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Bannière

Variantes Singulier Pluriel
Féminin bannière bannières

Définitions de « bannière »

Trésor de la Langue Française informatisé

BANNIÈRE, subst. fém.

A.− HIST. Drapeau militaire féodal.
1. FÉOD. Enseigne quadrangulaire que le seigneur ou chevalier banneret avait le droit de porter à la guerre et sous laquelle se rangeaient ses vassaux. Lever (la) bannière; arborer la bannière; se ranger sous la bannière :
1. C'était bien beau. Une procession de tous les gentilshommes de France avec leurs oriflammes qui rougeoyaient à l'œil. Il y avait ceux à pennon et ceux à bannière. Que sais-je, moi? Le sire de Calan, à pennon; Jean de Châteaumorant, à bannière; le sire de Coucy, à bannière, et plus étoffément que nul des autres, excepté le duc de Bourbon... Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 392.
SYNT. Bannière de France. Celle des anciens rois de France lorsqu'ils allaient à la guerre (Barante, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 2, 1821-24, p. 189). Fief de bannière. Fief de chevalier banneret (Chateaubriand, Ét. hist., 1831, p. 375).
2. P. anal., HÉRALD. En bannière. Manière de disposer les armes en carré, comme les bannières féodales, plus honorable qu'en écusson ou en pointe. Armes, armoiries, écu en bannière.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle.
3. P. méton. Compagnie de vassaux formée par le seigneur banneret et qui se rangeait sous sa bannière.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. ainsi que dans Rob. et Lar. encyclop.
P. ext., terme d'anc. dr. coutumier.Ensemble de personnes habitant dans un quartier. Chef de bannière. Capitaine de quartier dans une ville (Besch. 1845, Lar. 19e, Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e):
2. Dans les sept quartiers de la ville nommés bannières, parce que chacun avait son drapeau et ses couleurs, les citoyens [de Besançon] choisissaient tous les ans vingt-huit notables qui, à leur tour, nommaient quatorze personnes deux par bannière, pour former la magistrature de l'année. A. Thierry, Essai sur l'hist. de la formation et des progrès du Tiers-état,1853, p. 337.
Loc. Cent ans bannière, cent ans civière. En parlant des changements de fortune qui surviennent dans les familles, la civière étant autrefois un instrument des travaux les plus abjects.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixesiècle.
B.− P. ext. Étendard de ralliement.
1. Signe de ralliement d'un mouvement, d'une faction, d'une organisation, dont il symbolise les idéaux. Synon. de drapeau national :
3. « Qu'est-ce que c'est que cette fantaisie? dit ma mère. Tu salues le drapeau à présent? C'est tout à fait inutile. » J'essayai de lui expliquer, mais elle me coupa la parole en me parlant de ma grand'tante qui, elle, avait bravé les baïonnettes des soldats fédéraux plutôt que de s'incliner devant la bannière du Nord. Que de fois on m'avait conté cette histoire! Les soldats en bleu sombre autour de la crinoline indignée, le drapeau tendu en travers de la rue, l'officier à barbe discutant avec la dame rebelle, cette scène était pour moi une des plus importantes de toute la guerre de Sécession. Green, Journal,1932, p. 91.
Bannière étoilée. Drapeau national des États-Unis d'Amérique :
4. Mais à l'élan patriotique se mêlait, ce jour-là, [à Colmar] un autre élément d'enthousiasme : la fraternité d'armes entre Français et Américains. (...). Au centre de la place Rapp submergée de drapeaux tricolores et de bannières étoilées, devant le front de nos troupes et de celles de nos alliés rangées fièrement côte à côte, sous les vivats de la foule alsacienne, (...), je décorai d'abord le général de Lattre, vainqueur de Colmar. De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 151.
Spéc., MAR., vx. Nom du pavillon de poupe. Synon. actuel pavillon.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle.
2. Étendard, généralement suspendu aux branches d'une hampe en T, que l'on porte aux processions et servant à distinguer une paroisse ou une confrérie :
5. C'est la procession qui arrive d'un pas rythmé, la première procession du printemps. − la voilà dans le chemin vert, − elle va passer devant nous. (...). La bannière de la Vierge passe, portée par deux jeunes hommes recueillis et graves. Tous les hommes de Trémeulé et de Toulven la suivent, tête nue, jeunes et vieux, leur feutre bas, ... Loti, Mon frère Yves,1883, p. 270.
