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Poison

Variantes Singulier Pluriel
Masculin poison poisons

Définitions de « poison »

Trésor de la Langue Française informatisé

POISON, subst. masc.

A. − Toute substance qui est susceptible, après introduction dans l'organisme et selon la dose, le mode de pénétration, l'état du sujet, de perturber certaines fonctions vitales, de léser gravement des structures organiques ou d'entraîner la mort. Absorber, avaler, boire, ingurgiter du poison; administrer, préparer, prendre un/du poison; accoutumance au poison; coupe, fiole, flacon de poison; trace de poison; poison chimique, microbien, minéral, organique, végétal; poison lent, violent; périr par le fer ou le poison. Les effets de ce poison se manifestent rapidement, et un signe très caractéristique de son inoculation, c'est la tendance qu'a tout de suite l'empoisonné à perdre sa propre individualité pour revêtir celle d'un autre (Ponson du Terr.,Rocambole, t.5, 1859, p.356).Regarde, poursuivit-il en lui montrant le gros chaton de sa bague. J'ai là dedans un poison foudroyant (Sartre,Mort ds âme, 1949, p.122).V. empoisonnement ex. 1:
1. Oh! les effroyables tortures que vous m'avez fait subir, quand je voyais verser dans votre verre le poison mortel, quand je tremblais que vous n'eussiez le temps de le boire avant que j'eusse celui de le répandre dans la cheminée! −Vous dites, monsieur, reprit Valentine, au comble de la terreur, que vous avez subi mille tortures en voyant verser dans mon verre le poison mortel? Mais si vous avez vu verser le poison dans mon verre, vous avez dû voir la personne qui le versait? Dumas père, Monte-Cristo, t.2, 1846, p.560.
P. méton., vx. Crime d'empoisonnement. 12 janvier. À l'Odéon pour voir l'Affaire des Poisons (Green,Journal, 1933, p.121).
P. ext. Breuvage, drogue, nourriture pouvant par une consommation excessive ou trop répétée, devenir nuisibles. Parmi les différens médicamens que fournit le règne végétal, il n'en est peut-être aucun plus avantageux que l'opium, qui calme les plus vives douleurs, et soulage les malheureux malades, en suspendant les tourmens qu'ils éprouvent. Mais ce même remède, pris à une dose trop forte, est un véritable poison (Geoffroy,Méd. prat., 1800, p.506).Elle le sentait absent, tourmenté d'un besoin qu'il n'avouait pas, comme un toxicomane privé de son poison (Genevoix,Mains vides, 1928, p.93).
P. anal.
CHIM. Poison (de catalyseur). ,,Substance qui s'oppose à l'efficacité d'un catalyseur. Ex.: l'arsenic sur le platine`` (Duval 1959).
TECHN. NUCL. Poison de fission. ,,Élément produit dans un réacteur et gênant son fonctionnement par l'absorption d'un grand nombre de neutrons`` (Musset-Lloret 1984).
B. − Au fig. Ce qui corrompt le coeur ou l'esprit, ce qui trouble la raison. Poison d'amour, du coeur, de haine. D'ailleurs le Critical Review n'a-t-il pas chanté la palinodie? Le public avait donc à la fois le poison et le contre-poison (Chateaubr.,Corresp., 1797, p.9).Il faut savoir être seul. Oh! seul et boire tous les poisons de l'esprit (Bousquet,Trad. du sil., 1936, p.239):
2. Ce geste si simple de glisser sous des bûches qui flambent quelques papiers. Geste impossible à faire, semble-t-il, mais une fois que c'est fini, on s'aperçoit que ce n'était rien (...). Beaucoup de ces papiers seraient jugés inoffensifs par la plupart des gens, mais je suis fait de telle sorte qu'à certains jours, tout m'est poison. Green,Journal, 1956, p.161.
C. − Pop. et fam., au masc. ou au fém.
1. ,,Femme désagréable ou de mauvaises moeurs`` (Delvau 1883). Préparez-vous un bon coin tiède, pour vous réchauffer à la sortie de la flotte et d'la gadoue. (...) en commençant à laisser tomber c'te vieille poison (...) et qui vous fera des misères aussi longtemps que vous resterez dans son gourbi (Genevoix,Seuil guitounes, 1918, p.122).
