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Fadaise

Variantes Singulier Pluriel
Féminin fadaise fadaises

Définitions de « fadaise »

Trésor de la Langue Française informatisé

FADAISE, subst. fém.

Gén. au plur.
A.− Propos ou écrit futile qui n'exprime que des lieux communs. Il ne dit que des fadaises (Ac.). (Quasi-)synon. ineptie, sornette (fam.).Son livre est plein de ces fadaises. J'y ai perdu bien du temps (Nerval, Faust,1840, 1repart., p. 106).Eh quoi? Est-ce donc que le froid de la mort déjà circule dans tes veines?... Et mille autres fadaises du même genre (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 79).
Spéc. Galanterie, compliments. Le jeune homme comprit qu'il était indispensable de lui dire quelque chose à l'oreille, une fadaise, une galanterie, n'importe quoi (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 279):
Il faut supposer à une femme une tête bien vide et un grand fonds de sottise, pour se figurer qu'on la charme avec de pareils ingrédiens. Croyez-vous que ce soit bien divertissant de passer sa vie au milieu d'un déluge de fadaises, et d'avoir du matin au soir les oreilles pleines de balivernes? Musset, Il faut qu'une porte,1845, p. 241.
B.− Chose insignifiante, dépourvue d'intérêt, de valeur. (Quasi-)synon. bagatelle, futilité, niaiserie, sottise.[Le comte revint de Gascogne] toujours jeune. Une fadaise, un rien de plus, toutefois, dans sa personne : il était habillé de noir (D'Esparbès, Dern. lys,1898, p. 205).Dans un angle, côté fenêtre, une petite table carrée supportait une regrettable tête de mort qui déparait ce décor un peu sobre, mais exempt de fadaises (Aymé, Brûlebois,1926, p. 48).
Rem. La docum. atteste le dér. rare fadaiserie, subst. fém. Laissons là vos fadaiseries de l'Astrée! dit M. de Beuvre [à Bois-Doré] (Sand, Beaux MM. Bois-Doré, 1858, p. 225).
Prononc. et Orth. : [fadε:z]. Enq. : /fadez/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1560 [éd.] « chose insignifiante; propos sans intérêt, sans valeur » (Calvin, Institution chrétienne, éd. J. D. Benoit, livre 2, chap. 16, § 1 : tout ce qu'on peut disputer n'est que fadaise, si ce nom n'y resonne). Empr. au prov. fadeza, fadeso « sottise, fatuité » (xiiies., v. Levy (E.) Prov.; Rayn.), dér. de fat « fat, fou, sot, imbécile » (fat*) au moyen du suff. -eza (Anglade, p. 379) issu du lat. -ĭtia (cf. Nyrop III, § § 204, 218, 3213, Bourc.-Bourc. § 58 Rem. III, Fouché, p. 282). Fréq. abs. littér. : 65. Bbg. Quem. DDL t. 2 (s.v. fadaiserie).

Wiktionnaire

Nom commun - français

fadaise \fa.dɛz\ féminin

  1. Propos qui n’a aucun intérêt, aucune saveur.
    • Il n'est rien de plus inepte qu'un séminariste ; rien de moins propre à être un jour ce que l'on veut qu'il soit, un pasteur éclairé : ces jeunes gens n'ont la tète remplie que de fadaises mystiques. — (Nicolas Edme Restif de La Bretonne, Monsieur Nicolas, part.1 : Souvenirs d’enfance, an V)
    • Cette gentillesse qui abrégeait les formes et supprimait les fadaises ridicules que tout garçon se croit tenu de débiter à la belle fille dont il essaie de faire sa maîtresse, m'avait séduit. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Et encore bien d’autres bénignités et fadaises que je lui débitais. — (Louis-Ferdinand Céline (Louis-Ferdinand Destouches), Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932 (réédition Gallimard, Folio #28, 2019, page 265)
    • Mais comment ces détestables fadaises ont-elles pu s’accréditer? — (Voltaire, Philosophie, 1825)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

FADAISE. n. f.
Propos qui n'a aucun intérêt, aucune saveur. Il ne dit que des fadaises. Ce sont des fadaises. Fadaises que tout cela!

Littré (1872-1877)

FADAISE (fa-dê-z') s. f.
  • Bagatelle fade ; mot, pensée, discours qui ne signifie rien ou qui exprime quelque chose de si commun que cela ne vaut pas la peine d'être dit. Moi qui n'aime à débattre en ces fadaises-là, Régnier, Sat. VIII. Je prêtai l'oreille pour ouïr les bons discours que je m'imaginais qu'ils feraient ; de tous côtés je n'entendis rien que des vanteries, des fadaises et des contes faits mal à propos, Francion, liv. VI, p. 225. C'est bien pour dire des fadaises que je dis tout cela, Sévigné, 153. Ma cousine, me dit-il, je crois que le nom de fadaises est le plus convenable ; la plupart des choses qu'on fait, qu'on dit et qu'on imprime méritent assez ce titre, Voltaire, Cather. Vadé, préface.

    Absolument, la fadaise, les propos qui sont pures bagatelles. Songez à me répondre, et laissons la fadaise, Molière, Éc. des femm. I, 2.

HISTORIQUE

XVIe s. Tout ce qu'on en peut disputer n'est que fadaise, si ce nom [Dieu] n'y resonne, Calvin, Instit. 385. La nature pour lui apprendre sa mortalité et notre fadeze [faiblesse]…, Montaigne, II, 20. Il n'est point de plus grande fadeze, que de se picquer des fadezes du monde, Montaigne, IV, 44. La trop grande bonté d'un personnage est estimée fadese, De Serres, 39.

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Étymologie de « fadaise »

De l’ancien occitan fadeza, « sottise » de fat, « sot ». Ce dernier est du latin fatuus, « fade » dans le sens de « sot. »
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Fade ; provenç. fadeza, s. f. et fades, s. m.

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Phonétique du mot « fadaise »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
fadaise fadɛz

Fréquence d'apparition du mot « fadaise » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « fadaise »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « fadaise »

  • Communiquer sans émotion, c'est du vice, de la débauche : c'est comme de coucher avec quelqu'un par intérêt... Pourquoi se forcer à dire des fadaises à des gens qu'on méprise ?
    Claude Carrier — Le Refus d'être
  • "Pourquoi "nos ancêtres les Gaulois" est une fadaise ? Et bien parce que Louis XIV n'en avait rien à faire de le savoir. Ce qui comptait c'était ses ancêtres à lui, c'était de remonter à Clovis, comme tous les rois de France", explique l'écrivain au micro de RTL. 
    RTL.fr — "Les Livres ont la parole" : "Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises" de François Reynaert

Traductions du mot « fadaise »

Langue Traduction
Anglais nonsense
Espagnol disparates
Italien senza senso
Allemand unsinn
Chinois 废话
Arabe كلام فارغ
Portugais absurdo
Russe ерунда
Japonais ナンセンス
Basque zentzugabekeria
Corse inutile
Source : Google Translate API

Synonymes de « fadaise »

Source : synonymes de fadaise sur lebonsynonyme.fr

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Fadaise

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