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Robe

Variantes Singulier Pluriel
Féminin robe robes

Définitions de « robe »

Trésor de la Langue Française informatisé

ROBE, subst. fém.

Vêtement de dessus, d'un seul tenant, généralement pourvu de manches, descendant jusqu'aux genoux ou jusqu'aux pieds avec une forme et une ampleur variable selon l'époque, le pays, la mode et la personne qui le porte.
A. − Vêtement long, porté habituellement par les hommes et par les femmes.
1. [À une époque hist.: Antiq., Moy. Âge et, de nos jours, en Orient, Extrême-Orient] Synon. tunique.Robe médique, royale; robe des Perses; robe de pourpre, d'écarlate; robe blanche, robe de lin des lévites, des prêtres; robe des derviches, des bonzes. L'Asiatique, à la robe traînante, à la longue barbe, à la tête rase, et au turban rond (Volney, Ruines, 1791, p. 137).[Le dauphin] se revêtit du deuil royal, et se rendit solennellement à la messe en robe violette (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 381).
[P. allus. à Jean XIX, 23] La robe sans couture(s) (du Christ). Vêtement qui fut tiré au sort par les soldats au pied de la croix et qui est une figure de l'unité de l'Église (v. couture I B). Synon. tunique.Contre les schismes et les hérésies, il [Joseph de Maistre] veut refaire « la robe sans coutures » d'une Église enfin catholique (Camus, Homme rév., 1951, p. 236).
[P. allus. à Matth. XII, 11-12] La robe nuptiale (traduite encore par vêtement, habit de noces). Vêtement porté par les invités des noces juives symbolisant les dispositions du cœur de celui qui est convié au banquet sacré. Quelle est la main qui me revêt de la robe nuptiale? Je me suis approché de l'autel d'or (Saint-Martin, Homme désir, 1790, p. 101).
[P. réf. à la légende d'Hercule] Robe de Déjanire ou robe de Nessus. Robe trempée du sang du centaure Nessus agissant comme philtre d'amour que Déjanire abusée fit porter à Hercule et qui causa indirectement la mort du héros en s'attachant à sa chair et en la brûlant. L'infortuné voit une lèpre épaisse couvrir tout son corps; ses vêtements s'attachent à sa chair, comme la robe de Déjanire (Chateaubr., Martyrs, t. 3, 1810, p. 177).Je n'envisage que le côté frivole de nos métamorphoses; je ne veux enlever que l'habit; et ce n'est pas ma faute si, comme la robe du centaure Nessus, il s'attache à la peau (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 251).
ANTIQ. ROMAINE. Vêtement des anciens Romains. Synon. toge.
Robe prétexte. V. prétexte2.
Robe virile. Robe que les jeunes Romains revêtaient à l'âge d'homme en quittant la robe prétexte. Prendre la robe virile. Prendre la robe virile (p. méton.). Devenir adulte. Louvain toutefois devient peu à peu le foyer principal, jusqu'au jour où le plus jeune des Arnauld aura pris la robe virile (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 106).
P. anal. Vêtement porté dans certaines circonstances. Robe rouge de pénitent. Vilar est fait pour porter la robe tragique: tunique longue ou toge, plis et surplis (Serrière, T.N.P., 1959, p. 115).
2. Vêtement long et à manches porté comme signe d'appartenance à un état, à une fonction ou à une profession inspirant l'autorité et le respect. Prendre la robe; quitter la robe. V. aventurier ex. 7.P. méton. Personne de cet état, de cette profession:
1. ... on assemble proverbialement les trois robes noires, le prêtre, l'homme de loi, le médecin: l'un panse les plaies de l'âme, l'autre celles de la bourse, le dernier celles du corps; ils représentent la société dans ses trois principaux termes d'existence: la conscience, le domaine, la santé. Balzac, Méd. camp., 1833, p. 59.
a) Vêtement porté par les ministres de certaines religions. Synon. froc, soutane.Robe blanche du pape; robe noire des prêtres; robe rouge des cardinaux; robe des moines. À la porte, une façon de saint Antoine (...) vêtu d'une robe de laine brune et chaussé de sandales. Un capucin (Barrès, Cahiers, t. 6, 1907, p. 197).Bien qu'ils fussent les ministres de ma confession, ils m'étaient [les prêtres] plus étrangers que les pasteurs, à cause de leur robe et du célibat (Sartre, Mots, 1964, p. 82).V. marmotter ex. de Bertrand.
P. méton.
α) Souvent péj. Robe noire. Prêtre. [Philis] sans cesse en conférence avec des robes noires, véritable exécuteur des volontés de la congrégation (Zola, Vérité, 1902, p. 90).
β) [Avec un poss.] La condition ecclésiastique. Je porte respect à sa robe (Ac.1798-1935).Remarquez [dit M. Pirard, prêtre] qu'il n'y a de fortune, pour un homme de notre robe, que par les grands seigneurs (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 235).
γ) Ordre religieux. Oratoriens, sulpiciens, religieux et religieuses de toute robe (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 427).
(Jésuite) de robe courte (vieilli). Séculier affilié à la société de Jésus; péj., celui qui adopte les manières, les opinions attribuées aux jésuites. Sainte-Agathe: Qu'entendez-vous par robe courte? Madame Hélier: Ce que tout le monde entend! les laïques comme vous, affiliés comme vous (...) à ces messieurs (Augier, Lions, 1870, p. 170).
b) Vêtement ample des professeurs, des universitaires, généralement garni de l'épitoge et portant les insignes de leur spécialité et de leur grade, actuellement porté par dessus le vêtement ordinaire dans les cérémonies solennelles de l'université. Synon. toge.Le médecin, en robe noire, en grande perruque (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 282).Professeur, dans sa robe en satin écarlate doublé d'hermine (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 459).[P. Valéry] m'a montré ses portraits « en anglais » (avec sa robe de docteur d'Oxford et dans diverses attitudes) (Larbaud, Journal, 1931, p. 256).
