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Dorer

Définitions de « dorer »

Trésor de la Langue Française informatisé

DORER, verbe trans.

A.− TECHNOL. et usuel. Recouvrir d'or, d'ornements dorés.
1. Recouvrir (une surface, un objet) d'une mince couche ou d'une substance ayant l'apparence de l'or. Dorer un cadre, un calice; dorer (qqc.) au cuivre, au mercure. M. Roseleur conseille deux bains [pour la dorure] : l'un pour dorer à chaud les menus objets, l'autre pour dorer à froid les grandes pièces (Fontaine, Électrolyse,1885, p. 129).
Spécialement
a) RELIURE. Dorer (un livre) sur tranche. Recouvrir d'une couche d'or la (les) tranche(s) d'un livre, pour lui (leur) donner plus d'élégance et la (les) protéger de la poussière.
Rem. Cet emploi est surtout attesté au part. passé. Je feuilletais dernièrement « le Mérite des Femmes », dans un joli exemplaire relié en maroquin cerise et doré sur tranches (France, P. Nozière, 1899, p. 143).
b) PHARM., vx. Dorer une pilule. ,,La recouvrir d'une mince feuille d'or pour qu'on puisse la prendre sans en sentir le goût`` (Ac. 1878-1932).
Au fig. Dorer la pilule (à qqn). Présenter d'une manière agréable et flatteuse une mauvaise nouvelle, une remarque désobligeante ou un événement déplaisant :
1. Mais Armand, lui, était depuis longtemps débarrassé de la foi chrétienne, les philosophies ne lui apparaissaient donc guère que comme des systèmes destinés à dorer la pilule, et de plus en plus il s'intéressait à la seule pilule qu'on cherchait à lui dissimuler. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 238.
Rem. On rencontre ds la docum. la forme inhabituelle dorer les pilules de + subst. Que dire encore contre la culture, si elle parvient à nous dorer les pilules de la vie quotidienne (Montherl., Lépreuses, 1939, p. 1404).
2. Recouvrir, garnir d'ornements dorés, de dorures. Pour vingt cinq mille francs, il [l'architecte] dora quatre salons! (Balzac, Pts bourg.,1850, p. 156).À quoi songeait Gerson en voulant qu'on dorât D'un galon le bonnet carré du doctorat? (Hugo, Âne,1880, p. 261).
B.− P. anal. Donner l'apparence, la couleur, les reflets ou l'éclat de l'or.
1. CUISINE
a) Badigeonner de jaune d'œuf délayé (une préparation culinaire) afin d'obtenir une apparence dorée après cuisson. Dorer un pâté, un gâteau (Ac.).
b) Faire dorer. Faire prendre une teinte dorée (à un aliment) en (le) soumettant à l'action du feu. Faire dorer (qqc.) à la poêle, au four; faire dorer une volaille, des oignons. (Quasi-)synon. faire revenir, faire rissoler.Enlever soigneusement les peaux recouvrant le râble. Le larder, saler, poivrer. Le faire dorer au four avec du beurre (Encyclop. de la grande et petite cuis., Paris, Ed. Rombaldi, 1959, p. 144).
Emploi pronom. à sens passif. Alors, dans le bien-être de la petite salle, à la chaleur des bourrées, à l'odeur du faisan qui achevait de se dorer devant la flamme, sa figure de fauve [de Goudeloup] sembla s'adoucir (A. Daudet, R. Helmont,1874, p. 124).Une omelette à l'ail, un lard frit qui se dore (Jammes, De tout temps,1935, p. 17).
2. [L'agent est directement ou indirectement une source lumineuse] Donner la couleur ou l'éclat de l'or à (quelque chose).
a) [Le compl. désigne une chose] Une profusion de rayons fauves (...) viennent nous frapper en face et dorer les visages d'un hâle de lumière (Genevoix, Nuits de guerre,1917, p. 17).Les rideaux de soie jaune dorent tous les reflets des meubles (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 149):
2. L'arbre était un grand tilleul argenté, un géant superbe, à moitié dépouillé déjà de ses feuilles. Mais le soleil le dorait encore délicieusement, et toute une poussière d'astre tombait de ses branches, en une pluie tiède. Zola, Travail,t. 2, 1901, p. 302.
