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Robe
Sommaire
- Définitions de « robe »
- Étymologie de « robe »
- Phonétique de « robe »
- Fréquence d'apparition du mot « robe » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « robe »
- Citations contenant le mot « robe »
- Images d'illustration du mot « robe »
- Traductions du mot « robe »
- Synonymes de « robe »
- Combien de points fait le mot robe au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | robe | robes |
Définitions de « robe »
Trésor de la Langue Française informatisé
ROBE, subst. fém.
Vêtement de dessus, d'un seul tenant, généralement pourvu de manches, descendant jusqu'aux genoux ou jusqu'aux pieds avec une forme et une ampleur variable selon l'époque, le pays, la mode et la personne qui le porte.Wiktionnaire
Nom commun - français
robe \ʁɔb\ féminin
-
(Habillement) Vêtement long, en forme de fourreau plus ou moins ample, qui enveloppe le corps, tient aux épaules et a des manches ou des ouvertures pour les bras.
- Puis le luxe de sa longue robe consistait dans une coupe extrêmement distinguée, et, s’il est permis de chercher des idées dans l’arrangement d’une étoffe, on pourrait dire que les plis nombreux et simples de sa robe lui communiquaient une grande noblesse. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Les femmes, qui sont de taille moyenne et plutôt trapues, portent une robe en vadmel, sorte de flanelle tissée avec la laine qu’elles-mêmes ont cardée et filée. — (Anna {Sée, L’Archipel des Féroé, dans la revue Le Tour du Monde, L.44, 1905)
- Elle a remis une robe ; elle me cache tous les beaux secrets qu’elle cache à tous ; elle est rentrée dans le deuil de sa pudeur. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Et fermant la marche, quelques ecclésiastiques en retard se hâtaient, saisissant d’une main leurs robes qui s’enflaient comme des ballons, […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- […]; elle ramassa ses robes sur son giron et sa voix trembla. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Mariées au lendemain de la Grande Guerre, on les a peut-être vues en robe à pois et blouse à fleurs, l’été, pendant quatre ou cinq ans, le temps que les funérailles entrent dans la danse. — (Maxime Rapaille, Le feu des Fagnes, Dricot, 2001, page 59)
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(Par métonymie) Profession de magistrat, d’avocat.
- D’après le rapport sur l’avenir de la profession rédigé par Me Kami Haeri, le nombre d’avocats en France a plus que doublé en vingt-trois ans. La concurrence est rude. Un tiers des nouvelles recrues quittent la robe durant les cinq premières années d’exercice. — (Margherita Nasi, Profession avocat : attention aux ambiances toxiques, Le Monde. Mis en ligne le 21 août 2019)
- Les seules charges de robe qui ne s’achetassent point étaient celle de premier président du Parlement et celle du chancelier. — (Alfred Franklin, La vie privée d’autrefois - La vie de Paris sous Louis XV devant les tribunaux, Paris, Plon, 1899, page 11-12)
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(Histoire) La noblesse de robe.
- — Monsieur le bailli, vous ne me citez, comme importans, que des noms qui appartiennent à la robe ; et la noblesse d’épée, qu’en pensez-vous ? — (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T. 2, 4, 1833)
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(Par métonymie) Profession des ecclésiastiques, des religieux ; il est toujours précédé du possessif.
- C’est un prêtre, un religieux ; qui aurait cru qu’un homme de sa robe ferait une pareille action ?
- Il parlait d’une voix douce et ferme et me demanda tout ce qu’un homme de sa robe a coutume de demander. — (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, Le Livre de Poche, page 67)
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(Par extension) Pelage de quelques animaux, considéré sous le rapport de la couleur.