c) Vêtement ample et long des magistrats, des gens de justice dans l'exercice de leur fonction. Avocat(e) en robe; magistrats en robe rouge. Que dire des juges? Ils font leur métier, qui n'est pas beau. Ils se mettent des toques d'or et d'argent, des robes noires ou rouges, de l'hermine en peau de lapin (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 105).Arrêts rendus en robes rouges. Arrêts solennels que rendent les juges portant la robe rouge. (Dict. xixeet xxes.).
P. méton.
α) Personne qui porte cette robe; magistrat. [L'assassin] a tout vu! la cour d'assises, les robes rouges, et le couteau triangulaire. Quand même, il a marché, il a frappé! (Farrère, Homme qui assass., 1907, p. 281).
β) Profession des gens de justice. Famille de robe. Un tel a quitté la robe pour prendre l'épée (Ac.1798-1935).Il avait su éviter la tare héréditaire de la vieille bourgeoisie de robe: il n'était pas pécuniairement intéressé (Martin du G., Devenir, 1909, p. 14).Vous, monsieur [un huissier], qui êtes de robe (...) vous savez peut-être ce que ça peut coûter, au point de vue légal, s'entend, quand on se laisse aller à certaines libertés. Par exemple: une paire de gifles? (Duhamel, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 165).
Gens de robe. V. gens1.Noblesse* de robe.
[Avec ou sans maj.] La robe. Ensemble des personnes exerçant la magistrature. Les prétentions de la robe, l'esprit de la robe (Ac. 1798-1935). Toutes les branches du pouvoir exécutif sont tombées aussi dans la caste qui fournit l'Église, la Robe et l'Épée (Sieyès, Tiers état, 1789, p. 35).Haute robe. Première magistrature du pays. (Dict. xixeet xxes.). Ancienne robe. Magistrature ancienne dans une famille (Dict. xixeet xxes.).
d) Vx. Robe courte. [P. oppos. à la robe longue portée par le clergé et la magistrature] Robe portée par ceux qui appartenaient à la prévôté et exerçaient des fonctions de surveillance policière. (Juge) de robe courte. Juge, prévôt, maréchal, lieutenant, officier non gradué qui jugeait l'épée au côté. (Dict. xixes.). Gens de robe courte. Le greffier s'étant retiré (...), le lieutenant de robe courte introduisit M. Guerot (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 558).Des alguazils de robe courte. V. alguazil ex. 3.
B. −
1. Vêtement féminin d'une seule pièce ou composé d'un corsage et d'une jupe attenante de forme, de longueur et d'ampleur variables. Belle, jolie robe; enfiler, mettre une robe; changer de robe; aimer les robes. Ses modestes petites robes si peu coûteuses et pourtant si élégantes (Theuriet, Mariage Gérard, 1875, p. 157):
2. Il faut te reposer. Écris-moi! Pense à moi! Et puis ne mets pas tant cette robe nouvelle. Elle te va si bien! Je ne suis pas jaloux. Mais, là-bas, tu n'as pas besoin d'être si belle. L'air te la fanera. Garde-la donc pour nous. Géraldy, Toi et moi, 1913, p. 109.
Baiser la robe, l'ourlet de la robe d'une femme (en signe de respect). On te saluerait très bas, on baiserait l'ourlet de ta robe (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 167).
Couper les robes (à une femme) (au Moy. Âge, punition déshonorante). La malheureuse créature (...) se mit à leur reprocher leur crime. Le bâtard, à qui ces clameurs déplaisaient, lui fit couper ses robes (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 347).
P. méton. Femme. Je vous dois d'avoir eu tout au moins, une amie. Grâce à vous une robe a passé dans ma vie (Rostand, Cyrano, 1898, v, 6, p. 222).Debout toutes deux (...), elles me considérèrent. La robe jaune, au bout d'un temps de réflexion, jacassa quelque chose à l'intention de la robe verte (Farrère, Homme qui assass., 1907, p. 259).
SYNT. Robe neuve, simple, superbe; vieille robe; robe de couturière, de grand couturier; corsage, jupe, manche, ourlet, pli, pan d'une robe; coupe, façon d'une robe; modèle, patron de robe; bruissement, frou-frou d'une robe; passer, revêtir une robe; dégrafer, enlever, ôter une robe; acheter, bâtir, copier, coudre, couper, faire, tailler une robe.
2. [Avec un déterm. précisant]
[la couleur, l'impression] Robe blanche, bleue, écossaise, à carreaux, à fleurs, à ramages. Avenante et simple dans sa petite robe noire, l'actrice se présenta (Vogüé, Morts, 1899, p. 327).
[le tissu] Robe de cachemire, de faille, de gaze, de lainage, de laine, de liberty, de lin, de moire, de mousseline, de percale, de popeline, de satin, de taffetas, de toile, de tulle, de velours. Beau costume breton des fêtes, la grande coiffe et la robe de drap noir à broderies de soie (Loti, Mon frère Yves, 1883, p. 20).Sa robe de crêpe de Chine, toute neuve, qui tombait bien (R. Bazin, Blé, 1907, p. 164).
[la forme] Robe ample, bouffante, collante, courte, décolletée, droite, flottante, longue, montante, plissée; robe à falbalas, à taille haute, basse, à volants. Robes grecques, qui dessinent si bien le corps, et le font paraître avec toutes ses grâces naturelles (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 335).Les vêtements féminins [vers 1871] consistent en robes chargées de passementeries et de copieux drapés, commençant sur le devant, pour finir sur le pouf (Villard, Hist. cost., 1956, p. 100).HIST. DU COST. Robe Empire ou empire*; robe polonaise*; robe à crinoline, à paniers (v. panier), à vertugadin*.
Robe longue. Robe habillée descendant jusqu'aux pieds. Dis-lui, mon gros, que, ce soir, elle ne mette pas de robe longue. C'est un dîner de départ et on ne s'habille pas (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 303).
Robe princesse*.
Robe à queue ou à traîne. Robe longue dont l'arrière traîne à terre. Les robes à queue se montraient rebelles et s'égaraient dans les jambes des cavaliers (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 226).P. méton., vx. Queue d'une robe. Cette princesse dit à son page: Prenez ma robe, portez ma robe (Ac.1798-1878).
[la destination] Robe habillée; robe de première communion; robe du dimanche, de tous les jours; robe d'été, de demi-saison; robe de deuil, de grossesse, de plage; robe à danser. Une fille de douze ans en première communiante. Sa robe et son voile blancs ont déjà fait rire (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 343).
