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Moralité
Sommaire
- Définitions de « moralité »
- Étymologie de « moralité »
- Phonétique de « moralité »
- Fréquence d'apparition du mot « moralité » dans le journal Le Monde
- Citations contenant le mot « moralité »
- Images d'illustration du mot « moralité »
- Traductions du mot « moralité »
- Synonymes de « moralité »
- Antonymes de « moralité »
- Combien de points fait le mot moralité au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | moralité | moralités |
Définitions de « moralité »
Trésor de la Langue Française informatisé
MORALITÉ, subst. fém.
Wiktionnaire
Nom commun - français
moralité \mɔ.ʁa.li.te\ féminin
-
Réflexion morale.
- Il y a de belles moralités à tirer de cette histoire.
- Un recueil de moralités. Dans ce sens, il vieillit.
- Sens moral que renferme un discours fabuleux ou allégorique.
- La moralité d’une fable, d’un apologue.
- Chez la plupart des fabulistes, la moralité est indifféremment placée avant ou après le récit.
-
(Désuet) Poèmes dramatiques qui représentaient une action morale à l’aide de personnages allégoriques.
- Au moyen âge, la comédie comprenait les farces, les soties et les moralités.
- La Condamnation de Banquet est une de nos plus fameuses moralités.
- Nous devons avoir l’honneur de déclamer et représenter devant son éminence Monsieur le cardinal une très belle moralité, qui a nom : Le bon jugement de madame la vierge Marie. — (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
- Souvent, les étudiants [suédois] jouent devant leurs camarades des pièces de leur composition : esquisses légères d’ordinaire où l’actualité forme l'attrait principal du spectacle. Il serait curieux de comparer ces essais dramatiques aux soties et moralités débitées jadis par nos "escholiers". — (Albert Vandal, En karriole à travers la Suède et la Norwège (1876).)
-
Discernement moral.
- On concédera aux partisans de la douceur que la violence peut gêner le progrès économique et même qu'elle peut être dangereuse pour la moralité, lorsqu'elle dépasse une certaine limite. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VI, La moralité de la violence, 1908, p.256)
- La moralité des actions humaines, le rapport de ces actions avec les principes de la morale.
-
Caractère moral, principes, mœurs d’une personne.
- On voit que la moralité des armateurs et des gros négociants n'était pas toujours irréprochable et que l'amour ancillaire avait, à Saint-Malo, de chauds pratiquants. — (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo : Les Corsaires chez eux, Édouard Champion, 1929, p.110)
- Sa moralité a toujours été tenue pour douteuse.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Réflexion morale. Il y a de belles moralités à tirer de cette histoire. Un recueil de moralités. Dans ce sens, il vieillit.
MORALITÉ désigne aussi le Sens moral que renferme un discours fabuleux ou allégorique. La moralité d'une table, d'un apologue. Chez la plupart des fabulistes, la moralité est indifféremment placée avant ou après le récit. Il s'est dit anciennement de Certains poèmes dramatiques qui représentaient une action morale à l'aide de personnages allégoriques. Au moyen âge, la comédie comprenait les farces, les soties et les moralités. La Condamnation de Banquet est une de nos plus fameuses moralités.
MORALITÉ se dit encore pour Discernement moral. La moralité des actions humaines, Le rapport de ces actions avec les principes de la morale.
MORALITÉ désigne aussi le Caractère moral, les principes, les murs d'une personne. Il est d'une moralité irréprochable. Sa moralité a toujours été tenue pour douteuse.
Littré (1872-1877)
-
1Réflexion morale.
Nous sommes tous d'Athène en ce point ; et moi-même, Au moment que je fais cette moralité…
, La Fontaine, Fabl. VIII, 4.… Si vous n'aviez lu que ces moralités, Vous sauriez un peu mieux faire mes volontés
, Molière, Sgan. 1.Votre Provence vous dira toujours des merveilles ; le beau temps ne vous est de rien ; vous y êtes trop accoutumée ; pour nous, nous voyons si peu le soleil, qu'il nous fait une joie particulière ; il y a de belles moralités à dire là-dessus
, Sévigné, 10 nov. 1675.J'aime les moralités, elles endorment
, Baron, Homme à bonn. fort. I, 10.Massillon montre, dans son petit Carême, des moralités écrites avec une élégance qui ne bannit pas la simplicité
, Chateaubriand, Génie, III, IV, 3.Moralité chrétienne, réflexions conformes aux principes et à l'esprit de la religion chrétienne.
- 2Sens moral qui est renfermé sous une fable, un récit. La moralité d'un apologue n'est pas toujours exprimée.
-
3Ancien poëme dramatique français qui représentait une action sérieuse ou morale, à l'aide de personnages allégoriques.
Le soir, le cardinal de Bourbon leur donna une fête magnifique, suivie d'une comédie de ce temps [sous Louis XI], c'est-à-dire une moralité ou sotie
, Duclos, Œuv. t. III, p. 32. -
4Discernement moral. Les actions des fous sont dénuées de moralité.