Emploi pronom. à sens passif. N'empêche que les Genevet, dès que leurs abricots se dorent un peu, deviennent extraordinairement taciturnes (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 56).
b) [Le compl. désigne un attribut physique de la pers. : regard, visage, etc.] L'aube de l'éternité blanchissait déjà son front [de Véronique], et dorait son visage de teintes célestes (Balzac, Curé vill.,1839, p. 284):
3. Si les émotions violentes ont le pouvoir (...) de verdir les figures lymphatiques, ne faut-il pas accorder au désir, à la joie, à l'espérance, la faculté d'éclaircir le teint, de dorer le regard d'un vif éclat... Balzac, Les Secrets de la princesse de Cadignan,1839, p. 324.
c) [Le compl. désigne une pers. ou une chose] Donner un hâle (à quelqu'un), une patine (à quelque chose). Un soleil étranger avait lui Sur sa tête [d'Albertus] et doré d'une couche de hâle Sa peau d'Italien naturellement pâle (Gautier, Albertus,1833, p. 165).Le soleil ardent lui dorait la peau [à Naïs], lui mettait au cou une large collerette d'ambre (Zola, N. Micoulin,1884, p. 18).
Emploi pronom. réfl., fam. Se dorer au soleil. S'exposer au soleil dans l'intention de bronzer. P. métaph. La chapelle se dorait au soleil (Queneau, Pierrot,1942, p. 221).
P. métaph. [En parlant de la voix] Rendre chaud et prenant. Elle [May] a un son de voix qui dore ses paroles (Colette, Entrave,1913, p. 62).Elle parle, en le dorant de son accent, un français exact et fin (Romains, Hommes bonne vol.,1939, p. 186).
C.− P. métaph. ou au fig. [P. réf. à la valeur de l'or, et à son attrait]
1. Embellir, améliorer matériellement ou spirituellement. N'ayant pas souvent de grandes joies à donner, dorer les petites surprises, les présenter comme un événement (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 206).Je déterrai cette religion féroce et je la fis mienne pour dorer ma terne vocation (Sartre, Mots,1964, p. 148).
2. Donner des apparences flatteuses, trompeuses. Mais la gloire, la gloire passe, Et n'en dore que quelques-uns! (Rostand, Musardises,1890, p. 27).
Rem. La plupart des dict. attestent doroir, subst. masc. a) Vx. Petit bijou féminin. b) Petite brosse servant à dorer la pâtisserie.
Prononc. et Orth. : [dɔ ʀe], (je) dore [dɔ:ʀ]. Ds Ac. dep. 1694. Rouss.-Lacl. 1927, p. 144 croit que de il dore à dorer [ɔ] ,,devient`` [o]. Homon. dormir (je dors, ...). Étymol. et Hist. Ca 1130 helmes dorez (Le Couronnement de Louis, éd. E. Langlois. 276); xiiies. dont se tarte voloit dorer (Du prestre qu'on porte, éd. Montaiglon et Raynaud, IV, p. 3, 69). Du b. lat. deaurare « dorer », lui-même dér. de de (préf. à valeur intensive) et du b. lat. aurare « dorer », dér. de aurum « or ». Fréq. abs. littér. : 442. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 681, b) 872; xxes. : a) 734, b) 386.
DÉR.
Dorage, subst. masc.a) Action de recouvrir d'or (un bijou, un objet, une surface); résultat de cette action. Le dorage de l'argent à froid. b) Action de dorer une pâtisserie (attesté ds la plupart des dict. gén.). [dɔ ʀa:ʒ]. 1resattest. 1752 terme de chapellerie et de pâtisserie (Trév. Suppl.); de dorer, suff. -age*.
BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 30 (s.v. dorage).Gottsch. Redens. 1930, p. 147, 240. − Guiraud (P.). Le Champ morphosém. du mot tromper. B. Soc. Ling. 1968, t. 63, pp. 96-109. −Rog. 1965, p. 15. − Quem. Fichier. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 123. − Tournemille (J.). Au jardin des loc. fr. Vie Lang. 1953, pp. 349-350.

