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Pavillon

Variantes Singulier Pluriel
Masculin pavillon pavillons

Définitions de « pavillon »

Trésor de la Langue Française informatisé

PAVILLON, subst. masc.

A. −
1. Vx. Tente de forme ronde ou carrée, généralement terminée en pointe par le haut, utilisée par les armées en campagne ou dressée en diverses circonstances. La joûte finie, tous ces chevaliers se réunirent avec leurs amis dans un pavillon qu'on avait dressé. On se mit à table; de chaque parti on avait apporté des viandes (Barante,Hist. ducs Bourg., t.4, 1821-24, p.11).
En partic. Tente servant d'habitation habituelle chez certaines ethnies nomades ou sédentaires d'Orient et du Moyen-Orient. Aussi les hommes de ce pays [la Perse] n'ont guère pris la peine d'élever des constructions solides (...); les maisons sont de légers kiosques, des pavillons élégants, espèces de tentes dressées pour le passage (Michelet,Introd. Hist. univ., 1831, p.407).Nuit sous la tente; hennissement des chevaux, cris des chameaux, fumée des feux du soir, lueur transparente de la lampe à travers la toile rayée du pavillon (Lamart.,Voy. Orient, t.1, 1835, p.294).
2. Vx. Grande pièce d'étoffe couvrant et fermant un lit ou servant à isoler un angle ou la partie haute de la pièce. [Une salle] tendue de blanc et de vert, avec un haut pavillon de tapisseries (Taine,Philos. art, t.2, 1865, p.6).
3. Spécialement
a) LITURG. Étoffe richement ornée servant à couvrir le ciboire. [Dons pour la colonie] Une chasuble, un orfroi de thuriféraire et un pavillon de ciboire (A. Daudet,Port-Tarascon, 1890, p.46).
b) HÉRALD. Pièce d'étoffe servant d'ornement et entourant l'écu d'un roi et d'un prince. L'écu est supporté soit par des animaux (supports), par un être humain (tenant) ou un objet inanimé (soutien). Aux bannières, manteaux ou pavillon, sont parfois joints les insignes des offices (L'Hist. et ses méth., 1961, p.754).
c) TECHNOLOGIE
α) Partie supérieure de la carrosserie d'un véhicule, servant de toit. Dans ce dernier cas [voitures ouvertes] la caisse peut être complétée soit par une capote [.], soit par un dais rigide (pavillon) avec pare-poussière (Lar. mensuel, févr. 1915, iii, 339b ds Quem. DDL t.16).Le pavillon est formé de courbes métalliques entretoisées longitudinalement et recouvertes de panneaux de tôle rivés ou soudés. Intérieurement, un revêtement de tôle mince constitue le plafond de la voiture (Bailleul,Matér. roulant ch. de fer, 1951, p.106).
β) Pièce de bois ou de métal parfois décorée, placée en haut d'une fenêtre, d'une ouverture et servant à cacher une jalousie, un store ou un rideau de fer quand ils sont relevés. Les devantures des boutiques sont établies en B (...) et les boîtes de mécanisme de fermeture en A. Les pavillons recevant les tôles de ces fermetures sont tracés en F (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p.329).
4. P. anal. (de fonction)
a) Petite construction faite de matériaux légers, élevée dans un parc ou un jardin et servant d'abri ou de remise. Ce qu'on appelle le belvédère est un pavillon bâti autour d'une cour hexagone, au milieu de laquelle est un jet d'eau (J.-J. Ampère,Corresp., 1824, p.257).Je courus d'une haleine jusqu'au jardin, jusqu'à ce petit pavillon en forme de parasol sous lequel les bonnes d'enfants venaient abriter leurs charrettes (Duhamel,Jard. bêtes sauv., 1934, p.127).
Pavillon chinois*.
b) Petit bâtiment isolé situé dans un parc, un bois, une propriété, servant d'habitation le plus souvent intermittente ou saisonnière. On devait lui construire une chaumière dans le verger, mais en attendant qu'elle fût prête, il s'établit dans un petit pavillon, en avant du château (Guéhenno,Jean-Jacques, 1952, p.328):
1. ... il habite presque toute l'année là-bas un ancien pavillon de chasse, qui a appartenu à Mmede Prie, la maîtresse du régent, un pavillon, où il y a encore deux pièces avec les boiseries du temps, les deux seules épargnées par les Prussiens... Goncourt,Journal, 1896, p.989.
c) Bâtiment ayant parfois de grandes dimensions, appartenant à un ensemble, destiné à une activité spécialisée dans un lieu d'exposition, une halle, un hôpital. Une grosse cloche, au-dessus de la tête de Florent, au coin du pavillon des fruits, se mit à sonner. Les coups, lents et réguliers, semblaient éveiller de proche en proche le sommeil traînant sur le carreau (Zola,Ventre Paris, 1873, p.614).Au milieu de la ville banale, aux rues droites et sans caractère, s'élevaient brusquement des hypogées d'Égypte, des chalets norvégiens (...), des pavillons d'exposition universelle, des maisons ventrues (Rolland,J.-Chr., Révolte, 1907, p.540).Elle me trompait régulièrement, on peut bien le dire, avec l'infirmier du pavillon des agités, un ancien pompier, pour mon bien qu'elle m'expliquait, pour ne pas me surmener (Céline,Voyage, 1932, p.586).
P. méton. Ensemble des personnes se trouvant dans ce bâtiment. J'entends l'une de celles-ci [des dames de la halle] crier à la mijaurée qui déclarait d'une raie «elle n'est pas fraîche»: −«Plus fraîche en tout cas que celle de ton cul.» Ce qui mit en joie tout le pavillon (L. Daudet,Brév. journ., 1936, p.119).
d) Maison individuelle d'habitation, généralement entourée d'un terrain, que l'on trouve en zone rurale ou dans certains quartiers (le plus souvent périphériques) des grandes villes. Quand il me mena visiter la propriété qu'il venait d'acquérir à Neuilly, je me demandais s'il espérait qu'une baguette magique transformerait selon son rêve ce pavillon de petit rentier (Blanche,Modèles, 1928, p.37).Le style des pavillons de banlieue était considéré en France comme plus flatteur au point de vue social que les styles traditionnels, pourtant si divers, équilibrés et harmonieux de nos provinces (Jocard,Tour. et action État, 1966, p.170).
e) ARCHIT. Corps de bâtiment d'un édifice important, construit en retrait ou en saillie, au centre ou à un angle de cet édifice. Pavillon d'angle. Ce logis, ainsi que le fait voir le plan, consiste en une vaste salle qui le traverse de bout en bout et qui donne accès sur des pièces communiquant avec des chambres disposées dans les pavillons flanquants (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p.373).
5. P. anal. (de forme)
a) ARCHIT. Comble en pavillon. ,,Comble formé par la réunion de plusieurs croupes et dans lequel chaque pan est soutenu par une demi-ferme de croupe, et chaque arête, par une demi-ferme d'arêtier`` (Chabat 1881).
