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Serviteur

Variantes Singulier Pluriel
Masculin serviteur serviteurs

Définitions de « serviteur »

Trésor de la Langue Française informatisé

SERVITEUR, subst. masc.

A. −
1. Celui qui a des devoirs, des obligations envers un souverain, un État, une collectivité, qui est à leur service. Dautry, avec une largeur de vues caractéristique de ce grand serviteur de l'État, comprend l'importance du problème et donne à Joliot des facilités exceptionnelles: crédits illimités, possibilité de rappeler des armées tout collaborateur qui lui serait nécessaire (Goldschmidt,Avent. atom., 1962, p. 28):
− Son Excellence peut compter sur moi, s'écria le préfet. J'ai déjà mes hommes; il y a un pharmacien à Péronne, un marchand de drap et un fabricant de papier à Doullens; quant aux avocats, ils ne manquent pas, c'est une peste... Oh! j'assure à Son Excellence que je trouverai les douze... Je suis un vieux serviteur de l'Empire. Zola,E. Rougon, 1876, p. 243.
Serviteur de Dieu. Celui qui a voué sa vie au service de Dieu (prêtre, religieux, etc.). Serviteur de Yahvé; serviteur inutile; serviteur vigilant. Ainsi escortés, nous arrivâmes jusqu'au pied d'une grande croix, qui se trouvoit sur le chemin. C'étoit là que le serviteur de Dieu avoit accoutumé de célébrer les mystères de sa religion (Chateaubr.,Génie, t. 2, 1803, p. 230).Je ne suis, en effet, qu'un humble serviteur de Dieu, bien infirme, bien privé peut-être de lumières propres, bien indigne peut-être. Mais, le service que je fais, je le fais selon ma conscience, et je le fais d'une force inébranlable, parce que c'est l'unique vérité que je sers (Montherl.,Port-Royal, 1954, p. 1043).
Serviteur des serviteurs (de Dieu). [Formule appliquée aux Papes] Allez à Rome, vous y verrez son vicaire, le serviteur des serviteurs de Dieu, et il vous fera baiser sa pantoufle (L. Ménard,Rêv. païen, 1876, p. 49).Le Frère Mineur: C'est du Pape en effet qu'il est écrit qu'il est le Serviteur des serviteurs. Le Pape Pie: Telle est la place qui est par excellence la Nôtre, la plus basse entre tous les hommes (Claudel,Père humil., 1920, ii, 1, p. 517).
Serviteur de la loi. Magistrat. Le Juge: Je suis le serviteur de la loi, je ne puis t'accueillir ici. Diego: Tu servais l'ancienne loi. Tu n'as rien à faire avec la nouvelle. Le Juge: Je ne sers pas la loi pour ce qu'elle dit, mais parce qu'elle est la loi (Camus,État de siège, 1948, 2epart., p. 251).
P. anal. Le serviteur d'une dame. Son chevalier servant. − Qui êtes-vous donc, vous? − Juan Moreno, ancien lieutenant aux chasseurs de Ségovie, aujourd'hui cornette aux dragons d'Imérétie, grand serviteur des dames, mais assez entêté (Gobineau,Nouv. asiat., 1876, p. 66).
2. Celui qui engage toute son activité, son énergie, sa passion au service d'un idéal, d'une noble cause, d'une œuvre, etc. Les idées ne sont rien que des faits généralisés. Si elles sont justes, les événements sont tenus de s'y adapter, et le serviteur de l'idée devient ainsi − quel qu'il soit − un serviteur de l'humanité elle-même (Clemenceau,Vers réparation, 1899, p. 535).
B. − Vieilli. Employé attaché à la personne ou à la maison de son employeur. Synon. domestique.Le premier soin de Raphaël, en recueillant l'immense succession de son oncle, avait été de découvrir où vivait le vieux serviteur dévoué sur l'affection duquel il pouvait compter (Balzac,Peau chagr., 1831, p. 198).Le suicide est la forme de mort qui, plus que tout autre, donne à l'entourage le sentiment de culpabilité. Et tout le monde dans l'hôtel, maîtres et serviteurs, avait un air coupable. Même les enfants se demandaient si leur jeu de l'autre jour n'avait pas attiré la punition du Bon Dieu (Druon,Gdes fam., t. 2, 1948, p. 122).
