1529] livre seellé de sept seaulx (Bible en françois [trad. Guiart Des Moulins], Paris, Jehan Petit, Apoc. V, 1, N. T., fol. CIIIa); c) p. ext. 1318 comm. sayel de le vue « marque d'un vérificateur » (Reg. de la loy, A. Tournai ds Gdf. Compl.); 1530 « marque d'origine, de fabrique (d'un vêtement) » (Palsgr., p. 243a); 2. ca 1175 désigne la matrice rendre le sëel « résigner ses fonctions de chancelier » [d'Angleterre, en parlant de Thomas Becket] (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 743); 1255 empriente de mon seel (doc. Arch. Pas-de-Calais ds Gossen, p. 139, 26); 1260 (Etienne Boileau, Mestiers, 96 ds T.-L.: fonderes et moleres [...] de sëaus); 1297 garde du seaul (doc. Arch. Yonne ds Gdf. Compl.); 1636 garde des seaus de France (Monet); de là α) 1636 seau « charge, fonction de garde des sceaux, de chancelier » (ibid.); β) 1685 « lieu, service où l'on scelle » au sceau (Dangeau, Journal, I, 241 ds Littré); 3. fig. a) fin xiies. « ce qui garantit, confirme, authentifie » (Trad. Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p. 64, 11: Or est depenneie ceste uniteiz et rumpue, jai soit ceu k'ele soeleie fust del soel de nostre signor); b) ca 1223 « ce qui préserve, rend inviolable » (Gautier de Coinci, Miracles, éd. V. F. Koenig, II Chast. 10, 543, t. 3, p. 481: brisiez n'iert ne malmis Li veus [de la nonne] qu'avez a Dieu pramis, Ne li seax virges desfais); 1546 soubs le sceau de confession (Rabelais, Tiers livre, XXXIV, éd. M. A. Screech, p. 238, 27); c) 1541 « marque distinctive, ineffaçable » (Calvin, Instit., X, pp. 578-79 ds Hug.: La circoncision leur estoit [...] un séel de la justice de foy). Du lat. vulg. *segellum, class. sigillum « figurine, statuette, empreinte d'un cachet [spéc. lat. chrét. librum... signatum sigillis septem, Apoc. V, 1]; cachet, sceau », p. ext. « signe, marque, trace », dimin. de signum (signe*). La graph. arbitraire scel, sceau, peut-être pour éviter la confusion avec seau*. Fréq. abs. littér.: 761. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 724, b) 881; xxes.: a) 1 173, b) 587.

