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Poison

Variantes Singulier Pluriel
Masculin poison poisons

Définitions de « poison »

Trésor de la Langue Française informatisé

POISON, subst. masc.

A. − Toute substance qui est susceptible, après introduction dans l'organisme et selon la dose, le mode de pénétration, l'état du sujet, de perturber certaines fonctions vitales, de léser gravement des structures organiques ou d'entraîner la mort. Absorber, avaler, boire, ingurgiter du poison; administrer, préparer, prendre un/du poison; accoutumance au poison; coupe, fiole, flacon de poison; trace de poison; poison chimique, microbien, minéral, organique, végétal; poison lent, violent; périr par le fer ou le poison. Les effets de ce poison se manifestent rapidement, et un signe très caractéristique de son inoculation, c'est la tendance qu'a tout de suite l'empoisonné à perdre sa propre individualité pour revêtir celle d'un autre (Ponson du Terr.,Rocambole, t.5, 1859, p.356).Regarde, poursuivit-il en lui montrant le gros chaton de sa bague. J'ai là dedans un poison foudroyant (Sartre,Mort ds âme, 1949, p.122).V. empoisonnement ex. 1:
1. Oh! les effroyables tortures que vous m'avez fait subir, quand je voyais verser dans votre verre le poison mortel, quand je tremblais que vous n'eussiez le temps de le boire avant que j'eusse celui de le répandre dans la cheminée! −Vous dites, monsieur, reprit Valentine, au comble de la terreur, que vous avez subi mille tortures en voyant verser dans mon verre le poison mortel? Mais si vous avez vu verser le poison dans mon verre, vous avez dû voir la personne qui le versait? Dumas père, Monte-Cristo, t.2, 1846, p.560.
P. méton., vx. Crime d'empoisonnement. 12 janvier. À l'Odéon pour voir l'Affaire des Poisons (Green,Journal, 1933, p.121).
P. ext. Breuvage, drogue, nourriture pouvant par une consommation excessive ou trop répétée, devenir nuisibles. Parmi les différens médicamens que fournit le règne végétal, il n'en est peut-être aucun plus avantageux que l'opium, qui calme les plus vives douleurs, et soulage les malheureux malades, en suspendant les tourmens qu'ils éprouvent. Mais ce même remède, pris à une dose trop forte, est un véritable poison (Geoffroy,Méd. prat., 1800, p.506).Elle le sentait absent, tourmenté d'un besoin qu'il n'avouait pas, comme un toxicomane privé de son poison (Genevoix,Mains vides, 1928, p.93).
P. anal.
CHIM. Poison (de catalyseur). ,,Substance qui s'oppose à l'efficacité d'un catalyseur. Ex.: l'arsenic sur le platine`` (Duval 1959).
TECHN. NUCL. Poison de fission. ,,Élément produit dans un réacteur et gênant son fonctionnement par l'absorption d'un grand nombre de neutrons`` (Musset-Lloret 1984).
B. − Au fig. Ce qui corrompt le coeur ou l'esprit, ce qui trouble la raison. Poison d'amour, du coeur, de haine. D'ailleurs le Critical Review n'a-t-il pas chanté la palinodie? Le public avait donc à la fois le poison et le contre-poison (Chateaubr.,Corresp., 1797, p.9).Il faut savoir être seul. Oh! seul et boire tous les poisons de l'esprit (Bousquet,Trad. du sil., 1936, p.239):
2. Ce geste si simple de glisser sous des bûches qui flambent quelques papiers. Geste impossible à faire, semble-t-il, mais une fois que c'est fini, on s'aperçoit que ce n'était rien (...). Beaucoup de ces papiers seraient jugés inoffensifs par la plupart des gens, mais je suis fait de telle sorte qu'à certains jours, tout m'est poison. Green,Journal, 1956, p.161.
C. − Pop. et fam., au masc. ou au fém.
1. ,,Femme désagréable ou de mauvaises moeurs`` (Delvau 1883). Préparez-vous un bon coin tiède, pour vous réchauffer à la sortie de la flotte et d'la gadoue. (...) en commençant à laisser tomber c'te vieille poison (...) et qui vous fera des misères aussi longtemps que vous resterez dans son gourbi (Genevoix,Seuil guitounes, 1918, p.122).
