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Penser
Sommaire
- Définitions de « penser »
- Étymologie de « penser »
- Phonétique de « penser »
- Fréquence d'apparition du mot « penser » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « penser »
- Citations contenant le mot « penser »
- Images d'illustration du mot « penser »
- Traductions du mot « penser »
- Synonymes de « penser »
- Antonymes de « penser »
- Combien de points fait le mot penser au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | penser | pensers |
Définitions de « penser »
Trésor de la Langue Française informatisé
PENSER1, verbe
PENSER2, subst. masc.
Wiktionnaire
Nom commun - français
penser \pɑ̃.se\ masculin
-
(Vieilli) Opération consciente de la pensée ; pensée.
-
Mais à d’autres pensers il me faut recourir :
Il n’est plus temps d’aimer alors qu’il faut mourir. — (Pierre Corneille, Héraclius, acte Ier, scène 4) - Ceux qui avaient commencé à le regarder en souriant, avaient fini par détourner la tête, tant cette vision portait immédiatement l’esprit aux pensers les plus funèbres. — (Gaston Leroux, Le Fantôme de l'Opéra, 1910)
- L’évocation de votre bouche me trouble au point qu’elle interrompt mes pensers et sais à peine ce que j’écris. — (Guillaume Apollinaire, lettre à Madeleine Pagès du 25 août 1915)
- Se pourrait-il que lui, prêtre, pasteur d’âmes, s’oubliât à proférer des paroles imprudentes, des mots qui pourraient choquer ces oreilles innocentes, éveiller des pensers mauvais, […]. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
-
Mais à d’autres pensers il me faut recourir :
Verbe - français
penser \pɑ̃.se\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
-
Exercer l’activité de l’esprit ; accomplir quelque opération de l’intelligence ; concevoir ; imaginer ; réfléchir.
- Je suis incapable de rassembler deux idées ; votre vue m’a ébloui. Je ne pense plus, j’admire. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
- Vous n’êtes pas venu ici pour penser, mais pour faire les gestes qu’on vous commandera d’exécuter… Nous n’avons pas besoin d’imaginatifs dans notre usine. C’est de chimpanzés dont nous avons besoin… — (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
- Ma tâche vise davantage à leur enseigner comment penser et non que penser. J’espère ainsi que lorsqu’ils auront appris à penser, mes élèves pourront réfléchir par eux-mêmes plutôt que de laisser les autres le faire à leur place. — (David E. Walker, La pauvreté de la foi, dans Le Québec sceptique, n° 21, page 32, hiver 1992)
- Accepter les idées des autres mais être déterminé à garder les siennes, c’est faire semblant de penser. — (Frédéric Tremblay, Porte ouverte, mais esprits fermés, Le Journal de Québec, 21 avril 2021)
-
Croire.
- Il ne dit rien qu’il ne pense.
- Dites librement ce que vous pensez.
- J’espère qu’il ne pense pas ce qu’il dit.
- Que pensez-vous de cet homme ?
- C’est un homme qui pense toujours mal des autres.
- Je ne pense de cette affaire ni bien ni mal.
- La chose n’est pas si facile qu’on le pense.
- Il pense être plus habile que les autres.
- Il ne pensait pas être observé.
- Vous n’en êtes pas où vous pensez.
- Je pensais qu’il était de vos amis.
- Je ne pensais pas que vous vous méprendriez sur le sens de mes paroles.
- Je pense comme vous.
- Je pensai que j'avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant : [...]. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 11)
-
Estimer.
- Il y a, je pense, dix kilomètres de chez vous chez moi.
- J’irai vous voir demain, je pense.
- Pensez-vous ? c’est-à-dire Vous ne dites pas sérieusement ce que vous dites, vous ne le croyez pas véritablement.
- Avoir une opinion.
- Cette feuille ne craignait pas de dire ce qu'elle pensait, même aux personnages les plus hauts placés. Dans le n° 29 du 30 juin 1793, elle jugeait vertement le général Alexandre Beauharnais , qui venait d'être nommé ministre de la Guerre. — (Fernand Mitton, La Presse française, volume 2 : sous la Révolution, le Consulat, l'Empire, Paris : chez Guy Le Prat, 1945, page 172)
- Bien penser, mal penser, avoir en morale, en religion, en politique, des opinions conformes à la vérité ou à ce qu’on croit la vérité.
- Façon de penser, opinion, jugement sur quelque chose.
- Voilà ma façon de penser.
- Faites- moi connaître votre façon de penser.
- Il a sur tout cela une façon de penser singulière.
- Avoir des tendances intellectuelles, des préférences d’esprit et de goût.
- Penser finement, noblement, singulièrement, hardiment.
- Penser avec justesse.
- Penser juste.
- Avoir dans l’esprit.
- C’est un homme qui ne dit jamais ce qu’il pense.
- Il pense beaucoup de choses qu’il ne dit pas.