Wiktionnaire

Nom commun - français

sceau \so\ masculin

  1. Cachet officiel où sont gravées en creux la figure, les armoiries, la devise d’un roi, d’un prince, d’un état, d’un corps, d’une communauté, d’un seigneur, etc. et dont on fait des empreintes avec de la cire ou autrement sur des lettres, des diplômes, des actes publics, etc., pour les rendre authentiques.
    • Le sceau du roi. - Les sceaux de l’État. - Le sceau d’un ministère. - Le sceau de l’Université, de l’Académie française, etc.
    • Mettre son sceau. - Apposer le sceau. - Contrefaire un sceau.
    • La cassette des sceaux, la cassette où ils sont renfermés.
  2. (Par métonymie) Empreinte faite par le sceau.
    • Le prince examina attentivement la suscription, puis le sceau, qui était placé de manière à assurer le cordonnet de soie qui l’entourait, et qui portait l’empreinte de trois fleurs de lis ; […]. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • La seconde œuvre importante de M. de Wailly aux Archives est relative aux sceaux du moyen âge. Il avait, nous l'avons dit, posé et développé dans ses Éléments de Paléographie les règles de critique à suivre pour leur étude. — (Henri Wallon, Notice sur la vie et les travaux de M. Joseph-Natalis de Wailly, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres , dans les Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1888, vol.32, n°6 , page 559)
    • M. le représentant diplomatique de France en Chine a obtenu du taotaï la défense d'exporter de Chine des cartons de graines de vers à soie qui ne porteraient pas le sceau consulaire. — (Sériciculture, dans Le Mémorial d'Aix, dimanche 24 janvier 1869, 33e année, n°4, p.1)
  3. (Par extension) Action de sceller, ou temps et lieu où l’on scelle, où l’on appose les sceaux de l’état aux actes qui doivent en être revêtus.
    • Ces lettres de grâce ont passé au sceau.
    • Ces lettres ont été refusées au sceau, on n’a pas voulu les sceller.
    • S’opposer au sceau, s’opposer à ce que de lettres soient scellées.
    • Il y a opposition au sceau, on a fait opposition au sceau.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SCEAU. n. m.
Cachet officiel où sont gravées en creux la figure, les armoiries, la devise d'un roi, d'un prince, d'un État, d'un corps, d'une communauté, d'un seigneur particulier, et dont on fait des empreintes avec de la cire ou autrement sur des lettres, des diplômes, des actes publics, etc., pour les rendre authentiques. Grand sceau. Petit sceau. Le sceau du roi. Les sceaux de l'État. Le sceau d'un ministère. Le sceau de l'Université, de l'Académie française, etc. Mettre son sceau. Apposer le sceau. Contrefaire un sceau. Absolument, Les sceaux, Les sceaux de l'État, du roi, ceux qui sont apposés à tous les actes émanés directement de l'autorité souveraine. Les sceaux de France. La cassette des sceaux, La cassette où ils sont renfermés. Garde des sceaux, Le ministre à qui ils sont confiés. Le garde des sceaux, ministre de la Justice. On lui a donné les sceaux, il a reçu les sceaux, Il a été nommé garde des sceaux. On dit dans le sens opposé : Il a rendu les sceaux; on lui a ôté, repris les sceaux, Il a cessé d'être garde des sceaux.

SCEAU se dit aussi de l'Empreinte même. faite par le sceau. Un sceau de cire verte, de cire blanche. Le sceau, qui pendait par double parchemin, par lacs de soie verte et rouge, manque. Contre-sceau, Empreinte appliquée au revers du sceau à l'aide d'un cachet plus petit.

SCEAU se dit, par extension, de l'Action de sceller, ainsi que du Temps et du lieu où l'on scelle, où l'on appose les sceaux de l'État aux actes qui doivent en être revêtus. Ces lettres de grâce ont passé au sceau. Ces lettres ont été refusées au sceau, On n'a pas voulu les sceller. S'opposer au sceau, S'opposer à ce que de lettres soient scellées. On dit dans le même sens : Il y a opposition au sceau, on a fait opposition au sceau. Fig., Confier quelque chose sous le sceau du secret, sous le sceau de la confession, À condition que le secret en sera inviolable. Fig., Mettre le sceau à une chose, La consommer la rendre entière, complète. Il a mis le sceau à sa réputation, à son infamie. En termes de Botanique, Sceau-de-salomon Espèce de muguet. Voyez GRENOUILLET. Sceau-de-Notre-Dame, Voyez TAMINIER.

Littré (1872-1877)

SCEAU (sô) s. m.
  • 1Grand cachet sur lequel sont gravées en creux la figure, les armoiries, la devise d'un souverain, d'un État, d'un prince, d'un corps, d'une communauté, d'un seigneur, dont on fait des empreintes sur des lettres, des diplômes, des actes publics, etc., pour les rendre authentiques. Mettre, apposer son sceau. Le sceau de l'Académie française. Le sceau des juges de paix, des notaires. Le sceau de l'État. Exilé et banni de ce pays pour avoir été convaincu de crime de faux sceaux, dont il pensa être pendu, Patin, Lett. t. II, p. 531. [Lettres patentes, 1635, pour la fondation de l'Académie française] scellées du grand sceau de cire verte, sur lacs de soie rouge et verte, Pellisson, Hist. Acad. I. Le roi dès l'heure même Mit dans ma main le sceau de son pouvoir suprême, Racine, Esth. II, 1. On se tient bien sûr de les posséder [les actes du concile de Bâle] en Sorbonne, et l'on y a de quoi réfuter hautement Bellarmin [qui les accusait de faux] en les faisant voir avec leurs attaches et leurs sceaux entiers et pendants, Mém. de Trévoux, 1725, t. I, p. 429. La cire pour les sceaux est jaune, rouge ou verte ; la première est naturelle ; l'autre est teinte, l'une avec du vert-de-gris, l'autre avec du vermillon, Genlis, Maison rust. t. I, p. 397, dans POUGENS.

