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Hanter
Sommaire
- Définitions de « hanter »
- Étymologie de « hanter »
- Phonétique de « hanter »
- Fréquence d'apparition du mot « hanter » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « hanter »
- Citations contenant le mot « hanter »
- Traductions du mot « hanter »
- Synonymes de « hanter »
- Antonymes de « hanter »
- Combien de points fait le mot hanter au Scrabble ?
Définitions de « hanter »
Trésor de la Langue Française informatisé
HANTER, verbe trans.
Wiktionnaire
Verbe - français
hanter (h aspiré)\ɑ̃.te\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se hanter)
-
Fréquenter quelqu’un que l’on suppose de mauvaise influence ou sur lequel on exerce une mauvaise influence. — Note : On dit aussi intransitivement.
- Autrefois, quand j’étais « cavé », comme dit Tacherot, je hantais de bons bougres qui rêvaient de reprise individuelle. Ça leur coûtait cher. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 187)
-
Fréquenter quelque lieu mal famé ou sur lequel on exerce une mauvaise influence.
- À dater de ce jour, Cacaine ne travailla plus et […] hanta fort régulièrement les divers bouchons de la commune […] — (Louis Pergaud, « Un petit logement », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Je suis un petit V.R.P. Avec mes modestes semblables, je hante de modestes hôtels incroyables de cambrousse, à Ciron, à Scoury, à Migné et j'en passe ! — (Claude Rank, Il pleut des grenades, Éditions Fleuve Noir, 1974, chap. Rapport R.C.2)
- Da Achour hante un taudis au bout d’un chemin flanqué d’une haie en disgrâce et d’une paire de chiens tellement durs à la détente qu’on les supposerait constipés. — (Yasmina Khadra, Morituri, éditions Baleine, 1997, page 58)
-
(En particulier) Revenir de l’autre monde, en parlant des esprits.
- Longtemps encore, la jeune génération du village de Werst croira que les esprits de l’autre monde hantent les ruines du château des Carpathes. — (Jules Verne, Le Château des Carpathes, J. Hetzel et Compagnie, 1892, p. 195-199)
-
(Figuré) Remplir, occuper de manière tenace la mémoire ou la pensée de quelqu’un.
- La crainte de voir se rapprocher un jour les Slovaques et les Tchèques a toujours hanté les Magyars ; à l’exemple des Allemands, ils ne dédaignent pas de faire appel à la science […] — (Ernest Denis, La Question d’Autriche ; Les Slovaques, Delagrave, Paris, 1917, p. 121)
- Maintenant, n’allait-elle pas être hantée par ces mots, qu’elle pouvait interpréter de dix manières ? — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VIII, Gallimard, 1937)
- (Normandie) Fréquenter, un endroit ou quelqu'un, sans connotation négative.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Fréquenter quelqu'un. Hanter mauvaise compagnie. Hanter les savants. Il se dit aussi des Lieux où l'on fréquente. Hanter le barreau, le Palais. Hanter les foires. Hanter les cabarets. Hanter les mauvais lieux. Prov., Dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es, On juge aisément les gens par les personnes qu'ils fréquentent. On dit aussi intransitivement Hanter chez quelqu'un. Il se dit particulièrement en parlant des Esprits qu'on suppose revenir de l'autre monde, ou des êtres fabuleux qui, suivant les fictions populaires, fréquentent de préférence les endroits retirés, sombres. Un château hanté par les esprits. Maison hantée.
Littré (1872-1877)
-
1Visiter souvent, en parlant soit des lieux, soit des personnes.
Ce n'est pas grand effort de hanter sans querelle Des esprits doux, des gens de bien
, Corneille, Imit. II, 3.Soit qu'elles fussent des oiseaux Hantant la terre ou bien les eaux
, Scarron, Virg. III.Je hante les palais, je m'assieds à ta table
, La Fontaine, Fabl. IV, 3.Quatre animaux divers, le chat grippe-fromage, Triste oiseau le hibou, ronge-maille le rat, Dame belette au long corsage, Toutes gens d'esprit scélérat, Hantaient le tronc pourri d'un pin vieux et sauvage
, La Fontaine, ib. VIII, 22.Comme une autre Diane elle hante les bois
, Molière, Princ. d'Él. I, 1.Je ne remarque point qu'il hante les églises
, Molière, Tart. II, 2.Elle lit Rodriguez, fait l'oraison mentale, Va pour les malheureux quêter dans les maisons, Hante les hôpitaux, visite les prisons
, Boileau, Sat. X.La mauvaise compagnie qu'elle hantait
, Hamilton, Gramm. 10.Il n'est pas connaissable depuis qu'il me hante
, Regnard, Retour impr. 6.Peu hanter nos seigneurs les sots
, Voltaire, Épît. 60.Fig.