- penser tout haut
- Avoir présent à l’esprit ; avoir le cœur occupé de.
- À quoi pensez-vous ?
- Pensez à moi.
- Il ne pense qu’à celle qu’il aime.
- Se souvenir.
- Mais ne nous voilons pas la face : Rebaudengo était une fripouille et, si je pense à tout ce que j'ai fait après, j'ai l'impression de n'avoir fait des fripouilleries qu'à des fripouilles. — (Umberto Eco, Le cimetière de Prague, traduit de l'italien par Jean-Noël Schifano, éd. Grasset, 2011, chapitre 6)
-
Prévoir et pourvoir.
- Le mal vient sans qu’on y pense.
- Il nous a reçus admirablement, il a pensé à tout.
-
Vouloir, former un dessein, avoir une intention.
- À quoi pensez-vous de vous conduire ainsi ?
- Je suis trop de vos amis pour avoir pensé à vous nuire.
- Je pensais à aller vous voir hier ou
- Je pensais aller vous voir.
- Que pensez-vous faire ?
- Penser à mal, Avoir quelque mauvaise intention.
- Faire ou dire une chose sans penser à mal.
- Être sur le point de ; faillir.
- J’ai pensé mourir.
- Note : Cette acception n’est évidemment légitime que si le sujet du verbe penser est un être pensant, en situation d’avoir pensé que l’action ou l’état indiqué par le verbe-complément a été sur le point de se produire. Si ce n’est pas le cas, c’est un emploi barbare, mais courant autrefois :
- Le lendemain pensa nous être funeste. — (Marquise Donnissan de Larochejaquelein, Mémoires, chapitre II ; Éditions L.-G. Michaud, Paris, quatrième édition, 1817, page 33)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Exercer l'activité de l'esprit, accomplir quelque opération de l'intelligence, concevoir, imaginer, réfléchir. " Je pense, donc je suis ", a dit Descartes. Absolument, Penser est le privilège de la nature humaine. C'est un homme qui pense beaucoup. Il ne dit rien sans y avoir pensé. Pensez-y mûrement. Il a fait cela sans y penser. Laissez-moi le temps, j'y penserai.
PENSER signifie, transitivement, Croire. Il ne dit rien qu'il ne pense. Dites librement ce que vous pensez. J'espère qu'il ne pense pas ce qu'il dit. Que pensez-vous de cet homme? C'est un homme qui pense toujours mal des autres. On pense sur lui bien des choses fâcheuses. Je dis les choses comme je les pense. Je pense cela comme vous. Je sais ce que je dois en penser; je sais ou je ne sais pas qu'en penser. Je ne pense de lui que du bien. Je ne pense de cette affaire ni bien ni mal. La chose n'est pas si facile qu'on le pense. Il pense être plus habile que les autres. Il ne pensait pas être observé. Vous n'en êtes pas où vous pensez. Je pensais qu'il était de vos amis. Je ne pensais pas que vous vous méprendriez sur le sens de mes paroles. Absolument, Je pense comme vous. Il y a, je pense, dix kilomètres de chez vous chez moi. J'irai vous voir demain, je pense. Ironiquement et familièrement, Pensez-vous? c'est-à-dire Vous ne dites pas sérieusement ce que vous dites, vous ne le croyez pas véritablement. À ce que je pense, Voilà ma façon de penser, voilà mon opinion. Prov., Honni soit qui mal y pense, Il ne faut pas interpréter en mal ce qui peut être innocent.
PENSER, dans le sens d'Avoir une opinion, s'emploie couramment avec un adverbe qualificatif. Bien penser, mal penser, Avoir en morale, en religion, en politique, des opinions conformes à la vérité ou à ce qu'on croit la vérité. Façon de penser, Opinion, jugement sur quelque chose. Voilà ma façon de penser. Faites-moi connaître votre façon de penser. Il a sur tout cela une façon de penser singulière.
PENSER signifie aussi Avoir des tendances intellectuelles, des préférences d'esprit et de goût. Penser finement, noblement, singulièrement, hardiment. Penser avec justesse. Penser juste. Il se dit encore transitivement pour Avoir dans l'esprit. C'est un homme qui ne dit jamais ce qu'il pense. Il pense beaucoup de choses qu'il ne dit pas. Penser tout haut, Faire connaître avec franchise, sans détour, sans réserve, ce qu'on a dans l'esprit.
PENSER, intransitif, signifie Avoir présent à l'esprit, avoir le cur occupé de. À quoi pensez-vous? Pensez à moi. Il ne pense qu'à celle qu'il aime. Il signifie également Se souvenir. Je voulais vous apporter ce livre, je n'y ai plus pensé. Soyez sûr que je penserai à vous. Il signifie encore Prévoir et pourvoir. Le mal vient sans qu'on y pense. Il nous a reçus admirablement, il a pensé à tout.
