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Enseigne

Variantes Singulier Pluriel
Féminin enseigne enseignes

Définitions de « enseigne »

Trésor de la Langue Française informatisé

ENSEIGNE1, subst. fém.

A.− Vx ou vieilli
1. Marque, indice servant de signe de reconnaissance. Synon. indication.Sur les faîtes du château s'élevoit un « heaume », enseigne éclatante de la demeure d'un chevalier hospitalier (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 488).Étaient-ce les habitants qui avaient roulé anciennement ces blocs détachés pour en faire l'enseigne de leur mort et le signe de leur immortalité? (Lamart., Tailleur pierre,1851, p. 416):
1. ... je ne vois pas à quelles enseignes on tiendrait plus rigueur à Nicole qu'on ne fait aux anciens disciples de Lamennais, à Gerbet, à Lacordaire, à Rohrbacher et aux autres. Bremond, Hist. littér. du sentiment relig. en France, t. 4, 1920, p. 465.
Locutions
a) adv., vx. À bonne(s) enseigne(s). Avec de bonnes raisons, avec des garanties. Il ne veut payer qu'à bonnes enseignes. Il ne faut se fier à lui qu'à bonnes enseignes (Ac.1835-1932).Je ne retournerai chez elle qu'à bonnes enseignes (Constant, Journaux,1814, p. 424).Ce n'est pas qu'il eût été impossible que les circonstances m'eussent amené à embrasser l'islamisme (...) mais ce n'eût été qu'à bonne enseigne (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 505).
b) conj., littér. À telle(s) enseigne(s) que. Cela est si vrai que, à tel point que. Si fait, à telles enseignes que c'est lui qui m'a demandé de l'argent (Scribe, Varner, Mariage raison,1826, II, 1, p. 396).À telle enseigne que j'ai supprimé dans ma dernière chronique le paragraphe sur les affaires de Syrie (Bernanos, Imposture,1927, p. 400).
P. compar. L'âme, dont elle [la beauté] est comme l'enseigne (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 259).
2. Spéc., domaine milit.
a) HIST. Signe de ralliement pour une troupe ou un corps de troupe, en partic. dans l'armée romaine, consistant en une pique portant des emblèmes; p. ext., drapeau. Les enseignes de guerre des Gaulois (Chateaubr., Martyrs,t. 2, 1810, p. 86).Cent aigles l'escortaient en empereur romain. Ses régiments marchaient, enseignes déployées (Hugo, Feuilles automne,1831, p. 777).Cf. aussi chariot ex. 2.
MAR. Pavillon de navire. Tous les chiffons marins, depuis le guidon de pêche jusqu'aux enseignes de guerre, pendent le long des mâts (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 321).
Au fig. Combattre, marcher, se ranger sous les enseignes de quelqu'un (Ac. 1798-1932). Sa majorité de demain [à Bayonne], d'ores et déjà consentante à rallier son enseigne, comme il ralliait lui-même le drapeau gouvernemental (Vogüé, Morts,1899, p. 369).
b) P. méton., vx
Charge de porte-drapeau. Avoir l'enseigne. Avoir à porter l'enseigne; recevoir, détenir la charge de porte-enseigne. Il [le marquis de Lassay] veut le guidon et bientôt l'enseigne de la compagnie des gendarmes de la garde du roi (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 9, 1851-62, p. 166).
Corps d'infanterie qui marche sous une enseigne. La Suède avait trente-deux enseignes de sept cents hommes de pied chacune (Hugo, Rhin,1842, p. 421).
B.− Usuel, COMM. Indication (sous forme d'emblème, d'objet symbolique, d'inscription) apposée sur un établissement commercial pour le signaler au public; indication de la raison sociale d'un commerce. Enseigne d'auberge; enseigne électrique, lumineuse, rouge; servir d'enseigne. Cette galoche qui avait été l'enseigne d'un marchand de chaussures (Flaub., Bouvard,t. 1, 1880, p. 107).Les enseignes au néon semblaient des friandises géantes (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 11):
2. Il y pendait [à une brasserie], pour enseigne, une peinture sur tôle représentant deux grenadiers attablés sous une tonnelle et débouchant tous deux en même temps leur cannette de bière d'une main libérale et assez heureuse pour que chaque jet de la liqueur mousseuse, échappée de la bouteille d'un soldat, après avoir décrit une courbe hardie, allât retomber dans le verre du camarade. France, Le Petit Pierre,1918, p. 178.
Par brachylogie. Tenir enseigne (à). Un sabotier (...) qui tenait enseigne « Aux beaux sabots bretons » (Queffélec, Recteur,1944, p. 50).
Au fig. La foi punique est une mauvaise enseigne; la perfidie est un fâcheux prospectus (Hugo, Rhin,1842, p. 481).Où ira cet homme qui cherche? À qui s'adressera-t-il? Aux philosophes d'abord, là où il y a en grosses lettres enseigne de vérité (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 369).
Loc. fig. Être logé à telle enseigne. Être dans telle situation fâcheuse. Je n'eus garde de lui dire à quelle enseigne j'étais logé (About, Roi mont.,1857, p. 135).Nos adversaires n'étaient pas logés à meilleure enseigne que nous (Joffre, Mém.,t. 2, 1931, p. 274).Loger, être logé à la même enseigne. Être dans la même situation fâcheuse ou délicate. Elles logeaient toutes à la même enseigne, chez misère et compagnie (Zola, Assommoir1877, p. 761).Le réalisme, le surréalisme sont ici logés à la même enseigne (Paulhan, Fleurs Tarbes,1941, p. 38).
Proverbe. À bon vin point d'enseigne. « À bon vin point d'enseigne »; c'est-à-dire qu'il ne faut point d'efforts pour exprimer des sentimens qu'on éprouve réellement (Leclercq, Prov. dram.,Manie prov., 1835, 1, p. 12).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃sε ɳ]. Enq. : /ãseɳ/. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Cf. enseigne2.

ENSEIGNE2, subst. masc.

A.− Vx. Porte-drapeau dans un corps d'infanterie (cf. enseigne1A 2 b).Une place de cornette ou d'enseigne aux gardes (Musset, Mouche,1854, p. 265):
... debout sur les marches d'un monument qui se dessine confusément, l'enseigne agite le drapeau; à gauche de la bannière déployée se montre un groupe de trois hommes... Du Camp, En Hollande,1859, p. 135.
B.− MAR. Enseigne (de vaisseau). Officier dont le grade est immédiatement en dessous de celui de lieutenant de vaisseau et correspond à ceux de sous-lieutenant (enseigne de vaisseau de 2eclasse) ou de lieutenant (enseigne de vaisseau de 1reclasse) dans l'armée de terre. Mon fils, enseigne de vaisseau, au 2eRégiment blindé de fusiliers-marins (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 305).
Prononc. et Orth. Cf. enseigne1. Étymol. et Hist. 1. Fin xes. ensenna fei « fit un signe » (Passion du Christ, éd. d'Arco Silvio Avalle, 143); 2. ca 1100 « signe de ralliement, étendard » (Roland, éd. J. Bédier, 3545) d'où 1573 « officier porte-drapeau » (Du Puys); 3. 2emoitié xves. (Mystère du vieil testament, éd. J. de Rothschild, t. I, p. XXI : rue sainct Jacques a lenseigne du lion d'argent); 1643 « officier de marine » (Fournier, Hydrographie, 111 ds Fr. mod. t. 26, p. 50). Dér. du plur. neutre lat. insignia* (pris comme subst. fém.) du lat. class. insigne « marque distinctive, insigne; enseigne »
STAT. − Enseigne1 et 2. Fréq. abs. littér. : 753. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 941, b) 976; xxes. : a) 1 053, b) 1 238.
BBG. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 41, 208, 210.