Dieu ne fit la sagesse Pour les cerveaux qui hantent les neuf sœurs
, La Fontaine, Cloch.Nos âmes réunies Hantent les mêmes bords, vivent des mêmes vies
, Lamartine, Joc. VI, 220. -
2 V. n.
Il hante en mauvais lieux : gardez-vous de cela ; Non, si j'étais de vous, je le planterais là
, Régnier, Sat. XII.…Pourquoi, surtout depuis un certain temps, Ne saurait-il souffrir qu'aucun hante céans ?
Molière, Tart. I, 1. - 3Se hanter, v. réfl. Se voir, se visiter réciproquement.
PROVERBES
Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es, c'est-à-dire on juge aisément des mœurs d'une personne par sa société habituelle.
Cet homme a hanté les foires, a bien hanté les foires, c'est-à-dire c'est un vieux routier, c'est un homme qui a beaucoup d'expérience.
HISTORIQUE
XIIe s. Hanter les ordeez [servire immunditiis]
, Rois, p. 422. E tis peres ad mult guerre hantée, e ne demurrad pas od [avec] ses cumpaignuns
, ib. 182. Les seraines [sirènes] en la mer hantent
, Brut, I, p. 37.
XIIIe s. Car qui oiseus hante autrui table, Lobierres [flatteur] est, et sert de fables
, la Rose, 11525. Il est bon c'on se gart de trere [tirer de l'arc] es lix [lieux] qui sunt hanté de gent
, Beaumanoir, LXIX, 3. Michelez [un malade], einsi delivre el premier jour, demora à Saint Denis et hanta ledit tombel [de saint Louis] par neuf jours
, Miracles St Loys, p. 172.
XIVe s. Il [le cerveau] est official, car il hante l'office du sens et du movement
, H. de Mondeville, f° 15, verso. Pour ce qu'il [le cerveau] peust soufisanment toutes les actions faire et hanter
, H. de Mondeville, ib. Que les hommes se hantassent et appreissent à traire en arcs et en arbalestes
, Chr. fr. mss. p. 2, dans LACURNE. Adonc li dist Bertran : qui vous fait ci hanter ? C'est pour moi espier et aux Engloiz livrer ?
Guesclin. 1370. Car qui hante les bons à honor vient tous dis, Et qui les chetis suit, tout adez est chetis
, ib. 805.
XVe s. Je vous prie que vous me menez parmi vostre pays et parmi chemins non hantés, en Angleterre
, Froissart, II, II, 236. Bon vin, qui nous fais rire et hanter nos amis, Je te tiendrai toujour ce que je t'ai promis
, Basselin, XIX. Au saillir de mon enfance et en l'aage de pouvoir monter à cheval, je hantay à Lisle vers le duc Charles de Bourgongne
, Commines, I, 1. Bruges où hantent toutes nations…
, Commines, ib. Ilz allerent au lieu où hantoit cet ours
, Commines, IV, 3.
XVIe s. Hanter mauvaise compagnie
, Montaigne, I, 274. Il l'excommunie, commandant à chacun de ne parler ne hanter avec lui
, Sleidan, p. 27. Il ne hantoit en leur part aucune navire pour y traffiquer
, Amyot, Lyc. 4. Ilz hantoient familierement ensemble comme cousins germains
, Amyot, Publ. 5. Ceste façon de rechercher leurs meurs, et escrire leurs vies, me semble proprement un hanter familierement et frequenter avec eulx
, Amyot, P. Aem. 1. Hantez les boiteux, vous clocherez, hantez les chiens, vous aurez des puces
, Noel Dufail, Cont. d'Eutrap. ch. XIX.