Robe nuptiale, de mariée, de noces. Robe généralement blanche portée par la mariée le jour des noces. Robe de mariée, toute de dentelles et de perles (Zola, Rêve, 1888, p. 207).
Robe de bal, du soir, de soirée. Robe plus ou moins longue, décolletée, en tissu somptueux ou ouvragé. L'époque est aux sports (...) mais les robes de cocktail, du soir et de cérémonie, conservent le sens de la toilette (Villard, Hist. cost., 1956, p. 102).
Robe de cocktail. Robe habillée réservée aux réunions de fin d'après-midi. La robe de cocktail (...) a été créée par les couturiers, il y a quelque vingt ans, pour répondre aux exigences nouvelles nées de l'habitude de se réunir en fin de journée pour « boire un verre » entre amis (Le Figaro, 22 nov. 1951, p. 10, col. 6).
Robe d'intérieur. Robe portée à la chambre, à la maison. Synon. douillette, robe de chambre, peignoir.La traîne de la longue robe d'intérieur la suivait, une robe qui avait des manches bouffantes (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 51).
En robe détroussée (vx). [P. allus. à la traîne de la robe qu'on laisse retomber] V. détrousser A.
3. Poét., littér. Parure dont se revêt la nature, une chose. Robe d'azur, de neige; robe d'un lis, d'une rose. Mmede Caud me disait (...) que mes vers étaient rayonnants, qu'ils étaient revêtus d'une robe de lumière (Chênedollé, Journal, 1804, p. 7).La nuit brune Revêt sa robe étoilée (Cros, Coffret Santal, 1873, p. 24).
C. − Vêtement porté par les personnes des deux sexes.
1. Vêtement porté par les petits enfants, encore en usage pour les garçons au début du xxes. jusqu'à la « première culotte ». Robe de bébé. Ces mioches de deux ou trois ans étaient tous en robe et ils parlaient mal. Beaucoup n'avaient pas plus une tête de garçon qu'une tête de fille (Frapié, Maternelle, 1904, p. 23).
Robe de baptême. Long vêtement blanc porté par un enfant au jour de son baptême. Une robe de baptême, plissée et garnie d'une petite dentelle (Zola, Assommoir, 1877, p. 472).
P. métaph. ou au fig. [P. allus. à la robe blanche des baptisés] Robe d'innocence. État de pureté de celui, celle qui n'est pas souillé par le mal. Le baptême efface tous les forfaits, et rend la robe d'innocence à celui qui le reçoit (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p. 569).J'avais souillé ma robe d'innocence en votant un jour contre le ministère: cette tache ne s'effaça plus (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 387).
2. Robe de chambre. Vêtement d'intérieur long, à manches, ouvert sur le devant et maintenu fermé par une ceinture ou un boutonnage. Synon. (pour les femmes) déshabillé, douillette, peignoir.Vieille robe de chambre; robe de chambre en/de laine, en/de soie, en/de velours. Une robe de chambre en soie verte à fleurs d'or et à dessins antiques (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 76).Henriette (...) enfilait sa robe de chambre chaude, enfonçait ses pieds dans des pantoufles de feutre (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 143).
ART CULIN. Pommes de terre en robe de chambre/en robe des champs. Pommes de terre cuites à l'eau entières et servies dans leur peau. MmeRezeau nous a pourvu d'œufs durs, de salade de haricots et de pommes de terre en robe de chambre (je proteste au passage; on devrait dire: pommes de terre en robe des champs) (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 144).
3. Robe de nuit (vieilli). Longue chemise de nuit. Synon. chemise* de nuit.Hier, elles m'ont caché ma robe de nuit, et j'ai failli rester toute nue dans le cabinet de toilette (Colette, Cl. école, 1900, p. 140).
D. − P. anal.
1. Enveloppe des fruits ou des légumes. Robe de la fève, du pois; robe de la garance. Petites fèves tendres avec leur robe (Audot, Cuisin. campagne et ville, 1896, p. 333).Synon. pelure (de l'oignon), peau (de la fève).V. oignon ex. 1.
Robe de sergent. Prune cultivée à Agen, destinée à la préparation des pruneaux et de couleur violette comme la robe des sergents de justice sous l'Ancien Régime (d'apr. Brard 1838 et Fén. 1870).
2. Pelage ou plumage des animaux considéré du point de vue de leur couleur ou de leurs particularités. Robe d'un bœuf, d'un chat, d'un chien, d'une panthère. Fuseline, la petite fouine à la robe gris-brun (Pergaud, De Goupil, 1910, p. 89).La robe uniformément blanche ou crème sans tache [du taureau charolais] (Wolkowitsch, Élev., 1966, p. 78).
En partic.
,,Ensemble des poils et des crins répartis sur le corps du cheval, qui obéit à une classification de base rigoureuse et à une classification de détail un peu plus souple`` (Tondra Cheval 1979). Tous les autres appartenaient à la race de Blankenbourg, ces chevaux à la robe argentée, les yeux, les naseaux et les sabots roses (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 53).Et sa robe donc! (...) je vous défie de l'appareiller, ce cheval-là! (...) il n'est pas alezan, il est blond doré (Gyp, Gde vie, 1891, p. 13).
Quantité de laine fournie par la tonte d'un mouton. (Ds Lar. Lang. fr., Lexis 1975).
3. Région. (Canada). Robe de carriole. Fourrure que l'on utilise l'hiver comme couverture de voyage. Marie (...) étendit les robes de carriole sur le dossier de deux chaises, tout près du poêle (L. Vien-Beaudet, Le Bois des quatre lieues, 1955, p. 31 ds Richesses Québec 1982, p. 2024).
4. ŒNOL. Couleur du vin. Un vin du Rhin dont la robe vermeille jaunissait de vieillesse (Gautier, Albertus, 1833, p. 168).Une omelette baveuse et deux litres de vin d'une robe de toute beauté (Giono, Baumugnes, 1929, p. 86).V. riesling ex. de Rustica.
5. TECHNOL., vieilli. Ce qui enveloppe, enrobe quelque chose.
a) Feuille de tabac qui enveloppe le cigare. Synon. cape1.Un cigare est toujours composé d'un intérieur d'une sous-cape et d'une cape ou robe (Wurtz, Dict. chim., t. 3, 1878, p. 182).
b) Partie superficielle du contour d'un pain de sucre. Le sucre est plus pur dans la robe du pain que dans le centre (Littré).
c) ,,Boyau qui recouvre une andouille`` (Chesn. t. 2 1858).