Wiktionnaire

Nom commun - ancien français

enseigne \Prononciation ?\ féminin

  1. Enseigne.
    • N’i a bataille ne crenel
      Ou n’ait enseigne o penoncel
      — (Le Roman de Troie, édition de Constans, tome I, p. 408, c. 1165)

Nom commun 2 - français

enseigne \ɑ̃.sɛɲ\ masculin et féminin identiques

  1. (Militaire) Celui, celle qui avait la charge de porter le drapeau, porte-enseigne.
    • Un enseigne aux gardes monta le premier sur la brèche.

Nom commun 1 - français

enseigne \ɑ̃.sɛɲ\ féminin

  1. (Commerce) Signal, marque, tableau, figure, indication qu’un commerçant, un artisan, un aubergiste, etc., met à son magasin, à son atelier, à son établissement pour se promouvoir.
    • Ce jeune gentilhomme […] jetant un regard assez dédaigneux sur les nombreuses hôtelleries qui étalaient à sa droite et à sa gauche leurs pittoresques enseignes, laissa pénétrer son cheval tout fumant jusqu’au cœur de la ville […] — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
    • C’était vrai ! L’auberge du Grand-Henri n’était plus ! Décrochée l’enseigne qui montrait aux passants la silhouette du Béarnais couronné de lauriers et vidant sa pinte avec une grimace de jubilation ! — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Sur la gauche est l’auberge du Veau qui tette, renommée pour ses pieds de mouton à la poulette, et que les gastronomes ne confondent point avec celle du coin de la rue Saint-Denis, à l’enseigne du Veau qui mange. — (Place du Grand Châtelet à Paris, dans Nouveau voyage pittoresque de la France, vol. 1, Ostervald l’aîné, Paris, 1817, (note de bas de page , non paginé))
    1. Raison sociale, nom de marque d’un commerce, d’un magasin ou d’un point-de-vente, logo.
      • A la fin des années 1960, mes parents ont ouvert leur première enseigne, la Brasserie catalane, à Lorient, où ils servaient de la paella et du couscous. — (Camille Labro, Entre Catalogne et Bretagne, la paella de ma mère, Le Monde. Mis en ligne le 4 janvier 2019)
      • Le capital-marque d’enseignes telles que McDonald’s, H & M, ou Walmart est de l’ordre de la cinquantaine de milliards de dollars.
    2. (Par métonymie) Chaîne de magasins correspondant à une enseigne.
      • Fondée en 1998 par Philippe Van Der Wees, membre par alliance de la famille Mulliez, l’enseigne ouvre son premier magasin à La Rochelle en 1998. — (Wikipédia, article « Cultura »)
      • – Pendant plus de trente ans, j’ai importé en Europe de la hi-fi de pointe, pour des grandes enseignes de luxe. C’est une commerce très lucratif – mais surtout merveilleusement ludique pour moi que tout gadget électronique passionne. — (Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, 2006, collection Folio, page 347)
  2. (Militaire, Vexillologie) Drapeau ou signe accoutumé de ralliement.
    • Les enseignes romaines étaient des aigles.
    • Marcher, se ranger, combattre sous les enseignes de quelqu’un.
    1. (Vieilli) Dans l’ancienne infanterie française, la charge de celui qui portait le drapeau.
      • Son fils obtint une enseigne.
  3. (Cartes à jouer) Symbole d’une série dans les cartes à jouer.
    • Cœur, pique, carreau et trèfle sont les enseignes françaises.
  4. (Vieilli) (Droit) Informations, renseignements.
    • Ils lui dirent cependant qu’ils s’informeroient soigneusement de ce que nous étions devenus, et que, suivant les enseignes qu’il leur avoit donnés de nous, ils feroient leur possible pour nous découvrir et le venger. — (Apulée, Les métamorphoses, ou l’âne d’or, livre IX, page 245)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ENSEIGNE. n. f.
Marque, indice servant à faire reconnaître quelque chose. Dans ce sens, il ne s'emploie qu'au pluriel dans la locution adverbiale À bonnes enseignes, À bon titre, à juste titre, ou Avec des garanties, avec des sûretés. Il ne veut payer qu'à bonnes enseignes. Il ne faut se fier à lui qu'à bonnes enseignes, et dans la locution conjonctive À telles enseignes que, Tellement que, la preuve en est que. J'ai été chez vous; à telles enseignes que votre concierge m'a dit, etc.

ENSEIGNE se dit aussi des Tableaux, figures ou toute autre indication qu'un commerçant, un artisan, un aubergiste, etc., met à son magasin, à son atelier, à son établissement pour se signaler au public. Il loge à telle enseigne. À l'enseigne de la Tête noire, du Lion d'or, etc. Une auberge où pend pour enseigne le Cheval blanc. Un des plus fameux tableaux de Watteau est l'enseigne qu'il peignit pour Gersaint. Fig. et fam., Nous sommes tous les deux logés à la même enseigne, J'éprouve la même contrariété, la même perte, le même préjudice que vous. Prov. et fig., À bon vin il ne faut point d'enseigne, ou plus ordinairement, À bon vin point d'enseigne, Ce qui est bon n'a pas besoin d'être prôné, vanté. Il se dit en outre pour Drapeau ou signe accoutumé de ralliement. On ne l'emploie plus guère dans cette acception que lorsqu'il s'agit des anciennes armées romaines : Les enseignes romaines étaient des aigles. Il se dit aussi dans certaines phrases figurées, comme Marcher, se ranger, combattre sous les enseignes de quelqu'un. Il s'est dit aussi, dans l'ancienne infanterie française, de la Charge de celui qui portait le drapeau. Son fils obtint une enseigne. Il s'est dit également de Celui qui avait cette charge; et, dans ce sens, il est masculin. Un enseigne aux gardes monta le premier sur la brèche. Enseigne de vaisseau, Titre du grade des officiers de marine qui est immédiatement au-dessous de celui de lieutenant de vaisseau.

Littré (1872-1877)

ENSEIGNE (an-sè-gn') s. f.
  • 1Marque, indice pour faire reconnaître quelque chose. Donner de bonnes, de fausses enseignes. Les témoins déposaient qu'autour de ces rayons Des animaux ailés, bourdonnants, un peu longs, De couleur fort tannée, et tels que des abeilles, Avaient longtemps paru ; mais quoi ? dans les frelons Ces enseignes étaient pareilles, La Fontaine, Fabl. I, 21. L'empreinte dont tous ses traits portent la divine enseigne, Rousseau, Hél. I, 5.