b) Extrémité évasée en forme de cône de certains instruments de musique à vent, notamment des cuivres. Au dernier rang des musiciens, le petit Bineau, le bras fourré dans le pavillon de son grand cor et marchant avec l'audace d'un vieux troupier (Champfl.,Souffr. profess. Delteil, 1853, p.139).Une patrouille de gardes du corps excita l'admiration publique. (...) ils scandaient le pas à la suite des deux trompettes qui appuyaient contre la hanche le pavillon de leurs instruments lumineux (Adam,Enf. Aust., 1902, p.390).
MUS. Pavillon chinois*. Synon. bonnet*, chapeau* chinois.
c) Très large cône adapté à certains appareils pour favoriser la diffusion ou la réception des sons. Dans les appareils à microphone solitaire, le couvercle à bayonnette est muni d'un pavillon en ébonite, et l'appareil est disposé pour pouvoir tourner sur son axe (A. Leclerc,Télégr. et téléph., 1924, p.171).Il mettait une aiguille d'ivoire, grand luxe pour l'époque, à un phono de marché aux puces au pavillon en volubilis, et jouait du Verdi (Malraux,Espoir, 1937, p.849):
2. ... le proclamateur agita la vaste bannière de soie au-dessous de laquelle, immobile et plus grave que jamais, songeait le beau Pyrénéen, et vomit en son porte-voix à pavillon très évasé ce cri qui passa comme une bonde de vent au-dessus du vulgaire: À trois heures les héros! Cladel,Ompdrailles, 1879, p.173.
d) ANATOMIE
α) Partie visible de l'oreille externe de l'homme et des mammifères, constituée de tissu cartilagineux recouvert de tégument, dont le rôle est de concentrer les sons et de les diriger vers le conduit auditif. L'oreille externe se compose du pavillon, pourvu d'un rôle faible de collecteur d'ondes sonores et d'indicateur de direction (Arts et litt., 1935, p.34-7):
3. C'était une espèce de cabri au poil roux, tacheté de lunules blanches. Les pattes de devant dressées sur la margelle, le col tendu, d'un museau délicat, elle buvait en humant l'eau pure, cependant que ses grandes oreilles, le pavillon tourné en arrière, écoutaient craintivement. Bosco,Mas Théot., 1945, p.324.
Fam. Oreille. On m'a déjà prévenu, mais mon porte-plume tient si à son aise sur mes pavillons que je l'y laisse tout le temps et que je l'oublie (Renard,Poil Carotte, 1894, p.128).
β) Partie terminale en forme de cône ou d'entonnoir d'un conduit ou d'un canal naturel chez l'homme ou chez l'animal. Pavillon de la trompe d'Eustache, de la trompe utérine. Son corps se termine en arrière par un large pavillon qui se rétrécit ou s'épanouit à la volonté de l'animal (Coupin,Animaux de nos pays, 1909, p.452).Les oeufs pondus passent par l'intermédiaire d'un pavillon dans l'oviducte (Brumpt,Parasitol., 1910, p.163).
e) JOAILL. Ensemble des facettes taillées de la culasse d'une pierre précieuse. Le brillant double-taille ou recoupé, comprend outre la table et la culasse huit pans sur la couronne qui reçoivent chacun quatre facettes; le pavillon a le même nombre de pans, mais il est souvent moins facetté (Metta, Pierres préc.,1960, p.46).
f) MÉD. Partie évasée en forme de cône de certains instruments médicaux. Cet instrument, qui se trouve dans toutes les trousses, a reçu le nom de sonde cannelée; la plaque quadrilatère qui la termine constitue son pavillon (Nelaton,Pathol. chir., t.1, 1844, p.54).On adapte l'embout de la seringue au pavillon de l'aiguille à ponction lombaire (Dopter dsNouv. Traité Méd.fasc. 11926, p.450).
B. −
1. MARINE
a) Pièce d'étoffe, généralement de forme quadrangulaire, que l'on hisse sur un navire pour indiquer sa nationalité, la compagnie à laquelle il appartient, ou pour communiquer un signal, une information (sanitaire, demande de secours, grade de commandement, etc.). Synon. flamme.Pavillon national, royal; pavillon de détresse; pavillon de signaux; pavillon de beaupré, de poupe; pavillon de compagnie, d'armateur; mât de pavillon; naviguer sous pavillon français. Les matelots larguèrent les voiles, le pavillon français se déploya au vent, on détacha la corde qui retenait la barque au rivage, et elle partit allègrement (Du Camp,Nil, 1854, p.87):
4. Le pavillon du propriétaire est hissé sur une drisse du hauban tribord quand le propriétaire est à bord (forme rectangulaire); il est mis en berne pour un deuil national, le décès d'un membre du club ou du propriétaire du navire. De nombreux pavillons existent, dont les principaux sont: réclamation, quarantaine, de beaupré, petit et grand pavois, etc. Jeux et sports, 1967, p.1555.
P. métaph. Françoise était mise comme en étalage. Madame de Sénonches avait arboré les pavillons de ses toilettes les plus recherchées (Balzac,Illus. perdues,1843, p.660).L'information doit circuler sous un pavillon non trompeur. Le pluralisme est le système dans lequel des chances d'expression égales ou comparables sont données à tous les producteurs d'information et à toutes les tendances d'opinion (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr.,1967, p.142).
HIST. Pavillon noir. Pavillon noir quelquefois frappé d'une tête de mort qui était le signe de reconnaissance des pirates. Une brise tendit le pavillon inconnu. Ayrton, saisissant la lunette que le marin avait laissé retomber, l'appliqua à son oeil, et, d'une voix sourde: «Le pavillon noir!» s'écria-t-il. En effet, une sombre étamine se développait à la corne du brick (Verne,Île myst., 1874, p.423).
Pavillon en berne*.
Loc. verb.
Amener* le/son pavillon.
Arborer* le/un pavillon.
Baisser* (le) pavillon.
Battre pavillon d'une nation, d'un souverain. Arborer ce pavillon à la corne de brigantine ou à la poupe (d'apr. Lar. encyclop.). Sept cents nefs battant pavillon du pape et de Normandie (Morand,Londres,1933, p.6).
Couler pavillon haut. Sombrer en combattant, sans se rendre à l'ennemi. Dans le silence étourdissant, l'oscillation haute et sinistre à la crête d'une vague du vaisseau touché qui va couler pavillon haut (Gracq,Beau Tén., 1945, p.182).Au fig. ,,Perdre, céder avec élégance`` (Rey-Chantr. Expr. 1979).
b) DR. INTERNAT.
Pavillon neutre. Pavillon d'un pays neutre servant, en temps de guerre, de couverture au transport de marchandises destinées à un belligérant. Aucun transfert de navires marchands allemands de toute espèce sous un pavillon neutre quelconque ne pourra avoir lieu après la signature de l'armistice (Foch,Mém., t.2, 1929, p.316).