P. anal. ou avec une nuance péj. Celui qui a l'esprit servile ou qui n'appartient pas à la classe dominante. La haine de l'université contre Jeanne d'Arc est la même qui avait associé les docteurs aux bouchers, les intellectuels aux cabochiens. L'odieux du procès et de la condamnation doit équitablement se partager entre les Anglais et leurs serviteurs français, du parti bourguignon, le parti de l'Angleterre, le parti de l'étranger (Bainville,Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 122).Dans un monde brutalement divisé en maîtres et en serviteurs, il faut enfin avouer publiquement une alliance longtemps cachée avec les maîtres, ou proclamer le ralliement au parti des serviteurs. Aucune place n'est laissée à l'impartialité des clercs (Nizan,Chiens garde, 1932, p. 239).
P. métaph. Dumas fils disait: « L'argent est un bon serviteur et un mauvais maître ». Ne pas se subordonner à l'argent. Il est magnifique de l'avoir et d'en user; il est détestable de vivre pour l'avoir (Barrès,Cahiers, t. 11, 1917, p. 308).
C. − Vx. [Dans des formules de politesse ou pour prendre congé] J'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur. Ma femme, Monsieur, me charge de vous dire de sa part mille choses obligeantes (Courier,Lettres Fr. et Ital., 1821, p. 901).Vos trois hôtes vous renouvellent leurs remerciements et vous prient de faire accepter leurs hommages à Mmede La Morvonnais. Votre dévoué serviteur et ami respectueux (M. de Guérin,Corresp., 1833, p. 98).
Serviteur! [Interjection exprimant un départ précipité] Quand on fut sorti de la charmille, Bouvard, pour étonner son monde avec l'écho, cria de toutes ses forces: − « Serviteur! Mesdames! » Rien! Pas d'écho (Flaub.,Bouvard, t. 1, 1880, p. 51).Oui! Je comprends, Colonel. Je comprends tout, j'arrangerai. Pas la peine d'expliquer. Je suis maître de la situation. Serviteur! Il raccroche (Ghelderode,Pantagleize, 1934, ii, 5etabl., p. 94).
Vx. Faire un serviteur (à qqn). Faire la révérence. Les enfants mêmes, sur le trottoir, autrefois dressés à lui faire « un beau serviteur », se sauvèrent d'elle (Goncourt,G. Lacerteux, 1864, p. 99).
Prononc. et Orth.: [sε ʀvitœ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 servitor « celui qui sert Dieu » (Alexis, éd. Chr. Storey, 169); 2. gén. 1155 servitur « celui qui est au service de qqn » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 10458); 3. 1564 formule de politesse (à la fin des lettres) votre tres humble et tres obéissant serviteur (Thierry d'apr. FEW t. 11, p. 547a); 1608-13 formule de civilité (Régnier, Sat., III ds Littré); 4. 1680 (Rich.: Serviteur. Ce mot se dit en parlant à de petis enfans et veut dire révérence [Faites serviteur à Monsieur, C'est à dire, baisez la main et faites lui la révérance]); faites serviteur qualifié de « vieille loc. » dep. Lar. 19e. Empr. au b. lat. des inscriptionsservitor, -oris « serviteur de Dieu », « fidèle serviteur d'un saint; desservant d'une église », et « servant (à table dans un monastère) » ca 530 ds Blaise Lat. chrét., formé sur le supin servitum de servire, v. servir. Fréq. abs. littér.: 2 626. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 5 446, b) 4 120; xxes.: a) 3 357, b) 2 293. Bbg. Richard (W.) 1959, p. 116, 118, 120. − Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p. 306.