    À bonnes enseignes, à bon titre, avec sûreté, en toute garantie. Vous êtes comme il faut pour n'être persuadée qu'à bonnes enseignes, Sévigné, 92. Il n'y a pas trop de sûreté de se mettre sur le Rhône qu'à bonnes enseignes, Racine, Lett. 7 à la Fontaine. Elle ne voulait rien éprouver de l'amour qu'à bonnes enseignes, Hamilton, Gramm. 10. N'en voulant favoriser aucun qu'à bonnes enseignes, Lesage, Gil Blas, VII, 7. Qui ne s'en laisse imposer qu'à bonnes enseignes, Rousseau, Ém. II. Je me suis emparé de vingt paires de mulets que je ne rendrai qu'à bonnes enseignes, Courier, Lett. I, 109.

    À telles enseignes que, en preuve que. J'ai payé le reliquaire à ce jeune homme, à telles enseignes qu'il doit avoir actuellement sur lui cent vingt écus d'or que je lui ai comptés, Lesage, Guzm. d'Alfar. II, 10. À telles enseignes que j'ai encore un mouchoir à elle, qu'elle a oublié chez moi, Marivaux, Marianne, 1re partie.

  • 2 Anciennement. Enseigne ou faveur, pièce détachée de la parure d'une dame et donnée à un chevalier combattant dans un tournoi.
  • 3Ancien terme de manufacture. Une certaine mesure de drap, qui revenait à trois aunes. Une pièce de quinze enseignes, c'est-à-dire de quarante-cinq aunes.
  • 4Tableau figuratif mis au-dessus d'une maison pour indiquer le commerce ou la profession du propriétaire. L'enseigne fait la chalandise, La Fontaine, Fabl. VII, 15. Ne songez pas même à réformer les enseignes d'une ville, La Bruyère, X. Elle aura bien de la peine à quitter un hôtel pour reprendre son enseigne de la Picarde, Dancourt, Déroute de Pharaon. sc. 7. [Le portrait du roi d'Yvetot] C'est l'enseigne d'un cabaret Fameux dans la province, Béranger, Yvetot.

    Nous sommes tous deux logés à la même enseigne, c'est-à-dire nous sommes dans le même embarras, ou malheur, ou perte.

    Il a logé à l'enseigne de la lune, il a couché à l'enseigne de la belle étoile, se dit de quelqu'un qui, n'ayant point de logis, ayant été mis hors du sien, a couché dehors.

    Fig. On ne passe point dans le monde pour se connaître en vers, si l'on n'a mis l'enseigne de poëte, ni pour être habile en mathématiques, si l'on n'a mis celle de mathématicien ; mais les vrais honnêtes gens ne veulent point d'enseigne, Pascal, Pensées, part. I, art. IX. Folie de mettre l'enseigne de philosophie, La Bruyère, XII. Le châtiment tomba sur ses oreilles, Qui, tout à coup s'allongeant à merveilles, Par leur longueur et leur mobilité Servent d'enseigne à sa fatuité, Rousseau J.-B. Allég. I, 5.

    C'est une enseigne à bière, se dit d'un portrait, d'un tableau mal peint. M. Durand a mis beaucoup de nouvelles nuances à son enseigne à bière, Voltaire, Lett. Thibouville, 9 janvier 1771.

  • 5Drapeau, signe de ralliement dans les armées romaines. Les enseignes romaines étaient des aigles. Vous marcherez à Rome à communes enseignes, Corneille, Sertor. I, 3. Que ceux qui ont fait serment marchent sous mes enseignes, Montesquieu, Esp. VIII, 13.

    Par extension, toute espèce d'étendard. La guerre est presque aussi ancienne que le genre humain, et les enseignes sont aussi anciennes que la guerre, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuvres, t. IV, p. 298. Il veut qu'au bruit des cors, au son de la cymbale, On déroule à l'instant son enseigne royale, Delille, Par. perdu, I. Prend-il la fuite, est-il tué ? tous les corps se dispersent ou se rangent sous les enseignes de l'ennemi, Raynal, Hist. phil. v, 34.

    Fig. Marcher, combattre sous les enseignes de quelqu'un, se ranger sous son autorité. Où tes maîtres séduits marchent sous tes enseignes, Voltaire, Fanat. II, 5.

  • 6 Terme de marine. Enseigne de poupe, le pavillon qui se met sur la poupe.

    Gaule d'enseigne, se dit quelquefois du petit mât qui porte l'enseigne.

  • 7Dans l'ancienne infanterie française, la charge de porte-drapeau. Son fils obtint une enseigne.

    La compagnie commandée par celui qui avait la charge d'enseigne.

    S. m. Celui qui portait l'enseigne. Un enseigne aux gardes.

    Dans la marine, un enseigne de vaisseau, officier dont le grade était le moins élevé (depuis peu d'années on y a substitué le titre de lieutenant de frégate). La singularité du fait et le courage que cet enfant avait témoigné, le firent faire enseigne après le combat, Mme de Caylus, Souven. p. 30, dans POUGENS.

    PROVERBE

    À bon vin il ne faut pas d'enseigne, et, elliptiquement, à bon vin pas d'enseigne, c'est-à-dire il n'est pas nécessaire de faire beaucoup d'efforts pour mettre en vogue ce qui est bon.

HISTORIQUE

XIe s. L'enseigne [de] Charle n'i devons ublier, Ch. de Rol. X. Geifreid d'Anjou qui l'enseigne teneit, ib. CCLIX. Charles [crie] mont-joie l'enseigne renomée, ib. CCLX.

XIIe s. En meint estor fu veü ses enseignes, Ronc. p. 1. Jamais en nos aages [nous] ne portassions ansaigne, Sax. XX. Vestu [il] ot un bliaut à anseigne d'orfrois, ib. XXXIII.

XIIIe s. Alés moi bientost à Serre, et distes au castelain de par moi que par nulle ensegne que je li mange [mande] ne por nulle lettre, que il ne renge [rende] le castiel, H. de Valenciennes, XXII. Et s'on voit qu'ele en die vraies ensengnes, on l'en doit plus tost croire que une autre, Beaumanoir, XVIII, 3. Tu li diras que il te croie, à teles enseignes que tu iras combatre à l'empereur de Perse à tout trois cens homes, sanz plus, de ta gent, Joinville, 264. Il te mande que ce fu il meesmes que tu trovas al bois les bestes gardant, et à icelles ansaignes que il te dist que il venroit à toi quant il voldroit, Merlin, f° 42, verso.

XIVe s. Dites-lui que vers lui [je] vous envoie prier ; A très bonnes enseignes vous pourrez avancier, Guesclin. 12972. En oultre nous plaist et voulons, que tous lesdit Juys et Juyves demourans en nostre dit royaume portent leur enseigne acoustumée au dessus de la ceinture et en lieu plus apparent, et sera ladicte enseigne du large du seel de nostre Chastellet de Paris ; et qui sera trouvé sens enseigne, il paiera vint solz parisis d'amende, De Laborde, Émaux, p. 262. Il est permis aux filles de joie de la ville de Thoulouse de porter et vestir telles robes et chapperons comme elles vouldront, et entour l'un de leurs bras une ensaigne ou difference d'un jaretier ou lisiere de drap d'aultre couleur que la robe, De Laborde, ib. Pour six sainctures et dix aulnes de rubant blanc, pour faire enseignes es livres, De Laborde, ib.

