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Sabbat
Sommaire
- Définitions de « sabbat »
- Étymologie de « sabbat »
- Phonétique de « sabbat »
- Fréquence d'apparition du mot « sabbat » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « sabbat »
- Citations contenant le mot « sabbat »
- Images d'illustration du mot « sabbat »
- Traductions du mot « sabbat »
- Synonymes de « sabbat »
- Combien de points fait le mot sabbat au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | sabbat | sabbats |
Définitions de « sabbat »
Trésor de la Langue Française informatisé
SABBAT, SHABBAT, subst. masc.
Wiktionnaire
Nom commun - français
sabbat \sa.ba\ masculin
-
(Religion) Dernier jour de la semaine, consacré à la prière, chez les juifs et les chrétiens sabbataires.
- Le jour du sabbat.
- Les juifs observent fort exactement le sabbat.
- Le repos du sabbat.
- Le sabbat est institué en Israël lorsque le peuple est sorti d'Égypte : il faut être libéré de l'esclavage pour pouvoir arrêter de travailler. — (Jean-Marie Gueullette, Petit traité de prière silencieuse, Albin Michel, 2011, p. 63)
-
Assemblée nocturne que, suivant une opinion populaire, les sorciers tiennent pour adorer le diable.
- Qu’est-ce que vous portez donc là, mon petit fieu ? — Des crapauds qui t’ont vue au sabbat, vieille sorcière, répondit celui-ci. — (Charles Deulin, Manneken-Pis)
- Les sabbats ont alors la forme grandiose et terrible de la Messe noire, de l’office à l’envers, où Jésus est défié, prié de foudroyer, s’il peut. — (Jules Michelet, La sorcière, p.143, Hetzel - E. Dentu, 1862)
- Il habitait un terrier dans les bois communaux de La Motte, commune de La Hardoye, jouait de la flûte et sonnait du cor. On disait aussi qu'au sabbat il dirigeait l’orchestre infernal. — (Albert Meyrac, Traditions, coutumes, légendes et contes des Ardennes comparés avec les traditions, légendes et contes de divers pays, Éditions FERN, 1966, p.203)
-
(Figuré) (Familier) Grand bruit qui se fait avec désordre, avec confusion, tel que l’on s’imagine celui du sabbat des sorciers.
- Ces ivrognes ont fait un terrible sabbat.
- Quel sabbat fait-on là-haut ?
- Furieuse et burlesque, la discussion fut en quelque sorte un sabbat des intelligences. — (Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, 1831)
- Bientôt, les femmes s'y acharnèrent (...), suantes et échevelées de cette cuisine de sabbat. — (Émile Zola, Germinal)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Nom donné chez les Juifs au dernier jour de la semaine, c'est-à-dire au samedi. Le Jour du sabbat. Les Juifs observent fort exactement le sabbat. Le repos du sabbat. Il désigne aussi l'Assemblée nocturne que, suivant une opinion populaire, les sorciers tiennent pour adorer le diable. Aller au sabbat. Le bruit courait que les sorciers tenaient leur sabbat dans cette forêt. Il se dit, figurément et familièrement, d'un Grand bruit qui se fait avec désordre, avec confusion, tel que l'on s'imagine celui du sabbat des sorciers. Ces ivrognes ont fait un terrible sabbat. Quel sabbat fait-on là-haut?
Littré (1872-1877)
-
1Nom donné chez les Juifs au repos religieux.
Recueillez pendant les six jours la manne ; car le septième jour c'est le sabbat du Seigneur
, Sacy, Bible, Exode, XVI, 26.Prescription d'observer le repos religieux.
Le sabbat a été fait pour l'homme, et non pas l'homme pour le sabbat
, Sacy, Bible, Évang. St Marc, II, 27.Le sabbat fut ordonné aux Juifs ; mais ce fut une stupidité à cette nation de ne point se défendre, lorsque ses ennemis choisirent ce jour pour l'attaquer
, Montesquieu, Esp. XXVI, 7.Jour du sabbat, ou, simplementi, le sabbat, le septième jour de la semaine, c'est-à-dire le samedi, auquel il était commandé de garder le repos.