Expr. vieillie. Le pavillon couvre la marchandise. Une marchandise naviguant sous pavillon neutre ne peut être saisie. Le roi se posait en défenseur de la «liberté des mers»; il soutenait, d'accord avec les neutres, que «le pavillon couvre la marchandise» et s'assurait ainsi leur concours pour éluder le blocus britannique (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p.342).
Pavillon de complaisance. ,,Pavillon d'États qui n'ont ni capitaux, ni marins, ni navires, ni organisation commerciale en propre mais qui ont une flotte importante sous leur pavillon parce qu'ils accordent des avantages fiscaux aux armateurs qui l'utilisent`` (Le Clère 1960). L'utilisation des «pavillons de complaisance» dégénère ainsi en abus et jette un trouble grandissant dans le jeu normal de la concurrence. C'est là un danger contre lequel l'armement mondial cherche à réagir (M. Benoist, Pettier,Transp. mar., 1961, p.27).
c) DR. MAR. Monopole de pavillon. Régime de navigation en vertu duquel certains transports par mer sont réservés au pavillon national. Une partie relativement grande de notre tonnage était affectée aux «lignes impériales», qui bénéficiaient du monopole de pavillon, et cette circonstance explique aussi que notre flotte de 1939 ait comporté un pourcentage important de paquebots (Le Masson,Mar., 1951, p.84).
d) P. méton. Ensemble de bâtiments battant un certain pavillon. Synon. marine.Le pavillon anglais domine sur ces mers. Cet amiral, dans la dernière guerre, a soutenu l'honneur du pavillon français (Ac.1935).
2. P. ext. Pièce d'étoffe aux couleurs d'un pays, d'une société, que l'on arbore dans certaines circonstances. Synon. bannière, drapeau, étendard, oriflamme.Un jour, sans qu'on en puisse deviner le motif, il fit arborer le pavillon tricolore au haut de sa maison. On pense qu'il y fut insidieusement poussé par des agents qui voulaient compromettre l'Autriche (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.719).Le pavillon de la société du Creusot à l'exposition de 1900 était un symbole: une coupole énorme hérissée de canons (Lesourd, Gérard,Hist. écon., 1966, p.337).
BOT. Synon. de étendard. (Ds Gatin 1924).
REM.
Pavillonnage, subst. masc.Action de faire des pavillons (supra B), de les mettre en place; résultat de cette action. Galact rafla tous les taffetas et les satins rouges pour son pavillonnage (La Varende,Heur. humbles, Phoebé, 1942, p.155).
Prononc. et Orth.: [pavijɔ ̃]. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist.A. 1. a) Déb. du xiies. paveilun «tente militaire» (St Brendan, éd. I. Short et Br. Merrilees, 1071); ca 1165 pavillon (Benoît de Ste-Maure, Troie, 11987 ds T.-L.); b) α) 1260 «dais surmontant un autel» (Etienne Boileau, Métiers, 85, ibid.: paveillons que on met par desus autez); β) 1569 «étoffe qui recouvre le ciboire» (Inv. de la cath. d'Auxerre ds Gay); c) 1681 hérald. (Ménestrier, Abrégé méthodique des principes héraldiques, 41 d'apr. FEW t.7, p.576a); 2. a) 1317 «dais de lit garni de tenture» (Arch. du Pas-de-Calais, A 356 ds Gay); b) 1907 automob. (Périsse, Automob., p.68); 3. a) 1503 [n. st.] «corps de bâtiment généralement carré et servant d'accompagnement à un bâtiment plus important» (Comptes du château de Gaillon, éd. A. Deville, p.42); b) α) 1676 «corps de logis seul» (Félibien, p.684); β) 1690 «petit bâtiment isolé situé dans un jardin, un parc» (Fur.); c) 1926 «maison individuelle à la périphérie de la ville» (Giraudoux, Bella, p.156); 4. a) α) 1636 mus. (Mersenne, Harmonie universelle, p.259: pavillon de la trompette); β) 1859 acoustique «extrémité évasée d'un porte-voix» (Bouillet); b) 1800 [éd.] pavillon de l'oreille (Cuvier, Anat. comp., t.2, p.451). B. 1. a) 1541 [ms.] mar. «pièce d'étoffe hissée sur un navire pour indiquer sa nationalité, la compagnie de navigation à laquelle il appartient, ou pour faire des signaux» (Ms BN fr. 9469-3, fo24 vods Jal); b) 1669 baisser le pavillon au fig. «reconnaître son infériorité» (MmeDe Sévigné, Corresp., Lettre du 7 janv., éd. R. Duchêne, t.1, 110; déjà en ce sens, en 1655, mettre pavillon bas, Molière, L'Étourdi, II, 11); 2. 1635 «drapeau» (Corneille, Médée, IV, 5). Du lat. pāpiliōnem (acc. de pāpilio) au sens de «tente» (iiies. ds Blaise Lat. chrét.), issu, p.compar., du sens propre de «papillon», v. papillon. Fréq. abs. littér.: 1776. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2307, b) 4366; xxes.: a) 2374, b) 1816.
DÉR. 1.
Pavillonnaire, adj.Composé de pavillons (supra A 4 d), de petites constructions séparées. Un hôtel pavillonnaire s'adaptant à une clientèle de vacances (Jocard,Tour. et action État, 1966, p.148).En matière d'urbanisme, l'univers pavillonnaire ou les transformations hasardeuses de l'habitat local se substituent aussi aux constructions rurales ou traditionnelles (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr., 1967, p.382). [pavijɔnε:ʀ]. 1reattest. (R. Dupouy in Annales médico-psychol., I, p.531 ds Quem. DDL t.29); de pavillon au sens A 3 a, suff. -aire*.
2.
Pavillonné, -ée, adj.,hérald. [En parlant de la représentation d'un instrument à vent] Dont le pavillon est d'un émail différent de celui du reste de l'instrument. (Dict.xixeet xxes.). [pavijɔne]. 1resattest. a) 1671 «orné d'une voile» (Pomey), b) 1752 hérald. (Trév.); de pavillon, suff. *.
3.
Pavillonnerie, subst. fém.,mar. Atelier où l'on fabrique des pavillons (supra B), magasin, endroit de la soute d'un navire où on les entrepose (d'apr. Le Clère 1960). [pavijɔnʀi]. 1reattest. 1859 (Bonn.-Paris: nom que, dans les arsenaux, on donne à l'atelier où l'on fait les pavillons); de pavillon, suff. -erie*.
4.
Pavillonneur, subst. masc.a) Ouvrier qui confectionne des pavillons (supra B). (Dict.xixeet xxes.). b) Ouvrier qui confectionne des pavillons d'instrument de musique. (Dict. xxes.). c) Agent responsable de la construction de pavillons. La Société réalise par an 80 à 100 maisons individuelles de qualité (...). Le Bureau d'études est dirigé par un architecte. Le responsable des travaux dirigera l'exécution. Âgé de plus de 30 ans, il aura obligatoirement une expérience de «pavillonneur». La formation d'ingénieur est souhaitée (Le Nouvel Observateur,25 mars 1974, p.40, col. 1). [pavijɔnoe:ʀ]. 1reattest. 1874 ouvrier pavillonneur (Décret du 13 mars ds B. des lois, part. suppl. 2esemaine, p.156 d'apr. Littré Suppl. 1877); de pavillon, suff. -eur2*.
BBG. −Archit. 1972, p.29. _La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p.210, 388. _Pauli 1921, p.100. _Quem. DDL t.11, 16, 27. _Sain. Arg. 1972 [1907], p.95; Sources t.2 1972 [1925], p.54, 56; t.3 1972 [1930], p.467. _Thomas (A.) Nouv. Essais 1904, p.272.

