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Pleurer
Sommaire
- Définitions de « pleurer »
- Étymologie de « pleurer »
- Phonétique de « pleurer »
- Fréquence d'apparition du mot « pleurer » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « pleurer »
- Citations contenant le mot « pleurer »
- Images d'illustration du mot « pleurer »
- Traductions du mot « pleurer »
- Synonymes de « pleurer »
- Combien de points fait le mot pleurer au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | pleurer | pleurers |
Définitions de « pleurer »
Trésor de la Langue Française informatisé
PLEURER, verbe
Wiktionnaire
Nom commun - français
pleurer \plœ.ʁe\ ou \plø.ʁe\ masculin
-
Action de pleurer.
- C’était un pleurer silencieux et résigné qui ne cherchait ni à se contenir ni à se montrer. — (George Sand, Jeanne, 1844)
Verbe - français
pleurer \plœ.ʁe\ ou \plø.ʁe\ intransitif ou transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
-
Répandre des larmes.
- […] des hommes mûrs pleuraient à la vue du drapeau étoilé soutenu par tout le corps de ballet noyé sous les clartés des projecteurs. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 213 de l’édition de 1921)
- Elle avait dû, jadis, pleurer deux fois chaque chagrin, car ses prunelles aussi étaient rouillées. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 24)
- Elle mit un instant à recouvrer son souffle. Non ! Elle ne pleurerait pas devant lui. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Elle pleurait simplement, sans aucun sanglot, mais n’en paraissait que plus pitoyable. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre IV)
- Autant pour moi monsieur le directeur, autant pour moi. Si ça continue, c’est moi qui vais finir par pleurer ! Mais rassurez-vous, juste des larmes d’expert-comptable, monsieur le directeur. — (Emmanuelle Ménard, Deux jours comme l’hiver, L’Harmattan, 2012, page 41)
-
Déplorer les fautes quelqu’un, ses égarements, ses malheurs, sa perte.
-
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles. — (Jacques Brel, Amsterdam, 1964)
-
Et quand ils ont bien bu
-
Faire apparaître un écoulement de larmes déterminé par une cause physique.
- Les yeux lui pleurent, ses yeux pleurent.
-
(Agriculture) Dégoutter de la sève du bois d’un arbre ou d’un arbuste, après qu’il a été fraîchement taillé.
- La vigne pleure.
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(Figuré) (Familier) Faire pitié pour obtenir quelque chose.
- Pleurer pour avoir quelque chose.
- Se dit du cri du goéland, du crocodile.
- L’oiseau de mer n’a pas de ramage, mais un cri qui varie du rauque au lugubre ; certaines espèces de goélands se plaignent comme des enfants qui pleurent ; d’autres, nommés par les matelots goddes, poussent des ricanements étranges. — (Victor Tissot, Constant Améro, Les Contrées mystérieuses et les peuples inconnus, Librairie de Firmin-Didot et Cie, Paris, 1884)
-
Où semblent dans la nuit flotter des linceuls blancs,
Passer, creusant les flots, chassant les goëlands,
Populaces d’oiseaux qui pleurent et qui huent,
L’aquilon, fossoyeur des fosses qui remuent ; […] — (Victor Hugo, La Fin de Satan (1886), in Œuvres complètes de Victor Hugo, Éditions Hetzel-Quantin, tome 23, 1962) - Pourquoi pleurent les goélands ? Tournant au-dessus du port, au-dessus de la maison ? — (Tudi Kernalegenn, Luttes écologistes dans le Finistère : les chemins bretons de l’écologie, Yoran Embanner, 2006)
-
(Transitif) Regretter ou déplorer la perte de quelque chose ou quelqu’un ; s’en affliger.