Wiktionnaire

Nom commun - français

serviteur \sɛʁ.vi.tœʁ\ masculin

  1. Celui qui est au service d’une personne ou d’une collectivité.
    • Un fidèle serviteur de l’État. — Ce roi sut récompenser ses zélés serviteurs.
    • Un grand serviteur de Dieu, est un homme d’une grande piété, d’une grande charité, uniquement occupé de la prière et des bonnes œuvres.
  2. (En particulier) Pour parler d'un domestique. Ne s’emploie guère, dans le style ordinaire, qu’avec une épithète, ou dans certaines locutions.
    • Et ces costumes, ils se trouvaient étendus dans les séchoirs, numérotés par habilleuses, car on leur donnait aussi des serviteurs pour s’en vêtir ! — (Jean Valmy-Baysse, La curieuse aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, p.179)
    • Devoirs des serviteurs envers leurs maîtres.
    • Maîtres et serviteurs, tous mangeaient à la même table.
    • Le témoin devra déclarer s’il est parent, allié ou serviteur de l’une des parties. Note : on se sert plus communément du mot Domestique mais, en termes de l’Écriture et aussi dans le style soutenu, on emploie toujours le mot Serviteur.
    • Heureux le serviteur que son maître trouvera veillant!
  3. Celui qui se dévoue avec attachement.
    • Du Paty l’a compris et, connaissant par expérience l’implacabilité du criminel aux abois, il se voit abandonné sans recours à toutes les puissances du mal dont il fut le serviteur, […]. — (Georges Clemenceau, Au Cherche-Midi dans L’Aurore, 3 juin 1899 - En réunion dans Justice militaire, Stock, 1901, p.98)
    • J’ai toujours été serviteur de votre père, de votre famille.
    • Je suis votre ami et votre serviteur.
  4. Formule de politesse dont on se servait pour finir les lettres et qui est aujourd’hui peu usitée.
    • Votre serviteur,
    • Votre très humble et très obéissant serviteur,
  5. formule de politesse dont on se servait en saluant quelqu’un.
    • Serviteur, monsieur.
      Bonjour, monsieur.
      — (Alphonse Allais, À se tordre, 1891)
    • Je suis votre serviteur ou, elliptiquement,
    • Votre serviteur,
  6. (Ironique) (Familier) Je suis votre serviteur, je suis son serviteur se dit à quelqu’un ou de quelqu’un pour marquer que l'on refuse ce qu’il demande ou ce qu’il propose, ou que l’on n’est point du même avis.
    • Vous me demandez telle chose, je suis votre serviteur.
    • On peut aussi l'exprimer de manière elliptique :
      • Serviteur, Je n’en veux rien faire, je n’en ferai rien.
      • Il réclame des excuses ?
        Serviteur !
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SERVITEUR. n. m.
Celui qui est au service d'une personne ou d'une collectivité. Un fidèle serviteur de l'État. Ce roi sut récompenser ses zélés serviteurs. C'est un grand serviteur de Dieu, C'est un homme d'une grande piété, d'une grande charité, uniquement occupé de la prière et des bonnes œuvres.

SERVITEUR se dit particulièrement des Domestiques et ne s'emploie guère, dans le style ordinaire, qu'avec une épithète, ou dans certaines locutions. Bon serviteur. Fidèle serviteur. Les vieux serviteurs. Devoirs des serviteurs envers leurs maîtres. Maîtres et serviteurs, tous mangeaient à la même table. Le témoin devra déclarer s'il est parent, allié ou serviteur de l'une des parties. On se sert plus communément du mot Domestique; mais, en termes de l'Écriture et aussi dans le style soutenu, on emploie toujours le mot Serviteur. Heureux le serviteur que son maître trouvera veillant! Il s'emploie encore, en termes de Civilité, pour marquer l'attachement, le dévouement. J'ai toujours été serviteur de votre père, de votre famille. Je suis votre ami et votre serviteur. Votre serviteur, votre très humble et très obéissant serviteur, Formule de politesse dont on se servait pour finir les lettres et qui est aujourd'hui peu usitée. Je suis votre serviteur ou, elliptiquement, Votre serviteur et Serviteur, Formule de civilité dont on se servait en saluant quelqu'un et qui est également peu usitée aujourd'hui. Ironiquement et fam., Je suis votre serviteur, je suis son serviteur se dit à quelqu'un ou de quelqu'un pour marquer qu'on refuse ce qu'il demande ou ce qu'il propose, ou que l'on n'est point du même avis. Vous me demandez telle chose, je suis votre serviteur. On dit aussi, elliptiquement : Serviteur, Je n'en veux rien faire, je n'en ferai rien. Il réclame des excuses? Serviteur!