Se dit également pour des corporations et plus rarement pour un club :
6. Notre hôtel des Trois Maures était, dit-on, l'ancien palais des Fugger. (...). Nous vîmes à la cathédrale les antiques bannières des métiers : antiques pour le fond de l'étoffe; les figures ont été renouvelées. Bannières cramoisies des tailleurs, bleues des boulangers, vertes des jardiniers, etc. Elles ne servent plus pour l'assemblée ni le combat, mais seulement pour les processions. Les vieilles corporations ont leurs bannières dans ce chœur poudreux, abandonné, près du Siège carlovingien de saint Ulric... Michelet, Journal,1842, p. 439.
Loc. proverbiales
a) La croix et la bannière. Le maximum de cérémonie :
7. « Cela dit, la croix en tête et la bannière du comte venant ensuite, on entra dans la ville en chantant le Te Deum. On alla droit à l'église, et on la réconcilia, en y plantant la croix au plus haut de la tour, on plaça ailleurs l'étendard du comte; et il était juste que la croix précédât et dominât l'étendard, car c'était le Christ qui avait pris la ville. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 44.
Au fig. :
8. − Attendez-moi un instant, dit le voisin en faisant asseoir Octave, je vais faire un bout de toilette. − Je vous en supplie, monsieur, dit Octave en se levant, ne faites point de cérémonies à cause de moi. − Eh! monsieur, s'écria le vieillard avec un sourire, c'est aujourd'hui fête; on sort la croix et la bannière, comme on dit; je ne puis point rester comme je suis là. Ne voyez-vous pas que je suis en cuisinier? Murger, Scènes de la Vie de jeunesse,1851, p. 125.
b) C'est (il faut) la croix et la bannière (pour)... Cela représente beaucoup d'embarras, de difficultés (Gide, Si le grain ne meurt, 1924, p. 431).
3. P. métaph.
a) [En parlant d'une pers., de ses idées, de ses opinions] Synon. de école :
9. Dans le vocabulaire musical du xxesiècle, on a désormais adopté l'expression « école de Vienne » − malgré les autres souvenirs historiques qui y sont attachés − pour signifier que l'on réunit sous la même bannière Arnold Schoenberg et ses deux disciples les plus illustres : Alban Berg et Anton Webern. (...). L'école de Vienne nous propose l'exemple de trois créateurs qui, en deçà des mille liens esthétiques et humains qui les rassemblent, indiquent trois directions parfois divergentes, trois styles parfaitement différenciés, trois œuvres enfin aux visages profondément dissemblables. On en connaît cependant le dénominateur commun : ... G. Samuel, Panorama de l'art musical contemp.,1962, p. 203.
b) [Dans un cont. pol.] Synon. de parti :
10. ... c'est en France que peut s'opérer la contre-révolution, et que le système atroce qui règne doit favoriser le retour à l'ancien régime; mais qu'il faut offrir au peuple une bannière sous laquelle il puisse se rallier. Sénac de Meilhan, L'Émigré,1797, p. 1693.
c) Au fig. Signe de ralliement :
11. Aux temps naïfs où le tyran rasait des villes pour sa plus grande gloire, où l'esclave enchaîné au char du vainqueur défilait dans les villes en fête... devant des crimes aussi candides, la conscience pouvait être ferme, et le jugement clair. Mais les camps d'esclaves sous la bannière de la liberté, les massacres justifiés par l'amour de l'homme ou le goût de la surhumanité, désemparent, en un sens, le jugement. Camus, L'Homme révolté,1951, p. 14.
Loc. Se ranger sous la bannière de... Partager les idées de..., adhérer au parti de... :
12. On sent qu'un changement de régime n'amènerait rien de neuf, et précisément parce que tout le monde crie contre l'Empire, je crois l'Empire solide. On ne trouverait pas vingt hommes pour se ranger sous une bannière, le mot d'ordre manque à tous les partis; ... Flaubert, Correspondance,1868, p. 363.
C.− [P. anal. de forme (sans valeur symbolique)] MAR. Voiles en bannière. Voiles non fixées du bas, dont les écoutes sont larguées ou cassées et qui flottent librement. Larguer les voiles en bannière :
13. Pour faciliter le séchage des voiles en rade, on peut, lorsqu'il n'y a aucune brise, les larguer en bannière au lieu de les larguer sur les cargues. J. Galopin, Cours de lang. mar.,Matelotage et technol., 1925, p. 21.
P. méton.
Autrefois, manière d'effectuer des signaux convenus en laissant voltiger les perroquets et les cacatois.