- La douleur d’Ernestine était plus profonde qu’on ne devait l’attendre d’une personne de son âge : elle pleurait madame Dufresnoi, elle la pleurait amèrement […] — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- Or, n’ayant à pleurer personne à Paris, sur le soir, j’eus l’idée d’aller au moins jusqu’à Bagneux visiter la tombe d’un poète que tous ces gens […] ne devaient pas connaître. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
-
Y a un mort à la maison, si le cœur vous en dit
Venez le pleurer avec nous sur le coup de midi… — (Georges Brassens, Les Funérailles d’antan, 1960) - Pleurait-elle ces nouveaux morts, venus rejoindre, dans des tombes aux couronnes fleuries, les 10 000 jeunes hommes et femmes tombés au combat ? Ou pleurait-elle la fin d’un monde ? — (Allan Kaval, Réduits à solliciter le renfort de Damas, les Kurdes pleurent la fin d’un monde, Le Monde. Mis en ligne le 14 octobre 2019)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Répandre des larmes. Pleurer amèrement. Pleurer à chaudes larmes. Pleurer à volonté. Qu'avez-vous à pleurer? Quel sujet avez-vous de pleurer? Il se mit à pleurer. Pleurer de tendresse. Pleurer de colère, de dépit. Pleurer de joie. Les cerfs pleurent quand ils sont aux abois. Pleurer sur quelqu'un, Déplorer ses fautes, ses égarements, ses malheurs, sa perte. JÉSUS-CHRIST disait aux femmes de Jérusalem : " Ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous et sur vos enfants. " Il pleure sur son fils coupable et malheureux. Il pleure sur sa patrie captive et désolée. Fam. et en parlant d'une Femme, Pleurer comme une Madeleine, Pleurer abondamment. Fam., Pleurer comme un veau, Pleurer de façon excessive et ridicule. Fig. et fam., Pleurer pour avoir quelque chose, Avoir du mal à l'obtenir. On dirait qu'il a pleuré pour avoir un habit, un chapeau, etc., se dit de Quelqu'un qui a un vêtement trop court, un chapeau de qualité médiocre, etc. Fig., Il ne lui reste, on ne lui a laissé que les yeux pour pleurer, Il a tout perdu, on lui a tout pris. Prov. et fig., Il pleure d'un il et rit de l'autre se dit de Quelqu'un qui rit et pleure tout à la fois, comme incertain entre deux sentiments opposés. Les yeux lui pleurent, ses yeux pleurent se dit en parlant d'une Personne qui a un écoulement de larmes déterminé par quelque cause physique. La vigne pleure se dit Lorsqu'il dégoutte de l'eau de son bois, après qu'elle a été fraîchement taillée.
PLEURER est aussi transitif et signifie Regretter, déplorer quelque chose, s'en affliger. Pleurer la perte de ses amis. Pleurer son malheur, ses malheurs. Pleurer la mort de son père, de sa mère. Pleurer quelqu'un, Pleurer sa perte, sa mort. Pleurer son père. Pleurer sa mère. Il ne se passe pas de jour qu'il ne pleure sa femme, son fils, son ami. Il a été pleuré de tous ses amis. Pleurer un péché, ses péchés, pleurer sur ses péchés, Avoir un grand regret, une grande douleur d'un péché, des péchés qu'on a commis. Ce malheur devrait être pleuré avec des larmes de sang, On ne saurait trop le pleurer, ni en avoir une trop vive douleur. Fig. et fam., Pleurer sa peine, L'épargner, en être avare. Fig. et fam., Ne pleurer que d'un il, Ne regretter qu'à moitié. On ne l'a pleuré que d'un il, Il n'a été regretté qu'en apparence et pour la forme. Fig., Il pleure le pain qu'il mange se dit d'un Avare qui a regret à ce qu'il mange, qui lésine sur sa propre nourriture. Pop., C'est un pleure-pain, un pleure-misère, C'est un avare qui se plaint toujours de sa misère.
Littré (1872-1877)
-
1Répandre des larmes.
Pleurez, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau
, Corneille, Cid, III, 3.Je cherche le silence et la nuit pour pleurer
, Corneille, ib. III, 4.On pleure pour être plaint ; on pleure pour avoir la réputation d'être tendre ; on pleure pour être pleuré ; enfin on pleure pour éviter la honte de ne pleurer pas
, La Rochefoucauld, Max. 233.Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consolés !
Sacy, Bible, Évang. St Math. v, 5.Je les relis [vos lettres] … je ne puis pas seulement approcher des premières lignes sans pleurer du fond de mon cœur
, Sévigné, à Mme de Grignan, 23 déc. 1671.Il est vrai qu'il y a des pensées et des paroles qui sont étranges ; mais rien n'est dangereux quand on pleure
, Sévigné, 29 mai 1675.Mais que ces retours sont doux, et qu'on a quelquefois de plaisir à pleurer !