2. Celui, celle qui ennuie, dérange. Et puis, là, franchement, il n'est pas regrettable, le père Nerféray! (...) entre nous, c'est un vieux poison! (Gyp,Docteurs, 1892, p.60).Nous avons la belle Marie-Laure et sa poison d'enfant! (Colette,Chéri, 1920, p.9).
3. Chose déplaisante ou corvée ennuyeuse. Vingt fois le jour, à propos de tout et de tous: «Quel poison!» Et, à propos des événements de la guerre: «Ah! c'est bien compliqué, tout ça!» (Gide,Journal, 1942, p.142).
REM.
Poisonneux, -euse, adj.Qui évoque le poison. Décidément j'ai le palais et le nez poisonneux, ce matin (...). Qu'est-ce qu'il y a donc? (Colette,J. de Carneilhan, 1941, p.75).Au fig. Pernicieux. Elle m'a rapporté des cancans bien moches. Poisonneux à ce degré-là, ce pouvait être que la Mireille... Je me suis pas trompé... pures calomnies bien entendu (Céline,Mort à crédit, 1936, p.34).
Prononc. et Orth.: [pwazɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Fin xies. judéo-fr. poison «boisson» (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, 834); désigne le plus souvent une boisson suspecte ou empoisonnée 1155 (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 8271: E cil li ad puisun dunee De venim tute destempree); ca 1160 mortal poison (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 811); 1225-50 fig. boire dolerouse puison «souffrir intensément» (Venus, 118b ds T.-L.); 2. a) 1155 «breuvage empoisonné» ocire par poisun; murdrir par puisun; murir par puisun (Wace, op. cit., 1475; 8955; 7572); fig. α) ca 1200 doner a boire tel puison «faire disparaître, supprimer, tuer» (Chevalier au cygne, 41 ds T.-L.); β) 1554 p.antiphr. (en parlant d'une femme aimée) (Tahureau, Sonnets, 12 ds Hug.: la douce mignardise De ces beaux yeux, l'apast de ma poison); b) 1342 «substance mortelle» (Renart le Contrefait, II, 207b ds T.-L.); ca 1485 (Mistère du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 15915: Il le faudroit empouesonner Et luy donner en traïson En son menger quelque poueson); 1544 fig. «ce qui est pernicieux» (Calvin, Contre les Libertins, ch. 12 [VII, 182] ds Hug.: C'est une dangereuse poison que le peché); 1572 la froide poison d'une aspre jalousie (Desportes, Roland furieux, p.328, ibid.); c) 1558 «empoisonnement» (Du Bellay, Regrets, 127, ibid.: Icy ne se punit l'homicide ou poison); 3. ca 1165 «potion, breuvage salutaire, remède» (Benoît de Ste-Maure, Troie, 10251 ds T.-L.); ca 1240 fig. (en parlant d'une personne) estre puisons encontre [aucune rien] (St François, 3058, ibid.: Ceste [la Vierge] est puisons encontre amer); 4. ca 1165 «breuvage magique, philtre» (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 28780, ibid.); av. 1560 fig. «philtre inspirant l'amour» (Du Bellay, Sonn. de l'honneste amour, 4 ds Hug.) ; 5. av. 1646 «puanteur» (Fr. Maynard, Epigramme, Tu loges mal ton amour... ds OEuvres, éd. G. Garrisson, t.3, p.77: Quand tu humes le poison D'une halaine si mauvaise). B. 1789 fém. terme d'injure désignant une femme (Restif de La Bretonne, Ingénue Saxancour, 10-18, p.281 ds Quem. DDL t.19, s.v. salope). Du lat. potio, -onis, fém. «action de boire; boisson, breuvage; breuvage médicinal, potion, drogue; breuvage empoisonné; philtre, breuvage magique». Le genre fém., encore largement relevé au xvies. (Hug.) et dans la 1remoit. du xviies. (Brunot t.3, pp.443-444), demeure empl. dans la plupart des dial. (FEW t.9, pp.255b, sqq.); au xvies., genre masc., prob. d'apr. venenum > venin*. Fréq. abs. littér.: 1583. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2860, b) 2397; xxes.: a) 2056, b) 1769. Bbg. Quem. DDL t.16, 17. _ Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p.252