2. Celui, celle qui ennuie, dérange. Et puis, là, franchement, il n'est pas regrettable, le père Nerféray! (...) entre nous, c'est un vieux poison! (Gyp,Docteurs, 1892, p.60).Nous avons la belle Marie-Laure et sa poison d'enfant! (Colette,Chéri, 1920, p.9).
3. Chose déplaisante ou corvée ennuyeuse. Vingt fois le jour, à propos de tout et de tous: «Quel poison!» Et, à propos des événements de la guerre: «Ah! c'est bien compliqué, tout ça!» (Gide,Journal, 1942, p.142).
REM.
Poisonneux, -euse, adj.Qui évoque le poison. Décidément j'ai le palais et le nez poisonneux, ce matin (...). Qu'est-ce qu'il y a donc? (Colette,J. de Carneilhan, 1941, p.75).Au fig. Pernicieux. Elle m'a rapporté des cancans bien moches. Poisonneux à ce degré-là, ce pouvait être que la Mireille... Je me suis pas trompé... pures calomnies bien entendu (Céline,Mort à crédit, 1936, p.34).
Prononc. et Orth.: [pwazɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Fin xies. judéo-fr. poison «boisson» (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, 834); désigne le plus souvent une boisson suspecte ou empoisonnée 1155 (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 8271: E cil li ad puisun dunee De venim tute destempree); ca 1160 mortal poison (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 811); 1225-50 fig. boire dolerouse puison «souffrir intensément» (Venus, 118b ds T.-L.); 2. a) 1155 «breuvage empoisonné» ocire par poisun; murdrir par puisun; murir par puisun (Wace, op. cit., 1475; 8955; 7572); fig. α) ca 1200 doner a boire tel puison «faire disparaître, supprimer, tuer» (Chevalier au cygne, 41 ds T.-L.); β) 1554 p.antiphr. (en parlant d'une femme aimée) (Tahureau, Sonnets, 12 ds Hug.: la douce mignardise De ces beaux yeux, l'apast de ma poison); b) 1342 «substance mortelle» (Renart le Contrefait, II, 207b ds T.-L.); ca 1485 (Mistère du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 15915: Il le faudroit empouesonner Et luy donner en traïson En son menger quelque poueson); 1544 fig. «ce qui est pernicieux» (Calvin, Contre les Libertins, ch. 12 [VII, 182] ds Hug.: C'est une dangereuse poison que le peché); 1572 la froide poison d'une aspre jalousie (Desportes, Roland furieux, p.328, ibid.); c) 1558 «empoisonnement» (Du Bellay, Regrets, 127, ibid.: Icy ne se punit l'homicide ou poison); 3. ca 1165 «potion, breuvage salutaire, remède» (Benoît de Ste-Maure, Troie, 10251 ds T.-L.); ca 1240 fig. (en parlant d'une personne) estre puisons encontre [aucune rien] (St François, 3058, ibid.: Ceste [la Vierge] est puisons encontre amer); 4. ca 1165 «breuvage magique, philtre» (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 28780, ibid.); av. 1560 fig. «philtre inspirant l'amour» (Du Bellay, Sonn. de l'honneste amour, 4 ds Hug.) ; 5. av. 1646 «puanteur» (Fr. Maynard, Epigramme, Tu loges mal ton amour... ds OEuvres, éd. G. Garrisson, t.3, p.77: Quand tu humes le poison D'une halaine si mauvaise). B. 1789 fém. terme d'injure désignant une femme (Restif de La Bretonne, Ingénue Saxancour, 10-18, p.281 ds Quem. DDL t.19, s.v. salope). Du lat. potio, -onis, fém. «action de boire; boisson, breuvage; breuvage médicinal, potion, drogue; breuvage empoisonné; philtre, breuvage magique». Le genre fém., encore largement relevé au xvies. (Hug.) et dans la 1remoit. du xviies. (Brunot t.3, pp.443-444), demeure empl. dans la plupart des dial. (FEW t.9, pp.255b, sqq.); au xvies., genre masc., prob. d'apr. venenum > venin*. Fréq. abs. littér.: 1583. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2860, b) 2397; xxes.: a) 2056, b) 1769. Bbg. Quem. DDL t.16, 17. _ Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p.252