    Dans l'ancienne monarchie, le grand sceau, celui qui servait à sceller les édits, les priviléges, grâces et patentes.

    Le petit sceau ou sceau de petite chancellerie, se disait de celui qui, portant seulement les armes du roi, servait à expédier les actes de justice.

    Le sceau dauphin était un grand sceau particulier pour les expéditions de la province du Dauphiné.

  • 2L'empreinte même faite par le sceau. Le sceau est à peine visible.
  • 3 Absolument, les sceaux, les sceaux du souverain de l'État, ceux qu'on appose à tous les actes émanés directement de l'autorité souveraine. Scanderberg sut qu'un secrétaire qui portait les sceaux du sultan passait près de son camp, Voltaire, Mœurs, 90.

    La cassette des sceaux, la cassette où ils sont renfermés.

    Le garde des sceaux, le ministre à qui les sceaux sont confiés, le chancelier ou le ministre de la justice.

    Les sceaux, fonction de chancelier. M. d'Aligre a les sceaux ; il a quatre-vingts ans : c'est un dépôt ; c'est un pape, Sévigné, 134. Le chancelier [Séguier] se meurt ; il a renvoyé les sceaux au roi par le duc de Coislin, Sévigné, 114.

    Rendre les sceaux, donner sa démission de garde des sceaux. Plutôt que de voir les affaires languir avec lui, si ses forces ne lui revenaient, il se condamnait, en rendant les sceaux, à rentrer dans la vie privée, Bossuet, le Tellier.

    On dit dans un sens analogue : On lui a ôté, repris les sceaux.

  • 4Le pape a deux sceaux, l'un qui s'appelle l'anneau du pêcheur, et qui est un gros anneau où est la figure de saint Pierre tirant ses filets remplis de poissons ; il sert pour les brefs apostoliques et pour les lettres secrètes ; l'autre, qui est pour les bulles, porte la tête de saint Pierre à droite, et celle de saint Paul à gauche, avec une croix entre deux, et de l'autre côté le nom du pape avec ses armes.

    Le sceau des brefs s'imprime sur la cire rouge, et celui des bulles sur du plomb.

  • 5Le sceau, l'action de sceller, le temps et le lieu où l'on scelle. Il y aura sceau tel jour. Tenir le sceau. Donner le sceau. 30 octobre 1685 : j'appris qu'on se servait, au sceau, de trois sortes de cire : de la verte pour tous les arrêts, de la jaune pour toutes les expéditions ordinaires, et de la rouge seulement pour ce qui regarde le Dauphiné et la Provence ; il y a une quatrième cire, qui est la blanche, dont on se sert pour les chevaliers de l'ordre ; mais c'est le chancelier qui fait ces expéditions-là, et non le chancelier ou garde des sceaux de France, Dangeau, I, 241.

    On dit dans un sens analogue : La division du sceau au ministère de la justice. Au conseil, comme au sceau, la multitude, la variété, la difficulté des affaires n'étonnèrent jamais ce grand magistrat, Bossuet, le Tellier.

    Ces lettres de grâce ont passé au sceau, on les a scellées.

    Ces lettres ont été refusées au sceau, on n'a pas voulu les sceller.

    S'opposer au sceau, s'opposer à ce que des lettres soient scellées.

    On dit dans le même sens : Il y a opposition au sceau On a fait opposition au sceau.

    Officiers du sceau, ceux dont les fonctions particulières ont rapport au sceau.

    Assistance au sceau, droit en vertu duquel les secrétaires du roi nouvellement établis assistaient au sceau. Ma famille illustre De l'assistance au sceau ne tire point son lustre, Boileau, Sat. X.

  • 6 Terme de l'Écriture sainte. Les sept sceaux, les sceaux qui scellaient le livre décrit dans l'Apocalypse. Je vis, dans la main droite de celui qui était assis sur le trône, un livre écrit dedans et dehors, et scellé de sept sceaux, Sacy, Bible, Apocal. V, 1.