XVe s. Un chascun d'eulx [des trois ordres] son droit estat maintiengne ; Car l'exceder est monstre et droicte ensaigneDe pis avoir pour le peuple et l'Eglise, Deschamps, Souffr. du peuple. D'assez d'autres nobles hommes pourroit-on dire, desqueulx, quand jeunes estoient, les enseignes de leurs enfances demontroient enseignes de leurs conditions, Bouciq. I, 2. À Jehan Martin orfevre, demeurant à Boulongne, pour une enseigne ou ymage d'or faicte en la reverence de Nostre Dame de Boulongne, De Laborde, Émaux, p. 262. Plusieurs coups et entre les autres ung en la gorge dont l'enseigne lui est demeurée toute sa vie, Commines, I, 4. Et pour toutes enseignes n'y est memoire d'eulx [des Français en Sicile] que pour les sepultures de leurs predecesseurs, Commines, VI, 3. Les Suisses, qui rapporterent tous leurs enseignes, Commines, VIII, 14. Il n'a pas esté seul entaché de ce mal [la jalousie] ; mais toutefois, pour ce qu'il fut outre l'enseigne, je ne me saurois passer sans faire savoir le gracieux tour qu'on lui fit, Louis XI, Nouv. XXXVII.

XVIe s. Ne bourgs, chasteaulx, manoirs, villes, champaignes, Où n'ait planté ses guydons et enseignes, Marot, J. V, 56. Il y en a aucuns qui, à faulses enseignes, usurpent le nom d'historiens, Amyot, Préf. XII, 39. Le trident l'enseigne de Neptune, Amyot, Thès. 6. Les souldars qui sont soubs une mesme enseigne s'appellent manipulares, Amyot, Rom. 12. Les faisceaux de verges, enseignes du souverain magistrat, Amyot, Public. 64. La ville d'Orchomene avoit reçu deux enseignes [compagnies] de gens de pied pour la garder, Amyot, Pélop. 29. Un port' enseigne qui estoit à la garde du bourg Saint Pierre, Montaigne, I, 61. Il n'en adveint pas si heureusement à l'enseigne du capitaine Julle, Montaigne, I, 62. Je m'asseure avoir veu donner pour trois sols la douzaine des figures d'enseignes que l'on portoit aux bonnets, lesquelles estoyent si bien labourées et leurs esmaux si bien parfondus sur le cuivre, qu'il n'y avoit nulle peinture si plaisante, Palissy, 308. Chacune enseigne coustumierement des uns et des autres estoit accompagnée de cent ou six vingt hommes, Froumenteau, Finances, 3e liv. p. 405. Le seigneur Horace Baion, chef des enseignes noires [les bandes noires], Du Bellay, M. Mém. liv. III, f° 84, dans LACURNE.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

ENSEIGNE, s. m. (Hist. anc. & mod.) signe militaire sous lequel se rangent les soldats, selon les différens corps dont ils sont, ou les différens partis qu’ils suivent.

Dans la premiere antiquité, les enseignes militaires furent aussi simples que l’étoient les premieres armes ; & les diverses nations ou partis, pour se reconnoître dans les combats, employerent pour signal des choses très-communes, comme des branches de verdure, des oiseaux en plume, des têtes d’animaux, des poignées de foin mises au haut d’une perche ; mais à mesure qu’on se perfectionna dans la maniere de s’armer & de combattre, on imagina des enseignes ou plus solides ou plus riches, & chaque peuple voulut avoir les siennes caractérisées par des symboles qui lui fussent propres. Les Grecs, par les termes génériques de σύμϐολον & de πολύσμα, & les Latins par ceux de signum & de vexillum, désignoient toutes sortes d’enseignes, soit qu’elles fussent en figure de relief, soit qu’elles fussent d’étoffe unie, peinte ou brodée ; néanmoins chaque enseigne d’une forme particuliere, avoit son nom propre, tant pour la donner à connoître sous sa forme, que pour montrer à quelle espece de milice elle convenoit.

Le nom d’enseigne est donc générique ; & parmi nous ce genre se subdivise en deux especes, drapeau pour l’infanterie, & étendard pour la cavalerie.

Les Juifs eurent des enseignes, chacune des douze tribus d’Israel ayant une couleur à elle affectée, avoit un drapeau de cette couleur, sur lequel on voyoit, à ce qu’on prétend, la figure ou le symbole qui désignoit chaque tribu, selon la prophétie de Jacob. L’Ecriture parle souvent du lion de la tribu de Juda, du navire de Zabulon, des étoiles & du firmament d’Issachar. Mais quoique chaque tribu eût son enseigne, on prétend que sur les douze il y en avoit qu tre prédominantes : savoir, celle de Juda, où l’on voyoit un lion ; celle de Ruben. de Dan & d’Ephraïm, sur lesquelles on voyoit des figures d’hommes, d’aigles, d’animaux. L’existence des enseignes chez les Hébreux est attestée par l’Ecriture : Singuli per turmas, signa atque vexilla castrametabuntur filii Israel, dit Moyse, chap. ij. des nombres. Mais la représentation d’hommes & d’animaux sur ces enseignes n’est pas également prouvée ; elle paroît même directement contraire à la défense que Dieu, dans les Ecritures, réitere si souvent aux Israélites de faire des figures. On croit qu’après la captivité de Babylone, leurs drapeaux ne furent plus chargés que de quelques lettres qui formoient des sentences à la gloire de Dieu.

Il n’en étoit pas de même des nations idolatres ; leurs enseignes ou drapeaux portoient l’image de leurs dieux ou des symboles de leurs princes. Ainsi les Egyptiens eurent le taureau, le crocodile, &c. Les Assyriens avoient pour enseignes des colombes ou pigeons ; parce que le nom de leur fameuse reine Semiramis, originairement Chemirmor, signifie colombe. Jéremie, chap. xlvj. pour détourner les Juif d’entrer en guerre avec les Assyriens, leur conseille de fuir devant l’épée de la colombe, à facie gladii columbæ fugiamus, ce que les commentateurs ont entendu des drapeaux des Chaldéens.

Chez les Grecs, dans les tems héroïques, c’étoit un bouclier, un casque ou une cuirasse au haut d’une lance, qui servoient d’enseignes militaires. Cependant Homere nous apprend qu’au siége de Troye, Agamemnon prit un voile de pourpre & l’éleva en-haut avec la main, pour le faire remarquer aux soldats & les rallier à ce signal. Ce ne fut que peu-à-peu que s’introduisit l’usage des enseignes avec les devises. Celles des Athéniens étoient Minerve, l’olivier, & la chouette : les autres peuples de la Grece avoient aussi pour enseignes ou les figures de leurs dieux tutelaires, ou des symboles particuliers élevés au bout d’une pique. Les Corinthiens portoient un pégase ou cheval aîlé, les Messeniens la lettre greque Μ, & les Lacédemoniens le Λ, qui étoit la lettre initiale de leur nom.