Wiktionnaire

Nom commun - français

poison \pwa.zɔ̃\ masculin

  1. Substance qui, introduite dans l’organisme, altère ou même détruit les fonctions vitales.
    • Les amanites présentent cette propriété redoutable, de ne faire sentir les symptômes toxiques que bien des heures après l'ingestion, […]. Alors l'amanite est digérée, le poison absorbé, et les vomitifs, les purgatifs violents et répétés, sur lesquels insistent beaucoup trop quelques praticiens , ne peuvent qu'exaspérer, sans aucune utilité, l'inflammation de la muqueuse intestinale. — (Arthur Mangin, Les poisons, Tours : chez Alfred Mame & fils, 1869, page 272)
    • L'acide arsénieux est un des poisons les plus violents; il agit comme tel sur toutes les classes des animaux et sur les plantes. — (Ad. Würtz & al., Dictionnaire de chimie pure et appliquée, Paris : L. Hachette & Cie, 1869, vol. 1 (A-B), page 411)
    • M. Vulpian a vu que, chez des animaux empoisonnés par la strychnine, lorsque la dose de poison n’était pas trop forte, les convulsions trop énergiques, l’appareil respiratoire échappait à l’action convulsivante du poison. — (Félix Henneguy, Étude physiologique sur l'action des poisons, Montpellier : Imprimerie centrale du Midi, 1875, page 134)
    • La présence du poison fut constatée.
    • Cela prévient, empêche l’effet du poison.
    • Préparer du poison.
  2. (Figuré) Ce qui corrompt le cœur ou l’esprit, en parlant des maximes pernicieuses, des écrits ou des discours.
    • Ce livre infâme, ce livre impie est un poison dans vos yeux, un poison dans vos mains, un poison dans votre cabinet, mais un poison qui vous tue en effet, et qui en tue plusieurs autres. Il est un poison pour vous, un poison pour le libraire qui vous le vend, un poison pour ceux qui vous le voient acheter, un poison pour vos amis et pour vos domestiques qui vous le voient lire, qui vous l'entendent citer, et qui savent que vous le gardez. — (Jacques-Paul Migne, Satan, ses pompes et ses œuvres, ou discours sur les désordres ordinaires du Monde, Paris : éd. J-P Migne, 1866, p. 355)
  3. Chose qui trouble la raison, qui agite le cœur, qui nuit au bonheur de la vie.
    • Il [Iago] s'empare de la passion d'Othello afin de la dégrader en un feu destructeur, et de transformer la jalousie “naturelle” qui accompagne toute reviviscence des émois œdipiens en un poison qui décompose le Moi en ses premiers éléments et le rend impuissant à reformer les liens. — (Giulia Sissa, La Jalousie: Une passion inavouable, Odile Jacob, 2015, note n° 66 du chap. 4)
    • Il y a encore, mon cher frère, une vicieuse passion dans l'homme : c'est l'envie, poison mortel qui consume les yeux et le cœur. — (Jean-Rémy Bohal, Dialogues entre l'homme et sa pensée, Sainte-Ménehould : chez Poignée-Darnauld, 1848, page 264)
  4. Action visant à nuire, et nuisant effectivement, quitte à tuer, annihiler.
    • Le poison des médisances, des paroles et comportements meurtrissants cause de profondes blessures. — (Robert Henckes, Au rendez-vous de Cana, éditions Fidélité, Namur, 1999, p. 155)
    • Le discours permanent sur notre mort prochaine est un puissant poison qui nous coupe les ailes. — (Jean-François Lisée, Qui veut la peau du PQ?, éditions Carte blanche, 2019, p. 75)
  5. (Figuré) (Populaire) Méchante femme ; femme insupportable. Note : En ce sens, le mot peut aussi être utilisé comme un substantif féminin.
    • Avec Mme Lanosse, nous avons découvert que cette poison avait jeté un sort aux Romazilhe (et même je me demande comment vous n’avez pas reçu le sort, vous aussi, puisqu’on a dû vous emmener de force, pauvre malheureuse femme que vous êtes !). — (François Mauriac, Le drôle, 1933 ; Gedalge, 1956, page 68.)
  6. (Physique) Isotope qui possède une très grande section efficace de capture neutronique et qui inhibe ainsi les réactions nucléaires en chaînes nécessaires pour la fission.
    • Des exemples de produits de fission à très courte vie sont le xénon-135 (de période 8 heures) et l’iode-131 (de période 8 jours). Le premier est un poison pour la bonne marche du réacteur s’il s’accumule en trop grande quantité. — (Produits de fission à vie courte)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

POISON. n. m.
Substance qui, introduite dans l'organisme, altère ou même détruit les fonctions vitales. Poison subtil. Poison lent. Poison mortel. Il n'y a pas d'antidote contre ce poison. Donner du poison. Prendre du poison. On découvrit dans ses entrailles les traces du poison. La présence du poison fut constatée. Cela prévient, empêche l'effet du poison. Préparer du poison. Il se dit, figurément, des Maximes pernicieuses, des écrits et des discours qui corrompent le cœur ou l'esprit. Les productions licencieuses sont un poison mortel. Le poison de la flatterie. L'esprit de parti est un poison qui altère tous les sentiments, toutes les opinions. Il se dit aussi des Choses qui troublent la raison, qui agitent le cœur, qui nuisent au bonheur de la vie. L'ennui est le poison de l'existence. Le chagrin peut être un poison mortel. Fig. et pop., C'est une poison, C'est une méchante femme.