d) ,,Feuille de papier qui recouvre le carton`` (Chesn. t. 2 1858).
REM. 1.
Robe-, 1erélém. de compos., entrant dans la constr. de subst. fém. désignant gén. un vêtement. V. robe(-)bain-de-soleil (v. soleil), robe(-)chasuble (v. chasuble), robe(-)sac (v. sac); et aussi:a)
Robe-chemise, robe-chemisier. Robe dont le corsage a la coupe d'une chemise, d'un chemisier. Robe-chemise ouverte en triangle au milieu de la poitrine (Goncourt, Journal, 1891, p. 133).Renouvelée aussi, la robe-chemisier, légèrement blousante, à manches bouffantes (Marie-Claire, juin 1969, p. 147).
b)
Robe-fourreau. Robe droite ajustée à la taille. Elle ne voulut pourtant pas changer sa robe-fourreau noire. « En robe rose, je ne me supporterais point dit-elle (...) » (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 24).
c)
Robe-manteau, robe-tailleur. Robe dont la coupe rappelle celle du manteau, du tailleur et pouvant être portée à l'extérieur. Robes-manteaux, très étudiées dans leurs conceptions et leurs détails (L'Œuvre, 24 févr. 1941).Jupes, manteaux, robes-tailleur, au boutonnage tout du long, derrière (L'Œuvre, 3 mars 1941).
d)
Robe-pull. Robe de lainage ayant l'aspect d'un long pull. Dans les tricots, Jacqueline Coq étire ses robes-pulls en sept coloris vifs ou classiques (Le Monde loisirs, 11 févr. 1984, p. XII).
e)
Robe(-)tablier.(Robe tablier, Robe-tablier) Blouse servant de robe, agrémentée ou non d'un tablier. Grand retour de la robe tablier. Elle est en viscose, larges bretelles croisées et boutonnage dos (Avantages, mars 1990, p. 31).
f)
Robe-redingote. V. redingote B 1 a ex. de Balzac.
g)
Robe-tonneau, robe(-)tube.(robe tube, robe-tube) Robe ayant le même diamètre de la poitrine à l'ourlet. On raffole cette année de la robe-tonneau dont le joli abandon nous donne à toutes un amusant petit cachet de rare distinction (Proust, Temps retr., 1922, p. 725).Aujourd'hui en robe tube, la femme adoptera peut-être, l'hiver prochain, la ligne « œuf » (L'Express, 19 avr. 1976, p. 143, col. 1).
h)
Robe-tunique. Robe de coupe simple rappelant les tuniques antiques. Ligne droite des robes-tunique (L'Œuvre, 19-20 mai 1941).
2.
-robe, 2eélém. de compos., entrant dans la constr. de subst. fém. V. garde-robe, mini-robe (s.v. mini- A).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɔb]. Homon. rob1 et 2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1155 « butin, dépouille de guerre » (Wace, Brut, 1047 ds T.-L.); 2. 1155 « biens mobiliers qui sont à l'usage d'une personne » (Id., ibid., 223 et 725, ibid.); 3. a) ca 1165 « ensemble de vêtements taillés dans une même étoffe, habillement complet composé de plusieurs pièces, à l'exclusion de la chemise » (Troie, éd. L. Constans, 13330); b) 1165-70 « vêtement féminin de dessus, d'un seul tenant, avec manches, couvrant le corps jusqu'aux pieds » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 406); c) 1280 robe linge « chemise d'homme » (Philippe de Beaumanoir, Jehan et Blonde, éd. H. Suchier, 5907); d) 1387 (et non 1368 comme l'indique FEW t. 16, p. 675a) robe a relever « robe de chambre, longue chemise de nuit » (A.N. KK 18, f o13); ca 1462 robe de nuyt (Cent Nouvelles nouvelles, éd. F. P. Sweetser, Nouv. 17, p. 119); 1576 robe de chambre (Sasbout, Dict. flam.-fr., s.v. winter tabbaert ds Fonds Barbier); 1596 (Hulsius); 1870-71 fig. des pommes de terre en robe de chambre (Littré); 1938 pommes de terre en robe des champs (Mont.-Gottschalk); e) 1636 robe d'enfant « vêtement d'enfant » (Monet); 4. a) ca 1160 « vêtement de religieux » (Moniage Guillaume, I, 184 ds T.-L., ici dans l'expr. prendre la robe « devenir moine »); 1269-78 la robe ne fet pas le moine expr. corresp. au fr. mod. l'habit ne fait pas le moine (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 11028); b) 1530 homme de robe longue « homme de loi » (Palsgr., p. 238); c) 1642 « la profession des gens de judicature » (Corneille, Le Menteur, I, 1); 5. fig. 1553 « parure dont semblent se revêtir la nature, les végétaux, etc. » (Ronsard, Ode à Cassandre, 3 ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 5, p. 196); 6. p. anal. a) 1546 « enveloppe extérieure de certains légumes, de certains fruits (fève, oignon, noisette, etc.) » (Rabelais, Tiers Livre, chap. 49, éd. M. A. Screech, p. 329); b) ca 1640 « poil, plumage de quelques animaux (chat, chien, cheval, oiseau) sous le rapport de la couleur » (Voiture, Lettre, 91 ds Littré); c) technol. 1679 « boyau qui recouvre une andouille » (Rich.); 1730 « grande feuille de tabac qui forme l'extérieur du cigare » (Savary); 1833 « couleur du vin » (Gautier, loc. cit.); 1870-71 « partie superficielle d'un pain de sucre » (Littré). Empr. au germ. occ.*rauba « butin » (dérober*) d'où « vêtement dont on a dépouillé quelqu'un ». Robe a souvent en a. fr. et jusqu'au xvies. le sens de « butin » (Gdf., Hug.). Pomme de terre en robe de chambre, l'expr. s'explique par le sens de « enveloppe, peau » du mot robe (supra 6 a). La pomme de terre dans sa robe, en robe, est celle qui n'a pas été pelée. Quant à l'expr. pomme de terre en robe des champs, elle semble une déformation ou une corr. voulue de la précédente. Fréq. abs. littér.: 8 327. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9 224, b) 17 440; xxes.: a) 13 747, b) 9 929.
DÉR.
Robette, subst. fém.Petite robe de fillette. Bons articles Redoute (...) pour enfant de 12 à 18 mois. (...) Robette manches longues en blanc, ciel ou rose (Catal. La Redoute, automne-hiver 1951-52, p. 7).[ʀ ɔbεt]. 1resattest. a) ca 1465 robbette « petite robe » (Chastellain, Chronique, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 4, p. 279), b) 1679 « chemise de laine que les chartreux portent sur la peau » (Rich.); dimin. de robe, suff. -ette (-et*).
BBG.Hasselrot 1957, p. 172 (s.v. robette). − Hope 1971, p. 220. − Hotier Cirque 1973 [1972], p. 74. − Quem. DDL t. 16, 18, 33 (s.v. robe demi tailleur). − Vidos (B. E.) Contribution à l'ét. du lex. fr. Fr. mod. 1940, t. 8, p. 352.