PENSER a aussi le sens de Vouloir, de former un dessein, d'avoir une intention. À quoi pensez-vous de vous conduire ainsi? Je suis trop de vos amis pour avoir pensé à vous nuire. Je pensais à aller vous voir hier ou Je pensais aller vous voir. Que pensez-vous faire? Penser à mal, Avoir quelque mauvaise intention. Faire ou dire une chose sans penser à mal.
PENSER signifie encore Être sur le point de, faillir. J'ai pensé mourir. Le participe passé s'emploie adjectivement et signifie Qui est imaginé, conçu. Chose bien pensée. Cela n'est pas trop mal pensé. Ouvrage bien pensé, Ouvrage bien conçu, dont les idées sont justes et ordonnées convenablement. Cet ouvrage est aussi bien pensé que bien écrit.
Littré (1872-1877)
-
1Trouver en réfléchissant, imaginer, combiner (ce qui est le sens le plus voisin du latin pensare, peser, méditer). J'ai pensé une chose qui vous tirera d'affaire.
Entendre vos raisons, qui se rapportent fort à celles qu'on a déjà pensées
, Sévigné, 17 mai 1680.Ne puis-je pas penser après eux [Horace et Boileau] une chose vraie, et que d'autres encore penseront après moi ?
La Bruyère, I.Celui qui taille des colonnes, ou qui élève un côté d'un bâtiment, n'est qu'un maçon ; mais celui qui a pensé tout l'édifice, et qui en a toutes les proportions dans sa tête, est le seul architecte
, Fénelon, Télémaque, XXII.S'imaginer.
Pensez la joie qu'auront nos femmes
, Vaugelas, Q. C. 301.Quant au surplus, je le laisse à penser
, La Fontaine, Rich.Je laisse à penser la vie Que firent ces deux amis
, La Fontaine, Fabl. I, 9.Des circonstances que vous n'aviez pas même pensées
, Massillon, Carême, Pardon des offenses. -
2Avoir dans l'esprit.
Enfin, que ne pense-t-on point quand on pense toujours, avec beaucoup de silence et de loisir ?
Sévigné, 11 mai 1680.La liberté qu'on se donne de penser tout ce qu'on veut [en fait de religion], fait qu'on croit respirer un air nouveau
, Bossuet, Anne de Gonz.Ils croiraient s'abaisser dans leurs vers monstrueux, S'ils pensaient ce qu'un autre a pu penser comme eux
, Boileau, Art p. I.Combien tout ce qu'on dit est loin de ce qu'on pense !
Racine, Brit. v, 1.Il est beau d'écrire ce qu'on pense ; c'est le privilége de l'homme ; dans toute notre Italie on n'écrit que ce qu'on ne pense pas ; ceux qui habitent la patrie des Césars et des Antonins n'osent avoir une idée sans la permission d'un jacobin
, Voltaire, Cand. 25.On ne dit pas tout ce qu'on pense, et on ne crie pas tout ce qu'on dit
, Delavigne, D. Juan, III, 7. -
3Dans le style philosophique. Penser une chose, en faire une pensée, une idée.
Je pense les choses telles qu'elles sont, et elles se trouvent conformes à ma pensée, car elles sont comme je les pense
, Bossuet, Connaiss. IV, 8.Les âmes des hommes que l'Eternel créa par sa seconde idée après avoir pensé les anges
, Chateaubriand, Natch. liv. IV.Dans un style élevé et hardi, penser des pensées, entretenir certaines pensées.
Nous savons qu'elle [la reine régente] a toujours imité Dieu, dont elle porte sur le front le caractère ; elle a toujours pensé des pensées de paix
, Bossuet, 1er sermon, Démons, 3. -
4Croire, juger. Je pense mes raisons meilleures que les vôtres. Je ne sais qu'en penser. Il est difficile d'en penser du bien. Je n'en pense ni bien ni mal.
Car, soit que je vous pense ingrate ou secourable
, Régnier, Élég. I.Nous apprendrons ce que nous devons penser de nos afflictions
, Massillon, Avent, Afflict.Que pensez-vous qu'il m'en a coûté pour le mettre dans l'état où il est ?
Rousseau, Hél. IV, 11.Ne pas savoir que penser d'une personne, d'une chose, ne pas pouvoir s'en former une opinion.
Il y en a un assez grand nombre qui ne savent qu'en penser et qui décideraient volontiers la question à croix ou pile
, Diderot, Pens. phil. 22.À ce que je pense, suivant mon idée.