Wiktionnaire

Verbe - ancien français

dorer \Prononciation ?\

  1. Dorer.
    • li henap d’argent doré — (Lancelot, ou le Chevalier de la charrette, manuscrit 794 français de la BnF, f. 30v., 3e colonne, circa 1180.)

Verbe - français

dorer transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Revêtir un objet d’une mince pellicule d’or.
    • Précisément, mademoiselle, la grâce vient des proportions exactes entre les stylobates, les plinthes, les corniches et les ornements ; puis je n’ai rien doré, les couleurs sont sobres et n’offrent point de tons éclatants. — (Honoré de Balzac, Histoire de la Grandeur et de la Décadence de César Birotteau, 1837, chapitre premier)
  2. (Poétique) (Figuré) Jaunir, éclairer d'une lumière jaune.
    • Le jour venait. […]. Les pailles, dont les couches épaisses recouvraient entièrement le sol de la cour, se doraient peu à peu d'un jaune pâle sous la lueur grandissante du crépuscule. — (Jules Case, La Fille à Blanchard, 1886)
  3. Mûrir ou faire mûrir.
    • Le soleil dore les moissons.
    • Les moissons commencent à se dorer.
  4. (Cuisine) Étaler une couche de jaune d’œuf délavé sur un article à passer au four.
    • Dorer un pâté, un gâteau.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

DORER. v. tr.
Revêtir un objet d'une mince couche d'or. Dorer un calice, de la vaisselle, un plafond, le cadre d'un tableau. Dorer sur cuir. Dorer à petits fers, à petits filets. Dorer au feu. Dorer au mercure. Un livre doré sur tranche. Le vermeil est de l'argent doré. En termes de Pharmacie, Dorer une pilule, La recouvrir d'une mince feuille d'or pour qu'on puisse la prendre sans en sentir le goût. Fig. et fam., Dorer la pilule, Employer des paroles flatteuses pour déterminer une personne à faire ou à accepter quelque chose qui excite sa répugnance. On lui a si bien doré la pilule qu'il s'est résolu à faire ce qu'on voulait. Il signifie aussi Consoler d'une disgrâce, d'un refus, en l'accompagnant de promesses et de paroles bienveillantes. On lui a doré la pilule pour lui adoucir ce refus. Il sait dorer la pilule. Poétiq. et fig., Le soleil dore la cime des montagnes, des arbres, Il l'éclaire de ses rayons. Cela se dit surtout du Soleil quand il se lève ou quand il se couche. On dit aussi Le soleil dore les moissons, Le soleil jaunit les moissons, en les faisant mûrir; et dans un sens analogue, Les moissons commencent à se dorer. En termes de Pâtisserie, il signifie Revêtir d'une couche de jaune d'œuf délavé. Dorer un pâté, un gâteau. Le participe passé

DORÉ, ÉE, se dit adjectivement des Choses qui sont d'un jaune brillant. Des cheveux d'un blond doré. Du pourpier doré. Des carpes dorées. On dit de même Un jaune doré. Fig., Il a la langue dorée, c'est une langue dorée, se dit de Quelqu'un qui a la parole facile, élégante, propre à séduire. Fig., Vers dorés, Vers sentencieux attribués à Pythagore. La légende dorée, L'histoire des saints écrite par Jacques de Voragine.

Littré (1872-1877)

DORER (do-ré) v. a.
  • 1Couvrir d'or moulu ou d'or en feuilles. Dorer un calice. Dorer à la pile. L'opulence a doré Jusqu'à ta couchette, Béranger, Lisette.