Les Perses avoient pour enseigne principale une aigle d’or au bout d’une pique, placée sur un charriot, & la garde en étoit confiée à deux officiers de la premiere distinction, comme on le voit à la bataille de Thymbrée sous Cyrus ; & Xénophon dans la Cyropédie, dit que cette enseigne fut en usage sous tous les rois de Perse. Les anciens Gaulois avoient aussi leurs enseignes, & juroient par elles dans les ligues & les expéditions militaires ; on croit qu’elles représentoient des figures d’animaux, & principalement le taureau, le lion, & l’ours.

Il n’en est pas de même de celles des Romains ; à ces premieres enseignes grossieres, ces manipules ou poignées de foin qu’ils portoient pour signaux lorsqu’ils n’étoient encore qu’une troupe de brigands, ils substituerent, selon Pline, des figures d’animaux, comme de loup, de cheval, de sanglier, de minotaure ; mais Marius les réduisit toutes à l’aigle, si connue sous le nom d’aigle romaine.

Elles furent d’abord en relief ; les unes d’or, les autres d’argent, d’airain, ou de bois. Une légion étoit divisée en cohortes, la cohorte en manipules, & le manipule en centuries. Chaque cohorte étoit commandée par un tribun ; il en étoit, pour ainsi dire, le colonel. C’étoit ces officiers qui avoient seuls le droit d’avoir une aigle dans la cohorte que chacun d’eux commandoit. Il n’y avoit que deux aigles par légion, & les enseignes des autres cohortes étoient d’une autre forme. Les aigles des légions étoient d’argent, à l’exception de la premiere aigle de la premiere légion, qui, dans une armée consulaire ou impériale, étoit d’or. Cette aigle d’or étoit regardée comme l’enseigne principale de la nation, & comme un symbole de Jupiter qu’elle reconnoissoit pour protecteur. Les autres enseignes inférieures aux aigles, telles que celles des manipules & des centuries, n’étoient que d’airain ou de bois.

Les enseignes romaines inférieures aux aigles étoient composées de plusieurs médaillons mis les uns sur les autres, attachés ou cloüés sur le bois d’une pique, & surmontés par quelques signes, soit d’une main symbole de la justice, soit d’une couronne de laurier symbole de la victoire. Une enseigne à médailles en contenoit depuis une jusqu’à cinq ou six, sur lesquelles se voyoit le monogramme des quatre lettres majuscules S. P. Q. R. & les portraits des empereurs, tant du prince regnant que de celui de ses prédecesseurs qui avoit créé le corps à qui appartenoit l’enseigne. Elles contenoient aussi l’embleme ou l’image du dieu que ce corps avoit choisi pour son dieu tutelaire ; mais les enseignes d’infanterie étoient chargés de plus de médaillons que celles de la cavalerie. Voyez nos Planches d’antiquités.

Dans toutes les enseignes au-dessous de la partie en relief étoit un petit morceau d’étoffe appellé labarum, qui pendoit en forme de banniere, & qui servoit, soit par sa couleur, soit par son plus ou moins de grandeur, à faire distinguer le manipule ou la centurie à qui l’enseigne appartenoit.

Quoique l’aigle d’or n’eût pas de labarum du tems de la république, il paroît qu’elle en a eu sous les empereurs, du moins du tems de Constantin ; car on sait qu’après la conversion de ce prince au Christianisme les enseignes romaines changerent de devises ; au lieu des emblèmes ou des figures des dieux empreintes sur les médaillons, on grava des croix. Si la légion conserva une de ses aigles, l’autre fut supprimée, & l’une des deux enseignes surmontée d’une croix. De plus le prince & ses successeurs se donnerent une enseigne de corps ou d’accompagnement de leurs personnes dans les batailles ; on la nomma labarum : elle étoit d’une riche étoffe & en forme d’une banniere, sur laquelle étoit brodé en pierreries le monograme de Jesus-Christ ainsi figuré , & qu’on avoit substitué à celui-ci S. P. Q. R. On ne portoit le labarum à l’armée que quand l’empereur y étoit en personne. Julien l’apostat rétablit le labarum dans sa premiere forme, & mit dans tous les autres drapeaux la figure de quelque divinité du paganisme : mais cette innovation ne dura pas plus long-tems que le regne de ce prince, & le labarum de Constantin fut remis en honneur.

En tems de paix, les légions qui n’étoient point campées sur les frontieres déposoient leurs enseignes au thrésor public, qui étoit dans le temple de Saturne, & on les en tiroit quand il falloit ouvrir la campagne. On ne passoit pas devant les aigles sans les saluer ; & on mettoit auprès, comme dans un asyle assûré, le butin & les prisonniers de guerre ; les officiers & les soldats y portoient leur argent en dépôt, & le porte-aigle en étoit le gardien. Après une victoire on les ornoit de fleurs & de lauriers, & l’on brûloit devant elles des parfums précieux.

A l’exemple des Grecs & des Romains, & pour la même fin, les nations qui se sont établies en Europe sur les débris de la puissance romaine, ont eu des enseignes dans leurs armées. Nous parlerons ici principalement de celles des François, dont le nombre, la couleur, & la forme n’ont pas toûjours été les mêmes. Ce que nous en dirons est extrait du commentaire qu’a donné sur cette matiere M. Beneton.

En remontant jusqu’à l’établissement de notre monarchie, on voit que les François qui entrerent dans les Gaules avoient des enseignes chargées de divers symboles. Les Ripuaires avoient pour symbole une épée qui designoit le dieu de la guerre, & les Sicambres une tête de bœuf, qui, selon cet auteur, désignoit Apis dieu de l’Egypte, parce que ces deux nations étoient originairement descendues des Egyptiens & des Troyens, si on l’en croit. Quoi qu’il en soit, on convient assez communément que nos premiers rois portoient des crapauds dans leurs étendards.

Depuis la conversion de Clovis au Christianisme, la nouvelle religion ne permettant plus ces symboles qui se ressentoient de l’idolatrie, ce prince ne voulut plus que sa nation fût désignée que par une livrée prise de la religion qu’il suivoit. Ainsi l’enseigne ou la banniere de S. Martin de Tours qui fut le premier patron de la France, & qui étoit d’un bleu uni, fut pour les troupes le premier étendard, comme le labarum l’avoit été pour les Romains depuis la conversion de Constantin. Dans le même esprit on avoit coûtume de porter dans les armées des châsses & des reliquaires. Mais outre ces enseignes de dévotion destinées à exciter la piété, il y avoit encore des enseignes de politique faites pour exciter la valeur, c’est-à-dire des enseignes ordinaires.

Auguste Galland a cru que ce qui étoit porté autrefois dans nos armées sous le nom de chape de S. Martin, étoit effectivement le manteau de ce saint attaché au haut d’une pique pour servir d’enseigne. Mais par le mot cappa, il faut entendre ce qui est signifié par capsa, c’est-à-dire une châsse, un coffret renfermant des reliques de saint Martin, qu’on pouvoit porter à l’armée suivant l’usage de ces tems-là. La véritable enseigne étoit une banniere bleue faite comme nos bannieres d’église. La cérémonie d’aller lever la banniere de S. Martin de dessus le tombeau du saint, où elle étoit mise, quand il étoit question de la porter à la guerre, étoit précédée d’un jeûne & de prieres. Les rois faisoient souvent cette levée eux-mêmes ; & comme il ne convenoit pas à un général de porter continuellement une enseigne, ils la confioient à quelque grand seigneur, duc, comte, ou baron pour la porter pendant l’expédition pour laquelle on la portoit. Les comtes d’Anjou comme advoüés de l’église de S. Martin de Tours avoient ordinairement cette commission. Voyez Advoué.