Étymologie de « hanter »
Angl. to haunt ; allem. hantieren ; dan. hantere. Origine très controversée. Diez regarde hantieren comme venu du français, et pense que hanter est un mot introduit par les Normands dans le français (ce qui est tout à fait hypothétique), et qu'il vient de l'ancien scandinave heimta (de heim, chez soi), désirer un objet perdu ou absent. Scheller y verrait le verbe fictif hamitare, dérivé du bas-latin hamus, hameau, dérivé aussi du germanique heim, demeure. Hanter a, en outre, dans l'ancienne langue, un sens de exercer, pratiquer, qui fait songer Chevallet à l'allemand Hant ou Hand, main (Le mire de legier hantement, le chirurgien qui a de l'habileté de main, H. DE MONDEVILLE, f° 33). Comme le sens de hanter est celui du latin versari au propre et au figuré, le kimry et le bas-breton hent, chemin, qui convient pour la forme, pourrait aussi par détournement avoir fourni le sens de versari. Mais, après avoir passé tout cela en revue, ce qui reste de plus probable, c'est l'étymologie anciennement proposée du latin habitare, habiter ; le sens est bon, la forme aussi : car habĭtare, devenant habtare, a pris facilement une nasale, et, dérivant de habere, a eu dans la latinité et a pu avoir dans le français le sens de avoir souvent.
- (XIIe siècle) Du vieux norrois heimta (« conduire à la maison »), de heim « à la maison ». Bien attesté en Normandie, il a gagné le reste du domaine d’oïl. Le sens fantomatique apparait au dix-neuvième siècle, apparition concomitante avec l’anglomanie et les débuts du roman fantastique, probable croisement avec l’anglais to haunt, « fréquenter, hanter (en parlant des spectres ou des fantômes) », lequel est issu de l’ancien français hanter. Mais le normand aussi a hanté, « fréquenté, visité par des spectres », et hant « fantôme, revenant ».
Phonétique du mot « hanter »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
hanter | ɑ̃te |
Fréquence d'apparition du mot « hanter » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « hanter »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « hanter »
-
Il n'y a que le présent. Mais il faut bien se rendre à l'évidence : le passé et le futur ont une étrange manière de le hanter.
François Hébert — Holyoke -
Chassez la contrariété, elle reviendra vous hanter à la une des journaux.
Jean Dion — Le Devoir - 13 Septembre 1997 -
Ce Paris-là n'a cessé de me hanter et sa lumière voilée baigne parfois mes livres.
Patrick Modiano — Discours de réception de son prix Nobel de littérature -
Il n'est rien qui plus abatte le coeur d'un homme que de hanter ou trop aimer les femmes.
Marguerite de Navarre — 70 nouvelles -
Chassez la contrariété, elle reviendra vous hanter à la une des journaux.
Jean Dion — Le Devoir - 13 Septembre 1997 -
Ce Paris-là n'a cessé de me hanter et sa lumière voilée baigne parfois mes livres.
Patrick Modiano — Discours de réception de son prix Nobel de littérature -
Il n'est rien qui plus abatte le coeur d'un homme que de hanter ou trop aimer les femmes.
Marguerite de Navarre — 70 nouvelles -
Il n'y a que le présent. Mais il faut bien se rendre à l'évidence : le passé et le futur ont une étrange manière de le hanter.
François Hébert — Holyoke -
Son fantôme reviendrait désormais le soir vers minuit hanter les couloirs du château.
France 3 Auvergne-Rhône-Alpes — Allier : Lucie, le fantôme du château de Veauce, ne répond plus
Traductions du mot « hanter »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | haunt |
Espagnol | guarida |
Italien | ritrovo |
Allemand | verfolgen |
Chinois | 出没 |
Arabe | تطارد |
Portugais | assombro |
Russe | прибежище |
Japonais | 出没 |
Basque | haunt |
Corse | haunt |
Synonymes de « hanter »
- obséder
- fréquenter
- poursuivre
- habiter
- harceler
- tourmenter
- visiter
- tenailler
- pourchasser
- lanciner
- peupler
- courir
Antonymes de « hanter »
Combien de points fait le mot hanter au Scrabble ?
Nombre de points du mot hanter au scrabble : 9 points