- Le maquignon de bas étage teint, en tout ou en partie, les robes pour rendre un équipage similaire, au risque de s’exposer à voir fondre la nuance sous une averse. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- […] ; puis, ayant longé un champ d’avoine, étoilé de bluets et de coquelicots, nous arrivâmes en un verger où des vaches, à la robe bringelée, dormaient couchées à l’ombre des pommiers. — (Octave Mirbeau, Le Père Nicolas, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- C’est un étalon barbe, pas grand, mais bien formé et bien musclé, un alezan étoile de blanc au front, dont la robe dorée, la queue et la crinière blondes, longues et fournies, reluisent au soleil. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 112)
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(Œnologie) Couleur du vin, allant du violet à l’ocre.
- Ce vin possède une belle robe grenat.
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Enveloppe de certains légumes ou de certains fruits.
- La robe d’une fève, d’un oignon.
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Feuille de tabac enveloppant un cigare.
- Cette invention a pour objet une nouvelle machine servant à enrouler automatiquement les noyaux de cigares dans les feuilles de la robe. — (Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d’invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1844, 1876)
- (Métallurgie) (Musique) Partie centrale d’une cloche, la plus grande, qui transmet les vibrations[1].
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Sorte de vêtement long, en forme de fourreau plus ou moins ample, qui enveloppe le corps, tient aux épaules et a des manches ou des ouvertures pour les bras. Robe d'enfant. Robe de femme. Robe de drap, de velours, de taffetas, de satin, de mousseline, etc. Robe d'été. Robe d'hiver. Les manches d'une robe. Une garniture de robe. Robe de mariée. Robe de deuil. Robe longue. Robe à traîne. Robe à queue. Robe courte. Robe montante. Robe décolletée. Robe de magistrat. Robe de professeur. Porter la robe au Palais. Être en robe et en bonnet. Robe fourrée. Robe violette. Robe rouge. Arrêt rendu en robes rouges, Arrêt solennel que rendent les juges étant en robes rouges. Robe de chambre, Vêtement que l'on porte chez soi en déshabillé. Il était en robe de chambre et en pantoufles.
ROBE se dit également du Vêtement long des anciens Romains. César, lorsqu'il fut assassiné, se couvrit le visage d'un pan de sa robe. La robe prétexte. La robe virile. Il sert particulièrement à désigner la Profession de magistrat. Les gens de robe. La noblesse de robe. Famille de robe. Il vient de la robe. Un tel a quitté la robe pour prendre l'épée, pour l'épée. Il désigne aussi la Magistrature. Les prétentions de la robe. L'esprit de la robe. Il désigne également la Profession des ecclésiastiques, des religieux; il est alors toujours précédé d'un adjectif possessif. C'est un prêtre, un religieux; qui aurait cru qu'un homme de sa robe ferait une pareille action? Je porte respect à sa robe. Ce sens est familier. Jésuite de robe courte, Séculier que l'on suppose affilié à la Société de Jésus; et, par dénigrement, Celui qui sans être affilié à cet ordre est censé adopter les opinions, les maximes que l'on attribue aux jésuites.
ROBE se dit, par extension, du Poil de quelques animaux, considéré sous le rapport de la couleur. Deux chevaux de même robe. Ce cheval, ce chien, ce chat a une belle robe. Cette meute est toute d'une robe. Il se dit aussi de la Couleur du vin. Un vin d'une belle robe. Il se dit encore de l'Enveloppe de certains légumes ou de certains fruits. La robe d'une fève, d'un oignon.
Littré (1872-1877)
-
1Sorte de vêtement long, non fendu, qui était propre aux peuples de l'antiquité, aux Occidentaux dans le moyen âge, et qui l'est encore à beaucoup d'Asiatiques.
