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Gratter

Définitions de « gratter »

Trésor de la Langue Française informatisé

GRATTER, verbe

I. − Emploi trans.
A. − Trans. dir.
1. Frotter (avec quelque chose de dur, un instrument anguleux, aigu ou râpeux) en entamant légèrement (un objet, une surface) pour nettoyer, polir, etc. Synon. racler.
a) Qqn gratte qqc.Gratter une façade, une muraille, un métal; gratter des carottes; gratter le plancher avec une paille de fer, une casserole avec une cuiller; gratter doucement, furieusement, légèrement, proprement. Émilie (...) grattait les légumes avec le plus coquet couteau à manche d'écaille que l'on puisse voir (Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 213).Le vieux vida sa pipe sur le gravier, gratta la terre du talon pour ensevelir la cendre (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 45) :
1. « Seigneur, Seigneur! − cria tout à coup l'Archange, − voici les Juifs et les Persans, que nous avions oubliés! » Allah, pris de court, retourna la marmite; mais, même en grattant le fond et en récurant les bords, il ne put emplir qu'une seule et dernière cuillerée. Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 174.
Emploi abs. J'en aurai pour plus de quinze jours à laver le plancher. Il faudra gratter, ce sera terrible (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 354).
Gratter une allumette. Frotter une allumette pour l'enflammer. Synon. (faire) craquer.Les allumettes! Il en gratta une, qui ne prit pas, en compta cinq autres dans la boîte, gratta la seconde avec une émotion infinie. La flamme jaillit (Montherl., Songe,1922, p. 115).
Gratter le sol, la terre. Labourer superficiellement. Ah! les plaines au pied du Taurus, (...) quel paradis délicieux! On n'a qu'à gratter la terre, les moissons poussent, débordantes (Zola, Argent,1891, p. 64).Emploi abs. Les cultures ont vite cessé. Ils grattent un peu autour des villages. Mais qui récolte? (Barrès, Cahiers, t. 10, 1914, p. 364).
P. ext. Cultiver. Ça n'aurait pas empêché l'ouvrier de gratter la terre, le savant de piocher sa table de logarithmes ou même l'ingénieur de construire ses joujoux pour grandes personnes (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1045).Ces demi-privilégiés des campagnes, dont la tâche quotidienne est de gratter le sol, dix, douze, quatorze heures par jour, selon les saisons (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 369).
Loc. fig., fam. Plutôt gratter la terre avec mes ongles que de... Plutôt m'abaisser à n'importe quelle extrémité que de... J'aimerais mieux gratter la terre avec mes ongles que de me séparer de cela (Balzac, Goriot,1835, p. 27).
Au fig., fam. Gratter du papier, le parchemin. Gagner sa vie en faisant des écritures (notamment dans les carrières juridiques et administratives); [en parlant d'un écrivain] produire des écrits médiocres (cf. gratte-papier, gratteur de papier). Peut-être irais-je en Italie (...). Puis Paris − chercher un trou où gratter un papier officiel (Valéry, Corresp. [avec Gide], 1892, p. 163).
b) Qqc. gratte qqc.[Le suj. désigne un instrument] Des maçons s'appelaient du haut des échelles, au milieu d'un bruit de truelles grattant les murs (Zola, Conquête Plassans,1874, p. 977).
Emploi abs. Plume qui gratte. Plume qui accroche, qui ne court pas facilement sur le papier. L'engourdissement de mes doigts entraîne l'engourdissement de ma cervelle. Une plume qui gratte, et mon style est embarrassé (Gide, Journal,1916, p. 565).
2. Racler (avec les ongles ou les griffes) dans un mouvement de va-et-vient.
a) [L'obj. désigne une surface extérieure à la personne] Gratter un vêtement, gratter sa manche pour enlever une tache. Bruit de crabes grattant les bordages de leurs griffes crochues (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Épave, 1886, p. 720).On entendit le mourant pousser un souffle embarrassé, et ses mains qui grattaient le drap (A. France, Dieux ont soif,1912, p. 198).
P. ext. [L'obj. désigne une surface meuble; le suj. désigne gén. un animal] Remuer (avec les ongles, les griffes, les ergots, les sabots). Synon. farfouiller (fam.), fouiller (fam.), fourrager.Gratter le sol. Les poules grattaient avec frénésie le fumier d'or (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 612).Des alezans qui arquent le col et grattent la terre d'un sabot aristocratique (Green, Journal,1938, p. 150).
Emploi abs. Les petits sillons de sable où les lapins ont gratté fraîchement (Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 279).La terre fraîche attire les bêtes : celles qui grattent et fouissent, les rats, les taupes, les renards avides de vers blancs (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 32).