Wiktionnaire

Nom commun - français

robe \ʁɔb\ féminin

  1. (Habillement) Vêtement long, en forme de fourreau plus ou moins ample, qui enveloppe le corps, tient aux épaules et a des manches ou des ouvertures pour les bras.
    • Puis le luxe de sa longue robe consistait dans une coupe extrêmement distinguée, et, s’il est permis de chercher des idées dans l’arrangement d’une étoffe, on pourrait dire que les plis nombreux et simples de sa robe lui communiquaient une grande noblesse. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Les femmes, qui sont de taille moyenne et plutôt trapues, portent une robe en vadmel, sorte de flanelle tissée avec la laine qu’elles-mêmes ont cardée et filée. — (Anna {Sée, L’Archipel des Féroé, dans la revue Le Tour du Monde, L.44, 1905)
    • Elle a remis une robe ; elle me cache tous les beaux secrets qu’elle cache à tous ; elle est rentrée dans le deuil de sa pudeur. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • Et fermant la marche, quelques ecclésiastiques en retard se hâtaient, saisissant d’une main leurs robes qui s’enflaient comme des ballons, […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • […]; elle ramassa ses robes sur son giron et sa voix trembla. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Mariées au lendemain de la Grande Guerre, on les a peut-être vues en robe à pois et blouse à fleurs, l’été, pendant quatre ou cinq ans, le temps que les funérailles entrent dans la danse. — (Maxime Rapaille, Le feu des Fagnes, Dricot, 2001, page 59)
  2. (Par métonymie) Profession de magistrat, d’avocat.
    • D’après le rapport sur l’avenir de la profession rédigé par Me Kami Haeri, le nombre d’avocats en France a plus que doublé en vingt-trois ans. La concurrence est rude. Un tiers des nouvelles recrues quittent la robe durant les cinq premières années d’exercice. — (Margherita Nasi, Profession avocat : attention aux ambiances toxiques, Le Monde. Mis en ligne le 21 août 2019)
    • Les seules charges de robe qui ne s’achetassent point étaient celle de premier président du Parlement et celle du chancelier. — (Alfred Franklin, La vie privée d’autrefois - La vie de Paris sous Louis XV devant les tribunaux, Paris, Plon, 1899, page 11-12)
    1. (Histoire) La noblesse de robe.
      • Monsieur le bailli, vous ne me citez, comme importans, que des noms qui appartiennent à la robe ; et la noblesse d’épée, qu’en pensez-vous ? — (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T. 2, 4, 1833)
  3. (Par métonymie) Profession des ecclésiastiques, des religieux ; il est toujours précédé du possessif.
    • C’est un prêtre, un religieux ; qui aurait cru qu’un homme de sa robe ferait une pareille action ?
    • Il parlait d’une voix douce et ferme et me demanda tout ce qu’un homme de sa robe a coutume de demander. — (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, Le Livre de Poche, page 67)
  4. (Par extension) Pelage de quelques animaux, considéré sous le rapport de la couleur.
    • Le maquignon de bas étage teint, en tout ou en partie, les robes pour rendre un équipage similaire, au risque de s’exposer à voir fondre la nuance sous une averse. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
    • […] ; puis, ayant longé un champ d’avoine, étoilé de bluets et de coquelicots, nous arrivâmes en un verger où des vaches, à la robe bringelée, dormaient couchées à l’ombre des pommiers. — (Octave Mirbeau, Le Père Nicolas, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
    • C’est un étalon barbe, pas grand, mais bien formé et bien musclé, un alezan étoile de blanc au front, dont la robe dorée, la queue et la crinière blondes, longues et fournies, reluisent au soleil. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 112)
  5. (Œnologie) Couleur du vin, allant du violet à l’ocre.
    • Ce vin possède une belle robe grenat.
  6. Enveloppe de certains légumes ou de certains fruits.
    • La robe d’une fève, d’un oignon.
  7. Feuille de tabac enveloppant un cigare.
    • Cette invention a pour objet une nouvelle machine servant à enrouler automatiquement les noyaux de cigares dans les feuilles de la robe. — (Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d’invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1844, 1876)
  8. (Métallurgie) (Musique) Partie centrale d’une cloche, la plus grande, qui transmet les vibrations[1].
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ROBE. n. f.
Sorte de vêtement long, en forme de fourreau plus ou moins ample, qui enveloppe le corps, tient aux épaules et a des manches ou des ouvertures pour les bras. Robe d'enfant. Robe de femme. Robe de drap, de velours, de taffetas, de satin, de mousseline, etc. Robe d'été. Robe d'hiver. Les manches d'une robe. Une garniture de robe. Robe de mariée. Robe de deuil. Robe longue. Robe à traîne. Robe à queue. Robe courte. Robe montante. Robe décolletée. Robe de magistrat. Robe de professeur. Porter la robe au Palais. Être en robe et en bonnet. Robe fourrée. Robe violette. Robe rouge. Arrêt rendu en robes rouges, Arrêt solennel que rendent les juges étant en robes rouges. Robe de chambre, Vêtement que l'on porte chez soi en déshabillé. Il était en robe de chambre et en pantoufles.

ROBE se dit également du Vêtement long des anciens Romains. César, lorsqu'il fut assassiné, se couvrit le visage d'un pan de sa robe. La robe prétexte. La robe virile. Il sert particulièrement à désigner la Profession de magistrat. Les gens de robe. La noblesse de robe. Famille de robe. Il vient de la robe. Un tel a quitté la robe pour prendre l'épée, pour l'épée. Il désigne aussi la Magistrature. Les prétentions de la robe. L'esprit de la robe. Il désigne également la Profession des ecclésiastiques, des religieux; il est alors toujours précédé d'un adjectif possessif. C'est un prêtre, un religieux; qui aurait cru qu'un homme de sa robe ferait une pareille action? Je porte respect à sa robe. Ce sens est familier. Jésuite de robe courte, Séculier que l'on suppose affilié à la Société de Jésus; et, par dénigrement, Celui qui sans être affilié à cet ordre est censé adopter les opinions, les maximes que l'on attribue aux jésuites.

ROBE se dit, par extension, du Poil de quelques animaux, considéré sous le rapport de la couleur. Deux chevaux de même robe. Ce cheval, ce chien, ce chat a une belle robe. Cette meute est toute d'une robe. Il se dit aussi de la Couleur du vin. Un vin d'une belle robe. Il se dit encore de l'Enveloppe de certains légumes ou de certains fruits. La robe d'une fève, d'un oignon.