Wiktionnaire

Nom commun - français

pavillon \pa.vi.jɔ̃\ masculin

  1. Tente.
    1. (Histoire) Tente de forme ronde ou carrée, et terminée en pointe par en haut, qui servait jadis au campement des gens de guerre.
      • Le pavillon du centre, comme place d’honneur, avait été assigné à Brian de Bois-Guilbert. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
      • Mais voici que la pluie ruisselle sur les pavillons ; le vent qui glace la sentinelle engourdie. — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
    2. (Religion) Tour d’étoffe dont on couvre le tabernacle ou qu’on met sur le ciboire.
      • Une chasuble, un orfroi de thuriféraire et un pavillon de ciboire. — (A. Daudet, Port-Tarascon, 1890, page 46)
  2. (Par extension) (Architecture) Bâtiment d’habitation isolé ou mitoyen, ou corps de bâtiment ordinairement carré.
    • Élevé jadis pour servir d'asile aux passagères amours de quelque grand seigneur, ce pavillon avait de très-vastes dépendances. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ansch. V, Paris, 1832 ; p. 109)
    • Les habitants des villas et des pavillons environnants passèrent rapidement de la curiosité malveillante à l’agression. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 235 de l’édition de 1921)
    • L’habitat plus aisé de petite bourgeoisie, en pavillons individuels, a choisi Le Theux et Montcy-Saint-Pierre, sur les hauteurs de rive droite, ou Le Moulinet au nord-ouest de l’agglomération. — (Roger Brunet, Atlas et géographie de Champagne, pays de Meuse, et basse Bourgogne, Flammarion, 1981, page 330)
    • L’agence vend un pavillon à plus de 200 000 euros une fois tous les deux mois environ. — (« Cherche maison, trois pièces + jardin », La Route des dunes, <dunkerque.blog.lemonde.fr>, 14 juillet 2011)
    1. (Architecture) Bâtiment parfois de grandes dimensions, appartenant à un ensemble, destiné à une activité spécialisée dans un lieu d'exposition, une halle, un hôpital, un campus universitaire, etc.
      • Une grosse cloche, au-dessus de la tête de Florent, au coin du pavillon des fruits, se mit à sonner. Les coups, lents et réguliers, semblaient éveiller de proche en proche le sommeil traînant sur le carreau. — (Émile Zola, Le Ventre de Paris, ch. I, Georges Charpentier, Paris, 1873, p. 14 de l’éd. de 1878)
      • Au milieu de la ville banale, aux rues droites et sans caractère, s’élevaient brusquement des hypogées d’Égypte, des chalets norvégiens (…), des pavillons d’exposition universelle, des maisons ventrues. — (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, page 540)
  3. (Musique) Extrémité évasée d’une trompette, d’un cor, d’un porte-voix, d’un phonographe, etc.
    • Tous les hommes, […], écoutaient nonchalamment, sans y prêter grande attention, un mauvais phonographe, aux accents métalliques. Du pavillon sonore sortaient des paroles qui serrèrent le cœur de Bert d’une angoisse nostalgique. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 385 de l’édition de 1921)
    1. (Technique) Objet en forme de pavillon de cor.
    2. (Anatomie) Cornet formé par la conque de l’oreille externe.
      • Le jeune clerc murmura ces renseignements dans le pavillon d’un tuyau acoustique et reçut en réponse dans le pavillon de sa propre oreille une communication qu’il n’eut garde de rendre publique. — (Jules Verne, Les Cinq Cents Millions de la Bégum, Hetzel, 1879, chapitre IV)
      • Mais les pavillons des oreilles ne se retournent pas sur eux-mêmes pour interrompre l’audition à l’instar des paupières qui se baissent pour suspendre la vue et qu’il est possible de relever pour la rétablir. — (Pascal Quignard, La haine de la musique, Gallimard, 1996, collection Folio, page 131)
      • Le pavillon auriculaire, est la partie visible de l’oreille humaine, à l’extérieur de la tête.
  4. (Marine, Vexillologie) Drapeau ou étendard, de forme rectangulaire, et dont le principal usage est de faire connaître à quelle nation appartient le bâtiment sur lequel il est arboré. — Note d’usage : On le place alors au mât de l’arrière ; placé à d’autres mâts, il sert à indiquer le rang de l’officier général de mer qui commande.
    • Le pavillon britannique avait été arboré au sommet de la falaise et devait s'apercevoir de loin. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
    • …un mât fut dressé, et le pavillon danois monta lentement pour s’arrêter à mi-drisse ; il restait en berne, un accident était donc arrivé. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Le Yacht Club salua mon départ de trois coups de canon, je répondis en amenant le pavillon français. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • (Figuré) De chaque maison pend un drapeau, un seul, le pavillon de la maison, un vieux drapeau d’avant 70, avec ses franges d’or. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
    1. (Figuré) (Militaire) La marine, l’armée navale, la puissance maritime d’une nation.
      • On est protégé, dans les parages étrangers, par le pavillon de sa nation.
      • Le pavillon anglais domine sur ces mers.
      • Cet amiral, dans la dernière guerre, a soutenu l’honneur du pavillon français.
  5. (Figuré) Ce qui symbolise ou incarne une idée, une doctrine, un parti ; porte-drapeau.
    • Autour de Monsieur se groupaient quelques gentilshommes, factieux, avides, remuants, qui ne pouvaient grandir et s’enrichir que par le désordre. Le duc d’Orléans était leur garant, leur pavillon, leur espoir. — (Auguste Bailly, Mazarin, Fayard, 1935, page 104)
  6. (Transport) Toit d’un véhicule mobile.
  7. (Héraldique)
    1. Meuble représentant la tente du même nom dans les armoiries.
      • De sinople aux trois pavillons d’argent pavillonnées de gueules, qui est de la commune de La Châtre dans l’Indre → voir illustration « armoiries avec 3 pavillons »
    2. Élément de meuble représentant un drapeau de navire dans les armoiries. À rapprocher de bannière, étendard, gonfanon, guidon, oriflamme et pennon.
      • D’azur au trois-mâts-carré d’or équipé de même, ayant au pavillon du mât d’artimon les armes de Rohan, qui sont de gueules à neuf macles d’or, posées 3, 3 et 3 ; au pavillon du grand mât les armes de Bretagne, qui sont d’hermine ; et au pavillon du mât de misaine, les armes de Léon, qui sont d’or au lion morné de sable, qui est de la commune de Landernau du Finistère → voir illustration « armoiries avec 3 pavillons de marine »
    3. Nom donné à l’embouchure des instruments de musique à vent tels que le huchet, le cornet, le cor de chasse, etc. On utilise ce terme seulement pour donner une indication de position ou d’orientation. Quand le pavillon est d'un autre émail que le corps de l’instrument, on le dit pavillonné.
      • De sinople à trois huchets d’or liés de gueules, le premier posé en bande, le pavillon en haut, le second posé en barre, le pavillon en haut, le troisième posé en fasce, le pavillon à senestre, qui est de la commune de Puy-Saint-Eusèbe des Hautes-Alpes → voir illustration « huchets à pavillon orienté »
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PAVILLON. n. m.
Il se disait d'une Sorte de tente de forme ronde ou carrée, et terminée en pointe par en haut, qui servait jadis au campement des gens de guerre. Les pavillons étaient ordinairement faits de coutil. L'arbre ou le mât d'un pavillon. Les cordages d'un pavillon. Tendre un pavillon. Il se dit aussi d'un Tour d'étoffe dont on couvre le tabernacle, dans quelques églises. Il se dit également du Tour d'étoffe qu'on met sur le saint ciboire. Il désigne, en termes d'Architecture, un Bâtiment isolé ou un Corps de bâtiment ordinairement carré, appelé ainsi, à cause de la ressemblance de sa forme avec celle des pavillons d'armée. Un pavillon de chasse. Il a bâti un pavillon au bout de son jardin. Un corps de logis entre deux pavillons. Il désigne aussi l'Extrémité évasée d'une trompette, d'un cor, d'un porte-voix, etc. En termes d'Anatomie, Le pavillon de l'oreille, Le cornet formé par la conque de l'oreille.