b) [L'obj. désigne le corps ou une partie du corps, notamment une partie du corps qui démange] Gratter une croûte, une plaie. Lucien (...) gratta, à la pointe d'un ongle tout luisant de vernis, deux ou trois boutons qui rosissaient sur sa joue (Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 45).Alors les voilà, ces petits mignons! s'écria Lulu en grattant de son index courbe la joue des jumeaux (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 161).
Emploi abs. Tu as tort de gratter comme ça! lui dit-elle le lendemain matin. Tu irrites. Oh! ce qu'il est enflammé, celui-ci! et elle touchait le bouton du menton (Gide, Caves,1914, p. 794).
[P. méton. de l'obj.] Vois-tu la paresseuse Hursida, grattant au soleil les poux de sa tête (Flaub., Tentation,1849, p. 472).Sa spatule en bois d'aloès qui lui sert à gratter sa lèpre (Green, Journal,1948, p. 216).
Locutions
Loc. proverbiales, au fig., fam. Gratter qqn où ça lui démange. Parler à quelqu'un de ce qui lui plaît et à quoi il est sensible, caresser ses faiblesses. Synon. chatouiller.Il y a toujours en lui un certain endroit chatouilleux d'amour-propre où vous n'avez qu'à le gratter pour le faire sourire (Sainte-Beuve, Pensées,1846, p. 31).Trop parler nuit, trop gratter cuit (cf. cuire II C 2).
Loc. fig., fam., vx. Gratter l'épaule de qqn. Chercher à se le rendre favorable. Synon. flatter. (Ds Ac. 1798-1878).
3. P. ext., fam. [Le suj. désigne un inanimé; l'obj. désigne une partie du corps ou p. méton. une pers.] Provoquer une sensation désagréable de démangeaison ou d'irritation. Synon. chatouiller, démanger, grat(t)ouiller (fam.), irriter, picoter, râper.Col qui gratte; ça me gratte (à la jambe, etc.). Ces bonnes petites faînes huileuses qui grattent la gorge et font tousser (Colette, Cl. école,1900, p. 10).Et un autre trouvera qu'il y a quelque chose qui le gratte dans la bouche. Et il s'approchera d'une glace, ouvrira la bouche (Sartre, Nausée,1938, p. 200).
En partic.
[Le suj. désigne un liquide ou une émanation] Synon. picoter, piquer, racler, râper.Vin qui gratte le gosier. L'odeur du vinaigre la grattait délicieusement à la gorge (Zola, Ventre Paris,1873, p. 778).
[Le suj. désigne un son] Des romances qui grattaient l'oreille, dont les notes fausses troublaient l'air tranquille et agaçaient les nerfs des dents ainsi que des gouttes de vinaigre (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Pte Roque, 1885, p. 1033).Les notes, les sons, ses doigts qui couraient sur les touches, les vibrations des cordes qui lui grattaient les nerfs (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 733).
Emploi abs. :
2. ... le sommeil qui avait failli venir s'en fut. Le lit lui fit mal. Le creux central, hostile, grattait. La fraîcheur des bordures latérales ne durait pas. Il se retourna, regonfla l'oreiller, retrouva un peu de confort et de douceur. Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 247.
Poil à gratter. Bourre piquante du fruit de l'églantier qui se vend en poudre dans les magasins de farces et attrapes. Je (...) crus d'abord qu'un mauvais farceur avait couvert mes draps de poil à gratter. Quelque temps il y eut une lutte entre la démangeaison et le sommeil (Gide, Si le grain,1924, p. 557).Tu te rappelles quand on lui a mis du poil à gratter dans le dos et qu'on a soufflé de la poudre à éternuer dans le nez des voyageurs (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 178).Poudre à gratter, synon. vieilli.Les deux fils de madame de Lespoisse mettaient dans son lit de la poudre à gratter (A. France, Barbe-Bleue,1909, p. 35).P. métaph. Et la critique, Vif-Argent, qu'est-ce que c'est, s'il vous plaît? − La poudre à gratter de l'opinion publique (Goncourt, Ch. Demailly,1860, p. 61).
4. Effacer (ce qui est sur une surface) en raclant (avec l'ongle ou un instrument aigu). Synon. enlever, ôter.Gratter un chiffre, une inscription; gratter des gouttes de cire, une tache; gratter la boue, la terre de ses chaussures; gratter une étiquette, un prix, un vernis. Ce mot a été gratté (Ac.). MmeJacquemart l'entendit déplacer une casserole, puis gratter sur le fourneau, avec un couteau, les traces du lait brûlé (Arland, Ordre,1929, p. 353).Ces gelées de groseilles qui se laissent odieusement gratter sur les tartines (H. Bazin, Vipère,1948, p. 10) :
3. L'accusation repose sur ce fait que l'adresse du « petit bleu » est grattée et que le nom du destinataire a été effacé pour y inscrire celui d'Esterhazy. Le colonel Picquart est accusé d'avoir fait ce faux pour détourner sur Esterhazy des soupçons qui se sont trouvés vrais. Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 484.
Au fig., fam., souvent iron. Gratter la croûte, le décor, le vernis. Révéler la véritable nature de quelqu'un en dépassant l'aspect superficiel et vain de son être. Ses mauvaises manières [d'une faubourienne] semblent empruntées : grattez la croûte de sauvagerie et vous trouverez la civilisée (Larbaud, Jaune,1927, p. 279).P. méton. Gratter qqn. Dépasser l'aspect extérieur de. Eh bien! grattez l'ironiste, vous trouvez l'élégiaque (Barrès, Barbares,1888, p. 192) :