Wiktionnaire

Nom commun 2 - ancien français

poison \Prononciation ?\ masculin

  1. Variante de poisson.
    • Les bacons et les vins, les poisons chiers — (Aiol, édition de Normand et Raynaud, page 109.)

Nom commun 1 - ancien français

poison \Prononciation ?\ féminin

  1. Remède buvable.
    • Beivre li fist une poison
      Que tot le traist a guarison
      — (Le Roman de Troie, édition de Constans, tome II, p. 111, c. 1165)
  2. Poison (boisson empoisonnée).

Nom commun - français

poison \pwa.zɔ̃\ masculin

  1. Substance qui, introduite dans l’organisme, altère ou même détruit les fonctions vitales.
    • Les amanites présentent cette propriété redoutable, de ne faire sentir les symptômes toxiques que bien des heures après l'ingestion, […]. Alors l'amanite est digérée, le poison absorbé, et les vomitifs, les purgatifs violents et répétés, sur lesquels insistent beaucoup trop quelques praticiens , ne peuvent qu'exaspérer, sans aucune utilité, l'inflammation de la muqueuse intestinale. — (Arthur Mangin, Les poisons, Tours : chez Alfred Mame & fils, 1869, page 272)
    • L'acide arsénieux est un des poisons les plus violents; il agit comme tel sur toutes les classes des animaux et sur les plantes. — (Ad. Würtz & al., Dictionnaire de chimie pure et appliquée, Paris : L. Hachette & Cie, 1869, vol. 1 (A-B), page 411)
    • M. Vulpian a vu que, chez des animaux empoisonnés par la strychnine, lorsque la dose de poison n’était pas trop forte, les convulsions trop énergiques, l’appareil respiratoire échappait à l’action convulsivante du poison. — (Félix Henneguy, Étude physiologique sur l'action des poisons, Montpellier : Imprimerie centrale du Midi, 1875, page 134)
    • La présence du poison fut constatée.
    • Cela prévient, empêche l’effet du poison.
    • Préparer du poison.
  2. (Figuré) Ce qui corrompt le cœur ou l’esprit, en parlant des maximes pernicieuses, des écrits ou des discours.
    • Ce livre infâme, ce livre impie est un poison dans vos yeux, un poison dans vos mains, un poison dans votre cabinet, mais un poison qui vous tue en effet, et qui en tue plusieurs autres. Il est un poison pour vous, un poison pour le libraire qui vous le vend, un poison pour ceux qui vous le voient acheter, un poison pour vos amis et pour vos domestiques qui vous le voient lire, qui vous l'entendent citer, et qui savent que vous le gardez. — (Jacques-Paul Migne, Satan, ses pompes et ses œuvres, ou discours sur les désordres ordinaires du Monde, Paris : éd. J-P Migne, 1866, p. 355)
  3. Chose qui trouble la raison, qui agite le cœur, qui nuit au bonheur de la vie.
    • Il [Iago] s'empare de la passion d'Othello afin de la dégrader en un feu destructeur, et de transformer la jalousie “naturelle” qui accompagne toute reviviscence des émois œdipiens en un poison qui décompose le Moi en ses premiers éléments et le rend impuissant à reformer les liens. — (Giulia Sissa, La Jalousie: Une passion inavouable, Odile Jacob, 2015, note n° 66 du chap. 4)
    • Il y a encore, mon cher frère, une vicieuse passion dans l'homme : c'est l'envie, poison mortel qui consume les yeux et le cœur. — (Jean-Rémy Bohal, Dialogues entre l'homme et sa pensée, Sainte-Ménehould : chez Poignée-Darnauld, 1848, page 264)
  4. Action visant à nuire, et nuisant effectivement, quitte à tuer, annihiler.
    • Le poison des médisances, des paroles et comportements meurtrissants cause de profondes blessures. — (Robert Henckes, Au rendez-vous de Cana, éditions Fidélité, Namur, 1999, p. 155)
    • Le discours permanent sur notre mort prochaine est un puissant poison qui nous coupe les ailes. — (Jean-François Lisée, Qui veut la peau du PQ?, éditions Carte blanche, 2019, p. 75)
  5. (Figuré) (Populaire) Méchante femme ; femme insupportable. Note : En ce sens, le mot peut aussi être utilisé comme un substantif féminin.
    • Avec Mme Lanosse, nous avons découvert que cette poison avait jeté un sort aux Romazilhe (et même je me demande comment vous n’avez pas reçu le sort, vous aussi, puisqu’on a dû vous emmener de force, pauvre malheureuse femme que vous êtes !). — (François Mauriac, Le drôle, 1933 ; Gedalge, 1956, page 68.)
  6. (Physique) Isotope qui possède une très grande section efficace de capture neutronique et qui inhibe ainsi les réactions nucléaires en chaînes nécessaires pour la fission.
    • Des exemples de produits de fission à très courte vie sont le xénon-135 (de période 8 heures) et l’iode-131 (de période 8 jours). Le premier est un poison pour la bonne marche du réacteur s’il s’accumule en trop grande quantité. — (Produits de fission à vie courte)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

POISON. n. m.
Substance qui, introduite dans l'organisme, altère ou même détruit les fonctions vitales. Poison subtil. Poison lent. Poison mortel. Il n'y a pas d'antidote contre ce poison. Donner du poison. Prendre du poison. On découvrit dans ses entrailles les traces du poison. La présence du poison fut constatée. Cela prévient, empêche l'effet du poison. Préparer du poison. Il se dit, figurément, des Maximes pernicieuses, des écrits et des discours qui corrompent le cœur ou l'esprit. Les productions licencieuses sont un poison mortel. Le poison de la flatterie. L'esprit de parti est un poison qui altère tous les sentiments, toutes les opinions. Il se dit aussi des Choses qui troublent la raison, qui agitent le cœur, qui nuisent au bonheur de la vie. L'ennui est le poison de l'existence. Le chagrin peut être un poison mortel. Fig. et pop., C'est une poison, C'est une méchante femme.