La dévotion envers S. Martin ayant peu-à-peu diminué, & les rois depuis Hugues Capet ayant fixé leur séjour à Paris, S. Denis patron de leur capitale devint bientôt celui de tout le royaume ; & le comté de Vexin, dont le comte étoit l’advoüé de l’abbaye de S. Denis, ayant été réuni à la couronne par Louis le Gros, ce prince mit la banniere de S. Denis au même crédit & au même rang qu’avoit eu celle de S. Martin sous ses prédécesseurs. On la nomma l’oriflamme ; elle étoit rouge, couleur affectée aux martyrs : quelques-uns ont prétendu qu’elle étoit chargée de flammes d’or, & que de-là étoit venu son nom, mais c’est une tradition peu fondée. L’oriflamme consistoit en un morceau d’étoffe de soie couleur de feu, monté sur un bâton qui faisoit la croix auhaut d’une lance ; l’étoffe de l’oriflamme se terminoit en pointe, ou, selon des auteurs, étoit fendu par le bas comme pour former une flamme à plusieurs pointes. En tems de guerre, avant que d’entrer en campagne, le roi alloit en grande pompe à S. Denis lever cet étendard, qu’il confioit à un guerrier distingué par sa naissance & par sa valeur, chargé de garder cette enseigne & de la rapporter à l’abbaye à la fin de la guerre ; mais les derniers portes-oriflamme négligerent cette derniere cérémonie, & la retinrent chez eux. On croit communément que l’oriflamme disparut à la bataille d’Azincourt sous Charles VI. du moins depuis cette époque il n’en est plus mention dans nos historiens.

Mais dans le tems même que cette enseigne étoit le plus en honneur dans nos armées, & qu’on la portoit à leur tête gardée par une troupe de cavalerie d’élite, il y avoit encore deux enseignes principales ; savoir, la banniere ou l’étendard de France, qui étoit la premiere enseigne séculiere de la nation, & qui tenoit la tête du corps de troupes le plus distingué qu’il y eût alors dans l’armée : 2°. le pennon royal, qui étoit une enseigne faite pour être inséparable de la personne du roi. Successivement les differens corps de troupes, infanterie & cavalerie & leurs divisions, ont eu leurs enseignes, qu’on a nommées bannieres, pennons, fanons, gonsanons, drapeaux, étendards, guidons.

La banniere, qui vient du mot ban ou pan, & celui-ci de pannus en latin drap ou étoffe, étoit commune à la cavalerie & à l’infanterie, & de la même forme que nos bannieres d’église, avec cette différence que celles des fantassins étoient plus grandes que celles des gens de cheval ; qu’elles étoient toutes unies, au lieu que celles de la cavalerie étoient chargées de chiffres, de devises. La banniere de France étoit aussi plus remarquable que les autres par sa grandeur, elle étoit d’abord d’une étoffe bleue unie, qu’on chargea de fleurs de lis d’or quand elles eurent été introduites dans les armoiries de nos rois. On nomma les plus grandes bannieres gonfanons. Depuis, le morceau d’étoffe qui composoit la banniere fut attaché au bois de la pique par un de ses côtés, sans traverse, comme on le voit aux drapeaux d’aujourd’hui qui ont succedé aux bannieres de l’infanterie, comme l’étendard & le pennon aux bannieres de cavalerie. Le pennon ou fanon étoit un morceau d’étoffe attaché le long de la pique aussi-bien que l’étendard, mais avec cette différence que celui-ci étoit quarré, & l’autre plus étroit, plus allongé, & terminé en pointe. Il y avoit des pennons à plus de pointes les uns que les autres. Le pennon d’un banneret suserain, par exemple, n’avoit qu’une pointe, & les pennons des bannerets ses vassaux en avoient deux. De plus, parmi les chefs de pennonies rangés sous une banniere, quelques-uns étoient chevaliers, d’autres n’étoient que bacheliers ou écuyers, & les pennons marquoient la distinction de tous ces grades, ce qui montroit des pennons à une, à deux, à trois pointes.

Sous Charles VII. le changement arrivé dans notre ancienne gendarmerie, dont on forma des compagnies d’ordonnance, en introduisit aussi dans toutes les enseignes ; les bannieres & les pennons disparurent pour faire place aux drapeaux de l’infanterie, aux étendards & aux guidons de la gendarmerie, & aux cornettes de la cavalerie legere.

Le drapeau qui vient encore de pannus ou pennus, d’où l’on a fait par corruption pellus, pelletus, pellum, drapellum, & nos ancêtres drapel, est un morceau d’étoffe quarré, cloüé par un de les côtés sur le bois d’une pique. L’usage d’y mettre des croix avoit commencé au tems des croisades, & ces croix furent rouges dans les enseignes de France jusqu’au tems de Charles VI. C’étoit alors la couleur de la nation, mais les Anglois qui avoient jusqu’alors porté dans leurs enseignes la croix blanche ayant pris la rouge à cause des prétendus droits qu’ils croyoient avoir au royaume de France, Charles VII. qui n’étoit alors que dauphin changea la croix rouge des enseignes de sa nation en une croix blanche ; & pour marquer plus intelligiblement qu’il établissoit cette couleur pour être desormais celle de la nation, il se donna à lui-même une enseigne toute blanche qu’il nomma cornette, & la donna pour enseigne à la premiere des compagnies de gendarmerie qu’il créa, & c’est ce qu’on nomma la cornette blanche.

Depuis qu’il y a des croix sur les enseignes, la couleur dont est cette croix montre la nation à qui appartient l’enseigne ; pour le fonds sur lequel est placé la croix, il fait partie de l’un forme de la troupe à qui est l’enseigne. A mesure que les corps militaires qui subsistent aujourd’hui ont été créés, le premier commandant de chacun de ces corps a eu occasion de leur communiquer sa livrée dans ses enseignes, ce qui a tenu lieu d’uniforme jusqu’à ce que l’on ait imaginé l’uniforme des habits.

Depuis Charles VII. jusqu’à François I, il n’y eut en France que deux enseignes royales blanches ; savoir, la cornette de France ou la cornette blanche dont nous venons de parler, & la cornette royale qui étoit comme l’étendard de corps du prince, qu’on portoit auprès de lui, soit dans les batailles, & quelquefois en tems de paix dans les grandes solennités, comme aux entrées publiques, &c. Mais depuis les guerres du Calvinisme, outre les cornettes blanches des généraux d’armée à qui le roi accordoit cette prérogative par distinction, il y eut en France, sur-tout sous Charles IX, autant d’enseignes blanches qu’il y avoit de colonels généraux des différentes milices. En ce tems-là l’infanterie françoise étoit partagée sous deux colonels, savoir celui de l’infanterie qui étoit dans le royaume, & celui de l’infanterie qui étoit en Italie, qu’on appelloit colonel de l’infanterie de de-là les monts. Chacun de ces colonels avoit son drapeau blanc : le colonel des Suisses au service de la France avoit le sien, & les colonels des Lansquenets & des Corses avoient aussi les leurs. Chaque colonel mit son drapeau blanc dans sa compagnie colonelle ; & par la suite lorsque l’infanterie fut enrégimentée, le colonel général voulut avoir une compagnie dans chaque régiment, & que cette compagnie eût un drapeau blanc ; ce qui se pratique encore aujourd’hui pour toutes les compagnies colonelles, quoique la charge de colonel général de l’infanterie ne subsiste plus ; le droit du drapeau blanc a passé de la compagnie colonelle générale a la compagnie colonelle, la premiere ayant été supprimée, chaque mestre-de-camp ou colonel d’un corps particulier s’étant à cet égard arrogé les prérogatives du colonel général, usage qui a commencé sous Henri III. vers l’an 1580.