4. ... je connais mon monde. En France, il ne faut pas gratter beaucoup de l'ongle une fille de grande seigneurerie pour retrouver la paysanne, et la plus mijaurée des duchesses a la même santé de corps ou d'âme que sa fermière... Bernanos, Dialog. Carm.,1948, 3etabl., 3, p. 1618.
5. Au fig., fam. ou pop.
a) Recueillir péniblement et peu à peu (tout ce qui peut être utilisé, une somme d'argent). Synon. racler, fouiller.Elle les avait ramassés [les 2 300 F], grattés ici et là, sur les uns, sur les autres, par emprunts de deux cents, de cent francs (Goncourt, G. Lacerteux,1864, p. 146).Les caisses de l'Universelle étaient vides, il en avait gratté jusqu'aux centimes (Zola, Argent,1891, p. 347).
b) Gagner (de petits profits), souvent de manière illicite. Synon. grappiller (fam.), grignoter.Gratter les fonds de tiroir. Gratter un peu d'argent, quelques francs; une affaire où il y a peu à gratter. Y a rien à gratter (...). Hier soir, elle m'a jeté mes vingt sous à la figure! (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 25).
[P. méton. de l'obj.] Anciens domestiques devenus capitalistes à force de gratter leurs maîtres (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 242).
Emploi abs. Gratter sur tout, sur la dépense. En vain est-ce de vos bons deniers que vous courez les chemins, la duchesse croit toujours que vous êtes en mission, tous frais payés, et que vous grattez encore (Montherl., Pte Inf. Castille,1929, p. 588).Aux yeux de tous, nous étions des salariés qui, de plus, grattions aux dépens d'eux sur les subsides (Gide, Journal,1932, p. 1101) :
5. Je ne sais trop où je trouvais de l'argent, cette année-là, car je ne faisais plus de cours. Sans doute économisais-je sur les cinq francs que ma mère me donnait chaque jour pour déjeuner, et je grattais un peu, de-ci, de-là. En tout cas j'organisais mon budget en fonction de ces orgies. Beauvoir, Mém. J. fille,1958, p. 292.
6. Arg., pop., SPORTS. Dépasser, surclasser (un concurrent, un véhicule) en le gagnant de vitesse. Synon. devancer, distancer, doubler, griller (fam.).Gratter un adversaire, un concurrent dans une côte. L'ingénieur de papa, qui m'emmenait le dimanche et grattait toutes les voitures (Arnoux, Gentilsh. ceinture,1928, p. 194).Tu as eu le temps de courir à Mauriac, dans le tacot du garage à Piarasse, loué par toi d'avance (...). Ma voiture était au même garage. Elle t'aurait gratté en cinq minutes (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 230).
B. − Pronominal [Correspond à A 2 b]
1. Réfléchi
a) Dir. et indir. Frotter le corps ou une partie du corps qui démange ou qui irrite. Chat, singe qui se gratte; se gratter sans arrêt, jusqu'au sang; envie, manie de se gratter; se gratter le dos, les jambes, les mains, les boutons. Ils se grattent soudain l'annulaire de l'ongle de leur pouce (Giraudoux, Siegfried et Lim.,1922, p. 262).Il joue avec un coupe-papier de fer qu'il coule sous sa manchette pour se gratter l'avant-bras (Duhamel, Journal Salav.,1927, p. 164).
En partic. Se gratter la tête, le front, l'oreille. Passer la main, les doigts, les ongles ou un objet faisant le même office dans ses cheveux, sa tête, sur son front, etc., en un geste instinctif de perplexité, d'énervement, d'embarras ou d'ennui, pour se donner une contenance. Il se grattait la tête : − À mon avis, l'opération doit être douloureuse (Camus, Peste,1947, p. 1229).Baissant la tête, le professeur se gratta l'oreille et parut réfléchir (Green, Moïra,1950, p. 93).
Arg. Se gratter.Hésiter, être dans l'indécision (d'apr. Esn. 1966). Cf. Simonin, Du mouron pour les petits oiseaux, Paris, Gallimard, 1973 [1960], p. 129.
Loc. proverbiale. Qui se sent galeux*, (qu'il) se gratte (Ac.).
Rem. À la constr. se gratter les bras correspond la constr. trans. gratter ses bras, moins cour. Elle le voit, debout, grattant d'une main sa tignasse, avec sa chemise déboutonnée sur sa chair de poulet (Martin du G., Vieille Fr., 1933, p. 1017). Gavoille, avec simplicité, continuait de gratter sa cuisse (Saint-Exup., Pilote guerre, 1942, p. 354).
b) Dir., au fig., pop. et arg. Ne pas obtenir ce que l'on désire ou espère. Synon. se fouiller (fam.).Tu peux toujours te gratter. D'ailleurs tu seras pas reconnu [malade]. Fricot : Pour ça, mon vieux plein de vent, tu peux te gratter (Courteline, Gaîtés Esc.,1886, VII, 1, p. 91).Qu'est-ce que vous avez?... Bande de paumés! Bande de saindoux! (...) Allez vous-en vous gratter! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 530).
2. Réciproque. Loc. proverbiale, au fig., vieilli, iron. ou péj. Ce sont deux ânes qui se grattent. ,,Ce sont deux personnes qui se flattent l'une l'autre`` (Ac. 1798-1932).