Nous n'achèterons point aussi aux jours du sabbat ni dans les autres jours consacrés ce que les nations nous pourront apporter à vendre, ni rien de ce qui peut servir à l'usage de la vie
, Sacy, Bible, Esdras, II, X, 31.Il [Jésus] leur dit ensuite : Qui est celui d'entre vous qui, voyant son âne ou son bœuf tombé dans un puits, ne l'en retire pas aussitôt le jour même du sabbat ?
Sacy, ib. Évang. St Luc, XIV, 5.Chemin du sabbat, distance à laquelle il est permis aux Juifs de s'éloigner de leurs demeures le jour du sabbat.
-
2Assemblée nocturne des sorciers ; dérivation injurieuse du sens de sabbat, à cause de l'opinion populaire qui, condamnant les Juifs, assimila leur fête à une réunion de sorciers.
Un balai pour brûler en allant au sabbat
, Régnier, Sat. X.Je gage que cet innocent [en me montrant Blanc-Ménil] croit avoir été au sabbat, parce qu'il s'est trouvé ici à onze heures du soir
, Retz, Mém t. I, liv. II, p. 207, dans POUGENS.Au bruit d'une aigre trompette Le sabbat a commencé
, Béranger, Lutins.On tremble à chaque pas de réveiller dans l'ombre Un démon, ivre encor du banquet des sabbats
, Hugo, Ball. 8.Le nom lui-même de sabbat provient de la confusion qui s'est opérée entre le culte du diable et la célébration d'un culte non catholique ; aussi l'Église met-elle sur le même rang le juif, l'excommunié, l'hérétique et le sorcier
, Réville, Rev. des Deux-Mondes, 1er janv. 1870, p. 117.Fig.
Lisette : Cette assemblée aura assez l'air d'un petit sabbat, à ce qu'il me semble - L'intendant : Hé ! sabbat, tant qu'il vous plaira
, Dancourt, la Désolation des joueuses, sc. 12. -
3 Familièrement. Grand bruit avec désordre.
Pendant tout le sabbat qu'il [le chat] fit avec sa dame
, La Fontaine, Fables II, 2.On avait fait [à Bruxelles] … une criaillerie et un sabbat si épouvantable par malice, qu'… elle [la comtesse de Soissons, accusée d'empoisonnement] avait été obligée… de quitter la place
, Sévigné, 408.Voyez le beau sabbat qu'ils font à notre porte
, Racine, Plaid. I, 8.Voilà le plus abominable sabbat dont on ait jamais ouï parler
, La Bruyère, XII.Et ce sont des cabales, Des trames, des caquets ; enfin c'est un sabbat !
Favart, Soliman II, I, 1.Mme Durocher : Quel est le bruit que j'entends là dedans ? - Catherine : Quel sabbat !
Genlis, Théât. d'éduc. la Lingère, II, 4. -
4 Fig. et populairement. Gronderie, criaillerie.
Vous pouvez penser si j'ai fait un beau sabbat à la poste [qui avait mal fait son service]
, Sévigné, 21 juin 1671.Il est toujours vrai que c'étaient des sabbats d'enfer du vivant de son mari
, Th. Leclercq, Prov. t. II, p. 207, dans POUGENS.
HISTORIQUE
XIIe s. Li anemi [les démons]… si eschernirent [se moquèrent] les sabbaz
, Job, p. 481. Jà n'est pas ui [aujourd'hui] sabat ne tens de festeer
, Rois, p. 358.
XIVe s. Comme il ait esté mandé que la place ou lieu appellé le sabbat à juifs en la ville de Soissons…
, Du Cange, sabbatum.
XVe s. Et les Anglois menoient leur sabat En grans pompes, baubans et tyrannie ; Or a tourné Dieu ton dueil [de toi, France] en esbat
, Orléans, Ball. 77.
XVIe s. Mais en faut-il faire un si grand sabat ?
Les marguerites de la marguerite, p. 282, dans LACURNE.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
SABBAT, s. m. (Hist. jud.) c’est parmi les Juifs le septieme jour de la semaine qu’ils solennisent en mémoire de ce que Dieu, après avoir créé le monde en six jours, se reposa le septieme. Voyez Semaine.