Sévigné, 16 oct. 1680.J'apprenais à pleurer devant un grand miroir
, Boursault, Merc. gal. IV, 2.Et les plus malheureux osent pleurer le moins
, Racine, Iphig. I, 5.Tout Israël périt : pleurez, mes tristes yeux
, Racine, Esth. I, 5.Pleure, Jérusalem, pleure, cité perfide
, Racine, Athal. III, 7.Tel qui rit vendredi dimanche pleurera
, Racine, Plaid. I, 1.On n'a pas dans le cœur de quoi toujours pleurer
, La Bruyère, IV.Les enfants rient et pleurent facilement
, La Bruyère, XI.D'où vient que l'on rit librement au théâtre, et que l'on a honte d'y pleurer ?
La Bruyère, I.Vous avez je ne sais quelle inclination fatale pour la comédie larmoyante, qui abrégera mes jours ; je ne vous en aime pas moins ; mais je pleure dans ma retraite, quand je songe que vous aimez à pleurer à la comédie
, Voltaire, Lett. d'Argental, 5 sept. 1772.L'abbé Galiani m'a beaucoup déplu, à moi, en confessant qu'il n'avait jamais pleuré de sa vie, et que la perte de son père, de ses frères, de ses sœurs, de ses maîtresses ne lui avait pas coûté une larme
, Diderot, Mém. t. I, p. 255, dans POUGENS.L'homme pleure, et voilà son plus beau privilége
, Delille, Pit. ch. I.Pleurez, doux alcyons, ô vous, oiseaux sacrés, Oiseaux chers à Thétys, doux alcyons, pleurez
, Chénier, Élég. XX.Mais si, d'un long crêpe voilée, Mon amante dans la vallée Venait pleurer quand le jour fuit
, Millevoye, Chute des feuilles.Mais pourquoi m'entraîner vers ces scènes passées ? Laissons le vent gémir et le flot murmurer ; Revenez, revenez, ô mes tristes pensées ; Je veux rêver et non pleurer
, Lamartine, Harm. IV, 10.Elle a dormi quinze ans dans sa couche d'argile, Et rien ne pleure plus sur son dernier asile
, Lamartine, ib.Pleurer de, avec un substantif.
Je reconnais Néarque, et j'en pleure de joie
, Corneille, Poly. Il, 6.Le loup déjà se forge une félicité Qui le fait pleurer de tendresse
, La Fontaine, I, 5.Annibal, qui pleura de douleur en cédant aux Romains cette terre où il les avait tant de fois vaincus
, Montesquieu, Rom. v.Pleurer de, avec un verbe à l'infinitif.
Alexandre pleura de n'avoir point d'Homère
, Delille, Imag. v.Pleurer sur, déplorer.
Il [Jésus] les avertit [les femmes de Jérusalem] de pleurer et de ne pas pleurer ; de ne pas pleurer sur lui, qui par sa mort allait être glorifié, mais de pleurer sur elles-mêmes et sur leurs enfants
, Bourdaloue, Myst. Passion de J. C. t. I, p. 242.[Monime] pleurant sur cette malheureuse beauté qui, au lieu d'un mari, lui avait donné un maître
, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. x, p. 199, dans POUGENS.C'est une espèce d'Héraclite chrétien, toujours prêt à pleurer sur la folie de ses semblables
, Diderot, Mém. t. I, p. 91, dans POUGENS.Pleurer comme un enfant, pleurer abondamment et facilement comme fait un enfant.
Mais enfin, me remettant devant les yeux ce que je devais à son père et à son frère, je n'eus recours qu'à mes larmes : je pleurai comme un enfant
, Scarron, Rom. com. I, 15.Pleurer comme une Madeleine, pleurer avec effusion.
Familièrement. Pleurer comme un veau, comme une vache, pleurer excessivement.
Pétrarque… En eût de marrison [de chagrin] pleuré comme une vache
, Régnier, Sat. X.Depuis, pour l'amour d'elle, il pleure comme un veau
, Dancourt, Sancho Pança, II, 3.On dirait qu'il a pleuré pour avoir un habit, un chapeau, etc. se dit d'un homme qui a un habit écourté, un chapeau trop petit.
Il ne lui reste, on ne lui a laissé que les yeux pour pleurer, il a tout perdu, on lui a tout pris.