C. − Trans. indir.
1. Vieilli. Gratter (à la porte, à la vitre, au carreau, au volet). Frotter discrètement, faire un léger bruit avec les ongles pour demander à entrer ou avertir d'une présence. Synon. toquer (région. ou fam.).Au premier coup de minuit, je viens t'appeler. Marius : Tu gratteras doucement au rideau de fer (Pagnol, Marius,1931, II, 5, p. 133).
Emploi abs. Nos mains touchent une porte; ne trouvant pas de sonnette, je gratte doucement. Fontanet frappe plus fort (A. France, Vie fleur,1922, p. 300).
2. Fam. Gratter de [Le compl. désigne un instrument de mus. à cordes]Jouer un peu, ou plus ou moins bien, de (cet instrument). Synon. fam. racler.Gratter de la guitare, du violon, de la mandoline. Et Boris avait gratté de la guzla en chantant des chansons d'Orel pour me faire plaisir, car c'est un brave garçon sympathique (G. Leroux, Roul. tsar,1912, p. 18).
Rem. On rencontre en ce sens, des emplois trans. dir. Gratter sa guitare, son violon, son banjo. Pozzo se remit à gratter sa guitare (...). C'était un murmure passionné, accompagné de petites notes légères (Zola, E. Rougon, 1876, p. 310).
II. − Emploi intrans., arg., très fam. ou pop. Travailler, avoir un emploi rétribué. Synon. bosser (très fam., pop.), peiner, trimer (pop.).Gratter dur pour gagner sa vie; chercher, trouver à gratter. Je suis courageuse, Marcel. Mon homme, dis! Je gratterai (Carco, Équipe,1919, p. 200).« Mais qu'est-ce que vous entendez par vivre? » Pour lui, vivre, c'était travailler, gratter (Montherl., J. filles,1936, p. 1003).
REM. 1.
Gratterie, subst. fém.Synon. rare de grattage et grattement.Mon oncle, qu'agaçait l'éternelle gratterie du balai sur le carreau (Fabre, J. Savignac,1863, p. 130).
2.
Grat(t)on,(Graton, Gratton) subst. masc.,alpinisme. Petite aspérité du roc, servant de prise. Sur un gratton minuscule, tout l'art du grimpeur consiste à trouver la position du pied la plus efficace, puis à la maintenir sans le moindre mouvement (Grande encyclop. de La Montagne, Paris, Atlas, 1978, p. 1998).
3.
Grattures, subst. fém. plur.Débris provenant d'un grattage. Grattures de cuivre. (Dict. xixeet xxes., sauf Ac.).
Prononc. et Orth. : [gʀate], (il) gratte [gʀat]. Att. ds Ac. dep. 1694. Trait d'union pour les mots constr. avec gratte- : gratte-ciel, gratte-cul, etc. Plur. : base verbale inv., hésitation pour le 2eterme des gratte-ciel ds Rob. et Lar. Lang. fr., mais -ciels ds la docum. (cf. Tharaud, Mille et un jours de l'Islam, II, 1939, p. 159); des gratte-papier ds Lar. Lang. fr. mais -papier(s) ds Rob. Étymol. et Hist. A. Trans. 1. a) 1160-74 abs. « frotter légèrement la peau avec les ongles ou quelque chose de semblable » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 3978); 1180-90 trans. « id. » (Renart, éd. M. Roques, 17405); b) 1723 emploi abs. « provoquer une sensation désagréable d'irritation » (Recueil de chansons sur l'usage du Caffé, du Chocolat et du Ratafiat, p. 17 : un chocolat qui gratte); 2. 1176-81 « fouiller le sol avec la patte, le sabot, etc. » (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 5623); 3. a) ca 1223 abs. « labourer superficiellement » (G. de Coinci, Miracles de la Vierge, éd. Fr. V. Kœnig, II Mir. 20, 468); b) ca 1260 « frotter quelque chose de dur en entamant très légèrement la surface » (E. Boileau, Métiers, 158 ds T.-L.); c) 1283 « faire disparaître ce qui est sur la surface ainsi frottée » (Ph. de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, 1082); d) 1690 gratter le parchemin « gagner sa vie à copier » (Fur.); 4. a) 1847 « recueillir tout ce qui peut être utilisé » (Balzac, Cous. Pons, p. 96); b) 1841 « voler, piller » (E.M. de Saint-Hilaire, Physiol. du troupier, Paris, Aubert, p. 94); 5. 1853 « jouer médiocrement d'un instrument » (Du Camp, Mém. suic., p. 3 : grattant des rebecks). B. Intrans. 1. 1663 gratter à la porte (Molière, Remerciements au roi); 2. 1900 « travailler » (Nouguier, Notes manuscr. Dict. Delesalle, p. 143). C. Réfl. 1. 1160-74 « se frotter légèrement la peau avec les ongles » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 645); 2. 1886 « se fouiller, se brosser » (Courteline, Gaîtés esc., Bleus arrivent, p. 91). Gratter, qui se rattache à la racine germ. *gradi-, remonte soit à l'a. b. frq. *krattôn « frotter en raclant » (cf. EWFS1-2); soit plus vraisemblablement au germ. occ. *krattôn de même sens (cf. Brüch; REW1-3); cf. a. h. all. krazian, krazôn « déchirer, gratter, graver »; m. h. all. kratzen, kretzen « gratter »; all. kratzen « id. ». Le germ. a pénétré en lat. vulg. où l'on a grattare « gratter » (1023 ds Nierm.) qui a lui-même de nombreux représentants romans. Fréq. abs. littér. : 1 058. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 506, b) 1 578; xxes. : a) 2 006, b) 2 010. Bbg. Quem. DDL t. 17. - Walt. 1885, p. 67.

