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Médire

Définitions de « médire »

Trésor de la Langue Française informatisé

MÉDIRE, verbe trans.

A. − Qqn médit de qqn; qqn médit sur qqn (vieilli).Tenir sur quelqu'un des propos malveillants, mais fondés ou que l'on croit fondés. Médire des absents, de ses voisins, du prochain. Un courage ardent (...) Serait utile au moins s'il était dangereux; Non d'aller, aiguisant une vaine satire, Chercher sur quel poète on a droit de médire (Chénier, Épîtres, 1794, p.203).On m'a raconté que vous aviez médit de mon mari. De là ma réserve (Giraudoux, Lucrèce, 1944, i, 7, p.59):
1. De quoi s'inquiète Brigitte? On dit qu'elle se perd de réputation, que je la maltraite et qu'elle a tort de le souffrir (...). Peut-on empêcher des bégueules de médire d'une femme qui prend un amant? Quel moyen saurait-on trouver de faire cesser un bruit public? Musset, Confess. enf. s., 1836, p.26.
Emploi abs. Dire sur quelqu'un du mal que l'on suppose vrai. Ne jamais médire. Ne jamais parler en mal de qui que ce soit, fût-ce d'un enfant, à moins que cela ne soit utile (Dupanloup, Journal, 1852, p.60).Il faut que je dise un peu de mal de quelqu'un, c'est une des conséquences du péché originel que cette ardeur de médire (Bernanos, Lettres inéd., 1904, p.1724):
2. ... quant au plaisir de critiquer, qui n'est guère que celui de médire, MmeC. de M. pourra s'y livrer avec plus de succès et de sécurité dans une petite ville de province, où tout fait scandale... Jouy, Hermite, t.5, 1814, p.18.
B. − Vieilli ou littér. Qqn médit de qqc.[Avec un subst. compl. abstr. désignant une activité hum.] Dire sur quelque chose du mal que l'on suppose vrai. Ne médisez pas de la vie, lui dis-je: vous ignorez l'amour, et il a des voluptés qui rayonnent jusque dans les cieux (Balzac, Lys, 1836, p.146).Sacha Guitry, qui a beaucoup médit du cinéma, a pour ainsi dire photographié sa pièce Le Blanc et le noir, en maintenant la division par actes (Arts et litt., 1936, p.34-3):
3. Je ne veux pas médire de l'éducation en commun, mais il est des enfants dont le caractère est antipathique à cette règle militaire des lycées, à cette brutalité de la discipline, à cette absence de soins maternels... Sand, Hist. vie, t.4, 1855, p.152.
Prononc. et Orth.: [medi:ʀ], (il) médit [medi]. Ac. 1694 et 1718: mes-; dep. 1740: mé-. Conjug.: (vous) médisez (même forme que contredire, dédire, interdire, prédire). Comparer avec dire et redire: (vous) (re)dites. Étymol. et Hist. Ca 1160 mesdire (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 9211); ca 1229 part. prés. subst. mesdisant (Gerbert de Montreuil, Violette, éd. D. L. Buffum, 128). Dér. de dire*; préf. mé-, mes-*. Fréq. abs. littér.: 159.

Wiktionnaire

Verbe - français

médire \me.diʁ\ transitif indirect 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. Dire du mal de quelqu’un, soit par méchanceté, soit par légèreté.
    • N'ayant jamais pu réussir dans le monde, il se vengeait par en médire. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, IV. L'envieux, 1748)
    • Ne jamais médire. Ne jamais parler en mal de qui que ce soit, fût-ce d'un enfant, à moins que cela ne soit utile. — (Félix Dupanloup, Journal, 1852)
    • Il n'est pas besoin, pour être homophobe, de médire des homos, il suffit de ne pas reconnaître assez haut leur droit à la différence ; on est même hétérosexiste, dès lors qu'on fait semblant d'ignorer l'existence des homosexuels. — (George Ritzer, Tous rationalisés !, 1998, p. 27)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MÉDIRE. (Je médis; nous médisons, vous médisez.) v. intr.
Dire du mal de quelqu'un, soit par méchanceté, soit par légèreté. Médire de son prochain. Vous médisez de tout le monde.