Les enseignes de la cavalerie ont été nommées étendards & guidons, au lieu de banniere & pennon, ensorte que l’étendard est au guidon ce que la banniere étoit au pennon ; cependant cette distinction ne subsiste plus parce que l’étendard est commun à tous les corps de cavalerie, ainsi l’on dit un étendard de cavalerie & un guidon de gendarmerie ; mais dans cette derniere troupe c’est la charge qu’on nomme guidon & non pas l’enseigne, on la nomme étendard comme dans les autres corps : ces deux enseignes avoient tiré leur nom par similitude de l’action à laquelle elles sont propres. Le guidon est propre à guider & à conduire, l’étendard est fait pour être vû étendu ; car il est attaché à sa lance de soûtien de maniere à paroître tel, soit au moyen du vent, ou par le moyen d’une verge de fer à laquelle le chifon qui fait proprement l’étendard peut être attaché comme il l’étoit autrefois : un étendard ainsi envergé restoit bien étendu au-haut de sa pique, & il y tournoit tout d’une piece comme une giroüette. Depuis l’introduction de la cornette blanche royale, le premier régiment de cavalerie a pris une cornette blanche pour sa compagnie colonelle, & outre cela il se nomme la cornette blanche, comme on a autrefois désigné les compagnies de cavalerie par le nom de cornettes ; ainsi l’on disoit qu’il y avoit dans une armée 100 cornettes de cavalerie, pour signifier 100 compagnies.

Les étendards des dragons ont quelque ressemblance avec les anciens pennons, en ce qu’ils sont plus longs que ceux de la cavalerie, & se terminent en double pointe. Les étendards sont chargés d’armes ou de devises & de legendes en broderie. Les enseignes d’infanterie ne sont qu’une grande piece de fort taffetas, avec une croix dont les bras s’étendent jusqu’aux bords ; le fonds est un champ peint de couleurs différentes, avec des fleurs de lis semées sans nombre dans quelques-uns, dans d’autres une couleur pleine, & dans quelques autres encore des flammes de diverses couleurs comme dans les drapeaux des Suisses.

Dans l’infanterie l’officier qui porte le drapeau s’appelle enseigne, & dans la cavalerie celui qui porte l’étendard s’appelle cornette. Chaque bataillon a trois drapeaux dans l’infanterie, la cavalerie a deux étendards par escadron, & les dragons n’en ont qu’un ; il s’appelle drapeau lorsque les dragons sont en bataillon, & étendard lorsqu’ils sont en escadron. Quand l’armée est rangée en bataille, tous les étendards sont à la premiere ligne, portés chacun sur le front de leurs escadrons ; & à droite & à gauche du porte-étendard sont deux cavaliers qu’on choisit parmi les plus braves pour le défendre, & empêcher que l’ennemi ne s’en saisisse. Chaque étendard porte d’un côté un soleil d’or brodé, avec la devise de Louis XIV. nec pluribus impar en lettres d’or, & de l’autre la devise du régiment.

Il y a à chaque drapeau & chaque étendard un morceau de taffetas noüé entre l’étoffe de l’étendard ou drapeau & le bout de la lance : on appelle ce morceau de taffetas la cravate ; sa couleur est ordinairement celle de la nation à laquelle appartient l’enseigne & la troupe ; comme la France, blanc ; l’Espagne, rouge ; l’Empereur, verd ; Baviere, bleu ; Hollande, jaune, &c.

Chaque nation a aussi ses enseignes particulieres.

Les enseignes des Turcs, comme celles de toutes les autres nations, sont attachées à une lance dont l’extrémité passe au dessus de l’étendard même.

Leurs étendards en général sont d’une étoffe de soie de diverses couleurs, chargée d’une épée flamboyante, environnée de caracteres arabes en broderie ; une grosse pomme dorée, attachée au bout de la lance, & surmontée d’un croissant d’argent, termine l’étendard ; ce qui, selon eux, représente le Soleil & la Lune. Si au-dessous de la pomme dorée & autour de la lance il n’y a que de gros floccons de queue de cheval à longs crins teints de diverses couleurs, on appelle ces étendards tongs. L’étendue du commandement regle le nombre de ces queues ; plus on a droit d’en faire porter devant soi, & plus on a d’autorité. On dit, un bacha à deux queues, un bacha à trois queues, pour signifier que celui-ci a plus de pouvoir que le premier.

Le principal étendard des Turcs est celui qu’ils appellent l’étendard du prophete, soit que ce soit celui de Mahomet même, ou quelqu’autre fait à son imitation. Il est verd. Les Turcs supposent que le salavat ou confession de foi mahométane, y étoit autrefois écrit en lettres noires ; mais il y a long-tems que toute cette écriture est effacée : pour toute inscription on y voit le mot alem au bout de la lance. Il paroît déchiré en beaucoup d’endroits ; aussi, pour le ménager, ne le déploye-t-on jamais. On le porte roulé autour d’une lance devant le grand-seigneur, & il demeure ainsi exposé jusqu’à ce que les troupes se mettent en marche. Aussi-tôt que l’armée est arrivée à son premier campement, on met l’étendard dans une caisse dorée, où se conservent aussi l’alcoran & la robe de Mahomet ; & toutes ces choses chargées sur un chameau, précedent le sultan ou le grand-visir. Autrefois cet étendard étoit en si grande vénération, que lorsqu’il arrivoit quelque sédition à Constantinople ou dans l’armée, il suffisoit de l’exposer à la vûe des rebelles pour les faire rentrer dans le devoir.

Le chevalier d’Arvieux, tome IV. en décrivant la marche du grand-seigneur pour se rendre à l’armée, dit qu’entre deux tongs qui le précédoient, étoit un autre cavalier qui portoit un grand drapeau de toile ou d’étoffe de laine verte, simple & sans ornement ; que le haut de la pique où il étoit attaché, étoit garni d’une boîte d’argent doré en forme d’un as de pique, qui renfermoit un alcoran ; & que ce drapeau uni & sans ornement, qui représentoit la pauvreté & la simplicité dont Mahomet faisoit profession, étoit suivi de deux autres fort grands de damas rouge ornés de passages de l’alcoran dont les lettres étoient formées de feuilles d’or appliquées à l’huile, après lequel suivoit un troisieme de toile ou d’étoffe de laine legere, tout rouge & sans ornement, qui est l’étendard de la maison impériale.