Rapport des actions humaines avec les principes qui en sont la règle. La moralité des actions humaines suppose la liberté de l'être humain.
-
5Qualité de ce qui est moral.
Tous les rites chrétiens sont de la plus haute moralité
, Chateaubriand, Génie, I, 1, 7.En parlant des personnes, caractère moral. Prendre des renseignements sur la moralité de quelqu'un. Des certificats de moralité.
HISTORIQUE
XIIIe s. Si comme la cire reçoit la figure dou seel, tout autressi la moralité des homes est formée par exemples
, Latini, Trés. p. 466. Deux manieres sont de vertuz : l'une est de l'entendement de l'home, ce est sapience, science et sens ; l'autre est moralité, ce est chasteé et largesce, et autres semblables
, Latini, ib. p. 265.
XIVe s. Et de toute ceste doctrine la meilleur, la plus digne et la plus proffitable, c'est la science de moralité contenue par especial en ung livre
, Oresme, Eth. prol.
XVe s. Une moult belle moralité, sotie et farce
, Chron. scand, de Louis XI, p. 336, dans LACURNE.
XVIe s. Nos moralitez tiennent lieu de tragedies et comedies indifferemment
, Sibilet, Art poétique, livre II, p. 124, dans LACURNE. Formellement la moralité bonne ou mauvaise, vertu et vice (qui ne peust estre sans le franc arbitre et est matiere de merite et demerite) ne peut estre en la beste
, Charron, Sagesse, I, 35.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
MORALITÉ, s. f. (Droit naturel.) on nomme moralité, le rapport des actions humaines avec la loi qui en est la regle. En effet, la loi étant la regle des actions humaines, si l’on compare ces actions avec la loi, on y remarque ou de la conformité, ou de l’opposition ; & cette sorte de qualification de nos actions par rapport à la loi, s’appelle moralité. Ce terme vient de celui de mœurs, qui sont des actions libres des hommes susceptibles de regle.
On peut considérer la moralité des actions sous deux vues différentes : 1°. par rapport à la maniere dont la loi en dispose, & 2°. par rapport à la conformité ou à l’opposition de ces mêmes actions avec la loi.
Au premier égard, les actions humaines sont ou commandées, ou défendues, ou permises. Les actions commandées ou défendues, sont celles que défend ou prescrit la loi ; les actions permises sont celles que la loi nous laisse la liberté de faire.
L’autre maniere dont on peut envisager la moralité des actions humaines, c’est par rapport à leur conformité ou à leur opposition avec la loi : à cet égard, on distingue les actions en bonnes ou justes, mauvaises ou injustes, & en actions indifférentes.
Une action moralement bonne ou juste, est celle qui est en elle-même exactement conforme à la disposition de quelque loi obligatoire, & qui d’ailleurs est faite dans les dispositions, & accompagnée des circonstances conformes à l’intention du législateur. Les actions mauvaises ou injustes sont celles qui, ou par elles mêmes, ou par les circonstances qui les accompagnent, sont contraires à la disposition d’une loi obligatoire, ou à l’intention du législateur. Les actions indifférentes tiennent, pour ainsi dire, le milieu entre les actions justes & injustes ; ce sont celles qui ne sont ni ordonnées ni défendues, mais que la loi nous laisse en liberté de faire ou de ne pas faire, selon qu’on le trouve à propos ; c’est-à-dire que ces actions se rapportent à une loi de simple permission, & non à une loi obligatoire.
Outre ce qu’on peut nommer la qualité des actions morales, on y considere encore une sorte de quantité, qui fait qu’en comparant les bonnes actions entr’elles, & les mauvaises aussi entr’elles, on en fait une estimation relative, pour marquer le plus ou le moins de bien ou de mal qui se trouve dans chacune ; car une bonne action peut être plus ou moins excellente, & une mauvaise action plus ou moins condamnable, selon son objet ; la qualité & l’état de l’agent ; la nature même de l’action ; son effet & ses suites ; les circonstances du tems, du lieu, &c. qui peuvent encore rendre les bonnes ou les mauvaises actions plus louables ou plus blâmables les unes que les autres.
Remarquons enfin qu’on attribue la moralité aux personnes aussi-bien qu’aux actions ; & comme les actions sont bonnes ou mauvaises, justes ou injustes, l’on dit aussi des hommes qu’ils sont vertueux ou vicieux, bons ou méchans. Un homme vertueux est celui qui a l’habitude d’agir conformément à ses devoirs. Un homme vicieux est celui qui a l’habitude opposée. Voyez Vertu & Vice. (D. J.)
Moralité, (Apologue.) la vérité qui résulte du récit allégorique de l’apologue, se nomme moralité. Elle doit être claire, courte & intéressante ; il n’y faut point de métaphysique, point de périodes, point de vérités trop triviales, comme seroit celle-ci, qu’il faut ménager sa santé.