Wiktionnaire

Verbe - français

gratter \ɡʁa.te\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se gratter)

  1. Racler pour nettoyer, pour effacer ou pour polir.
    • Gratter une muraille.
    • Gratter des souliers avec un couteau pour en enlever la boue.
    • Gratter un parchemin un papier pour enlever l’écriture.
    • Ce mot a été gratté.
    • Grattez plus fort.
  2. (Par extension) Remuer avec ses ongles.
    • Un mandoliniste grattait son instrument comme dans un café de province où les habitués sont demeurés de mœurs paisibles. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Ses petits-enfants soufflottaient sur le divan ; elle grattait doucement la plante de leurs pieds roses pour améliorer les ris de leurs rêves enfantins. — (Vasiliĭ Aksenov, Recherche d'un genre: première version, traduit du russe (URSS) par Lily Denis, éd. Gallimard, 1979, page 116)
    • — J'en pense qu'une fille qui habite Le Faouët peut très bien faire ses courses à Gourin, si elle travaille quelque part entre les deux communes, voire même à Gourin, répliqua le retraité de sa grosse voix, en grattant sa barbe poivre et sel. — (Bernard Larhant, La Madone du Faouët : Un roman policier en pays breton, Éditions Alain Bargain, 2017, chapitre 2)
  3. (Populaire) Doubler, dépasser quelqu’un ou quelque chose.
    • Il m’a gratté au démarrage avec sa nouvelle voiture.
    • Plusieurs caravanes en profitent pour nous dépasser, d’où exaspération d’Alain. Après quoi, il prend la tête et traverse le glacier à une vitesse uniformément accélérée afin de « gratter » lesdites caravanes. — (Samivel, L’amateur d’abîmes, 1940, réédition Le Livre de Poche, page 48)
  4. (Populaire) Récupérer ; obtenir.
    • Des gens ne viennent à certaines conférences que pour gratter des cadeaux.
  5. (Argot) (Vendée, Bretagne, Normandie, Île-de-France) (Éducation) Tricher à l’aide de gratte lors d’un examen.
  6. (Intransitif) (Argot) Travailler.
    • Comme il avait une poule dans la même boite où que j’grattais, il m’obligeait à partir avec elle le soir en y tenant le bras […]. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Il penche la tête, ça lui donne un air faux jeton, mais c'est la bonne pâte, il assure la tortore, c'est le seul qui gratte. Il dit qu'il est caissier. Si on le cuisine un peu, on apprend qu'il fabrique des caisses en bois dans une usine. — (Jackie Berroyer, « Les Rouvier », dans J'ai beaucoup souffert de ne pas avoir eu de mobylette, Éditions du Cherche Midi, 2013)
  7. (Intransitif) (Figuré) Creuser ou approfondir sa recherche ou son enquête.
    • Y a des gens, au début, ' sont sympas. Mais après, quand on gratte, on voit qu'ils sont pas sympas. — (Stupeflip, Non o gen pasimpa)
    • Je repensais à ses paroles dans le bar, comme quoi il allait falloir gratter profond. Leveaux pris en flag chez le maire pendant son kidnapping... Et quand on gratte profond, Fowler, ça saigne. — (François & Emmanuel Hollman, 2032 - Livre 1 : la Société : roman policier, Éditions Publibook, 2014, page 226)
  8. (Pronominal) (En particulier) Passer les ongles ou quelque chose de semblable, un peu fortement et à plusieurs reprises, sur quelque endroit du corps.
    • Il se gratte le front qu’un prurit tenace ne cesse de taquiner, et où fleurissent des taches rougeâtres. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 257)
    • Un cheval qui se gratte contre la muraille.
    • Deux ânes qui se grattent l’un contre l’autre.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