D'un des pans de sa robe il [Pompée] couvre son visage
, Corneille, Pomp. II, 2.Aussitôt que Joseph fut arrivé près de ses frères, ils lui ôtèrent sa robe de plusieurs couleurs, qui le couvrait jusqu'en bas
, Sacy, Bible, Genèse, XXXVII, 23.Portant une robe royale de couleur d'hyacinthe et de bleu céleste
, Sacy, ib. Esther, VIII, 15.Ceux que vous voyez revêtus d'une robe blanche, dit saint Jean, viennent d'une grande affliction, afin que nous entendions que cette divine blancheur se forme ordinairement sous la croix, et rarement dans l'éclat des grandeurs humaines
, Bossuet, Marie-Thérèse.Revenez à la maison paternelle, enfants prodigues, on vous rendra votre première robe, on célébrera un festin pour votre retour
, Bossuet, Élévat. sur myst. I, 8.Un jeune enfant couvert d'une robe éclatante
, Racine, Ath. II, 5.Oh ! tu n'es plus au temps de cette belle robe traînante de pourpre, avec laquelle tu charmais toutes les femmes d'Athènes et de Sparte
, Fénelon, Dial. des morts anc. Alcibiade, Périclès.En général, la robe fut autrefois le vêtement de toutes les nations
, Voltaire, Russie, I, 10.Par extension.
Notre défunt était en carrosse porté, Bien et dûment empaqueté, Et vêtu d'une robe, hélas ! qu'on nomme bière, Robe d'hiver, robe d'été, Que les morts ne dépouillent guère
, La Fontaine, Fabl. VII, 11.Fig. Tourner sa robe, changer de parti.
Robe virile, robe que les jeunes gens prenaient à Rome quand ils devenaient hommes.
Néron plaide pour les habitants d'Ilion ; il prend la robe virile avant l'âge
, Diderot, Claude et Néron, I, 32.Fig. Dieu donne la robe selon le froid.
Vous avez du courage au-dessus des autres, et, comme dit le proverbe, Dieu donne la robe selon le froid
, Sévigné, à Bussy, 23 octobre 1683.Selon le corps on doit tailler la robe, il faut régler ses dépenses sur ses besoins.
Selon le drap la robe, se dit des choses qui ont rapport, proportion entre elles.
Mais chaque âge a son temps ; selon le drap la robe
, Régnier, Sat. XII.Il s'en pare comme de sa belle robe, se dit quand quelqu'un fait vanité d'une chose.
Cela ne vous déchire pas la robe, vous n'avez pas lieu de vous en offenser.
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2Long vêtement à manches, que portent particulièrement les femmes et les enfants. Robe d'enfant. Robe de femme. Robe d'été, robe d'hiver.
Elle avait une robe d'une légère étoffe d'argent, semée de guirlandes de fleurs, qui laissait briller la beauté de sa taille
, Voltaire, Crocheteur borgne.Le petit uniforme de capitaine de gendarmerie se trouva fait à point nommé pour l'enfant [Louis XV], qui, depuis quelques jours, venait de quitter la robe
, Duclos, Œuv. t. V, p. 143.En robe détroussée, se disait autrefois pour en cérémonie. Rendre une visite en robe détroussée.
Fig.
Il commande, et soudain La terre, qui d'abord sombre, informe et hideuse, Découvrait tristement sa nudité honteuse, Prend sa robe de fête, et de riants gazons Ont tapissé la plaine, ont habillé les monts
, Delille, Paradis perdu, VII.Terme bas et populaire. Couper la robe au cul, faire insulte à une femme.
Lorsque ce guerrier invaincu Chut dans les ombres éternelles, La robe fut coupée au cu Des neuf savantes demoiselles
, Mainard, dans le Dict. de RICHELET. - 3Il se dit, en quelques phrases, de la queue d'une robe. Cette princesse dit à son page : Prenez ma robe, portez ma robe.
-
4Robe de chambre, espèce de robe ou de longue redingote que les hommes mettent dans l'appartement.