Sept grands étendards ou tongs précedent le grand-seigneur lorsqu’il va en campagne. Tous les gouverneurs de provinces ont aussi leurs étendards particuliers, comme des symboles de leur pouvoir, qui les accompagnent dans toutes leurs cérémonies, qu’ils placent dans un lieu remarquable de leur logis, & en guerre à la porte de leur tente.

S’il est question de lever une armée, tous les particuliers se rangent sous l’étendard du sanjac, chaque sanjac sous celui du bacha, & chaque bacha sous celui du beglerbeg. On arbore aussi à Constantinople les queues de cheval en différens endroits, pour marque de déclaration de guerre. Les bachas qui ne sont point d’un rang inférieur aux visirs, quoiqu’ils ne soient pas honorés de ce titre, ont deux queues de cheval, un alem verd, & deux autres étendards, aussi-bien que les princes de Moldavie & de Valachie ; un beg ou sanjac a les mêmes marques d’honneur, excepté qu’il n’a qu’un tong. L’alem ou grand étendart du grand-visir, quand il est à la tête des troupes, est beaucoup plus distingué que ceux des autres officiers généraux. Celui qu’on trouva devant la tente du grand-visir à la levée du siége de Vienne en 1683, étoit de crin de cheval marin travaillé à l’aiguille, brodé de fleurs & de caracteres arabesques. La pomme étoit de cuivre doré, & le bâton couvert de feuilles d’or. Celui que le roi de Pologne envoya à Rome pour marque de cette victoire, étoit encore plus riche. Le milieu de cet étendard étoit de brocard d’or à fond rouge ; le tout de brocard, argent, & verd, & les lambrequins de brocard incarnat & argent. On y voit ces paroles brodées en lettres arabes, la illahe illa allah Mahamet resul allah ; ce qui signifie, il n’y a point d’autre Dieu que le seul Dieu, & Mahomet envoyé de Dieu. On lisoit encore dans les rebords d’autres caracteres arabes, qui signifioient plaise à Dieu nous assister avec un secours puissant ; c’est lui qui a mis un repos dans le cœur des fideles pour fortifier leur foi. Le bâton de l’étendard étoit surmonté d’une pomme de cuivre doré, avec des houpes de soie verte.

Les étendards ou drapeaux des jannissaires sont fort petits, & mi-partis de rouge & de jaune, surchargés d’une épée flamboyante en forme d’un éclat de foudre, vis-à-vis d’un croissant. Ceux des spahis sont rouges, & ceux des selictarlis sont jaunes. Tous les étendards des provinces sont à la garde d’un officier nommé émir alem, c’est-à-dire chef des drapeaux. Il a aussi la garde de ceux du sultan, qu’il précede immédiatement à l’armée, faisant porter devant lui une cornette mi-partie de blanc & de verd, pour marque de sa dignité.

Parmi les Tartares Monguls, ou Orientaux, chaque tribu a son ki ou étendard, qui consiste en un morceau d’étoffe appellé kitaika, qui est d’une aune en quarré, attaché à une lance de douze piés de haut. Chez les Tartares mahométans, chaque ki a une sentence particuliere avec son nom écrit en arabe sur cette enseigne : mais chez les Tartares idolatres, tels que les Kalmouts, chaque horde ou tribu a un chameau, un cheval, ou quelqu’autre animal, & encore quelqu’autre marque distinctive, pour reconnoître les familles d’une même tribu. Les Tartares européens ont aussi des drapeaux & étendards, chargés de figures & de symboles : tels que celui d’un kam des Tartares de Crimée, pris par les Moscovites en 1738 ; il étoit verd portant une main ouverte, deux cimeteres croisés, un croissant, & quelques étoiles, & le bouton d’en-haut étoit garni de plumes. Guer, mœurs des Turcs, tome II. mém. du chevalier d’Arvieux, tome IV. Beneton, comm. sur les enseignes.

Les Sauvages d’Amérique ont aussi des especes d’enseignes. Ce sont, dit le P. de Charlevoix dans son journal d’un voyage d’Amérique, de petit morceaux d’écorce coupée en rond, qu’ils mettent au bout d’une perche, & sur lesquels ils ont tracé la marque de leur nation, ou de leur village. Si le parti est nombreux, chaque famille ou tribu a son enseigne avec sa marque distinctive, qui leur sert à se reconnoitre & à se rallier. (G)

Enseigne de Vaisseau, (Marine.) c’est un officier qui a rang après le lieutenant, & qui lui doit obéir ; mais en son absence, l’enseigne fait les fonctions du lieutenant. (Z)

Enseigne de Poupe, (Marine.) c’est le pavillon qui se met sur la poupe. L’enseigne de poupe dans les vaisseaux françois est blanche pour les vaisseaux de guerre, & bleue pour les vaisseaux marchands. (Z)

Enseigne, s. s. petit tableau pendu à une boutique de marchand, ou à une chambre d’ouvrier pour le désigner. L’on appelle encore enseigne, un tableau qu’on met sous l’auvent d’une boutique, & qui tient toute sa longueur.

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Étymologie de « enseigne »

Provenç. enseigna, enseyna, essenha ; catal. insignia ; anc. espagn. enseña ; ital. insegna ; du latin insignia, pluriel neutre de insignis, insigne, de in, et signum, signe. Dans les anciens textes on trouve parfois enseigne masculin, qui vient alors directement du neutre insigne.

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(XIIe siècle) Du latin insignia (« marques distinctives ») dérivé de signum (« signe ») et doublet populaire de insigne ; voir enseigner.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « enseigne »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
enseigne ɑ̃sɛɲ

Fréquence d'apparition du mot « enseigne » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « enseigne »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « enseigne »

  • Un fol enseigne bien un sage.
    François Rabelais — Tiers livre
  • La parole entraîne, l’exemple enseigne.
    Joseph Joubert
  • Le crabe enseigne à ses petits à marcher droit.
    Proverbe malais
  • J’enseigne l’art de tourner l’angoisse en délice.
    Georges Bataille — Somme athéologique
  • Un savoir multiple n'enseigne pas la sagesse.
    Héraclite, d'Éphèse — Fragment, 40 (traduction Battistini)
  • Je n'enseigne pas, je raconte.
    Michel de Montaigne
  • L'école enseigne la prose, non la poésie.
    Benedetto Croce
  • L'histoire enseigne comment il faut la falsifier.
    Stanislaw Jerzy Lec — Nouvelles pensées échevelées
  • Celui qui peut, agit. Celui qui ne peut pas, enseigne.
    George Bernard Shaw — Maximes pour révolutionnaires
  • La docilité n'enseigne pas la confiance.
    Liliane Goulet et Pauline Levesque — En remuant dans le sable de ma cour
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Images d'illustration du mot « enseigne »

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Traductions du mot « enseigne »

Langue Traduction
Anglais sign
Espagnol enseña
Italien insegna
Allemand lehrt
Chinois
Arabe يعلم
Portugais ensina
Russe учит
Japonais 教える
Basque irakasten
Corse insegna
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Synonymes de « enseigne »

Source : synonymes de enseigne sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « enseigne »

Combien de points fait le mot enseigne au Scrabble ?

Nombre de points du mot enseigne au scrabble : 9 points

Enseigne

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