Littré (1872-1877)

POISON (poi-zon) s. m.
  • 1Nom générique de toutes les substances qui, introduites dans l'économie animale, soit par l'absorption cutanée, soit par la respiration, soit par les voies digestives, agissent d'une manière assez nuisible sur le tissu des organes, pour compromettre la vie ou déterminer très promptement la mort (voy. VENIN). Le roi… eût livré ce grand homme [Annibal], S'il n'eût par le poison lui-même évité Rome, Corneille, Nicom. I, 1. Elle [la duchesse d'Orléans] disait toutes ces choses en anglais, et, comme le mot de poison est commun à la langue française et à l'anglaise, M. Feuillet l'entendit et interrompit la conversation, disant qu'il fallait sacrifier sa vie à Dieu et ne pas penser à autre chose, La Fayette, Hist. Henr. d'Angl. J'ai pris, j'ai fait couler dans mes brûlantes veines Un poison que Médée apporta dans Athènes, Racine, Phèdre, V, 7. Et le fer est moins prompt pour trancher une vie Que le nouveau poison que sa main me confie, Racine, Brit. IV, 4. Si la terre produit des poisons comme des aliments salutaires, Voltaire, Jenni, 9. Il fallait du courage, comme Storch, pour essayer sur soi-même les poisons [ciguë] qu'il voulait offrir aux autres comme des spécifiques, Sennebier, Art d'observ. t. I, p. 420, dans POUGENS. Mon père en ce palais est mort par le poison, Ducis, Hamlet, II, 5.

    Cour des poisons, chambre royale établie à l'Arsenal en 1679, pour connaître et juger les crimes d'empoisonnement, maléfice, sacrilège et fausse monnaie.

    Terme de pratique. Crime d'empoisonnement. Accusation de poison.

  • 2 Par exagération, breuvage, nourriture de mauvaise qualité. Toutefois avec l'eau que j'y mets à foison, J'espérais adoucir la force du poison, Boileau, Sat. III.
  • 3 Fig. Maxime pernicieuse, discours, écrit corrupteur. Et si l'erreur s'épand jusqu'en nos garnisons, Elle y pourra semer de dangereux poisons, Corneille, Sertor. IV, 3. Il répand tant de poison dans ses discours, Bossuet, Var. 9. Des poisons qu'un flatteur distille, C'était à qui le nourrirait, Béranger, Étoiles qui f. Qui dit pamphlet dit un écrit tout plein de poison. -De poison ?, -Oui, monsieur, et du plus détestable, sans quoi on ne le lirait pas, s'il n'y avait du poison ; non, le monde est ainsi fait ; on aime le poison dans tout ce qui s'imprime, Courier, Pamphlet des pamphlets.

    Le poison de l'hérésie, les dogmes des hérétiques.

  • 4 Fig. Tout ce qui trouble la raison, agite le cœur. La crainte, le regret, le déplaisir et tout ce qu'il y a de poisons froids dans l'amour, Voiture, Œuv. t. II, p. 10, dans POUGENS. Enfin, je fis du poison de tout, et je vins voir Bélasire, plus désespéré et plus en colère que je ne l'avais jamais été, La Fayette, Zayde, Œuv. t. I, p. 214, dans POUGENS. C'est un poison pour vous que la tristesse, et c'est la source des vapeurs, Sévigné, à Bussy, 9 oct. 1675. L'orgueil, qui est presque inséparable de la faveur, est un poison pénétrant et subtil qui se glisse insensiblement dans l'âme des grands, Fléchier, Mme de Montausier. D'un regard enchanteur connaît-il le poison ? Racine, Brit. II, 2. Quel funeste poison L'amour a répandu sur toute sa maison ! Racine, Phèdre, III, 6. Tout le reste n'a servi qu'à augmenter le poison qui brûle déjà dans mon cœur, Fénelon, Tél. IV. Défiez-vous de ces douces paroles ; ne lui ouvrez jamais votre cœur ; craignez le poison flatteur de ses louanges, Fénelon, ib. Quand ils [les princes] n'ont jamais goûté que le doux poison des prospérités, ils se croient des dieux, ils veulent que les montagnes s'aplanissent pour les contenter, Fénelon, ib. XXIV. De quel poison charmant je me sens pénétré ! Voltaire, Samson, III, 3. Heureux… Pour qui les yeux n'ont point de suave poison ! Chénier, Élégies, 15.
  • 5 Au féminin, dans le langage le plus trivial, une femme, une fille mauvaise comme du poison. Ampère raconte qu'il entendit une Canadienne qui appelait son enfant, dire : As-tu vu cette poison d'enfant ?