    Cet homme est fin à dorer, il est très fin, par allusion à l'or qui doit être très fin pour être employé en dorage.

    Terme de pharmacie. Dorer une pilule, la recouvrir d'une mince couche d'or pour que le goût n'en soit pas senti.

    Fig. Dorer la pilule, adoucir par des paroles flatteuses les regrets que cause une chose désagréable. Le seigneur Jupiter sait dorer la pilule, Molière, Amph. III, 11. La pilule, à vrai dire, était assez amère ; Mais il sut la dorer, et, pour me satisfaire, D'un bon contrat de quatre mille écus Il augmenta la dot…, La Fontaine, Contrat.

    Fig. Dorer les fers, cacher sous quelque apparence ce qu'une servitude a de déplaisant ou de honteux. Toute autre liberté n'est qu'un long esclavage Qui cache ou qui dore ses fers, Corneille, Imit. I, 21.

    Absolument. Dorer sur bois, appliquer de l'or sur des morceaux de sculpture, comme cadres pour tableaux, pieds de table, etc.

    Dorer sur tranche, appliquer de l'or sur la tranche d'un livre.

    Terme de tireur d'or. Appliquer plusieurs couches d'or en feuilles sur un lingot d'argent.

  • 2Donner une teinte d'or. Les rayons du soleil doraient le sommet des montagnes, Fénelon, Tél. III. Dès que l'aurore vint dorer l'horizon, Ulysse prit sa tunique et son manteau, Fénelon, t. XXI, p. 337. Des couleurs du matin tu dores les coteaux, Lamartine, Méd. II, 23.

    Le soleil dore les moissons, c'est-à-dire les jaunit en les faisant mûrir.

    Fig. [ô vie !] Que tu sais bien dorer ton magique lointain ! Qu'il est beau l'horizon de ton riant matin ! Lamartine, Harm. IV, 11.

    Terme de pâtisserie. Étendre du jaune d'œuf délayé sur de la pâtisserie.

    Terme de marine. Dorer un vaisseau, l'enduire de suif à l'extérieur.

  • 3Se dorer, v. réfl. Être enduit d'une couche d'or. Le bronze se dore avec la pile électrique.

    Prendre une teinte d'or. Les moissons, les raisins, les champs se dorent.

    Fig. De vouloir sottement que mon discours se dore Aux dépens d'un sujet…, Régnier, Sat. VI.

HISTORIQUE

XIIe s. [Il] Ceint Durandart dont li poins [la poignée] fu dorez, Ronc. p. 36.

XIIIe s. Quens Tibaut doré d'envie, De felonie fretté, De faire chevalerie N'estes vous mie alosé, Hues de la Ferté, Romancero, p. 187. Cest oignement que ci veez, De quoi estes oinz et dorez, Fabliaux mss. n° 7996, dans LACURNE. De rechief que lormier [selliers] puissent bien dorer et estamer toute bone œuvre, Liv. des mét. 362.

XIVe s. Ains n'i ot traïson faite ne devisée, Ne receü argent, ne monnoie dorée, Guesclin. 8389. Veoir ne pui [je ne peux] la dorée toison, Ne les Indes ne de Rouge mer onde, Machaut, p. 132.

XVe s. Ils ouvrirent le casier, où ils trouverent le pauvre prisonnier, doré et empapiné d'œufs, de fromage et de lait et autres choses plus de cent, Louis XI, Nouv. LXXIII.