-
5 V. n. Exercer son esprit en combinant des idées.
…Les Anglais pensent profondément ; Leur esprit, en cela, suit leur tempérament ; Creusant dans les sujets et forts d'expériences, Ils étendent partout l'empire des sciences
, La Fontaine, Fabl. XII, 23.Ils [les compilateurs] ne pensent point : ils disent ce que les auteurs ont pensé
, La Bruyère, I.Quiconque a le loisir de penser, ne voit rien de mieux à faire que d'être vertueux
, Fontenelle, Homberg.C'est par cette lâche habitude de n'oser penser par eux-mêmes, et de puiser leurs idées dans les débris des temps où l'on ne pensait pas, que dans la ville des plaisirs [Paris] il était encore des mœurs atroces
, Voltaire, Princ. de Babyl. 10.Citer la pensée des vieux auteurs qui ont dit le pour et le contre, ce n'est pas penser
, Voltaire, Dial. XXIV, 1er entretien.Quiconque pense fait penser
, Voltaire, Frag. sur l'hist. XXIX.Penser et laisser penser, c'est la consolation de nos faibles esprits dans cette courte vie
, Voltaire, Dict. phil. âme.Il me choisit pour l'aider à penser ; Trois mois entiers ensemble nous pensâmes, Lûmes beaucoup et rien n'imaginâmes
, Voltaire, le Pauvre diable.L'esprit une fois en effervescence y reste toujours, et quiconque a pensé, pensera toute sa vie
, Rousseau, Lett. à Mlle D. M. Corresp. t. I, p. 122, dans POUGENS.L'homme pense, et dès lors il est maître des êtres qui ne pensent pas
, Buffon, Anim. domest.Un homme qui pense ne se contente pas de recueillir des faits ; il cherche à les lier entre eux
, Sennebier, Art. d'observ. dans POUGENS.Sans penser, écrivant d'après d'autres qui pensent
, Chénier, l'Invention. -
6Former en son esprit des pensées, des idées.
Je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi qui le pensais fusse quelque chose ; et, remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais
, Descartes, Méth. IV, 1.Il disait que nous ne pouvions avoir d'idées que de ce qui avait passé par nos sens ; mon fils disait que nous pensions indépendamment de nos sens : par exemple, nous pensons que nous pensons
, Sévigné, 25 sept. 1680.La difficulté consiste moins à deviner comment la matière pourrait penser, qu'à deviner comment une substance quelconque pense
, Voltaire, Dict. phil. âme.Ils ont pensé avant de chercher comment on pense ; il fallait même qu'il s'écoulât des siècles pour faire soupçonner que la pensée peut être assujettie à des lois ; et aujourd'hui le plus grand nombre pense encore sans former de pareils soupçons
, Condillac, Log. obj. de cet ouv.Donner son attention, se ressouvenir, imaginer, comparer, juger, réfléchir, sont des manières de penser qui appartiennent à l'entendement
, Condillac, Tr. anim. II, 10.Penser finement, noblement, avoir des pensées fines, nobles.
Penser subtilement, avoir des pensées subtiles.
[De deux écrivains qui ont blâmé Montaigne] l'un ne pensait pas assez pour goûter un auteur qui pense beaucoup ; l'autre pense trop subtilement pour s'accommoder des pensées qui sont naturelles
, La Bruyère, I. -
7Croire, juger.
Le plus âne des trois n'est pas celui qu'on pense
, La Fontaine, Fabl. III, 1.Le péril est pressant plus que vous ne pensez
, Racine, Mithr. I, 5.Vous n'en êtes pas où vous pensez, c'est-à-dire vous vous mécomptez grandement.
Je le ferai connaître, Et vous montrerai bien… Qu'on n'est pas où l'on pense en me faisant injure
, Molière, Tart. IV, 7. -
8Avoir telle ou telle opinion, manière de voir.
Nos caractères se ressemblent, il pense comme moi
, Marivaux, l'Épreuve, SC. 8.Si César et Pompée avaient pensé comme Caton, d'autres auraient pensé comme firent César et Pompée
, Montesquieu, Rom. 11.Arbitre des humains, daigne veiller sur eux [mes enfants] ; Qu'ils pensent comme moi, mais qu'ils soient plus heureux
, Voltaire, Mahomet, IV, 4.Liberté de penser, la liberté de professer les opinions que l'on croit bonnes.
Façon de penser, opinion, jugement.
Familièrement. Dire à quelqu'un sa façon de penser, lui exprimer sans ménagement ce qu'on pense, lui faire des reproches, des remontrances.
Penser tout haut, faire connaître sans réticence ce qu'on a dans l'esprit, ne pas se gêner pour exprimer son opinion.
Penser bien, mal de, avoir bonne, mauvaise opinion de.
Penser trop bien de soi, fait tomber tous les jours En des égarements étranges
, Deshoulières, Réflexions diverses.L'homme, de sa nature, pense hautement et superbement de lui-même, et ne pense ainsi que de lui-même
, La Bruyère, XI.Tous mes malheurs me viennent d'avoir trop bien pensé des hommes
, Rousseau, Lett. à M. Gingins de M. Corresp. t. I, p. 14, dans POUGENS.Bien penser, mal penser, avoir en religion, en morale, en politique des sentiments conformes ou contraires aux véritables principes.
