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Confusément

[kɔ̃fysemɑ̃]
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Définitions de « confusément »

Confusément - Adverbe

  • De façon peu claire ou difficile à distinguer.

    Les perles avec l’or confusément mêlées.
    — Pierre Corneille, Médée

Étymologie de « confusément »

Dérivé de confus, par son féminin confuse, avec le suffixe -ment. Cet adverbe devrait être confusement, l’accent y est venu probablement pour des raisons d'euphonie. Comparer avec l'italien confusamente.

Usage du mot « confusément »

Évolution historique de l’usage du mot « confusément » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « confusément » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « confusément »

Antonymes de « confusément »

Citations contenant le mot « confusément »

  • Cependant, comme il y a pénurie, le peuple comprend qu’il va lui falloir trouver un moyen de fournir les équipes soignantes aux abois puis toute une population qui, confinée, comprend confusément que cette situation ne va pas pouvoir durer éternellement, au plus grand chagrin de cette partie imputrescible d’adulescents qui s’humidifient dès qu’on parle d’être payé à ne rien faire.
    Contrepoints — Heureusement l’État ne laisse surtout pas le marché tranquille | Contrepoints
  • Nous cherchons tous le bonheur, mais sans savoir où, comme les ivrognes qui cherchent leur maison, sachant confusément qu'ils en ont une.
    Voltaire
  • À présent, le temps de l’oubli est révolu. La mémoire se nourrit du souvenir des hommes et des femmes ; elle est présente dans les esprits. Aussi, doit-elle être mise à plat, rassemblée, ordonnée et présentée. Les conteurs retrouvaient un plaisir à évoquer leur vie, leurs souvenirs, ne sentaient-ils pas confusément qu’ils sauvegardaient leurs propres mémoires ?
    millavois.com — Aguessac. Un épisode cévenol rare
  • Personne ne va là-bas aujourd’hui pour reconduire l’aventure de la Maison du pêcheur, à Percé, là où des jeunes de partout s’étaient retrouvés en 1969, au nom d’une communion envers des idées de libération et d’émancipation. Mais qui sait ce qui peut germer des élans communs à une génération, dans le vacillement blanc de la chaleur laiteuse de l’été, à des âges où l’on cherche toujours confusément à devenir poète de sa vie ? Qui sait en somme si quelques fulgurances étonnantes et heureuses ne pousseront pas cet été, encore une fois, du côté de la Gaspésie ? Ce ne serait pas la première fois qu’on y réinventerait le monde.
    Le Devoir — Mon pays | Le Devoir
  • Et confusément, on sent que c'est ça, la réalité: la menace qui vit aussi en nous-mêmes, la tentation de riposter à la dureté du monde sans s'encombrer de distinctions, de nuances.
    Slate.fr — Qu'est-ce qui rend un méchant intéressant au cinéma? | Slate.fr
  • Le temps a cessé d’être une suite insensible de jours, à remplir de cours et d’exposés, de stations dans les cafés et à la bibliothèque, menant aux examens et aux vacances d’été, à l’avenir. Il est devenu une chose informe qui avançait à l’intérieur de moi et qu’il fallait détruire à tout prix. J’allais aux cours de littérature et de sociologie, au restau U, je buvais des cafés midi et soir à la Faluche, le bar réservé aux étudiants. Je n’étais plus dans le même monde. Il y avait les autres filles, avec leurs ventres vides, et moi. Pour penser ma situation, je n’employais aucun des termes qui la désignent, ni « j’attends un enfant », ni « enceinte », encore moins « grossesse », voisin de « grotesque ». Ils contenaient l’acceptation d’un futur qui n’aurait pas lieu. Ce n’était pas la peine de nommer ce que j’avais décidé de faire disparaître. Dans l’agenda, j’écrivais : « ça », « cette chose-là », une seule fois « enceinte ». Je passais de l’incrédulité que cela m’arrive, à moi, à la certitude que cela devait forcément m’arriver. Cela m’attendait depuis la première fois que j’avais joui sous mes draps, à quatorze ans, n’ayant jamais pu, ensuite – malgré des prières à la Vierge et différentes saintes -, m’empêcher de renouveler l’expérience, rêvant avec persistance que j’étais une pute. Il était même miraculeux que je ne me sois pas trouvée plus tôt dans cette situation. Jusqu’à l’été précédent, j’avais réussi aux prix d’efforts et d’humiliations – être traitée de salope et d’allumeuse – à ne pas faire l’amour complètement. Je n’avais finalement dû mon salut qu’à la violence d’un désir qui, s’accommodant mal des limites du flirt, m’avait conduite à redouter jusqu’au simple baiser. J’établissais confusément un lien entre ma classe sociale d’origine et ce qui m’arrivait. Première à faire des études supérieures dans une famille d’ouvriers et de petits commerçants, j’avais échappé à l’usine et au comptoir. Mais ni le bac ni la licence de lettres n’avaient réussi à détourner la fatalité de la transmission d’une pauvreté dont la fille enceinte était, au même titre que l’alcoolique, l’emblème. J’étais rattrapée par le cul et ce qui poussait en moi c’était, d’une certaine manière, l’échec social. Je n’éprouvais aucune appréhension à l’idée d’avorter. Cela me paraissait, sinon facile, du moins faisable, et ne nécessitant aucun courage particulier. Une épreuve ordinaire. Il suffisait de suivre la voie dans laquelle une longue cohorte de femmes m’avait précédée. Depuis l’adolescence, j’avais accumulé des récits, lus dans des romans, apportés par la rumeur du quartier dans les conversations à voix basse. J’avais acquis un savoir vague sur les moyens à utiliser, l’aiguille à tricoter, la queue de persil, les injections d’eau savonneuse, l’équitation – la meilleure solution consistant à trouver un médecin dit « marron » ou une femme au joli nom, une « faiseuse d’anges », l’un et l’autre très coûteux mais je n’avais aucune idée des tarifs. L’année d’avant, une jeune femme divorcée m’avait racontée qu’un médecin de Strasbourg lui avait fait passer un enfant, sans me donner de détails, sauf, « j’avais tellement mal que je me cramponnais au lavabo ». J’étais prêter à me cramponner moi aussi au lavabo. Je ne pensais pas que je puisse en mourir.
    Annie Ernaux — L’Événement – Éditions Gallimard 2000
  • « Maintenant je sais ce qui me reste à faire », ajouta-t-elle confusément en ouvrant la porte du jardin, qu'elle referma violemment derrière elle.
    André Gide — La porte étroite

Traductions du mot « confusément »

Langue Traduction
Anglais confusedly
Espagnol confusamente
Italien confusamente
Allemand verwirrt
Chinois 困惑地
Arabe بارتباك
Portugais confusamente
Russe смущенно
Japonais 混乱して
Basque nahasiki
Corse confusamente
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.