XVIe s. Les roynes à cousté de leurs roys ; la dorée sus le carreau jaulne, l'argentée sus le carreau blanc [aux échecs], Rabelais, Pant. V, 24. Comment, seigneurs, refusez vous à ouïr un personnage qui a le langage si bien doré ? Amyot, Démosth. 36. Les peinctures de quoy la poesie a embelly l'aage doré, Montaigne, I, 235. On n'oseroit quasi comparoistre en bonne compagnie, qu'on ne soit doré comme un calice, Lanoue, 161. Sa liberalité y estoit sur-tout très necessaire ; d'aultant que s'il n'eust amplement doré ses parolles, il n'eust pas…, Carloix, X, 21. L'urine est dorée et jaune, Paré, Introd. 16. Les mots et sentences dorées, Pasquier, Recherches, p. 512, dans LACURNE. Je faisoye un somme doré [excellent], Sans point la nuit me resveiller, l'Amant rendu cordelier, p. 526, dans LACURNE.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

DORER, v. act. (Mar.) c’est donner le suif à un vaisseau. Voyez Espalmer. (Z)

Dorer, c’est en général couvrir d’or. On applique l’or sur les métaux, les bois, le papier, & presque toutes sortes de substances acres. Voyez les articles suivans, & l’article Dorure.

Dorer sur cuir, est l’art d’appliquer l’or sur cette matiere, & d’en fabriquer des tapisseries ; ce qui se fait en les imprimant d’abord entre une planche de bois gravée en creux, comme les cachets ou les poinçons des médailles ; & une autre contre-planche enduite de ciment, auquel on a fait prendre la forme de la gravure, en l’imprimant dessus ; ensorte que la planche de ciment rapporte en relief le dessein de celle qui est gravée en creux, comme l’empreinte d’un cachet. On imprime la peau de cuir entre la planche de bois gravée en creux, & entre celle de ciment qui est en relief, ce qui lui fait prendre la même forme. On se sert pour imprimer, d’une presse semblable à celle des imprimeurs en taille-douce, voyez Imprimeur en taille-douce, & la fig. 5, Pl. du Doreur sur cuir. Cette presse consiste en deux montans assemblés dans les traverses d’un chassis qui sert de base à la machine, où ils sont affermis chacun par deux étais ou jambes de force.

Chaque montant est percé de deux trous, pour recevoir les tourillons des rouleaux entre lesquels passent les planches que l’on veut imprimer. Ces trous sont garnis de boîtes & de pieces de carton, &c. comme ceux de la presse en taille-douce, voyez Presse en taille-douce. Ces rouleaux sont mus de même par deux moulinets attachés au rouleau supérieur.

Après que les cuirs sont imprimés, on dore ou argente les endroits qui doivent être dorés ou argentés, soit les fonds ou les reliefs, & on peint à l’huile ceux qui doivent être peints. Les couleurs doivent être à l’huile, aussi-bien que les assietes de l’or & de l’argent ; des couleurs en détrempe ne tenant point sur le cuir.

La figure premiere de la Planche du Doreur sur cuir, représente un ouvrier qui peint une peau après qu’elle a été imprimée ; il a sur son établi les vases qui contiennent les couleurs qu’il employe.

La figure 2 argente sur l’assiete dont le cuir est peint ; elle prend les feuilles d’argent avec les pincettes d’ébene, fig. 8, à la tête desquelles est attaché un morceau de queue de renard, dont on se sert pour étouper, c’est-à-dire pour presser les feuilles d’argent sur l’assiete à laquelle elle doit s’attacher.

La fig. 3 représente un ouvrier qui lisse une peau avec le brunissoir.

La figure 4 représente un ouvrier qui pare une bande de cuir sur la pierre à parer.

La figure 5 est la presse.

Les figures 6 & 7 sont le brunissoir & sa pierre, qui est un caillou. On tient le brunissoir à deux mains, comme la figure 3 représente.

Figure 8, les pincettes d’ébene.

Figure 9, couteau à parer ou escarner.

Figure 10, livre dans lequel les Batteurs d’or transvuident les feuilles d’argent six à six, comme on peut le voir dans la figure.

Figure 11, queue de renard à étouper.

Figure 12, couteau à détirer, c’est-à-dire à étendre les peaux sur une table de pierre.

Figure 13, planche de bois gravée en creux pour imprimer les cuirs.