Ce mot est purement hébreu, שכה, & signifie cessation ou repos. Philon le nomme τοῦ κόσμου γενέσια, le jour de la naissance du monde. Quelques-uns prétendent que des le premier tems de la création, Dieu commanda aux hommes d’observer le jour du sabbat, parce qu’il est dit dans la Genes. chap. xj. V 2 & 3, que Dieu sanctifia le jour auquel il se reposa, & qu’il le bénit. C’est le sentiment de Philon, de S. Clément d’Alexandrie, & de quelques rabbins ; mais la plûpart des peres pensent que cette sanctification & cette bénédiction dont parle Moïse, n’étoient que la destination que Dieu fit alors du septieme jour, pour être dans la suite sanctifié par son peuple. On ne voit pas en effet que les patriarches l’aient observé, ni que Dieu ait eu dessein de les y assujettir.
Mais il en fit un précepte exprès & formel aux Hébreux, sous peine de mort, comme on le voit dans l’Exod. xx. & xxj. aussi l’observerent-ils exactement comme un jour consacré particulierement au culte de Dieu, en s’abstenant de toute œuvre servile. On dit même qu’ils portoient le scrupule à cet égard jusqu’à penser qu’il ne leur étoit pas permis de se défendre ce jour-là s’ils étoient attaqués, & à se laisser égorger plûtôt que de combattre. On voit dans l’Evangile que les pharisiens en avoient encore de plus mal fondés. Le sabbat commençoit le vendredi au soir, suivant l’usage des Juifs qui célebrent leurs fêtes d’un soir à l’autre. Les rabbins ont marqué exactement à ceux-ci tout ce qui leur est défendu de faire le jour du sabbath ; ce qu’ils réduisent à trente-neuf chefs, qui ont chacun leurs dépendances. Ces trente-neuf chefs sont ainsi rapportés par Léon de Modene, cérémon. des Juifs, part. III. chap. j. Il leur est défendu de labourer, de semer, de moissonner, de botteler & lier les gerbes, de battre le grain, de vanner, de cribler, de moudre, de bluter, de paîtrir, de cuire, de tordre, de blanchir, de peigner ou de carder, de filer, de retordre, d’ourdir, de taquer, de teindre, de lier, de délier, de coudre, de déchirer ou mettre en morceaux, de bâtir, de détruire, de frapper avec le marteau, de chasser ou de pêcher, d’égorger, d’écorcher, de préparer & racler la peau, de la couper pour en travailler, d’écrire, de raturer, de régler pour écrire, d’allumer, d’éteindre, de porter quelque chose dans un lieu public ou particulier. Ces trente-neuf chefs renferment diverses especes, par exemple, limer est une dépendance de moudre ; & les rabbins ont exposé toutes ces especes avec de grands raffinemens.
Le sabbat commence chez eux environ une demi-heure avant le coucher du soleil, & alors toutes ces défenses s’observent. Les femmes sont obligées d’allumer dans la chambre une lampe qui a ordinairement six lumignons, au-moins quatre, & qui dure une grande partie de la nuit : de plus, elles dressent une table couverte d’une nappe blanche, & mettent du pain dessus qu’elles couvrent d’un autre linge long & étroit, en mémoire, disent-elles, de la manne qui tomboit de la sorte, ayant de la rosée dessus & dessous. On va ensuite à la synagogue, où on récite des prieres ; de retour à la maison, chaque chef de famille bénit du pain & du vin, en faisant mémoire de l’institution du sabbat, puis en donne aux assistans. Le matin du sabbat, on s’assemble à la synagogue où l’on chante des pseaumes ; on lit une section du Pentateuque & une des Prophetes ; suit un sermon ou exhortation qui se fait quelquefois l’après-dînée. Quand la nuit vient, & qu’après la priere du soir faite dans la synagogue chacun est de retour dans sa maison, on allume un flambeau ou une lampe à deux méches ; le maître du logis prend du vin dans une tasse & quelques épiceries de bonne odeur, les bénit, puis flaire les épiceries & jette le vin par terre en signe d’allégresse : ainsi finit la cérémonie du sabbat.