Littré (1872-1877)

ROBE (ro-b') s. f.
  • 1Sorte de vêtement long, non fendu, qui était propre aux peuples de l'antiquité, aux Occidentaux dans le moyen âge, et qui l'est encore à beaucoup d'Asiatiques. D'un des pans de sa robe il [Pompée] couvre son visage, Corneille, Pomp. II, 2. Aussitôt que Joseph fut arrivé près de ses frères, ils lui ôtèrent sa robe de plusieurs couleurs, qui le couvrait jusqu'en bas, Sacy, Bible, Genèse, XXXVII, 23. Portant une robe royale de couleur d'hyacinthe et de bleu céleste, Sacy, ib. Esther, VIII, 15. Ceux que vous voyez revêtus d'une robe blanche, dit saint Jean, viennent d'une grande affliction, afin que nous entendions que cette divine blancheur se forme ordinairement sous la croix, et rarement dans l'éclat des grandeurs humaines, Bossuet, Marie-Thérèse. Revenez à la maison paternelle, enfants prodigues, on vous rendra votre première robe, on célébrera un festin pour votre retour, Bossuet, Élévat. sur myst. I, 8. Un jeune enfant couvert d'une robe éclatante, Racine, Ath. II, 5. Oh ! tu n'es plus au temps de cette belle robe traînante de pourpre, avec laquelle tu charmais toutes les femmes d'Athènes et de Sparte, Fénelon, Dial. des morts anc. Alcibiade, Périclès. En général, la robe fut autrefois le vêtement de toutes les nations, Voltaire, Russie, I, 10.

    Par extension. Notre défunt était en carrosse porté, Bien et dûment empaqueté, Et vêtu d'une robe, hélas ! qu'on nomme bière, Robe d'hiver, robe d'été, Que les morts ne dépouillent guère, La Fontaine, Fabl. VII, 11.

    Fig. Tourner sa robe, changer de parti.

    Robe virile, robe que les jeunes gens prenaient à Rome quand ils devenaient hommes. Néron plaide pour les habitants d'Ilion ; il prend la robe virile avant l'âge, Diderot, Claude et Néron, I, 32.

    Fig. Dieu donne la robe selon le froid. Vous avez du courage au-dessus des autres, et, comme dit le proverbe, Dieu donne la robe selon le froid, Sévigné, à Bussy, 23 octobre 1683.

    Selon le corps on doit tailler la robe, il faut régler ses dépenses sur ses besoins.

    Selon le drap la robe, se dit des choses qui ont rapport, proportion entre elles. Mais chaque âge a son temps ; selon le drap la robe, Régnier, Sat. XII.

    Il s'en pare comme de sa belle robe, se dit quand quelqu'un fait vanité d'une chose.

    Cela ne vous déchire pas la robe, vous n'avez pas lieu de vous en offenser.

  • 2Long vêtement à manches, que portent particulièrement les femmes et les enfants. Robe d'enfant. Robe de femme. Robe d'été, robe d'hiver. Elle avait une robe d'une légère étoffe d'argent, semée de guirlandes de fleurs, qui laissait briller la beauté de sa taille, Voltaire, Crocheteur borgne. Le petit uniforme de capitaine de gendarmerie se trouva fait à point nommé pour l'enfant [Louis XV], qui, depuis quelques jours, venait de quitter la robe, Duclos, Œuv. t. V, p. 143.

    En robe détroussée, se disait autrefois pour en cérémonie. Rendre une visite en robe détroussée.

    Fig. Il commande, et soudain La terre, qui d'abord sombre, informe et hideuse, Découvrait tristement sa nudité honteuse, Prend sa robe de fête, et de riants gazons Ont tapissé la plaine, ont habillé les monts, Delille, Paradis perdu, VII.

    Terme bas et populaire. Couper la robe au cul, faire insulte à une femme. Lorsque ce guerrier invaincu Chut dans les ombres éternelles, La robe fut coupée au cu Des neuf savantes demoiselles, Mainard, dans le Dict. de RICHELET.

  • 3Il se dit, en quelques phrases, de la queue d'une robe. Cette princesse dit à son page : Prenez ma robe, portez ma robe.
  • 4Robe de chambre, espèce de robe ou de longue redingote que les hommes mettent dans l'appartement. Il se rencontre beaucoup d'autres choses desquelles on ne peut raisonnablement douter, quoique nous ne les connaissions que par le moyen des sens ; par exemple que je suis ici, assis auprès du feu, vêtu d'une robe de chambre, ayant ce papier entre les mains, Descartes, Médit. I, 3. Messire loup vous servira, S'il vous plaît, de robe de chambre, La Fontaine, Fabl. VIII, 3. Il se mit en robe de chambre, Hamilton, Gramm. 4. Il est vrai que la vie de Paris me tuerait en huit jours ; il y a plus d'un an que je suis en robe de chambre, Voltaire, Lett. Richelieu, 11 juillet 1770.

    Les femmes ont aussi des robes de chambre pour le matin ou pour l'appartement. Vous devez l'aimer [la religion des Juifs] encore plus par cette année de repos et de robe de chambre [l'année du sabbat], où vous seriez un exemple de piété [allusion à la paresse de Mme de Grignan], Sévigné, 236.

    Des pommes de terre en robe de chambre, des pommes de terre cuites dans leur peau.

  • 5Ample vêtement que portent les juges, les avocats, les professeurs, dans l'exercice de leurs fonctions. D'un magistrat ignorant, c'est la robe qu'on salue, La Fontaine, Fabl. V, 14. Et, feuilletant Louet allongé par Brodeau, D'une robe à longs plis balayer le barreau, Boileau, Sat. I. Regarde dans ma chambre et dans ma garde-robe Les portraits des Dandins : tous ont porté la robe, Racine, Plaid. I, 4. Non loin de là Rollin dictait Quelques leçons à la jeunesse ; Et, quoiqu'en robe, on l'écoutait, Voltaire, Temple du Goût. Quoi ! dans Abbeville, des Busiris en robe font périr dans les plus horribles supplices des enfants de seize ans ! Voltaire, Lett. d'Alembert, 18 juillet 1766.

    Arrêts rendus en robes rouges, les arrêts solennels que rendent les conseillers en robes rouges. Les magistrats sortirent pour prendre la robe rouge, revinrent se placer aux hauts siéges, et l'arrêt fut prononcé en pleine audience et à portes ouvertes, Duclos, Œuv. t. V, p. 68.