Figure 14, fer à ciseler. C’est un poinçon dont la partie inférieure est gravée, & qu’on imprime sur les cuirs dorés ou argentés. On frappe sur le poinçon avec le maillet, fig. 15, qui est un morceau de bois quarré & arrondi par un bout, qui sert de poignée.

Dorer, en terme de Doreur ; c’est l’action d’appliquer l’or, & de l’amalgamer avec le cuivre, de maniere qu’il s’use plûtôt qu’il ne s’enleve.

On dore en or moulu & en or en feuilles. Pour dorer de la premiere façon la piece ciselée, recuite, dérochée dans de l’eau seconde pour en ôter toute la crasse, on l’avive, voyez Aviver ; ensuite on la fait sécher au feu ; on la gratte-bosse, on la fait revenir ; on la met en couleur, c’est-à-dire qu’on la frotte avec une brosse trempée dans une couleur préparée exprès ; on la fait sécher une seconde fois, & on la brunit.

Pour dorer de la seconde maniere, il ne faut que gratter, polir & nettoyer sa piece, & y appliquer l’or à chaud. L’on ne se sert que de la sanguine pour brunir les pieces dorées d’or en feuilles. Voyez la Pl. du Doreur, qui représente les différentes opérations & les outils de cet art. Voyez aussi l’art. Dorure.

Dorer, en terme de Doreur sur bois, s’entend de l’action d’appliquer de l’or en feuille & en quarteron sur des morceaux de sculpture, comme bordures de tableaux, piés de tables, garnitures de cheminées, &c.

Les artistes qui dorent, font corps avec les Peintres, Sculpteurs, &c. & sont soûmis aux mêmes statuts.

Il y a dans cette communauté un juré de chacune des professions qui la composent, pour veiller aux intérêts de ceux qui l’exercent.

Cet art renferme plusieurs opérations, dont nous nous réservons à parler à leurs termes. Voyez la Pl. du Doreur.

La figure premiere réprésente une ouvriere qui vermillonne.

La figure 2, un ouvrier qui repare.

La figure 3, un ouvrier qui dore au chevalet.

La figure 4, un ouvrier qui adoucit.

La figure 5, un ouvrier qui blanchit. Voyez l’art. Dorure.

Dorer, en terme de Tireur d’or, c’est appliquer plusieurs couches d’or en feuilles sur un lingot d’argent ; ce qui se fait après avoir bruni l’argent à force de bras avec le brunissoir. On applique ensuite l’or sur autant de couches qu’on le juge à propos ; on met le lingot ainsi chargé dans un grand feu, pour y attacher plus étroitement l’or ; on le soude avec la pierre sanguine, qui le polir parfaitement, & l’incorpore sur l’argent on ne peut pas mieux. Si dans cette derniere opération on trouve sur le lingot des gonfles, voyez Gonfles, on les ouvre avec un couteau fait pour cela : on fait la même chose à l’égard des moules. Voyez Moules.

Dorer : les Pâtissiers se servent de ce terme pour signifier donner à la pâte une couleur jaune & luisante, par le moyen de jaunes d’œufs qu’on étend avec un pinceau.

Dorer sur tranche, (Reliure.) Lorsqu’on applique l’or sur la tranche d’un livre, c’est ordinairement après l’avoir fait marbrer ; il faut que la marbrure soit bien seche, le livre rabaissé ; ensuite on le met en presse par la gouttiere, avec une tringle de chaque côté entre le livre & le carton, comme on voit Pl. II. de la Reliure, fig. A. Voyez Tringle.

Dorés, ou Chevaliers dorés, en latin equites aurati, (Histoire mod.) chevaliers d’Angleterre, & même dans les autres royaumes. On les a ainsi nommés, parce qu’on leur donne des épetons dorés pour marque de chevalerie. Autrefois on n’accordoit cette distinction qu’à des gens d’épée qui l’avoient méritée par leurs services militaires ; mais depuis on l’a conférée aussi à des gens de robe, de même que dans les universités on accorde quelquefois certains degrés à des gens d’épée : toutefois entre les personnes de robe on ne confere cet honneur qu’à des avocats ou des medecins, & non à des théologiens. Chamberlaine, état de l’Angleterre. (G)

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Étymologie de « dorer »

Provenç. daurar ; espagn. dorar ; portug. dourar ; ital. dorare ; du latin deaurare, de la préposition de, qui exprime ici l'action d'étendre, et aurum, or (voy. OR, s. m.).