Travaillons à bien penser ; voilà le principe de la morale
, Pascal, Pens. I, 6, éd. HAVET.Particulièrement. Penser bien, avoir des opinions réputées orthodoxes ou favorables à l'ordre établi ; penser mal, avoir des opinions contraires.
-
9Réfléchir.
Franchement, des plaisirs, des biens de cette sorte Ne sont pas, quand on pense, une chaîne bien forte
, Gresset, le Méch. II, 3.Il y a beaucoup à penser, c'est une affaire qui exige attention, précaution.
Comme il y a beaucoup à penser, je pense beaucoup aussi, et par malheur bien inutilement
, Sévigné, 22 sept. 1687.Donner à penser, faire réfléchir, faire rentrer en soi-même.
Cette petite chapelle… qui a soixante-trois toises de longueur, donne bien à penser à notre chapitre, qui croyait être un des plus beaux de France
, Sévigné, 14 oct. 1694. -
10Raisonner.
Il faut chercher seulement à penser et à parler juste
, La Bruyère, I.Dans la première partie de cet ouvrage, nous avons expliqué la génération des idées ; dans la seconde, nous avons fait voir comment on doit conduire son esprit : c'est tout ce que renferme l'art de penser
, Condillac, Art de pens. II, 7. -
11Penser suivi, sans préposition, d'un verbe à l'infinitif, avoir une idée, une opinion dans l'esprit.
Pardonnez-moi, grands dieux, si je me suis trompée, Quand j'ai pensé chérir un neveu de Pompée
, Corneille, Cinna, III, 4.Nous pensions partir aujourd'hui, ma chère fille, mais ce ne sera que demain
, Sévigné, 644.Il poursuit son dessein parricide ; Mais il pense proscrire un prince sans appui
, Racine, Baj. IV, 3.S'imaginer.
Et je pense avoir même entendu quelques voix Nous crier qu'on apprît à dédaigner les rois
, Corneille, Suréna, v, 5.Qui pensera demeurer neutre…
, Pascal, Pens. VIII, 1, éd. HAVET.Pensent-ils [les libertins, les esprits forts] avoir mieux vu les difficultés à cause qu'ils y succombent, et que les autres qui les ont vues les ont méprisées ?
Bossuet, Anne de Gonz.Un discours trop sincère aisément nous outrage : Chacun dans ce miroir pense voir son visage
, Boileau, Sat. VII.On pense voir des fruits, des fleurs fraîches écloses, Et boire le nectar dans un bouquet de roses
, Delille, Trois règ. IV.Espérer, se flatter.
Armons-nous de courage, et nous ferons trembler Ceux dont les lâchetés pensent nous accabler
, Corneille, Nicom. I, 1.Verville retourna souper avec le seigneur du bourg, vieil homme son parent, et dont il pensait hériter
, Scarron, Rom. com. II, 12.Comme un enfant penses-tu me traiter ?
La Fontaine, Rich.Il pense voir en pleurs dissiper cet orage
, Racine, Andr. V, 1.En ce sens il se construit aussi avec que.
Qui eût pu seulement penser que les années eussent dû manquer à une jeunesse qui semblait si vive ?
Bossuet, Duchesse d'Orléans.Pensant qu'au moins le vin dût réparer le reste
, Boileau, Sat. III.Pensons que, comme nous soupirons présentement pour la florissante jeunesse qui n'est plus… la caducité suivra, qui nous fera regretter l'âge viril…
, La Bruyère, XI. -
12Penser suivi de à, avec un substantif ou un verbe, réfléchir à, songer à, se souvenir de.
Et sans penser aux biens où le vulgaire pense
, Régnier, Sat. v.Par un prompt sacrifice expiez tous vos crimes ; Et surtout pensez bien au choix de vos victimes
, Corneille, Pomp. III, 11.Quand nous voulons penser à Dieu, n'y a-t-il rien qui nous détourne, nous tente de penser ailleurs ?
Pascal, Pens. XXIV, 55.On me mande qu'il quitte tout pour penser à sa santé
, Sévigné, 557.Un voyage tranquille devient tout à coup une expédition redoutable à ses ennemis [de Louis XIV] ; Gand tombe avant qu'on pense à le munir
, Bossuet, Mar.-Thér.Ce remède si simple et auquel il eût été si naturel de ne pas penser, produisit une parfaite et prompte guérison, presque miraculeuse
, Fontenelle, Chirac.À quoi voulez-vous qu'il [l'enfant] pense, quand vous pensez à tout pour lui ?
Rousseau, Ém. II.Puisque je ne puis oublier cet infortuné, j'aime mieux en causer avec toi que d'y penser toute seule
, Rousseau, Hél. IV, 1.Que vous dirais-je ? je restai respirant à peine, tout mon corps froid comme marbre… Dieu ! quand j'y pense encore !
Courier, Lettr. 1er nov. 1807.Sans y penser, naturellement, sans effort.