Il pleure d'un œil et rit de l'autre, se dit d'un homme incertain entre deux sentiments opposés.
Il pleure d'un œil et il rit de l'autre
, La Bruyère, VIII.Jean qui pleure et Jean qui rit, homme qui se laisse aller aux sentiments les plus opposés d'un instant à l'autre ; c'est le titre d'un poëme de Voltaire, où l'auteur montre qu'il y a dans le monde de quoi se réjouir et de quoi s'affliger.
-
2 S. m. Le pleurer.
En quoi consiste le rire et le pleurer
, Descartes, L'homme.En cet endroit où il [Homère] fait pleurer Achille et Priam, l'un du souvenir de Patrocle, l'autre de la mort du dernier de ses enfants, il dit qu'ils se soûlent de ce plaisir, il les fait jouir du pleurer comme si c'était quelque chose de délicieux
, La Fontaine, Psyché, I, p. 96. -
3Pleurer se dit des larmes provoquées par quelque chose d'âcre. Les yeux pleurent quand on pèle de l'oignon, quand on est exposé à la fumée.
Les yeux lui pleurent, ses yeux pleurent, se dit de quelqu'un qui a une incommodité qui fait que les larmes coulent sans cesse de l'œil.
-
4Il se dit du cerf.
La meute en fait curée : il lui fut inutile De pleurer aux veneurs à sa mort arrivés
, La Fontaine, Fabl. v, 15. - 5La vigne pleure, il dégoutte de l'eau de son bois.
-
6 Poétiquement. Se dit du saule pleureur dont les branches semblent pleurer.
Là des saules pensifs qui pleurent sur la rive
, Hugo, F. d'aut. 34. -
7 V. a. Pleurer quelqu'un, s'affliger de la perte, de la mort, du malheur de quelqu'un.
Cherchez avec soin et faites venir les femmes qui pleurent les morts, envoyez à celles qui y sont les plus habiles
, Sacy, Bible. Jérémie, IX, 17.Mme de Bersillac est à l'agonie… elle est mal pleurée ; le père et le mari voudraient qu'elle fût déjà sous terre
, Sévigné, 24 janv. 1680.Et vous, messieurs, eussiez-vous pensé, pendant qu'elle versait tant de larmes en ce lieu [pendant l'oraison funèbre de la reine d'Angleterre, sa mère], qu'elle dût sitôt vous y rassembler pour la pleurer elle-même ?
Bossuet, Duch. d'Orl.Il perd son fils unique… il remet sur d'autres le soin de le pleurer, il dit : Mon fils est mort, cela fera mourir sa mère
, La Bruyère, XI.Il faut pleurer les hommes à leur naissance, et non pas à leur mort
, Montesquieu, Lett. pers. XL.Drusille, à qui il [Caligula] accorda les honneurs divins, étant morte, c'était un crime de la pleurer, parce qu'elle était déesse, et de ne la pas pleurer parce qu'elle était sa sœur
, Montesquieu, Rom. 15.Ceux qui l'ont méconnu pleureront le grand homme
, Lamartine, Méd. I, 14.Familièrement. On ne l'a pleuré que d'un œil, il n'a été regretté qu'en apparence.
-
8Il se dit des choses regrettées.
Pleure mon infortune, et pour ta récompense Jamais autre douleur ne te fasse pleurer !
Malherbe, VI, 20.Elle pleure en secret le mépris de ses charmes
, Racine, Andr. I, 1.Ma mère pleura la profession que j'avais quittée
, Hamilton, Gramm. III.Nous avons pleuré nos plaisirs injustes, et de nouveaux plaisirs ont un moment après essuyé nos larmes
, Massillon, Carême, Inconstance.Revenant tout à coup à elle, elle [Mme de la Vallière, à la mort de son fils] dit à ce prélat [qui la consolait] : c'est trop pleurer la mort d'un fils dont je n'ai pas encore assez pleuré la naissance
, Mme de Caylus, Souvenirs, p. 48, dans POUGENS.La mère et la femme de Darius ne pleurèrent-elles pas la mort d'Alexandre ?