Littré (1872-1877)

POISON (poi-zon) s. m.
  • 1Nom générique de toutes les substances qui, introduites dans l'économie animale, soit par l'absorption cutanée, soit par la respiration, soit par les voies digestives, agissent d'une manière assez nuisible sur le tissu des organes, pour compromettre la vie ou déterminer très promptement la mort (voy. VENIN). Le roi… eût livré ce grand homme [Annibal], S'il n'eût par le poison lui-même évité Rome, Corneille, Nicom. I, 1. Elle [la duchesse d'Orléans] disait toutes ces choses en anglais, et, comme le mot de poison est commun à la langue française et à l'anglaise, M. Feuillet l'entendit et interrompit la conversation, disant qu'il fallait sacrifier sa vie à Dieu et ne pas penser à autre chose, La Fayette, Hist. Henr. d'Angl. J'ai pris, j'ai fait couler dans mes brûlantes veines Un poison que Médée apporta dans Athènes, Racine, Phèdre, V, 7. Et le fer est moins prompt pour trancher une vie Que le nouveau poison que sa main me confie, Racine, Brit. IV, 4. Si la terre produit des poisons comme des aliments salutaires, Voltaire, Jenni, 9. Il fallait du courage, comme Storch, pour essayer sur soi-même les poisons [ciguë] qu'il voulait offrir aux autres comme des spécifiques, Sennebier, Art d'observ. t. I, p. 420, dans POUGENS. Mon père en ce palais est mort par le poison, Ducis, Hamlet, II, 5.

    Cour des poisons, chambre royale établie à l'Arsenal en 1679, pour connaître et juger les crimes d'empoisonnement, maléfice, sacrilège et fausse monnaie.

    Terme de pratique. Crime d'empoisonnement. Accusation de poison.

  • 2 Par exagération, breuvage, nourriture de mauvaise qualité. Toutefois avec l'eau que j'y mets à foison, J'espérais adoucir la force du poison, Boileau, Sat. III.
  • 3 Fig. Maxime pernicieuse, discours, écrit corrupteur. Et si l'erreur s'épand jusqu'en nos garnisons, Elle y pourra semer de dangereux poisons, Corneille, Sertor. IV, 3. Il répand tant de poison dans ses discours, Bossuet, Var. 9. Des poisons qu'un flatteur distille, C'était à qui le nourrirait, Béranger, Étoiles qui f. Qui dit pamphlet dit un écrit tout plein de poison. -De poison ?, -Oui, monsieur, et du plus détestable, sans quoi on ne le lirait pas, s'il n'y avait du poison ; non, le monde est ainsi fait ; on aime le poison dans tout ce qui s'imprime, Courier, Pamphlet des pamphlets.

    Le poison de l'hérésie, les dogmes des hérétiques.

  • 4 Fig. Tout ce qui trouble la raison, agite le cœur. La crainte, le regret, le déplaisir et tout ce qu'il y a de poisons froids dans l'amour, Voiture, Œuv. t. II, p. 10, dans POUGENS. Enfin, je fis du poison de tout, et je vins voir Bélasire, plus désespéré et plus en colère que je ne l'avais jamais été, La Fayette, Zayde, Œuv. t. I, p. 214, dans POUGENS. C'est un poison pour vous que la tristesse, et c'est la source des vapeurs, Sévigné, à Bussy, 9 oct. 1675. L'orgueil, qui est presque inséparable de la faveur, est un poison pénétrant et subtil qui se glisse insensiblement dans l'âme des grands, Fléchier, Mme de Montausier. D'un regard enchanteur connaît-il le poison ? Racine, Brit. II, 2. Quel funeste poison L'amour a répandu sur toute sa maison ! Racine, Phèdre, III, 6. Tout le reste n'a servi qu'à augmenter le poison qui brûle déjà dans mon cœur, Fénelon, Tél. IV. Défiez-vous de ces douces paroles ; ne lui ouvrez jamais votre cœur ; craignez le poison flatteur de ses louanges, Fénelon, ib. Quand ils [les princes] n'ont jamais goûté que le doux poison des prospérités, ils se croient des dieux, ils veulent que les montagnes s'aplanissent pour les contenter, Fénelon, ib. XXIV. De quel poison charmant je me sens pénétré ! Voltaire, Samson, III, 3. Heureux… Pour qui les yeux n'ont point de suave poison ! Chénier, Élégies, 15.
  • 5 Au féminin, dans le langage le plus trivial, une femme, une fille mauvaise comme du poison. Ampère raconte qu'il entendit une Canadienne qui appelait son enfant, dire : As-tu vu cette poison d'enfant ?