Elle ravit sans y penser : que fait-elle lorsqu'elle y pense ?
La Fontaine, Lett. XX.Pensez à moi, voy. MYOSOTIS.
On a dit penser de.
Pensez de vous résoudre à soulager ma peine
, Malherbe, V, 29.Si j'étais en lieu… de vous donner des conseils, je vous donnerais celui de ne pas penser présentement d'aller à Grignan
, Sévigné, 22 déc. 1675.Voiture a dit penser en.
Le reste du temps je l'employai à penser en madame votre mère et vous
, Voiture, Lett. 128.Avoir en vue, avoir dessein.
Caliste, où pensez-vous ? qu'avez-vous entrepris ?
Malherbe, V, 13.Ils croient être convertis, dès qu'ils pensent à se convertir
, Pascal, Pens. div. 170, édit. FAUGÈRE.M. Colbert, qui ne pense qu'à ses finances, et presque jamais à la religion
, Maintenon, Lett. à Mme de St-Géran, 24 août 1681.Un homme de cœur pense à remplir ses devoirs, à peu près comme le couvreur pense à couvrir : ni l'un ni l'autre ne cherchent à exposer leur vie, ni ne sont détournés par le péril
, La Bruyère, II.L'astronome pense aux astres, le physicien pense à la nature, et le philosophe pense à soi
, Fontenelle, Dial. 4, Morts anc.Penser à mal, avoir quelque mauvaise intention.
Faire ou dire une chose sans penser à mal, la faire, la dire sans mauvaise intention.
Ne pas se risquer à.
Et s'il était ici, peut-être en sa présence Vous penseriez deux fois à lui faire une offense
, Corneille, Nicom. I, 2.Prendre garde. Vous avez des ennemis, pensez à vous.
Aspirer.
Et moi, par un bonheur où je n'osais penser…
, Racine, Théb. IV, 3.Penser à une personne, s'en occuper en idée d'amour, de mariage.
Comment, avec un extérieur si peu fait pour plaire, pouvait-il penser à ma sœur ?
Genlis, Théâtre d'éducation, la Bonne mère, III, 2. -
13Être sur le point de, en parlant des personnes et des choses.
Ce chien, voyant sa proie en l'eau représentée, La quitta pour l'image, et pensa se noyer
, La Fontaine, Fabl. VI, 17.Mon tailleur m'a envoyé des bas de soie que j'ai pensé ne mettre jamais
, Molière, Bourg. gent. I, 2.Ma fille a pensé être mariée ; cela s'est rompu, je ne sais pourquoi
, Sévigné, à Bussy, 6 juin 1668.Mme de Vins est encore ici, les autres à Pompone ; leur hôtel de Paris a pensé brûler
, Sévigné, 5 janv. 1680.Madame la Dauphine ne put tenir plus longtemps les éclats de rire [à une scène plaisante]… la majesté du roi en pensa être ébranlée
, Sévigné, 3 janv. 1689.Ce fut là [auprès de Turenne mort] où M. de Lorges, M. de Roye… pensèrent mourir de douleur
, Sévigné, 28 août 1675.[Luther] dans la première jeunesse, effrayé d'un coup de tonnerre dont il avait pensé périr
, Bossuet, Var. v, 1.C'était à elle [la princesse Sophie] à qui elle [Madame] écrivait ces lettres si étranges que le roi vit et qui la pensèrent perdre à la mort de Monsieur
, Saint-Simon, 357, 215.Impersonnellement.
M. Bianchini ne manqua pas de sentir toute la joie d'un antiquaire et de se livrer à sa curiosité ; il pensa lui en coûter la vie ; il allait tomber de quarante pieds de haut dans ces ruines
, Fontenelle, Bianchini.Il pensa bien y avoir en Orient à peu près la même révolution qui arriva, il y a environ deux siècles, en Occident
, Montesquieu, Rom. 22.Au sens d'être sur le point, penser se construit sans préposition, avec le verbe à l'infinitif ; Mme de Sévigné a péché contre cet usage :
Nous y vîmes… un chat qui voulut arracher les deux yeux de Mme de la Fayette, et pensa bien d'en passer son envie
, Sévigné, 15 mai 1671. -
14Se penser, v. réfl. Croire de soi, sur son compte.
Qu'ils sachent que toutes les autres choses dont ils se pensent peut-être plus assurés, comme d'avoir un corps, sont moins certaines [que la notion de Dieu]
, Descartes, Méth. IV, 7.Je ne me pensais pas si fort dans sa mémoire
, Corneille, la Veuve, v, 3.Des enfants qui se pensent libres, lorsqu'échappés de la maison paternelle, ils courent sans savoir où ils vont
, Bossuet, Sermons, Vêture d'une bernardine, 1.Être pensé. Cela se pensait en secret.
PROVERBES
Honni soit qui mal y pense, il ne faut pas interpréter en mal ce qui peut être innocent.