Montesquieu, Esp. XXX, 24.Ces mystérieuses relations de l'infortune remplirent mes yeux de larmes ; il y a de la douceur à pleurer sur des maux qui n'ont été pleurés de personne
, Chateaubriand, Amér. Onondagas.Soit qu'il naisse ou qu'il meure, Il faut que l'homme pleure Ou l'exil ou l'adieu
, Lamartine, Harm. IV, 5.Ce malheur devrait être pleuré avec des larmes de sang, en larmes de sang, c'est-à-dire il devrait causer la plus vive douleur.
Pleurer ses péchés, ses fautes, s'affliger profondément de les avoir commis.
En déplorant vainement les fautes qui ont ruiné nos affaires, une meilleure réflexion nous apprend à déplorer celles qui ont perdu notre éternité, avec cette singulière consolation qu'on les répare quand on les pleure
, Bossuet, Reine d'Anglet.Si, dans le moment que vous pleurez votre péché, vous n'en voulez pas retrancher l'occasion
, Bourdaloue, Pénitence, 2e avent, p. 476.Les crimes que vous viendrez pleurer aux pieds des ministres
, Massillon, Carême, Jeûne.Dans le langage biblique, pleurer sa virginité, se dit d'une jeune fille qui pleure de mourir avant d'avoir été mariée.
Laissez-moi [la fille de Jephté] sur les montagnes pendant deux mois, afin que je pleure ma virginité avec mes compagnes
, Sacy, Bible, Juges, XI, 37. - 9 Familièrement. Il pleure le pain qu'il mange, se dit d'un avare qui regrette la nourriture qu'il prend.
-
10Pleurer une larme, verser quelques larmes.
Son œil tout pénitent ne pleure qu'eau bénite
, Régnier, Sat. XII.Vous auriez peut-être pleuré une petite larme, puisque j'en ai pleuré plus de vingt
, Sévigné, 112.J'ai vu Briolle, qui m'a fait pleurer les chaudes larmes par un récit naturel et sincère de cette mort [du prince de Condé]
, Sévigné, 13 déc. 1686.Larmes du cœur, par le cœur dévorées, Et que les yeux qui les avaient pleurées Ne reconnaîtront plus demain
, Musset, Poésies nouv. Nuit de décembre. -
11Se pleurer, v. réfl. Verser des pleurs sur soi-même.
J'avoue que je me suis pleuré en pleurant un ami qui faisait la douceur de ma vie, et dont la privation se fait sentir à tout moment
, Fénelon, dans le Dict. de DOCHEZ.Les poëtes ont dit qu'avant sa dernière heure En sons harmonieux le doux cygne se pleure
, Lamartine, Socrate.
HISTORIQUE
XIe s. E tantes lermes pur le ton cors pluredes [pleurées]
, St Alexis, LXXXI. Ne peut muer que des ieuz il ne plurt
, Ch. de Rol. LX. Il nus [nous] plurrunt [pleureront] de doel et de pitié
, ib. CXXX. [Ils] Plurent lor filz, lor freres, lor neveus
, ib. CLXXIV.
XIIe s. Quant de moi [elle] rit, et je l'ai tant plorée
, Couci, VI. Si que souvent [je] chant là où de cuer [je] plor
, ib. XVI. Chascun pleure sa terre et son païs, Quant il se part de ses coraus amis
, ib. XXIV. Je ne m'en sai venger fors au plorer
, ib. VI. Là plorerent pour eus maint prince et maint baron
, Sax. XXII. Ne jamais n'iert [ne sera] qui pes entre vus dous [le roi et l'archevêque] aturt, Ne jamais n'iert uns jurs saint iglise n'en plurt
, Th. le mart. 36. Tex [tel] rit au main [matin] au vespre plorera
, Bat. d'Aleschans, v. 3029.
XIIIe s. Et sachiés que mainte larme i ot plourée au departir de lor pays, et de lors gens et de lor amis
, Villehardouin, XXX. Et sa mere en commence de la joie à plourer
, Berte III. Cius [celui-là] est amés pour sa prouece, Et honorés pour sa largece, Cil ne pleure pas les despens
, Baudouin de Condé, t. I, p. 240.
XIVe s. Plorer doivent li femme ; li homme avoir doleur Ne doivent qu'en leurs cuers, s'il n'ont en eulx foleur
, Girart de Ross. v. 4127. Simplement à parler, il ne plaist pas à tel homme de grant courage que les autres pleurent de ses infortunes
, Oresme, Eth. 290.