  • 6Les gens de robe, se disait de tous ceux qui portaient la robe. Les gens de robe sont ou ecclésiastiques ou officiers de justice, de finances et de police, Vauban, Dîme, p. 67.

    Robe courte, s'est dit jusqu'au XVIe siècle, de la profession militaire.

    Juges de robe courte, s'est dit des prévôts, des maréchaux, de leurs lieutenants, et de quelques autres officiers non gradués, qui jugeaient l'épée au côté.

    Robe longue, s'est dit, à la même époque, de la noblesse et du clergé.

    Les gens en robes longues, les gens du parlement. On a des soldats de robe longue payés uniquement pour servir contre elle [la raison], Voltaire, Lett. en vers et en prose, 170.

    Chirurgiens de robe longue, se disait de ceux qui avaient suivi les cours des écoles ; chirurgiens de robe courte, ceux qui ne les avaient pas suivis. Les chirurgiens de Saint-Côme, autrement dits de longue robe, Patin, Lett. t. II, p. 196.

  • 7La profession des gens de judicature. La noblesse de robe. À la fin j'ai quitté la robe pour l'épée, Corneille, le Ment. I, 1. Je connais le nom de notre amant, il est des premiers de la robe, Sévigné, 25 nov. 1685. Renfermé à l'exemple de ses pères dans les modestes emplois de la robe, Bossuet, le Tellier. Une téméraire jeunesse se jetait sans étude et sans connaissance dans les charges de la robe, Fléchier, le Tellier. Il naquit d'une des plus nobles et plus anciennes maisons du Nivernais, qui, après s'être distinguée dans les emplois militaires avant le règne même de saint Louis, entrant depuis sous Henri II dans les premières dignités de la robe…, Fléchier, Lamoignon. Chez nous le soldat est brave et l'homme de robe est savant ; nous n'allons pas plus loin ; chez les Romains l'homme de robe était brave et le soldat était savant : un Romain était tout ensemble et le soldat et l'homme de robe, La Bruyère, II. D'où vient que cet homme est entré dans la robe ? Massillon, Carême, Vocat. Une femme de qualité, en passant à Bordeaux, y trouva les femmes de robe un peu trop fières : " Monsieur, dit-elle, au président de G., vos femmes font les duchesses. - Madame, lui répondit le président, elles ne sont pas assez impertinentes pour cela, ", Marmontel, Œuv. t. VII, p. 467.

    L'année de robe, s'est dit pour année judiciaire. Il se peut que la multiplicité prodigieuse les affaires, sur la fin de l'année de robe, lui ait fait oublier [à un magistrat] mon paquet cette fois-ci, Voltaire, Lett. d'Argental, 5 sept. 1772.

    Les gens de judicature. L'esprit de la robe. Les prétentions de la robe. La robe ne fournit-elle pas d'aussi jolis hommes que l'épée ? Dancourt, la Folle enchère, sc. 10.

    Par une ellipse extrêmement forte. Est-ce que vous vous êtes mise dans l'épée ? je vous ai vue si fort dans la robe, Dancourt, Moulin de Jav. sc. 4. ; c'est-à-dire : est-ce que vous prenez vos amants dans le militaire ? je vous ai vue les prendre parmi les gens de justice.

    La haute robe, se disait autrefois des premiers magistrats.

    L'ancienne robe, se disait des familles anciennes de la robe.

  • 8Dans la langue familière, il se dit de l'état des ecclésiastiques, des religieux, mais alors il est toujours précédé d'un adjectif possessif. C'est un prêtre ; qui aurait cru qu'un homme de sa robe… ? Je porte respect à sa robe.

    Par dénigrement. Les robes noires, les prêtres.

    Jésuite de robe courte, séculier qui est affilié à la société de Jésus ; et, par dénigrement, celui qui, sans être affilié à cet ordre, en adopte, en défend les doctrines.

  • 9 Par extension, il se dit de ce qui revêt quelques animaux. Deux chevaux de même robe. Tertullin… après avoir dit beaucoup de choses de la robe du paon, Voiture, Lett. 91. Une autre influence du climat et de la nourriture est la variété des couleurs dans la robe des animaux, Buffon, Quadrup. t. I, p. 80. Leur robe [des panthères] est variée partout de taches noires, semblables à des yeux, Buffon, ib. t. III, p. 169. La robe des fauvettes est généralement terne et obscure, Buffon, Ois. t. IX, p. 204.
  • 10Enveloppe de certains légumes ou de certains fruits. La robe d'une fève, d'un oignon.
  • 11Se dit quelquefois de la couleur des vins. Les vignerons du midi plâtrent leurs vins pour leur donner une couleur riche, une robe éclatante et plus pure.
  • 12Boyau qui recouvre une andouille.

    Feuille de papier qui recouvre le carton.

  • 13Nom donné, dans la manufacture des tabacs, aux feuilles qui forment l'extérieur du cigare.
  • 14En sucrerie, la robe du pain, la partie superficielle du contour du pain. Le sucre est plus pur dans la robe du pain que dans le centre.
  • 15Quantité de laine qu'on lève en tondant un mouton.
  • 16Robe de sergent, variété de prune.
  • 17Bonne robe, italianisme (buona roba) qui signifie bonne marchandise, bonne épée, et fig. femme assez belle, mais de conduite peu régulière ; il est tout à fait inusité. Elle était fille à bien armer un lit… Ce qu'on appelle en français bonne robe, La Fontaine, Servante.

PROVERBES

Belle fille et vieille robe trouvent souvent qui les accroche.

Ventre de son et robe de velours, se dit d'une femme qui se prive du nécessaire pour être bien parée.

Robe de Nessus ou de Déjanire, présent funeste à celui qui le reçoit, par allusion à la robe du centaure Nessus qui causa la mort d'Hercule.

HISTORIQUE

XIIIe s. Moult est riche la robe qui d'honor est venue, Mais cele est povre et vil qui de honte est creüe, La folle et la sage. Bele Yolans en ses chambres seoit, D'un bon samit une robe cousoit, Romancero, p. 39. Or poés savoir que mainte riche robe i ot faite pour le couronement, Villehardouin, CXI. Li tailleeurs de robes langes à Paris puent avoir et tenir tant de valez et tant d'aprentiz comme il voelent, Liv. des mét. 142. Il prist la reube à un garchon, et se mist en la quisine à tourner les capons, Chr. de Rains, p. 46. Ce n'est mie cil qui vestoit Sa robe d'esté à yver : Plus donoit-il et gris et ver C'uns autres de dix tans [dix fois autant] d'avoir, Lai de l'ombre. Quant le [la] dame renonchoit as muebles et as detes, si en voloit ele porter se [sa] plus bele robe à parer et son plus bel lit furni, Beaumanoir, XIII, 21. Ele emporte tant solement se [sa] robe de cascun jor, Beaumanoir, XIII, 21.