Il est comme le perroquet de M. de Vendôme, s'il ne dit mot, il n'en pense pas plus, se dit de celui qui ne dit rien parce qu'il n'a rien à dire.
En sens contraire, il ne dit mot, mais il n'en pense pas moins, c'est-à-dire il ne dit rien, mais il garde sa façon de penser. Soit ; mais ne disant mot, je n'en pense pas moins
, Molière, Tart. II, 2.
HISTORIQUE
XIe s. [Il] Baisse son chef, si comence à penser
, Ch. de Rol. IX. Li quens Rolans nel se deüst penser [n'aurait pas dû avoir cette pensée]
, ib. XXVI.
XIIe s. Mais à dame de valor Doit on penser nuit et jor
, Couci, I. Mais fol desir fait souvent cuer penser En si haut lieu, qu'il n'i peut avenir
, ib. x. …Je vous pri et demand Que vous pensez [pensiez] de moi guerredonner ; Je penserai de bien servir avant
, ib. XII. Que plus [je] ne doi à fin d'amours penser
, ib. XX. Entour lui [il] voit ses homes panser et embroncher
, Sax. XVI. Par Deu ! seignor, fait-il, moult pensa grant folage, Qui à Charle loa tel conseil et tel rage
, ib. XXVI.
XIIIe s. Car j'ai assez autre chose à penser
, Quesnes, Romancero, p. 100. Mais li vilains le dist piecha [depuis longtemps] en reprouver, Que moult a grant discorde entre faire et penser
, Leroux de Lincy, Prov. t. II, 494. Et Berte le reçoit, qui mal n'i a pensé, Berte, xv. Ce est chose passée [résolue], jà n'i convient penser
, ib. CXII. Penst chascun [que chacun pense] de garder son cors
, Ren. 14768. Chascuns pense du cors, et de l'ame n'a cure ; Or sachiés que li mondes est en grant aventure
, Rutebeuf, 233. Quant les Templiers virent ce, il se penserent que il seroient honniz se il lessoient le conte d'Artois aler devant eulz
, Joinville, 224.
XIVe s. Elle, ne pensant à mal, gecte le papier ou feu
, Ménagier, I, 6.
XVe s. Il envoya messire Godemar à Tournay pour là aviser des besognes, et penser que la cité fust bien pourveue
, Froissart, I, II, 3. Ces paroles et autres que le comte de Nevers remontra au roi et aux hauts barons leur donnerent moult à penser
, Froissart, III, IV, 60. Trop mauvais y fait, quand j'y pense, Chevauchier par leur païs
, Deschamps, Virelai contre le pays de Flandres. Tantost l'ung dira, le roi est contre nous, et puis pensera de se fortifier et de se accointer de ses ennemys
, Commines, VI, 13.
XVIe s. Afin que nous ne pensissions que le salaire se doive mesurer selon les merites
, Calvin, Instit. 649. Afin que les Juifs ne pensassent une telle grace appartenir seulement aux gentils
, Calvin, ib. 773. Si les sciences ne nous apprennent ny à bien penser ny à bien faire…
, Montaigne, I, 149. Il vint le tuer lorsqu'on ne pensoit plus en lui
, D'Aubigné, Hist. II, 105. Or sus venez, pensers, pensons encor en elle
, Ronsard, 286. Trop penser fait resver
, Leroux de Lincy, Prov. t. Il, p. 429. Ce sont les sots et maladvisés qui disent : je n'y pensois pas
, Charron, Sagesse, p. 329, dans LACURNE. Ils ne disent mot, mais ils n'en pensent pas moins
, H. Estienne, Apol. d'Hérod. p. 584, dans LACURNE. Mal pense qui ne repense
, Cotgrave † Il est bientost deceu qui mal ne pense
, Cotgrave † Le loup sçait bien que male beste pense
, Cotgrave † Mettez fol à part soy, il pensera
, Cotgrave †
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1. PENSER. Ajoutez : - REM.1. On lit dans Mme de Sévigné : Un beau matin nos états donnèrent des gratifications pour cent mille écus ; un bas Breton me dit qu'il pensait que les états allassent mourir, de les voir ainsi faire leur testament, 13 sept 1671. On dirait plutôt aujourd'hui allaient. Allassent indique davantage le doute.
2. Ailleurs Mme de Sévigné écrit à Mme de Grignan, qui était en Provence : Je n'eusse jamais cru que le beurre dût être compté dans l'agrément de vos repas ; je pensais que vous fussiez en Bretagne, 25 juillet 1689. Ici le subjonctif est indispensable ; car la phrase veut dire : j'aurais pensé que vous étiez en Bretagne.
Étymologie de « penser »
- (Verbe) Du moyen français penser, de l’ancien français penser, panser du latin pensare (« peser, soupeser »). Le mot est un doublet de peser.
- (Nom commun) Substantivation du verbe.