XVe s. S'elles n'ayment que pour argent, On ne les ayme que pour l'heure ; Rondement ayment toute gent, Et rient lors que bourse pleure
, Villon, Ball. Celluy est fol qui pleure ainçois [avant] qu'il soit battu
, Perceforest, t. v, f° 47.
XVIe s. Je ne puis continuer plus longuement ce propos sans larmes, je dy les plus vrayes larmes que je pleuray jamais
, Du Bellay, J. VIII, 33, recto. Quand Timoleon pleure le meurtre qu'il avoit commis, il ne pleure pas le tyran
, Montaigne, I, 272. J'aimais à me parer quand j'estois cadet… et me seoit bien ; il en est sur qui les belles robbes pleurent
, Montaigne, IV, 7. Il ne faut point pleurer de tout cecy que je vous conte ; car peut estre qu'il n'est pas vrai
, Despériers, Contes, t. I, p. 5, dans POUGENS. Assez peult plourer qui n'a qui l'appaise
, Cotgrave † À cœur dolent l'œil pleure
, Cotgrave † Faites de vostre erreur maintenant penitence ; Mais, pour la bien pleurer, c'est trop peu que deux yeux
, Desportes, les Amours d'Hippolyte, Stances.
Étymologie de « pleurer »
Wallon, ploré ; génev. pleurer la nourriture à quelqu'un, la lui reprocher, la lui plaindre ; provenç. plorar ; espagn. llorar ; portug. chorar ; ital. plorare ; du lat. plorare, qui signifie verser abondamment des larmes, et que Curtius, n° 369, rattache à pluere, pleuvoir.
- (Date à préciser) De l’ancien français plorer (980), du latin plorare (« se plaindre, se lamenter, pousser des cris de douleur »). Plorare a remplacé le latin classique lacrimare (« verser des larmes »). La forme pleurer est analogique des formes toniques je pleure, tu pleures, etc.
Phonétique du mot « pleurer »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
pleurer | plœre |
Fréquence d'apparition du mot « pleurer » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « pleurer »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « pleurer »
-
L'eau fait pleurer, le vin chanter.
Proverbe français -
Je cherche le silence et la nuit pour pleurer.
Pierre Corneille — Le Cid, III, 4, Chimène -
Elle est debout sur mes paupièresEt ses cheveux sont dans les miens,Elle a la forme de mes mains,Elle a la couleur de mes yeux,Elle s’engloutit dans mon ombreComme une pierre sur le ciel.Elle a toujours les yeux ouvertsEt ne me laisse pas dormir.Ses rêves en pleine lumièreFont s’évaporer les soleils,Me font rire, pleurer et rire,Parler sans avoir rien à dire.
Paul Eluard — Capitale de la douleur -
Puisque tu sais chanter, ami, tu sais pleurer.
Alfred de Musset — Poésies nouvelles -
Rire à chaudes larmes, pleurer à se tordre.
Jules Renard — Journal 1893 - 1898 -
Le pauvre esprit qui lamente* et soupire Et en pleurant tâche à vous faire rire.
Clément Marot — Épîtres, Au roi pour avoir été dérobé -
Ce disant, [Gargantua] pleurait comme une vache, mais tout soudain riait comme un veau.
François Rabelais — Pantagruel, 3 -
Je ris en pleurs et attens sans espoir.
François Villon — Ballade du concours de Blois -
Celui-là t'aime bien qui te fait pleurer.
Miguel de Cervantès -
Et si je ris de toute chose ici-bas, C'est afin de n'en pas pleurer.
George Gordon, lord Byron — Don Juan, IV, 4
Traductions du mot « pleurer »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | cry |
Espagnol | llorar |
Italien | piangere |
Allemand | schrei |
Chinois | 哭 |
Arabe | يبكي |
Portugais | chorar |
Russe | плач |
Japonais | 泣く |
Basque | negar egin |
Corse | chiancià |
Synonymes de « pleurer »
- sangloter
- fondre en larmes
- gémir
- larmoyer
- geindre
- pleurnicher
- brailler
- chialer
- regretter
- déplorer
- braire
- couiner
- crier
- faire la manche
- lamenter
- piauler
- plaindre
- quémander
- quêter
- taper
- vagir
Combien de points fait le mot pleurer au Scrabble ?
Nombre de points du mot pleurer au scrabble : 9 points