    Par extension. L'Agneau sans tache, qui rompt les sept sceaux du livre de mort, est le dernier sceau qui remplit et ferme celui de mes iniquités, Massillon, Avent, Disp. à la comm.

    Fig. Votre mère a l'âme scellée des sept sceaux de l'Apocalypse ; sur son front est mis Mystère, Diderot, Lett. à Mlle Voland, 10 mai 1759.

  • 7 Fig. Ce qui ferme, scelle. C'est ce qu'ont fait Jésus-Christ et les apôtres ; ils ont levé le sceau, ils ont rompu le voile et découvert l'esprit [des prophéties], Pascal, Figuratifs, 20, édit. FAUGÈRE. Il [Job] le voyait [le Seigneur] …compter tous les pas d'un pécheur, et garder ses péchés comme sous le sceau, pour les lui représenter au dernier jour, Bossuet, Anne de Gonz.
  • 8 Fig. Ce qui donne une marque éminente, une perfection. C'est lui [Dieu] aussi qui nous a marqués de son sceau, et qui pour arrhes nous a donné le Saint-Esprit dans nos cœurs, Sacy, Bible, St Paul, 2e épît. aux Corinth. I, 22. …destinée par sa glorieuse naissance et ensuite par sa malheureuse captivité à l'erreur et à l'hérésie ; mais le sceau de Dieu était sur elle…, Bossuet, Duch. d'Orl. Dieu mit sur toutes les passions de saint Louis le sceau de sa modération et de sa sagesse, Fléchier, Panég. de St Louis. N'est-il pas juste d'imprimer le sceau douloureux de la croix sur une chair qui a été marquée tant de fois du caractère de la bête ? Massillon, Carême, Jeûne. Non ; le Dieu qui m'a fait ne m'a point fait en vain ; Sur le front des mortels il mit son sceau divin, Voltaire, Loi nat. I. Il se ressouvint d'avoir laissé dans les cabanes quelques malades qui n'avaient point encore reçu le sceau du christianisme, Chateaubriand, Génie, IV, IV, 8. [Nos morts] Ils ont souffert ; c'est une autre innocence ! Ils ont aimé ; c'est le sceau du pardon ! Lamartine, Harm. II, 1.

    Le sceau de, le caractère éminent de. Vos repas se sentent-ils de la frugalité de ce temps de pénitence, et sont-ils marqués, par quelque endroit, du sceau de la mortification ? Massillon, Carême, Jeûne. La trahison, le meurtre est le sceau du mensonge, Voltaire, Henr. II. Après avoir ménagé entre lui [le prince de Condé] et les Guise une réconciliation qui n'était et ne pouvait être que le sceau de la haine et de la vengeance, Voltaire, Mœurs, 170.

    Mettre le sceau de, imprimer sur. Le citoyen obscur, en imitant la licence des grands, croit mettre à ses passions le sceau de la grandeur et de la noblesse, Massillon, Pet. carême, Exemples. L'ouvrage [sur la Russie] ne paraîtra qu'après que vous y aurez mis le sceau de votre approbation, Voltaire, Lett. au pr. roy. de Pr. 20 déc. 1737. Mets le sceau de ta prudence au mystère de tes amours, Rousseau, Hél. I, 62.

    Mettre le sceau à une chose, la consommer, la rendre entière. Il [Mézeray] écrivit sur l'origine des Français ; et cette dernière production, estimée de tous les connaisseurs, mit le sceau à la gloire qu'il s'était acquise, D'Olivet, Hist de l'Acad. t. II, p. 200, dans POUGENS.

    Le sceau du génie, de la perfection, se dit des ouvrages que le génie seul a pu produire, où la perfection est portée à un très haut degré.

    Sceau de réprobation, sorte de note d'infamie qui fait qu'un homme est repoussé ou évité par les autres.

    On dit quelquefois dans le style soutenu : Marquer du sceau de sa colère, du sceau de sa vengeance. À vos sujets proscrits le ciel va vous unir ; Votre front est marqué du sceau de sa colère, Chénier M. J. Charles IX, V, 3.