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(XIIe siècle) Du latin deaurare (« dorer »), dérivé de aurum (« or »).
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Phonétique du mot « dorer »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
dorer dɔre

Fréquence d'apparition du mot « dorer » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Citations contenant le mot « dorer »

  • La science de gouverner est toute dans l'art de dorer les pilules.
    Adolphe Thiers
  • Les peuples ne se guérissent pas avec des remèdes amers, et il est prudent de leur dorer la pilule.
    Baltasar Gracian y Morales
  • EUR 90   Stage d’initiation à la feuille d’or avec Nicolas à la boutique d’antiquités. Une fois l’objet à dorer choisi, Nicolas vous fera découvrir et vous initiera aux techniques de dorure à la feuille d’or … Tout le matériel nécessaire sera mis à votre disposition et vous repartirez avec votre création. N’hésitez pas à contacter Nicolas, si vous avez une demande particulière, que l’horaire ou le jour ne vous convient pas, il s’adaptera à votre demande.
    Unidivers — Initiation à la dorure Eugénie-les-Bains vendredi 17 juillet 2020
  • Faire revenir le bœuf dans un filet d’huile d’olive, assaisonner et réserver. Battre les œufs, les assaisonner et les brouiller dans la même poêle, les réserver aussi. Toujours dans la même poêle, avec un filet d’huile d’olive, placer une tortilla, la garnir de fromage. Quand le fromage commence à fondre, ajouter les œufs, le bœuf et recouvrir d’une seconde tortilla. Laisser dorer 2-3 minutes sur chaque face. Découper en quatre et servir bien chaud, avec la sauce piquante et des herbes fraîches émincées.
    Konbini Food - Rien que la food avec Konbini — Tuto : quesadilla au bœuf, fromage et œuf
  • Peut-être l’une des musiques les plus touchantes du compositeur italien pour dorer l’histoire d’une amitié entre un jeune garçon et un projectionniste de cinéma (Philippe Noiret). Une composition d’autant plus touchante qu’elle fut composée en duo avec son fils Andrea Morricone.
    Cineman — Les plus belles musiques du compositeur Ennio Morricone - Cineman
  • Les peuples ne se guérissent pas avec des remèdes amers, et il est prudent de leur dorer la pilule.
    De Baltasar Gracian y Morales
  • La science de gouverner est toute dans l'art de dorer les pilules.
    De Adolphe Thiers
  • La seule liberté que l'homme simple désire vraiment, c'est celle de démissionner de son job, de se faire dorer au soleil et de se gratter là où ça le démange.
    De Henri Louis Mencken
  • Égouttez les grenailles et faites-les dorer dans de l’huile d’olive.
    RTL 5minutes - Comfort food: Poulet au citron et au thym avec salade tiède et grenailles
  • Peut-être l’une des musiques les plus touchantes du compositeur italien pour dorer l’histoire d’une amitié entre un jeune garçon et un projectionniste de cinéma (Philippe Noiret).
    Cineman — Les plus belles musiques du compositeur Ennio Morricone - Cineman

Images d'illustration du mot « dorer »

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Traductions du mot « dorer »

Langue Traduction
Anglais gilding
Espagnol dorar
Italien marrone
Allemand braun
Chinois 棕色
Arabe بنى
Portugais castanho
Russe коричневый
Japonais 褐色
Basque marroiak
Corse marrone
Source : Google Translate API

Synonymes de « dorer »

Source : synonymes de dorer sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot dorer au Scrabble ?

Nombre de points du mot dorer au scrabble : 6 points

Dorer

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