GRATTER. v. tr.
Racler pour nettoyer, pour effacer ou pour polir. Gratter une muraille. Gratter des souliers avec un couteau pour en enlever la boue. Gratter un parchemin un papier pour enlever l'écriture. Ce mot a été gratté. Absolument, Grattez plus fort. Fig. et fam., Gratter du papier, Gagner sa vie en faisant des écritures. Fig. et fam., Gratter sur la dépense, Économiser sur une dépense. Par dénigrement, Gratter sur un compte. Il signifie, particulièrement, Passer les ongles ou quelque chose de semblable, un peu fortement et à plusieurs reprises, sur quelque endroit du corps. Se gratter la tête, l'oreille, le front. Par analogie, Un cheval qui se gratte contre la muraille. Deux ânes qui se grattent l'un contre l'autre. Prov., Trop gratter cuit, trop parler nuit, Si l'on dépasse la mesure, il en résulte un mal au lieu d'un bien. Fig. et fam., Gratter quelqu'un où cela le démange. Voyez DÉMANGER. Fig., Ce sont deux ânes qui se grattent se dit, par dérision, de Deux personnes qui se flattent l'une l'autre. Prov., fig. et pop., Qui se sent galeux se gratte. Voyez GALEUX. Il signifie aussi, par extension, Remuer avec ses ongles. Les poules grattent le fumier. Fig. et fam., J'aimerais mieux gratter la terre avec les ongles que de... Il n'y a point d'extrémité où je ne me réduise plutôt que de... Gratter la terre se dit par analogie d'un Labourage qui ne fait que l'effleurer.

Littré (1872-1877)

GRATTER (gra-té) v. a.
  • 1Entamer légèrement la superficie. Gratter une écriture pour l'effacer. Vandales… qui viennent… Tout restaurer, mœurs, peuple et monuments hélas ! Civiliser la Grèce et gratter Phidias, Hugo, Crép. 12.

    Gratter une maison, enlever la couche noire mise par le temps. On dit de même : gratter un tableau.

    Fig. et familièrement. Gratter le papier, le parchemin, gagner sa vie en travaillant dans la basse pratique.

    Terme de graveur. Rendre plus nourries des tailles trop délicates.

    Terme de chaudronnier. Gratter le cuivre, le bien nettoyer avant l'étamage, afin que l'étamage prenne.

    Terme de relieur. Gratter un livre, en ouvrir le dos avec un instrument de fer dentelé, pour y faire entrer mieux la colle, avant de l'endosser.

    Terme de marine. Gratter un vaisseau, racler le goudron qui est dessus et en purger la carène.

    Terme de tailleur. Tirer avec l'aiguille le poil pour en couvrir quelque couture.

    Terme de manége. Gratter le mur, se dit de l'élève qui, dans les exercices, approche trop du mur.

  • 2Remuer avec ses ongles, avec le sabot, en parlant de certains animaux. Les poules grattent le fumier pour y chercher des grains. Il [Pégase] n'est plus cet animal fougueux qui hennit, gratte la terre du pied, se cabre et déploie ses grandes ailes, Diderot, Salon de 1767, Œuv. t. XIV, p. 234, dans POUGENS.
  • 3 Par extension. Gratter la terre, la labourer légèrement. Il n'a eu, pour ainsi dire, qu'à gratter la terre sous un ciel plus fortuné, et cet avantage l'a plongé dans la misère et dans l'indolence, Raynal, Hist. phil. XI, 25.

    Gratter la terre, se dit aussi de tout labour de la terre. J'aime cent fois mieux vivre au fond de la campagne, Pauvre, grattant la terre, auprès d'une compagne, Collin D'Harleville, Vieux célib. II, 2.

    Fig. et par exagération. J'aimerais mieux gratter la terre avec mes ongles que de… c'est-à-dire j'endurerais plutôt toutes les extrémités que de…

  • 4Frotter légèrement et à diverses reprises la peau avec les ongles ou quelque chose de semblable. Gratter l'endroit qui démange. Et de sa main noire souvent Le grattait derrière et devant, Scarron, Virg. VII.

    Fig. Gratter l'épaule à quelqu'un, chercher à se le rendre favorable.

    Se gratter la tête, l'oreille, faire le geste de se gratter comme si la tête, l'oreille démangeait, ce qui est un signe d'embarras. N'y pouvant rien gagner, je me gratte la tête, Régnier, Sat. X. Lors je dis, me grattant l'oreille : Autant il nous en pend à l'œil, Scarron, Virg. II. …Je lui disais donc, en me grattant la tête, Que je voulais dormir, Racine, Plaid. I, 2.