Il se rencontre beaucoup d'autres choses desquelles on ne peut raisonnablement douter, quoique nous ne les connaissions que par le moyen des sens ; par exemple que je suis ici, assis auprès du feu, vêtu d'une robe de chambre, ayant ce papier entre les mains
, Descartes, Médit. I, 3.Messire loup vous servira, S'il vous plaît, de robe de chambre
, La Fontaine, Fabl. VIII, 3.Il se mit en robe de chambre
, Hamilton, Gramm. 4.Il est vrai que la vie de Paris me tuerait en huit jours ; il y a plus d'un an que je suis en robe de chambre
, Voltaire, Lett. Richelieu, 11 juillet 1770.Les femmes ont aussi des robes de chambre pour le matin ou pour l'appartement.
Vous devez l'aimer [la religion des Juifs] encore plus par cette année de repos et de robe de chambre [l'année du sabbat], où vous seriez un exemple de piété [allusion à la paresse de Mme de Grignan]
, Sévigné, 236.Des pommes de terre en robe de chambre, des pommes de terre cuites dans leur peau.
-
5Ample vêtement que portent les juges, les avocats, les professeurs, dans l'exercice de leurs fonctions.
D'un magistrat ignorant, c'est la robe qu'on salue
, La Fontaine, Fabl. V, 14.Et, feuilletant Louet allongé par Brodeau, D'une robe à longs plis balayer le barreau
, Boileau, Sat. I.Regarde dans ma chambre et dans ma garde-robe Les portraits des Dandins : tous ont porté la robe
, Racine, Plaid. I, 4.Non loin de là Rollin dictait Quelques leçons à la jeunesse ; Et, quoiqu'en robe, on l'écoutait
, Voltaire, Temple du Goût.Quoi ! dans Abbeville, des Busiris en robe font périr dans les plus horribles supplices des enfants de seize ans !
Voltaire, Lett. d'Alembert, 18 juillet 1766.Arrêts rendus en robes rouges, les arrêts solennels que rendent les conseillers en robes rouges.
Les magistrats sortirent pour prendre la robe rouge, revinrent se placer aux hauts siéges, et l'arrêt fut prononcé en pleine audience et à portes ouvertes
, Duclos, Œuv. t. V, p. 68. -
6Les gens de robe, se disait de tous ceux qui portaient la robe.
Les gens de robe sont ou ecclésiastiques ou officiers de justice, de finances et de police
, Vauban, Dîme, p. 67.Robe courte, s'est dit jusqu'au XVIe siècle, de la profession militaire.
Juges de robe courte, s'est dit des prévôts, des maréchaux, de leurs lieutenants, et de quelques autres officiers non gradués, qui jugeaient l'épée au côté.
Robe longue, s'est dit, à la même époque, de la noblesse et du clergé.
Les gens en robes longues, les gens du parlement.
On a des soldats de robe longue payés uniquement pour servir contre elle [la raison]
, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 170.Chirurgiens de robe longue, se disait de ceux qui avaient suivi les cours des écoles ; chirurgiens de robe courte, ceux qui ne les avaient pas suivis.
Les chirurgiens de Saint-Côme, autrement dits de longue robe
, Patin, Lett. t. II, p. 196. -
7La profession des gens de judicature. La noblesse de robe.
À la fin j'ai quitté la robe pour l'épée
, Corneille, le Ment. I, 1.Je connais le nom de notre amant, il est des premiers de la robe
, Sévigné, 25 nov. 1685.Renfermé à l'exemple de ses pères dans les modestes emplois de la robe
, Bossuet, le Tellier.Une téméraire jeunesse se jetait sans étude et sans connaissance dans les charges de la robe
, Fléchier, le Tellier.Il naquit d'une des plus nobles et plus anciennes maisons du Nivernais, qui, après s'être distinguée dans les emplois militaires avant le règne même de saint Louis, entrant depuis sous Henri II dans les premières dignités de la robe…
, Fléchier, Lamoignon.Chez nous le soldat est brave et l'homme de robe est savant ; nous n'allons pas plus loin ; chez les Romains l'homme de robe était brave et le soldat était savant : un Romain était tout ensemble et le soldat et l'homme de robe
, La Bruyère, II.D'où vient que cet homme est entré dans la robe ?