PAVILLON désigne, en termes de Marine, une Sorte de drapeau ou d'étendard, de forme rectangulaire, et dont le principal usage est de faire connaître à quelle nation appartient le bâtiment sur lequel il est arboré. Quand il a cet usage, on le place au mât de l'arrière : placé à d'autres mâts, il sert à indiquer le rang de l'officier général de mer qui commande. Il n'y a que l'amiral qui porte le pavillon au grand mât. Le pavillon de France. Le pavillon français. Un vaisseau battant pavillon anglais. Naviguer sous le pavillon des États-Unis. Arborer le pavillon. Hisser le pavillon. Mettre le pavillon bas. Baisser le pavillon. Rentrer le pavillon, Le faire descendre au moment du coucher du soleil. Amener le pavillon, Le faire descendre avant de se rendre à l'ennemi. Le vaisseau étant fortement endommagé, on dut amener le pavillon. Assurer son pavillon, Tirer un coup de canon en arborant le pavillon de sa nation. Pavillon en berne, Pavillon hissé, déployé à mi-distance entre le sommet du mât et le pont du navire, soit en signe de deuil, soit comme signal de détresse, soit lorsqu'un homme vient de tomber à la mer. Mettre le pavillon en berne. Pavillon de compagnie, Insigne distinctif d'une compagnie de navigation. Capitaine de pavillon, Officier commandant un vaisseau monté par un amiral. Mât de pavillon, Mât spécial placé à l'arrière du navire et sur lequel on hisse le pavillon national. Fig. et fam., Baisser pavillon ou Mettre pavillon bas, Céder et se reconnaître inférieur à la personne à qui l'on se trouve comparé, avec qui l'on est en concurrence, en contestation. Pour cela, je baisse pavillon, et je reconnais que vous l'emportez sur moi. C'est un homme éminent, devant qui il faut mettre pavillon bas. Vos raisons sont meilleures que les miennes, je cède et je baisse pavillon. Je lui ferai baisser pavillon. Fig., Se ranger sous le pavillon de quelqu'un, Se mettre sous sa protection.

PAVILLON s'emploie quelquefois, figurément, pour désigner les Vaisseaux, l'armée navale, la puissance maritime d'une nation. On est protégé, dans les parages étrangers, par le pavillon de sa nation. Le pavillon anglais domine sur ces mers. Cet amiral, dans la dernière guerre, a soutenu l'honneur du pavillon français. Le pavillon couvre la marchandise, Le commerce des neutres doit être respecté par les puissances belligérantes. Il signifie aussi que Le transport d'une marchandise est légitimé par le pavillon que porte le navire qui la transporte. Il se dit encore, figurément, d'une Chose qui a pour garantie le nom de celui qui l'a produite, le crédit de l'endroit d'où elle provient. Je ne sais ce que contient ce livre, mais le pavillon couvre la marchandise. Trafiquer sous pavillon neutre, Employer, en temps de guerre, des bâtiments neutres pour le transport de ses marchandises.

Littré (1872-1877)

PAVILLON (pa-vi-llon, ll mouillées, et non pavi-yon) s. m.
  • 1Logement portatif qu'on peut dresser partout et pour toutes sortes de personnes, mais employé plus particulièrement au campement des gens de guerre. L'arbre, les cordages d'un pavillon. La couleur des pavillons qui étaient tendus dans les jardins d'Assuérus, et les autres menues circonstances de cette fête royale, Bossuet, Projet de réunion, Lett. XXXIII. Luxembourg a du rivage Reculé ses pavillons, Boileau, Ode I. C'est sous ces pavillons qu'ils règlent notre sort, Voltaire, Triumv. II, 4.

    Poétiquement. Ciel, pavillon de l'homme, admirable nature, Salut pour la dernière fois ! , Gilbert, Ode imitée de plusieurs psaumes.

    Terme de blason. Pavillon se dit de ce qui enveloppe les armoiries des souverains, et qu'ils ont droit seuls de porter. Il est composé de deux parties, qui s'appellent les courtines et le comble.

  • 2 Terme de tapisserie. Tour de lit plissé par en haut et suspendu au plafond ; on dit aujourd'hui couronne. Un garde-robe gras servait de pavillon, Régnier, Sat. X. Un pavillon à queue d'une bonne serge d'Aumale rose sèche, avec le mollet et les franges de soie, Molière, l'Avare, II, 1.

    Tour d'étoffe dont on couvre le tabernacle dans quelques églises.

    Tour d'étoffe qu'on met sur le saint ciboire.

  • 3 Terme d'architecture. Corps de bâtiment, ordinairement carré, dont la forme est semblable aux pavillons d'armée.

    Corps de bâtiment lié à d'autres constructions en retraite, au-dessus desquelles il s'élève ordinairement de la hauteur du comble ou de l'attique qui le couronne. Le pavillon de l'Horloge, le pavillon de Marsan, aux Tuileries.

    Pavillon double, pavillon dans lequel il y a deux appartements adossés.

    On appelle aussi pavillons les extrémités angulaires d'un bâtiment, soit sur la rue, soit sur les jardins.

    Corps de logis seul, qui se fait dans un jardin, loin de la maison principale.

    Ancien terme de marine. Petite construction de forme ronde ou quadrangulaire qu'on établissait, comme aujourd'hui les bouteilles, aux angles de la poupe.

  • 4Extrémités évasées d'une trompette, d'un cor, d'un hautbois, d'une clarinette, etc. et aussi du porte-voix. Que l'on adapte le pavillon d'une trompette immédiatement à l'embouchure et supprimant le tube intermédiaire, l'instrument rendra des sons à peine sensibles, Mongez, Instit Mém. litt. et beaux-arts, t. v, p. 124. Il est [le thème chanté par Charon, dans l'Alceste de Gluck] toujours précédé et suivi de trois sons de cors donnant la même note que la voix, mais d'un caractère mystérieux, rauque, caverneux… les deux cors à l'unisson, avec leurs notes toniques et dominantes, et par conséquent leurs sons ouverts, ne produisaient point du tout ce qu'il [Gluck] cherchait ; enfin il s'avisa de faire aboucher les cors, pavillon contre pavillon ; les deux instruments se servant ainsi mutuellement de sourdine, et les sons s'entre-choquant à leur sortie, le timbre extraordinaire fut trouvé, H. Berlioz, à travers chants, p. 184.

    Pavillon chinois, petit cône de métal garni de clochettes, et attaché à l'extrémité d'une hampe, que l'on agite en frappant sur les temps forts de la mesure, dans la musique militaire.

    Extrémité évasée d'une sonde, d'une algalie. La sonde entra dans la vessie jusqu'au pavillon.

    Partie évasée d'un entonnoir.

    Pavillon de la tuyère, son ouverture extérieure.

  • 5 Terme d'anatomie. Pavillon de l'oreille, espèce de cornet ou d'entonnoir formé par la conque.

    Extrémité libre évasée et froncée de la trompe de Fallope.

  • 6Étendard, drapeau. Vous me verrez, suivi de mille bataillons, Sur ces murs renversés planter mes pavillons, Corneille, Méd. IV, 6.
  • 7 Terme de marine. Quadrilatère d'étoffe, généralement plus large que haut, s'attachant par un de ses côtés à un mât ou à une drisse qui le porte soit à l'extrémité de la vergue d'artimon, soit au sommet d'un mât, Jal Sa Majesté ayant été informée qu'encore que, par son règlement du 12 juillet 1670, il ait été ordonné que les pavillons, cornettes, flammes et autres marques de commandement de ses vaisseaux de guerre seraient toujours blancs, tant dans les navigations que dans les combats, quelques-uns des officiers commandant lesdits vaisseaux n'ont pas laissé d'arborer, dans les jours de combat, des pavillons et enseigne de poupe rouges…, Ordres du roi, 1678, dans JAL. La petite flotte du comte d'Estrées arbora pavillon d'Espagne, Saint-Simon, 107, 132.

    Chaque pavillon est distingué par le nom du lieu où on le place, ou de l'usage auquel il sert. Pavillon de poupe, pavillon de beaupré, pavillon de conseil, etc.

    Placé au mât de l'arrière, il indique à quelle nation appartient le bâtiment ; placé à d'autres mâts, il indique le rang de l'officier général de mer qui commande.

    En général, le pavillon blanc est un signe de paix ; le pavillon rouge est un signe de guerre, c'est aussi celui des bâtiments ou bateaux employés pour le transport des poudres en rade ; le pavillon jaune est un signe de maladies contagieuses ; le pavillon noir est celui des pirates et des forbans.