    Par extension, faire une impression désagréable sur le sens du goût. Ce vin gratte le gosier.

  • 5 Fig. et familièrement. Flatter, caresser. Ses contrôles perpétuels sur le pain et le vin, le bois, le sel et la chandelle, ne sont rien que pour vous gratter et vous faire sa cour, Molière, l'Av. III, 5. Il le gratte par où il se démange, Molière, Bourg. gent. III, 4.

    Un âne gratte l'autre, se dit de deux personnes de peu de mérite qui se louent réciproquement.

  • 6 V. n. Fouiller avec la patte, le pied, le sabot, etc. Les poules aiment à gratter.

    Fig. M. de Grignan a bien du caquet ; il commence à gratter du pied, Sévigné, 110.

    Fig. Faire de petits profits ou de petites économies. C'est un homme qui trouve à gratter sur tout.

  • 7Gratter à une porte, se dit d'une manière respectueuse d'avertir qu'on désire entrer. Comme je commençais d'entrer en matière, Ondedey gratta à la porte, Retz, IV, 213. Pour commencer par la porte de la maison d'un prince ou d'un grand seigneur, ce serait incivilité, en cas qu'elle fût fermée, de heurter fort et plus d'un coup ; à la porte des chambres ou du cabinet, c'est ne pas savoir le monde que de heurter ; il faut gratter ; et, quand on gratte à la porte chez les rois et chez les princes, et que l'huissier vous demande votre nom, il le faut dire et jamais ne se qualifier de monsieur, Nouv. traité de la civilité, etc. Paris, 1673, ch. 4. Gratter du peigne à la porte De la chambre du roi, Molière, Impromptu, remercîment. Un de la suite de M. de Lorraine gratta, l'huissier demanda qui est-ce ? Saint-Simon, 72, 184. C'était une foule d'écrivains de tout rang, de tout état et de tout âge qui grattaient à la porte et qui priaient la critique de les laisser entrer, Voltaire, Goût.
  • 8 Par plaisanterie. Gratter de la guitare, gratter du piano, jouer de ces instruments.

    Gratter le quatuor, la symphonie, y faire une partie d'instrument à archet.

  • 9Se gratter, v. réfl. Exercer un frottement sur la peau. Cet enfant se gratte sans cesse, il a quelque éruption. Ce cheval se gratte contre la muraille.

    Fig. Se flatter soi-même. De qui l'esprit rogneux de soi-même se gratte, Régnier, Sat. IX.

    Ce sont deux ânes qui se grattent, se dit de deux ignorants qui s'encensent mutuellement. Ces ânes, non contents de s'être ainsi grattés, S'en allèrent dans les cités L'un l'autre se prôner, La Fontaine, Fabl. XI, 5.

    PROVERBE

    Trop parler nuit, trop gratter cuit.

HISTORIQUE

XIIe s. En la cuisine feroit meilleur caufer [se chauffer] ; Quant lui plaisoit, bien s'i porroit gratter, Guill. d'Orange, Variantes, t. II, p. 310.

XIIIe s. Et on dist el proverbe : tant grate kievre [chèvre] que mal gist, Chr. de Rains, p. 74. Nus ymagiers paintres ne doit ne ne puet vendre chose pour dorée, de laquele li ors ne soit assis seur argent, et, se li ors est assis seur estain, et il le vent pour dorée sans dire, l'euvre est fausse, et doit l'ors et li estains et toutes les autres couleurs estre gratées tout hors, Liv. des mét. 158. Quant on voit que le [la] letre est gratée et rescrite el liu [lieu] que le [la] grature fu, Beaumanoir, XXXV, 9.

XVe s. Il convient que trop parler nuyse, Ce dit-on, et trop grater cuise, Orléans, Rondeau.

XVIe s. Les pauvres maris s'en gratent la teste, voyans la pauvreté venir en poste chez eux sur les pierreries des Indes et les toiles d'or d'Italie, Lanoue, 162. Lui, ayant senti se grater où il lui demangeoit, a incontinent forgé en imagination un dessein, Lanoue, 166. Il y trouva entr'autres Fervaques fort attaché à l'oreille du roi, et le roi attentif à son discours, tellement qu'on avoit esté plus d'une heure et demie à lui gratter les pieds sans qu'il pensast à se coucher, D'Aubigné, Hist. II, 187. À ce tressaillir, du plaisir qu'il [Socrate] sent à gratter sa jambe, après que les fers en furent hors, Montaigne, II, 120. Après la feste on grate sa teste [après avoir dépensé, on se repent], Cotgrave Qui naist de geline, il aime à grater [on hérite des inclinations de ses parents], Cotgrave Qui suit les poules apprend à grater la terre, Cotgrave

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

GRATTER, verbe act. c’est appliquer & mouvoir à la surface d’un corps, quelque instrument pointu ou tranchant, capable d’en détacher de petites particules. On se gratte, on gratte la terre avec les ongles. Voyez les articles suivans.