Massillon, Carême, Vocat.Une femme de qualité, en passant à Bordeaux, y trouva les femmes de robe un peu trop fières : " Monsieur, dit-elle, au président de G., vos femmes font les duchesses. - Madame, lui répondit le président, elles ne sont pas assez impertinentes pour cela, "
, Marmontel, Œuv. t. VII, p. 467.L'année de robe, s'est dit pour année judiciaire.
Il se peut que la multiplicité prodigieuse les affaires, sur la fin de l'année de robe, lui ait fait oublier [à un magistrat] mon paquet cette fois-ci
, Voltaire, Lett. d'Argental, 5 sept. 1772.Les gens de judicature. L'esprit de la robe. Les prétentions de la robe.
La robe ne fournit-elle pas d'aussi jolis hommes que l'épée ?
Dancourt, la Folle enchère, sc. 10.Par une ellipse extrêmement forte.
Est-ce que vous vous êtes mise dans l'épée ? je vous ai vue si fort dans la robe,
Dancourt, Moulin de Jav. sc. 4. ; c'est-à-dire : est-ce que vous prenez vos amants dans le militaire ? je vous ai vue les prendre parmi les gens de justice.La haute robe, se disait autrefois des premiers magistrats.
L'ancienne robe, se disait des familles anciennes de la robe.
-
8Dans la langue familière, il se dit de l'état des ecclésiastiques, des religieux, mais alors il est toujours précédé d'un adjectif possessif. C'est un prêtre ; qui aurait cru qu'un homme de sa robe… ? Je porte respect à sa robe.
Par dénigrement. Les robes noires, les prêtres.
Jésuite de robe courte, séculier qui est affilié à la société de Jésus ; et, par dénigrement, celui qui, sans être affilié à cet ordre, en adopte, en défend les doctrines.
-
9 Par extension, il se dit de ce qui revêt quelques animaux. Deux chevaux de même robe.
Tertullin… après avoir dit beaucoup de choses de la robe du paon
, Voiture, Lett. 91.Une autre influence du climat et de la nourriture est la variété des couleurs dans la robe des animaux
, Buffon, Quadrup. t. I, p. 80.Leur robe [des panthères] est variée partout de taches noires, semblables à des yeux
, Buffon, ib. t. III, p. 169.La robe des fauvettes est généralement terne et obscure
, Buffon, Ois. t. IX, p. 204. - 10Enveloppe de certains légumes ou de certains fruits. La robe d'une fève, d'un oignon.
- 11Se dit quelquefois de la couleur des vins. Les vignerons du midi plâtrent leurs vins pour leur donner une couleur riche, une robe éclatante et plus pure.
-
12Boyau qui recouvre une andouille.
Feuille de papier qui recouvre le carton.
- 13Nom donné, dans la manufacture des tabacs, aux feuilles qui forment l'extérieur du cigare.
- 14En sucrerie, la robe du pain, la partie superficielle du contour du pain. Le sucre est plus pur dans la robe du pain que dans le centre.
- 15Quantité de laine qu'on lève en tondant un mouton.
- 16Robe de sergent, variété de prune.
-
17Bonne robe, italianisme (buona roba) qui signifie bonne marchandise, bonne épée, et fig. femme assez belle, mais de conduite peu régulière ; il est tout à fait inusité.
Elle était fille à bien armer un lit… Ce qu'on appelle en français bonne robe
, La Fontaine, Servante.
PROVERBES
Belle fille et vieille robe trouvent souvent qui les accroche.
Ventre de son et robe de velours, se dit d'une femme qui se prive du nécessaire pour être bien parée.
Robe de Nessus ou de Déjanire, présent funeste à celui qui le reçoit, par allusion à la robe du centaure Nessus qui causa la mort d'Hercule.