REMARQUE

Poison était autrefois féminin, comme le veut l'étymologie ; Malherbe lui a encore donné ce genre : César assiégeant Corfinium, Domitius, qui était dedans, commanda à un qui était son serviteur et son médecin tout ensemble de lui donner de la poison, le Traité des bienf. de Sénèque, III, 24. Ce genre se conserve dans la bouche du peuple.

HISTORIQUE

XIIIe s. Que je vos ai la poison [potion] quise [cherchée], Qui bone est contre vostre mal, Ren. 19362. Atten et sueffre la detrece Qui orendroit [maintenant] te cuit et blece ; Car ge sai bien par quel poison [potion] Tu seras tret à garison, la Rose, 2043.

XIVe s. Poisons pour tuer cerf ou sanglier, Ménagier, II, 5.

XVIe s. Le vin pur, qui autrement est un certain remede contre la poison de la ciguë, si vous le meslez avec le jus de la ciguë rend la force de la poison irremediable, Amyot, Com. discern. le flatt. 36. La substance du poison et contre-poison, Paré, XXIII, 2. La contre-poison doit estre plus forte que la poison, à fin qu'elle domine, Paré, XXIII, 14. Il est aysé de le garantir de l'impression de cette poison [l'éloquence], Montaigne, I, 381. Colere, envie, despit, haine, avarice, cupidité, et toute affection particuliere, la poison mortelle du jugement et tout bon sentiment, Charron, Sagesse, p. 412, dans LACURNE.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

POISON, s. m. (Littérat.) le mot venenum des latins ne signifie pas toujours du poison ; il désigne encore assez souvent ces drogues dont les Peintres & les Teinturiers se servent ; c’est dans ce sens, par exemple, que Virgile l’emploie au second livre des géorgiques,

Alba neque assyrio fucatur lana veneno.

« L’étoffe n’est pas teinte en couleur de pourpre. » Horace, ode 27, liv. I. dit :

Quis te solvere thessalis Magus venenis ? Quis poterit deus ?

« Quel enchanteur avec toutes les herbes de Thessalie, toute la force de ses charmes, que dis-je, quel dieu pourra vous tirer de ce mauvais pas ? » Les thessala venena d’Horace sont des sucs d’herbes magiques, propres à corriger la malignité du plus puissant poison.

Du tems d’Horace, on n’avoit point encore oublié l’histoire que Tite-Live, dec. l. l. VIII. raconte de plusieurs dames romaines qui composerent des poisons, & qui furent découvertes par une esclave. Sur les recherches que fit l’édile, on trouva 170 patriciennes coupables d’empoisonnement, & qui furent condamnées aux derniers supplices. Les morts qu’elles avoient causées étoient en si grand nombre, qu’on attribua d’abord ce malheur à l’intempérie pestilentielle de l’air, & l’on nomma exprès un dictateur qui alla attacher en cérémonie un clou au temple de Jupiter, ainsi qu’on le pratiquoit dans une calamité publique. (D. J.)

Poison, (Médec.) les choses prises intérieurement, ou appliquées de quelque maniere que ce soit, sur un corps vivant, capables d’éteindre les fonctions vitales, ou de mettre les parties solides & fluides hors d’état de continuer la vie, s’appellent poisons. Dans ce sens, on peut rapporter à cette classe grand nombre d’autres corps qui ne peuvent nuire qu’autant que l’usage immodéré qu’on en fait, empêche ou détruit les fonctions vitales.

Les corps âcres, méchaniques, qui en blessant ou en détruisant les parties solides, menacent de la mort, lorsqu’on les a avalés, ne peuvent être évacués d’abord que par le secours des onctueux, qui pris en grande quantité, enveloppent leurs parties nuisibles.

Tout ce qui est capable, en coagulant les humeurs, d’arrêter la circulation, doit être délayé à la faveur des aqueux saponacés, & dès qu’on connoît la nature de la coagulation, il faut employer les contrepoisons convenables pour la dissiper.

A l’égard des corps qui détruisent l’union qui se trouve dans les parties solides & les fluides, ils sont très-dangereux ; l’usage des acides & des doux astringens est capable d’arrêter le progrès de leur action.

Dans la peste & les autres maladies contagieuses, la nature présente des poisons d’une espece incompréhensible, qui paroissent seulement attaquer les actions vitales : on ne peut venir à bout de les détruire par l’application des principes de la médecine rationelle, mais uniquement par un contrepoison que l’expérience a découvert.