Génev. penses-tu de sortir dimanche ? se penser, croire, imaginer : je m'étais bien pensé qu'il pleuvrait ; provenç. pensar, pessar ; espagn. et portug. pensar, pesar ; ital. pensare, pesare ; du lat. pensare, proprement peser, puis examiner, apprécier, fréquentatif de penderĕ, suspendre au bout de son bras, soupeser, peser.
Phonétique du mot « penser »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
penser | pɑ̃se |
Fréquence d'apparition du mot « penser » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « penser »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « penser »
-
Et maintenant ? Où et quand trouverai-je le temps d’essayer de me voir. On veut me faire croire que pour penser un peu il n’est pas besoin d’une tour d’ivoire. Sans doute, mais elle est bien utile…
Raymond Dumay — Mon plus calme visage -
Pour inventer, il faut penser à côté.
P. Souriau -
Une lesbienne jouit sans penser à mâle.
Georges Elgozy -
Penser international, penser futur, penser avant les autres. Et agir de même.
Robert Maxwell -
Ce soir, nous sommes deux devant ce fleuve qui déborde de notre désespoir. Nous ne pouvons même plus penser. Les paroles s’échappent de nos bouches tordues, et, lorsque nous rions, les passants se retournent, effrayés, et rentrent chez eux précipitamment.On ne sait pas nous mépriser.« Nous pensons aux lueurs des bars, aux bals grotesques dans ces maisons en ruines où nous laissions le jour. Mais rien n’est plus désolant que cette lumière qui coule doucement sur les toits à cinq heures du matin. Les rues s’écartent silencieusement et les boulevards s’animent: un promeneur attardé sourit près de nous. Il n’a pas vu nos yeux pleins de vertiges et il passe doucement. Ce sont les bruits des voitures de laitiers qui font s’envoler notre torpeur et les oiseaux montent au ciel chercher une divine nourriture.Aujourd’hui encore( mais quand donc finira cette vie limitée) nous irons retrouver les amis, et nous boirons les mêmes vins. On nous verra encore aux terrasses des cafés.Il est loin, celui qui sait nous rendre cette gaieté bondissante. Il laisse s’écouler les jours poudreux et il n’écoute plus ce que nous disons. » Est-ce que vous avez oublié nos voix enveloppées d’affections et nos gestes merveilleux? Les animaux des pays libres et des mers délaissées ne vous tourmentent-ils plus? Je vois encore ces luttes et ces outrages rouges qui nous étranglaient. Mon cher ami, pourquoi ne voulez-vous plus rien dire de vos souvenirs étanches? L’air dont hier encore nous gonflions nos poumons devient irrespirable. Il n’y a plus qu’à regarder droit devant soi, ou à fermer les yeux: si nous tournions la tête, le vertige ramperait jusqu’à nous.Itinéraires interrompus et tous les voyages terminés, est-ce que vraiment nous pouvons les avouer ? Les paysages abondants nous ont laisser un goût amer sur les lèvres. Notre prison est construite en livres aimés, mais nous ne pouvons plus nous évader, à cause de toutes ces odeurs passionnés qui nous endorment.
André Breton et Philippe Soupault — Les Champs magnétiques -
Il y a une forte raison de ne pas dire au premier arrivant ce qui vient à l'esprit, c'est qu'on ne le pense point.
Émile Chartier, dit Alain — Éléments de philosophie, Gallimard -
Il n'est pas difficile d'avoir une idée. Le difficile, c'est de les avoir toutes.
Émile Chartier, dit Alain — Propos, Gallimard -
Rien n'est plus dangereux qu'une idée, quand on n'a qu'une idée.
Émile Chartier, dit Alain — Propos sur la religion, P.U.F. -
Ecrire, c'est penser contre soi.
Alain Bosquet — Penser contre soi -
Il faut vivre comme on pense, sinon tôt ou tard on finit par penser comme on a vécu.
Paul Bourget — Le Démon de midi, Plon
Traductions du mot « penser »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | think |
Espagnol | pensar |
Italien | pensare |
Allemand | denken |
Chinois | 认为 |
Arabe | يفكر |
Portugais | pensar |
Russe | считать |
Japonais | 思う |
Basque | uste |
Corse | pensu |
Synonymes de « penser »
- imaginer
- envisager
- considérer
- concevoir
- projeter
- se figurer
- réfléchir
- raisonner
- juger
- méditer
- songer
- cogiter
- spéculer
- rêver
- prévoir
- prendre garde
- estimer
- compter
- présumer
- espérer
- supposer
- trouver
- croire
- admettre
- aviser
- combiner
- évoquer
- examiner
- gamberger
- rappeler
- recueillir
- ruminer
- sentir
- souhaiter
- souvenir
- s'intéresser
- se rappeler
Antonymes de « penser »
Combien de points fait le mot penser au Scrabble ?
Nombre de points du mot penser au scrabble : 8 points