Les auteurs profanes qui ont voulu parler de l’origine du sabbat, n’ont fait que montrer combien peu ils étoient instruits de ce qui concernoit les Juifs. Tacite, par exemple, a cru qu’ils chommoient le sabbat en l’honneur de Saturne, à qui le samedi étoit consacré chez les payens. Tacit. histor. lib. V. Plutarque au contraire, sympos. liv. IV. avance qu’ils le célébroient en l’honneur de Bacchus qui est nommé sabbos, parce que dans les fêtes de ce dieu on crioit saboï. Appion le grammairien soutenoit que les Juifs célébroient le sabbat en mémoire de ce qu’ils avoient été guéris d’une maladie honteuse nommée en égyptien sabboni. Enfin Perse & Pétrone reprochent aux Juifs de jeûner le jour du sabbat. Or il est certain que le jeûne leur étoit défendu ce jour-là. Calmet, Dict. de la Bible, tom. III. lettre s, page 407.
Le sabbat étoit institué sur un motif aussi simple que légitime, en mémoire de la création du monde, & pour en glorifier l’auteur. Les Chrétiens ont substitué au sabbat le dimanche, en mémoire de la résurrection de Jésus-Christ. Voyez Dimanche.
Sabbat se prend encore en différens sens dans l’Ecriture sainte ; 1°. simplement pour le repos, & quelquefois pour la félicité éternelle, comm. hebr. ix. 9. & iv. 4. 2°. pour toutes les fêtes des Juifs : sabbatha mea custodite, Levit. xix. 3°. gardez mes fêtes, c’est-à-dire la fête de pâques, de la pentecôte, des tabernacles, &c. 4°. sabbatum se prend aussi pour toute la semaine : jejuno bis in sabbatho, je jeûne deux fois la semaine, dit le pharisien superbe, en S. Luc, xviij. 12. Una sabbati, le premier jour de la semaine, Joan. xx. 1. Calmet, Dict. de la Bible, tome III. lettre s, page 403.
Sabbat, (Divinat.) assemblée nocturne à laquelle on suppose que les sorciers se rendent par le vague de l’air, & où ils font hommage au démon.
Voici en substance la description que Delrio donne du sabbat. Il dit que d’abord les sorciers ou sorcieres se frottent d’un onguent preparé par le diable, certaines parties du corps, & surtout les aines, & qu’ensuite ils se mettent à cheval sur un bâton, une quenouille, une fourche, ou sur une chevre, un taureau ou un chien, c’est-à-dire, sur un démon qui prend la forme de ces animaux. Dans cet état ils sont transportés avec la plus grande rapidité, en un clin d’œil, à des distances très éloignées, & dans quelque lieu écarté, tel qu’une forêt ou un désert. Là, dans une place spacieuse, est allumé un grand feu, & paroit élevé sur un trône le démon qui préside au sabbat sous la forme d’un bouc ou d’un chien ; on fléchit le genouil devant lui, ou l’on s’en approche a reculons tenant à la main un flambeau de poix ; & enfin on lui rend hommage en le baisant au derriere. On commet encore pour l’honorer diverses infamies & impuretés abominables. Après ces préliminaires, on se met à table, & les sorciers s’y repaissent des viandes & des vins que leur fournit le diable, ou qu’eux-mêmes ont soin d’apporter. Ce repas est tantôt precédé, & tantôt suivi de danses en rond, où l’on chante, ou plutôt l’on hurle d’une maniere effroyable ; on y fait des sacrifices ; chacun y raconte les charmes qu’il a employés, les maléfices qu’il a donnés ; le diable encourage ou reprimande, selon qu’on l’a bien ou mal servi ; il distribue des poisons, donne de nouvelles commissions de nuire aux hommes. Enfin un moment arrive, où toutes les lumieres s’éteignent. Les sorciers & même les démons se mêlent avec les sorcieres, & les connoissent charnellement ; mais il y en a toujours quelques-unes, & surtout les nouvelles venues, que le bouc honore de ses caresses, & avec lesquelles il a commerce. Cela fait, tous les sorciers & sorcieres sont transportés dans leurs maisons de la même maniere qu’ils étoient venus, ou s’en retournent à pié, si le lieu du sabbat n’est pas éloigné de leur demeure. Delrio, disquisit. magic. liv. II. quest. XVI. pag. 172. & suiv.