On connoît encore de semblables poisons qui changent tellement la nature de l’air, qu’il devient mortel à l’économie animale. Telle est la fumée des charbons, du soufre, celle d’une liqueur fermentante, ces vapeurs fortes & suffocantes que les auteurs ont nommées esprits sauvages ; il faut éviter toutes ces choses, ou y remédier à l’aide du feu, ou de quelqu’autre vapeur qui y soit contraire.

Poison, (Jurisp ud.) ou crime de poison est le crime de ceux qui font mourir quelqu’un par le moyen de certaines choses venimeuses, soit qu’on les mêle dans les alimens ou dans quelque breuvage, soit qu’on infinue le poison par la respiration ou par la transpiration, soit par une plaie ou morsure de quelque bête.

Cette maniere de procurer la mort est des plus barbares & des plus cruelles ; & la loi 1 & 3 au code ad legem corneliam de sicariis & venesiciis, disent que plus est hominem extinguere veneno quàm gladio. La raison est que l’on se défie ordinairement & que l’on peut se précautionner contre l’homicide qui se commet par le fer, au lieu que l’homicide qui se commet par le poison, se fait sourdement, & est souvent commis par ceux dont on se défie le moins, de maniere qu’il est plus difficile de s’en garantir.

Ce crime a toujours été en horreur chez toutes les nations policées.

Gravina a avancé mal à-propos qu’avant l’an 422 de la fondation de Rome, on n’avoit point encore fait de loi contre les empoisonneurs.

Il est vrai que dans les premiers tems de Rome où l’innocence des mœurs s’étoit encore conservée, on ne connoissoit point l’usage du poison, au moyen de quoi l’on n’avoit point établi de peines contre ce crime.

Mais la fréquentation des nations voisines ayant peu-à-peu corrompu les mœurs, la loi des 12 tables, laquelle fut affichée à Rome en 304, prononça des peines contre les empoisonneurs.

Ce qui a sans doute induit Gravina en erreur, est que ce fut vers l’an 422, sous le consulat de Valerius Flaccus & de M. Claudius Marcellus, qu’on vit paroître pour la premiere fois dans Rome une troupe de dames, qui par des poisons qu’elles débitoient, firent un grand ravage dans la république.

La mort subite de plusieurs personnes de toutes sortes de qualités ayant rempli la ville d’étonnement & de crainte, la cause de ce désordre fut révélée par une esclave qui en avertit le magistrat, & lui découvrit que ce qu’on avoit cru jusqu’alors être une peste causée par l’intempérie de l’air, n’étoit autre chose qu’un effet de la méchanceté de ces dames romaines lesquelles préparoient tous les jours des poisons, & que si on vouloit la faire suivre, elle en feroit connoître la vérité.

Sur cet avis, on fit suivre cette esclave, & l’on surprit en effet plusieurs dames qui composoient des poisons & quantité de drogues inconnues que l’on apporta dans la place publique ; on y fit aussi amener vingt de ces dames ; il y en eu deux qui soutinrent que ces médicamens n étoient pas des poisons, mais des remedes pour la santé ; mais comme l’esclave qui les avoit accusées, leur soutenoit le contraire, on leur ordonna de boire les breuvages qu’elles avoient composés : ce qu’elles firent toutes & en moururent. Le magistrat se saisit de leurs complices, de sorte qu’outre les 20 dont on vient de parler, il y en eut encore 170 punies.

Une femme de Smyrne fut accusée devant Dolabella, proconsul dans l’Asie, d’avoir empoisonné son mari, parce qu’il avoit tué un fils qu’elle avoit eu d’un premier lit ; Dolabella se trouva embarassé, ne pouvant absoudre une femme criminelle ; mais ne pouvant aussi se résoudre à condamner une mere qui n’étoit devenue coupable que par un juste excès de tendresse, il renvoya la connoissance de cette affaire à l’aréopage qui ne put la décider, il ordonna seulement que l’accusateur & l’accusée comparoîtroient dans cent ans pour être jugés en dernier ressort.

L’empereur Tibere ayant fait empoisonner Germanicus par le ministere de Pison, gouverneur de Syrie, lorsqu’on brûla le corps de Germanicus, selon la coutume des Romains, son cœur parut tout entier au milieu des flammes ; on prétend que l’on vit la même chose à Rouen, lorsque la pucelle d’Orléans y fut brûlée. C’est une opinion commune que le cœur étant une fois imbu de venin, ne peut plus être consumé par les flammes.

Les médecins regardent aussi comme un indice certain de poison dans un corps mort, lorsqu’il se trouve un petit ulcere dans la partie supérieure de l’estomac ; cependant le docteur Sebastiano Rotari en son traité qui a pour titre Allegazioni medicophysice, soutien que cet incice est fort trompeur, & que ce petit ulcere peut venir de plusieurs autres causes qu’il explique.