  • 9Sous le sceau du secret, à condition que le secret en sera inviolablement gardé. Mais songez sous quel sceau je vous l'ai révélé, Racine, Phèdre, V, 1. Un trésor… Par votre roi David autrefois amassé, Sous le sceau du secret au grand prêtre laissé, Racine, Athal. V, 1.

    On dit dans le même sens : sous le sceau de la confession. Quand, après cela, M. de Cambrai me fait rompre le sceau sacré de la confession, par un sacrilége punissable, s'il l'a prouvé, qu'on me châtie, Bossuet, Remarques sur la rép. de M. de Cambrai, III, 22.

    On dit aussi : sous le sceau de l'amitié. Il détailla à Thérèse plusieurs circonstances que je savais seul, que je n'avais dites qu'au seul Diderot sous le sceau de l'amitié, Rousseau, Conf. X.

  • 10 Anciennement. Marque de fabrique. Les draps du sceau de Rouen, Darnetal, Dieppe, etc. Règlem. des manuf. août 1669, mesure et qualité des étoffes, art. 2. Si ces couleurs sont trouvées bonnes, elles pourront être marquées d'un sceau où le nom de la ville et du facturier sera gravé, Instruct. gén. pour la teint, 18 mars 1671, art. 235.
  • 11Sceau de Salomon, polygonatum vulgare, DESFONT. Grand sceau de Salomon, polygonatum multiflorum, DESF.
  • 12Sceau de Notre-Dame, tamus communis, L.
  • 13 Terme d'ancienne chimie. Sceau des sceaux ou sceau d'Hermès, fermeture hermétique.
  • 14Drap du sceau, mauvaise orthographe pour drap d'Usseau, voy. USSEAU.

HISTORIQUE

XIe s. [Il] Freint le seel, geted en ad la cire, Ch. de Rol. XXXVI.

XIIe s. Vous porterez ma chartre où li seax d'or pend, Sax. XX. Ses letres à seel pendant l'en ad dunées, Qui sunt à ses justises e à sun fil alées, Th. le mart. 118.

XIIIe s. Porce que li seax de la baillie est autentiques et creus de che qui est tesmoigné par li en lettres, li baillis n'est pas sages qui songneusement ne le garde, Beaumanoir, I, 40. Gentilz gens ou ommes de religion qui portent seaus, Beaumanoir, XII, 10.

XIVe s. Sauge c'est le ciau nostre dame, H. de Mondeville, f° 70. Pour faire et brouder les bourses aux seaulx du secret du roy, de la royne et de la duchesse d'Orleans, Du Cange, sigillum.

XVe s. Oultre et davantage envoya ung seelle audit duc par lequel il luy promettoit de le servir et secourir et tous ses amys et allyez, Commines, IV, 6.

XVIe s. …Et a suivi long-temps chancellerie Sans profiter rien touchant sellerie ; Car vous savez que tout aquit sans seel Sert beaucoup moins qu'un potage sans sel, Marot, II, 83. Les seaux et cachets s'impriment aiseement en de la cire molle, Amyot, Com. nourrir les enfants, 8. Seau de Salomon, autrement dit polygonaton, se loge en lieu haut, loin d'humidité, De Serres, 619. La circoncision leur estoit [aux Juifs] un seel de la justice de foy, Calvin, Instit. 1043. Que le roi Charles VI seroit sacré en la ville de Reims… que le fait de la justice se conduiroit sous son nom et scel, Pasquier, Recherches, II, 19.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SCEAU. Ajoutez :
15 Terme d'antiquité. Sceau amphorique, voy. TIMBRE au Supplément.
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Étymologie de « sceau »

Du moyen français scel, de l’ancien français seel avec ajout d’un ‹ c › non étymologique pour le distinguer de sel (« seau »), du latin vulgaire *sigellum, du latin sigillum (« figurine, statuette, empreinte d’un cachet, cachet »), diminutif de signum (« signe »). Apparenté à l’anglais seal.
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Lat. sigillum, dimin. de signum, signe.