Rem. Attesté dans Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Quillet 1965.
Par calme plat, manière de hisser des pavillons pour effectuer des signaux convenus.
Rem. 1. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. ainsi que dans Lar. 20eet Quillet 1965.
Rem. 2. La lang. de la pêche connaît le sens « longueur de la ligne comprise entre l'extrémité de la canne et le flotteur » :
14. Et faire vite, car le garbeau ne traîne pas. Une mouche artificielle, (...) cela n'a pas de goût, on appelle ça un « leurre » : le chevesne l'a tôt recrachée (...). Ce grand pendard de fil, cette bannière démesurée tord sur l'eau des méandres avachis... Genevoix, La Boîte à pêche,1926, p. 60.
Rem. 3. Peut-être s'agit-il d'un emploi méton. de bannière, drapeau très allongé, s'étendant entre la hampe et son extrémité (souvent terminée par des ornements).
D.− Pop. Chemise, pan de chemise :
15. ... elle [Clémence] rabattait le pan de devant [de la chemise d'homme] et le plissait également à larges coups. − Ça, c'est la bannière! dit-elle en riant plus fort. Zola, L'Assommoir,1877, p. 512.
PRONONC. ET ORTH. : [banjε:ʀ]. Ortho-vert 1966, p. 258, signale que ,,la finale -anière ne prend qu'un n : casanière... sauf dans bannière``.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Fin xiies. dr. féod. « enseigne sous laquelle le seigneur faisait marcher ceux qui lui devaient le service militaire » (Lambert Le Tort, A. de Bernay, Alexandre, éd. H. Michelant, 184, 14 dans T.-L. : Ja de millor de vus nen ert lance brisie Ne fors escus saisis ne baniere lacie); 2emoitié xiiies. p. ext. « ensemble des vassaux rangés sous cette enseigne » (Gaufrey, éd. F. Guessard et P. Chabaille, 96, ibid. : Deus mile Sarrasins avoit en sa baniere); 2. ca 1209 « symbole » (Reclus de Molliens, Miserere, éd. van Hamel, 93, 8, ibid. : Chil − Lucifer − porte d'orguel le baniere); 1erquart xiiies. « parti, signe de ralliement » (G. de Coincy, Mir. Notre-Dame, 1937 dans IGLF Litt. : Nostre Dame est nostre fiance Nostre refuiz, nostre estandars, Nostre enseigne, nostre baniere); employé couramment dans l'expr. fam. se ranger sous la bannière de qqn « se ranger de son parti » 1835 (Ac.); 3. 1557 « drapeau d'une confrérie religieuse que l'on porte dans les processions » (L. Deschamps de Pas, Inventaire des ornements, reliquaires de l'église collégiale de Saint-Omer : Deux vexilles ou bannières de soie changeant); d'où 1690 fig. et iron. (avec) la Croix et la Banniere « (avec) beaucoup de cérémonies » (Fur.); 4. a) xvies. mar. p. anal. « pavillon de la poupe d'un vaisseau » (Ant. de Conflans, Les faits de la marine et navigaige dans Jal1: La nef du Roy ou de son Admiral et lieutenant, si ledit seigneur − Roi − n'y estoit en personne, portera la Bannière ordinairement en la hune que l'on appelle gabie en Leuant); 1690 spéc. [voile] perroquet en bannière (Fur.); b) 1612 hérald. p. anal. en bannière (écu, armes) « de forme carrée, comme les bannières féodales » (Favyn, Hist. de Navarre, liv. XI, p. 621 dans Trév. 1752 : Je n'ai vû en tout Paris qu'un écu en banniére, en la rue de Joüi sur une porte); c) 1828-29 pop. « pan de chemise » (F. Vidocq, Mémoires de Vidocq, t. 3, p. 335 : comme j'étais ce qu'on appelle en petite tenue de dragon, c'est à dire le paniau volant ou la bannière au vent, je me retirai bien vite). Prob. dér. de ban*; le suff. -ière* indique que ce mot désignait peut-être à l'orig. le lieu où était planté l'enseigne, symbole du droit de ban. Le recours à l'hyp. d'un terme prélittéraire *bandiere issu du germ. occ. *banda « signe » corresp. au got. bandwa (bande* « troupe ») croisé avec bannir* (EWFS2, Kluge20s.v. Banner) n'est nécessaire ni phonétiquement ni sémantiquement. De même que pour bannir/bandir, il semble que l'on peut distinguer deux filons distincts : ban/bannière et got. bandwa, bandwo « signe », d'où le lat. médiév. bandum, bandus « labarum » (xes., CGL, V, 505, 7) et les dér. rom. (prob. avec infl. du fr. bannière) : a. prov. bandiera « bannière » (xiiies. dans Rayn.), d'où prob. l'ital. bandiera « id. » (xiiies. dans DEI), v. bandière.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 528. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 161, b) 754; xxes. : a) 657, b) 455.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 326, 351, 450. − Goug. Mots t. 2 1966, p. 143. − Rog. 1965, p. 102. − Sain. Lang. par. 1920, p. 141.