Pour revenir aux peines prononcées contre les empoisonneurs : environ 200 ans après le fait des dames romaines, Lucius Cornelius Sylla fit une loi appellée de son nom Cornelia de veneficis, par laquelle il prononça la même peine contre les empoisonneurs que contre les homicides, c’est-à-dire, l’exil & le bannissement qui sont la même chose que l’interdiction de l’eau & du feu ; cette loi fut préférée à celle que César, étant dictateur, publia dans la suite sur la même matiere.

Il y eut aussi quelques senatus-consultes donnés en interprétation de la loi Corneliade veneficis, & dont l’esprit est le même. On voit dans la loi 3, ss. ad leg. cornel. de sic. & venef. qu’un de ces senatus-consultes prononçoit la peine d’exil contre ceux qui sans avoir eu dessein de causer la mort d’une femme, l’avoient cependant fait mourir en lui donnant des remedes pour faciliter la conception.

Le paragraphe suivant fait mention d’un autre senatus-consulte qui décerne la peine portée par la loi Cornelia contre ceux qui auroient donné ou vendu des drogues & des herbes malfaisantes, sous prétexte de laver ou purger le corps.

Enfin la loi 8, au même titre, enjoignoit aux présidens des provinces d’envoyer en exil les femmes qui faisoient des efforts surnaturels, ou qui employoient de mauvaises pratiques pour se procurer l’avortement. Ces drogues & autres moyens contraires à la nature étoient regardés comme des poisons, & ceux qui s’en servoient, traités comme des empoisonneurs.

En France, le crime de poison est puni par le feu ; & lorsqu’il s’est trouvé des empoisonneurs qui avoient nombre de complices, on a quelquefois établi une chambre ardente pour faire le procès à ces coupables.

La déclaration de Louis XIV. du mois de Juillet 1682, est la regle que l’on suit sur cette matiere.

Elle porte que ceux qui seront convaincus de s’être servi de poison, seront punis de mort, soit que la mort des personnes auxquelles ils auront voulu faire prendre le poison, se soit ensuivie ou non.

Ceux qui sont convaincus d’avoir composé & distribué du poison pour empoisonner, sont punis des mêmes peines.

Ceux qui ont connoissance que l’on a travaillé à faire du poison, qu’il en a été demandé ou donné, sont tenus de dénoncer incessamment ce qu’ils en savent au procureur général, ou à son substitut, & en cas d’absence, au premier officier public des lieux, à peine d’être procédé contre eux extraordinairement, & d’être punis selon les circonstances & l’exigence des cas, comme fauteurs & complices de ces crimes, sans que les dénonciateurs soient sujets à aucune peine, ni même aux intérêts civils, lorsqu’ils auront déclaré & articulé des faits ou indices considérables qui seront trouvés véritables & conformes à leur dénonciation ; quoique dans la suite les personnes comprises dans lesdites dénonciations, soient déchargées des accusations, dérogeant à cet effet à l’article 73 de l’ordonnance d’Orléans, pour l’effet du poison seulement, sauf à punir les calomniateurs selon la rigueur de l’ordonnance.

La peine de mort a lieu contre ceux qui sont convaincus d’avoir attenté à la vie de quelqu’un par poison ; en sorte qu’il n’ait pas tenu à eux que ce crime n’ait été consommé.

L’édit répute au nombre des poisons, non-seulement ceux qui peuvent causer une mort prompte & violente, mais aussi ceux qui en altérant peu-à-peu la santé, causent des maladies, soit que les poisons soient simples, naturels, ou composés.

Il est défendu en conséquence à toutes personnes, à peine de la vie, même aux Médecins, Chirurgiens, & Apothicaires, à peine de punition corporelle, d’avoir & garder de tels poisons simples ou préparés, qui retenant toujours leur qualité de venin, & n’entrant en aucune composition ordinaire, ne peuvent servir qu’à nuire, étant de leur nature pernicieux & mortels.

A l’égard de l’arsenic, du réalgal, de l’orpiment, & du sublimé, quoique ce soient des poisons dangereux, comme ils entrent dans plusieurs compositions nécessaires, pour empêcher qu’on n’en abuse, l’article 7 ordonne qu’il ne sera permis qu’aux marchands qui demeurent dans les villes, d’en vendre & d’en délivrer eux-mêmes seulement aux Médecins, Apothicaires, Chirurgiens, Orfévres, Teinturiers, Maréchaux, & autres personnes publiques, qui par leur profession sont obligés d’en employer, lesquels néanmoins en les prenant, écriront sur un registre du marchand, leur nom, qualité, & demeure, & la quantité qu’ils auront pris de ces minéraux.