Littré (1872-1877)

MÉDIRE (mé-di-r'. Il se conjugue comme dire, excepté à la seconde personne du pluriel du présent de l'indicatif : vous médisez, et à la 2e personne du pluriel de l'impératif : médisez) v. n.
  • Dire du mal de quelqu'un. Il y a des reproches qui louent et des louanges qui médisent, La Rochefoucauld, Réflex. 145. Ne médisez point du riche dans le secret de votre chambre, parce que les oiseaux mêmes du ciel rapportent vos paroles, Sacy, Bible, Ecclésiaste, X, 20. Ceux de qui la conduite offre le plus à rire, Sont toujours sur autrui les premiers à médire, Molière, Tart. I, 1. Ils [les sots] n'en diront pas de bien [d'un ami], s'ils se trouvent les plus faibles ; car ils n'ont pas d'autorité ; et ainsi ils médiront par compagnie, Pascal, Pens. VI, 55, éd. HAVET. Du même trait elle [la médisance] cause la mort à trois personnes : à celui qui médit, à celui dont on médit, à celui devant qui l'on médit, Bourdaloue, Exhort. Faux témoig. rendus contre J. C. t. II, p. 25. Il vaut mieux s'occuper à jouer qu'à médire, Boileau, Sat. X. Voilà jouer d'adresse et médire avec art, Boileau, ib. IX. Alidor, assis dans sa chaise, Médisant du ciel à son aise, Peut bien médire aussi de moi, Boileau, Épigr. XII. Il [Boileau] vit qu'à la longue l'art d'instruire, quand il est parfait, réussit mieux que l'art de médire, parce que la satire meurt avec ceux qui en sont les victimes, et que la raison et la vertu sont éternelles, Voltaire, Disc. récept. à l'Acad. Que reste-t-il à blâmer où la vertu n'est plus estimée, et de quoi médirait-on quand on ne trouve plus de mal à rien ? Rousseau, Hél. II, 17. Un Bazile ! il médirait qu'on ne le croirait pas, Beaumarchais, Barb. de Sév. II, 9.

HISTORIQUE

XIIe s. …Mesdire de lui ne sufferei neent [je ne souffrirai pas qu'on parle mal de lui], Th. le mart. 55.

XIIIe s. Cix [celui-là] est ses frere ou ses amis ; Isnelement li respondi, Et dist : " non frere, mais ami. " De ce qu'ot dit, se repenti : Mais freres, dame ; jou mesdi [j'ai dit mal], Dame, merci : oublié j'ere [je m'étais oublié], Fl. et Blanch. V. 1739. Por quoi ne vous maint [demeure] ansi près Li biaus parlers com li mesdire ? Lai du conseil. Nus [nul] n'est sur qui on ne mesdie, Ren. V. 2018.

XVe s. Loyauté soit en vostre compaignie, Pitié aussi, et ne medittes mie, Deschamps, Conseils aux dames.

XVIe s. Un homme engraissé de mesdire Maigrit à la fin mal-heureux, Ronsard, 332.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « médire »

Mes… préfixe, et dire.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

 Dérivé de dire, avec le préfixe mé- ; voir maudire.
(c. 1160) mesdire.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « médire »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
médire medir

Fréquence d'apparition du mot « médire » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « médire »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « médire »

  • La vie entière est employée à s'occuper des autres. Nous en passons une moitié à les aimer, l'autre moitié a en médire.
    Joseph Joubert — Carnets
  • Qui écoute médire est lui-même du nombre des médisants.
    Proverbe oriental
  • Quand on prend plaisir à entendre médire, on est du nombre des médisants.
    Proverbe oriental
  • Mieux vaut mentir que médire.
    Proverbe indien
  • C'est pour médire de l'amour que l'on dit tant de bien de l'amitié.
    Pierre Baillargeon — Commerce
  • Il vaut mieux péter pour tuer le temps, que de médire, de faire des libelles ou de mauvais vers.
    Salvador Dali — Journal d'un génie
  • Ceux de qui la conduite offre le plus à rire Sont toujours sur autrui les premiers à médire.
    Molière — Tartuffe
  • Toute notre vie dépend des personnes avec lesquelles médire.
    Henri Lacordaire — Pensées
  • Vitalité de l'amour : on ne saurait médire sans injustice d'un sentiment qui a survécu au romantisme et au bidet.
    Emil Michel Cioran — Syllogismes de l’amertume
  • N'ayant jamais pu réussir dans le monde, il se vengeait par en médire.
    Voltaire — L'envieux
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Images d'illustration du mot « médire »

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Traductions du mot « médire »

Langue Traduction
Anglais slander
Espagnol decirme
Italien dimmi
Allemand sag mir
Chinois 告诉我
Arabe أخبرنى
Portugais conte-me
Russe скажи-ка
Japonais 教えてください
Basque esaidazu
Corse di mi
Source : Google Translate API

Antonymes de « médire »

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Médire

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