Littré (1872-1877)

SERVITEUR (sèr-vi-teur) s. m.
  • 1Celui qui est au service, aux gages d'autrui. Je dois vous avertir, en serviteur fidèle, Qu'en sa faveur déjà la ville se rebelle, Corneille, Poly. III, 5. Et j'ai des serviteurs et ne suis point servi, Molière, Femm. sav. II, 7. Tel est le conseil de Dieu, et la sage économie que ce grand père de famille a établie dans sa maison : il a voulu avoir des serviteurs vigilants et perpétuellement attentifs, Bossuet, Sermons, Nécessité pressante de s'éveiller, 2. N'oublions jamais que le serviteur peut valoir mieux que son maître, Diderot, Claude et Nér. II, 67.

    Dans le langage biblique, au lieu de domestique, on dit toujours serviteur. Serviteurs, soyez soumis à vos maîtres avec toute sorte de respect, Sacy, Bible, St Pierre, 1re épît. II, 18.

  • 2 Fig. Il se dit de ceux qui rendent des services à l'État, au prince. Comme ils [les rois] n'ont plus de sceptre, ils n'ont plus de flatteurs ; Et tombent avec eux d'une chute commune Tous ceux que la fortune Faisait leurs serviteurs, Malherbe, I, 3. La reine croyait assurer au roi des serviteurs, en conservant à Dieu des fidèles, Bossuet, Reine d'Anglet. M. de Montausier racontait que ses pères avaient toujours été fidèles serviteurs des rois leurs maîtres, mais qu'ils n'avaient pas été leurs flatteurs, Fléchier, Duc de Mont.

    Serviteur de l'État, homme zélé et fidèle dans ce qui regarde le service de l'État.

  • 3Il se dit de ceux qui servent Dieu. Josué, fils de Nun, serviteur du Seigneur, mourut âgé de cent dix ans, Sacy, Bible, juges, XI, 8. C'est moi qui ai fait la terre avec les hommes et les animaux… et maintenant j'ai voulu soumettre ces terres à Nabuchodonosor, roi de Babylone, mon serviteur ; il l'appelle son serviteur, quoique infidèle, à cause qu'il l'a nommé pour exécuter ses décrets, Bossuet, Reine d'Anglet. Nous pouvons dire que nous voyons en Louis, non un roi, mais un serviteur de Jésus-Christ, Bossuet, Mar.-Thér. Quoi qu'en pense le monde, Dieu ne manque point encore de vrais serviteurs, Bourdaloue, 7e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. III, p. 79.

    C'est un grand serviteur de Dieu, c'est un homme d'une grande piété.

    Serviteur des serviteurs de Dieu, qualification que le pape se donne dans ses bulles.

  • 4 En termes de civilité, attaché à, disposé à rendre service. Pardieu, monsieur, je vous suis serviteur, Régnier, Sat. III. Toute votre maison m'a toujours été chère ; Et j'étais serviteur de monsieur votre père, Molière, Tart. V, 4. Vous savez combien je suis de ses serviteurs, Bossuet, Lett. quiét. 428.

    Votre serviteur, se dit pour se désigner soi-même sans se nommer par son nom. Point du tout, on vous chasse et votre serviteur, Gresset, le Méch. II, 1. Quoi ! m'écriai-je encore, c'est donc vous qui êtes le mari qu'on me propose, monsieur ? C'est justement votre serviteur, me dit-il, Marivaux, Marianne, 6e part.

    Je suis votre serviteur, ou, elliptiquement, votre serviteur, et quelquefois, simplement, serviteur, formule de politesse dont on se sert en saluant quelqu'un. Votre serviteur Gille, Cousin et gendre de Bertrand, Singe du pape en son vivant, La Fontaine, Fabl. IX, 3. Après s'être bien dit serviteur, moi le vôtre, Boursault, Fables d'Ésope, II, 6. …Si l'on ne voulait vous souffrir ni vous voir, On vous dirait : monsieur, serviteur et bon soir, Baron, le Jaloux, III, 12. Quel honneur ! quel bonheur ! Ah ! monsieur le sénateur, Je suis votre humble serviteur, Béranger, Sénateur.