HISTORIQUE
XIIIe s. Moult est riche la robe qui d'honor est venue, Mais cele est povre et vil qui de honte est creüe
, La folle et la sage. Bele Yolans en ses chambres seoit, D'un bon samit une robe cousoit
, Romancero, p. 39. Or poés savoir que mainte riche robe i ot faite pour le couronement
, Villehardouin, CXI. Li tailleeurs de robes langes à Paris puent avoir et tenir tant de valez et tant d'aprentiz comme il voelent
, Liv. des mét. 142. Il prist la reube à un garchon, et se mist en la quisine à tourner les capons
, Chr. de Rains, p. 46. Ce n'est mie cil qui vestoit Sa robe d'esté à yver : Plus donoit-il et gris et ver C'uns autres de dix tans [dix fois autant] d'avoir
, Lai de l'ombre. Quant le [la] dame renonchoit as muebles et as detes, si en voloit ele porter se [sa] plus bele robe à parer et son plus bel lit furni
, Beaumanoir, XIII, 21. Ele emporte tant solement se [sa] robe de cascun jor
, Beaumanoir, XIII, 21.
XIVe s. Celles à qui ladite dame donne robes de compaignie, c'est assavoir ses deux filles…
, Du Cange, roba. Jehan de Bas fut condempnez d'aller des prisons tout nu en robe linge [chemise]…
, Du Cange, ib. Robes de corps et de nopces [robes de deuil et de noces]
, Du Cange, ib.
XVe s. Nonobstant qu'il eust laissé toute sa robe [effets, garde-robe] en une nave
, Bouciq. I, 15. Icelui Polin par maniere de desrision ou moquerie dist au suppliant, qu'il alast à Paris vestir les robes de soie, aussi comme s'il voulsist dire que ledit suppliant estoit fils de prestre
, Du Cange, roba. [Quand on couche deux] L'un veult dormir, l'autre veillier ; L'un veut sa robe [couverture] entourtiller Pour le froit ; l'autre contregaige Et tire à soy…
, Deschamps, Poésies mss. f° 448. Icellui Breton avoit menacé la chambriere de lui coupper la robe par dessus le cul
, Du Cange, roba. Madame tout à coup se leve et prend sa robe de nuit
, Louis XI, Nouv. XVII.
XVIe s. La semence [du pantagruelion]… est sphericque, oblongue, noire, couverte de robbe fragille
, Rabelais, Pant. III, 47. … et lui fit feste d'avoir trouvé la meilleure robe [amoureuse, fille de plaisir] qu'il avoit point vue
, Marguerite de Navarre, Nouv. VIII. Les François, qui aux adversitez sont assez promps de retourner leur robbe
, Lanoue, 599. Et ne faut point douter que ce grand animal devoratif [une armée], passant parmi tant de provinces, n'y trouvast tousjours de la pasture, et souvent la robbe du pauvre peuple qui y estoit meslée, et quelquesfois des amis
, Lanoue, 628. Quant aux autres qui estoyent d'Eglise, ou de robbe longue
, Lanoue, 708. Et pour chose nouvelle leur grands navires avoient une robe de plomb, contre le mal que les vers font aux longs voiages
, D'Aubigné, Hist. III, 446. Et parce que l'abbé, dernier possesseur, estoit religieux, et tenoit l'abbaye en titre, tout son bien estoit acquis au roy que l'on appelle robbe-morte
, Carloix, II, 10. Durant la saison belle Que les prez et les bois prennent robe nouvelle
, Desportes, Roland furieux. Je pris un porreau : luy ayant coupé la teste et despouillé de deux robbes…
, Paré, Introd. II. Quel est l'homme, telle doibt estre sa robe
, Génin, Récréat. t. II, p. 248. Autres qui s'estiment plus sages en robe qu'en pourpoint
, Dial. de Tahureau, p. 83, dans LACURNE. M. le mareschal Strozzi estoit voué à l'eglise, et, pour un chapeau rouge qui luy fut desnié, quitta la robe et se mit aux armes
, Brantôme, Dames gal. t. II, p. 185. Ceux qui se sont meslez de cet estat d'amour, ils ont toujours tenu cette maxime, qu'il n'y a que le coup en robe [à la dérobée]
, Brantôme, ib. t. I, p. 327. Robbe d'autruy ne fait honneur à nully
, Cotgrave † Robbe refait moult l'homme
, Cotgrave † Fille trop veue, robe trop vestue, n'est pas chere tenue
, Cotgrave † Quant le duc de Savoie se fut assez cholerisé contre les Ligues, yl s'apaisa à la fin, mesmement voiant qu'il pouvoit torcher ceste ordure à aultre robe que la sienne
, Bonivard, Chr. de Genève, II, 31.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
ROBE. - ÉTYM. Ajoutez : XIVe s. La mort Anselet le tailleur de raubes
, Varin, Archives administr. de la ville de Reims, t. II, 1re part. p. 43. On remarquera dans ce texte l'orthographe raube, qui coïncide avec le provenç. rauba, et avec l'étymologie rauben.