    Pavillon noir, signe de deuil aux XVIe et XVIIe siècles.

    Le pavillon couvre la marchandise, c'est-à-dire le commerce des neutres doit être respecté par les puissances belligérantes ; et fig. cela est sous la responsabilité de telle ou telle personne.

    Trafiquer sous le pavillon neutre, sous pavillon neutre, employer, en temps de guerre, des bâtiments neutres pour le transport de ses marchandises.

    Assurer son pavillon, tirer un coup de canon en arborant le pavillon de sa nation.

    Mettre le pavillon en berne, le plier dans sa hauteur, de manière qu'il ne fasse qu'un faisceau ; c'est un signal de détresse pour demander du secours, et aussi un signe de deuil.

    Amener le pavillon, le baisser par déférence ou par force.

    Amener son pavillon, se dit d'un vaisseau qui se rend. Baisser pavillon, rendre un hommage en mettant son pavillon bas Louis XIV fait baisser le pavillon aux amiraux espagnols devant le sien, Voltaire, Louis XIV, 29.

    Fig. Baisser le pavillon, baisser pavillon, mettre pavillon bas, reconnaître son infériorité. J'ai conçu, digéré, produit un stratagème Devant qui tous les tiens, dont tu fais tant de cas, Doivent sans contredit mettre pavillon bas, Molière, l'Ét. II, 14. Et sur l'art de former un nouvel embarras Devant elle Rolet [un procureur] mettrait pavillon bas, Boileau, Sat. X.

    Fig. Se ranger sous le pavillon de quelqu'un, se mettre sous sa protection.

  • 8Il se dit des pavillons qui sont employés dans les signaux de mer. C'était ce duc d'York, depuis Jacques II, qui avait inventé l'art de faire entendre les ordres sur mer par les mouvements divers des pavillons, Voltaire, Louis XIV, 11.
  • 9 Anciennement. Vaisseau pavillon, ou, simplement, pavillon, vaisseau portant le pavillon d'un officier général. Je fis une faute que personne n'a remarquée ; je ne pensai point à placer mes brûlots à la tête de la ligne de vaisseaux : si j'avais pris cette précaution, j'aurais assurément brûlé quelque pavillon ennemi, Mém. de Villette, 1690, dans JAL. Les pavillons répondent à l'amiral de leur canon, savoir : les amiraux, de chacun deux coups, et les contre-amiraux de chacun un, Corresp. de Colbert, III, 2, p. 339.

    Être sous tel pavillon, être sous tel commandant.

  • 10 Fig. Les vaisseaux, l'armée navale, la puissance maritime d'une nation. Le pavillon anglais domine sur ces mers. Un homme à la fois négociant et guerrier nommé Mahé de la Bourdonnais vengea l'honneur du pavillon français au fond de l'Asie, Voltaire, Louis XV, 29.
  • 11Pavillon de guerre, se dit, dans l'histoire d'Italie, d'un pavillon attaché à un char orné des armes de l'État, qu'on promenait pour annoncer que la guerre était déclarée.
  • 12 Par extension, marque apparente. Chaque page était marquée par un signet, ou un pavillon, qui rappelait sommairement le sujet.
  • 13Au jeu de trictrac, marque façonnée en étendard qui annonce qu'on a la bredouille, et qui est prise par le joueur qui fait ses trous le second, jusqu'à ce que l'autre, en les faisant à son tour, lui ôte le pavillon.
  • 14Tas de bois à vendre, dit ainsi de sa forme, et fait, sur place, avec les copeaux des arbres abattus et façonnés.
  • 15Désigne quelquefois l'étendard des fleurs papilionacées.
  • 16Planche qui cache toutes les planchettes d'une jalousie, lorsque celle-ci est relevée.
  • 17Facette qui termine la culasse du diamant taillé en brillant.
  • 18Pavillon d'or, monnaie qui fut frappée en 1329 par Philippe de Valois.
  • 19Pavillon d'orange, coquille de prix, du genre volute.

HISTORIQUE

XIIe s. E alerent andui [tous les deux] nuitantre [pendant la nuit] en l'ost ; truverent le Jei dormant en son paveillun, Rois, p. 103. Où il orent tenduz pavillons et brehanz, Sax. V.

XIIIe s. Quiconques veut estre crespignieres de fil et de soie à Paris, c'est à savoir ouvrieres de coiffes à dames et toies à orilliers et de paveillons que on met par desus les autez que on fait à l'aguille et à mestier, estre le puet franchement pour tant que…, Liv. des mét. 85. Or avint que monseigneur Gauchier d'Autreche se fist armer en son paveillon de touz points, Joinville, 217.

XVIe s. Il monte après le lit, defait le beau pavillon de sarges de diverses couleurs qui y estoit, Despériers, Contes, VIII. Et pour avoir habillé vingt-quatre pavillons de la dicte galeace [le Saint-Jean, en 1538] qui estoient rompus, Ms. de 1541, dans JAL. Huict jours après le massacre [de la Saint-Barthélemy], il vint une grande multitude de corbeaux, les uns s'appuyer, les autres croacer sur le grand pavillon du Louvre, D'Aubigné, Hist. II, 29.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

PAVILLON, s. m. en Anatomie ; c’est l’extrémité de la trompe de Fallope, qui est proche de l’ovaire, elle est évasée comme le pavillon d’un trompette, & bordée d’une espece de frange. Voyez Trompe de Falloppe.

Pavillons, dans l’Art militaire, sont les corps particuliers de casernes destinés au logement des officiers. Ces parties se nomment les pavillons des officiers. Voyez Casernes. (Q)

Pavillon, en terme de guerre, se dit aussi quelquefois d’une tente élevée sur des mâts ou piliers, pour se loger dessous en tems d’été. Voyez Tente. Chambers. (Q)

Pavillon, se dit aussi des drapeaux, des étendarts, ces enseignes, des bannsieres, &c. que les auteurs confondent souvent, & prennent l’un pour l’autre. Voyez Drapeau, Enseigne, Étendart &c.

La mode de porter des pavillons en pointe, comme ils sont aujourd’hui, vient des Arabes mahométans, lorsqu’ils s’emparerent de l’Espagne ; jusqu’alors toutes les couleurs étoient étendues sur des traversiers, comme les bannieres des églises, d’où vient qu’on disoit en latin vexilla quasi vella, un diminutif de vela, voiles.

Tous les pirates, le long des côtes de l’Atlantique & de Barbarie portent des pavillons hexagones, ils sont de gueules, chargés d’un marmot turc, coifé de son turban ; quoique cela soit contraire à leur loi, qui leur défend de faire aucune image d’homme, ayant opinion que ceux qui en font seront tenus au jour du jugement de fournir une ame à ces figures, & qu’à faute de le faire ils seront damnés.