Wiktionnaire

Nom commun - français

bannière \ba.njɛʁ\ féminin

  1. (Féodalité) Enseigne que le seigneur de fief avait droit de porter à la guerre et sous laquelle se rangeaient les vassaux qu’il y conduisait.
  2. (Par extension) Enseigne ; étendard.
    • Les petites bannières blanches viennent de grimper au sommet des minarets, annonçant l'heure méridienne de l’oûli, quand nous passons sous la voûte sombre de la grande porte de Casablanca. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 27)
  3. (Marine) (Vieilli) (Désuet) Pavillon qui indiquait à quelle nation appartenait le navire qui l’arborait.
    • Trafiquer sous la bannière de France. Arborer la bannière.
    • Voile en bannière : (Marine) Voile déployée dont la partie inférieure n’est retenue par aucun cordage.
  4. Sorte d’étendard que l’on porte aux processions et qui sert à distinguer une paroisse ou une confrérie.
    • […] des frères de charité avec leurs dalmatiques rouges, dont l’un portait une bannière et l’autre la lourde croix d’argent, riaient en dessous, s’amusaient à se bourrer le dos de coups de poing. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
  5. (Par métonymie) (Administration, Féodalité) En Albanie, Mongolie et Touva, territoire relevant de l’autorité d’un seigneur.
    • Ils rappelaient des cas de personnes punies par leurs familles elles-mêmes, de familles entières châtiées par le village et même de villages entiers punies par un groupe de village, ou par la bannière. — (Ismaïl Kadare, Avril brisé, 1978 ; traduit de l’albanais par Jusuf Vrioni, 1982, page 18)
  6. Signe ou insigne partisan ; parti.
    • Une guerre au service d’une grande idée est la seule susceptible d’être comprise par un Berbère, c’est la guerre sainte, celle qui, sous le nom de djehad, permit aux Arabes d’enrôler les indigènes nord-africains sous les bannières de l’Islam […] — (René Pottier, Saint Augustin le Berbère, Lanore, 2006, page 249)
  7. (Informatique) Court texte renvoyé par un serveur avant la demande d’identification de l’utilisateur.
    • La bannière du serveur FTP.
  8. (Informatique, Internet) Zone d’écran plus haute que large, à vocation publicitaire, informative ou décorative, située sur un des côtés de la page d’un site.
  9. (Publicité) Forme abrégée de bannière publicitaire.
  10. (Héraldique) Meuble représentant l’enseigne du même nom dans les armoiries. Elle est généralement représentée carrée, attachée à une lance et orientée à senestre. Certains illustrateurs utilisent à tort le guidon comme représentation (drapeau rectangulaire étroit et long à l’extrémité fendue). Elle est parfois dite enverguée quand une barre horizontale est utilisée pour maintenir le tissu tendu. On la dit frangée quand la bordure est faite de fils. Par commodité, il arrive qu’elle soit orientée à dextre quand son déploiement à senestre n’est pas faisable (un autre meuble gêne, le mât est trop près du flanc senestre, un espace vide apparaît dans l’écu…) mais ce n’est jamais blasonné. À rapprocher de étendard, gonfanon, guidon, oriflamme, pavillon et pennon.
    • D’or aux trois bannières enverguées d’azur rangées en fasce, au chef de gueules chargé d’un lion léopardé d’argent, qui est de la commune de Chessy-les-Mines du Rhône → voir illustration « armoiries avec 3 bannières »
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