Le même auteur prouve la possibilité de ce transport actuel des sorciers par le vague de l’air. Il n’oublie pour cela ni la puissance des démons, ni celle des bons anges, ni le transport d’Habacuc à Babylone par un ange, ni celui du diacre Philippe, qui baptisa l’eunuque de Candace, & qui du desert se trouva tout-d’un-coup dans la ville d’Azoth. La fleche d’Abaris, le vol de Simon le magicien, d’Eric, roi de Suede, rapporté par Joannes Magnus, celui de l’hérétique Berenger, qui dans la même nuit se trouva à Rome, & chanta une leçon dans l’église de Tours, si l’on en croit la chronique de Nangis, & quelques histoires des sorciers, lui suffisent pour conclure de la possibilité à l’existence. Peu s’en faut qu’il ne traite d’hérétiques ceux qui soutiendroient le contraire, au moins maltraite-t-il fort Wyer & Gocelman, pour avoir prétendu que tout ce que les sorciers racontent du sabbat, n’est que l’effet d’une imagination vivement échauffée ou d’une humeur atrabilaire, une illusion du démon, & que leur voyage en l’air à cheval sur un manche à balai, aussi bien que tout le reste, n’est qu’un rêve dont ils sont fortement affectés. Idem, ibid.
Les preuves de Delrio montrent qu’il avoit beaucoup d’érudition & de lecture ; mais il n’y regne pas une certaine force de raisonnement qui satisfasse le lecteur ; aussi pensons-nous que tout ce qu’on a dit jusqu’à présent de plus raisonnable sur le sabbat, se trouve dans ce qu’on va lire du p. Malebranche qui explique fort nettement pourquoi tant de personnes se sont imaginées ou s’imaginent avoir assisté à ces assemblées nocturnes.
« Un pastre dans sa bergerie, dit cet auteur, raconte après souper à sa femme & à ses enfans les avantures du sabbat. Comme il est persuadé lui-même qu’il y a été, & que son imagination est modérément échauffée par les vapeurs du vin, il ne manque pas d’en parler d’une maniere forte & vive. Son éloquence naturelle étant donc accompagnée de la disposition où est toute sa famille, pour entendre parler d’un sujet aussi nouveau & aussi effrayant. Il n’est pas naturellement possible que des imaginations aussi foibles que le sont celles des femmes & des enfans, ne demeurent persuadées. C’est un mari, c’est un pere qui parle de ce qu’il a vu, de ce qu’il a fait : on l’aime, on le respecte, & pourquoi ne le croiroit-on pas ? Ce pastre le répete donc en différens jours. L’imagination de la mere & des enfans en reçoit peu-à-peu des traces plus profondes ; ils s’y accoutument ; & enfin la curiosité les prend d’y aller. Ils se frottent, ils se couchent, leur imagination s’échauffe encore de cette disposition de leur cœur, & les traces que le pastre avoit formées dans leur cerveau, s’ouvrent assez pour leur faire juger dans le sommeil, comme presentes toutes les choses dont il leur avoit fait la description. Ils se levent, ils s’entre-demandent, & ils s’entredisent ce qu’ils ont vu. Ils se fortifient de cette sorte les traces de leur vision ; & celui qui a l’imagination la plus forte, persuadant mieux les autres, ne manque pas de régler en peu de nuits, l’histoire imaginaire du sabbat. Voilà donc des sorciers achevés que le pastre a faits, & ils en feront un jour beaucoup d’autres, si ayant l’imagination forte & vive, la crainte ne les retient pas de faire de pareilles histoires.
» Il se trouve, ajoute-t-il, plusieurs fois des sorciers de bonne foi qui disoient généralement à tout le monde qu’ils alloient au sabbat, & qui en étoient si persuadés, que quoique plusieurs personnes les veillassent, & les assurassent qu’ils n’étoient point sortis du lit, ils ne pouvoient se rendre à leur témoignage. » Recherch. de la vérité, tom. I. liv. II. chap. vj.