Mais il paroît que ce portrait est celui de Hali Sulficar, gendre de Mahomet, dont les Africains tiennent le parti, lequel ordonna que son portrait seroit représenté sur les drapeaux, se croyant si redoutable aux chrétiens, que le seul aspect de son image les mettroit en fuite : ainsi que nous l’apprend Leunclavius. (Q)

Pavillon, s. m. (Marine.) c’est une banniere, ordinairement d’étamine, qu’on arbore à la pointe des mâts, ou sur le bâton de l’arriere, pour faire connoître la qualité des commandans dans des vaisseaux, & de quelle nation ils sont. Le pavillon est coupé de diverses façons, & chargé d’armes & de couleurs particulieres, tant pour le discernement des nations, que pour la distinction des officiers généraux d’une armée navale. Par ordonnance de 1670 & 1689, il est reglé, que quand l’amiral en personne sera embarqué, il portera le pavillon quarré blanc au grand mât ; le vice amiral, le pavillon quarré blanc au mât d’avant ; le contre-amiral, ou premier lieutenant général, ou chef d’escadre qui en fera la fonction, le pavillon quarré blanc au mât d’artimon, chaque pavillon ayant un quart de battant plus que de guindant. Les chefs d’escadre portent une cornette blanche avec l’écusson particulier de leur département, au mât d’artimon, lorsqu’ils sont en corps d’armée ; mais ils le portent au grand mât quand ils sont séparés & qu’ils commandent en chef. Le battant de leur cornette doit avoir quatre fois le guindant. Elle doit être fendue par le milieu, des deux tiers de sa hauteur, & les extrémités se doivent terminer en pointe. Il est défendu aux vaisseaux particuliers françois de porter le pavillon blanc, qui est affecté aux navires du roi ; les pavillons sont ordinairement d’étamine. Aux navires vaincus ou menés en triomphe, on attache les pavillons aux haubans ou à la galerie de l’arriere, & on les laisse traîner & pancher vers l’eau, & tels vaisseaux sont toués par la poupe.

Les pavillons d’amiral, vice-amiral, & contre-amiral, & les cornettes ne doivent être portés que lorsqu’ils sont accompagnés ; savoir, l’amiral de vingt vaisseaux de guerre ; le vice-amiral & contre-amiral, de douze, dont le moindre doit porter trente-six pieces de canon, & les cornettes de cinq. Les vice-amiraux, lieutenans généraux, & chefs d’escadre qui commandent un moindre nombre de vaisseaux, doivent porter une simple flamme. Lorsque plusieurs chefs d’escadre se trouvent joints ensemble dans une même division ou escadre particuliere, il n’y a que le plus ancien qui doive arborer la cornette, les autres portent une simple flamme. Les capitaines commandant plus d’un vaisseau portent une flamme blanche au grand mât, qui a de guindant la moitié de la cornette, & qui ne peut être moindre que de dix aunes de battans. Il n’est arboré sur les navires de guerre françois aucun pavillon, flamme, ni enseigne de poupe, que de couleur blanche, soit pendant la navigation ou les combats ; il leur est seulement permis de la couleur rouge & autres pour les signaux. L’officier général commandant en chef porte, tant dans les ports & rades qu’à la mer, une enseigne blanche à l’avant de sa chaloupe, pour le distinguer des autres officiers qui la portent à la poupe. Voyez l’Ordonnance de 1689, liv. III. tit. 2. En général les vaisseaux chrétiens portent le pavillon quarré, & les vaisseaux turcs portent le pavillon fendu & coupé en flamme.

Tous les vaisseaux peuvent à l’occasion, mettre une enseigne ou pavillon de poupe, & un de beaupré ; mais il n’y a que l’amiral qui porte le pavillon au grand mât. Il porte encore un flamme au-dessous, si l’armée est divisée en plusieurs escadres, qui aient chacune leur amiral particulier. Voyez Amiral. Le vice-amiral porte le pavillon au mât d’avant, & le contre-amiral au mât d’artimon.

Le pavillon de l’arriere mis en berne, marque ordinairement que quelqu’un qui est hors du vaisseau, est rappellé à bord, ou qu’on a un pressant besoin de quelque chose.

Le pavillon à mi-mât marque qu’il y a quelque personne considérable morte dans le vaisseau. Lorsque Wilte Cornelisz de Wit, vice-amiral de Hollande, fut tué dans la bataille du passage du Sond, qui se donna entre les Suédois & les Hollandois, l’an 1658, & que les Hollandois gagnerent ayant forcé le passage, le vaisseau de ce vice-amiral périt dans le tems que les Suédois s’en rendoient maîtres, & il ne leur en resta que le corps de Wilte de Wit. Le roi de Suede fit revêtir ce corps de satin blanc, fit couvrir son cercueil d’un magnifique drap mortuaire avec les armes du défunt, le fit mettre dans une gaillote peinte de noir, où il n’y avoit pour pavillon que des flammes noires, & le renvoya au lieutenant-amiral général de Wassenaar, ou d’Opdam. Le chevalier Barclei, vice-amiral de l’escadre blanche d’Angleterre, ayant été tué, & son vaisseau ayant été pris dans un combat entre les Anglois & les Hollandois, au mois de Juin 1666 ; son corps fut renvoyé à Londres dans une gaillote qui portoit un pavillon noir & une flamme noire.

Lorsqu’un équipage se mutine contre les officiers, & qu’il se rend maître du vaisseau, ainsi qu’il arrive quelquefois dans les voyage d’un long cours, les révoltés ont coutume de ne mettre que le pavillon de beaupré, & ils ôtent tous les autres : le pavillon blanc se met pour signal de paix, & le pavillon rouge pour signal de combat.

Les vaisseaux vaincus, qu’on conduit dans les ports des victorieux, ont leur pavillon à l’arriere où ils traînent en oüaiche, c’est-à-dire la pointe en l’eau, ensuite on les pend en des églises ou en d’autres lieux publics. Le pavillon amiral du comte de Bossu, général des Espagnols, pend encore dans l’église de Hoom. Tous les signaux qu’on a coutume de faire en Europe par le moyen des pavillons, les Chinois les font par le moyen de deux bâtons, perches, ou gaules qu’ils tiennent dans leurs mains, & par ces signaux ils se font fort bien entendre de tous ceux qui peuvent les voir.

Le commandant en chef d’une armée navale des Provinces-Unies, porte le pavillon au grand mât ; le second officier général le porte au mat d’avant ; & le troisieme le porte à l’artimon, chacun ayant une flamme au-dessous.

Les simples navires de guerre ne portent point de pavillons, mais seulement de doubles girouettes, à-moins qu’ils ne soient à la tête de quelque flotte de vaisseaux marchands pour l’escorter. Autrefois ils portoient des pavillons aux mâts, mais on a jugé à propos de cesser cet usage, pour éviter les différends dans un tems où les étrangers paroissent si chatouilleux sur un point de peu de conséquence pour le bien de l’état. Dans les armées navales, le pavillon du grand mât s’arbore par le commandant ou officier qui est du plus ancien college. Le premier officier du second college, c’est-à-dire de celui qui suit en ancienneté, porte le pavillon au mât d’avant, & l’officier du troisieme college le porte au mât d’artimon : & afin de bien connoître les vaisseaux, & sous tous quels chefs ils sont rangés, chacun porte sa flamme au même mât ou son chef a la sienne.

Il n’y a point de regle générale pour la grandeur des pavillons, chacun en use à son gré à cet égard.

Les navires de guerre du premier & du second rang des Provinces-Unies ont des pavillons de poupe de quinze cueilles & dix-huit aunes de battant. Les pavillons de beaupré sont de dix cueilles & de sept aunes de battant. Les flammes sont de ving-cinq ou trente aunes de battant, & les girouettes de quatre aunes & de quatre cueilles & demie ou de cinq. Les navires de guerre du troisieme rang ont des pavillons de douze cueilles & de quinze aunes de battant ; des pavillons de beaupré de six cueilles & de sept aunes de battant ; des flammes comme celles des vaisseaux des deux premiers rangs, des girouettes de trois cueilles & demie ou de quatre, & de trois aunes de battant.

Les navires du quatrieme & du cinquieme rang portent des pavillons, des flammes & des girouettes comme à ceux du troisieme rang.

Les navires du sixieme rang ont des pavillons de neuf cueilles, & de dix aunes de battant ; des pavillons de beaupré de quatre cueilles & demie, & de cinq aunes de battant ; des flammes de vingt-cinq aunes, des girouettes de trois cueilles ou trois cueilles & demie, & de deux aunes & demie de battant.