Les personnes inconnues aux marchands, telles que les chirurgiens & maréchaux des bourgs, & villages, doivent apporter un certificat du juge des lieux, ou d’un notaire & deux témoins, ou du curé & de deux principaux habitans.

Ceux auxquels il est permis d’acheter de ces minéraux, doivent les mettre en lieu sur & en garder la clé, & écrire sur un registre l’emploi qu’ils en ont fait.

Les Médecins, Chirurgiens, Apothicaires, Epiciers-Droguistes, Orfévres, Teinturiers, Maréchaux, & tous autres, ne peuvent distribuer des minéraux en substance à quelque personne, ni sous quelque prétexte que ce soit, sous peine corporelle.

Ils doivent composer eux-mêmes, ou faire composer en leur présence par leurs garçons, les remedes où il doit entrer des minéraux.

Personne autre que les Médecins & Apothicaires, ne peut employer aucuns insectes venimeux, comme serpens, viperes, & autres semblables, même sous prétexte de s’en servir à des médicamens, ou à faire des expériences, à-moins qu’ils n’en ayent la permission par écrit.

Il est aussi défendu à toutes personnes autres que les médecins approuvés dans le lieu, aux professeurs de Chimie, & aux maîtres Apoticaires, d’avoir aucuns laboratoires, & d’y travailler à aucune préparation de drogues ou distillation, sous quelque prétexte que ce soit, sans en avoir la permission par lettres du grand sceau, & qu’après en avoir fait leur déclaration aux officiers de police.

Enfin, les distillateurs même & vendeurs d’eau-de-vie, ne peuvent faire aucune distillation que celle de l’eau-de-vie, sauf à être choisi entre eux le nombre qui sera jugé nécessaire pour la confection des eaux-fortes, dont l’usage est permis ; & ils ne peuvent y travailler qu’en observant les formalités dont il est parle dans l’article précédent.

Cette déclaration de 1682 a. comme on voit, pour objet non-seulement de punir ceux qui seroient convaincus de s’être servis de poison, pour attenter à la vie de quelqu’un, mais aussi d’ôter toutes les occasions de s’en pouvoir servir pour un pareil dessein. Voyez le traité de Linder, de venenis, & Zachias, la Rocheflavin, la biblioth. canon. Duperier. (A)

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Étymologie de « poison »

(Date à préciser) Du latin potio (« breuvage ») qui a également donné en français potion.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Prov. poizo, poyzon ; espagn. pocion ; ital. pozione ; du lat. potionem, potion (voy. ce mot). Poison n'a signifié d'abord qu'un breuvage, puis, à la longue, s'est particularisé et a signifié un breuvage malfaisant. Le genre, qui naturellement était féminin, a changé vers le XVIe siècle.

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Phonétique du mot « poison »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
poison pwazɔ̃

Évolution historique de l’usage du mot « poison »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « poison »

  • Pourquoi le poison, quand on peut tuer avec du miel ?
    Proverbe serbo-croate
  • Article 1 : le tabac est un poison. Article 2 : tant pis.
    Sacha Guitry
  • Les preuves sont un antidote contre le poison des témoignages.
    Francis Bacon — De dignitale et augmentis scientiarum
  • Les antialcooliques sont des malades en proie à ce poison, l'eau, si dissolvant et corrosif qu'on l'a choisi entre autres substances pour les ablutions et lessives, et qu'une goutte versée dans un liquide pur, l'absinthe, par exemple, le trouble.
    Alfred Jarry — Spéculations, Fasquelle
  • Les vices entrent dans la composition des vertus, comme les poisons entrent dans la composition des remèdes.
    François, duc de La Rochefoucauld — Maximes
  • Il n'y a pas de poison sans contre-poison.
    Pierre Dac — Y'a du mou dans la corde à noeuds !
  • Les poisons sont quelquefois des remèdes, mais certains poisons ne sont pourtant que des poisons.
    Léon Blum — À l'échelle humaine, Gallimard
  • Vivre tranquille en sa maison, Vertueux, ayant bien raison, Vaut autant boire du poison.
    Charles Cros — Le Collier de griffes, Insoumission
  • Ta prison est en toi. Le poison est en toi.
    Jean-Louis Aubert — Crache ton venin
  • La nostalgie est un poison.
    Gao Xingjian — La montagne de l'âme
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Images d'illustration du mot « poison »

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Traductions du mot « poison »

Langue Traduction
Anglais poison
Espagnol veneno
Italien veleno
Allemand gift
Chinois
Arabe السم
Portugais poção
Russe яд
Japonais
Basque pozoia
Corse avvelenatu
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Synonymes de « poison »

Source : synonymes de poison sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « poison »

Combien de points fait le mot poison au Scrabble ?

Nombre de points du mot poison au scrabble : 8 points

Poison

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