Cette derniere observation suffit seule pour renverser toutes les raisons que Delrio a accumulées pour prouver la réalité du transport corporel des sorciers au sabbat, à moins qu’on ne dise avec Bodin, que ce sont leurs ames seules qui y assistent, que le démon a le privilege de les tirer de leur corps pour cet effet pendant le sommeil, & de les y renvoyer après le sabbat : idée ridicule, & dont Delrio lui-même a senti toute l’absurdité.
C’est sans doute par cette considération que l’assistance au sabbat ne gît que dans l’imagination, que le parlement de Paris renvoie tous les sorciers, qui n’étant point convaincus d’avoir donné du poison, ne se trouvent coupables que de l’imagination d’aller au sabbat. Le jurisconsulte Duaren approuve cette coutume. De aniculis, dit-il, quæ volitare per aera, & nocturno tempore saltitare & choreas agere dicuntur, quæritur ? Et solent plærique quæstores, in eas acerbius animadvertere quam jus & ratio postulet, cùm synodus ancyrana definiverit quædam esse quæ à cacodæmone multarum mulierum mentibus irrogantur : itaque curia parisiensis (si nihil aliud admiserint) eas absolvere ac dimittere merito consuevit. Ayrault & Alsiat sont du même sentiment. Ce dernier se fonde sur ce qu’il est faux que les sorcieres aillent en personne au sabbat. Mais cette raison est bien foible ; car c’est un assez grand crime que de vouloir y aller, & que de s’y préparer par des onguens qu’elles croient nécessaires à cette horrible expédition. Ce qui fait penser au p. Malebranche qu’elles sont punissables. François Hotman consulté sur cette question, répondit qu’elle méritoit la mort. Thomas Erastus a soutenu la même chose, & c’est le sentiment le plus ordinaire des jurisconsultes & des casuistes, soit catholiques, soit protestans. Bayle. Répons. aux quest. d’un provincial, chap. xxxix. pag. 577 de l’édit. de 1737. in-fol.
Étymologie de « sabbat »
- (XIIe siècle) Via le latin sabbata et le grec ancien, de l’hébreu שבת, šabat (« abstention »).
- (Assemblée de sorciers et de sorcières) En ce qui concerne la dégradation sémantique qu'ont subie certains mots sémitiques → voir brouhaha et ramdam.
Bourg. saibay ; prov. sabbat, sabat, sapte, sabde ; espagn. sabado ; port. sabbado ; ital. sabato ; du lat. sabbatum, qui vient de l'hébreu schabat, se reposer. On a voulu trouver l'étymologie du sabbat, réunion de sorciers, dans les sabazies ; mais la forme ne le permet pas ; d'ailleurs comment, au moyen âge, aurait-on connu les sabazies ?
Phonétique du mot « sabbat »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
sabbat | saba |
Fréquence d'apparition du mot « sabbat » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « sabbat »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « sabbat »
-
De fait, quand cette dernière a procédé un soir de shabbat au « kiddouch » (la bénédiction rituelle d’un repas), pratique traditionnellement réservée aux hommes mais théoriquement autorisée aux femmes par la Loi juive, l’innovation a bousculé un fidèle, qui n’a pas caché un certain « malaise ». « Mais il n’est pas parti pour autant », souligne, satisfait, Émile Ackermann.
La Croix — Une « orthodoxie moderne » émerge dans le judaïsme français -
"Le Fils de l’homme est maître du sabbat" Méditation de l'évangile (Mt 12, 1-8) par Stéphane Jourdain, prêtre du diocèse de Metz. Chant final : "Maître du Sabbat" par Claude Bernard et Michel Wackenheim
"Le Fils de l’homme est maître du sabbat" (Mt 12, 1-8) -
Si sabbat se célèbre tant dans les lieux de culte qu’en famille, la synagogue de Boulogne-Billancourt est fermée depuis lundi 16 mars, conformément aux mesures gouvernementales prises pour empêcher les rassemblements en milieux confinés et lutter contre le Covid-19. Mais les fidèles, eux, poursuivent la pratique de leur religion. Avec de l’indulgence dans les contrôles.
Coronavirus. Pour sabbat, les juifs exemptés d'attestation de déplacement à Boulogne-Billancourt ? | Actu Hauts-de-seine -
Celui qui prépare à manger avant le sabbat, mangera pendant le sabbat.