Étymologie de « robe »
Provenç. rauba, dépouille et robe ; catal. roba ; espagn. ropa ; portug. roupa ; ital. roba, effets, marchandises. Le sens propre est dépouille, particularisé dans l'italien au sens d'objets de valeur, et particularisé encore davantage dans les autres langues au sens de vêtement ; l'étymologie est l'anc. haut-all. roubôn, all. mod. rauben, angl. to rob, dépouiller, dérober.
- Déverbal de l’ancien français rober (« voler ») dont est issu l’anglais rob et qui ne subsiste plus que sous forme préfixée dérober. Ce mot a eu pour sens « butin de guerre », « dépouille » puis, par spécialisation, « tunique » et enfin, par hyperspécialisation, « vêtement féminin ».
- Rober est issu du bas-latin raubare (italien : rubare, espagnol : robar) d’une racine germanique raubon qui a donné rauben et Räuber en allemand moderne.
Phonétique du mot « robe »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
robe | rɔb |
Fréquence d'apparition du mot « robe » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « robe »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « robe »
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Qu’importe la robe ! Que regarde-t-on ? L’écrin qui contient le diamant ?
Georges Feydeau -
Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
Jean Anouilh — Antigone -
Dieu donne la robe selon le froid.
Fénelon — Lettre du 4 Octobre 1699 à Monsieur Tronson -
D'un magistrat ignorant C'est la robe qu'on salue.
Jean de La Fontaine — Fables -
Les dimanches ratés tournent en robe grise au rythme languissant des valses de l'ennui.
Francis Blanche -
Ta robe de mariée est faite pour épouser mes regrets.
Michel Polnareff — Mes regrets -
Le mariage c'est la robe. Après, évidemment, on a le mari !
Jean Anouilh — Les Poissons rouges -
La robe ne fait pas le médecin.
Proverbe français -
Cette robe drapée au coloris jaune safran signée Zara a tout pour être LA it dress de l'été 2020.
Grazia.fr — Voici la robe d'été Zara qui attise toutes nos convoitises ! - Grazia -
Alors que les vêtements de détente continuent à être à la mode, la robe sieste est au premier plan de la mode.
2051.fr — 5 façons simples de styliser la tendance de la robe de sieste - 2051.fr
Traductions du mot « robe »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | dress |
Espagnol | vestido |
Italien | vestito |
Allemand | kleid |
Chinois | 连衣裙 |
Arabe | فستان |
Portugais | vestir |
Russe | платье |
Japonais | ドレス |
Basque | soineko |
Corse | vestitu |
Synonymes de « robe »
- corsage
- cotillon
- jupe
- soutane
- aube
- toge
- épitoge
- froc
- peignoir
- pelage
- enveloppe
- couleur
- carapace
- fourrure
- gilet
- habit
- laine
- livrée
- manteau
- oripeau
- peau
- toilette
- vêtement
Combien de points fait le mot robe au Scrabble ?
Nombre de points du mot robe au scrabble : 6 points