Les navires du septieme rang ont des pavillons de sept cueilles & demie, & de neuf aunes de battant ; des pavillons de beaupré de trois cueilles, & de quatre aunes de battant ; des flammes de vingt-cinq aunes ; des girouettes de deux cueilles & demie ou de trois, & de deux aunes de battant. Quand les vaisseaux doivent faire voyage, on les pourvoit ordinairement de deux grands pavillons, & de deux de beaupré ; de deux flammes & de six girouettes.

Outre les pavillons ci-dessus spécifiés, l’amiral prend encore un pavillon de douze cueilles & un de neuf cueilles, avec un ou deux pavillons de beaupré ; une flamme ou deux, un pavillon blanc, une flamme bleue, une rouge & une jaune, pour faire des signaux.

Quelquefois dans les flottes particulieres des Provinces-Unies, les vaisseaux portent tour-à-tour le pavillon au grand mât, & des feux pendant la nuit. Pour tromper ses ennemis & les surprendre on arbore des pavillons étrangers. Les rois défendent ordinairement aux navires qui portent leurs pavillons, de les baisser devant qui que ce soit, ou de saluer les premiers : c’est pourquoi les vaisseaux qui appartiennent aux têtes couronnées s’évitent en mer, autant qu’il est possible.

On voit souvent au mât d’artimon des vaisseaux marchands, de petits pavillons où sont les armes du lieu de la ville où le maître fait son domicile ; & au mât d’avant les armes du lieu où demeurent les affréteurs.

Pavillons, (Marine.) après avoir défini les pavillons en général & les différens usages qu’on en fait à la mer, il faut faire connoître ceux que les diverses nations arborent le plus communément à la mer : pour cet effet il faut voir les Pl.XVII.XVIII. XIX. & XX. où ils sont tous employés avec la description convenable à chacun. (Z)

Pavillon, en terme de Blason, signifie une couverture en forme de tente, qui revêt & enveloppe les armoiries des différens rois & des souverains qui ne dépendent que de Dieu & de leur épée.

Les auteurs héraldiques de France disent qu’il n’y a que les monarques souverains qui puissent porter le pavillon entier & dans toutes ses parties.

Il est composé de deux parties ; du comble, qui est son chapeau, & de la courtine, qui en fait le manteau. Les rois électifs, ou soumis à quelque dépendance, doivent, selon les Héraldistes, ôter le dessus, & ne laisser que les courtines. Voyez Manteau.

L’usage des pavillons & des manteaux dans les armoiries, est venu des anciens lambrequins qui se sont trouvés quelquefois étendus en forme de couvertures, & retroussés de part & d’autre.

D’autres prétendent que cet usage est venu des anciens tournois, où l’on exposoit les armes des chevaliers sur des tapis précieux, sur des tentes & des pavillons, que les chefs des quadrilles y faisoient dresser, pour se mettre à couvert jusqu’à ce qu’ils entrassent en lice.

Pavillon, (terme d’Architecture.) de l’italien paviglione, tente, s’entend de tout bâtiment isolé, d’une médiocre capacité, dont le plan est de forme quarrée, comme sont ceux de Marly ; flanqués comme ceux des Quatre-Nations ; ou ronds, comme celui de l’Aurore dans les jardins de Seaux : ces pavillons sont ordinairement couverts d’un seul comble, à deux égoûts, ou en dôme, ou à l’impérial.

On appelle encore pavillon les avant-corps que forment les extrémités angulaires d’un bâtiment, soit sur la rue, soit sur les jardins ; tels que sont ceux du palais du Luxembourg, & ceux du château du Louvre qui est flanqué de quatre pavillons.

On affecte quelquefois que ces pavillons soient plus élevés que le reste du bâtiment, ce qui joint à leur saillie, les fait, par le secours de l’optique, paroître encore plus élevés qu’ils ne le sont réellement.

Pavillon, en terme de Chaudronnier, c’est le bas évasé en forme d’entonnoir, qu’on remarque dans une trompette & dans un cor-de-chasse : il est composé de trois pieces taillées en triangle, & soudées l’une sur l’autre par le moyen de plusieurs entailles. Voyez la fig. du cor-de-chasse, Pl. de Luth. & de Chaud.

Pavillon, en terme de Diamantaire, ce sont les faces principales qui occupent la culasse d’un brillant. Elles sont ordinairement au nombre de six qu’on appelle pans, & qui se divisent par en-bas en plusieurs petites facettes ecoupées pour rabattre les arrêtes des faces principales.

Pavillon, (Ferblanterie.) ce mot se dit chez les Ferblantiers de la partie évasée de l’entonnoir qui sert à recevoir les liqueurs.

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Étymologie de « pavillon »

Provenç. papallo, pabalho, pavallo ; cat. pabello, pavello ; esp. pabellon ; ital. padiglione ; du lat. papilionem, ainsi dit de la ressemblance avec un papillon (voy. ce mot). Le pavillon, tente, se dit de tentures, et de là passa au sens d'étendard.

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Du latin papilio (« tente »).
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Phonétique du mot « pavillon »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
pavillon pavijɔ̃

Fréquence d'apparition du mot « pavillon » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Citations contenant le mot « pavillon »

  • C’est toujours les voix qui restent, au final, c’est aussi toujours par elles que ça commence, une voix plus une oreille ; deux fils de soie impalpables et un pavillon !
    Jean-Jacques Schuhl — Ingrid Caven
  • À Gond-Pontouvre, un homme de 47 ans a été sorti in extremis de son pavillon en flammes par les secours. Il a été transporté dans la matinée au service des grands brûlés du CHU de Nantes. 
    SudOuest.fr — Charente : un quadragénaire grièvement brûlé dans le feu de son pavillon
  • Comprenant un corps principal flanqué d’un pavillon et d’une aile de dépendances (remise, écuries…), l’ancien château Porion, du nom d’un fameux distillateur, à Arques, est une imposante construction de brique. Le corps central est probablement la partie la plus ancienne, sans doute édifié au milieu du XIXe siècle. Situés aux extrémités du corps principal, les dépendances et le pavillon traduisent les goûts architecturaux en vogue dans l’Audomarois de la fin du XIXe siècle, en pleine industrialisation.
    La Voix du Nord — Ces grandes demeures, symboles de réussite des industriels audomarois
  • C’est toujours les voix qui restent, au final, c’est aussi toujours par elles que ça commence, une voix plus une oreille ; deux fils de soie impalpables et un pavillon !
    De Jean-Jacques Schuhl / Ingrid Caven
  • Situés aux extrémités du corps principal, les dépendances et le pavillon traduisent les goûts architecturaux en vogue dans l’Audomarois de la fin du XIXe siècle, en pleine industrialisation.
    La Voix du Nord — Ces grandes demeures, symboles de réussite des industriels audomarois
  • À Gond-Pontouvre, un homme de 47 ans a été sorti in extremis de son pavillon en flammes par les secours. Il a été transporté dans la matinée au service des grands brûlés du CHU de Nantes. 
    SudOuest.fr — Charente : un quadragénaire grièvement brûlé dans le feu de son pavillon

Images d'illustration du mot « pavillon »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « pavillon »

Langue Traduction
Anglais pavilion
Espagnol bandera
Italien bandiera
Allemand flagge
Chinois
Arabe العلم
Portugais bandeira
Russe флаг
Japonais 国旗
Basque bandera
Corse bandiera
Source : Google Translate API

Synonymes de « pavillon »

Source : synonymes de pavillon sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot pavillon au scrabble : 13 points

Pavillon

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