REMARQUE

Poison était autrefois féminin, comme le veut l'étymologie ; Malherbe lui a encore donné ce genre : César assiégeant Corfinium, Domitius, qui était dedans, commanda à un qui était son serviteur et son médecin tout ensemble de lui donner de la poison, le Traité des bienf. de Sénèque, III, 24. Ce genre se conserve dans la bouche du peuple.

HISTORIQUE

XIIIe s. Que je vos ai la poison [potion] quise [cherchée], Qui bone est contre vostre mal, Ren. 19362. Atten et sueffre la detrece Qui orendroit [maintenant] te cuit et blece ; Car ge sai bien par quel poison [potion] Tu seras tret à garison, la Rose, 2043.

XIVe s. Poisons pour tuer cerf ou sanglier, Ménagier, II, 5.

XVIe s. Le vin pur, qui autrement est un certain remede contre la poison de la ciguë, si vous le meslez avec le jus de la ciguë rend la force de la poison irremediable, Amyot, Com. discern. le flatt. 36. La substance du poison et contre-poison, Paré, XXIII, 2. La contre-poison doit estre plus forte que la poison, à fin qu'elle domine, Paré, XXIII, 14. Il est aysé de le garantir de l'impression de cette poison [l'éloquence], Montaigne, I, 381. Colere, envie, despit, haine, avarice, cupidité, et toute affection particuliere, la poison mortelle du jugement et tout bon sentiment, Charron, Sagesse, p. 412, dans LACURNE.

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Étymologie de « poison »

(Date à préciser) Du latin potio (« breuvage ») qui a également donné en français potion.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Prov. poizo, poyzon ; espagn. pocion ; ital. pozione ; du lat. potionem, potion (voy. ce mot). Poison n'a signifié d'abord qu'un breuvage, puis, à la longue, s'est particularisé et a signifié un breuvage malfaisant. Le genre, qui naturellement était féminin, a changé vers le XVIe siècle.

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Phonétique du mot « poison »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
poison pwazɔ̃

Fréquence d'apparition du mot « poison » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « poison »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « poison »

  • Pourquoi le poison, quand on peut tuer avec du miel ?
    Proverbe serbo-croate
  • Article 1 : le tabac est un poison. Article 2 : tant pis.
    Sacha Guitry
  • Les preuves sont un antidote contre le poison des témoignages.
    Francis Bacon — De dignitale et augmentis scientiarum
  • Les antialcooliques sont des malades en proie à ce poison, l'eau, si dissolvant et corrosif qu'on l'a choisi entre autres substances pour les ablutions et lessives, et qu'une goutte versée dans un liquide pur, l'absinthe, par exemple, le trouble.
    Alfred Jarry — Spéculations, Fasquelle
  • Les vices entrent dans la composition des vertus, comme les poisons entrent dans la composition des remèdes.
    François, duc de La Rochefoucauld — Maximes
  • Il n'y a pas de poison sans contre-poison.
    Pierre Dac — Y'a du mou dans la corde à noeuds !
  • Les poisons sont quelquefois des remèdes, mais certains poisons ne sont pourtant que des poisons.
    Léon Blum — À l'échelle humaine, Gallimard
  • Vivre tranquille en sa maison, Vertueux, ayant bien raison, Vaut autant boire du poison.
    Charles Cros — Le Collier de griffes, Insoumission
  • Ta prison est en toi. Le poison est en toi.
    Jean-Louis Aubert — Crache ton venin
  • La nostalgie est un poison.
    Gao Xingjian — La montagne de l'âme
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Traductions du mot « poison »

Langue Traduction
Anglais poison
Espagnol veneno
Italien veleno
Allemand gift
Chinois
Arabe السم
Portugais poção
Russe яд
Japonais
Basque pozoia
Corse avvelenatu
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Synonymes de « poison »

Source : synonymes de poison sur lebonsynonyme.fr

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Poison

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