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Phonétique du mot « sceau »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
sceau so

Fréquence d'apparition du mot « sceau » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « sceau »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « sceau »

  • Quand tu écris une lettre, pense que, sous le sceau du secret, elle sera communiquée à tout le monde.
    Jules Renard — Journal 1893 - 1898
  • Quel est le sceau de la liberté acquise ? Ne plus avoir honte de soi-même.
    Friedrich Nietzsche
  • Cette accélération informatique a coïncidé avec la prise de conscience du fort ancrage d’habitudes d’un autre âge dans les entreprises et les administrations, tel l’usage massif du fax ou du papier, ou encore du sceau, l’hanko ou inkan – qui désigne la marque qu’il laisse une fois appliqué.
    Le Monde.fr — Sous l’effet du Covid, l’« hanko », le sceau ancestral si cher aux Japonais, pourrait disparaître
  • Hiéroglyphes. Un sceau mis sur les lèvres du désert.
    François René de Chateaubriand — Mémoires d’outre-tombe
  • Un geste d'humanité et de charité a parfois plus d'empire sur l'esprit de l'homme qu'une action marquée du sceau de la violence et de la cruauté.
    Nicolas Machiavel
  • Pour marquer les mémoires, c’est par un jeu que commence l’activité. Un jeu pour habiller un Templier et en reconstituer un autre. Et Marie-Anne d’insister sur la croix rouge des Templiers. Dans la pièce adjacente, on évoque les chevaliers et le sceau qui est « une signature ». Marie-Anne explique la technique du sceau à l’aide d’une bougie avant d’évoquer le travail des conservateurs et celui des restaurateurs. Il est temps pour les enfants de se mettre au travail, de peindre et de patiner la reproduction en plâtre d’un sceau. Tous sont appliqués.
    Journal L'Est Eclair — Animation pour les enfants à la commanderie templière d’Avalleur
  • C'est une image forte dans la passation de pouvoir entre Nicole Belloubet et Eric Dupond-Moretti. À la fin de son discours, la gorge nouée, l'ex-ministre de la Justice tend à son successeur le Grand sceau de la République. Visiblement ému, Eric Dupond-Moretti déclare alors : "Vous venez de me remettre les sceaux, en quelques sortes les clés, de ce grand ministère régalien".
    LCI — Que représente le sceau remis par Nicole Belloubet à son successeur Eric Dupond-Moretti ? | LCI
  • A quelques kilomètres de la vieille ville de Jérusalem, l'Autorité israélienne des Antiquités (AIA) a découvert les vestiges souterrains d'un complexe dont les fondations sont encore visibles. Sur ce site situé près de l'ambassade des Etats-Unis, plus de 120 poignées de cruches en céramique, marquées du sceau "Au roi" en hébreu, ont été trouvées. Elles datent du royaume de Judée, fondé en 940 avant J.-C. et ayant disparu avec la prise de Jérusalem par le roi babylonien Nabuchodonosor en 586 avant J.-C.
    Franceinfo — Des sceaux et céramiques du royaume de Juda, vieux de 2 700 ans, découverts à Jérusalem
  • Dans l'Ancien régime, c'est le chancelier qui est chargé de garder les sceaux pour le roi. Il est installé à la Chancellerie, place Vendôme, là où se trouve l'actuel ministère de la Justice. La presse qui sert à utiliser ces seaux est toujours dans le bureau du ministre de la Justice, qui a donc hérité du titre de "garde des Sceaux."
    RTL.fr — Pourquoi le ministre de la Justice porte-t-il le titre de "garde des Sceaux" ?
  • Au contraire, de toutes les choses humaines, dont la nature est de périr dans les tourments, la véritable religion s'accroît dans l'adversité : Dieu l'a marquée du même sceau que la vertu.
    François René de Chateaubriand — Le Génie du Christianisme
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Traductions du mot « sceau »

Langue Traduction
Anglais seal
Espagnol sello
Italien foca
Allemand dichtung
Chinois 密封
Arabe عجل البحر
Portugais foca
Russe тюлень
Japonais 密閉する
Basque zigilua
Corse sella
Source : Google Translate API

Synonymes de « sceau »

Source : synonymes de sceau sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot sceau au Scrabble ?

Nombre de points du mot sceau au scrabble : 7 points

Sceau

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