Gratter, en terme de Batteur d’or ; c’est faire tomber avec le couteau (Voyez Couteau), l’or qui déborde des quarterons. Voyez Quarterons.

Gratter, en terme de Doreur ; c’est l’action d’adoucir les traits que le rifloir ou la lime ont faits sur une piece avec le grattoir. Voyez les figures du Doreur.

Gratter, en terme de Formier ; c’est rendre la forme beaucoup moins imparfaite qu’elle n’étoit auparavant, & propre à recevoir sa derniere façon, en la grattant avec une vieille lame d’épée. Voy. Grattoir.

Gratter, c’est rendre nourries des tailles déjà gravées, qu’on peut avoir faites trop délicates ; cela se fait avec attention & jugement avec le grattoir à ombre ; & les tailles en viennent à l’impression plus fortes & plus ombrées qu’elles n’ont été gravées. Voyez l’article Gravure en Bois. Article de M. Papillon.

Gratter un Vaisseau, (Marine.) c’est le racler pour ôter le vieux goudron qui est dessus le bois. On gratte les dehors du vaisseau, ses ponts & ses mâts, lorsque l’on trouve que cela est nécessaire, & on le fait pour le moins une fois dans l’année ; l’outil dont on se sert pour cette opération se nomme racle. Aussitôt qu’on a gratté ou raclé les côtés du vaisseau, il faut les goudronner avec du goudron chaud, parce qu’autrement le bordage se gâte & se noircit, surtout si la pluie donne dessus avant qu’on le goudronne. (Z)

Gratter, en terme de Raffineur, c’est l’action d’enlever avec un couteau ordinaire le sucre qui avoit jailli sur les bords de la forme, en mouvant, ou la terre des esquives en plamotant. Voyez Mouver, Plamoter.

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Étymologie de « gratter »

Génev. gratter la rogne à quelqu'un, le flatter ; provenç. et espagn. gratar ; ital. grattare ; bas-lat. cratare ; du germanique : anc. haut-allem. chrazôn ; isl. kratta ; allem. kratzen.

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(1160)[1] De l'ancien français grater, par un intermédiaire attesté en latin médiéval, cratare, emprunté à l'ancien bas vieux-francique *krattōn « frotter en raclant », qui s'apparente au moyen bas-allemand kratten, à l'allemand kratzen, à l'anglais régional scrat ; Apparenté à kratzen (« gratter, griffer ») en allemand, kratta (« râteler ») en suédois. Du français sont tirés gratar en occitan et espagnol et grattare en italien.
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Phonétique du mot « gratter »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
gratter grate

Fréquence d'apparition du mot « gratter » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « gratter »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « gratter »

  • Qui accepte de se frotter aux renards pouilleux consent déjà à se gratter.
    Antonine Maillet — Crache à pic
  • On ne peut pas courir et se gratter les pieds en même temps.
    Proverbe malien
  • Le sanglier sait contre quel arbre il peut se gratter.
    Proverbe créole
  • Huit ans après, "Dédééééé" revient. Dédé, c’est ce personnage de la Française des Jeux (FDJ) qui a fait rire les Français : un cochon un peu bêta, star d’un jeu de l’oie à gratter. Le nouveau s’appelle "Dédé revient de loin" : la FDJ a mis en scène le cochon dans l’espace, sur la banquise et sur une plage tropicale. Le jeu avait disparu il y a huit ans, il revient lundi 6 juillet. Entre 2002 et 2012, Dédé a connu plein d’aventures : il a fait du ski, du tennis, de la cuisine, du rodéo… 
    Capital.fr — Le jeu à gratter Dédé fait son retour ! - Capital.fr
  • Laisse se gratter ceux qui ont la gale !
    Dante — La divine comédie
  • Dieu donne la gale, mais il donne les ongles pour la gratter.
    Proverbe créole
  • Qui naît poule aime à gratter.
    Proverbe français
  • Il faut gratter les gens où il leur démange.
    Proverbe français
  • Dieu donne la gale, mais il donne aussi des ongles pour la gratter.
    Proverbe martiniquais
  • Un coq a beau gratter, ça ne donne rien si la poule ne ramasse pas.
    Madeleine Ferron — La Fin des loups-garous
Voir toutes les citations du mot « gratter » →

Images d'illustration du mot « gratter »

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Traductions du mot « gratter »

Langue Traduction
Anglais scratch
Espagnol a la altura
Italien graffiare
Allemand kratzen
Chinois 去抓
Arabe خدش
Portugais arranhar
Russe царапать
Japonais 引っ掻く
Basque urratu
Corse per spaventà
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Synonymes de « gratter »

Source : synonymes de gratter sur lebonsynonyme.fr

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Gratter

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