BANNIÈRE. n. f.
Enseigne, étendard. Il signifiait particulièrement autrefois l'Enseigne que le seigneur de fief avait droit de porter à la guerre et sous laquelle se rangeaient les vassaux qu'il y conduisait. Fig. et fam., Se ranger sous la bannière de quelqu'un, Se ranger de son parti. Il se disait encore du Pavillon qui indiquait à quelle nation appartenait le bâtiment qui l'arborait. Trafiquer sous la bannière de France. Arborer la bannière. On dit maintenant PAVILLON. Il se dit aussi d'une Sorte d'étendard que l'on porte aux processions et qui sert à distinguer une paroisse ou une confrérie. La croix et la bannière. La bannière d'une paroisse. La bannière d'une confrérie. Par extension, Il se dit de l'Étendard d'une société, d'une corporation. Fig. et fam., Aller au-devant de quelqu'un avec la croix et la bannière, Aller le recevoir avec appareil. Il a fallu pour le décider la croix et la bannière, Il a fallu le beaucoup prier pour lui faire accepter une invitation, on a eu beaucoup de peine à le déterminer à prendre un parti ou à faire une démarche.

Littré (1872-1877)

BANNIÈRE (ba-niê-r') s. f.
  • 1Enseigne, étendard. Contre le croissant déployant leur bannière, Voltaire, Tancr. III, 4.

    La bannière de France, drapeau de nos anciens rois lorsqu'ils allaient à la guerre, et qui était parsemé de fleurs de lis.

  • 2 Fig. La Discorde… En tout lieu… déploya ses bannières, Boileau, Sat. XI.

    À bannière levée, avec une hostilité ouverte. Mme de Soubise fortifiait ainsi son crédit auprès de Mme de Maintenon, qu'autrement elle eût eue contre elle à bannière levée, Saint-Simon, 197, 108.

    Se ranger sous la bannière de quelqu'un, se ranger de son parti, agir dans le même esprit.

  • 3 Terme de marine. Pavillon qui indique la nation à laquelle appartient un bâtiment. On dit aujourd'hui pavillon. L'article 4e du traité de 1666 portant que les Français qui seront pris sous quelque bannière que ce soit, seront mis en liberté, je veux que vous insistiez contre la prétention que les corsaires [d'Alger] ont de faire esclaves ceux de mes sujets qu'ils trouveront sur les vaisseaux étrangers, Lettre de LOUIS XIV à Duquesne dans JAL.

    Bannière de partance, pavillon que l'on met à la poupe du vaisseau, pour faire signal à l'équipage qui est à terre de venir s'embarquer.

    Bannière de conseil, bannière blanche que l'amiral fait arborer en poupe, quand il veut prendre avis de capitaines.

  • 4Étendard que l'on porte aux processions, et qui sert à distinguer une paroisse ou une confrérie. Illustre porte-croix, par qui notre bannière N'a jamais en marchant fait un pas en arrière, Boileau, Lutr. V. Les processions se battaient les unes contre les autres pour l'honneur de leurs bannières, Voltaire, Louis XIV, 2.

    Fig. Aller au-devant de quelqu'un avec la croix et la bannière, avec un grand appareil. Il faut la croix et la bannière pour etc. il faut faire les plus grandes cérémonies pour…

  • 5Dans les temps féodaux, compagnie de vassaux que le seigneur faisait assembler pour servir le roi à la guerre.

    Chef de bannière, capitaine de quartier dans une ville.

  • 6 Terme de marine. Voile en bannière, voile dont les écoutes larguées ou cassées permettent que le vent l'enlève.
  • 7 Terme de blason. Armes en bannière, armes carrées, plus honorables qu'armes en écusson ou pointe.

    PROVERBE

    Cent ans bannière, cent ans civière ; c'est-à-dire la même famille qui portait il y a cent ans la bannière porte maintenant la civière, et réciproquement.

HISTORIQUE

XIIe s. Ot Baligans sa banere fermée, Ronc. p. 144. Jusqu'à Paris irons baniere desploïe, Sax. XXXII.

XIIIe s. Et quant il seroient tout apresté de combattre, si lairoient lor bannieres cheoir et se tenroient coi, Chron. de Rains, 23. Si trovons en nostre acordance, Que Faus-semblant et Astenance Avec tous ceus de lor baniere Assaudront la porte derriere, la Rose, 10757. Nous avions bien perdu trente cinq chevaliers touz baniere portans, de la cour de Champaingne, Joinville, 261. En ses banieres portoit les armes l'empereur qui l'avoit fait chevalier, Joinville, 221. Hugue de Trichastel, seigneur de Conflans, qui estoit avec moi à baniere, Joinville, 225. Un mien escuier qui s'en estoit fui à tout [avec] ma baniere et estoit revenu à moy, me bailla un mien roncin [cheval], sur quoy je monté, Joinville, 226.

XIVe s. Li pieton vont devant, les banieres au vent, Baud. de Seb. VI, 158.