XIVe s. Celles à qui ladite dame donne robes de compaignie, c'est assavoir ses deux filles…, Du Cange, roba. Jehan de Bas fut condempnez d'aller des prisons tout nu en robe linge [chemise]…, Du Cange, ib. Robes de corps et de nopces [robes de deuil et de noces], Du Cange, ib.

XVe s. Nonobstant qu'il eust laissé toute sa robe [effets, garde-robe] en une nave, Bouciq. I, 15. Icelui Polin par maniere de desrision ou moquerie dist au suppliant, qu'il alast à Paris vestir les robes de soie, aussi comme s'il voulsist dire que ledit suppliant estoit fils de prestre, Du Cange, roba. [Quand on couche deux] L'un veult dormir, l'autre veillier ; L'un veut sa robe [couverture] entourtiller Pour le froit ; l'autre contregaige Et tire à soy…, Deschamps, Poésies mss. f° 448. Icellui Breton avoit menacé la chambriere de lui coupper la robe par dessus le cul, Du Cange, roba. Madame tout à coup se leve et prend sa robe de nuit, Louis XI, Nouv. XVII.

XVIe s. La semence [du pantagruelion]… est sphericque, oblongue, noire, couverte de robbe fragille, Rabelais, Pant. III, 47. … et lui fit feste d'avoir trouvé la meilleure robe [amoureuse, fille de plaisir] qu'il avoit point vue, Marguerite de Navarre, Nouv. VIII. Les François, qui aux adversitez sont assez promps de retourner leur robbe, Lanoue, 599. Et ne faut point douter que ce grand animal devoratif [une armée], passant parmi tant de provinces, n'y trouvast tousjours de la pasture, et souvent la robbe du pauvre peuple qui y estoit meslée, et quelquesfois des amis, Lanoue, 628. Quant aux autres qui estoyent d'Eglise, ou de robbe longue, Lanoue, 708. Et pour chose nouvelle leur grands navires avoient une robe de plomb, contre le mal que les vers font aux longs voiages, D'Aubigné, Hist. III, 446. Et parce que l'abbé, dernier possesseur, estoit religieux, et tenoit l'abbaye en titre, tout son bien estoit acquis au roy que l'on appelle robbe-morte, Carloix, II, 10. Durant la saison belle Que les prez et les bois prennent robe nouvelle, Desportes, Roland furieux. Je pris un porreau : luy ayant coupé la teste et despouillé de deux robbes…, Paré, Introd. II. Quel est l'homme, telle doibt estre sa robe, Génin, Récréat. t. II, p. 248. Autres qui s'estiment plus sages en robe qu'en pourpoint, Dial. de Tahureau, p. 83, dans LACURNE. M. le mareschal Strozzi estoit voué à l'eglise, et, pour un chapeau rouge qui luy fut desnié, quitta la robe et se mit aux armes, Brantôme, Dames gal. t. II, p. 185. Ceux qui se sont meslez de cet estat d'amour, ils ont toujours tenu cette maxime, qu'il n'y a que le coup en robe [à la dérobée], Brantôme, ib. t. I, p. 327. Robbe d'autruy ne fait honneur à nully, Cotgrave Robbe refait moult l'homme, Cotgrave Fille trop veue, robe trop vestue, n'est pas chere tenue, Cotgrave Quant le duc de Savoie se fut assez cholerisé contre les Ligues, yl s'apaisa à la fin, mesmement voiant qu'il pouvoit torcher ceste ordure à aultre robe que la sienne, Bonivard, Chr. de Genève, II, 31.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ROBE. - ÉTYM. Ajoutez : XIVe s. La mort Anselet le tailleur de raubes, Varin, Archives administr. de la ville de Reims, t. II, 1re part. p. 43. On remarquera dans ce texte l'orthographe raube, qui coïncide avec le provenç. rauba, et avec l'étymologie rauben.

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Étymologie de « robe »

Provenç. rauba, dépouille et robe ; catal. roba ; espagn. ropa ; portug. roupa ; ital. roba, effets, marchandises. Le sens propre est dépouille, particularisé dans l'italien au sens d'objets de valeur, et particularisé encore davantage dans les autres langues au sens de vêtement ; l'étymologie est l'anc. haut-all. roubôn, all. mod. rauben, angl. to rob, dépouiller, dérober.

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Déverbal de l’ancien français rober (« voler ») dont est issu l’anglais rob et qui ne subsiste plus que sous forme préfixée dérober. Ce mot a eu pour sens « butin de guerre », « dépouille » puis, par spécialisation, « tunique » et enfin, par hyperspécialisation, « vêtement féminin ».
Rober est issu du bas-latin raubare (italien : rubare, espagnol : robar) d’une racine germanique raubon qui a donné rauben et Räuber en allemand moderne.
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Phonétique du mot « robe »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
robe rɔb

Fréquence d'apparition du mot « robe » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « robe »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « robe »

  • Qu’importe la robe ! Que regarde-t-on ? L’écrin qui contient le diamant ?
    Georges Feydeau
  • Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
    Jean Anouilh —  Antigone
  • Dieu donne la robe selon le froid.
    Fénelon — Lettre du 4 Octobre 1699 à Monsieur Tronson
  • D'un magistrat ignorant C'est la robe qu'on salue.
    Jean de La Fontaine — Fables
  • Les dimanches ratés tournent en robe grise au rythme languissant des valses de l'ennui.
    Francis Blanche
  • Ta robe de mariée est faite pour épouser mes regrets.
    Michel Polnareff — Mes regrets
  • Le mariage c'est la robe. Après, évidemment, on a le mari !
    Jean Anouilh — Les Poissons rouges
  • La robe ne fait pas le médecin.
    Proverbe français
  • Cette robe drapée au coloris jaune safran signée Zara a tout pour être LA it dress de l'été 2020.
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Traductions du mot « robe »

Langue Traduction
Anglais dress
Espagnol vestido
Italien vestito
Allemand kleid
Chinois 连衣裙
Arabe فستان
Portugais vestir
Russe платье
Japonais ドレス
Basque soineko
Corse vestitu
Source : Google Translate API

Synonymes de « robe »

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Robe

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