Proverbe hébreu -
17h : Aurélie Godefroy explication de la roue celte et du sabbat Lughnassad18h : Natacha fait du yoga, yoga de Lughnassad19h15 : Marilyn Brentegani, rituel de Lughnassad20h30 : Marianne Grasselli Meier, l'archétype de Lughnassad21h45 : Kea Music, les vibrations de Lughnassad
Femme Actuelle — Lugnasad : quel est ce sabbah célébré par les sorcières le 1 août ? : Femme Actuelle Le MAG -
Mais on raconte aussi que des… sorcières se sont approprié le lieu. « Ma grand-mère, Marie Lallement, me racontait avec un petit sourire que les sorcières venaient ici faire la danse du sabbat et qu’on les voyait revenir avec leurs grandes robes noires lorsque le jour commençait à poindre… », raconte Denis Jacob. Ce féru d’histoire a découvert ceci : « Dans le livre Histoire de la sorcellerie au XVIe et XVIIe siècle, Jean-Pierre Warisse écrivait que le petit sabbat (assemblée nocturne de sorcières, NDLR) se déroulait sur une hauteur, en forêt, dans un endroit isolé, inculte. Cela correspond à la description de ce renfoncement de la forêt ».
Culture - Loisirs | Cet endroit isolé, certains l’appellent… La Peste -
Mais dans l’Etat hébreu, l’«expérience Ikea» du week-end est condensée à la soirée du samedi, shabbat oblige. Les quatre magasins de l’enseigne respectent le jour de repos juif et n’ouvrent qu’en nocturne ce jour-là, de 18 à 23 heures. Dans le plus central d’entre eux, à Rishon LeZion, au sud de Tel-Aviv et à 50 km de Jérusalem, en résulte chaque semaine une cohue monstre. Les bouchons causés par les voitures cherchant à se garer loin du parking saturé débutent dès la sortie d’autoroute. Et se prolongent à l’intérieur, sous forme de chariots débordant d’ustensiles et d’enfants…
Libération.fr — En Israël, shabbat en kit à Ikea - Libération -
C’est samedi : le bus fonce le long de la plage à Tel-Aviv. Sur le siège juste derrière celui du chauffeur arabe, un type mal rasé en survêtement bleu électrique siglé du Maccabi Tel-Aviv, en route pour le match du jour. Et puis aussi un trio d’étudiants apprêtés, un caissier emmitouflé dans sa polaire au logo de la chaîne de supérettes AM-PM, des touristes allemands, deux bonnes philippines profitant de leur jour chômé, un couple de retraités… Ce minibus Mercedes numéroté qui zigzague durant le sacro-saint shabbat, c’est à la fois pas grand-chose et une immense transgression. Une sorte de terre promise des juifs laïcs.
Libération.fr — A Tel-Aviv, les «bus du shabbat» plébiscités - Libération -
"Le Fils de l’homme est maître du sabbat" Méditation de l'évangile (Mt 12, 1-8) par Stéphane Jourdain, prêtre du diocèse de Metz. Chant final : "Maître du Sabbat" par Claude Bernard et Michel Wackenheim
"Le Fils de l’homme est maître du sabbat" (Mt 12, 1-8) -
Celui qui prépare à manger avant le sabbat, mangera pendant le sabbat.
Proverbe hébreu
Images d'illustration du mot « sabbat »
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Traductions du mot « sabbat »
Langue | Traduction |
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Anglais | Sabbath |
Espagnol | sábado |
Italien | sabato |
Allemand | sabbat |
Chinois | 安息日 |
Arabe | السبت |
Portugais | sábado |
Russe | суббота |
Japonais | 安息日 |
Basque | sabbath |
Corse | sàbatu |
Synonymes de « sabbat »
- samedi
- chahut
- désordre
- tapage
- tintamarre
- vacarme
- cacophonie
- charivari
- boucan
- bousculade
- bruit
- chambard
- huée
- tohu-bohu
- tumulte
Combien de points fait le mot sabbat au Scrabble ?
Nombre de points du mot sabbat au scrabble : 10 points