Phedre & la Fontaine placent indifféremment la moralité, tantôt avant, tantôt après le récit, selon que le goût l’exige ou le permet. L’avantage est à-peu-près égal pour l’esprit du lecteur, qui n’est pas moins exercé, soit qu’on la place auparavant ou après. Dans le premier cas, on a le plaisir de combiner chaque trait du récit avec la vérité ; dans le second cas, on a le plaisir de la suspension ; on devine ce qu’on veut nous apprendre, & on a la satisfaction de se rencontrer avec l’auteur, ou le mérite de lui ceder, si on n’a point réussi.
Moralités, (Théâtre françois.) c’est ainsi qu’on appella d’abord les premieres comédies saintes qui furent jouées en France dans le xv. & xvj. siecles. Voyez Comédies saintes.
Au nom de moralités, succéda celui de mysteres de la Passion. Voyez Mysteres de la passion.
Ces pieuses farces étoient un mélange monstrueux d’impiétés & de simplicités, mais que ni les auteurs, ni les spectateurs n’avoient l’esprit d’appercevoir. La Conception à personnages, (c’est le titre d’une des premieres moralités, jouée sur le theâtre françois, & imprimée in-4°. gothique, à Paris chez Alain Lotrian,) fait ainsi parler Joseph :
Mon soulcy ne se peut deffaire
De Marie mon épouse saincte
Que j’ai ainsi trouvée ençainte,
Ne sçay s’il y a faute ou non.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
De moi n’est la chose venue ;
Sa promesse n’a pas tenue.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Elle a rompu son mariage,
Je suis bien infeible, incrédule,
Quand je regarde bien son faire,
De croire qu’il n’y ait meffaire.
Elle est ençainte, & d’où viendroit
Le fruict ? Il faut dire par droit,
Qu’il y ait vice d’adultere,
Puisque je n’en suis pas le pere.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Elle a été troys moys entiers
Hors d’icy, & au bout du tiers
Je l’ay toute grosse receuë :
L’auroit quelque paillard déceuë,
Ou de faict voulu efforçer ?
Ha ! brief, je ne sçay que penser !
Voilà de vrais blasphêmes en bon françois ! Et Joseph alloit quitter son épouse, si l’ange Gabriël ne l’eût averti de n’en rien faire.
Mais qui croiroit qu’un jésuite espagnol, du xvij. siecle, Jean Carthagena, mort à Naples en 1617, ait débité dans un livre, intitulé Josephi mysteria, que S. Joseph peut tenir rang parmi les martyrs, à cause de la jalousie qui lui déchiroit le cœur, quand il s’apperçut de jour en jour de la grossesse de son épouse. Quelle porte n’ouvre-t-on point aux railleries des profanes, lorsqu’on ose faire des martyrs de cette nature, & qu’on expose nos mysteres à des idées d’imagination si dépravée ! (D. J.)
Étymologie de « moralité »
Provenç. moralitat ; esp. moralidad ; ital. moralità ; du lat. moralitatem, de moralis, moral.
- Du latin moralitas (« façon, caractère, comportement approprié »).
Phonétique du mot « moralité »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
moralité | mɔralite |
Fréquence d'apparition du mot « moralité » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Citations contenant le mot « moralité »
-
La moralité n'est bien souvent qu'une affaire d'éclairage et tu es le gardien de ton propre phare.
Marcel Jouhandeau — Éléments pour une éthique, Grasset -
Religion sans moralité : arbre sans fruit. Moralité sans religion : arbre sans racines.
Cardinal Spellman -
La moralité est l'attitude que nous adoptons vis-à-vis de personnes que nous ne pouvons pas sentir.
Oscar Wilde — Phrases et philosophies -
Tout récit comporte une moralité.
Alexandre Pothey — Poèmes en prose -
L’art, c’est comme la moralité, ça consiste à tracer une ligne quelque part.
Gilbert Keith Chesterton -
La moralité est un luxe privé et coûteux.
-
La bonté véritable ne menace que ceux qui sont à l’autre bout du spectre de la moralité.
Charles Spencer -
La moralité, c'est l'instinct du troupeau chez l'individu.
Friedrich Nietzsche — Le Gai Savoir, 1882 -
Le châtiment déprime la moralité car il donne au crime une compensation finie.
Paul Valéry — Tel Quel -
Dans la conduite des affaires de l’état, respectez les formalités et négligez la moralité.
Mark Twain
Images d'illustration du mot « moralité »
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Traductions du mot « moralité »
Langue | Traduction |
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Anglais | morality |
Espagnol | moralidad |
Italien | moralità |
Allemand | moral |
Chinois | 道德 |
Arabe | الأخلاق |
Portugais | moralidade |
Russe | мораль |
Japonais | 道徳 |
Basque | moralaren |
Corse | moralità |
Synonymes de « moralité »
Source : synonymes de moralité sur lebonsynonyme.frAntonymes de « moralité »
Combien de points fait le mot moralité au Scrabble ?
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