    Votre serviteur, votre très humble et très obéissant serviteur, formules de politesse pour finir les lettres.

    Ironiquement et familièrement : je suis votre serviteur, je suis son serviteur, ou, elliptiquement, serviteur, se dit à quelqu'un ou de quelqu'un quand on n'est pas de son avis, quand on refuse ce qu'il propose, ce qu'il demande. Serviteur, c'est un fourbe, je le connais et je ne m'y fie point. Serviteur au portier, Dit-il, et de courir, La Fontaine, Fabl. IX, 10. Je louerai, si l'on veut, son train et sa dépense, Son adresse à cheval, aux armes, à la danse : Mais pour louer ses vers, je suis son serviteur, Molière, Mis. IV, 1. Valère : Si je ne vous croyais l'âme trop occupée, J'irais parfois chez vous passer l'après-soupée. - Sganarelle : Serviteur, Molière, Éc. des mar. I, 5. Si elles [les nièces de Voltaire] se marient à des bourgeois de Paris, serviteur très humble, elles sont perdues pour moi, Voltaire, Lett. Thiriot, 21 déc. 1737. Du grand Napoléon je suis l'admirateur ; S'il me croit son sujet, je suis son serviteur, Guichard, Épigr. contre Napoléon.

    Familièrement. Serviteur à, se dit pour signifier qu'il n'y a plus moyen de faire telle ou telle chose. Voilà l'hiver, serviteur à la promenade. J'ai la goutte, serviteur aux bons dîners. Avec une femme on a des enfants, c'est la coutume ; auquel cas, serviteur au collatéral, Marivaux, Fauss. confid. I, 3.

    Populairement. Faites serviteur à monsieur, à madame, se dit aux petits enfants à qui l'on dit de faire la révérence. Il [le bourgeois] fit venir son fils, qui était un petit garçon de sept ans : Jeannot, faites serviteur, lui dit-il, Caillières, Bon et mauv. usage, Convers. 1re.

  • 5Celui qui courtise une femme. Des hommes comme vous ne sont que des conteurs ; Vraiment, c'est bien à moi d'avoir des serviteurs, Corneille, Gal. du Palais, IV, 10. On devient grandelette, Puis grande tout à fait, et puis le serviteur, La Fontaine, Coupe. J'ai perdu tout mon bonheur ; J'ai perdu mon serviteur, Rousseau, Devin du vill. sc. 1.

SYNONYME

SERVITEUR, DOMESTIQUE. Ces deux mots sont synonymes pour le sens, et ne varient que pour l'emploi. Dans le style et le parler ordinaire on dit domestique et non pas serviteur : Mon domestique vous portera ma lettre ; j'ai un nouveau domestique, etc. Mais, hors de l'usage de la conversation et du style semblable à la conversation, on peut, si l'on veut, dire serviteur au lieu de domestique : Un fidèle serviteur ; le maître et ses serviteurs, etc.

HISTORIQUE

XIe s. Deus fist l'imagine, pur sue amur, parler Al servitor ki serveit à l'alter [autel], Saint Alexis, XXXIV.

XIIe s. Mais nus clerc [nous clercs], qui en sumes ministre e servitur [de la maison de Dieu], Th. le mart. 147.

XIIIe s. Bien doi dire mon consire [avis], Dont sui pensaire ; Car servire et jausire [celui qui jouit] Sui et amaire, Ms. de poés. franç. avant 1300, t. II, p. 901, dans LACURNE. Où sont li riche servitour Ki me servoient nuit et jor ? Gui de Cambrai, Barb. et Jos. p. 263.

XIVe s. S'elles [femmes qui quittent leur pays pour entrer en service] fussent sans tache, elles fussent maistresses et non serviteresses, Ménagier, II, 3.