XVe s. Adonc le sire de Beaumont monta sur un coursier et fit chevaucher sa banniere, Froissart, I, I, 103. Il envoya par le grand escuyer querir une banyere de trompette pour lui faire une cotte d'armes, Commines, IV, 7. Il vouloit que le roy fit hausser par tout la banniere du petit duc que le seigneur Ludovic tenoit entre ses mains, Commines, VIII, 4.

XVIe s. Ce tailleur avoit si bien accoutumé à faire la banniere [voler de l'étoffe], qu'il ne se pouvoit garder d'en faire de toutes sortes de drap, et de toutes couleurs, Despériers, Contes, XLVIII. Item de ceux qui pouvoient porter banniere (qui estoyent enseignes quarrées) et de ceux qui ne pouvoient porter que pennon, Lanoue, 227. Si le dit seigneur [amiral] veut que les nefs mectent les bateaulx en mer, mectra deux bandieres à pouppe, Ant. de Conflans, dans JAL.

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France Terme

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FranceTerme, Délégation générale à la langue française et aux langues de France

Étymologie de « bannière »

Bourguig. banneire ; wallon banîre ; provenç. bandiera, baneira ; espagn. bandera ; portug. bandeira ; ital. bandiera ; du bas-lat. bandum, drapeau (voy. BANDE 1 et 2). L'allemand moderne Panier, bannière, a été pris du français, plusieurs mots français s'étant introduits en allemand dans le moyen âge par les versions de poëmes de chevalerie.

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(XIIe siècle) Peut-être de ban, « ordre » (et par extension ensemble des vassaux convoqués à la guerre), d’abord « lieu où était plantée l’enseigne, symbole du droit de ban ».
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « bannière »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
bannière bɑ̃njɛr

Fréquence d'apparition du mot « bannière » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « bannière »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « bannière »

  • La faucille et le marteau pour les communistes ! La croix et la bannière pour les chrétiens ! Le sabre et le goupillon pour les rois !
    Denis Guedj — Le théorème du perroquet
  • Les rapports citent une déclaration de la municipalité selon laquelle la mise en place de la bannière nécessite une approbation, et « malheureusement, nous ne pouvons pas déroger aux règles avec quiconque cherchant à mettre en place un panneau ».
    The Times of Israël — La municipalité de Jérusalem recouvre la bannière LGBT à l'ambassade américaine | The Times of Israël
  • 1957 Boston Celtics (bannière n ° 1)
    Breakingnews.fr — Chaque anneau du championnat des Celtics de Boston de la bannière 1 au 17
  • La police enquêtant sur un fan de football de Burnley qui a affrété un avion et a fait voler une bannière “ White Lives Matter ” au-dessus du stade Etihad a déclaré qu’aucun crime n’avait été commis.
    News 24 — Aucun crime n'a été commis lorsque la bannière «White Lives Matter» a été volée au-dessus du stade Ethiad, selon la police - News 24
  • La faucille et le marteau pour les communistes ! La croix et la bannière pour les chrétiens ! Le sabre et le goupillon pour les rois !
    Denis Guedj — Le théorème du perroquet
  • Sa bannière très colorée qui attire le regard a séduit le jury.
    Lot. Exposition à Pomarède, non loin de Puy-l'Evêque : « L'art et la bannière » | Actu Lot
  • Après fusion, la liste Les Républicains de Pierre Bac, 20,71 % (673 voix) au premier tour, a ramené sous la bannière Limoux Renouveau, les centristes de Sylvie Cabanas.
    ladepeche.fr — Municipales : les Républicains et les centristes sous la bannière Limoux Renouveau - ladepeche.fr
  • 1957 Boston Celtics (bannière n ° 1)
    Breakingnews.fr — Chaque anneau du championnat des Celtics de Boston de la bannière 1 au 17
  • Les rapports citent une déclaration de la municipalité selon laquelle la mise en place de la bannière nécessite une approbation, et « malheureusement, nous ne pouvons pas déroger aux règles avec quiconque cherchant à mettre en place un panneau ».
    The Times of Israël — La municipalité de Jérusalem recouvre la bannière LGBT à l'ambassade américaine | The Times of Israël

Traductions du mot « bannière »

Langue Traduction
Anglais banner
Espagnol bandera
Italien banner
Allemand banner
Portugais bandeira
Source : Google Translate API

Synonymes de « bannière »

Source : synonymes de bannière sur lebonsynonyme.fr

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