XVe s. Gouvernement fut en une maison, Où serviteurs ot en grande abondance, Deschamps, Admin. de l'hostel du prince. Quant ilz furent trestous dedans entrez, ils regarderent combien ilz povoient bien avoir perdu de lours gens, si trouverent qu'il leur en failloit bien encores cent chevaliers, sans les serviteurs, Lancelot du lac, t. III, f° 141, dans LACURNE. Estoit capitaine dudit chasteau pour les Anglois Reynaud de St-Jean, escuyer gascon et serviteur du Captal de Buch, J. Chartier, Hist. de Charles VII, p. 222, dans LACURNE.

XVIe s. Que les serviteurs se rendent serviables à leurs maistres, et diligens à leur complaire, Calvin, Instit. 307. En ceste nuict le dieu d'amours resveille Ses serviteurs…, Marot, I, 353. Estant touts deux serviteurs [poursuivants] de la sœur du sieur de Foungueselles, Montaigne, I, 253. Parler tousjours d'un langage maestral à ses serviteurs, Montaigne, III, 278. Amoureux qu'on appelle maintenant serviteurs, H. Estienne, Apol. d'Hérod. p. 64, dans LACURNE. Bon maistre, bon serviteur, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 102. À peine sera bon maistre qui n'a esté serviteur, Leroux de Lincy, ib. p. 229. Sans la resistance que luy fit à la porte de Bussy un qui luy est aujourd'huy serviteur, il nous eust pris, Sat. Mén. édit. LABITTE, p. 181.

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Étymologie de « serviteur »

Du latin servitor.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Wallon, sierviteur ; provenç. servire, serveire, servidor ; espagn. servidor ; ital. servitore ; du lat. servitorem, de servire, servir. Le vieux franç. et le provenç. servire sont le nominatif (du latin servitor) ; et servitor, servidor sont le régime (du latin servitórem).

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Phonétique du mot « serviteur »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
serviteur sɛrvitœr

Fréquence d'apparition du mot « serviteur » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « serviteur »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « serviteur »

  • Dis ton secret à ton serviteur et tu en auras fait ton maître.
    Proverbe anglais
  • N’estime l’argent ni plus ni moins qu’il ne vaut : c’est un bon serviteur et un mauvais maître.
    Alexandre Dumas, fils — La Dame aux camélias
  • On n'applaudit pas le serviteur dans la maison du Maître !
    Pie X
  • "Dernier des barons gaullistes", Albin Chalandon, ancien garde des Sceaux et ex-PDG d'Elf-Aquitaine, est décédé à l'âge de 100 ans, après avoir mené une double carrière d'homme politique et d'homme d'affaires. Son décès a été annoncé jeudi 31 juillet par son lointain successeur, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui a salué la mémoire d'un "grand serviteur" de la République.
    Public Senat — Mort à 100 ans d'Albin Chalandon, le "dernier des barons gaullistes" | Public Senat
  • Bon appétit, Messieurs ! Ô ministres intègres ! Conseillers vertueux ! Voilà votre façon De servir, serviteurs qui pillez la maison.
    Victor Hugo — Ruy Blas, III, 2, Ruy Blas
  • Le désordre est le meilleur serviteur de l'ordre établi.
    Jean-Paul Sartre
  • Le fanatisme, toujours serviteur du faux. Même au service du vrai, il serait haïssable.
    Jean Rostand — Inquiétudes d'un biologiste
  • Quand le voleur pactise avec le serviteur de la maison, il peut faire sortir un boeuf par la cheminée.
    Proverbe kurde
  • Agissez en hommes libres, non pas en hommes qui font de la liberté un voile sur leur malice, mais en serviteurs de Dieu.
    Épîtres de saint Pierre, Ière, II, 16
  • L'Etat est notre serviteur et nous n'avons pas à en être les esclaves.
    Albert Einstein — Comment je vois le monde
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Traductions du mot « serviteur »

Langue Traduction
Anglais servant
Espagnol servidor
Italien servitore
Allemand diener
Chinois 仆人
Arabe خادم
Portugais servo
Russe служащий
Japonais サーバント
Basque cerbitzari
Corse servitore
Source : Google Translate API

Synonymes de « serviteur »

Source : synonymes de serviteur sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « serviteur »

Combien de points fait le mot serviteur au Scrabble ?

Nombre de points du mot serviteur au scrabble : 12 points

Serviteur

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